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Canine - Jessia et Rano Kau

Chapitre 3

VIOLENCE

Erotique
Arrivée à la maison, Jessia lâcha Rano Kau dans la cour de la propriété familiale et entra pour déballer ses affaires. Sa mère était là et chacune prit des nouvelles de l’autre. Le fait que Jessia puisse prendre son chien à l’internat était une bonne chose pour sa maman, qui avait l’air un peu reposée.Après avoir repris possession de sa chambre, Jessia fit rentrer son animal. Dans la chambre, le chien disposait d’un coin où il allait généralement se coucher, mais depuis que la jeune fille fréquentait l’internat, elle ne pouvait plus s’empêcher de le faire dormir avec elle dans son lit.Une fois entré, Rano Kau se coucha dans son coin, et sa maîtresse s’approcha de lui. Elle lui caressa doucement la tête, puis les oreilles. Il était tellement grand et magnifique ! Elle lui sourit tendrement lorsqu’il leva la tête, et lui tendit les mains à plat pour qu’il pose le museau dessus.
— Je t’aime mon bébé... Murmura-t-elle avant de déposer un baiser sur sa truffe. Je t’aime tellement ! Et je suis désolée d’avoir fait des bêtises avec Maxie. Je dois réfléchir à ce que ça va devenir...
Ils ne firent plus rien pendant deux ou trois minutes. Chacun, à son niveau, pensait ce qu’il avait à penser et attendait. Après ce moment de silence, Jessia soupira, se redressa et lança, enthousiaste :
— Mais en attendant, je suis rien qu’à toi.
Elle se pencha pour mettre le nez juste devant celui de l’animal, et le regarda profondément dans les yeux :
— Alors, mon amour, de quoi tu as envie ? Hein ?
Il se redressa un tout petit peu et lui lécha la bouche. Elle sourit et lui embrassa encore une fois le museau, déterminée :
— Je vais aller me faire belle...
En réalité, elle avait simplement besoin d’une douche. Mais elle aimait la mise en scène.Impatiemment, elle se mit debout et enleva tous ses vêtements. Elle quitta sa chambre et s’enferma dans la salle de bain. Une bonne douche allait effacer définitivement l’odeur de Maxie. Jessia savait ce qui se passait quand elle se présentait à son chien et qu’elle sentait seulement l’eau chaude : ils y étaient habitués.Après s’être soigneusement lavée, elle se rinça longuement, et puis sortit. Comme toujours, elle ne se sécha pas et retourna comme cela dans sa chambre. Elle ferma doucement la porte, avant de tourner la clé d’un coup sec. Rano Kau leva immédiatement la tête, puis se dressa de toute sa hauteur, prêt à jouer. Jessia alla mettre des linges sur son lit, et s’allongea dessus.
— Voilà. Viens sur moi maintenant, mon bébé ! minauda-t-elle chaudement.
L’animal ne s’en priva pas. Comme toujours, il monta sur le lit en mettant les pattes autour de sa maîtresse, et se mit à lécher les gouttelettes encore chaudes qu’elle avait sur le corps. Le jeu consistait à ce qu’il les ramasse toutes. Et Jessia se laissait faire, quel que soit l’endroit où il aventurait sa langue. Quand ils faisaient ce jeu, il avait le droit exceptionnel de la visiter jusqu’au moindre recoin : s’il pouvait y fourrer la langue, c’était permis.

Après cette opération, la jeune fille se sentait normalement prête. Alors elle écartait les cuisses en relevant les genoux pour lui faire de la place, s’ouvrant comme une fleur, et Rano Kau n’avait plus qu’à se baisser et à s’allonger sur elle pour qu’ils se retrouvent ventre contre ventre, juste dans la bonne position pour s’embrasser amoureusement. Il lui léchait le visage tout entier, d’une oreille à l’autre en passant par sa petite bouche, tandis qu’elle capturait entre ses lèvres la langue qui l’avait mise dans ces dispositions. Plus bas, elle caressait les flancs de son partenaire avec ses cuisses brûlantes, qu’elle frottait nerveusement contre son fin pelage. Et lui, derrière, remuait vivement la queue.
C’était leur façon d’être amoureux l’un de l’autre. Jessia en avait toujours gardé le secret, et ne le faisait guère qu’en fin de semaine. Rano Kau adorait cela, lui aussi, et se donnait toutes les peines du monde pour satisfaire sa maîtresse. Leur union était parfaite, totale, et fusionnelle. Ils en tiraient une profonde plénitude, et c’était la récompense pour chaque semaine passée à s’attendre l’un l’autre.
Quand ils se séparaient, les deux étaient aussi épuisés l’un que l’autre. Jessia sentait le chien plus encore que Rano Kau, et elle essayait toujours de rester une ou deux heures dans cet état, pour faire plaisir à son partenaire. Tout ce qu’elle savait du langage des odeurs, c’est que quand elle sentait comme cela, il se disait qu’elle lui appartenait. Elle n’y était pas complètement insensible, car elle percevait très bien la "pellicule" qui recouvrait sa peau. Ce n’était pas du poil ni de la sueur ; c’était l’odeur.
Les week-ends de Jessia se ressemblaient en général. Le samedi, elle rentrait, se reposait et jouait avec Rano Kau. Le soir venu ou le lendemain, elle sortait avec ses parents, pour souper ou manger une glace. Parfois, ils prenaient Rano Kau avec eux. Et lundi matin, elle devait se lever tôt pour retourner à l’internat. Le bus ne passait pas trop loin, et pour la deuxième fois, elle l’attendit avec Rano Kau assis près d’elle. Dans le véhicule, plusieurs filles la saluèrent et saluèrent aussi le chien. Jessia trouvait cela naïf et hypocrite : elles ne la saluaient jamais d’habitude...
Arrivées devant la propriété, les filles descendirent et récupérèrent leurs bagages avant de les amener dans les dortoirs. Ce premier matin, une heure entière était à la disposition des pensionnaires pour se réinstaller. Pendant ce temps, Jessia dut aussi remettre Rano Kau dans son abri, lui apporter de l’eau, et le câliner doucement.
Elle n’avait pas encore aperçu Maxie et elle ne la croisa pas pendant toute la matinée. Elle espérait pourtant que celle-ci ne lui en voulait plus depuis vendredi. Il n’y avait pas vraiment de quoi s’énerver, mais en même temps, Maxie s’était beaucoup exposée pendant sa petite expérience. En avait-elle honte au point de ne plus vouloir croiser le regard de son amie ? Et qu’allait-il se passer le soir quand elles allaient se retrouver pour dormir ?
Jessia se posait beaucoup de questions inquiétantes en arrivant à la cantine pendant la pause de midi. Elle avait couru pour nourrir Rano Kau et ne pas devoir faire trop de queues, pour pouvoir aller promener son chien sans le stresser. Mais alors qu’elle se tenait dans une file de moyenne taille, une fille placée un peu en avant l’interpella :
— Jessia ?
La jeune fille leva timidement les yeux et répondit :
— Salut, Jasmine.
C’etait une fille de sa classe, assez gentille, avec laquelle elle n’avait jamais eu d’histoire.
— Il y a Maxie qui t’attend, là-bas. Indiqua la jeune fille.
Jessia se tourna vivement, et cligna des yeux en reconnaissant son amie, à leur table habituelle. Elle avait été si sûre de ne pas l’y trouver qu’elle n’avait même pas daigné y jeter un coup d’œil.
— Salut ! lança-t-elle joyeusement en arrivant près de son amie.
Maxie leva la tête, souriante elle aussi, et demanda doucement :
— Ça va ?— Oui, c’est pour moi ?— Ben oui. Sinon tu auras pas le temps de promener Rano Kau.
Elle avait dit cela d’un ton neutre. Jessia lui était reconnaissante d’avoir fait ce geste, mais elle voulait profiter du temps à disposition pour éclaircir les choses :
— Tu m’en veux ?— Pour vendredi soir ? Non. J’étais trop sure de moi.—... En fait, non. Ça marchait. Mais...— Je veux pas en parler.— Désolée, Maxie.— C’est pas grave. J’aurais pas dû faire ça. C’est stupide de faire ça à ses amies.
Jessia était assez d’accord, mais elle choisit de ne pas enfoncer le clou. Au moins, elle avait la confirmation que, comme elle, Maxie voulait enterrer cette histoire idiote.Après le repas, Jessia alla sortir son chien. Elle le fit longer la route et l’accompagna tranquillement, sans se soucier de rien. Elle était contente d’avoir dépassé ses tracas, et pouvait continuer de s’amuser tranquillement avec lui.L’après-midi, les cours furent suivis par une corvée de cuisine où Jessia travailla avec Maxie. Elles avaient reçu deux sacs de carottes et devaient les préparer. Côte à côte, Maxie épluchait les racines pendant que Jessia les coupait en rondelles. Elles essayaient d’aller à la même vitesse, ce qui laissait à la seconde le loisir de couper les légumes en travers, faisant des rondelles ovales.
— Ça sera meilleur si tu les coupes comme ça ? demanda Maxie, amusée.
Jessia haussa les épaules en souriant, et plaisanta :
— C’est parce que tu es trop lente.— Regarde ! protesta Maxie en brandissant une carotte bien épluchée. Ça, c’est du travail soigné. Je fais dix grammes de déchets par kilo de carottes.— Aha ! Se moqua Jessia.
Elles se turent, et c’est Maxie qui reparla la première :
— Tu sais, si vendredi on avait fait l’amour, eh ben maintenant, je serais en train de te dépuceler avec ça.
Jessia écarquilla les yeux, choquée, et tourna la tête. Sous son nez, Maxie tenait une carotte plus ou moins cylindrique, et souriait vicieusement. En tournant la tête de l’autre côté, elle aperçut une fille qui s’appelait Maria, et qui les avait entendues. Avec un sourire, celle-ci demanda doucement :
— C’est quoi ce bordel, les filles ?— Rien, je plaisantais. Fit évasivement Maxie.— T’as essayé de te faire Jessia ?— Non.— C’est toi, Jessia ?
L’intéressée ne répondit pas, gênée, et Maria conclut, pour essayer de les faire répondre :
— Ça va se voir, vous savez ?— Contente-toi de ne parler que de ce qui se voit, alors. Demanda Maxie.— OK...
C’etait un peu une amie de Maxie, et pas du genre à colporter des rumeurs. C’est pour cela que la jeune fille avait osé blaguer de la sorte.Après avoir terminé leur travail, les filles disposaient d’assez de temps pour aller nourrir Rano Kau et revenir se faire servir les premiers plateaux-repas. Maxie accompagna donc Jessia dans la petite remise, où elle ouvrit une boîte de pâtée et la vida dans l’écuelle de son chien. L’animal commença tout de suite de manger, en relevant la tête pour regarder les deux amies qui discutaient, assises sur les ailes arrière de la grande tondeuse à gazon. Après un moment, Jessia descendit de son perchoir et vint caresser l’animal en lui parlant :
— Je vais revenir, mon beau, et après on ira se promener, d’accord ?
Le chien essaya de la lécher, mais cette fois-ci elle s’écarta :
— Non Rano Kau, je déteste ta pâtée !
Maxie rigolait en observant la scène. Elle se leva à son tour et alla attendre son amie à la sortie.Quand Jessia arriva, elle lança à son chien :
— Reste ici, je reviens !
Et elles partirent pour la cantine. En chemin, Maxie interrogea sa camarade :
— Vous allez vous baigner ?— Je sais pas.— Tu vas mettre ton maillot, alors ?— Non. Si je me baigne, j’enlèverai l’uniforme.
Maxie avait l’air étonnée, mais pas choquée. Elle accepta la réponse et ne demanda plus rien à ce sujet.Elles allèrent chercher deux plateaux et mangèrent ensemble, tranquillement. Quand Jessia eut terminé, elle regarda l’assiette de Maxie, et celle-ci s’essuya la bouche pour parler :
— Je veux pas venir avec vous, tu peux y aller. J’ai envie de me doucher.— On a largement le temps pour la douche. Nota Jessia.
Maxie avait une lueur de malice dans les yeux :
— Oui, mais si j’y vais maintenant, je serai seule dans la douche...—... Et ? Fit doucement Jessia.
Elle haussa les épaules :
— Et si je suis seule, je pourrai penser à toi.— Quoi ? Tu te fous de moi ?— Je rigole, t’inquiète pas !
Jessia sourit :
— Je te crois pas... Cochonne !
Elle s’en alla en riant, et monta chercher le ballon de Rano Kau dans sa chambre. Dehors, elle siffla le chien, qui accourut, et lui donna le ballon :
— Tiens, je veux pas le porter.
Il prit le ballon, qui avait toujours l’air aussi petit dans sa gueule énorme, et la suivit tranquillement au bord de la route. Quand ils furent dans le parc, elle surveilla un peu les environs et reprit le ballon. Rano Kau se mit sagement devant elle, patient, et elle se pencha vers lui, d’un air de confidence :
— Tu sais quoi ? Finalement, j’ai bien envie d’un bain !
Le chien attendait toujours son ballon, et quand il la vit se préparer à le lancer, il se baissa en entrouvrant la gueule, prêt à bondir. Après avoir laissé tomber le ballon, elle le frappa avec le pied et l’envoya plus loin sur la pelouse.
Rano Kau partit immédiatement et essaya vainement de le rattraper pendant qu’il rebondissait. Finalement, il le ramassa et trottina calmement jusqu’à son point de départ. Mais Jessia en avait disparu. Il déposa son ballon par terre et approcha la truffe du sol pour retrouver la trace de sa maîtresse. Son flair était fiable, mais il ne lui permit pas de retrouver plus que les chaussures de sa maîtresse, au bord de l’eau. Le chien grogna légèrement, obligé à laisser son flair de côté, et se mit à chercher sa maîtresse avec ses seuls yeux. C’était beaucoup plus difficile, et il dut circuler pendant un moment avant de sentir quelque chose. C’était le vent qui lui ramenait l’odeur de Jessia, et celle-ci était à quelques mètres seulement. Il alla la retrouver, et quand elle le vit, elle plongea sur lui pour le capturer. Elle allait pieds nus maintenant.
Tombés par terre, ils luttèrent quelques instants, chacun essayant de prendre le dessus, mais le combat était perdu d’avance pour Jessia, car Rano Kau pouvait facilement se dégager et garder ses distances.
Arrêtant de se battre, ils retournèrent près des chaussures de Jessia, et elle lui fit ramener le ballon de rugby. Elle le lança une nouvelle fois, mais dans l’étang. Rano Kau protesta d’un petit aboiement, mais alla quand même le chercher. Il nageait vite pour ne pas devoir y rester trop longtemps, mais en revenant, il trouva sa maîtresse dans l’eau. Elle y avait avancé sans mouiller son uniforme, ne trempant que les jambes, et elle en avait déjà jusqu’aux genoux alors que lui était complètement trempé. Elle essaya de lui prendre le ballon, mais il voulut le garder, pour jouer. Jessia râla en remontant un peu sa jupe, et empoigna le ballon solidement tenu entre les dents de son compagnon. Le chien résista et se baissa, trempant jusqu’à la tête dans l’eau. Finalement, Jessia trébucha et finit elle aussi dans l’eau. Elle se releva précipitamment en s’écriant :
— Putain ! Rano Kau, je suis habillée.
Le chien s’était arrêté, le ballon toujours dans la gueule, mais maintenant qu’elle était mouillée, Jessia ne risquait plus rien. Elle essaya de surprendre Rano Kau et attrapa une nouvelle fois le ballon, pour le lui prendre. Il tint bon encore une fois, et finit par bondir contre elle. Ils disparurent ensemble dans l’eau pendant quelques secondes, et resurgirent en se bagarrant frénétiquement.L’uniforme trempé de la jeune fille la gênait pour bouger, et Rano Kau risquait de l’endommager. Elle laissa le ballon à son chien pour qu’il se calme, et sortit de l’étang pour enlever son veston. Alors qu’elle allait enlever sa jupe, Rano Kau lâcha un grognement de surprise, et vint près d’elle. Elle l’attrapa par le collier en observant celui qui s’approchait. C’était un homme, probablement pas très vieux. Il portait un capuchon.
— Bonsoir. Lança-t-elle.— Salut, ça va ? répondit-il sans s’approcher assez pour qu’on puisse distinguer son visage.
Rano Kau n’avait pas l’air tranquille, mais cela agaçait Jessia, qui le gronda :
— Rano Kau, ça suffit ! Va chercher le ballon.
L’objet flottait toujours dans l’étang, et s’était même un peu éloigné de la berge. Un peu intimidé devant l’insistance de sa maîtresse, il gémit faiblement et retourna dans l’eau pour aller chercher son ballon.Sur la terre, Jessia avait juste l’intention d’échanger quelques mots avec l’inconnu, mais celui-ci avait visiblement d’autres intentions. D’un coup, il tendit un bras et attrapa celui de la jeune fille, qui s’écria :
— Hé ! Hé, vous foutez quoi ?
Il l’attira en cherchant à s’éloigner, et elle se mit à paniquer :
— Lâchez-moi ! Rano Kau, au secours !
Elle s’était trompée sur le compte de cet homme apparemment, et voilà que Rano Kau se trouvait au beau milieu d’un étang au lieu d’être là pour l’aider !Les choses allèrent très vite à partir de ce moment. L’homme était beaucoup plus fort qu’elle, et il entreprenait de lui arracher la jupe qu’elle avait failli s’enlever toute seule quelques instants plus tôt. Tout en essayant de la faire tomber, il poussa un sifflement qui fit approcher deux autres chiens, de gros molosses. Les bêtes les dépassèrent à toute allure, et se fichèrent dans l’étang pour intercepter Rano Kau, qui avait abandonné son ballon pour répondre à l’appel de sa maîtresse. Celle-ci était maintenant seule avec son agresseur qui la fit tomber sur le sol avant de se mettre par-dessus elle. Il avait déchiré sa jupe et s’attaquait maintenant à sa culotte.
Jessia s’était déjà demandé ce qu’elle ferait dans une telle situation. Ce qu’elle n’avait jamais imaginé, c’est la panique qui lui saisirait le corps tout entier, et qui l’empêcherait de réagir de manière sensée. Aujourd’hui, elle gesticulait n’importe comment en gémissant sous l’effet de la terreur.
Couché sur elle, l’agresseur eut beaucoup de mal à se mettre dans la bonne position, mais en fin de compte, il parvint à coincer Jessia à plat ventre sur l’herbe, et à lui faire ce qu’il voulait. Écrasée contre le sol, elle n’arrivait pas à se défendre ou à se dégager. Il ne lui restait que Rano Kau, mais celui-ci était également en difficulté.
Les deux molosses pesaient plus lourd que lui à eux deux, et le surnombre faisait beaucoup d’effet. Les quatre pattes dans l’eau, le danois montrait une gueule terrifiante, mais ne parvenait pas à intimider les deux monstres surexcités qui le retenaient.
La situation ne changea pas pendant plusieurs secondes, jusqu’à ce que Jessia, en larmes, crie au secours encore une fois, en sanglotant désespérément :
— Rano Kau, je t’en prie, aide-moi !
Inquiété par le bruit qu’elle faisait, l’inconnu plaqua sa victime sur le sol de toutes des forces, manquant l’étouffer, et il entreprit de terminer sa besogne. Il n’avait pas le loisir d’y jeter le moindre coup d’œil, mais là où se tenaient les chiens, on entendit soudain des bruits d’éclaboussure et des cris terrifiants mêlés de couinements plaintifs, et bientôt le son horrible des os qui se brisent. Terrifiée, Jessia lutta de toutes ses forces pour relever la tête, mais elle n’y arriva que lorsque son agresseur se dégagea complètement pour se relever. Rano Kau était revenu, et recouvrait maintenant sa protégée en fusillant l’ennemi du regard. Celui-ci faisait quelques pas en arrière, lentement pour éviter de provoquer l’animal. Il tenait un couteau dans une main ; Jessia n’avait même pas remarqué qu’il la menaçait de cette arme depuis le début. Couchée sur le sol en pitoyable victime, elle regarda son compagnon : c’est l’image la plus terrifiante qu’elle ait jamais vue.
Le chien avait l’air plus grand encore que d’habitude. Les pattes écartées, le cou baissé devant un torse gonflé par la rage, il braquait sur l’homme un regard mortel, de ses yeux noisette devenus brillants. Juste au-dessous, sa gueule remplie de crocs luisants dégoulinait de bave et de sang, et fumait de son souffle embrasé. Il avait le poil mouillé et ébouriffé, comme un monstre sale et sauvage. S’il faisait de l’homme sa victime, il allait le tuer.
Jessia entendit celui-ci murmurer :
— Putain... Putain...
Rano Kau se mit à gronder. Le son sourd qui roulait dans sa poitrine rappelait le cri d’avertissement d’un volcan qui s’éveille. Jessia avait même peur pour son agresseur. Elle espérait ne pas devoir regarder son chien dévorer cet homme ; il pouvait réellement le massacrer.
Finalement, l’homme lâcha son couteau et partit en courant, osant à peine tourner le dos. Rano Kau le chassa seulement en aboyant le plus fort possible, et le regarda détaler.Quand elle sentit que c’était passé, Jessia lâcha un gémissement de petite fille en attrapant le collier de son chien, et se hissa contre lui pour le serrer dans ses bras. Elle tremblait comme une feuille, et n’avait pas encore compris exactement ce qui lui était arrivé. Elle avait froid.
Rano Kau ne bougeait pas, mais haletait encore. Il sentait le sang et la mort. Le clair de lune dévoila à sa maîtresse ce que le combat avait laissé derrière lui : au bord de l’eau, l’un des molosses avait la nuque brisée et la tête complètement retournée. Son cou faisait deux fois la longueur normale. Le deuxième vivait encore ; agonisait plutôt. Couché sur le flanc, il pataugeait maladroitement au bord de l’étang, dans lequel flottaient ses viscères répandus par la morsure de Rano Kau. À cette image macabre s’ajoutaient les longs geignements de la bête, qui comme tout guerrier, bon ou mauvais, n’avait pas mérité tant de cruauté.
Rano Kau était blessé lui aussi : Jessia s’en rendit compte en le caressant délicatement. Il avait les pattes constellées de petites plaies, et une grosse déchirure derrière l’épaule gauche. Celle-ci saignait peu, mais avait déjà fait une grosse coulée rouge jusqu’à son ventre. Le reste, c’étaient de petites marques de crocs que le combat lui avait infligées sur le museau, et quatre trous résultant d’une morsure à la nuque ; mais ses cervicales s’étaient révélées trop solides pour son adversaire, qui n’avait pas eu la même chance...
La jeune fille pleurait. Assise à l’abri de son animal, elle attendait que quelque chose se passe. Ils n’entendaient que le souffle de douleur du chien que Rano Kau n’avait pas tué du premier coup, souffle qui s’éteignit au bout d’un moment. Ensuite, le silence tomba. Jessia restait blottie contre son compagnon, fragilisée et apeurée. Elle craignait de se relever, comme si cela risquait de la faire repérer et d’attirer d’autres démons. Et s’ils venaient, Rano Kau allait encore se faire mordre, et il allait finir par se saigner dans ce parc.
Mais la nuit tombait, et la fréquentation du parc avec elle. Il commença à sembler que plus personne ne viendrait, et Jessia décida de se mettre à genoux. Elle se tenait au collier de son chien, qui ne bougeait toujours pas. Il la sentait trembler et la léchait pour la rassurer. Quand elle fut dressée sur ses rotules, elle observa les environs, frissonna dans le silence ambiant, et mit un pied à plat sur l’herbe. Debout, enfin, elle chercha ses chaussures ou sa jupe, mais la confusion de son agression les avait fait disparaître.
Et elle n’avait ni le temps ni l’envie de les chercher. Doucement, sans lâcher le collier de son ami, elle marcha jusqu’à la route, puis jusqu’à l’enceinte de l’internat. Sur-place, elle ne se posa pas de question, et alla simplement se ranger avec Rano Kau dans la remise du concierge. Il la laissa entrer, et regarda dehors pendant qu’elle se couchait dans son nid. Il y avait toujours la couverture qu’elle avait déposée sur la terre poussiéreuse du réduit, et elle en tira un pan pour se couvrir. Le froid commençait à la mordre à cause de l’eau dont étaient imbibés sa chemise et ses cheveux.
Quand elle ne bougea plus, Rano Kau délaissa son poste d’observation pour la rejoindre et se lova contre elle pour la protéger. Elle le touchait des doigts, les yeux fermés, essayant de fuir le monde agressif dans lequel elle s’était naïvement aventurée. C’était la soirée la plus désastreuse de sa vie.
Même si ses parents le lui avaient donné pour jouer ce rôle, Rano Kau n’avait encore jamais eu à se battre pour la défendre face à une menace imminente. Depuis longtemps, elle ne croyait plus que ce chien ne perdrait jamais une goutte de sang. Et maintenant, elle en avait dans les mains. Elle se mit à sangloter pitoyablement, avant de s’assoupir d’épuisement.
Une heure et demie plus tard, des pas légers se firent entendre dehors. Rano Kau releva la tête et regarda courageusement l’entrée, prêt à s’arracher encore une fois à sa maîtresse pour la protéger. Elle était devenue trop faible et trop fatiguée. Elle avait besoin qu’il assume sa défense.
— Jessia ? T’es là ? demanda doucement Maxie, à l’entrée.
Jessia ne répondit pas, mais Rano Kau produisit un petit aboiement. Maxie passa l’entrée et appela :
— Jessia ? Tu fous quoi ?
Elle s’approchait de plus en plus vite, et Rano Kau gronda pour la calmer. Surprise, Maxie s’arrêta et répéta :
— Jessia ?
Et enfin, elle se tourna vers Rano Kau :
— Qu’est-ce qu’elle a, Rano Kau ?
Le chien n’émit aucune réponse, mais lécha doucement le bras de sa protégée. Maxie n’envisageait pas la gravité de la situation, et elle s’approcha simplement pour caresser Rano Kau. Elle voulait le rassurer afin qu’il la laisse accéder à son amie. Mais en touchant le chien, elle sentit un contact poisseux. C’est alors, seulement, que l’odeur acre du sang s’imposa à son odorat. Paniquée, elle se releva précipitamment en s’écriant :
— Rano Kau ! Qu’est-ce que tu as fait ? Oh mon Dieu...
Elle tremblait, à son tour. Mais elle ne voulait pas s’en aller sans savoir comment allait sa camarade :
— Jessia ! cria-t-elle.
Rano Kau répondit par un gros aboiement, agacé, et Jessia sursauta. Elle releva faiblement la tête et murmura :
— Maxie ?— Jessia ! Qu’est-ce qui t’est arrivé ? Pourquoi Rano Kau est plein de sang ?
Jessia tendit une main en pleurant :
— Maxie ! Maxie ! J’ai peur !— Peur de quoi ?
Rano Kau s’inquiéta en sentant sa maîtresse trembler encore plus qu’avant. En gémissant, il posa le museau sur son bras pour la rassurer, mais elle s’agitait.
— Tu étais pas à l’appel. Expliqua Maxie. Le directeur te cherche. Qu’est-ce qui vous est arrivé ? Vous étiez dans le parc ?
Jessia hocha la tête en pleurant, les yeux fermés.
— Il y avait des chiens... Et quelqu’un...— Qui ? Les chiens vous ont attaqué ? Tu es blessée ?
Jessia sanglotait et tremblait toujours. Mais elle parvint à secouer la tête.C’était difficile de discuter comme cela. Un moment plus tard, le directeur arriva à son tour, et fit à peu près la même chose que Maxie : il appela Jessia plusieurs fois, tenta de s’approcher, recula face aux grognements de Rano Kau, puis essaya d’avoir des informations en interrogeant Jessia. La seule nouveauté, c’est qu’il était venu avec une lampe-torche, et cela lui permit de remarquer que Jessia était presque toute nue. Cela le fit craindre quelque chose de grave, alors il se retira pour prendre des mesures. Encore un moment après, ce sont deux agents de police qui entraient dans la remise.Jessia grelottait et serrait Rano Kau contre elle. Mais comme celui-ci ne reconnaissait pas les deux nouveaux venus, il se mit à gronder méchamment.
— Rano Kau arrête ! demanda Jessia.— Mademoiselle, est-ce que vous pouvez sortir, s’il vous plaît ? demanda l’un des agents.— Oui... J’arrive. Répondit-elle. Attendez...
Maxie et le directeur l’attendaient avec les deux agents, dehors. Elle se présenta en tenant Rano Kau par le collier, la couverture enroulée autour de la taille. Elle était en larmes, et n’arrivait pas à lever les yeux.Tout le monde réagit en voyant l’allure de Rano Kau. Il avait du sang séché dans le poil et sur les babines, et les plaies qu’il avait partout commençaient à peine à sécher. La grande derrière son épaule s’était déchirée quand il s’était remis debout, et elle recommençait de saigner.
— Qu’est-ce qui t’est arrivé ? demanda Maxie, effrayée.
Jessia pleurait continuellement, mais elle articula doucement :
— Je sais pas...
Elle se baissa pour serrer Rano Kau dans ses bras, et en voyant son sang une nouvelle fois, elle chercha la plaie de son épaule avant de paniquer :
— Rano Kau saigne. Il faut qu’on lui fasse...— Jessia. Interrompit le directeur. Qu’est-ce qui t’est arrivé ?
Maxie ne faisait plus rien depuis un moment, mais elle décida d’aider son amie. Elle s’approcha d’elle en se baissant, et l’enlaça délicatement. Jessia se remit à sangloter, et la serra elle aussi dans ses bras. Maxie releva la tête pour regarder le directeur et les policiers, puis elle murmura :
— Raconte-moi ce qui s’est passé, Jessia. Supplia-t-elle.
La jeune fille renifla plusieurs fois, bruyamment, et commença son récit. La blonde frissonna en comprenant de quoi il s’agissait, mais laissa Jessia terminer. Elle lui caressait doucement le dos en écoutant. Et Rano Kau léchait les mains de sa maîtresse, inquiet. Quand Jessia termina, Maxie hocha la tête et essuya elle aussi ses larmes. Elle se tourna vers les trois adultes et murmura :
— Elle s’est...
Elle s’écarta doucement de Jessia et mit les mains sur ses oreilles avant de continuer, plus bas encore :
— Elle s’est fait agresser. Sexuellement.— Sexuellement ? Répéta le directeur.
L’un des policiers essaya de s’approcher, mais Rano Kau grogna et montra les dents. L’homme demanda à Maxie :
— Mademoiselle, vous pourriez emporter le chien ?
Elle secoua la tête :
— Non, je peux pas.
Le policier réagit :
— Son avis ne m’intéresse pas. J’ai besoin d’examiner Mademoiselle.
Jessia remua et tendit la main pour caresser la gorge de son animal :
— Laisse-le venir, Rano Kau. C’est mon ami.
Le chien gémit, car elle lui avait déjà demandé de s’éloigner au moment des faits. Il posa tout de même l’arrière-train par terre, mais surveilla étroitement le policier qui s’approchait. Celui-ci n’était pas tranquille, et Maxie le rassura :
— Ne vous inquiétez pas. Il vous fera rien.
L’homme prit doucement contact avec Jessia, qui avait toujours une main dans le collier de son chien, et l’examina sommairement. Elle ne portait pas de blessure très inquiétante, mais beaucoup d’hématomes. Il regarda aussi Rano Kau, sans le toucher, afin de rassurer tout le monde, puis il se releva.Il se disait impressionné de l’obéissance du chien, et conclut :
— Il n’y a pas d’urgence apparemment, alors je propose que vous alliez dormir. Demain, vous commencerez par passer à l’hôpital et chez le vétérinaire pour faire des contrôles. Ensuite, je voudrais que vous veniez faire une déposition au poste, pour que nous puissions prendre l’affaire en charge.
Jessia hochait la tête. Elle était fatiguée et voulait maintenant dormir. Le directeur prit à son tour la parole :
— Tu peux prendre Rano Kau dans ta chambre cette nuit. Et demain, tu rentreras chez toi jusqu’à lundi prochain.— Non, je veux pas de congé. Je vais chez moi et je reviens. Protesta Jessia.— Jessia, tu as besoin de te reposer.— J’ai besoin de voir du monde. Je veux être avec Maxie. Ma mère est malade, je veux pas aller à la maison.
Maxie la serra contre son épaule :
— On va aller lui montrer que tu vas bien, et après on reviendra, d’accord ?— Oui.
Rano Kau se mit sur ses pattes et se glissa entre les filles. Jessia décida de s’en aller, alors Maxie l’accompagna jusqu’en haut, suivie de Rano Kau. Les autres pensionnaires ne savaient pas ce qui s’était passé, mais réagirent en voyant le chien à l’intérieur ; le directeur se dépêcha de renvoyer tout le monde au lit en promettant des explications dès le lendemain.Dans la chambre, Maxie mit les deux lits côte à côte pour avoir de l’espace et elle se coucha près de Jessia. Rano Kau monta lui aussi sur le lit et se roula en boule aux pieds des filles. Le temps que Jessia s’endorme, Maxie resta près d’elle, appuyée sur un coude, lui caressant doucement l’épaule en répétant :— C’est fini, ma chérie. Rano Kau est là. Tu peux dormir maintenant...
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