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Bella Venezia

Chapitre 1

Divers
La gondole accosta au ponton sans heurt. Le pallazo était l’un des plus beaux de la cité des Doges, les soirées y étaient grandioses et décadentes. La jeune femme se demanda si venir ici n’était pas une erreur de sa part.
Elle avait été marié trop jeune à un homme du quadruple de son âge. Le prestige de marié leur fille au prestigieux conte Alberto Mussatti avait convaincu ces parents, simples marchands, de céder leur fille à un vieux libidineux. Elle avait dû subir quinze années d’humiliations et de supplices de la part de cet homme uniquement préoccupé par son plaisir. Heureusement, cela faisait plusieurs années qu’il ne s’approchait plus de sa couche, devenu totalement impuissant après sa première attaque d’apoplexie, la deuxième, survenue quelque mois plus tôt, avait mis fin à la malveillance que le vieux barbon, maintenant cloué au lit, exerçait encore sur son épouse. A présent que celui-ci était à deux doigts du trépas, grabataire et sénile, elle pouvait enfin profiter de la vie insouciante qu’on lui avait volée
Graziella dans toute la gloire de sa blondeur vénitienne, était une jeune femme d’à peine 30 ans, belle comme le jour, aux yeux tristes et hantés des milles tourments subis lors de son mariage. Ce soir là, elle portait la moretta
masque léger et souple recouvert de velour noir, elle tient grâce à un bouton ou un perle que l’on garde entre ses dents, elle est aussi nommée muta, car la personne la portant ne peut parler.
qui soulignait l’ovale parfait de son visage et la blancheur de sa peau et avait recouvert ses cheveux d’un zendale
sorte de châle relevé au-dessus de la tête
afin de les cacher aux passants. Ses yeux s’égarèrent autour d’elle, l’androne qui habituellement servait au stockage des marchandises était rempli de masques, le volto
masque blanc couvrant majoritairement le haut du visage et finissant légèrement en triangle au niveau de la bouche afin de pouvoir se nourrir et boire
y était roi.

Hommes comme femmes retiraient tous leur domino
vêtement ample allant jusqu’aux pieds orné souvent d’un capuchon qui permet de se dissimuler
, leur tabarro
manteau noir, mais qui peut aussi être rouge ou d’une autre couleur, pour homme mais pouvant être porté par la femme
, leur tricorne et leur bauta
sorte de capuchon couvrant la tête et les épaules, celle femmes est généralement en dentelle
afin de ne garder finalement que leur visage caché comme seul rempart à leur anonymat. Le barone, propriétaire des lieux, les accueillait au pieds du grand escalier qui menait aux étages supérieurs.

— Venez mes amis, ma demeure vous est grande ouverte. Aucune porte ne vous est inaccessible ! Aucun met ne vous est interdit ! Aucun cul ne vous est impraticable ! A part les serviteurs, et je n’accepte aucunes excuses !
Les rires fusèrent dans la pièce, gênés pour certains et gras pour d’autres. La foule se pressait pour monter au piano nobile
étage noble
, Graziella suivit la vague humaine. A peine mit elle son pied sur une marche qu’une main se referma sur son bras.

— Ho belle muette ! je ne me rappelle pas vous avoir déjà croisé lors d’une de mes réjouissances.
La jeune femme, prise de panique, secoua négativement la tête.
— Ne soyez pas si nerveuse. Cela est de votre faute si je vous ai repéré. Vous êtes la seule à ne pas avoir retirer votre mante. Quand on ne veut pas être remarqué, on se fond dans la masse,  dolce mia. Permettez-moi de vous retirer ce lourd vêtement.
La dame haussa imperceptiblement les épaules offrant ainsi son assentiment. Quand le lourd manteau tomba, il révéla une robe à la bergère. Le corps voluptueux de la jeune femme était cintré dans un corselet bleu céruléen, la gorge à peine couverte d’un voile diaphane laissait entrapercevoir le haut des aréoles surplombant ces monts laiteux, les jupons immaculées et courts livraient à la vue de tous des chevilles fines et gracieuses et de jolis petits pieds parés de ballerines délicates.
— Magnifico ! Pourquoi cacher de tels trésors, Bella mia ?! Dit-il en passant un doigt délicat sur la courbe d’un sein.
L’homme était magnifique, il était beau comme un ange et l’on disait qu’il avait le coeur d’un démon . Contrairement à ses invités, il ne portait aucun déguisement, ne dissimulant pas son visage au trait parfait, aucune poudre ne venait blanchir le noir corbeau de ces cheveux mi-longs retenus en catogan et ces yeux mordorés laissaient transparaître une intelligence féroce.
— Vous m’intriguez belle inconnue, faîtes-moi l’honneur de vous faire visiter mon humble demeure. Je suis Michele Barbarigo, mais je suppose que vous le saviez déjà. Je vous demanderais bien de me rendre la politesse, mais gardez vos secrets pour l’instant. Il arrivera bien un moment où vous vous dévoilerez et j’espère être, à ce moment là, le bénéficiaire de cette découverte.

Graziella inclina légèrement la tête et tendit la main en signe d’acquiescement. Les deux jeunes gens se mirent à monter l’escalier majestueux qui donnait sur le portego
entrée d’apparat large ou l’on peut recevoir ou donner des représentations, appelé aussi salone
, d’immenses portes sur les côtés donnaient sur des pièces plus intimes. Au fond du salone, un quatuor de damoiselles jouait le concerto per flautino in do maggiore du grand Vivaldi, elles portaient des vêtements simples et pudiques mais le plus intrigant était le bandeau posé sur leurs yeux.

— Cela sert à préserver leur innocence. Susurra michele à son oreille. Elles seraient choquées, les pauvres petites si elles voyaient ce qui se passe ici.
En effet, partout où elle posait son regard, la jeune femme voyait des corps plus ou moins dénudés, des hommes et des femmes qui se mélangeaient, des mains qui caressaient, des bouches qui s’entremêlaient, le portego était devenu l’écrin des amours libertines.
— Ici ce n’est que l’antichambre des véritables plaisirs, laissez-moi vous montrer les lieux où nos compatriotes révèlent leur véritables natures.
Une main sur la hanche de la jeune noble, Barbarigo la conduisit vers la première ouverture. Là des couples d’hommes, voir des trio et même plus s’adonnaient au plaisirs sodomites. Certains étaient agenouillés, un vit embouché avec délectation, devant d’autres. Plus loin, un vieux pervers couinait sous les coups de reins répétés de son jeune amant. Graziella était fasciné par ce qu’elle voyait, elle avait entendu parler de cette immorale pratique, mais jamais elle n’aurait penser assister à une scène d’une telle débauche. A sa grande surprise, la vue de ces corps masculins entremêlés provoquait en elle une chaleur qu’elle ne pouvait comprendre.
— Voyez cette lavandière, à quatre patte entre ces deux bougres. La semaine prochaine, il doit se marier alors qu’il n’a pour le sexe opposé que le goût d’être à sa place. Pauvre future épousée, je ne donne pas un an à celle-ci avant de la trouver dans un des mes salons. Et vous, combien de temps avez-vous attendu ? Ho , je le saurais bien assez tôt. Voulez-vous voir son pendant féminin ?
Il arrivèrent dans un autre endroit, uniquement occupée par des femmes qui se donnaient du plaisir grâce à leurs bouches, leur doigts ou même des olibos de toutes tailles et toutes matières. Là encore, la vue de ces amours proscrites répandaient en la jeune comtesse un feu lancinant qui ne demandait qu’à devenir brasier. Elle fut particulièrement émue du couple d’amantes qui s’embrassait avec passion, leurs mains sur la poitrine et le coquillage de l’autre. Leurs gémissements perçaient malgré le brouhaha ambiant et leurs bouches jointes.
Ils passèrent d’une pièce à l’autre découvrant tous les types de perversité que l’hôte offrait à ses convives. L’on y trouvait des femmes ou des hommes qui se faisaient prendre par une dizaine de personnes, des gens attachés à des chaises, des tables, des croix ou des bancs hauts, entravés à des piloris, les uns étaient fouettés ou fessée, les autres caressés avec des plumes, de la soie ou simplement à mains nue. Un homme arborant le masque du dottore della peste
docteur de la peste, il présente un gros bec courbé surplombé parfois de lunettes
insérait un clystère, rempli semblait-il de lait, dans le fondement d’une donzelle dont le ventre gonflait à chaque nouvelle introduction. Tous les vices qu’elle apercevait rendaient Graziella de plus en plus nerveuse et son entrejambe de plus en plus humide, elle ne pouvait mentir sur l’état d’excitation que toutes ces débauches lui inspiraient.

Quand Michele la poussa devant la dernière porte de l’étage, elle n’eut que le temps de retenir d’une main sa Moretta alors qu’elle poussait une exclamation.
— Est-ce…Est-ce Monsignore Cavalieri ? Mon dieu ! Est-ce bien un… un chien ?— Oui dolce mia, notre bon évêque apprécie les amours bestiales, cela vous choque-t’il?— Je dois avouer que oui ! Comment pouvez-vous permettre cela ? — Il n’est pas à moi de juger la préférence d’un homme, je me suis promis quand j’ai ouvert mes portes aux dépravation de mes semblables, de toutes les accepter à part celles impliquant les enfants. Ne pensez-vous pas, Signora, qu’il est malheureux de marier des jeunes filles à peine pubères à des hommes faits ? — Je … heu… oui, bien sûr.
La jeune femme regarda avec attention son quidam. Avait-il deviné son identité ? Elle frissonna à cette éventualité.
— Venez, je vous montre mon étage privé. Je suis sur que vous vous dévoilerez plus facilement à moi dans l’intimité de ma chambre, Contessa.
Il venait de lever le voile, il savait donc qui elle était. Encore sous le choc, elle le suivit jusqu’à ses appartements. La main qu’il avait glissée dans la sienne était chaude et rassurante. L’émoi qui grandissait en elle devenait insupportable. Elle savait à présent, même si elle s’en doutait depuis son arrivée, qu’il serrait l’homme qui lui ferait l’amour ce soir.
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