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Cela aurait pu être.

Chapitre 1

L'arrivée

Inceste
Cela aurait pu être... mais jamais ne le fut.A mon frère qui n’a jamais vu le jour.

Cela fait maintenant presque un an et demi que je me suis installé dans ce village au pied des Pyrénées, entre les Comminges et la Bigorre, juste un peu avant la pandémie, comme vétérinaire de campagne ; les NAC (nouveaux animaux de compagnie), je les laisse aux vétos des villes.
J’ai repris le cabinet et la clientèle du vieux docteur Anglet, deux rues derrière la mairie en bordure du village, après trois années en tandem tous les deux. C’est une ancienne maison, une vieille bergerie – de type bigourdan – restaurée dans les règles de l’art, avec en rez-de-chaussée la salle de consultation et un coin "attente" dans l’entrée. Sur l’arrière, mon bureau et un coin cuisine donnent sur un jardinet. Ça me suffit amplement.

L’accès à mon appartement à l’étage se fait par un escalier extérieur en pierre qui donne directement sur un balcon filant à l’arrière. Ainsi, chaque matin je peux admirer toute la chaîne pyrénéenne d’est en ouest, quand le temps le permet, une tasse de café à la main. Selon l’épaisseur de la brume matinale ou de la couverture nuageuse, je peux deviner la météo de la journée depuis mon promontoire.Je connais très bien la région ; nous y venions régulièrement, autrefois, ma sœur et moi, avec nos grands-parents lors des vacances.
En contrebas, j’aperçois la vallée des Baronnies. On ne voit pas le moulin perdu dans le paysage, mais à la ligne des arbres je devine le cours d’eau qui serpente. Au loin, dans des champs escarpés, des vaches broutent aux tintements de leurs cloches.
C’est donc tout naturellement, après l’obtention de mon diplôme finalisant mes études à l’école vétérinaire de Toulouse, que je me suis installé dans ce havre de paix.
Le début a été un peu chaotique, malgré mes différents stages que j’avais effectués auprès de l’ancien vétérinaire. La méfiance, toute naturelle, de la population locale envers un nouveau citadin n’est pas une légende : j’ai eu droit à des questionnaires détournés et en règle pour connaître ma situation familiale, notamment :
— Et madame d’Ambre (c’est mon nom, Olivier d’Ambre), elle arrive quand ?— Ça ne doit pas être facile tout seul, quand même...
Je m’en suis toujours sorti par une pirouette en occultant la réponse et restant le plus évasif possible : je n’allais pas leur dire de but en blanc, de peur de perdre ma clientèle, que je suis à voile et à vapeur (oui, je suis bisexuel actif) ; que bien qu’étant attiré par les hommes, je n’ai qu’une seule et unique femme dans ma vie, et que je n’aurai qu’elle dans mon cœur : ma sœur.
Je n’arrive toujours pas à déterminer les sentiments qui m’agitent, entre tendresse, complicité, ami et confident ; il y a nos baisers, nos gestes plus intimes que la normale qui parfois nous échappent.
D’ailleurs, en fin d’après-midi ma sœur Marie m’a téléphoné en pleurs pour m’annoncer :
— Je le quitte. Je sors de la gendarmerie pour dépôt de main courante. Je retourne à la maison récupérer quelques affaires et mon fils chez la nounou... Pourrais-tu nous héberger ?— Sans souci, je t’attends. Prends ton temps sur la route.— J’arrive, alors. Je t’expliquerai. Je t’aime, mon frère.
Ce n’est pas la première fois qu’elle essaie de quitter son bourrin de mari. Depuis le début, j’ai envie de lui casser la gueule ; je ne le sens pas. Elle ne se plaint pas, n’en parle jamais directement, mais je sais qu’elle n’est pas heureuse. Je sais qu’il la frappe, et maintenant qu’ils ont un bébé, mon petit neveu – je l’adore, ce gosse ; j’aurais aimé en avoir un à moi – la situation a empiré.
Je ne suis pas aveugle : j’ai bien vu ses bleus maquillés, camouflés, ses yeux trop rougis avec un regard fuyant, entre lassitude et désespoir. Je l’ai même menacé, ce gros beauf, que s’il touchait encore ma sœur, je lui éclaterais sa sale gueule de queutard dégénéré. Bon sang, il a recommencé ! J’ai envie de le démonter pour qu’il ne la touche plus.
En attendant, j’ai préparé leur chambre et je les guette donc, inquiet, angoissé un peu avec cette colère qui monte. Je fume cigarette sur cigarette tandis que des souvenirs flash affluent, de ceux qui me dérangent quand je suis en état de stress comme ça.
Autrefois, je n’ai pu la protéger, nous protéger d’un monstre. Le passé remonte en vagues vomissantes, dégoûtantes. Je me sentais – je me sens toujours – coupable à double titre. Ma sexualité en a été chamboulée dans un paradoxe culpabilisant où mon propre corps m’a trahi mécaniquement tandis que ma sœur s’enlisait dans la noirceur.
Nous n’y pouvions rien. Nous avons essayé de le dire, chacun à notre façon, mais personne ne nous a crus ou entendus. Déni de merde dans une société aveugle et sourde où notre parole s’est murée dans le silence face à l’ignorance crade des adultes complices des turpitudes abominables de l’un des leurs. Incompris, nous avons grandi entre un démon nuisible et l’hostilité de parents obnubilés par le travail : un père colérique et violent incapable de gérer ou retenir ses coups, prenant ses propres enfants pour de vulgaires sacs de punching-ball et une mère neutre, inexistante, soumise.Tu parles de modèle de parents de merde ! C’était couru d’avance...J’aurais donné n’importe quoi pour qu’ils disparaissent de nos vies.
Cette situation a resserré nos liens frère-sœur, soudant ainsi ensemble nos âmes ; chacun cherchant en l’autre l’appui, le soutien, l’affection et la tendresse, pour trouver la force d’affronter l’inhumanité dénaturée partout autour, même au sein d’une famille qui depuis longtemps en a perdu le titre. Toute notre vie, nous nous sommes apporté du réconfort comme nous pouvions pour avancer, continuer tous les deux à vivre. La rééducation au bonheur des poupées cassées.
De rage, comme pour rejeter au loin ces souvenirs obsessionnels, en secouant la tête, je jette nerveusement ma clope pour l’écrabouiller au sol.Putain, ça me pollue encore, ces histoires !Marie et mon neveu ne doivent plus être très loin, maintenant.Des phares. Ah, les voilà !
— Onii-chan... enfin avec toi ! souffle ma sœur en m’embrassant d’un tendre bécot, trouvant refuge dans mes bras.
Je la presse tendrement contre moi, sa tête contre ma poitrine en l’enserrant, tels deux naufragés de la vie.
— On décharge, vous vous installez. Mon neveu préféré a déjà mangé ou pas ?— Oui, Dan dort, je vais le porter dans le lit.— Viens, je prends vos affaires.
Dans la chambre, au-dessus du lit pliant de fortune, attendris tous les deux de voir ce petit ange endormi, nos regards se croisent, se parlent. Je lui tends la main qu’elle prend et me suit au salon.
Notre rituel enfantin de communion revient aussitôt. On ne gomme pas les vieux réflexes de défense comme ça. Calé dans mon grand fauteuil, Marie me rejoint, assise de face à califourchon au-dessus de mes cuisses en m’entourant le cou de ses bras. Front contre front, accalmie dans la tempête, nous nous posons.
— Je suis désolée de débarquer comme ça... commence-t-elle avant que je l’interrompe.— Ma porte t’est ouverte, tu le sais ; n’en parlons plus. Que comptes-tu faire maintenant ?— Je le quitte définitivement. Basta ! (Comme pour se convaincre.)— Oui, mais après ? Vous n’êtes pas mariés – moindre mal –, mais s’il vient te chercher, ou bien son fils ?— Non. Je ne veux plus le voir dans nos vies. Il ne se préoccupait pas de son fils avant, il ne va pas le faire maintenant.
Je tempère :
— OK, on verra au moment.— Ça ne te gêne vraiment pas que l’on débarque dans ta vie ?— Non. Tu sais bien, ma chérie, que je suis avec toi et toi avec moi.
Toute cette conversation se fait dans un tendre murmure entrecoupé de chastes baisers, mais néanmoins très charnels. Notre cher rituel si rassurant et tendre : c’était le seul moyen que nous ayons trouvé jadis, sans oser jamais aller plus loin que ces caresses de peau, de fibres d’âme, certes apaisantes, mais déjà sensuelles, sous des baisers échangés. Notre parole arrivait ainsi à se libérer dans cet état quasi mystique, hypnotique pour nous, appelant les confidences libératrices, amenant le calme après les tempêtes.On ne change pas le passé.
J’avoue que de mon côté la position de ma sœur, assise sur mes cuisses, collée contre mon torse, commence à me poser souci : ça s’agite un peu dans mon caleçon. Un peu ? Que dis-je, c’est la samba en bas !J’essaie de changer de position aussitôt ma sœur, à son corps répondant, se recale, s’incruste à nouveau contre moi. A-t-elle conscience des émois qu’elle me provoque ?
Mais je ne veux pas que notre rituel s’arrête !
— Tu veux dormir où ? Ta chambre ou la mienne ?
En plus du rituel, nous avions aussi pris l’habitude de dormir dans les bras l’un de l’autre pour nous protéger de nos cauchemars. Je prends peut-être un risque en lui proposant de reprendre notre tendre cérémonial nocturne... L’idée m’effleure ; juste un effleurement et s’en va.
— Avec toi, comme autrefois, me dit-elle d’un air suppliant.
Même si je voulais refuser, je ne le pourrais pas.
Après un dernier bisou sur les cheveux de son fils – la prunelle de ses yeux, notre rayon de soleil à tous deux – je lui prends la main et l’entraîne à ma suite dans mon antre en souriant.
* * *

Ce dimanche matin, en buvant mon café sur le balcon face à mes chères Pyrénées, je repense à notre nuit, à mes cogitations nocturnes sur la reconstruction (encore une autre) de ma sœur.

Cette fois-ci, elle semble déterminée à le quitter ; c’est une bonne chose. Je suis là, perdu dans mes pensées, quand doucement je sens son odeur avant que de ses bras, Marie m’enserre la taille par derrière, posant son visage sur mon dos. C’est magique !
Voulant m’éloigner un peu, je lui propose :
— Je te sers un café ?— Non, attends, je profite du paysage, me dit-elle en raffermissant son étreinte.
Je lui réponds en rigolant :
— Quel paysage ? Tu es plus petite que moi ; tu ne vois rien, là.— Je profite quand même. C’est si bon de te retrouver, Olivier... Tu es le seul à me comprendre au-delà des mots.
Qu’a-t-elle dit exactement ? Mots, ou maux ? Ne sachant pas lequel choisir, je préfère ne pas relever.
— Moi aussi, je suis content de te retrouver. Mais j’ai une visite à faire ce matin : un vêlage à surveiller. Tu connais les lieux, Marie ; alors bienvenue chez nous. Je te confie la maison, dis-je en m’éclipsant un peu trop rapidement.— A toute, alors. Je nous prépare le repas.
Je prétexte ce vêlage pour prendre un peu la fuite. Mon sexe fait des siennes en sa présence. Autrefois, ne pas trop comprendre ce qui nous arrivait ou ce que nous faisions était une chose, mais maintenant, je préfère prendre du recul, un peu perturbé par mes envies libidineuses envers ma sœur.C’est un beau brin de femme ; elle le serait encore plus s’il n’y avait pas ce regard vide parfois, ses absences comme déconnectée, ses frasques, son manque de discernement et sa promptitude à confondre les sentiments avec le sexe.Je m’aperçois qu’en fait elle est peut-être plus perturbée que moi.Je secoue la tête.
Finalement, je m’en sors mieux avec ma sexualité ambiguë, sans genre défini.Encore cette haine qui me saute à la gueule ; pas facile, la sexualité des garçons qui se cherchent quand un prédateur croise leur chemin. Un paradoxe, un mélange de plaisirs mécaniques imposés par emprise, par manipulation, de quêtes de ce plaisir pour exister entre la culpabilité et la honte à gérer. Ce serait si simple de reconnaître que la sexualité infantile existe... Tsss, judéo-crétine de merde ! Fuite en avant avec des partenaires différents, hommes, femmes, tout au long de ces années. Mais la seule, c’est Marie. Ma petite Marie, ma chérie à moi.Je l’aime comme un homme peut aimer. C’est grave, Docteur ? Suis-je bon à enfermer pour éprouver une attirance incestueuse ?
Je secoue la tête à nouveau. Allez, veau, vache, cochon, couvée ! Je file avec mon pot à café telle la laitière Perrette. Ça va me changer les idées qui glissent dans la morosité.
Finalement, je suis plus accaparé que prévu après ma surveillance du vêlage (Marguerite va mettre bas dans la nuit). J’ai enchaîné consultation sur consultation non-stop : tous les bovins se sont donné rendez-vous, ma parole ! Du coup je rentre enfin alors que la soirée est bien avancée.
— Ah, te voilà, Olivier ! Prends une douche. Je fais chauffer ; tu pourras te reposer un peu après.
On dirait un couple. Cette idée m’amuse tandis que je file sous la douche. Enfin attablé, je déguste cette énorme omelette de saison aux aillets/pommes de terre. Marie, assise face à moi, le visage soutenu par le creux de ses mains, m’observe.
— Hmmm, que c’est bon ! Merci, Petite Chérie, tu me gâtes ! lui dis-je avec un clin d’œil.
Ses yeux se plissent de contentement tandis qu’elle arbore un sourire éclatant.Qu’elle est belle quand elle sourit comme ça !
— Qu’as-tu prévu pour votre avenir, Marie ? Tu y as réfléchi un peu ?— J’ai fini ma mission intérimaire. Je vais chercher aux alentours, peut-être sur Tarbes.— Demain, je dois voir le maire. Je peux lui en parler si tu veux, non ?
La fin de journée s’écoule entre discussions complices, projets, jeux avec bébé Dan qui gazouille tant qu’il peut, sensible à nos attentions. Il commence à marcher à quatre pattes, notre crapaud.
Ce soir, elle ne dort pas dans mes bras, à mon grand regret, j’avoue.Je ne le lui ai pas demandé.
* * *

Le lendemain, comme promis, je vais voir monsieur le maire. C’est un homme d’une bonne cinquantaine, rugueux au premier abord ; un cru du terroir roulant des "Rrr", une belle paire de bacchantes, toujours à remettre son béret en arrière en bon Bigourdan.
— Bonjour, Monsieur le maire.— Ah, Docteur d’AmbRrre. Vous penseRrrez à passer à la feRrrme ? Y a tRrrois veaux à vacciner.— Oui, oui, c’est prévu. Dites-moi... Evelyne, votre secrétaire, part toujours à la retraite dans quelques mois ?— Oui ; ne m’en paRrrlez pas... J’ai un tRrrou du cul de l’opposition qui me tanne pour embaucher sa fainéante de nièce.— Ah... J’ai peut-être quelqu’un d’autre du métier à vous proposer, Monsieur le maire...— VotRrre petite dame ? Oui, oui, c’est une bonne idée. AppoRrrtez-moi son CV pour la foRrrme. Je file, que j’ai un autre Rrrendez-vous.
Hé oui, ici dans les campagnes, les rendez-vous du maire se font dans la rue ou au café, même avant la pandémie...
— Merci, Monsieur le maire. A bientôt.— Adiiou, DocteuRrr.
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