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Chroniques immortelles – Avis de tempête

Chapitre 3

Divers
Je me suis changée rapidement pour une robe cocktail en lieu et place de ma robe de soirée que Thor a pourrie. Je suis d’une humeur massacrante. Antinea me sourit avec un mélange d’amusement et d’inquiétude. Elle sent que quelque chose ne tourne pas rond. Et c’est vrai. Peut-être est-ce la proximité d’une foule d’immortels de haut niveau et l’effet de leurs énergies cumulées, ou les effets secondaires de ce que vient de me faire subir Thor, mais j’ai envie de tout casser !
— Tu veux qu’on s’en aille ? Me demande-t-elle avec une pointe d’inquiétude dans la voix.— Non ma chérie, je ne peux pas faire çà à ton père. Ça va aller…
On descend. On va vers les niveaux inférieurs, vers les sous-sols. Ça fait vraiment cliché, comme une société secrète de mauvais film de série « B », mais Antinea m’explique qu’outre la salle de réunion privée des immortels, il y a des chambres fortes contenant diverses archives et trésors issus des siècles passés soigneusement dissimulés dans les sous-sols de l’hôtel.
— Tu veux dire que Thor et ses sbires conservent des pièces de grande valeur historique ici, dans cet hôtel à Paris ???— L’hôtel lui appartient, répond simplement Antinea.
Nous approchons d’un ascenseur donnant accès aux sous-sols. Deux vigiles y montent la garde, des armoires à glace, deux immortels du premier cercle, je le sens au premier regard. D’autres porte-flingues sont positionnés pareillement dans le hall et veillent à ce que les réunions ne soient pas troublées par de « simples mortels ». Moi par contre, par habitude j’ai laissé mon énergie sur « off ». Dans cet état, je perçois tout, mais on ne peut percevoir la mienne, faculté réservée aux immortels à partir du troisième cercle, et qui peut se révéler bien pratique à l’occasion. A notre approche, ils échangent un bref regard, puis l’un d’eux fait signe de s’arrêter.
— Excusez-moi Votre Seigneurie, fait-il à l’adresse d’Antinea, mais votre amie n’est pas autorisée à accéder à ces étages.— Christine, tu devrais peut-être montrer ton énergie, me dit-elle avec un petit rire.
Mais moi je ne rigole pas. Je n’en ai pas envie. D’un seul coup, je laisse exploser mon énergie, l’énergie d’une déesse du quatrième cercle qui fait reculer les deux hommes surpris !
— Vous, les roquets, faites pas chier si vous ne voulez pas que je vous arrache la tête !— Euh… pardon ! Excusez-nous Votre Seigneurie ! Fait l’homme rouge de confusion. Vous… vous pouvez aller.
Dans l’ascenseur…
— Tu lui aurais vraiment arraché la tête ? Me demande Antinea un sourire au coin des lèvres.— Oui ! Enfin… non. Pardon, excuse-moi ma chérie, mais Thor m’a vraiment fait perdre la tête.
L’ascenseur ouvre sur une sorte de vestibule. Sur un des murs se trouve une grande carte du monde. De vastes secteurs de la carte sont teintés de différentes couleurs en surimpression des frontières.
— C’est quoi cette carte ? Dis-je étonnée.— C’est la répartition actuelle des territoires des différentes lignées d’immortels, me répond-elle. En bleu ciel, les territoires sous la responsabilité des Olympiens.— Quoi ? Le pourtour méditerranéen, la France, l’Espagne, l’Italie… Et toute l’Amérique latine ???— L’Amérique latine a été conquise par l’Espagne et le Portugal qui étaient de notre responsabilité, et donc ces territoires le sont devenus aussi.— J’y crois pas… Le jaune, sur l’Arabie et le Moyen-Orient ?— Ce sont les territoires contrôlés par Mardouk. Enfin… contrôlés, façon de parler. En blanc, ceux des Hindous, essentiellement l’Inde et une partie de l’Indochine. En vert, les territoires de Amaterasu autrement dit le Japon, la Corée, le reste de l’Indochine, l’Indonésie. Et en gris ceux qui ne dépendent d’aucun dieu tutélaire : la Chine, la plus grande partie de l’Afrique et l’Australie.— Et… ces immenses territoires en rouge : l’Amérique du Nord, l’Angleterre, le nord de l’Europe, la Russie ?— Les Asgardiens…
Je suis stupéfaite. Je contemple le monde tel que je ne l’ai jamais vu.
— Mais c’est pas possible ? Ne me dis pas que vous jouez au « Risk » en taille réelle, que les immortels se sont partagés le monde ? Je rêve ou quoi ???— Je… je devine ce que tu penses Christine, me répond-elle embarrassée. Mais ce n’est pas aussi simple, ni tout à fait ce que tu crois. Nous autres immortels avons depuis longtemps pris le parti de laisser l’humanité vivre son destin librement. Sauf que nous intervenons chaque fois qu’une menace de conflit apparaît. Nous avons sauvé la paix bien plus souvent que tu ne peux l’imaginer. Le seul qui ne joue pas ce jeu, c’est Odin.— Odin ???— Oui. Lui considère que son devoir est d’assurer le rayonnement et la suprématie des peuples qu’il a sous sa responsabilité, quitte à déstabiliser le reste du monde si ça doit lui servir. Et si nous sommes ici, c’est justement pour modérer ses ambitions et le ramener à des « buts » plus raisonnables.
Je suis choquée. Médusée serait plus exact. Indignée. Furieuse. Je n’avais pas besoin de ça ! Comme une automate je suis Antinea dans la salle. Elle me présente d’autres immortels, d’autres dieux : des Arabes, des Hindous, des Japonais, des troisième et quatrième cercles. Je ne mémorise pas. Je ne sais pas qui c’est. Je suis dans le vague, plus ou moins en état de choc. La voix de Thor me fait sortir de ma torpeur.
— Antinea et Christine ! Enfin ! Nous vous attendions. Christine, permets-moi de te présenter un vieil ami à toi.
Mon « ami » est un homme brun, au teint pâle, le visage glabre, un sourire ironique au coin des lèvres. Mais je reconnais aussitôt son énergie !
— Lucifer !!!
Le diable en personne de sinistre souvenir que j’ai affronté lors de cette visite mémorable chez le cheikh Hussein/Mardouk ! Instinctivement, je laisse éclater mon énergie, prête au combat, et déjà des étincelles jaillissent de mes mains ! Mais Antinea s’interpose…
— Du calme Christine, ne commence pas à te prendre pour une X-woman. Je t’en prie, du calme.— Mais c’est Lucifer ! Satan ! Tu ne vas pas me dire que tu ne l’as pas reconnu, ni ce qu’il nous a fait subir ???— Non je n’oublie pas. Mais ce n’est ni le lieu ni le moment de se battre. Cette rencontre au sommet entre immortels est sacrée. Quoi que nous ayons sur le cœur, nous respectons une trêve. C’est la règle, c’est la loi. Alors calme-toi…— Alors qu’est-ce qu’il fout là ? Il n’appartient à aucune lignée ???— Il est associé aux Asgardiens, interrompt Thor. Pour nous, il est Loki.— Loki ! Dis-je. Le dieu du mensonge et de la tromperie ! Pas de doute, vous avez bien choisi !
Kostia s’est levé et vient vers moi.
— Je comprends ce que tu ressens Christine, me dit-il tout bas. Mais je te demande de ne plus intervenir. Je t’ai convié à cette réunion pour que tu découvres le monde dans lequel évoluent les immortels. Tu es importante pour l’avenir de notre monde. Je crois en toi. Observe et apprend. Tu me fais confiance ?— Oui, dis-je après un instant d’hésitation. J’ai confiance en vous. Excusez-moi…
Je me cale dans un fauteuil un peu à l’écart. Je n’écoute guère. Je gamberge. Je suis d’une nervosité extrême. Qu’est-ce que je fous là ? Quelque part, je sais que ce à quoi j’assiste c’est une réunion des véritables maîtres de la planète ! Ça me terrifie et me met dans une colère noire.
Dans la salle, ça discute ferme. J’ai eu du mal à me concentrer sur les échanges, d’autant que Lucifer, ou Loki comme vous voulez s’amuse à me lancer des regards narquois. Mais je fais l’effort d’écouter les échanges du mieux que je peux.
Mais je suis clouée de stupeur lorsqu’au fil des échanges, je réalise que Thor parle avec détachement d’inciter un… état asiatique à effectuer une frappe atomique sur un pays voisin afin de permettre aux États-Unis et ses alliés de riposter en force ! Et c’est Loki qui devra se charger d’influencer les dirigeants de ces pays à s’affronter… J’ignore les visages réprobateurs des immortels des autres lignées. Je ne leur laisse pas le temps de répondre. Cette fois je ne réfléchis pas et me lève bruyamment de mon siège.
— Non mais attendez, vous êtes complètement fous ? Dis-je à l’adresse des Asgardiens. C’est une guerre atomique que vous voulez déclencher, la troisième guerre mondiale ???— N’exagérons rien, répond Thor, quelques dizaines de milliers de victimes tout au plus. Après quoi, ce pays sera anéanti et nous pourrons en prendre le contrôle pour le reconstruire.— Mais vous parlez de dizaines de milliers d’innocents ! Dis-je d’une voix blanche.— Bah ! Qu’est-ce que c’est dix ou cent mille morts ? Une goutte d’eau dans l’océan de l’humanité. Quand nous avons déclenché la Deuxième Guerre Mondiale, cinquante millions de morts, c’était à peine un pour cent de la population mondiale…
Sur le coup, je recule d’un pas.
— Vous… vous avez provoqué la Deuxième Guerre Mondiale ?— Oui. Vois-tu Hitler a surgi de nulle part. Sa montée en puissance nous a pris de court. Alors nous l’avons manipulé, exacerbé sa folie, sa mégalomanie jusqu’à ce qu’il se lance dans cette guerre qu’il ne pouvait que perdre. Et nous avons fait coup double en établissant une domination sans partage de l’Angleterre, des États Unis et de la Russie sur tout le monde occidental. Oui, la Russie aussi. Tu ne croyais vraiment pas que cette « guerre froide » était réelle ? C’était juste un moyen d’augmenter le contrôle des populations sur tout le monde occidental… Ça a marché au-delà de nos espérances.
Je suis sans voix… Et puis j’ai comme une explosion dans ma tête.
— Vous êtes des salauds ! Vous êtes responsables de millions de morts et cela depuis combien de siècles ??? C’est à cause de vous qu’il y a autant de malheurs sur cette terre, c’est à cause de vous que mon père est mort ! Et maintenant, vous voulez faire de nouveaux morts, de nouveaux malheurs ? Jamais ! Je vous en empêcherai !!!
L’éclair qui a jailli de mes mains frappe Thor de plein fouet. Un vent venu de nulle part rugit avec la force d’un ouragan et le projette contre un mur. Je vais tuer cette ordure ! Et je frappe, de toutes mes forces, je le frappe, je le frappe encore.
Je le vois se redresser, dévier mes éclairs. Et il riposte ! Mais je ressens tous ses gestes, toutes ses intentions. Je contrôle ses décharges de foudre, les dévie, les lui retourne. Et je laisse monter la colère en moi, colère que je transforme en force pour le frapper avec toujours plus de violence. Les meubles s’envolent, se fracassent contre les murs. C’est jouissif, j’adore ça ! Je prends mon pied ! Des boules de feu naissent à présent de nulle part et vont le frapper à leur tour.
Mon attaque a été si soudaine que les immortels présents ont peu ou pas réagi. Certains s’abritent, d’autres hésitent sur la conduite à tenir. C’est alors qu’Antinea se jette soudain devant moi !
— Arrête Christine ! Arrête ! Ça suffit, tu vas le tuer !— Je VEUX le tuer ! Écarte-toi !— Non ! Je ne peux pas ! Ne le tue pas, il n’en vaut pas la peine, tu vaux mieux que çà. Si tu le tues, tu vas finir au Tartare !!! S’il te plaît...
Je suis dans un état second. Je relâche les vents, arrête la foudre. Je ne sais plus où je suis. Je respire de façon saccadée. J’ai les yeux exorbités. Je bave de fureur. Je tremble. Qu’est-ce que je suis en train de faire ??? Antinea me prend dans ses bras, m’entraîne vers la sortie de la salle.
— C’est fini ma chérie, me dit-elle. C’est bon calme-toi. Viens, je vais m’occuper de toi.
Nous sortons de la salle dans un silence de mort. Les immortels sont encore médusés de l’incroyable spectacle que je viens d’offrir. Thor se redresse, guérit ses brûlures et ses blessures. Loki le rejoint.
— Elle est forte, hein ? Lance ce dernier.— Pour être forte, elle forte. Je n’aurai jamais pensé à ce point, répond le dieu du tonnerre.
Je suis sonnée. Effarée. J’ai l’impression d’avoir la gueule de bois, comme après une cuite XXL. Comment ai-je pu faire un truc comme ça ? Antinea m’accompagne jusqu’à notre chambre. Elle me tient dans ses bras sans me lâcher jusqu’à ce que je m’effondre sur le lit. Là, elle me câline, me fait des bisous, des caresses. Je me détends peu à peu…
— Antinea, par tous les Dieux, qu’est-ce qui m’est arrivé ?— Tu as pété les plombs tout simplement. Quelle raclée tu as mis à Thor !— Mais c’est horrible ! Tu ne comprends pas. J’éprouvais une jouissance intense pendant que je déchaînais l’enfer ! J’avais vraiment envie de le tuer. Et j’aimais çà !
Antinea me caresse doucement la joue.
— Tu as simplement vécu ce que tous les immortels ont connu. Tu t’es laissée dépasser par tes pouvoirs. Ils ont pris le contrôle de ton corps et de ton esprit. Ça nous est arrivé à tous. Eh oui, tu aurais pu le tuer… quoiqu’il n’ait pas riposté avec toute sa puissance.
Je me blottis dans ses bras.
— Oh que j’ai honte… Ton père va me maudire. J’ai tout démoli dans la salle !— Pas grave, Thor refera les papiers peints… Et puis une petite leçon de modestie ne lui fera pas de mal. Vois-tu, dans ces réunions, les Asgardiens nous exposent leur projet, et tout notre travail consiste à les modérer, ou les faire annuler. Mais toi, tu lui as directement rabattu son caquet. Je t’avoue que je t’envie un peu, moi je n’aurai pas osé, conclut-elle avec un petit rire.— Antinea… c’était quoi ces boules de feu que j’ai créé ?— C’était du plasma, de la foudre en boule, un effet secondaire des éclairs… Au fait dis-moi, tu as évoqué ton père ? Que Thor était responsable de sa mort ?— Je ne l’ai pratiquement pas connu, dis-je en haussant les épaules. Je n’en ai aucun souvenir. Tu sais, Jacques Gautier et né en 1939. En 1942, mon père a rejoint les maquis de Provence sous un faux nom et il n’est jamais revenu. Il est tombé quelques jours après le débarquement de Provence vers la fin août 1944. Ma mère ne s’est remariée que cinq ans plus tard. Mes premières années se sont passées sans père. Il m’a beaucoup manqué. J’en ai souffert. Alors quand Thor s’est mis à parler avec détachement de ces millions de morts sans importances…
Une pensée me traverse soudain l’esprit. Je me redresse.
— Attends ??? Pourquoi m’as-tu dit que je finirai au Tartare si je le tuais ? C’est quoi cette histoire ? C’est une légende ?
Elle se redresse à son tour, me regarde droit dans les yeux.
— Ce n’est pas une légende, Christine. Le Tartare, l’enfer des immortels existe bel et bien. Et aucun de nous n’aime en parler si ce n’est à voix basse.— Mais personne ne m’en a jamais parlé, même Ouranos ou Gaïa.— Et pourtant, il est bien réel, dit-elle songeuse. Peut-être est-il temps que je te fasse découvrir ce côté obscur des immortels…— Comment pourrais-tu ? Dis-je décontenancée.— Parce que le Tartare est sur Terre, pas très loin d’ici. Tu veux vraiment le découvrir ?— ……….
Oui...

Épisode à suivre…
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