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Chroniques immortelles

Chapitre 12

Divers
Crise d’évolution – 4e partie
Ces questions me perturbent une partie de la journée. Mais Gaïa, inconsciemment ou pas, les fait s’estomper en me faisant travailler des exercices de transformation dont Io, Hypérion et Néréis sont les malheureuses et consentantes victimes. Gaïa me teste d’abord sur des transformations simples pour voir avec quelle célérité je suis capable d’agir, mais elle complique rapidement la situation en me faisant faire des transformations simultanées, des changement rapides. Je profite d’une pause pour lui demander le pourquoi de ces exercices.
— Ce pouvoir, tu sais maintenant le mettre en sommeil. Mais tu l’as dit toi même, tu te sens comme amputée. Alors,  le mieux est d’apprendre à le maîtriser. Mais c’est un pouvoir dangereux. C’est comme une arme à feu, ou conduire une voiture très puissante. Plus tu t’entraînes, et mieux tu le maîtriseras. Sinon, tu en perdras le contrôle et là, çà deviendra dangereux. Lorsque tu le maîtriseras parfaitement, tu verras que tu peux le garder actif sans risque pour ton environnement. Les dieux ne font pas autrement. Allez, allez, on travaille !
Beaucoup plus tard, je suis exténuée ! La fatigue aidant, j’ai fait quelques erreurs, mais globalement, Gaïa est très satisfaite et ne tarit pas d’éloges devant mes progrès rapides, sans équivalent me répète t-elle à l’envie.
— Je te laisse te reposer d’ici le repas. Tu es évidement notre invitée, et sans excuses cette fois, me dit-elle en riant. Je crois que Phidias est rentrée. A tout à l’heure.
Mes trois « malheureuses victimes » ont besoin de détente elles aussi. Les pauvres, je n’ai pas arrêté de leur faire subir mutations sur mutations… Néréis se transforme en otarie et se coule dans les flots. Io disparaît dans les fourrés. Je reste seule avec Hypérion qui ne manifeste aucun désir de me quitter.
— Tu n’as rien à faire Hypérion ? Tu peux aller, tu sais ?— Oh mais non Christine. Je n’ai rien de prévu dans l’immédiat. Que pourrais-je faire pour vous ?
Cette histoire de statue me tarabuste. Peut-être que lui, consentira t-il à me parler ? Je l’entraîne à ma suite dans la clairière ou étaient ces statues à la mine si tourmentée, œuvre de « l’autre » sculpteur. En arrivant, je ressens cet étrange malaise qui m’a saisie le matin même au même endroit. La matière est identique à celle qu’élaborait Phidias, cette espèce de résine, la même que la statue me représentant. Mais mon trouble est spécifique à cet endroit.
— Hypérion, sais-tu QUI a sculpté ces statues ?— Oui madame. Elle s’appelait Méduse.— Hein ? Méduse ? « S’appelait » ?— Oui madame. Mais ne vous inquiétez pas, Méduse est morte. Persée l’a tuée.— Attend, attend, attend…. Pause… Tu es en train de me dire que Méduse et Persée ont réellement existé, et que leur histoire n’est pas une légende ?— Euh… oui madame. Mais… je ne connais pas très bien ce que raconte votre « légende ». Je suis né bien longtemps après ces événements. Je… Vous devriez poser cette question à nos seigneurs…
Il est gêné. Possible qu’il ait gaffé. Gaïa avait éludé la question. Aïe… Aurais-je sans le savoir mis le doigt sur un lourd secret ? J’ai la tète en feu. Je reprend ma promenade au hasard en gambergeant, suivi par Hypérion mal à l’aise.

Soudain je tombe sur une scène inattendue. Io est assise sur un banc de pierre semblant attendre quelque chose. Elle ne nous a pas vu… C’est alors que des pas lourds se font entendre dans un autre sentier et qu’apparaît la pesante et puissante silhouette du minotaure que j’ai croisé la veille.
— Qui est ce minotaure ? Dis-je en chuchotant.— C’est le gardien du sanctuaire, répond Hypérion sur le même ton. Enfin, de la maison si vous préférez. Il s’appelle Minos.
La suite est carrément surréaliste. Jamais je ne me serai attendu à ce qui suit. Le monstre s’immobilise devant la nymphe. C’est hallucinant. Io semble toute petite, souriante, toute menue devant ce monstre de trois mètres de haut alors qu’elle même ne fait qu’un mètre soixante. C’est à peine si elle lui arrive au nombril ! C’est alors que le géant s’agenouille, s’assoit sur ses talons. Et Io se jette dans ses bras !
J’y crois pas… Hypnotisée, je vois ces deux êtres si dissemblables se regarder avec des yeux brillants. Je vois des larmes commencer à couler de leurs yeux. Je vois Minos serrer tendrement Io contre lui, la nymphe se blottir contre l’énorme torse… Punaise, ils sont amoureux ! Comment çà peut être possible ???
Mais déjà les deux amants passent aux actes. Je vois le fin visage de la nymphe se frotter au museau de Minos. Je la vois ouvrir sa bouche et accueillir une langue démesurée. Je vois le minotaure la lécher délicatement à petits coups de lange sur son visage, ses seins, son ventre. Io chavire comme une collégienne. Elles s’allonge sur le banc laissant la langue de Minos envahir ses points sensibles. Je la vois soupirer, gémir. Elle s’abandonne complètement aux caresses hors normes de son compagnon.
Et puis soudain, je la vois se mettre debout sur le banc, tourner le dos à son compagnon, le regarder d’un air suppliant. Non ? Elle ne va tout de même pas ??? C’est impossible, elle va se faire déchirer ! Mais… non. Minos la soulève à deux mains. Elle ne doit pas peser plus de cinquante kilos, une plume pour le colosse ! Puis il glisse son membre vertigineux entre les cuisses de la nymphe. Elle l’enserre, referme ses mains sur ce qui dépasse, le presse contre son ventre et baissant la tète entreprend de lécher le gland du monstre pendant que ce dernier commence de lents mouvements de va et vient, la balançant à bout de bras.
— Putain ! Dis-je à voix basse. Hypérion, j’en peux plus, vient me baiser, là tout de suite !
Je m’appuie contre un arbre, je me cambre. Le satyre, toujours prêt, s’est mis derrière moi et lentement introduit sa queue dans ma chatte. Je dois me retenir pour ne pas crier. Hypérion est monté comme un âne et moi, le spectacle m’a furieusement excité ! Nous ne sommes plus que deux couples animés par une frénésie amoureuse. J’entends les gémissement d’Io, les beuglements sourds de Minos. Je halète, torturée par le désir de crier mon plaisir, mais n’osant pas l’exprimer pour ne pas déranger les deux amants. C’est horrible. Et puis dans la clairière, un long cri de jouissance se fait entendre. Io exprime bruyamment le paroxysme de son plaisir au moment ou son compagnon se vide brutalement. Un long meuglement, un torrent de sperme éclabousse la nymphe. Je ne peux me retenir. L’orgasme vient, fulgurant, me faisant crier à mon tour pendant qu’Hypérion se vide dans mes entrailles.
Surpris, les deux amants se sont tournés craintivement vers nous. Laissant là Hypérion, je viens vers eux. Io est inquiète. Minos met un genou à terre et baisse la tète.
— Pardon déesse, nous… nous n’aurions pas du. Je vous en prie, pardonnez nous !— Il n’y a rien à pardonner, dis-je en reprenant mon souffle. En fait c’est moi qui devrait m’excuser, mais je suis tombée sur vous par hasard. Et m’excuser encore plus parce que pas une seconde, je n’aurai pu imaginer qu’une nymphe et un minotaure puissent être amants. Ça fait longtemps que vous vous aimez ?— Oui. Mais malheureusement nous ne pouvons vivre pleinement notre amour, répond Io avec les yeux humides.— Pourquoi ?— Mais parce que nous sommes trop dissemblables ? Jamais Minos ne pourra me posséder sans risquer de me tuer…
Ça c’est clair me dis-je en détaillant l’énorme membre du colosse. C’est alors que Io se jette littéralement à mes genoux.
— S’il vous plaît déesse, vous pouvez faire quelque chose, nous rendre semblable ! Nous avons fait une fois cette demande à notre maître, mais il… il a ri de nous, il s’est moqué de notre amour. Mais vous ? Vous pouvez nous transformer !— Quel con, dis-je en soupirant. Oui je dois pouvoir, mais est-ce bien ce que vous désirez ?— Oh oui ! Faites le, par pitié.— Et comment veux-tu que je transforme Minos ?
Elle jette un coup d’œil au minotaure, quelque chose cloche.
— Non, non, je me suis mal exprimée. Ce n’est pas lui que je vous demande de transformer, c’est moi… Je le trouve tellement beau ! Je… je souhaite devenir UNE minotaure, sa… sa femelle.
Je suis décontenancée. Et presque honteuse… Enfermée dans mon anthropomorphisme, pas une seconde je n’ai imaginé que cette jolie nymphe puisse laisser sa beauté pour devenir l’équivalent féminin du minotaure. Et pourtant… Je regarde Minos et… c’est vrai qu’il est beau. Le velours brun de sa peau garni d’une fine couche de poil est brillant et soyeux, sa musculature impressionnante, son sexe… j’en ai déjà parlé. Et ses yeux… des yeux ou brille une tendresse et une détresse inimaginable, le même brillant que dans les yeux d’Io…
Oui, je vais le faire.
— Donnez moi vos mains, dis-je, et laissez moi pénétrer votre esprit.
Je dois savoir ce que l’un et l’autre imaginent du futur aspect d’Io… J’ai de la chance, l’image est presque semblable. Un petit sourire, je ferme les yeux, je me concentre sur cette image…
Io commence à grandir… Elle va être juste un peu moins grande, plus fine, plus légère que son conjoint. Les muscles se font légèrement saillants, son torse s’élargit. Sa peau vire au brun, une fine couche de velours se forme sur tout son corps. Son visage s’allonge, perd son caractère humain, devient un mufle. Ses oreilles s’allongent et des cornes fines à la courbure harmonieuse viennent encadrer sa tète. Quand je rouvre les yeux, il ne reste plus rien de la fragile nymphe. C’est un couple de minotaure, mâle et femelle qui se dévisagent avec émotion. Les mains tâtent délicatement le visage de l’autre. Les mufles se rapprochent, se touchent, les bouches s’entrouvrent, les langues se mêlent, les baisers s’échangent. Io se blottit dans les bras de Minos puis me regarde les larmes aux yeux.
— Merci déesse, dit-elle d’une voix grave. Oh, merci, merci, merci ! Nous vous sommes éternellement reconnaissants. C’est trop beau. Merci !— Je vous laisse, dis-je émue. J’imagine que vous avez encore des tas de choses à vous dire…
Je m’éloigne et rejoins Hypérion. Mais je ne peux m’empêcher de me retourner pour jouir quelques secondes du spectacle des deux amants. Ils ont repris leurs baisers, leurs caresses, puis Io s’allonge sur le sol, attire son partenaire. Le sexe de Minos a pris des proportions gigantesques. Mais je sais que Io l’acceptera sans risque, j’y ai veillé. L’énorme queue se positionne entre les jambes d’Io. Puis il presse délicatement et son organe commence à s’enfoncer dans les entrailles de la nymphe, la faisant trembler de bonheur.
— Hypérion, dis-je à voix basse, vient me caresser !
Chez moi aussi le désir est trop intense. Je me malaxe les seins. Hypérion vient derrière moi, se colle à moi. Ses mains viennent sur ma chatte, me caressent sur tout le corps. Je ne veux rien d’autre. Je ne veux que jouir des sensations et du spectacle des deux amants. Sur l’herbe, le minotaure s’est profondément enfoncé dans les fondements d’Io, la faisant gémir de plaisir à chacun de ses mouvements. Au bout de quelques minutes, je suis au bord de la jouissance. Alors, j’écarte les mains du satyre.
— Pas maintenant ! Je… je ne veux pas jouir maintenant, ne pas les troubler. Vient, laissons les à leurs amours…
Silencieusement, nous nous éloignons, retournons vers la maison. Je suis intriguée par la mine que fait Hypérion. Il semble soucieux ?
— Je me demande juste ce que pensera notre maître de cette transformation. A ma connaissance, jamais aucun des nouveaux dieux ne s’est risqué à faire ce genre de chose. J’espère qu’il ne sera pas fâché.
Je hausse les épaules. Phidias est un vieux con méprisant et machiste. Je l’emmerde. Nous arrivons à la maison, traversons le patio. Je surprend Gaïa adossée au cadre de la porte de l’atelier de Phidias. En me découvrant, elle me fait un « chut », le doigt sur les lèvres, puis me fait signe de venir. Je découvre un spectacle incroyable, si tant est que quelque chose puisse être plus incroyable que d’autres sur cette île…
Phidias est accroupi devant la statue d’un animal, une sorte de chien. Le flux lumineux que j’ai vu l’autre soir quand il « sculptait » cette plante s’écoule des ses mains vers la statue. Mais cette fois, je vois soudain la statue « s’opacifier », prendre des couleurs et devant mes yeux ébahis, s’animer ! Stupéfaite, je vois l’animal s’ébrouer, regarder autour de lui d’un air étonné, comme s’il se réveillait d’un long sommeil. Putain, j’y crois pas !
— Mais c’est… on dirait un thylacine, un loup de Tasmanie??? Cette espèce est disparue depuis presque un siècle !— C’est bien un thylacine, répond Gaïa en souriant. Voilà, tu viens de découvrir un des buts d’Éden : faire revivre ou conserver des espèces disparues ou en voie de disparition, en attendant de les réintroduire un jour dans leur milieu naturel. Mon mari est le meilleur dans cet exercice, tu ne trouves pas ?— Mais… il a donné vie à cette statue de résine, je n’ai pas rêvé quand même ???— Eh bien quoi ? Nous interrompt Phidias. Il faut bien que quelqu’un répare les bêtises de cette bande de crétins dégénérés qui compose l’humanité, non ? Bon. On va manger ?
J’arrive pas à y croire ! Je continue à interroger Gaïa du regard.
— Mon mari possède un talent unique. Cette « résine » qu’il sculpte, en réalité, ce sont les composants pèle-mèle de tout organisme vivant. Mais LUI SEUL SAIT comment les assembler pour leur donner vie…— C’est fou ! Mais alors… Toutes ces statues que j’ai vu, y compris la mienne, il pourrait… leur donner la vie ?— Oui. Il pourrait. Mais il ne le fera pas. C’est un peu plus compliqué que çà. Et puis c’est un pouvoir redoutable, parce que çà marche aussi dans l’autre sens… C’est peut être le pouvoir le plus redoutable de tous ceux dont jouissent les dieux.
Nous rejoignons Phidias à table. Il semble de bonne humeur et mon regard sur lui a changé. De quoi est-il encore capable ? Hypérion apporte des victuailles sur la table. Je ne vois aucune viande sur la table, à part des poissons, des fruits de mer, des fruits, des galettes… Et tout çà sent rudement bon !
— Alors Christine, demande Phidias, comment trouvez-vous mon petit paradis ?— Ma foi Monsieur, j’avoue que je reste sans voix devant tout ce que j’ai vu depuis mon arrivée et…— Oui, qu’y a t-il Hypérion ? M’interrompt Phidias.— Minos et… Io voudraient vous parler, reprend le satyre l’air gêné.— Ah ? Tiens… fais les entrer.
Je n’aurai jamais imaginé la suite. En découvrant le nouveau couple, Phidias se dresse brusquement en proie à une colère noire.
— Qu’est-ce que… Qui a fait çà ??? Qui a osé transformer Io ainsi ?— C’est… c’est moi, dis-je interloquée. Ai-je fais quelque chose de mal ?— Tu n’avais pas le droit ! Ce sont MES créations ! Moi seul ait le droit de faire...çà !
Je ne sais quelle contenance adopter. Manifestement, j’ai gaffé. Mais Io se jette aux pieds du maître des lieux.
— Christine est innocente maître. C’est moi qui lui ai demandé de… me transformer.— Ah c’est toi ? Eh bien, tu vas payer pour çà !
Une brume lumineuse se forme autour des mains de Phidias ! Minos s’interpose entre lui et la nymphe.
— Non maître ! Fait-il d’une voix grave. Ayez pitié. Épargnez là !— Écarte toi, ou partage son sort !
Je sors alors de ma torpeur et je bondis, m’interpose à mon tour.
— Wow, wow, wow, on se calme ! Quelqu’un ici peut-il m’expliquer ce qui se passe ???— Il veut nous… pétrifier, fait Io à voix basse.— Quoi ???
En un éclair, les idées déferlent à une cadence infernale dans ma tète. Tout devient clair ! Ces statues à la mine torturées, inquiètes, terrifiées, cet animal qui a pris vie tout à l’heure, et cette phrase lourde de menaces de Gaïa «  c’est un pouvoir redoutable, parce que çà marche aussi dans l’autre sens ». Ces statues ont été un jour des personnes, des êtres vivants ! Par tous les dieux… C’est horrible.
— Non arrêtez, vous ne pouvez pas faire çà !— Oh si je le peux !— Mais enfin, vous n’allez quand même pas les statufier simplement parce qu’ils me l’ont demandé ???— Ils ont violé un accord ! Ils avaient déjà fait cette demande, j’ai refusé et ils m’ont insulté ! Moi ! Leur créateur ! Je vais simplement leur rendre leur forme originelle !— Mais ils s’aiment, quoi, merde, c’est difficile à comprendre ?— Petite idiote ! Que sait-tu de l’amour ?— Je sais suffisamment de chose pour voir que vous n’êtes qu’un vieillard aigri et désabusé !
Je vois les yeux de Phidias étinceler de fureur. Ce fou criminel va aller au bout de ses dires !
— Ça suffit ! Écarte-toi ou…— Jamais, je vous en empêcherai !
J’oublie toute prudence… Je ne prête pas attention au déchaînement d’énergie qui émane de Phidias. En une fraction de seconde, mue par je ne sais quel instinct, je me métamorphose en mon personnage de loup-garou, griffes dégainées, crocs menaçants en grondant furieusement. Cruelle erreur…
— Cette fois, c’en est trop ! Gronde t-il. Je vais te remettre à ta place !
Je ne vois rien venir. c’est trop rapide. Je distingue à peine des ondulations lumineuses qui me frappent aux chevilles, au poignet, au cou. Je me retrouve plaquée contre un mur, les bras en croix. Un coup violent me frappe l’abdomen. Je me retrouve immobilisée, crucifiée, hébétée.
Et puis la douleur arrive... lancinante, intense, atroce, qui me vrille l’abdomen et irradie tout mon corps. Je n’arrive pas à respirer. Je suffoque. Je tousse. J’éjecte en toussant des gouttelettes de liquide rouge. Tout tourne autour de moi. Et Phidias vient vers moi, la queue dressée, un sourire cruel aux lèvres.
— A présent, on va voir si tu es digne d’être une déesse !
Je suis au bord de l’évanouissement. D’un seul coup, Phidias me pénètre et commence à me baiser comme si de rien n’était, comme si je n’étais pas en train d’agoniser. Mais je réagis d’instinct. D’abord me guérir, ce que je fais dans la seconde. Puis anesthésier la douleur. Fait. J’ai repris sans m’en rendre compte mon aspect humain. Je peux à présent prendre conscience de ce qui se passe. Phidias est en train de me ramoner consciencieusement. Dans un coin, je vois Io et Minos étroitement liés entre eux par une sorte de corde lumineuse liée autour d’eux. Le même lien me maintient écartelée contre le mur. Quelque chose dépasse de mon ventre, une manche court, la garde d’une épée ou d’un glaive… Par tous les dieux, ce fumier m’a cloué au mur comme un papillon sur une planche de liège !
— Salaud !!!
Il ignore complètement mon invective. Il continue à me baiser tranquillement, à son rythme, et il prend son pied ! En temps normal, cette situation m’exciterait, mais là, je ne ressens qu’une horreur et une haine sans nom. Pas question que je ressente le moindre plaisir de la part de cette ordure ! Alors, je me désensibilise complètement. Je ne ressens plus rien de ce viol immonde. J’essaie de dégager bras et jambes de l’étau qui me cloue au mur, mais ces liens diaboliques suivent mes mouvements, m’enserrent toujours plus fort comme s’ils étaient vivants… Alors je gronde, je tente de me débattre, j’insulte mon tortionnaire ce qui ne lui fait aucun effet. Il m’ignore… Au contraire, je le sens se raidir et se vider en moi, à jets continus de très longues secondes, qui débordent de mon vagin, s’écoulent le long de mes jambes… Puis satisfait, il se retire lentement avec un sourire méprisant et son attention se porte sur le couple de minotaures.
— C’est bien ce que je disais. A défaut d’autre chose, elle est baisable. A vous maintenant !
Minos et Io se sont résignés… Je ne peux pas accepter çà ! D’une façon ou d’une autre, je ne peux pas laisser faire çà. Je me tortille désespérément, bande mes muscles aussi fort que possible en pure perte. Alors je craque !
— Attendez ! Écoutez-moi s’il vous plaît… C’est moi la coupable. Ne les punissez pas pour ce que j’ai fait, par pitié ! Je… punissez moi à leur place, prenez moi comme esclave, je ferai tout ce que vous voudrez si je le peux. Mais épargnez les ! Je vous en prie… je vous en supplie…
Je suis au bord des larmes… J’aurai été seule en cause, j’aurai préféré mourir plutôt que de me soumettre. Mais deux vies sont en jeu. Ils ne méritent pas çà. Je suis prête à n’importe quoi pour sauver les deux amants, quitte à tout perdre, me transformer en carpette. Mais l’argument a t-il porté ? Phidias a suspendu son geste. Il réfléchit, me regarde avec une sorte de perplexité…
— Si je les épargne, dit-il soudain, çà te coûtera dix ans de servitude !
J’accuse le coup… Perdre ainsi ma liberté ?
— Si j’accepte, vous vous engagez à les laisser libre de vivre comme ils l’entendent et à ne leur nuire d’aucune manière ?— Alors çà te coûtera cinq ans de plus !
Quinze ans au service de ce monstre ! On dit que quelqu’un qui va mourir voit sa vie défiler en une seconde. Moi, en un éclair, je pense a ce que j’ai laissé derrière moi, à Alex qui va m’attendre vainement à Dempassar, mon chat que j’ai laissé aux bons soins de madame Victoire, à Antinea, mon amour, à Kostia, et tous les autres que j’ai laissé au-delà de cette île maudite… Du coin de l’œil je regarde les deux amants toujours liés l’un à l’autre. Io me fait lentement « non » de la tète… Minos a fermé les yeux et la serre tendrement contre lui. Ils préfèrent mourir.
— J’accepte…— Qu’il en soit ainsi.
Dans la seconde, les liens qui m’entravaient et le glaive qui me clouait au mur disparaissent. Io et Minos se retrouvent soudain libre. Je m’effondre sur le sol. Mais il y a quelque chose. Des bracelets enserrent mes chevilles et mes poignets, et un collier rigide en métal  doré (?) se matérialise autour de mon cou.
— Ceci pour te rappeler ton engagement, dit-il sèchement. Tu porteras ces anneaux pour les quinze ans à venir. Tu ne pourras pas les enlever, et ils s’adapteront instantanément à tout changement de morphologie de ta part. Tu peux aller et venir à ta guise dans tout Éden, mais si tu tentes de quitter l’île, ils te serreront irrémédiablement tes membres et ton cou jusqu’à les broyer, et ceci sans échappatoire possible. J’espère que c’est clair...
Il tourne les talons, se dirige vers la sortie, suivi par le regard désapprobateur de Gaïa qui n’a pas bronché durant toute la scène. Il jette un dernier regard au couple.
— Vous deux, fichez moi le camp. Je ne veux plus vous revoir ici.
Phidias disparaît. Minos et Io quittent à leur tour la maison en me suivant du regard... Des larmes coulent sur le visage de l’ex-nymphe. Ils sont vivants, ils sont sauvés, c’est l’essentiel. Mais à quel prix ! L’épreuve a été terrible. Je suis à genoux, prostrée, agitée de tremblements nerveux, secouée par les sanglots, en larmes… Je me suis pissé dessus. Je suis couverte de sperme et de taches de sang… Je rage intérieurement, je ressens de la colère, de la haine, de la détresse. Ce monstre m’a écrasé, humilié, brisé. Dignité, orgueil, volonté, j’ai tout perdu.
Je suis vaincue…
(Épisode à suivre)
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