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Chroniques immortelles

Chapitre 15

Rédemption

Divers
Été 2019... Oui j’ai bien dit 2019, ce n’est pas une erreur de frappe. C’est moi Christine Gautier pour vous servir.
Je suis en Avignon, en mode touriste à l’occasion du festival annuel. Je suis en vacances seule, je me promène, je déambule du palais des papes à la place de l’horloge puis vers la rue de la république, je profite de tous les spectacles visibles au coin de chaque rue. Il fait beau, chaud, çà chante, çà joue, çà danse… Si c’est pas le bonheur, çà y ressemble bigrement.
Mais soudain, je tombe en arrêt. Quelque chose a fait « tilt » dans ma tète. Plus exactement, l’homme que je viens de croiser a attiré mon attention. Il s’avance dans une rue, la tète basse, en boitant. Putain ! J’y crois pas ! C’est le prof de maths, le pédophile que j’ai contribué à faire arrêter il y a cinq ans à Digne !!! Rappelez vous le chapitre 2 des « chroniques »...
Je n’en crois pas mes yeux. Je sais que le mec a été condamné à vingt ans de taule ferme… Comment peux t-il être en liberté à peine cinq ans plus tard ??? Sur le coup, une sourde colère s’empare de moi. Et sans hésitation, j’entreprends de filer cette ordure, bien décidée à savoir pourquoi il se trouve dehors. Il finit par pénétrer dans un immeuble du centre ville.
Je repère son appartement et lui laisse dix minutes d’avance, puis je rentre à mon tour. Je trouve un local technique ou je me débarrasse rapidement de mes vêtements et me transforme en pigeon. Puis par une fenêtre ouverte, je m’envole à l’extérieur et viens me poser juste en face de son appartement. J’ai du pot, sa fenêtre est ouverte. Un coup d’aile et je suis perchée sur le rebord. Il est là. Mais… que fait-il ?
Je suis interloquée… Le type est à poil. Il se masturbe frénétiquement d’une main, et de l’autre se fouette furieusement avec une ceinture ??? Et si j’en juge par l’état de son dos et l’aspect de ses cicatrices, il ne fait pas dans le détail et il le fait souvent ! Pour un peu, j’aurai mal pour lui. Il vient de jouir, laisse échapper une ou deux gouttes de sperme. Et en plus il est à sec... Eh bien, çà ne va pas mieux chez lui.
Quelque chose ne colle pas. Je suis perplexe. Il vient de tomber à genoux. Et il sanglote… Je l’entend murmurer quelque chose comme « pitié, pitié, j’en peux plus... ». Je le vois tendre un bras tremblant vers une table, prendre un couteau de cuisine. Éberluée, je le vois prendre sa queue et ses couilles d’une main, les étirer et positionner le couteau de l’autre main à la base de la verge ? Il tremble de tout son corps et je l’entend murmurer « mon Dieu, donnez-moi la force, par pitié ». mais il laisse soudain tomber le couteau et il fond en larmes...
J’hésite. Il me serait facile de me connecter sur son esprit, savoir ce qui se passe dans ce cerveau dérangé, mais le procédé me répugne. C’est une sorte de viol de conscience, et chez les immortels, on ne badine pas avec les règles.  Kostia m’a même rappelé à l’ordre une paire de fois parce que j’avais tendance à abuser de mon talent. Et il est prudent de ne pas le contrarier, il a vite fait de redevenir Zeus si nécessaire.
Je décide d’intervenir. Je n’ai pas réfléchi, j’y vais à l’instinct. Silencieusement, je me pose à coté de lui. Il regarde surpris ce pigeon si bizarrement familier, mais sa mine étonnée se mue en terreur lorsque en quelques secondes je prend mon aspect de démon satanique !
— Tu ne respecte pas notre accord ! Dis-je d’une voix menaçante.
Si un jour, j’ai failli provoquer une crise cardiaque chez quelqu’un, c’est bien ce jour là ! Il n’arrive pas à se mettre debout, rampe précipitamment dans un coin de la pièce en hurlant « non, non, non ! » en proie à une terreur sans nom. C’est alors que je remarque un de ses genoux tordu, comme si une fracture s’était mal ressoudée.
— Non ! Attendez ! Ne m’entraînez pas avec vous ! Je… j’ai respecté notre accord ! J’ai fait tout ce que vous m’aviez demandé! Ce n’est pas ma faute ! Je… j’ai été libéré ! Je ne voulais pas, mais il m’ont presque jeté dehors, c’est la vérité ! Je vous le jure, je vous le jure ! Ce n’est pas ma faute, pas ma faute, pas ma faute…— Libéré ? Pourquoi ? Dis-je l’air narquois. Raconte-moi. Je peux bien t’accorder encore quelques minutes de vie. Qu’est-ce que c’est auprès d’une éternité en enfer… Et puis arrête de te pisser dessus, c’est lassant à la fin !
En fait, je me rend compte que je suis dans la merde… J’ai foncé bêtement, et maintenant je ne sais plus ce que je vais faire. Lui manipuler l’esprit pour lui faire oublier ce moment ? Kostia ne va pas aimer çà… Il s’est assis, et entre deux sanglots, me fait son récit.
— J’ai été me dénoncer à la gendarmerie, comme vous me l’aviez ordonné… J’ai été incarcéré. J’ai tout dit, tout avoué, tout ce que j’ai fait à ces gosses, tous… J’ai été jugé. J’ai refusé que mon avocat plaide les circonstances atténuantes. J’ai été condamné au maximum, vingt ans… On m’a transféré à la prison de (censuré) pour y effectuer ma peine, mais…— Continue…— Les prisonniers ne sont pas tendres avec les pédophiles vous savez ? J’ai été battu, humilié, j’ai été violé… souvent. On m’a pissé dessus, et même… J’ai rien dit, j’ai tout accepté… Je pensais aux gosses que j’avais détruit, je me disais que tout ce qui m’arrivait était mérité, que ce n’était que justice… Et puis un jour, je me suis fait démolir par un type plus violent que les autres. J’avais plusieurs fractures, mon genou entre autre, plusieurs cotes… Alors les juges ont décidé ma remise en liberté sous contrôle judiciaire, pour éviter qu’il m’arrive encore pire. Je ne voulais pas, je vous le jure ! Ils m’ont presque traîné dehors ! Ce n’est pas ma faute, pitié !
Malgré moi, j’ai sondé son esprit. Il ne m’a pas menti, tout ce qu’il me dit est vrai.
— Que voulais-tu faire avec ce couteau ?— Je… j’ai voulu m’amputer ! Vous ne pouvez pas comprendre , je suis un malade ! Quoi que je fasse, j’ai toujours ces pulsions qui me font penser à des gosses. J’ai tout essayé, me vider jusqu’à épuisement, me fouetter jusqu’à l’évanouissement. La castration chimique n’a pas marché sur moi. Alors… j’ai pensé à… çà. C’est tout ce que j’ai trouvé pour ne plus être en mesure de faire du mal à des gosses. Mais… je n’ai pas pu, je n’ai pas eu assez de courage… Mais vous ? Vous pourriez le faire ? S’il vous plaît, par pitié !— Moi ? Dis-je décontenancée. Tu veux que je te tranche tes organes génitaux ? C’est bien çà ?— Oui… s’il vous plaît. Moi je n’y arrive pas. J’ai trop peur. Ma vie est un enfer… Je crois que je préférerai encore le votre.
Je me sens désemparée. Je ne m’attendais pas à çà. Alors je me connecte sur son esprit, prend la mesure de la violence de ses pulsions. Pour la première fois, il me fait pitié… Je sais ce que j’ai à faire.
— Il ne peut y avoir de retour en arrière. Tu en es bien conscient ? Tu dis à jamais adieu à tes attributs masculins.— Oui… Est-ce que… je vais avoir très mal ?— Tu n’as pas idée. Ferme les yeux ! Et prie…
J’ai refermé ma main sur son service trois-pièces. L’homme tremble de tout son corps, les yeux fermés. Et je me mets à l’œuvre… Je passe en revue tous ses organes produisant la testostérone. Un ordre mental de ma part et cette production hormonale tombe à presque rien. Ses testicules meurent entre mes mains, se racornissent, disparaissent… Sa queue s’efface. Je la réduit à un simple petit bouton.
Il est à présent asexué… Un pubis féminin, sans la moindre fente. Il ne représente plus aucun danger, ni pour lui, ni pour les autres. J’ai relâché mon étreinte. J’attends. Lentement, il ouvre les yeux. Il me regarde incrédule. J’ai abandonné mon aspect démoniaque. Je me suis muée en nymphe céleste comme sur Eden, diaphane, avec ces longues ailes si caractéristiques, tout le contraire du démon qui le menaçait il y a une minute. Je souris. Alors il regarde son bas-ventre. D’une main tremblante, il effleure son pubis, fait connaissance avec sa nouvelle anatomie… Puis son regard se fait lointain, comme s’il sortait d’un mauvais rêve.
— Je ne ressens plus rien, murmure t-il. Je… je me sens soudain comme en paix. Oh mon Dieu, quelle sensation !
Il se met à genoux devant moi, la tète basse. Putain, je ne me suis jamais sentie aussi mal à l’aise.
— Merci ! Me dit-il. Oh oui, merci, merci, merci ! Je me sens… délivré. Quel soulagement ! Je vais enfin pouvoir vivre ! Mais qui êtes vous ? Vous êtes… un ange ?— Tu ne ressentiras plus jamais le moindre désir, lui dis-je. Fais en sorte que le reste de ta vie soit consacré à faire le bien, et tu n’entendras plus jamais parler de moi. Adieu.
Je me transforme en colombe, et en quelques coups d’aile, je m’envole par la fenêtre. Je me dirige vers le local technique pour me rhabiller lorsque soudain, j’entends une voix dans ma tète.
« Christine ! »
Kostia… Que me veut-il ?
« Je vous écoute Monsieur ? »« Oublie le Monsieur. Je suis Zeus ! Ce que tu as fait à cet homme est inqualifiable ! Tu n’avais pas le droit de changer ainsi sa vie ! C’est interdit par notre code !»« Mais… Je ne comprend pas ? J’ai simplement agi à sa demande, pour l’aider ? »«  Ce n’est pas à toi a décider de la vie des uns et des autres. C’était son destin, c’était à lui de le vivre et de l’affronter. Nous ne sommes pas là pour çà, mais pour guider les hommes et réparer leurs bêtises ! Tu m’as profondément déçu. »« Mais en agissant ainsi, j’ai peut-être évité d’autres drames ? »«  Tu n’en sais rien. Et puis en voilà assez. Tu as mérité une petite punition... »
Un éclair me frappe, éblouissant, tonitruant. Zeus m’a frappé de sa foudre ! Dans la seconde, je redeviens humaine… à trente mètres du sol ! Immédiatement, je tombe en chute libre et à mon grand effroi, je ne peux me métamorphoser à nouveau. Oh meeeerde ! Et je tombe en hurlant !

— Qu’est-ce qui t’arrive ???
Je m’assoie dans le lit, haletante. Je suis en nage. J’ai du mal à retrouver ma respiration. Oh putain, tu parles d’un rêve !!!  Alors tout me revient. Je suis à Mikro Kea, août 2016. Il fait nuit. A mes cotés, Antinea, s’est redressée et me caresse gentiment d’un air perplexe.
— Oh Antinea, quel cauchemar. J’en reviens pas, tout avait l’air si vrai…— Un cauchemar ? Raconte-moi ?
Je lui raconte par le menu tout ce que j’ai rêvé. Progressivement je me calme, aidée par les câlins de ma chérie. Mais je suis stupéfaite, TOUS les détails de mon rêve sont tellement présents, tellement forts ? Antinea m’écoute sans rien dire jusqu’à la fin de mon récit.
— Je vois… En fait ne t’inquiète pas, ce n’est pas un rêve. C’est probablement un morceau de l’avenir que tu as vu.— L’avenir ???— Oui. C’est une faculté rare qui se manifeste encore plus rarement chez les immortels à partir du troisième cercle. Apparemment, c’est ta première fois. Tu en auras d’autre. J’en ai eu de temps en temps...— On peut voir l’avenir ? Putain, il ne manquait plus que çà !— Rassure-toi. Ces visions sont très rares. Et on ne peut contrôler cette faculté.— Alors… c’est ce qui va se passer dans trois ans ?— Difficile à voir. Toujours en mouvement est l’avenir, dit-elle sentencieusement…
J’éclate de rire nerveusement.
— Yoda, sort de ce corps !— L’avenir n’est pas écrit. Il fluctue en permanence. Dans trois ans, il te suffit de ne pas aller au festival d’Avignon, et ce que tu as rêvé ne se produira pas. C’est aussi simple que çà. Tu ferais mieux de te recoucher, même les dieux ont besoin de sommeil…. Et de rêver !— Je vais boire un verre d’eau. Je reviens.
Le verre à la main, je m’accoude un moment contre la barrière de la terrasse. Antinea s’est déjà rendormie.  Je me suis calmée. Mais je pense à cet éclair qui m’a frappé. Je joue machinalement avec mes doigts, lorsque je remarque soudain de petites étincelles jaillissant du bout de mes phalanges…
— Oh putain… Non, pas çà !
FIN de l’épisode
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