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Chroniques immortelles

Chapitre 25

Les filles perdues - 5e partie : Odile

Divers
NDLA : Amis lecteurs, je tenais à donner à cet épisode un coté très noir, parce que toutes les histoires de sexe ne sont pas forcément jouissives. Je souhaite profiter de ce chapitre pour rendre respectueusement hommage à toutes les femmes victimes de violences sexuelles.Irina
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C’est une petite voiture qui vient de se ranger à coté de la Ferrari. J’en vois descendre Nicole et une jeune femme blonde. Je ne sais pas qui c’est. Afin de m’aider à jouer mon rôle, Philippe m’a conseillé de tout ignorer du nombre et de l’identité des pensionnaires du centre. J’ignore tout, sauf de Nicole et de Christelle, donc je ne peux faire qu’un minimum de gaffes, c’est aussi simple que çà.
L’adolescente est entrée en courant dans la maison. Elle trimbale une paire de patins à glace sur l’épaule. La jeune femme rentre plus posément, me voit et me dévisage avec curiosité.
— Maman, maman, j’ai passé tous mes sauts aujourd’hui ! Tous, sans tomber ! Marina dit que je vais bientôt pouvoir disputer les championnats de France, tu te rends compte ? Oh ? Bonjour, me fait-elle. Vous êtes qui ?— Je vous présente Christine, répond Christelle, notre nouvelle « fille perdue ». Je vous ai dit hier soir que nous aurions une nouvelle pensionnaire. Christine, voici Nicole ma fille adoptive, et Odile B… une de mes filles.
Nicole me claque deux bises comme si on se connaissait depuis des lustres. Odile en fait autant, avec plus de retenue.
— Bonjour Christine, me dit cette dernière timidement. Ravie de faire ta connaissance.
J’éprouve une sensation bizarre. Je me refuse à plonger dans son esprit, mais j’ai ressenti une profonde détresse, comme si cette fille était détruite de l’intérieur. Je me rappelle que Christelle m’a dit que « ses filles » avaient des histoires compliquées. Quelle peut être la sienne ? Mais déjà Christelle reprend la parole.
— Si çà ne te gène pas Christine, pour ce soir tu vas partager la chambre d’Odile. Il y a deux lits. Ton arrivée a été subite, on n’a pas eu le temps de te préparer une chambre. Demain, je t’emmène au magasin d’ameublement à coté pour te choisir un mobilier qu’on installera dans une des autres pièces. Ça te va ?— Chris, je… je ne veux pas m’incruster, ni gêner, un simple matelas fera l’affaire. J’en ai vu d’autres.— Ça ne me dérange pas du tout, intervient Odile avec un gentil sourire. Je l’ai proposé à Chris. Ça me fait plaisir…
Elle a parlé avec une étonnante douceur. Je la regarde mieux. Cette fille est magnifique. C’est une vraie beauté. Un visage fin, des cheveux blonds mi-longs presque blancs, des yeux en amande d’un bleu profond… Mais ces yeux affichent aussi une profonde tristesse. Je vois ses traits tirés. Elle manque de sommeil, elle est épuisée. Et puis autre chose… Christelle semble l’avoir remarqué elle aussi. Elle s’approche d’Odile.
— Ça ne va pas ma chérie ?

Odile éclate en sanglots… Elle se blottit dans les bras de Christelle. Au milieu de ses larmes, je distingue quelques mots. Elle a loupé ses contrôles… Des cours ? Elle suit des études ?
— Ce n’est rien ma chérie, reprend Christelle. On n’est qu’au début de l’année, et le doyen a bien confirmé que cette année ne sera pas décomptée si tu échoues à la fin. Il ne t’en sera pas tenu compte.— Je suis si fatiguée Chris, tellement fatiguée… Je ne dors pas, je n’arrive pas à me concentrer sur mes cours... Elle est partie vers sa chambre. Christelle rencontre mon regard interrogateur.
— Odile est élève infirmière, me dit-elle, en deuxième année. Elle a fait une première année brillante, mais lors d’une soirée pour fêter la fin des cours au mois de juin, elle a subi un viol collectif… Ça l’a détruite. Elle a eu beaucoup de courage pour retourner suivre ses cours cette année, mais comme tu vois, çà ne se passe pas très bien.— Oh mon Dieu, la pauvre, quelle horreur… Qu’est-ce que je dois faire ?— Rien. Soit naturelle avec elle, mais ne cherche pas à en savoir plus, sauf si c’est elle qui en parle, d’accord ?
Un nouveau bruit de moteur. Une moto. Je ne connais rien aux motos. Je lis juste un truc du genre « phaser » ou « déphasé », j’ai pas eu le temps de voir. Et un nombre : 1000. Qui est ce type bardé de cuir de la tète aux pieds ? Ah non… Le casque enlevé révèle une autre jeune fille, brune, aux mouvements décidés. A peine entrée, sans remarquer ma présence, elle se presse contre Christelle et le deux filles se roulent une énorme pelle, me laissant interloquée ! Et puis elle me remarque.
— Oh ? Bonsoir. Danielle. Enchantée. C’est toi Christine ?— Euh oui, bonsoir, dis-je stupidement.— Pardon, je t’avais pas vue. On t’a choquée ?— Non, juste surprise, je ne m‘attendais pas à…— Bah, tu vas t’y faire. Je me dessape et je file à la douche. A tout de suite les filles !
Christelle se met à rire devant mon air ahuri.
— Danielle et moi nous sommes… ensemble, si tu vois ce que je veux dire.— Tu veux dire… que vous êtes euh, lesbiennes ?— On pourrait dire çà. En fait moi je suis bisexuelle. c’est mieux pour mon « travail ». Danielle par contre est lesbienne exclusive. Mais ne t’y trompes pas. Au départ, c’était une de mes filles comme les autres. Elle a une histoire assez dure elle aussi. Mais avec le temps, on a tissé un lien… spécial.— Hello !
Cette fois, c’est une jeune femme blonde qui vient d’entrer. Elle claque la bise à Christelle, en fait autant avec moi. Au même moment, Danielle sort d’une des chambres vêtue d’un peignoir de bain. — Hello Dany !— Oh merde… Ingrid, tu pues le mec ! Dépêche-toi de prendre ta douche !— C’est normal, je me suis fait trois mecs aujourd’hui. Il y en a un c’était un vrai con. Mais alors quel baiseur ! Une bite de vingt cinq centimètres, tu te rends compte ?— Tu m’écœures...— J’arrive ma poule. A tout à l’heure Christine, c’est bien çà pas vrai ? Moi c’est Ingrid. A tout de suite !
Les deux jeunes femmes disparaissent dans la douche en rigolant. Etonnée, j’interroge Christelle du regard. Elle a du mal a contenir son hilarité.
— Elle s’appelle Ingrid H… Je sais pas quoi faire d’elle. Elle est atteinte d’une forme de sexualité compulsive. Mais elle est très gentille et essentiellement branchée « mecs ». Elle a épuisé tous les centres d’accueil par lesquels elle est passée. Alors elle a atterri chez moi. Il lui faut sa ration de mecs tous les jours sinon, elle déprime. Mais elle le vit très bien. Et elle adore provoquer Danny qui le lui rend bien. Elles se bouffent le nez en permanence mais elles s’adorent. Ne tiens pas compte de leurs chamailleries : c’est de la frime.
Des histoires compliquées… Nous sommes donc six dans cette maison : Une tueuse psychopathe, une adolescente à l’identité inconnue, une droguée du sexe, une femme brisée, et en ce qui me concerne une junkie tout juste au début de sa reconstruction. Quant à Danielle, j’ignore tout de son histoire et j’angoisse de ce que je pourrai en apprendre. Une pension pour épaves me dis-je…
Il se fait tard. Nous avons pris notre repas en commun. Ça rigole, çà plaisante, çà se vanne, ou çà sourit discrètement dans le cas d’Odile. Puis c’est soirée téloche, sauf pour la jeune Nicole partie dans sa chambre pour réviser ses cours, et pour Odile qui s’est isolée dans un coin du salon pour la même raison. Je la regarde discrètement. Son regard part souvent dans le vide. Elle n‘arrive pas à se concentrer. Elle est épuisée, çà se voit.
— Je vais me coucher, dit-elle. Bonne nuit les filles.— Essaie de dormir, répond Christelle. Tu es sure que tu ne veux pas prendre un somnifère ?— Non merci Chris, je ne veux pas commencer avec ces trucs.— Je peux t’accompagner ? Dis-je. Je suis un peu fatiguée aussi.— Bien sur...
Je veux en savoir plus sur Odile. Je sens quelque part que je peux faire quelque chose. Mais je dois d’abord savoir. La chambre est vaste. Elle a un grand lit dans un coin. Je vais dormir dans un plus petit de l’autre coté. On se fait une bise.
— Bonne nuit Odile. Fais de beaux rêves.
La gaffe. Son visage s’attriste.
— J’aimerai bien, mais je dors mal. Je fais souvent des cauchemars. J’espère ne pas te réveiller.— Oh… excuse moi.— Ce n’est rien. Bonne nuit Christine.
Le silence s’est installé dans la maison. Toutes les filles sont couchées. Christelle et Danielle partagent la même chambre. Elles ont passé leur temps à se faire des mamours sur le canapé en regardant le film. Nicole et Odile ont chacune la leur. Je réfléchis. Mon intégration s’est bien passée. Mais je ne me sens pas très avancée, et malgré moi, je me demande si c’était une bonne idée… Autant essayer de dormir.
Odile est agitée. Elle remue beaucoup. Ais-je rêvé ? Je l’entend gémir dans son sommeil, je l’entend dire « non, non... ». Elle s’agite convulsivement. Soudain elle pousse un cri, se redresse dans son lit, s’assoit, haletante, en proie à ce qui ressemble a de la panique.
J’ai allumé une lampe de chevet. Elle reste assise. Elle tremble, elle est au bord des larmes. Je ne fais qu’un bond jusqu’à son lit.
— Odile ! qu’est-ce qu’il y a ? Que se passe t-il ?
Elle se jette dans mes bras, éclate en sanglot. Je l’entoure de mes bras. Flûte… Je ne sais trop quoi faire…
— Excuse moi Christine, me dit-elle entre deux sanglots. Je… j’ai fait un cauchemar. Mais çà va aller maintenant. Merci…
Les psys disent que la meilleure chose à faire envers la victime d’un événement traumatisant, c’est de la faire parler. Alors...
— Tu as rêvé de ton… agression, c’est çà ?— Oui… Tu es au courant ? Ah je vois, Chris t’en a parlé ?— Je sais juste ce qui s’est passé, pas comment… Elle ne m’a pas donné de détail.— Oh Christine, c’était horrible ! Depuis, j’ai peur des hommes. Je panique dés que j’en ai plusieurs autour de moi. Je suis terrifiée à l’idée que çà puisse recommencer. Et toutes les nuits, je revis plusieurs fois ce moment. Je ne dors plus, j’ai peur d’aller me coucher. Je suis épuisée, je ne peux plus rien faire de bien !
Elle se serre convulsivement contre moi. Alors je suis mon instinct. Je l’entoure de mes bras. Elle s’y blottit. Je lui caresse doucement la tète. Je la câline. Je la materne. Je dois la calmer, la détendre, l’apaiser. Ça je peux le faire. J’effleure son esprit. Elle ne veut pas prendre de somnifère, mais moi je peux lui faire le même effet. Progressivement, elle se détend, elle se calme, elle s’apaise…
— Ça va mieux ?— Oui… Merci.— OK. Je vais te laisser dormir.
Je m’apprête à me lever, mais elle s’agrippe à moi.
— Non attend ! J’aimerai... Tu veux bien dormir avec moi ? J’ai peur toute seule...— Oui bien sur pas de problème.
Je m’allonge a coté d’elle, ramène les draps sur nous. Elle vient spontanément dans mes bras, s’y recroqueville dans une position quasi fœtale… Alors je continue à bercer son esprit. Je la sens cesser de trembler, s’endormir...
Dans le code des immortels, on s’interdit de modifier la personnalité de quelqu’un, sauf quand cette personne a été affectée par les actes d’autres personnes. Zeus n’avait pas apprécié que je transforme physiquement le pédophile dont j’ai relaté la rédemption par ailleurs. C’était son karma, c’était son problème. Mais là, je sais que j’ai le droit de le faire. Je pénètre son esprit, fouille sa mémoire, je cherche l’événement. Là. J’y suis…
Je revois ce qui s’est passé, les visages, les lieux, l’enchaînement impitoyable… Il y avait plusieurs garçons, et des filles aussi. Ils avaient sorti des bouteilles, ils fêtaient la fin de leur première année, le succès de leurs examens. C’était en juin, il faisait chaud. Certains ont commencé à se déshabiller, incité les autres à en faire autant. Et puis les attouchements ont commencé. Pour rire. Odile avait suivi le mouvement dans un premier temps, mais a voulu arrêter quand les choses ont commencé à devenir sérieuses… Alcoolisés, les autres l’ont retenue, n’ont pas tenu compte de ses refus ni de ses protestations. Puis le désir sexuel a pris le dessus. Ils l’ont dénudée, sourds a ses supplications. Certains étudiants, garçons et filles se sont alarmés, ont voulu intervenir, mais ils n’y sont pas parvenus.
Et ils l’ont prise, l’un après l’autre : cinq garçons, cinq criminels, leurs sexes se succédant sauvagement dans l’intimité de la jeune femme, autant de coups de poignards qui ont tué de la pire des façons l’enfant qui était en elle. Elle était vierge ! Elle est devenue femme dans des conditions atroces, au milieu de ses larmes, de sa douleur, de l’horreur, inondée des sarcasmes et des fluides de ses tortionnaires. Continue elle aime çà,  elle est serrée c’est divin, quel pied je vais jouir, allez suce salope, mais non continue elle aime çà cette pute, fais lui prendre son pied, emmène la au septième ciel…
Quand enfin rassasiés, les cinq garçons s’en vont fêter l’événement ailleurs, les autres peuvent enfin secourir Odile. Pourquoi ne l’ont-ils pas fait plus tôt ? Est-ce pour ne pas entrer en conflit avec ceux qu’ils considèrent comme leurs camarades, la peur des représailles ? Je ne sais pas. Odile est morte intérieurement.  Elle est détruite. Plus jamais elle ne sera la même…
Lovée dans mes bras, elle respire paisiblement, dort profondément peut être pour la première fois depuis des semaines. Mais demain, tout recommencera. Je sais ce que je dois faire. Je ne peux pas simplement effacer ce souvenir. C’est impossible. Il est public, personne ne comprendrait qu’elle puisse subitement l’avoir oublié, et il fait maintenant partie intégrante de sa personnalité. Mais je peux atténuer la douleur, le traumatisme lié à ce viol. Je verrouille son esprit, juste assez pour que ce terrible traumatisme ne revienne pas la hanter la nuit. Elle va pouvoir dormir, récupérer, et affronter une fois éveillée ce souvenir de manière moins intense. Je ne peux faire plus. Elle doit se reconstruire, mais c’est à elle de le faire.
Le jour filtre à travers les volets. Elle n’a pas quitté mes bras. J’aurai l’épaule en compote si je ne l’avais anesthésiée ! On entend du bruit dans le salon. Les autres filles se sont levées. J’ai entendu la voix de Christelle, le rire de Nicole. J’ai entendu le rugissement de la moto de Danielle, suivi peu après de la voiture d’Ingrid. Odile ouvre les yeux… et sursaute !
— Mais… Il fait jour ? Mon Dieu ! J’ai dormi !!! Comment se fait-il ???— Ah çà pour dormir tu as dormi, dis-je. Tu sais que tu ronfles ?
Elle se redresse. Je m’assoit à coté d’elle. Elle semble sortir d’un rêve. Elle a du mal à croire qu’elle ait pu enfin passer une nuit normale.
— J’ai dormi… Tu m’as gardé dans tes bras toute la nuit ? Tu dois être crevée ! Oh ! J’ai loupé le début des cours !— A ta place je laisserai tomber pour ce matin, dis-je. De toute façon c’est cuit. Tu t’excuseras plus tard. On se lève ?
Christelle nous voit émerger de la chambre avec un sourire interrogatif. Elle a compris qu’il s’était passé quelque chose cette nuit.
— Bonjour les filles, nous lance t-elle. Ça va Odile ? Tu as meilleure mine ce matin, je me trompe ?— Chris si tu savais, j’ai dormi ! Je… j’ai fait un cauchemar au début, et puis… Je ne sais pas. Christine est venue avec moi, elle m’a prise dans ses bras, et j’ai dormi comme une brute ! Oh là là, mes cours…— Pas de problème, j’ai appelé le centre hospitalier. Je leur ai dit que tu n’étais pas bien.— J’y retourne cet après-midi. Je me sens mieux. Même bien, tu peux pas savoir !
Le café coule à flot. Les croissants sont chauds et savoureux, le jus d’orange et la confiture achèvent de nous réveiller complètement. Odile sourit, ce qui est nouveau chez elle. Christelle me regarde curieusement, avec une sorte de perplexité.
— J’ai entendu Crier Odile hier soir, dit-elle. Je me suis levée, je le fais souvent. Et puis je vous ai entendu parler. Comment as-tu fait Christine ?— Je lui ai juste demandé si elle avait rêvé de… enfin tu vois quoi. Alors je l’ai prise dans mes bras, et elle a fini par s’endormir comme un bébé. C’est dégueulasse ce qui lui est arrivé. Putain ! Et les coupables, est-ce qu’au moins ils ont été punis ?— Oui… d’une drôle de façon, reprend Odile. Je n’ai pas voulu porter plainte à l’époque, parce que… enfin je ne sais pas pourquoi…— ...parce qu’un animal blessé se tait pour ne pas attirer les charognards, reprend Christelle.— Oui, peut-être. Je ne voulais pas retourner dans ma chambre d’étudiante pour ne pas les croiser à nouveau. Je n’avais nulle part ou aller. Je suis orpheline tu sais ? Alors les affaires sociales m’ont envoyé ici. Et quelques jours après, bizarrement, les garçons qui… m’avaient violé se sont présentés à la police pour avouer ce qui s’était passé. Ils étaient terrorisés. Ils disaient qu’on les avait menacé de mort s’ils ne se livraient pas. Enfin, quatre plus exactement. Parce que le cinquième, celui qui avait entraîné les autres, qui les avait incité à… Non, c’est trop horrible !— Quoi le cinquième ?dis-je.— Le Samu est venu le récupérer chez lui au milieu d’une mare de sang. Il avait été castré ! On a retrouvé ses organes en train de frire dans une poêle de la cuisine!
Je suis stupéfaite. Je me tourne vers Christelle pour chercher confirmation et là… Pendant un instant fugace, je vois une lueur meurtrière passer dans ses yeux jusqu’à présent souriants. Et une certitude se fait dans mon esprit. C’est ELLE qui a mutilé le meneur des violeurs et menacé les autres. J’en mettrai ma main à couper. Oh putain...
— Drôle de façon d’attaquer une journée, dis-je avec détachement pour masquer mon trouble. Chris, il faudrait que je rencontre ce matin le directeur de l’hyper ou je vais attaquer mardi prochain.— No problem, répond-elle à nouveau souriante. Et si tu veux après, on va au magasin te choisir une chambre ?— Non attend Chris, intervient Odile. Je… j’aimerai que Christine et moi continuions à partager la même. Enfin, si tu veux bien Christine ?— Oui bien sur. Si tu veux, ce sera avec plaisir.— Eh bien qu’il en soit ainsi, conclut Christelle. Je suis contente que çà ait si bien accroché entre vous deux. Odile, tu pourrais amener Christine avec ta voiture ?— Bien sur. Et on pourrait manger un morceau ensemble avant que je reparte à l’hôpital ? On va se préparer ?— Je te suis.
Elle se lève et disparaît dans la chambre. Christelle me retient par le bras.
— Je ne sais pas comment tu as fait, me dit-elle en souriant. Mais je suis ravie. Je ne l’avais jamais vue comme çà. Elle revit. C’est un vrai miracle. Comment tu as fait ?— Je ne sais pas, dis-je embarrassée. Disons que j’ai suivi mon instinct, c’est tout…— Alors continue. Je dois vous laisser, j’ai… un commerce à faire tourner. N’oubliez pas de fermer la maison en sortant.
Christelle quitte la maison. Je pénètre à mon tour dans la chambre. Odile a déjà retiré son pyjama. Je confirme ce que j’ai dit : c’est une vraie beauté. C’est simple elle a un corps parfait… Des seins fermes, des hanches larges, des jambes longues et fines, une toison blonde ténue sur le bas-ventre, un ventre plat avec une musculature discrète. Elle est magnifique. Mais son attitude m’interpelle. Elle s’est assise sur le lit face au miroir de l’armoire et le regarde avec perplexité.
— Qu’est-ce qu’il y a ? Tu n’as pas l’habitude de te voir reposée ?— Non, c’est pas çà. C’est… mon corps. Je ne l’aime pas trop.— Pourquoi dis tu çà ? Dis-je interloquée. Tu es magnifique !— Non, dis pas çà. Peut être que si j’étais un peu plus… ordinaire, ces garçons ne se seraient pas jeté sur moi ? Ils m’ont trouvé provocante, va savoir ?
Elle fait le syndrome de Stockholm… J’y crois pas. J’ai soigné son inconscient. Mais à présent, elle doit accepter son corps tel qu’il est. Elle en a peur. Elle doit l’aimer, elle doit apprendre à vivre en harmonie avec. Elle doit l’apprivoiser. Et je vais l’y aider. Je m’assoit à coté d’elle. Je m’insinue dans son esprit et je commence à émettre des phéromones...
— Comment peux-tu dire çà Odile ? Regarde toi, regarde comme tu es belle ! Si tu savais comme j’aimerai avoir un corps comme le tien, comme toutes les filles aimeraient être belles comme toi. Ce n’est pas ton corps qui est coupable, mais l’instinct animal des garçons. Regarde ton visage, tes yeux comme ils sont beaux.
J’ai posé ma main sur la sienne et l’entraîne vers son ventre. Au cours des minutes qui vont suivre, je vais guider cette main, sans jamais toucher son corps directement. Je la fait remonter vers sa poitrine, vers ses seins.
— Tu as des seins magnifiques. Pleins de nanas voudraient se damner pour en avoir de semblables. Ils sont tellement sensibles, tellement doux au toucher. Tu sens comme ils t’envoient des sensations ?
Elle a frémi. Elle a laissé échapper un soupir d’aise. Je contrôle ses sensations. Elle doit ressentir du plaisir à ses propres caresses, sans la moindre peur. Je continue à la bercer de paroles. Je l’incite à poser ses mains sur ses cuisses. Je tiens toujours sa main mais son autre main libre suit à présent les mêmes mouvements. Elles remontent vers son entrejambe. Quand elles effleurent sa fine toison, elle a un spasme. Elle tourne sa tète vers moi, elle chavire déjà. Elle semble me dire « mais qu’est-ce que je suis en train de faire ?». Je devine qu’elle devient plus humide. Elle est tellement émouvante, avec sa respiration qui devient saccadée, ses gémissements de plaisir, j’ai envie d’elle, je meurs d’envie de l’embrasser, mais je m’y refuse. Ce moment n’est pas le mien. C’est le sien…
Ses mains ont plongé. Elle a écarté ses cuisses. C’est à peine à présent si je guide ses mouvements. Elle commence à perdre la tète. Ses mains vont et viennent sur sa chatte, ses doigts pénétrant chaque fois un peu plus dans la grotte humide. Elle respire à présent bruyamment. Je ne la guide plus, je la laisse à son plaisir. Et soudain ce dernier explose. Elle se crispe, elle crie, elle se cambre, elle tombe à la renverse sur le lit secouée pendant de longues secondes par un orgasme qui n’en finit pas… Puis elle reprend lentement conscience.
— Mon Dieu, qu’est-ce qui m’est arrivé ???— Je crois que tu as eu un orgasme. Pourquoi ? Non… Ça ne t’était jamais arrivé ?— Oh Christine, c’était merveilleux ! Dit-elle en se blottissant dans mes bras. Jamais je n’aurai imaginé…

Nous sommes au resto M.D. une heure après. Nous nous y sommes retrouvées après que j’ai rendu visite au directeur de l’hyper ou je vais travailler. Nous ne sommes pas très loin du centre hospitalier ou Odile va reprendre ses cours cet après-midi.
— Ça va ?— Oh oui. J’ai l’impression de revivre. Je ne sais pas ce que tu m’as fait, mais tu es une vraie fée.— N’exagérons rien. Ne le répète pas, mais je suis une déesse !
Elle me regarde interloquée… Puis nous éclatons de rire toutes les deux. Ah Odile, si tu savais… Et puis elle sursaute, un garçon vient de nous aborder.
— Bonjour Odile. Tu n’étais pas en cours ce matin ?— Euh non…. J’étais un peu malade, mais çà va beaucoup mieux. Max : Christine une... amie très chère. Max est interne à l’hôpital, il finit sa médecine.— Oui enfin, j’espère… Odile, tu sais je suis prêt à t’aider pour tes cours si… si tu as besoin. Ça me ferait vraiment plaisir, et… euh… Je… Je vais commander. Est-ce que je peux venir manger avec vous ?— Oui bien sur.
Je le regarde s’éloigner. Je me suis permise de sonder son esprit. Ah ben çà…
— Max et un ami, me dit Odile. Il était en formation avec le docteur qui m’a suivi psychologiquement après… — Il est très joli garçon, dis-je en soupirant.— Euh… oui, plutôt. Il est surtout très gentil. Avec lui… je n’ai pas trop peur de me trouver seule.— Il est surtout raide dingue de toi, dis-je en souriant.— Qu’est-ce que tu dis ?— Il est devenu tout rouge quand il a commencé à bégayer. Il craque pour toi, çà se voit tout de suite, crois-en mon expérience. Et sa proposition, ce prétexte de t’aider pour tes cours, c’est mignon… Odile je vous laisse en tète à tète. On se retrouve ce soir au centre. Tu me raconteras. Bisou !— Non attend ! Oh merde, me laisse pas, fait-elle à voix basse…
Je me dépêche de m’éloigner. Max est de retour. Odile ne peut plus bouger. C’est un brave garçon, je l’ai vu dans son esprit. Il est fou amoureux d’elle sans jamais avoir réussi à le lui dire. Elle n’a rien à craindre avec lui au contraire. Mon travail avec Odile est terminé. J’ai bloqué son traumatisme, débloqué ses envies. Le temps fera le reste. Avant de m’éclipser, je les observe un moment à la dérobée. Ils parlent beaucoup. Je sens Odile encore sur la réserve, mais à présent, elle commence à lui sourire...
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