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Bienvenue, pingouin !

Chapitre 1

L'avion

Hétéro
L’étrange ambiance des aéroports. Les gens déambulent, errent, se croisent, se décroisent. Mais en réalité, qui sait quoi ? Nous naviguons au gré des moniteurs qui nous zombifient l’esprit et le corps en nous offrant une quête éphémère. Il y a même, pour les plus fétichistes d’entre nous, une oreille tendue pour écouter la douce, mais non moins directive voix sortant des haut-parleurs.
« Ah, si je l’attrape, celle-là... »
Des portes qui n’en sont pas vraiment, des débouchoirs. Ah, pardon : des gates. Oui, le voyage est anglais. Même si les Anglais préféreront l’appeler voy-yage plutôt que travel. Des snacks qui sont en réalité des saignées pour portefeuille. Vous avez faim ? Saignez-vous, Messieurs. Et les portiques de sécurité : « Déshabillez-vous. » Ça vous excite ? « Enlevez vos chaussures. Levez les bras. » Vous avez l’air con, très con. Ça vous excite toujours ? Rhabillez-vous.
Mais tout le monde, tous les piétinants ont l’air heureux. Un bonheur, le voyage, non ? Cela vous extirpe probablement de votre morose et fadasse vie quotidienne cyclique.
Ça va être long... Presque assis sur un presque siège dans la salle d’attente, mes yeux regardent le néant, les mains ouvertes comme un babouin lascif, les épaules tombantes. Tout le monde est heureux, et toi tu es morose ? Ah non... tu souris bêtement. Ce que tu as l’air stupide... Tu es vide.
Mais attends, bien sagement. Au final, toute notre vie, on attend : on attend l’amour, l’argent, l’inaccessible étoile, le talent, l’inspiration, la mort, même, parfois. D’une attente féroce qui nous maintient en vie. Il paraît même que certains attendent l’attente ; et eux, ils n’ont pas fini de se retrouver !Enfin, bref, tout cela pour planer dans le ron-ron mal insonorisé qui nous emmènera vers un ailleurs.
J’espère que je serai à côté d’une belle femme. Bon sang ! Je me persuade que plein d’hommes pensent à la même chose. J’m’en fous ! Je balance des secrets d’hommes. Alors, si vous êtes une belle femme, assaillez-vous à côté d’un homme : vous ferez un heureux. Et puis merde, non, mettez-moi une place tout seul, je ne serai pas déçu. De toute manière, je suis asocial.
Me voilà dans l’avion. Là, j’ai la banane ! Tous les passagers sont moches. Laids au possible. Tous, sans exception : pas de jaloux. Alors, les gars ?! Maintenant, c’est vous qui êtes tristes d’être assis à côté de visages disgracieux ; et moi, moi je suis content : je suis tout seul. Je ne verrai pas vos sales tronches désabusées. Et puis c’est vraiment impressionnant, d’une laideur si constante... J’avais autant de chances de gagner au loto sans ticket que de me retrouver à côté d’une délicieuse dame.
Bien heureusement, j’aperçois deux jolies hôtesses. Enfin... au royaume des aveugles, le borgne est roi. Ce ne sont pas des bimbos de films tendancieux. Mais, mille fois, je vous préfère toutes les deux. Vous serez le soleil de mon trajet. Pas besoin de hublot : vous ferez la météo de mes sens.
Bon, ferme ta gueule, l’antisocial, et assieds-toi. Si tu crois que voir déambuler leurs petits culs dans l’allée va te faire tenir plus de sept heures de vol, tu te mets le doigt dans l’œil, même si tu espères le mettre ailleurs ! Et ne regarde la farce de l’autre côté de la rangée, sinon se mettre un doigt dans l’œil s’apparentera plus à une bonne idée.
Vingt minutes que je l’attendais, celle-là, à pianoter nerveusement sur l’écran dactylo en face de moi, ce repère à bactéries. C’est ça ! Jolie stewardess. Distribue tes babioles et laisse-moi t’observer ; peut-être même que tu auras le privilège d’être admirée.
Elle n’est pas très grande, mais elle a de beaux yeux bruns en amande qui lui donnent un air innocent. Son visage paraît harmonieux. Mignonne, la petite. Néanmoins, ce qui m’inspire chez elle, c’est définitivement sa bouche... Elle est grande, elle est belle, et son menton est proéminent. Sa mâchoire s’incline vers l’avant, créant comme une sorte de présentoir à sa bouche.
J’ai envie qu’elle me suce : c’est comme ça que je l’imagine. Je n’ai pas à me justifier : je suis un homme, ce qu’on fait de plus basique. Je vois une belle bouche, alors j’imagine y glisser mon intérêt. Par exemple, en cet instant, j’aurais imaginé un baiser. Je me diagnostiquerai une crise d’hormones, et pour me consoler, j’me dirai que c’est ma part de féminité. Loin de moi tout cela. Pas le temps pour une romance. Je veux qu’elle me pompe le nœud. Faut que je lui parle.
— Quelle est notre vitesse ?— 548 nœuds.

Salope ! Autant ! Je serai ton 549ème nœud. Viens, on va dans les toilettes. C’est petit, mais tu peux te baisser. Je t’enlèverai cet horrible chignon. Tu révéleras ta belle chevelure et tes talents pour le polissage de ma pierre. Certain que cette mâchoire et cette bouche cachent un mystère sauvage, un secret de lustrage, un inédit cercle des Bermudes. Je perdrai tous mes repères là-dedans, dans cette douche baveuse. Je te laisserai faire ça en douceur. Ta sensualité saute aux yeux. J’te laisse les commandes. Ça va être doux, mais intense. Sous tes airs sérieux, tu as l’air affreusement en manque. Si ça se trouve, tu ne vas même pas apprécier le goût enivrant ; tu vas juste la gober avidement, épongeant ainsi ta soif sous mon regard mi-ébahi, mi-déçu. Du coup, je ne sais plus si ça vaut le détour...Pardon ? Que dis-tu, la belle ?
— Monsieur... Monsieur... Poisson ou poulet ?— Quoi... quoi ?— Pour le plat.

« Ça va, pas la peine de préciser ; t’as bien vu que j’étais dans de chaudes pensées... »
— Pou... poulet.

J’t’en foutrai, moi, du poulet, espèce de carpe ! Se faire casser le délire pour un plat de merde... J’ai envie d’être seul, moi. Pour attendre. Mon esprit est malade, et toi tu me proposes du poulet ?! Et puis, vu son état... Il est émincé. Triste sort. Je rêve de flûte, et tu me sers un oiseau brisé. Ça ressemble à ça quand on attend plus. Lui, il est arrivé à destination avant moi. Tu vas finir dans la bouche d’un névrosé, le piaf !
Cette satanée m’a foutu le cafard. J’te remercie pas, « bouche à pipes » !
Il faut dormir. Mais je n’y arrive pas. Il faut que j’écrive ce texte. Me redresse. L’appareil est sombre, il fait très noir, la plupart des passagers dorment dans des positions démembrées. Je n’allume pas la lumière : c’est un texte avec du cul, ça s’écrit dans le noir, discrètement, recroquevillé. Par contre, je vais me moucher fort : ça réveillera une bonne partie de l’appareil, ça les fera chier. Suis un asocial. Je l’ai déjà dit ? Avec spécialité « emmerdeur de compétition ».
J’en peux plus. Je vais appeler l’hôtesse. Il y a un bouton. Je lui soumets l’idée ; elle acceptera peut-être ? Me dira « Bonjour, Monsieur. Puis-je faire quelque chose pour vous ? »
— Oui. Je voudrais bien que vous me suciez, s’il vous plaît. Vous pouvez faire ça ici, maintenant. Pas besoin d’aller dans les toilettes.— Comment ? Quelles toilettes ?— Ah, vous ne bloquez que sur le mot « toilettes » !

Sur ce, je sors et déballe mon engin. Elle me dit « Ça tombe bien : j’ai soif, et vous me faites mouiller... » avant que sa bouche atterrisse sur mon dard raidi. Histoire lubrique.
Rien de tout ça : c’est l’autre beauté qui passe dans les rangs. Elle distribue des serviettes. Oh, toi, tu es belle ! Avec ta chevelure brune aux épaules et ton corps tout chétif. Avec toi, ce sera romantique, de la poésie pour les émotions. Ce sera levrette claquée dans les chiottes. Je vais te démonter les hanches et te déboîter le bassin ; ça va pilonner dur ! Pardon. La névrose. Patience. Attente. Poésie et amour passager.
Bon vol !
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