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Chroniques immortelles

Chapitre 24

Les filles perdues - 4e partie

Erotique
Le SIA est efficace ! Dans la nuit, ils créent de toute pièces une existence virtuelle au personnage que je vais jouer, d’une part dans les banques de données de l’administration, d’autre part en éditant les documents « papiers » que je vais emporter avec moi. De mon coté, avec l’aide de Philippe, je m’imprègne de cette nouvelle identité. Si je vais par simplicité continuer de m’appeler Christine, mon histoire sera totalement différente de celle que j’ai vécu jusqu’à présent.
Je suis censée être la fille unique d’une famille désintégrée, abandonnée très tôt par le père, avec une mère suicidaire placée en institution. J’ai enchaîné familles d’accueil sur familles d’accueil, fugues après fugues, avant de rejoindre un groupe de marginaux ou je suis devenue accro à l’héroïne en me livrant à la prostitution pour me payer mes doses régulières. Le SIA a soigné mon personnage ! Après avoir frôlé la mort par overdose, j’ai été prise en charge par les services sociaux et j’ai suivi une cure de désintoxication dans un hôpital de Nice d’où je viens tout juste de sortir. En résumé, je suis une épave…
Tard dans la nuit alors que le jour s’annonce, je reprend pour la première fois depuis des jours mon aspect féminin. Quel bonheur ! D’accord, j’aime beaucoup mon avatar masculin, mais je préfère sans le moindre doute être une femme. J’adore me voir belle comme un cœur dans le miroir, mes longs cheveux blonds et soyeux, mon quatre vingt quinze « C+ » fièrement dressé, mes hanches larges, mes jambes longues et fines,  l’extrême sensibilité de tout mon corps, le pied !
— Excuse moi Cyri… euh je veux dire Christine, me lance alors Philippe, mais çà ne va pas du tout…— Hein ? Quoi ? Comment çà ?— Tu es très belle, c’est un fait. Mais c’est justement çà qui ne va pas. Telle que tu es, tu semble revenir de six mois de vacances sportives aux Seychelles alors que tu es censée sortir d’un enfer sur Terre et de plusieurs semaines de cures dans un hôpital…— Ah merde…
Alors je suis ses conseils. Et au bout d’une demie-heure de modification et de corrections, je suis morose… Très morose ! Adieu la superbe blonde bronzée et athlétique qui faisait craquer tous les hommes sur son passage ! Tout d’abord, il m’a fait perdre une bonne dizaine de kilos ! Je n’en pèse guère plus qu’une quarantaine et un chouïa. Mes joues se sont creusées, mes traits sont tirés, j’ai des valoches sous les yeux, le teint pale… Aux creux de mes bras, on devine la trace des injections d’héro. Des marques de brûlures de cigarette se voient sur mon torse, et mon dos a des restes de cicatrices laissées par des coups de fouets.
Ma fière poitrine a perdu une taille et mes seins se sont affaissés. Seul avantage, je n’ai plus besoin de soutien-gorge. Je n’ai plus le ventre plat mais creux, et mes cotes se dessinent bien sur mon torse. La musculature de tenniswoman qui logeait dans mes bras et mes cuisses est désormais aux abonnés absent. J’ai forcé la pousse d’une toison pubienne et de poils sous les bras. Quant à ma longue chevelure blonde et soyeuse que j’aimais tellement, elle est remplacée par du crin filasse du genre qui n’a guère connu de coups de brosse depuis longtemps… Un désastre !
— Tu es parfaite, me dit Philippe.— Eh ben ! T’es pas difficile !— Non, sérieux. A présent, tu ressemble vraiment à une junkie au bout du rouleau. Personne ne peut douter que tu reviens de l’enfer. Ah, ta garde-robe ; on t’a préparé un sac de voyage avec toutes tes affaires.— Oh non…
 Exit mes petites robes sexy, mes strings et mes talons haut ! Je touche le fond… Dans un sac de voyage qui a du en faire beaucoup (des voyages), quelques tee-shirts et sweats fatigués, deux ou trois jeans élimés, une nuisette sans doute héritée de l’hôpital et quelques culottes de grand-mère. Une paire de tennis fatigué et une veste en jean décolorée complètent le tableau.
Dans une des poches du sac, Philippe glisse une chemise cartonnée contenant les documents de ma nouvelle existence : carte d’identité, dossier médical complet avec carte vitale, adresse de l’institution ou est censée se trouver ma « mère » (où une femme du SIA va jouer son rôle tout le temps que durera notre affaire, au cas où…), et quelques autres bricoles...
— OK Christine, tu es prête, on peut y aller. Ça va ?
— Oui… Mais j’espère que Antinea ne me verra jamais comme çà !

Le centre d’accueil est en fait une très grande maison à un étage avec un vaste jardin, cernée par de hauts murs qui permettent un maximum de discrétion. Ou de rétention, je n’en sais encore rien. Roland N… le directeur des affaires sociales m’a accompagné.
— Christelle, voici Christine Gautier. Christine, je te présente Christelle D… la propriétaire des lieux qui gère le centre— Bonjour madame, dis-je prudemment.
Je dois faire preuve de prudence, mais aussi de retenue pour cadrer avec le personnage que je dois jouer. Me revoici donc une fois de plus en face de la tueuse… à l’esprit toujours aussi hermétique. Et zut. Mais cette dernière me sourit largement.
— Tu oublies le « madame » Christine, et si tu veux bien on se tutoie, d’accord ? Et tu m’appelles simplement Christelle, ou Chris si tu veux, comme le font les autres filles.— Euh oui, d’accord… Chris.
Roland N… nous a laissé et Chris m’invite à la suivre. Jolie maison… Le jardin est très fleuri, tamaris, lauriers, mimosas, plumbagos... Derrière la maison, je devine une piscine. Roland N… a dit qu’elle était propriétaire ? Eh bien, son commerce rapporte bien ! Et même plus que je ne le pense, en tombant en arrêt devant une voiture garée discrètement d’un autre coté.
— Mais… c’est une Ferrari ??? Elle est à v… euh, à toi ?— C’est une 458. Mes affaires marchent bien mais pas à ce point, répond-elle avec un petit rire. Elle appartient à un ami étranger et il m’en laisse la jouissance quand il est en voyage. De plus il vient de s’offrir une 488, alors... Tu aime les voitures ?— Ni plus ni moins… J’avais une voiture il y a quelques mois, mais je l’ai vendue pour… parce que j’avais besoin d’argent.— Je vois… Viens, je te fais visiter.
Tout en la suivant, je m’adresse mentalement à Philippe et lui transmet l’immatriculation. La réponse ne tarde guère. « La voiture appartient au prince Hassan W... ». Tiens donc !
Le salon est immense, et occupe pratiquement tout le rez-de-chaussée de la maison. Plusieurs canapés, de grandes baies vitrées, grande table… Une large ouverture donne sur la cuisine, un escalier conduit à l’étage. Dans une vitrine, des photos, une bonne vingtaine. Des filles de toutes origines, blondes, brunes, rousses, black, orientales, asiatiques...
— Ce sont les filles que j’ai hébergées, me dit-elle. Je suis restée en contact avec chacune d’elles.— Tu sais, je n’ai pas l’intention de m’incruster, dis-je. Je te remercie de ton accueil, mais dés que je me serai rétablie a tous les niveaux, je me trouverai une location dans les environs. Monsieur N… m’a trouvé un mi-temps à l’hyper à coté d’ici. Je dois y travailler le mardi, mercredi et vendredi pour mettre les produits en rayon.
Cet emploi est réel. Il m’est indispensable pour ma couverture et fait partie de la procédure normale des affaires sociales. Elle me prend les mains et me regarde dans le yeux.
— Tu es ici chez toi ma chérie. Tu peux rester tant que tu veux. Tu veux partir, tu pars. Tu veux rester, tu restes. Tu es totalement libre. Personne ne te dira ce que tu dois faire ou ne pas faire. La seule chose que je te demande, c’est pas de drogue… et participer activement à la vie de notre petite communauté, conclut-elle en riant.— Plutôt crever que replonger !
Je suis troublée. Je ressens une intense chaleur humaine de sa part. J’ai beau faire, je n’arrive pas à me convaincre que c’est cette même personne qui… Je regarde à nouveau les photos.
— Mais au fait… il y a d’autres filles ? Monsieur N… m’avait dit que ?…— Oui, mais pour l’instant, elles vaquent à leurs activité quotidiennes. Elles vont rentrer au fur et à mesure dans la soirée. Viens ! Je te fais voir l’étage.
Plusieurs grandes chambres occupent l’étage. Elles sont meublées simplement mais avec goût et confort. Une autre pièce est équipée en salle de musculation, pleine d’instruments de torture. Enfin une dernière pièce se révèle être une salle de bain. Et là, j’ouvre de grands yeux. Elle est immense ! C’est carrément une douche communautaire à l’italienne avec une demi douzaine de pommes de douche derrière deux parois en verre disposées en quinconce. Une large baie vitrée en verre dépoli laisse généreusement entrer la lumière. Une série de lavabos occupe un coté de la salle, une longue table de maquillage avec plusieurs sièges et un long miroir occupe l’autre coté. Un placard à coté de la porte d’entrée contient du linge de toilette et des sorties de bain.
— Ça te plaît ?— Oh c’est énorme ! Et très beau. Mais pourquoi une telle taille ?— Oh, çà date de quand j’ai accepté de transformer la maison en centre d’accueil. La salle de bains originale était minuscule, donc, bonjour les embouteillages ! Alors j’ai fait casser le mur avec la chambre voisine et en ai fait une salle de bains communautaire. On a chacune notre petit placard sous les tables de toilette. On va t’en réserver un. L’inconvénient possible, c’est qu’on est souvent amenée à prendre nos douches ensemble. J’espère que çà ne te dérange pas ?— Non. Pas du tout.
Elle me jette un regard de la tète aux pieds.
— Je m’apprêtais à prendre une douche, reprend-elle. Et entre nous, tu en aurais besoin aussi. Avec ces fringues et ta tète, tu fais peine à voir.— Oui merci, j’aimerai bien. A coté de ce que j’ai connu depuis plusieurs mois, cette pièce ressemble au paradis.— Tu veux que je te laisse seule ?— Non, non, on peut prendre notre douche en même temps, çà ne me dérange pas du tout.
En plus c’est vrai, je meurs d’envie d’étrenner cette salle de bains. Et après une nuit blanche, j’en ai encore plus besoin. Je ne me supporte plus tel quelle ! Je cocotte… J’ai besoin de me rendre à nouveau présentable. Je me déshabille rapidement, tout en y mettant une pointe de lassitude. Je suis censée être au bout du rouleau, faut pas l’oublier. Christelle s’est également dévêtue, dépose ses vêtements dans une grande panière.
— C’est pour la lessive. On a un énorme lave-linge industriel au sous-sol. Mets-y les tiennes, quoique entre nous, à ta place je les mettrai à la poubelle. Je te donnerai d’autres fringues. La penderie est pleine de tenues. Tu peux y prendre ce que tu veux.
Je la regarde et je suis admirative. On est à peu prés de la même taille. Elle a un corps sans défaut. J’avais bien estimé sa musculature : marquée sans exagération, des muscles tout en longueur, hyper-toniques. Elle doit avoir une force étonnante pour une femme. Sa poitrine également attire mon regard. Elle est ferme, très bien formée, un bon « C » elle aussi. Waw, elle est séduisante… Et merde, voilà que je mouille ! Reprend toi Christine… Mais instinctivement, mon regard se porte sur son bas ventre, et… je vois des traces gluantes glisser lentement en haut de ses cuisses.
— Mais ? Euh… Tu viens de baiser ? Oh pardon ! Je suis indiscrète, çà m’a échappé… Excuse moi.— No problem, me répond-elle en souriant. Quand vous êtes arrivés, je venais de prendre congé d’un client qui a un peu tardé. Et il m’a mis le paquet je dois dire !— Un client… Tu veux dire que tu ?…— Ne t’inquiète pas ma chérie. Je suis une professionnelle. Ça ne concerne que moi et personne d’autre. Les filles qui passent chez moi ne font rien de tel. Mais… malgré les subventions de la mairie, j’ai besoin d’une autre source de revenus pour équilibrer le budget. Ceci dit, mes revenus sont très confortables. On ne manque de rien et… entre nous, j’adore ce métier ! Viens !
Elle m’entraîne sous la douche. Et je vois soudain son regard s’attarder sur mon dos et mes avant-bras…
— Roland N… m’a résumé ton histoire, me dit-elle. Mais… çà ? C’est arrivé comment ?
Je suis au bout du rouleau, je suis au bout du rouleau, je suis au bout du rouleau... Je ne suis pas censée résister à des questions indiscrètes. Je hausse les épaules avec lassitude.
— J’avais besoin de fric pour mes doses… J’avais vendu ma voiture, mais j’étais à sec. Un type m’a proposé une séance sado-maso. Il me promettait une belle somme. J’ai accepté. Je me suis retrouvée dans une salle de torture. Plusieurs mecs. Ils m’ont violée, brûlée, fouettée, attachée, réduite à l’état d’esclave sexuelle… J’en ai vomi. Quand je suis rentrée au squat, j’étais démolie, horrifiée de ce que j’étais devenue. Alors j’ai pris une forte dose…
J’ai ouvert l’eau et plonge sous le jet.
— Quand je me suis réveillée dans une chambre d’hôpital, j’étais désespérée d’être toujours en vie. J’avais passé plusieurs jours dans le coma. Mais les toubibs avaient commencé à mon insu de me désintoxiquer. Ils m’ont proposé de suivre une cure. Les affaires sociales s’en sont mêlées. J’ai tout accepté. N’importe quoi plutôt que de retomber dans cet enfer, plutôt mourir.
J’ai du être convaincante. En tout cas, Christelle me sourit, me caresse gentiment la joue.
— On va te reconstruire ma chérie. Tu peux compter sur moi. Et sur les filles aussi. Tu verras, elles sont cool. Et puis elles ont des histoires presque aussi compliquées que toi.
Je me savonne lentement. A tous les niveaux je profite de l’instant. Et puis merde pourquoi le nier, je suis en train de tomber sous le charme de Chris. Roland N… avait raison, elle a du charisme. Malgré moi, j’ai envie de lui faire confiance. Et puis elle est vraiment belle et j’ai bien du mal à contrôler mes instincts. Et je n’arrive pas à me savonner le dos !
— Tu veux que je te donne un coup de main ?— Euh… oui, merci.
Le gant de toilette vient au contact de mon épaule. Avec une certaine lenteur, elle le passe sur mon dos, sans brutalité, avec douceur. Je refrène un frisson. Punaise, elle a des doigts de fée ! Ce n’est pas de la toilette, c’est des caresses… Je ne peux m’empêcher de frémir lorsque le gant frôle la raie de mes fesses. Putain ! J’ai envie de baiser ! Mais non ! Je dois résister… Et flûte… Je me retourne. Elle me regarde en souriant.
— Merci, dis-je troublée.— A toi, me dit-elle en me tendant le gant.
Je m’exécute. Je lui savonne le dos avec tout le détachement dont je suis capable. Je dois me faire violence pour ne pas me coller à elle et commencer à la caresser. J’ai envie d’elle ! Mon trouble doit lui paraître évident, mais elle ne fait aucun commentaire et ne manifeste aucun trouble. Et pourtant, je suis persuadée qu’elle a ressenti les mêmes choses que moi. Putain, j’ai failli craquer, l’embrasser à pleine bouche ! J’ai eu envie de boire à sa fontaine et je suis sure qu’elle a éprouvé la même envie. Elle aurait pu le faire tellement facilement. Mais pourtant elle ne l’a pas fait. Et moi, je dois jouer mon rôle...
Quelques minutes plus tard, je suis assise sur un des fauteuils devant le grand miroir. Nous avons revêtu une sortie de bain. Elle me brosse les cheveux avec douceur. Elle prend son temps. Si j’osais, je dirai quelle est en train de me materner. Et puis quelque chose me traverse l’esprit.
— Excuse moi Chris, je pense à un truc. Tu es une… euh…— Professionnelle.— Oui, excuse moi. Ton client de ce matin… tu as baisé sans capote ?— Oui, toujours.— Mais tu n’as pas peur de tomber enceinte ou d’attraper une saloperie, le sida par exemple ?— Je suis stérile. Quant au sida, je l’ai choppé.— Hein ?— Oui, mais je ne l’ai plus… Quant a ma stérilité, c’est juste que je ne suis jamais tombée enceinte. Je dois avoir un défaut. Je n’ai jamais cherché à savoir ce qui cloche. Et puis çà m’arrangeait, je n’ai jamais voulu avoir d’enfant...
Elle s’assoie sur la table, s’amuse de mon air stupide.
— J’ai beaucoup de chance, reprend-elle. J’ai éliminé naturellement le virus. Le toubib qui m’a suivi à l’époque n’en revenait pas. D’après lui, je fais partie de cette minorité de gens qui sont naturellement résistants au virus. Je me fais suivre régulièrement et jamais on n’a retrouvé la moindre trace dans mon sang. D’ailleurs, quand j’y pense, j’ai une santé de fer. Je ne me rappelle même plus la dernière fois ou j‘ai été malade…— Tu es bénie des dieux…— C’est possible, répond-elle en riant.
Elle devient sérieuse. Son visage affiche une certaine perplexité.
— Tu dois l’être aussi pour avoir survécu à une overdose, me dit-elle. Tu mérites bien mieux que cela et je vais t’y aider. Mais j’éprouve une étrange impression avec toi. Je suis certaine de ne t’avoir jamais vue, et pourtant, j’ai l’impression de t’avoir déjà rencontrée ? Va comprendre…
Je la regarde avec étonnement. Tu parles qu’on s’est déjà rencontrées ! Seulement pour elle, à ce moment là j’étais Cyrille, inspecteur stagiaire en école de police ! Comment est-ce possible ? Serait-elle capable de ressentir mon énergie à son insu ? Ce contrôle mental dont elle fait preuve aurait-il d’autres avantages ?
C’est alors que le bruit d’une voiture se fait entendre à l’extérieur.
— Ah. Ça c’est les filles qui commencent à rentrer. Viens, je vais te les présenter.
Épisode à suivre...
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