Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 1 J'aime
  • 0 Commentaire

Le Bénéfice du doute

Chapitre 1

Erotique
Extrait : Osez... 20 histoires de punitions sexuellesAuteur : Sidonie ManginEditeur : La Musardine
Elle glisse la clé dans la serrure, tourne dans le vide. Constate que la porte n’est pas fermée. Un petit coup d’épaule suffit. Elle pénètre dans la cuisine, pose ses deux sacs de courses dans un bruit de plastique chiffonné, retourne dans l’entrée, défait ses talons. Ses pas laissent de petites empreintes de buée humide sur le parquet sombre quand elle retourne à la cuisine.
Nous sommes en mai. La chaleur est inhabituelle et Katia est épuisée.Elle sort pêle-mêle citrons bios, yaourts nature, tampons hygiéniques, crème à raser, maïs en boîte, pommes, steaks, jus de pamplemousse rose, vin blanc, pâte feuilletée, savon sans savon, mi-bas, cotons-tiges, huile de sésame toasté, vernis à ongles vermillon, tapenade verte, pain de mie sans croûte, lait entier, sirop d’orgeat, déodorant en stick.
— Salut chérie, tu rentres déjà ?
Katia sursaute. Elle pensait que Pierre dormait. Elle espérait rester un peu dans la cuisine sans l’avoir dans les pattes si vite. Katia est un peu lasse. Elle délaisse un instant l’image mentale du verre de vin blanc glacé et minéral qui lui a donné l’énergie d’aller au supermarché avec un relatif entrain.
— Comme tu vois, Columbo… j’ai fini un peu en avance. J’avais envie de souffler.
Sa réponse pose une nappe d’ennui navré au milieu de la pièce.
— Super, je vois que tu es ravie de me retrouver. C’est agréable.
Katia lève les yeux vers Pierre comme on chercherait d’où vient le son d’une radio égarée. Elle le voit là, debout dans l’entrée de la cuisine, débardeur un peu grand et caleçon à motifs. Pierre travaille de nuit à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Leurs horaires sont décalés depuis longtemps. Et leur couple, Katia ne sait plus tellement quoi en penser depuis un certain temps. Elle ne trouve rien à y redire. Rien à en dire non plus. Est-ce qu’elle s’ennuie ? Pas vraiment. Sont-ils heureux, c’est probable. Katia s’en fout. Elle se sent déserte. Se demande si c’est ça l’ennui.
Pierre sourit, s’approche avec tendresse de la chaise sur laquelle Katia s’est assise. Il passe ses bras autour de ses épaules à elle, pose un baiser à la naissance de son cou. Il sent un amour pur et infini l’envahir. C’est presque douloureux. Il est ému.
Elle lui rend un baiser, déposé avec une grâce diabolique à la commissure des lèvres.
Elle tend le bras, pose la main sur sa nuque pour approcher l’oreille de Pierre de sa bouche. Ça fait comme un petit tango des visages. Ils ne le voient pas, mais c’est assez beau. Elle respire fort.
— Ne te fâche pas, mon amour, dit-elle, j’ai passé une heure à me faire enculer comme une pute par un serveur trop mimi, ce midi… alors, j’ai juste besoin d’un bain et d’une sieste, tu veux bien ?
Pierre reste sans voix. Il a brutalement cessé de sourire. Il vient de prendre un direct du gauche dans le cœur. Il se fend en deux, trois, quatre… il ne compte pas les morceaux. Il se brise.
Katia l’observe. Elle ne sait pas pourquoi elle a dit ça. C’est sorti tout seul. Peut-être que c’est à cause de ce verre de vin frais et minéral qui n’est toujours pas là. Ce moment qu’elle attendait et dont Pierre l’a privée en se réveillant trop tôt. Ça l’a contrariée. C’est ça, ou c’est autre chose. Mais quelque chose ou quelqu’un devait être puni, un peu. Sans doute. Et maintenant c’est plutôt amusée qu’elle attend de voir comment Pierre va réagir. Elle se sait cruelle, ça ne fait pas de doute. Mais voir Pierre ainsi décomposé par une simple phrase la met d’humeur joyeuse, électrique même. Mieux, ça l’amuse. Il a bien sûr relâché son étreinte immédiatement, titubant deux pas en arrière. Il s’est adossé à l’évier. La tension est à peine perceptible. Katia entortille négligemment une boucle de ses cheveux, les yeux dans le vague. Elle sourit.
— Merde. Comment… Comment peux-tu me dire ça ? Putain ! Katia, qu’est-ce qu’il se passe, bordel ?
Katia sourit encore plus largement. Les mots grossiers, ce n’est pas le genre de Pierre. C’est un gars doux, attentif, poli, attentionné. Vulgaire ? Jamais. Elle hésite. Doit-elle arrêter le jeu maintenant ? Il a l’air si bouleversé… De fait, elle sait déjà qu’elle ne s’arrêtera pas. Elle vient de découvrir un jeu certes stupide, peut-être dangereux, potentiellement irréversible, mais elle se sent soudain tellement animée. Ça n’a pas de prix. Ça ne réclame aucune mise en balance. Elle se sent… vivante. Elle se tourne vers Pierre avec juste ce qu’il faut de lenteur. Elle plante son regard dans le sien. Tout bien considéré, finalement, elle dit la vérité. Elle dit :
— Pierre, ce type m’a baisée, vraiment. Totalement. Tu vois ? Non ? OK. Ne dis rien. C’est mieux. Mais écoute. Parce que tu dois savoir,mon chéri.
Elle prononce ces derniers mots avec une distance exquise, qui laisse Pierre au-delà de la souffrance. Il respire à peine. Il est livide. Exsangue. Ses mains posées en contrepoids sur le bord de l’évier lui permettent de tenir debout. Mais ses épaules tombent. Il ne sait même pas qu’il bande. Il tremble un peu. C’est incertain. Est-il désespéré ? Est-il excité ? C’est difficile à dire. Il ne sait pas. Il est soudain ce putain d’oiseau sans pattes. Il filait le parfait amour, s’accordait merveilleusement à cette définition de l’amour. Celle qu’on ne remet pas en question. Une personne en aime une autre. C’est magnifique. Ils veulent vieillir ensemble, déjeuner ensemble chaque jour, faire des enfants ensemble, s’ennuyer ensemble, jouer aux cartes ensemble, se promener ensemble, recevoir des amis ensemble, avoir un avis commun sur ces amis, avoir un empreint bancaire ensemble, etc. ensemble. Ensemble. Vous voyez ? Elle voit. Lui, perçoit à peine. Elle a une longueur d’avance. Elle l’aime bien plus qu’il ne l’imagine maintenant.
Elle l’observe. Elle laisse le silence peser de tout son poids. Il est défait. Elle attend un peu. Elle attend qu’il soit vraiment dépossédé de ce qu’il croyait savoir d’elle. C’est seulement quand il atteint un niveau de lividité cadavérique qu’elle décide de continuer.
— Je dois te dire, Pierre, (elle fait exprès de prononcer son prénom, elle le fait même avec une familiarité et une simplicité effarantes) ce type, je ne me rappelle pas son prénom, excuse-moi, vois-tu, il a su me toucher. Bon, c’était un peu bestial. C’est vrai. Toi, tu es tellement plus doux. Mais tu vois, je ne sais pas, quand il est venu me voir, qu’il m’a laissé ce mot, je n’ai pas su faire autrement. C’était bourré de fautes de français, j’en ai ri tellement sur le coup. Je te jure. Il avait écrit « Tu est la plus belle femme que j’ai jamais vue. Rejoint moi dans les wc si reciprok » et j’ai été émue. C’est simple. Bon, je sais, il est très jeune, et ça ne me ressemble pas. Mais Pierre, ne soyons pas stupides. Ça fait combien de temps qu’on baise en se disant« baisons sinon notre couple ne tiendra pas » ? Sérieusement, Pierre, dis-moi !
Pierre est au bord du gouffre. Il ne sait même pas s’il y a le moindre mot qu’il est en mesure de prononcer ou de comprendre. Sa vie vient de basculer. Il regarde Katia. Il tente encore de résister à la panique. Il vit un cauchemar dont il va se réveiller. Il est sûr de ça. Oui. Ce n’est pas en train d’arriver. Ça n’a aucun putain de sens. Katia n’est pas rentrée encore. Il dort. Il fait un mauvais rêve. Il la baisera en rentrant parce que ce mauvais rêve lui fait quand même comprendre un truc. Il l’aimera et la baisera comme jamais. Il se le jure.
Mais ce n’est pas ça. Ce n’est pas un rêve, bon ou mauvais. C’est le réel et putain, Katia continue de lui parler.
— Tu sais, baby, j’ai rien pu faire. Il était si… sexuel.
Katia sait que ce qu’elle dit n’est plus un jeu. Que ça s’est vraiment passé. Que ce qu’elle pensait être un jeu un peu amélioré devient leur nouvelle ligne de vie, si Pierre tient le coup, ce dont elle commence à douter. Mais il est un peu tard pour considérer Pierre sous cet angle. Elle regarde ses mains, encore belles, ses poignets qu’elle sait fins, sa robe noire qui affine ses courbes alourdies par lui, elle sent son cul encore humide et plein de l’autre. Sa culotte est mouillée des restes du midi.
— Il m’a baisée, Pierre. Mais ne sois pas fâché. J’ai pensé à toi. Quand il m’a dit de me mettre à genoux pour bien le sucer, je te jure, Pierre, j’ai pensé à nous, à toi, à ce que je faisais là. J’étais ravie. J’ai pris sa queue dans ma main, je l’ai regardé comme je n’ose pas le faire avec toi. J’ai léché sa queue, ses couilles. J’ai glissé ma langue dans son cul. C’était un tel plaisir !
Pierre a peine à respirer. Mais il s’en veut : il bande.
Katia parle, elle semble intarissable, vulnérable, extatique. Elle poursuit...

Vous avez aimé cet extrait ?Lisez la suite en achetant la version papier dans la boutique Xstory
Osez... 20 histoires de punitions sexuelles
"Osez... 20 histoires de punitions sexuelles" (256 pages)

Diffuse en direct !
Regarder son live