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De Charybde en Scylla

Chapitre 1

Lesbienne
"De Charybde en Scylla"
Chapitre 1

Je m’appelle Nadège, J’habite à C… une petite ville provinciale. Je suis comptable au service clientèle d’une petite société de composants électronique. De taille normale et de corpulence moyenne, on me dit jolie. J’ai les Cheveux noirs que je porte longs. Un visage ovale et les yeux de couleur noisette. Voila pour l’essentielle de ma personnalité. Je vis en couple avec Marc depuis trois ans. Un électricien que j’ai rencontré lors d’une sortie en boite. C’est un joli garçon, de grande taille. Il a les cheveux châtains et les yeux bleus. Je me suis aperçue qu’il a beaucoup de charme auprès des femmes. Pour me rassurer, Il me répète régulièrement que je suis son seul et unique amour. Marc, c’est le compagnon idéal que je rêve de rencontrer depuis toujours.
Quelques jours après notre première rencontre, nous nous sommes revus à plusieurs reprises. Nous avons décidés de vivre ensemble et que Marc emménagerai dans mon appartement.
Il ne me reste plus qu’à vous présenter Carine, une esthéticienne indépendante. Elle est grande et mince, ses cheveux sont châtains mi-longs, elle a les yeux bleus. Elle est jolie et très féminine. Sa présence dans un groupe de personnes ne passe jamais inaperçue. Carine est ma seule amie. Je dirai même, ma confidente lors des longues absences de Marc. Isolée à C, c’est la seule personne à m’avoir offert de l’aide lors de mon emménagement. Depuis ce jour, nous sommes devenues les meilleures amies du monde.
***
" Bien des évènements s’inscrivent dans la courbe de notre vie sans en modifier le parcourt. Parfois le destin se joue de vous et vous fait douter de vos plus intimes certitudes. Savons-nous vraiment ce que nous sommes ? Sans la rencontre de cette visiteuse, jamais je n’aurai vécu l’aventure que je vais vous raconter."
***
Vendredi 16 heures, je prévois un week-end en amoureux avec Marc. Cela sera possible après la vérification de la comptabilité trimestrielle de la société. D’habitude je ne prends jamais de travail à domicile. L’insistance de mon chef de service et un joli chèque libellé, oublié dans les livres de comptes, ont vaincus ma résistance.
Sur le chemin du retour, j’achète une grande pizza aux olives et une bouteille de vin, pour le repas du soir. Quelques snacks viennent compléter mes achats. Il est 17 heure 30, j’ai juste le temps de rentrer et de me rafraîchir avant le retour de Marc.
Je franchis la porte commune de mon immeuble. Monte les escaliers jusqu’au premier étage. Là, je glisse la clé dans la serrure de mon domicile. La porte à peine ouverte, je suis accueillie par une odeur inconnue et pénétrante.
Dans la cuisine, la table est encombrée des reliefs d’un petit déjeuner composé de cornes flakes et de lait. Une veste défraîchie est suspendue au dossier d’une chaise. A coté du frigo, une paire de chaussures, et un sac de toile usagé attendent leur propriétaire. Toutes les portes des armoires sont grandes ouverte.
Le doute n’est pas permis, une personne est entrée chez moi pendant mon absence. Qui ? Comment ? Pourquoi ? Est-elle partie ou toujours présente ? Désireuse d’en savoir plus, je pars prudemment à la recherche de cet intrus.
Le désordre de la salle de bain m’indique que mon visiteur a utilisé les lieux. Essuies mouillés boulés, flacons de shampoing et de bain mousse renversés dans le fond de la baignoire. Comme dans le cuisine toutes les portes sont grandes ouvertes.
Un tas de chiffons sous l’évier me révèle l’origine de cette odeur envahissante. J’étale du bout du pied le tas informe de tissu qui s’avère être des vêtements féminins. D’après l’état de ses vêtements, ce doit être une déshéritée sociale chronique. Rien n’est propre, tout est usé jusque la trame. L’odeur est tellement concentrée dans cet espace réduit que je me précipite pour vomir dans la toilette. Ce pénible instant passé, je reprends mes recherches.
Me voici arrivée devant la porte de ma chambre à coucher. Je la pousse de la main, et je la découvre en même temps que ma sortie de bain, abandonnée à coté du lit. Ma visiteuse dort du sommeil du juste dans mon lit. Je suis soufflée par le culot de cette fille ! Elle à déjeuner, s’est lavée, à enfiler mon peignoir et dors mon plumard.
Poussée par la curiosité, je la regarde calme. Ma visiteuse est grande, la vingtaine d’années, potelée sans être grosse. Son visage est parsemé de taches de rousseur. Les lèvres sont pulpeuses et bien dessinées. La tête est encadrée par une abondante chevelure rousse qui s’étale éparse sur son dos. Ses reins creusés mettent en valeurs des fesses rondes et rebondies.
Elle dort sur le ventre, une main sous la joue. Les jambes écartées dans un total abandon. Le peu que je vois de son anatomie me permet de dire que c’est une vraie rousse. Malgré le bain qu’elle a pris, l’odeur écoeurante suinte de tout son corps. Face à ma visiteuse, j’hésite quant à la conduite à tenir. L’éveiller et lui demander de partir ou demander de l’aide à Carine. Incapable de prendre une décision, je sors de ma chambre sans bruit et je l’enferme à clé.
Plusieurs minutes s’écoulent avant que je n’arrive à réagir et à prendre le dessus sur la panique qui s’empare de moi. Finalement, je réussi à me calmer un peu. Je prends mon Gsm et j’envoie un texto à Carine. L’ange de toutes mes situations désespérées. Je suis loin de penser que cet appel va bouleverser complètement mon existence.
— Bonjour Carine, j’ai un gros problème.— Bonjour Nadège. Parle, je t’écoute — Il y a une inconnue qui dort dans mon lit, je fais quoi ?— Eveille-là et demande lui de partir. — Je n’ose pas. — Pourquoi ?— Je crois qu’elle est plus forte que moi ! — Que veux tu que je fasse pour toi?— Tu ne peux pas venir m’aider ? J’ai peur ! — Où es-tu ?— Dans la cuisine — Et ta visiteuse ?— Dans mon lit, elle dort toujours.— Sort de chez toi. Ferme la porte à clé et attends-moi devant chez toi. — D’accord, je vais faire comme tu dis.— Et ne fais rien d’autre ! — OK — Carine ! — Oui Nadège ? — Merci beaucoup. — Mais c’est moi qui te remercie — OK
Pendant l’échange des textos, la peur s’est installée en moi et ne fait que grandir avec le temps qui passe. En proie à la panique, j’arrive tant bien que mal à refermer la porte de mon appartement puis à regagner la rue. C’est angoissée et au bord des larmes que Carine me trouve devant chez moi.
Dix minutes se sont écoulées depuis mon appel à l’aide. Carine arrive enfin ! Elle me prend dans ses bras, me réconforte et m’invite à raconter ce qui m’arrive. A demi tremblante je lui raconte ma détresse.
— Donc si je t’ai bien comprise. Pour le moment, ta visiteuse dort toujours dans ton lit. — Oui Carine. — Comment est-elle ?— Rousse, très grande et forte— Et tu ne la connais pas du tout ? — Non, je ne l’ai jamais vue. — Et Marc, il connaît ta visiteuse? — Je l’ignore, je ne pense pas !— Comme moi, tu sais que Marc travaille beaucoup— Je le sais aussi bien que toi. C’est moi qui te l’ai appris et nous en avons souvent parlé ensemble. — Marc un homme et même un joli garçon. Si tu vois ce que je veux dire …. — Tu crois que Marc aurait …. — Non Nadège, je ne crois rien, je réfléchis…Ta porte a été forcée ?— Non, je l’ai ouverte avec ma clé. — Donc ta visiteuse à une clé qui ouvre ta porte ! — Ben oui ! À moins que … — A moins que quoi Nadège ? — Rien Carine, je pense tout haut. C’est tout.
Perdues dans leurs pensées respectives, le silence s’installe entre les deux amies. C’est Nadège qui le rompt la première.
— Tu as une solution à me proposer ? — Peut être ? — Parle, je t’écoute.— C’est très simple. Tu rentres chez toi, tu éveilles ton invitée et tu lui demandes gentiment de partir. — Ce n’est pas mon invitée et ce que tu me proposes est la meilleure façon de me faire agresser. Tu as autre chose à me proposer ? — Oui, mais je pense que tu n’accepteras pas. — Arrête de penser et donne-moi ta solution ! — Tu veux vraiment l’entendre ?— Oui Carine ! Mais dépêche-toi pour l’amour du ciel. Je dois ma préparer pour Marc et du travail à rendre pour lundi matin.
Sourde aux arguments de son amie, Carine laisse le stress envahir celle-ci de façon à pouvoir présenter et accepter sa solution sans possibilité de refus.
— Carine stp, peux-tu monter chez moi pour éveiller cette personne et lui demander de partir ? Supplie Nadège de plus en plus dépassée par la situation.
Carine se tait et semble réfléchir au problème de son amie. En réalité elle gagne du temps.
— Tu veux vraiment qu’elle parte ? Lui répond enfin Carine. Sans savoir qui elle est ? Ni d’où elle vient ? Sans savoir qui lui a donné la clé pour entrer chez toi ? Et sans savoir si elle ne reviendra pas pendant ton absence ? — Non ! Je veux avoir des réponses avant qu’elle ne parte. — C’est vendredi soir, veille de week-end et tu ne travailles pas demain.— Ça je le sais ! — Je vais m’occuper de ta visiteuse. — Que vas-tu faire ?— Régler le problème toute seule. — Vraiment toute seule ?!— Enfin ! Presque toute seule … — Cela m’aurait étonnée aussi … — Hé ma fille ! Ce n’est pas mon lit qu’une inconnue squatte. Ne l’oublie pas !— Excuse-moi Carine ! Ça m’a échappé. Cette situation me fout la frousse et me dépasse totalement.— Je comprends.
Effectivement Carine comprend beaucoup de choses, plus que Nadège ne peux l’imaginer. Depuis le temps qu’elle habite la ville de C, sa profession lui a permit de rencontrer beaucoup de personnes. Plus que Nadège peux le supposer. Et par toujours des personnes recommandables du point de vue de la morale.
Un nouveau silence s’installe entre les deux femmes. Carine le laisse s’installer pour mieux le rompre quelques instants plus tard, en donnant à son amie la solution qu’elle envisage depuis le début.
— J’ai la solution à ton problème. — Pardon !— J’ai la solution à ton problème. Tu m’écoutes parfois quand je te parle ? — Tu vas appeler ton petit ami ?— Je n’ai pas de petit ami et je n’en n’aurai jamais. Par contre, je suis à la recherche d’une petite amie, si tu me comprends.— Je te comprends très bien. Je suis avec Marc et ça me suffit. — C’est ensemble que l’on va régler ton problème.— Comment ?— Tu me laisses faire. J’aurai juste besoin de ton aide de temps à autre. Et que tu ne me poses aucune question. — Ca me convient mais je ne suis pas forte et je ne sais pas me battre. — Mais, Nadège, on ne va pas se battre !— Suis-moi ! — Où va-t-on ? — Chez toi, on va réveiller ta visiteuse. — D’accord ! Voila les clés je te suis.
Compréhensive Carine prend le trousseau de clés que Nadège lui tend. Et c’est Carine en tête, que les deux jeunes femmes regagnent l’appartement de Nadège. Avec l’intention de faire connaissance avec la visiteuse inconnue.

A suivre...
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