Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 19 J'aime
  • 7 Commentaires

La boite de Pandore

Chapitre 1

Divers
Le retour du mâle : 1/4Claude est heureuse du retour de son mari. Mais, déception… il ne rentre pas seul.

Dans la grande jatte, la farine formait une sorte de puits. La jeune femme cassa les œufs un à un, puis elle entreprit de mélanger le tout avec du lait. Énergiquement, la longue cuillère de bois se mit à tourner dans le saladier de grès. La pâte onctueuse et lisse avait une jolie couleur. Alors d’une main qui ne tremblait pas, la jolie brune, avec un petit bout de langue qui lui dépassait des lèvres, se mit en devoir de verser dans cette coupelle, les « brimbelles* ». Tout en continuant de remuer, elle eut un sourire. Son pâton avait une sorte de couleur violette, typique de la myrtille. Elle leva sa petite louche et se dit que c’était enfin prêt. Il ne restait plus qu’à faire chauffer l’huile dans la poêle et à cuire ses beignets.
L’homme pouvait revenir. Son diner était en attente et elle savait que ce qu’elle avait préparé serait à son gout. Michel adorait les brimbelles* sous toutes leurs formes. Tarte, confiture, tout était bon pour lui et surtout… surtout ces galettes sucrées où les petites baies violettes formaient comme des grumeaux dans la pâte. Elle sortit de son cellier, là où elle cuisinait toujours ces plats très odorants. Une agréable, mais tenace odeur de friture flottait sur cette cuisine retirée du reste de la maison. D’une main sûre, elle dénoua le foulard dans lequel elle avait emballé ses cheveux. Immédiatement une cascade de longs tifs d’un brun soyeux coula sur ses épaules.
Revenue dans la vraie cuisine, celle où elle aimait passer du temps, elle se pencha sur une autre marmite ou mijotait un lapin en sauce. Tout allait bien ! Pas de surprise, tout était en ordre. Les kneffes*, elles aussi, demandaient seulement un peu à être réchauffées. Elle avait encore une bonne heure avant qu’il rentre. C’était l’heure de sa douche. L’huile laissait parfois des traces même sur la peau alors... un passage à la salle de bain s’imposait. Dès son entrée dans la douche, son tablier et le reste de ses vêtements terminèrent leur course dans un panier qu’elle mènerait à la lingerie tout à l’heure.
Un grand miroir reflétait son image. En pied, elle se vit de haut en bas, comme d’habitude, mais cette fois, pour une raison obscure, Claude jeta un regard sur cette silhouette que lui renvoyait la glace. Surtout son visage ! Elle voyait une femme plutôt grande, une taille relativement fine. Puis ses prunelles repartirent sur des jambes longues et plutôt bien galbées. Ses mains se coulèrent le long des fesses qu’elle pinçât. Pas une once de cellulite, à quarante-cinq ans elle était encore belle. Ses yeux suivirent lentement les courbes de son ventre, plus tout à fait plat, mais aucune rondeur rebutante non plus.
Quand elle accrocha les deux masses qui surmontaient cette plage juste entachée par un ombilic bien dessiné, elle soupesa l’une est l’autre, les massant légèrement. Ses seins ne tombaient que moyennement et pourtant ils étaient suffisamment imposants pour attiser bien des convoitises. Un léger sourire apparu encore sur les lèvres rouges de Claude. Il mourut presque de suite à l’approche du visage. De minuscules rides aux coins des yeux filaient vers des tempes qui pourtant ne montraient aucun fil d’argent. L’ovale de cette bouille féminine avait un charme certain et son Michel adorait le caresser. Mais pour le moment… il était encore… bien loin !
Les doigts menus accrochèrent le mitigeur et l’eau soudain jaillit dans la grande douche à l’Italienne. Du bout des orteils, elle s’enquit de la température de l’eau et quand celle-ci lui parut bien, elle s’enfonça avec délectation sous le jet crépitant. L’eau coula sur ses épaules et elle commença son cérémonial qui devait la rendre propre et parfumée. Pour Claude, ces ablutions restaient une bénédiction. C’était sans doute l’endroit de la maison qu’elle préférait, après sa cuisine. Une onde de joie la parcourut tout entière. Michel allait revenir et… la semaine de séminaire qui avait tenu son mari éloigné d’elle, lui avait semblé bien longue.
La fleur de nylon courait sur son ventre, sur sa poitrine, noyant sa peau dans une mer de mousse odorante. La pomme de douche s’évertuait à faire dégouliner une eau tiède sur celle-ci le long des cuisses. Ensuite, les épaules de la femme brune subirent le même traitement que le côté face de son corps. Pour terminer, les cheveux de la belle connurent un sort identique et le shampooing allié aux doigts de Claude massa la jolie caboche. Quand le chant de l’eau se tut, elle pencha la tête sur le côté, tordit la tignasse qui pendait et un long moment la serviette passa et repassa sur elle, jusqu’à ce que tout soit asséché. Le miroir devant lequel elle prit place lui permit de se maquiller de manière à ce qu’elle se sente belle. Belle pour cet homme qui allait rentrer.
Elle finissait tout juste de passer le rouge sur deux lèvres exquises quand le téléphone la surprit. Elle se précipita dans la cuisine et la voix qu’elle entendit dès qu’elle eut décroché, la rassura.
— Claude ! C’est moi ! J’aurai un peu de retard ! Je suis passé chez un de mes collègues sur le trajet et je rentre avec lui ! Tu peux préparer la chambre d’ami ? Il passera le week-end au chalet ! Ça ne dérange pas, je suppose.— Non ! Non ! C’est bon ! Vous arriverez vers quelle heure ?— Le temps de faire le trajet… dans une petite heure ! Bisou et à tout de suite.— Bisou Michel !
La voix de Claude trahissait la déception de ce retour non plus solitaire et elle pesta intérieurement contre son mari. Il n’avait sans doute pas relevé, mais il n’avait pas été dupe. Qu’avait-il besoin de ramener ce type avec lui ? Tout de suite, elle se sentit frustrée. Ce repas, cette préparation minutieuse, les efforts faits pour lui plaire, il anéantissait tout en quelques secondes. Elle se précipita sur une jupe et un corsage ! Zut ! Elle avait pourtant prévu de passer la soirée en nuisette ! Nuisette suffisamment courte et explicite pour que Michel soit… émoustillé et qu’il ait envie de… enfin tout comme elle, quoi !
Mais contre mauvaise fortune, il lui restait à montrer son bon cœur. Pour cela, elle sortit un troisième couvert, et dressa différemment la table, pour faire honneur à l’hôte de son mari. Le petit creux au ventre qu’elle la tenaillait depuis quelques jours maintenant, était toujours aussi présent. La voix au téléphone n’avait rien arrangé. Son corsage boutonné sur le devant ne recelait aucun soutien-gorge. Pourtant le tissu se trouvait tendu par les deux globes qui n’avaient nul besoin d’assistance. Elle s’inquiéta soudain de n’avoir pas mis de culotte, mais au dernier moment, elle se ravisa et se dit qu’après tout… Michel méritait bien une petite torture.
La voiture stoppa son moteur à l’instant même ou Claude coupait le thermostat du four. Tout était prêt ! Elle entendait les deux voix masculines derrière le battant de la porte. Elle ouvrit et se trouva nez à nez avec un grand gaillard. Il avait une stature aussi imposante que celle de son homme. Il regarda la femme qui se tenait dans l’ouverture illuminée et ses yeux posés sur la silhouette ne quittaient pas cette poupée qui venait de surgir devant lui.
— Ah ! François, je te présente Claude mon épouse ! Claude, mon collègue François ! Celui dont je t’ai si souvent parlé ! Il est pénaliste au barreau de Nancy !— Enchanté Claude ! Et je ne voulais pas vous déranger ! Mais votre mari a insisté pour que…— Enchanté François et vous ne dérangez pas ! Du reste, les amis de mon mari sont mes amis et les bienvenus dans notre maison !— Merci ! — Tiens ma chérie ! C’est pour toi !
Michel tendait à la jeune femme sur le pas de son domicile un bouquet énorme, plus un autre sachet qu’elle attrapa d’une main. Le paquet, qui contenait une bouteille de vin rouge, atterrit sur la table, les fleurs dans un vase.
— Le bourgogne vient de François ! — Oui, je n’avais plus la possibilité de vous trouver des fleurs, et je ne voulais pas vous sembler trop… goujat ! Alors j’ai opté pour un vin… passe-partout !— Il ne fallait pas…— Je crois que si ! Ça sent rudement bon chez vous. — J’ai un peu cuisiné, c’est vrai ! Mais c’est de la cuisine du terroir et j’espère qu’elle vous conviendra, j’ai été prévenue très tard de votre venue !
Claude venait de lancer son petit pic à Michel qui gardait un sourire vissé aux lèvres.
— Arrête de dire des bêtises et embrasse-moi donc !
Elle approcha sa bouche des joues de son mari qui détourna la tête de manière à effleurer les lèvres de son épouse. L’autre dans l’embrasure de la porte à peine refermée, n’avait pas quitté la femme des yeux. Il y avait déjà un peu le feu dans les prunelles de l’invité. Elle écourta le baiser, comme pour punir ce vilain qui lui gâchait la soirée. Elle expédia d’un mot les deux arrivants vers la salle à manger et leur demanda d’une voix calme ce qu’ils voulaient comme apéritif. Puis elle servit trois verres. La conversation des deux hommes reprit sur le sujet dont ils débattaient avant d’arriver au chalet.
Ils trinquèrent cependant avec elle et feignant d’être perdue dans ses pensées, elle se mit à détailler le nouveau venu. Largement aussi grand que son Michel, il avait pratiquement la même carrure ! Épaules larges, vêtu élégamment d’un polo au signe distinctif du crocodile, tombant sur un pantalon de toile claire, des vêtements de marque et de bonne facture, cet homme avait du gout assurément. Si son mari avait des cheveux châtains relativement courts, François portait les siens plus longs, plus clairs également, d’une couleur qu’elle aurait volontiers qualifiée de blond. Il ne devait pas non plus être plus âgé qu’elle ou son homme.
La conversation cessa d’être sur le travail dès l’apparition des hors-d’œuvre. Le repas de Claude fit l’unanimité et l’ami ne tarit pas d’éloges à l’égard de la cuisine géromoise produite par l’hôtesse. Michel gardait son sourire énigmatique. Il jetait de temps en temps un regard sur la silhouette de cette femme qui allait et venait, s’asseyant simplement pour prendre une bouchée de ces mets délicieux qu’elle avait concoctés pour lui. Les beignets firent un tour sur la table, puis un second et le plat prit une énorme claque. Parallèlement aux passages de ce délicat dessert, les dents des trois dineurs devenaient violettes.
La table desservie, Claude laissa les deux mecs s’installer au salon et le café coula dans la cafetière. Le plateau orné d’une tasse pour chacun, d’un sucrier et de cuillères, vint délicatement remplir à demi la table basse entre les fauteuils où les deux compères avaient pris place. Ensuite l’ensemble fut agrémenté du pot à café d’où s’échappait un parfum subtil. Claude versa le liquide dans chaque tasse et vint s’asseoir sur le canapé, face aux deux hommes qui devisaient gentiment. Un long moment ils discutèrent de leur job, oubliant presque la présence de la jolie brune qui ne faisait aucun bruit.
Cependant depuis son fauteuil, François sans en avoir l’air, laissait de temps à autre son regard se perdre sur deux chevilles magnifiques. Il avait les yeux qui effleuraient cette belle plante qui s’ennuyait à mourir de les entendre deviser sur des décisions de cour d’Appel et autres jugements qu’ils commentaient avec force détails. Après avoir bu un café tout aussi excellent que le diner, sa tête se mit à bouillonner, il n’écoutait plus qu’une voix intérieure qui lui murmurait des choses… peu possibles. Que cette femme était belle, que Michel avait une chance du diable, qu’il n’aurait jamais celle d’en approcher une aussi jolie !
Enfin son esprit se déroutait, l’empêchait de suivre la conversation du mari, et il devait bien s’apercevoir du trouble de son invité ! Ce fut pire encore quand la femme se leva pour ramasser sur la table du salon les récipients ayant servi pour le café. En se baissant légèrement pour récupérer les petites cuillères, François par l’entrebâillement entre deux boutons du corsage, aperçu deux masses roses, appétissantes. Le mot lui parut encore bien faible pour les qualifier. Bien sûr, ça n’avait duré qu’une fraction de seconde, mais cette parcelle d’éternité devenait magique dans sa caboche. Puis Claude était répartie avec son plateau.
Michel n’avait rien remarqué, rien vu ? Peut-être aussi s’était-il contenté de faire semblant. François avait comme un chatouillement au bas du ventre. La lumière avait baissé progressivement dans le salon et une petite lampe s’était mise en route, sans aucune intervention humaine. Un variateur qui devait se déclencher quand la luminosité devenait insuffisante. Et quand Claude revint pour reprendre sa place sur son canapé, François eut à nouveau une vision… explosive. Alors qu’elle se trouvait debout, entre les deux hommes et la lampe, par transparence il vit se découper sous le fin tissu… deux longues cuisses.
Il tenta en tendant le cou de deviner si l’absence de marques aux fesses de la dame était due à une culotte si fine que… ou si, comme il le croyait, cette pièce d’étoffe n’était pas là où elle aurait dû se trouver ! La voix de Michel perçait le silence de la soirée et finalement, presque malgré lui, il s’obligea à répondre à son collègue. Bon Dieu ! Quelle femme ! Quelle élégance et il regrettait presque d’être là. Cette… femelle appelait le sexe, elle était… tout bonnement le plaisir personnifié. François se demanda un moment comment avec une pareille beauté dans son lit, Michel pouvait ramener chez lui des types, surtout après une semaine d’abstinence.
Le début d’érection provoquée par l’apparition d’une minuscule parcelle de sein, ne fit qu’augmenter par cette transparence fugitive. Alors il parla. Pas par besoin, simplement pour chasser ces idées qui lui traversaient l’esprit.
— Vous avez une belle maison ! Vous êtes une excellente cuisinière ! Mon Dieu Michel tu es finalement un homme chanceux ! — Oui ! Je ne me plains pas. Vraiment, je crois que tu as raison. — Nous pourrions aller faire quelques pas sur le bord du lac ! Vous verrez le royaume de mon mari. — Ce n’est pas de refus ! Après tous ces bavardages, un peu d’air frais nous fera du bien.— Oui ! Viens ! Je vais te montrer MON ponton ! — C’est de là que Michel part chaque fois qu’il le peut, à la traque de SES brochets ! Et notre lac en regorge.
Ils se levèrent tous ensemble et le propriétaire des lieux ouvrit une large porte-fenêtre qui donnait sur une terrasse ! Celle-ci jouxtait une pelouse de plusieurs centaines de mètres carrés et se terminait par de hautes haies de chaque côté. Tout au fond, des piliers de bois et un plancher surplombaient l’eau dans laquelle le ciel se reflétait. Elle formait une masse sombre avec quelques points lumineux qui trouaient cette nappe noire. Les étoiles du ciel avaient ici, un immense miroir. Sous le ponton, une barque se balançait mollement au gré de légers clapotis. Cet endroit valait tout simplement tout l’or du monde.
Pourquoi au lieu d’apaiser François, le petit bout de femme qui se tenait près d’eux, lui faisait-il encore plus d’effet ? Une sorte de parfum qu’il n’avait sans doute pas remarqué à son arrivée émanait de cette personne, ou bien avait-elle remis un peu d’une fragrance délicieuse ? Toujours est-il qu’elle sentait bon et qu’elle enivrait leur invité. La promenade sembla soudain pénible à cet homme qui finalement devenait l’intrus dans ce petit paradis dédié à l’amour. Il se demanda simplement ce qu’auraient fait ces deux-là, s’il n’était pas dans leurs pattes. La réponse s’imposait d’elle-même.
Michel venait de poser son bras sur l’épaule de la créature angélique qui marchait dans l’herbe. François vit la tête de son ami tourner vers celle de la femme. Le bisou qu’ils échangèrent ne fut que deviné par l’homme accompagnant le couple. Là encore son corps réagit dans un endroit qu’il lui était impossible de camoufler. Heureusement qu’ils se trouvaient dans le noir. L’invité leva les yeux et tout au fond de ce décor de cinéma, les lumières de la ville faisaient comme un halo doré. Le casino et ses jeux, eldorado des vacanciers, perçaient la nuit de leurs mille feux.
— C’est tout bonnement incroyable !— Nous avons consacré toute notre vie à cet endroit ! Enfin c’est surtout Claude qui entretient tout ceci ! — Vous avez un gout… des plus sûrs, Claude !
Elle ne répondit pas ! Elle tenait la main de son mari et l’autre pensa soudain que ça devait être sublime de connaître une pareille osmose. Une pointe de jalousie s’emparait de lui, qui ne lui permit cependant pas de stopper cette érection sauvage qui le torturait. C’est elle qui reprit le chemin de la maison de bois, masse sombre au fond du jardin. Elle marchait souplement, connaissant sans doute chaque brin d’herbe de ce merveilleux éden. Une fois à l’intérieur à nouveau, elle disparut dans sa cuisine et les deux hommes burent un verre de gnole. Michel savait comment soigner ses hôtes ! Sa « mirabelle » avait un gout de « reviens-y » !
— oooOOooo —
La chambre que Claude avait préparée sentait bon. Le pin avec lequel le chalet était fabriqué rendait une odeur très particulière. Quant aux draps, frais et doux, François les trouva plutôt agréablement parfumés eux aussi. Après avoir pris congé de ses hôtes, il se glissa dans l’immense plumard, avec une simple pensée pour les mains fines de cette créature de rêve qui avait fait la chambre, juste pour lui. Enfin, c’est qu’il voulait croire… on se console comme on peut. Le couple avait pris la direction de la chambre conjugale, située à quelques mètres de celle qu’il occupait. Rien n’était fait pour qu’il ne pense pas à…
D’abord, ce fut un long silence, juste entrecoupé par quelques craquements dus au travail du bois. Il s’y habitua rapidement. Puis il y eut la chaleur. Celle de cette nuit d’été ; celle aussi engendrée par toutes ces images qui remontaient à la surface de son cerveau. Le minuscule morceau de peau entrevu, puis ces baisers furtifs, échangés comme deux voleurs sur la pelouse, et enfin cette formidable croupe qu’il avait voulu imaginer, totalement nue. François n’arrivait pas à dormir. Il entendit le glissement de pas feutrés dans le couloir. Sans doute l’un ou l’autre avait-il oublié quelque chose.
D’un geste rageur, il rejeta la mince couverture qui l’empêchait de se rafraichir. Puis il se releva, ouvrit en grand la fenêtre. Le frottement des pieds sur le sol, de l’autre côté de la porte, fut de nouveau perceptible. Instinctivement, il regarda vers le battant de bois sous lequel un petit rai de lumière passait. Bêtement, il s’approcha de cet huis et se baissa, pour jouer au voyeur. Claude passait, en nuisette et il ne vit qu’une paire de jambes au fuselage impressionnant. Il se serait mis des gifles. À son âge ! Si ce n’était pas malheureux… comme un collégien ! La lumière du corridor venait de s’éteindre.
Sans trop savoir pourquoi, sa main manœuvra la poignée de la porte et sans aucun bruit elle s’entrouvrit. Le cœur palpitant, il guetta un long moment les bruits provenant de cette demeure plongée dans l’obscurité. À quelques pas de là, des rires sourds lui revenaient depuis une minute ou deux. Là encore, sa sortie dans le couloir se fit sans bruit. Sur la pointe des pieds, il s’approcha de la chambre d’où émanaient les gloussements feutrés. Claude et son mari n’avaient pas éteint la lumière. Comment expliquer ce qui suivit ? Il n’avait pas de réponse précise à ce comportement animal.
Avec mille et une précautions, François colla son oreille à la cloison qui séparait la chambre du couloir. Les rires lui parvinrent plus nets, plus proches également. Elle, c’était elle qui riait. Michel lui parlait doucement, mais le pavillon collé au bois n’interceptait pas tout. Au bout d’une longue et pénible écoute, il se pencha enfin vers la trouée lumineuse de la serrure. Un genou au sol, son œil fit le tour des quelques centimètres qu’il pouvait apercevoir depuis son poste de guet. Ils étaient dans les bras l’un de l’autre de l’autre.
Pour l’instant il ne voyait, à vrai dire, que peu de choses. Seulement Michel qui tenait contre sa poitrine, sa femme. Puis elle bougea un peu et il vit… il vit ses seins nus ! Deux mamelons roses surmontés d’une excroissance brune, que les mains de Michel empaumaient sans vergogne. Quand elle se releva légèrement comme pour savourer la caresse, il les aperçut bien droits, plantés haut sur la poitrine de Claude. Il fut le témoin aussi de l’avancée de la bouche masculine, vers ces dômes attractifs, vers ces deux attrape-lèvres. Une autre montée, plus personnelle celle-là, tendit le caleçon qu’il n’avait pas quitté.
Dans la chambre les choses évoluaient à vitesse grand V. Le drap censé recouvrir les deux amants, repoussé sans ménagement par l’un d’eux, laissait entrevoir les deux corps enlacés. Claude avait les lèvres qui couvraient de bisous légers le cou de son mari. Lui promenait ses deux mains sur les paysages endiablés d’une femme soupirante. Et derrière la porte close, la bite de François ne résistait plus au bonheur d’être bandée. Il retenait son souffle, tant le spectacle offert par les deux êtres en chaleur faisait monter sa température. Bon Dieu que cette chienne était belle.
Dos courbé, lèvres entrouvertes, elle gémissait doucement. Michel lui n’arrêtait plus ses mouvements. Il touchait tout avec envie, il prospectait ce corps qu’il n’avait plus dévoilé depuis sept longues journées et autant de nuits. Et de temps en temps l’observateur anonyme, regardait passer le sexe du mâle, aussi raide que le sien. Il se balançait au-dessus d’une paire de couilles que maintenant, la menotte aux doigts agiles venait de saisir. Il hallucinait, le voyeur pathétique, en comprenant que la manière de se positionner de Claude ne pouvait avoir qu’un seul but.
Il fut atteint cet objectif, quant à genoux, au milieu du corps de Michel revenu s’allonger sur le dos, l’épouse descendit sa bouche vers la tige qu’elle tenait encore. Une petite partie disparut du champ de vision de François. Mais un instant plus tard, elle redevenait visible, avec sur la pointe rose, la langue gourmande de cette femme magnifique. Elle salivait et le mat brillait sous la lumière de la lampe trop violente. À nouveau la gaule fut happée par la bouche en mouvement. Ça devait être rudement bon parce que Michel aussi soupirait maintenant. Au trou de la serrure, les choses se compliquaient singulièrement.
Il lui fallut une longue pause, se repousser sur le côté, juste pour calmer sa respiration qui devenait trop bruyante. Il aurait l’air de quoi, si les deux amants le trouvaient derrière leur porte, l’œil rivé sur leur corps à corps ? Petit à petit, la poitrine s’apaisa et il reprit son espionnage indélicat. Sur le pieu, les affaires des deux amants avaient évolué. Ils étaient tête-bêche, chacun fourrageant dans l’entrejambe de l’autre. Et il avait une vue en gros plan sur la chatte aux poils bruns de Claude. Il ressentait chaque coup de langue que donnait le mari à son épouse. Et au bout de sa verge, un liquide faisait une tache sombre sur le tissu clair du slip de François.
Le ventre du voyeur gargouillait autant d’envie que de plaisir. La fente apparaissait sous le visage de Michel et lui épiait, cherchant à deviner la texture, la douceur de cette conque dont son ami se délectait. Que n’aurait-il donné pour être à sa place ? Ce fut Claude qui geint avec force qui le chassa de nouveau de son poste d’observation minuscule. Elle avait soudain bondi comme mue par un ressort. La peur qu’elle ne vienne dans le couloir fit se replier le vilain drôle. Il repoussa le battant qui isolait sa chambre du couloir.
Il resta là, un temps qui lui parut infini. Puis il revint se planter à son mirador, maton d’un spectacle inédit. Sur le lit, elle chevauchait son amant tout en douceur. Les bras tendus sur la poitrine de Michel, Claude se hissait sur cette queue qui entrait en elle. Puis avec un charme étrange, elle se laissait couler sur la bête qui la possédait. Ses gémissements étaient sourds, mais ils parvenaient aux oreilles de François aussi bien que s’il avait été dans la pièce, à leur côté. La ruée dura, dura encore et encore ! Puis le hoquet que Michel eut, laissait présager d’un final éblouissant.
François vit son ami se cabrer alors que son épouse lui raclait la poitrine de ses mimines. Elle avait rejeté sa tête en arrière et c’était comme une prière, une communion. Les deux corps semblaient se souder par leurs centres. Claude se bornait juste à remuer des hanches, confortablement installée sur le bas du ventre de son époux. La bite de ce dernier disparaissait en totalité dans la foufoune de la dame. Elle se remua une dernière fois et comme frappée par la foudre, elle retomba en avant. François se sentit soudain désarmé, ivre d’envie, saoulé par des images frustrantes autant qu’hallucinantes.
Le pantin désarticulé, la brune inerte en travers du corps de son mari, avait de larges trainées blanches qui lui coulaient de la chatte. Sans aucun doute Michel avait de la réserve. Et le zigoto qui persistait à chouffer les faits et gestes des deux amants, avait lui aussi mal aux bourses. La tension de cette scène inimaginable, provoquait chez cet homme en pleine puissance, une frustration difficile à gérer. Une seconde, une idée lui traversa l’esprit… et s’il entrait là, dans la chambre ?Difficile de faire cela, d’ouvrir en criant : « coucou ! C’est moi ! Je vous ai regardé baiser ! Je veux ma part du gâteau ! »
Lentement, comme à regret, il regagna sa chambre, se coula dans le lit défait. Il sourit en passant la main sur son calbute humide. Merde ! Quelle pouliche ! Michel avait une de ces chances ! C’en était honteux. Garder pour lui tout seul un pareil cadeau de la vie devenait… obscène ! Mais il se dit en fouillant à la recherche de ses kleenex, dans son pantalon posé près du lit qu’un jour… il tenterait peut-être sa chance. Le reste ne lui prit pas plus de trois minutes. Le mouchoir jetable était à peine assez grand pour contenir la liqueur qu’il y déversait.
— oooOOooo —
Sur le lac, le bleu du ciel déteignait d’une manière absolument délicieuse. Les deux hommes avaient pris leur petit déjeuner en sa compagnie. Puis bien sûr l’invité avait voulu expérimenter la barque et ils n’étaient plus qu’un petit point noir sur la nappe liquide quand Claude partit pour faire les courses. Michel avait été un complice extraordinaire cette nuit. À aucun moment l’idée que leur invité ait pu les entendre n’avait effleuré l’esprit de la brune. Elle avait aimé, adoré même ces retrouvailles et son corps s’en souvenait encore. À la petite supérette du village, une foule hétéroclite de touristes se disputaient les cinq caisses en service ce matin.
Claude, devant cette affluence, avait renoncé à visiter les rayons et elle s’était rabattue sur leur petit boucher. Elle voulait une côte de bœuf pour le barbecue de midi. Elle en profita pour lui prendre aussi une terrine forestière, confectionnée avec des champignons du cru. Les cèpes cette année étaient arrivés avec un peu d’avance dans la montagne vosgienne. Ensuite, chez Fabienne, les fruits et légumes aussi étaient de toute beauté. Finalement elle avait passé plus de temps à discuter qu’à se fournir en aliments frais. La cuisine embaumait pour le retour des deux pêcheurs. L’apéro avait pris encore un peu de temps et il était largement plus de treize heures pour le déjeuner.
François ne cessait de regarder Claude. C’en était presque gênant pour la jeune femme. À chaque mouvement qu’elle faisait, elle sentait se poser sur son corps les yeux de cet homme. Michel ne s’apercevait-il de rien ? Ou bien, amusé, laissait-il faire ? La brune se sentait de plus en plus comme une bête de foire que l’on jauge, que l’on juge, que l’on soupèse. Il ne manquait plus que la main pour flatter l’encolure ou une tape sur la croupe pour qu’elle devienne vraiment un animal. Elle devenait fébrile, nerveuse, mais son mari ne bronchait pas.
Le repas avait paru interminable à Claude et elle desservit très vite la table, dès les cafés pris. Dans sa cuisine, à l’abri des indiscrets quinquets de ce type, elle maudit Michel d’avoir ramené à la maison ce mec plutôt envieux. Il jouait de sa belle gueule, la voyait comme si elle lui appartenait déjà, comme si elle était sa « chose ». Tout bas, elle maugréa, le traita de sale con. Puis elle se reprit à se demander ce qu’il avait de si spécial… rien sans doute. Mais pourquoi ce gars lui faisait-il un pareil effet alors ? Ce n’était pas possible d’être aussi… conne, finalement.
Voulait-elle échapper à ses regards parce qu’ils étaient déplaisants ou déplacés ? Mais n’était-ce pas surtout parce qu’ils réveillaient en elle une petite pointe d’envie ? Pourtant… elle avait fait l’amour avec son mari une bonne partie de la nuit ! Elle ne devrait pas avoir de pareilles pensées, des idées de ce genre. Elle percevait les rires et les voix des deux hommes dans le salon. Un bruit de verre aussi lui arrivait. Michel avait dû servir un pousse-café. Quand elle revint vers les deux qui discutaient, à sa place un verre de cognac l’attendait.
Elle siffla une gorgée du liquide roux, puis en faisant mine de fermer les mirettes, elle détailla à travers ses paupières mi-closes l’olibrius qui dialoguait avec Michel. Il avait un sourire, un visage; enfin, il devait surement en faire craquer plus d’une, avec cette frimousse-là ! Ce fut son mari qui d’un coup décida de l’après-midi.
— Bon ! Tu as vu la pêche ce matin ! Mais si tu veux, nous pouvons aller piquer une tête dans le lac. L’eau n’est pas encore à une température idéale, mais tu ne me sembles pas craindre la fraicheur. — Mais… ce serait avec plaisir, mais je n’ai pas pris de maillot de bain !— Oh ! Je dois bien avoir ça pour toi ! Claude va aller t’en chercher un des miens. Nous avons sensiblement la même taille. Tu viens avec nous aussi, ma chérie ? Quelques brasses dans cette baignoire bleue… je sais que tu aimes cela aussi…
Prise de court, la brune ne sut quoi répondre et elle se leva pour aller chercher un slip de bain et passer son propre maillot dans le dressing. Quand elle revint, Michel et son ami sur la terrasse attendaient sagement. Elle tendit à François le morceau de tissu et sans être gêné le moins du monde, il se dévêtît devant les deux. Son mari eut une sorte de sourire alors que le caleçon de son copain glissait sur deux cuisses solides. Mais Claude plus troublée qu’embarrassée garda le regard rivé sur cette chose qui pendait entre les jambes de leur invité. Quand celui-ci releva la tête, il accrocha les yeux rieurs de Michel et ceux plus pétillants de son épouse.
Pourquoi son mari ne s’insurgeait-il pas contre cet état de fait qui les mettait devant le fait accompli ? Il n’avait pas bronché ! Tout se passait comme si c’était normal que ce type se foute à poils devant eux… devant elle ! Michel avait simplement passé son bras autour des épaules de la jeune femme, signe d’apaisement ? Claude eut soudain le sentiment que ces deux-là étaient plus complices qu’elle ne le croyait. Alors qu’il levait une patte pour passer son slip, elle courut vers l’eau et sans aucune hésitation, plongea depuis le ponton. Une gerbe d’écume monta vers les cieux alors que le corps de la nymphe disparaissait, lui, dans les profondeurs bleutées. Sa petite caboche refit surface à une bonne dizaine de mètres du bord. Seules, deux silhouettes sur les planches lui apprirent qu’ils la regardaient.
Tout en grâce, elle s’éloigna vigoureusement du bord. Derrière elle, deux gerbes qu’elle entendit plus qu’elle ne les vit, firent naitre à la surface des cercles qui ridèrent la nappe fraiche. Le premier à la rejoindre fut son mari. Il vint sans effort, à portée de la brune dont les cheveux mouillés étaient plaqués sur son front. Celle-ci replongea, esquivant ainsi la manœuvre de son homme. Sur sa gauche une forme longiligne arrivait également, mais restait à une distance raisonnable. Elle allongea les bras, tirant sur ses épaules et en deux brasses, se dégagea de l’étau qu’ils voulaient former. Michel suivait de loin les circonvolutions aquatiques de sa naïade.
Quand son allure faiblit légèrement, il en profita pour se rapprocher et il revint à la charge.
— Claude ! Attends ! Attends-moi bon sang !— … !
Surprise par la véhémence du ton, elle se laissa juste porter par l’eau et en deux mouvements, il était là. Loin derrière, barbotant sans grande conviction, leur invité se contentait de rester en surface, ne quittant pas la proximité immédiate de la berge. Sans doute n’était-il pas un aussi bon nageur qu’eux deux.
— Oui, c’est bien toi qui voulais aller nager, non ?— Oui, mais… je voudrais aussi te parler. — L’endroit est plutôt mal choisi, tu ne penses pas ?— Ben !! Il ne sait pas très bien nager et il ne va pas s’aventurer jusqu’ici… alors j’en profite un peu. — Tu profites de quoi ? Je ne comprends rien de ce que tu veux me faire passer comme message.— J’ai toujours rêvé de… et c’est peut-être l’occasion idéale, non ? Enfin tu sais… ce que je t’ai déjà mille et une fois demandé !— Je ne comprends rien. Tu m’as demandé quoi ? Mille fois ?— Oh ! Ne fais pas celle qui ne comprend pas ! Et puis j’ai bien vu qu’il te plaisait un peu quand même ! Tu n’as pas lâché sa queue du regard quand il s’est mis à poils.— Oui à ce sujet, tu aurais pu le tancer un peu… ce n’est pas très… enfin c’est inadmissible de se montrer comme ça… se mettre nu devant les gens chez qui on est invité !— Mais tu n’as donc pas compris que c’est moi qui lui ai demandé de le faire ? Ce matin pendant notre partie de pêche, et c’était aussi pour savoir s’il serait le complice idéal que je rêve d’avoir pour te faire l’amour.— Quoi ? Tu voudrais que… qu’il me fasse l’amour devant toi ? Ça ne va pas la tête ? Tu deviens cinglé ou quoi ?— Bon sang… nous en avons parlé je ne sais pas combien de fois et tu n’avais pas semblé… contre le fait de faire…— Mais là ! Tu me forces un peu la main… je ne sais pas si je saurais faire cela ! Et tu lui en as parlé ? Il en a dit quoi lui ?— Il te trouve plutôt… mignonne ! À son gout quoi et je crois que si tu voulais…— Merde, Michel ! Je ne suis pas une pute quand même !— Mais ce n’est pas du tout comme ça que je vois les choses. Tu ne lui ferais pas l’amour, nous te ferions, tous les deux, l’amour et c’est un peu différent comme démarche. J’en rêve depuis si longtemps…— Pourquoi ne peux-tu pas te contenter de ce que nous avons ?— J’ai envie de t’entendre crier, de te voir faire l’amour ! — Tu as déjà tout cela, il me semble.— Oui… mais je n’en profite que physiquement ! Là, un peu extérieur à la chose, ce serait plus visuel, moins… enfin… je pourrais jouir de la vue, du son et peut-être aussi des odeurs ! Une autre approche de notre sexualité.— Je ne comprends pas ce que cela peut t’apporter comme sensations ! C’est malsain de vouloir que sa femme se laisse baiser devant soi par un autre. Non ! Non et non ! Je ne ferai pas cela Michel.— Je ne te demande pas de la faire là, de suite, mais d’y réfléchir un peu… je t’aime mon ange.— Drôle de façon de le faire…
En disant cela, elle s’éloignait de son mari qui lentement reprit le chemin de la berge. Elle s’écartait des deux mecs qui remontaient sur le ponton, bien loin, là-bas. Michel était devenu fou, il n’y avait aucune autre explication possible. Son mari lui demandait… sa lune et elle n’était pas prête à la lui donner. Elle comprenait aussi l’insistance de François à la suivre ainsi des yeux. Il l’avait bouffé du regard depuis son arrivée. Comment avaient-ils pu manigancer un truc pareil dans son dos ? Elle nagea encore un long moment, tentant de faire baisser cette pression qui l’étouffait vraiment.
Quand les muscles de ses bras commencèrent à lui rappeler qu’elle était loin du bord, elle se mit en devoir de rentrer. Doucement, elle revint tout en souplesse vers le lieu du départ. Ils étaient là, les jambes dans le vide, assis sur le garde-fou qui entourait les côtés du ponton. Ils la virent remonter sur l’échelle, émergeant de l’onde, belle, trempée et le visage fermé. Elle laissa échapper un vague sourire et elle les planta là. Un moment encore, ils suivirent les formes moulées dans le maillot, les longues cuisses sveltes, un port de reine. La maison sembla la happer et ils se dirigèrent eux aussi vers la terrasse.
C’est dans un paréo sec, les cheveux repeignés, qu’elle réapparut, un plateau et trois verres dans les mains. Michel, inquiet ne savait plus trop comment gérer cette affaire. Il s’en voulait de ne pas l’avoir, la veille, alors qu’ils faisaient l’amour, travaillée au corps. Il la connaissait bien et savait sa fragilité et sa propension à se laisser aller lors de leurs ébats. Mais il avait aussi un peu honte de ce qu’il lui avait demandé. Le rectangle de tissu dans lequel elle avait drapé son corps laissait cependant entrevoir sa nudité. Bon Dieu ! Qu’elle donnait envie ! Et cette démarche souple, cette démarche plutôt féline… un vrai régal pour les deux mâles.
Elle avait servi une sorte de punch. Celui-ci sentait la mirabelle et il en avait aussi la saveur. Ils burent sans un mot, dégustant autant son image que ce qu’elle avait déversé dans les verres. Puis comme si de rien n’était, elle se balança mollement sur l’escarpolette, à deux mètres à peine d’un François admiratif. Oh ! Il n’avait rien demandé, posé aucune question, il les avait juste laissés s’écarter un peu de lui. Il aimait l’eau, mais ce n’était pas son sport favori et celle du lac lui avait paru presque froide. Du reste, même s’ils chuchotaient assez loin de sa petite personne, il était pratiquement certain que ces deux-là s’étaient engueulés.
Le soleil les séchait rapidement. La femme sur son transat se mouvait sans à coup, les regardant, tour à tour. L’ami n’osait plus la fixer, de peur qu’elle ne s’effarouche et pourtant il crevait d’envie de la voir à nouveau aussi nue que cette nuit. Bien entendu, il avait passé sous silence à son ami cet épisode nocturne, omettant de lui dire que sa nuit avait été bercée par leur partie de cul et qu’elle avait fini pour lui dans une branlette monumentale. Sur la barque ce matin, son vieux pote Michel s’était montré plutôt confiant. Il lui avait exposé son fantasme et il lui avait raconté qu’il était sûr que Claude l’avait à la bonne.
Apparemment, il s’était planté sur ce sujet ! Mais les deux-là ne semblaient pourtant pas en si mauvais termes du tout, et de cela il en était persuadé, malgré une altercation dans l’eau.
— Vous voulez diner ici ou vous préférez un bon restaurant ?— Qu’est-ce que tu en penses François ?— Comme vous voulez ! Si nous sortons, je vous offre le restaurant. Pour me faire pardonner mon intrusion dans votre sphère familiale… et puis Claude serait sans doute soulagée du poids d’un repas.— Bien alors ! Claude, c’est réglé, nous sortons… un steak-frites ça conviendrait à tout le monde ?
Elle ne répondit pas, mais se leva et disparut dans sa salle de bain. Lorsqu’elle en sortit, elle était à couper le souffle. Une jupe courte, un corsage au décolleté vertigineux, rehaussé par un maquillage haut de gamme, un ange venait de quitter la salle d’eau. Michel un court instant passa à la douche également alors que François, lui, la prenait dans la salle de bain de l’étage. Ils se retrouvèrent au salon où il fut décidé que ce serait la voiture de l’invité qui prendrait la route. Claude sur le siège arrière ne parla pas de tout le trajet.
Le diner était bon. La viande tendre fondait de peur, les frites dorées à souhait se mêlaient à la salade verte, épicée juste comme il le fallait. Le tout arrosé d’un petit vin de Provence simplement teinté d’une couleur rose agréable. De quoi griser les meilleurs esprits et faire oublier les griefs des uns et des autres. Le breuvage gouleyant, s’il coupait la soif ouvrait aussi le dialogue et au bout d’un moment l’incident du lac était enfoui au fond des esprits. Michel avait même commandé une seconde bouteille. Son épouse s’était contentée de deux verres, laissant les deux gaillards boire le rosé comme si c’était du petit lait.
Après un dessert particulièrement subtil, François régla la note et ils reprirent le chemin de la maison. Michel légèrement ivre avait absolument tenu à faire monter Claude sur le siège avant, près du chauffeur. Bien sûr elle avait tenté de refuser, puis de guerre lasse, elle s’était assise aux côtés du conducteur. Sa jupe relativement courte découvrait le haut de ses cuisses à la couleur briochée. Tout le long du trajet, l’autre avait posé des regards éberlués sur cette bande de peau largement visible. Son mari depuis le siège arrière lui susurrait des mots tendres, qu’elle ne voulait pas entendre. Pourtant cet idiot bourré avait réussi à lui donner une petite pointe d’envie aux creux des reins.
La maison enfin devant le nez de la voiture sembla un moment la soulager. Michel tenait absolument à prendre une autre « mirabelle ». Comme il s’y prenait de telle manière que les verres risquaient de ne pas réchapper à son intervention, elle décida de les servir elle-même. Elle vit Michel vider quasiment cul sec son petit gobelet et s’en servir un second. Au troisième, il avait déjà les paupières tombantes. Et au bout de quelques minutes, il arriva ce qui devait arriver. Il s’affala sur le canapé. Ses ronflements se firent plus bruyants, signe qu’il dormait pour de bon. François ne savait plus trop quoi faire, mais Claude non plus.
— oooOOooo —

Écroulé sur le sofa du salon, Michel dormait. Claude et François sans faire de bruit quittèrent l’endroit pour la terrasse. Elle se remit sur sa balancelle et il vint tout naturellement s’asseoir près d’elle.
— Je vous prie de bien vouloir excuser mon mari ! Je ne sais pas trop ce qui lui arrive. — Oh ! Rassurez-vous ! Ça m’arrive également de temps en temps ! Le stress du boulot et la vie que nous menons. Ce n’est pas grave… et puis j’apprécie aussi votre compagnie, vous savez !— Oui, Michel m’en a touché deux mots et je présume qu’il vous a laissé entendre certaines choses… mais voyez-vous, je ne suis pas…— Chut ! S’il vous plait !… Pas de choses définitives. Je n’ai rien demandé, et je n’attends donc rien. Mais c’est vrai que vous êtes… comment vous le dire sans vous froisser… vous êtes désirable, belle, et il se dégage de vous une féminité absolue ! Michel a bien de la chance de vous avoir pour lui seul…— Et je n’ai pas l’intention que cela change… vous comprenez !— Oui ! C’est bien dommage… surtout pour moi ! Mais je respecte votre choix.
Claude s’était simplement repoussée un peu, pour lui montrer qu’elle ne voulait pas être frôlée. S’il avait un tant soit peu espéré, c’en était fini de ses attentes. Ils discutèrent de tout, de rien ! Puis elle décida d’aller se coucher. Sur son sofa, Michel ronflait, soufflant comme un soufflet de forge. François lui aussi rallia sa chambre. Tout près de cette femme, sa queue avait durci et la bosse qui déformait son pantalon ne gêna personne. Il resta étendu sur son lit guettant le moindre bruit provenant de la chambre du couple. Puis curieux comme la veille il recommença son manège.
Entièrement nue sur son lit, la jeune brune était tout aussi admirable à voir. Elle avait une revue et semblait lire. Elle posa son magazine et ce que vit François le sidéra. Elle ouvrit un tiroir de la table de nuit, sortit de celui-ci, un objet long et d’une couleur ivoire. Avec des mouvements lents, une main féminine se posa sur un entrejambe entièrement dénudé. De l’autre menotte, elle porta ce qu’elle tenait vers sa bouche. La salope ! Ce fut le premier mot qui vint à l’esprit du voyeur. Il la suivit dans son geste pour lécher cette sorte de bite longue et surement en latex. Puis la chose, descendue par la femme au niveau de son ventre, disparut totalement en elle.
Seul un ronron calme se faisait entendre. Elle se faisait l’amour avec cette… ce truc et lui comme un con derrière la porte trouvait ça terriblement bandant. Excité, il l’était ! À la mesure de ce que ses yeux lui rapportaient comme images folles. Là encore, il hésita entre pousser l’huis pour forcer le destin et se masturber en chouffant sans rien dire. La raison l’emporta sur l’envie très violente qui lui arrachait le ventre. La femme sur les draps se tordait de plaisir, elle râlait doucement couvrant de ses petits gémissements le bruit faible du moteur de l’olisbos. Un bruit bizarre renvoya François dans sa chambre.
D’un pas lourd, Michel traversa le couloir et s’introduisit dans la chambre conjugale. Une minute après, des voix parvenaient à l’invité, et sur la pointe des pieds, il revint prendre sa faction. Son ami avait une peine du diable pour se dévêtir. Claude n’avait plus son gode. Elle semblait fâchée et il entendit son mari la rabrouer un peu. Il s’écroula de tout son long sur le lit, après être parvenu, non sans mal, à retirer ses vêtements. Il était lui aussi à poils. Le couple pour cette nuit coucherait à « l’hôtel du cul tourné ». Il resta encore quelques minutes sur le qui-vive, mais plus rien ne se passa et il regagna sa chambre assez dépité.
Le soleil était déjà haut dans le ciel quand François émergea d’un sommeil réparateur. Sa première pensée fut pour le corps bruni de la femme de son ami. Une agréable odeur de café frais montait du rez-de-chaussée, probablement de la cuisine. Il se doucha et vêtu légèrement il fit son apparition pour le petit déjeuner. Elle était tout aussi éblouissante que la veille. Lui ne regardait que ses mains. Surtout celle qui avait manié si habilement… la longue tige… et il eut un coup de chaud. Son short en toile retint l’érection qui le surprit par sa rapidité. Claude salua leur hôte et Michel souriait lui aussi.
— Alors ? Bien dormi ? — Oh ! Oui comme un bébé ! Et vous ?— L’excès d’alcool ne me réussit jamais vraiment. Enfin… je n’ai pas été à la hauteur… pardon !— Ne t’inquiète pas Michel, Claude m’a fait la conversation et puis ça m’a permis de me coucher tôt et de récupérer un peu. — Vous n’avez pas été réveillé par le bruit que mon mari a fait pour venir se coucher ? Il a perturbé toute la maisonnée sans doute, juste en se déshabillant.— Non ! Rien d’anormal ! Puis quand je dors, même le passage d’un train ne me réveillerait pas.
Tous les trois sourirent de cette boutade. Le café était aussi bon que son odeur le promettait et les confitures de Claude… géniales tout simplement.
— François, tu pourrais conduire Claude au village ? Ça m’éviterait de sortir notre voiture et pendant que vous seriez en courses, j’en profiterais pour préparer ma journée de demain. J’ai un gros dossier à relire… à préparer.— Si Claude est d’accord, pas de problème pour moi. — Tu es sympa Michel ! Tu invites ton ami à passer le week-end à la maison et tu l’abandonnes pour ton boulot.— Oui ! C’est vrai, mais entre mon boulot et toi, je crois que le choix et vite fait pour lui. Je suis certain que sa préférence va sans aucun doute vers ma jolie femme. Je suis sûr qu’il est déjà un peu conquis.— Ne raconte donc pas n’importe quoi ! Tu vois bien que tu mets mal à l’aise François ! Quoi qu’il en soit si cela ne vous dérange pas… je veux bien que vous me serviez de chaperon…— Avec plaisir !
Elle se surprit à avoir la bouche sèche. Michel insistait lourdement. Il la collait carrément dans les pattes de ce François. Et l’autre-là qui souriait benoitement. Les rues du village étaient à cette heure de la matinée, bourrées de touristes qui arpentaient les trottoirs. Ils recherchaient sans doute le souvenir typique des Vosges, made in Taiwan garanti. Le chevalier servant se pliait en deux pour faire plaisir à Claude ou du moins essayer de se montrer sous son meilleur jour. Elle ne semblait pas prêter attention à toutes ses courbettes, à son désir de capter son intérêt. De surcroit, le plus souvent, il marchait derrière elle, la collant comme une sangsue et la brune n’osait pas lui dire qu’elle détestait cela.
Michel lui paierait cela, il pouvait en être sûr. Elle maudissait ce monde qui les entourait, elle maudissait ces courses du dimanche matin. François lui profitait de la vue. Cette paire de fesses serrée dans une jupe qui froufroutait à chaque pas. Des hanches chaloupantes, qui ondulaient sous ses yeux. Il imaginait sans peine le frottement de la culotte sur… les lèvres charnues qu’il n’avait pour le moment qu’entraperçues depuis un trou de serrure. Et il y avait également cette poitrine… celle qui avançait avantageusement à chaque fois qu’elle se penchait un peu vers l’avant. Ses seins sous les bonnets d’un soutien-gorge en dentelle, une poitrine qui ne tombait pas du tout. Il se dit que… c’était cela… une vraie femme.
Entre le boulanger et le boucher, il y eut aussi une halte chez le primeur. Enfin c’était une femme belle également, qui regarda le chaperon de la brune avec comme un doute au fond du cerveau. Quand Claude lui eut expliqué qui était cet homme qui la suivait partout et pourquoi il l’escortait, cette Fabienne lui sourit. Elle avait aussi de beaux avantages, mais le son de sa voix… reflétait une sorte de vulgarité perceptible. Non, décidément cette fille-là, n’arriverait jamais à la cheville de Claude. Puis ils revinrent à la maison tranquillement en prenant le chemin des écoliers. Elle le faisait passer par la route forestière ceinturant le lac.
François sentait bien que quand elle parlait de ce dernier, les mots avaient un air de fête. Elle aimait visiblement cette perle bleue perdue dans un écrin vert. Il se prit à adorer cette… partie des Vosges, mais n’était-ce pas surtout pour la jolie Vosgienne qui lui servait de guide ? Les cuisses dorées, dévoilées partiellement par la jupe que la position de Claude sur le siège retroussait sans le vouloir, lui attiraient irrésistiblement les regards. À la sortie d’un long virage, elle lui demanda de stopper son véhicule sur une sorte de place aménagée. Il obéit immédiatement et elle quitta l’habitacle.
Quand il la rejoignit sur la pointe de terre dégagée, elle pointa son index vers un petit point sombre, de l’autre côté du lac.
— Vous voyez notre chalet ? Tout au fond là-bas et d’ici on aperçoit le ponton, une petite partie de notre terrasse. J’aime venir ici pour contempler ce que Michel et moi avons bâti.— C’est trop beau ! Les Vosges sans Gerardmer ce ne serait plus aussi… chouette !
Il était tout proche de la jeune femme. Son parfum… la rendait encore plus attirante. Il se collait à elle. Bien sûr, elle était contre la rambarde censée empêcher les gosses de tomber dans le vide. Cinq ou six mètres de dénivelé, alors elle ne broncha pas quand sa main saisit la sienne. Elle restait de marbre, droite comme un I. À cet instant-là, elle ne pouvait ignorer cette queue qui bandait contre ses fesses. Elle fit pourtant comme si de rien n’était. Lui la tenait par la main et il dirigea les deux pattes entrelacées vers un autre point mouvant celui-ci.
— Et ça qu’est-ce que c’est ?— Ça… c’est le bateau des touristes qui fait le tour du lac à plusieurs reprises dans la journée. — Vous… vous êtes trop belle.
Il continuait à se frotter honteusement contre ce derrière qu’elle ne pouvait pas déplacer. Elle se tourna vers lui pour lui demander de reculer et elle frissonna quand deux lèvres chaudes vinrent se coller à sa bouche. Elle n’ouvrit pas la bouche et la langue de son embrasseur se trouva bloquée contre ses dents serrées. Il eut un mouvement de recul et Claude se dégagea rapidement sur la gauche. François ne lui lâcha pas la main et tenta à nouveau de la plaquer contre son torse cette fois. Une autre voiture qui déchargeait sa cargaison de touristes permit à la brune de se libérer complètement de l’étreinte désirée par l’ami de Michel.
Elle le fusilla du regard et ils reprirent la route.
— Je ne tromperai pas Michel ! Vous comprenez ce que je veux vous dire ? Pas même par une embrassade ! Il est l’amour de toute une vie. Vous avez vu ce que nous avons construit ensemble ? Vous pensez que faire l’amour avec vous, vaut de détruire cela ?— … ! Excusez-moi !
Il avait marmonné ces quelques mots, n’osant plus la regarder. Elle se calma et ils retrouvèrent le mari plongé dans son dossier. À leur retour, Michel planta tout sur son bureau et il sortit sur la pelouse avec son pote. Claude elle, prépara le repas. Elle repensa à cette bite dure qu’il avait frottée contre son derrière. Elle avait été plus émue qu’elle voulait bien l’admettre. Son ventre avait réagi bien plus vite que sa caboche. Elle avait même mouillé le fond de sa culotte, et puis il y avait eu l’épisode du baiser. Combien elle avait dû lutter pour garder sa bouche close ! Mon dieu, finalement ce type l’attirait bougrement. C’était la faute à Michel aussi ! Quelle idée saugrenue de l’envoyer avec elle courir les rues !
Elle en était là de ses réflexions quand son mari entra dans la cuisine.
— On peut boire une bière ? Tu en veux une également ? Il fait déjà une de ces chaleurs… Hum ! Ça sent rudement bon.— File ! Prends tes bibines et va retrouver ton ami. Ne l’abandonne pas toujours comme ça ! — Alors j’en sers une aussi pour toi ? — Pourquoi pas… j’arrive dans cinq minutes.— Tu… tu es trop belle ce matin. C’est bien pour moi que tu mis ce parfum si… capiteux ?— Pour qui voudrais-tu que je le fasse ? Idiot !— Vous avez eu une conversation intéressante en ville, François et toi ?— C’est un homme charmant, cultivé et… — Ah, ah… ! Et ? Continue…— J’avoue qu’il pourrait être attirant… pour une femme célibataire.— Pff ! Enfin si l’envie de me faire plaisir te prenait… tu sais ce que j’aimerais ! Au moins toi tu le sais… — File de ma cuisine ! Vite ! File…
Claude riait aux éclats. Mais au fond d’elle, elle se sentait toute chose. Qu’est-ce qui se passait ? Cette discussion lui mettait les nerfs à fleur de peau ! À moins qu’il ne s’agisse de toute autre chose… elle avait déjà la réponse sans doute au tréfonds de son cerveau. Son corps ne s’occupait pas de ses considérations féminines. Il avait enclenché un étrange processus et elle ne maitrisait plus rien du tout. Cette envie qui lui nouait les tripes, elle ne la connaissait que trop bien. Michel venait d’en rajouter une couche avec sa remarque, ce salaud savait si bien la manipuler. Un délicieux spasme lui secoua l’échine.

— oooOOooo —
• Brimbelles = myrtilles en patois vosgien• Kneffes ou aussi appelées kneppes = sorte de pâtes fraiches vosgiennes
A suivre…
Diffuse en direct !
Regarder son live