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Claire dans le RER

Chapitre 1

Hétéro
Voici le début d’une petite série de one-shot dont le thème m’a été inspiré par un des nombreux spams de PetitePoulette. Et celui-ci a pour point de départ une rencontre qui m’est réellement arrivée et dont j’ai changé les noms des protagonistes. Jusqu’à quel point elle reste réelle ? A vous de deviner...
* * *


C’était il y a quinze ans, le temps passe, vous me direz, certains souvenirs s’effacent, des visages s’atténuent dans votre mémoire. Mais il y en a qui restent profondément gravés. Celui-là en fait indéniablement partie.
Nous étions en plein été, cela faisait trois ou quatre mois que j’avais quitté mon précédent job en province, dans les montagnes auvergnates, pour venir en région parisienne. D’habitude, on fait le chemin inverse, mais dans mon activité, pour étoffer mes compétences, je devais en passer par-là. Ce jour-là, j’avais laissé derrière moi la ligne 9 puis le RER A, et je circulais dans les couloirs pour aller prendre le RER B. Je n’avais pas encore la mine renfrognée des habitués des transports en commun et je prenais le temps d’observer les gens autour de moi, de découvrir cette faune particulière : une maman et sa poussette fatiguée, un cadre qui parle fort dans son portable, un touriste aussi perdu que je l’étais il y a peu. Et puis au détour d’un couloir, une voix claire et cristalline m’interpella :
— Et vous avez quoi comme sandwichs ?
Une jeune femme, entre vingt-cinq et trente ans, se tenait devant une sandwicherie. Elle était vêtue d’un jean et d’une veste du même tissu. Elle était brune, les cheveux attachés en chignon à l’arrière de son crâne. Quelques mèches ondulées et rebelles s’en échappaient joliment. De trois quarts dos à moi, je ne pus distinguer que vaguement son visage. Elle avait une mâchoire un peu carrée, un nez petit et à peine retroussé. Elle avait l’air de n’être ni grosse ni mince, mais je ne pris pas le temps de m’attarder plus. Mes pas m’amenaient déjà trop loin pour le savoir. J’arrivai avec cette image en tête sur le quai. En regardant le panneau, je vis que mon RER ne serait que le troisième. Je pris le temps de me plonger dans une lecture quelconque.
Lorsque mon train arriva, ceux qui comme moi attendaient le train en direction de Robinson se lancèrent à l’assaut des portes. Je réentendis la même voix, demandant quelle était la destination du train. Elle était à quelques mètres à ma droite. Je vis une personne lui répondre et la brune s’engagea. Je vis alors apparaître une canne blanche entre ses mains, elle s’avança et monta en même temps que moi, mais par les portes du bout du wagon et moi celles du milieu. Au hasard des places disponibles, je me retrouvai dans le même carré qu’elle. L’un en face de l’autre. En fait, maintenant que je la voyais de près, elle avait un charme indéniable. Ses yeux ne louchaient pas comme il arrive parfois aux non-voyants. Ils restaient plutôt fixés droit devant. Elle voyait peut-être un peu après tout. Je lui souris et me pris un monumental vent. Bon, après tout, elle ne devait rien voir ou alors elle était insensible à mon charme.
Les stations défilèrent et à mesure que les places se vidaient, elle sortit le sandwich qu’elle avait acheté. Elle le mangea, bataillant un peu avec le papier qui l’entourait. Je crus même qu’elle en mangea un petit bout. Ensuite, elle prit son téléphone. Habillement, elle composa un numéro et commença à parler. Je n’écoutai pas trop, je ne suis pas curieux à ce point. Mais une phrase sonna drôlement à mes oreilles:
— Oui, ça va. Tu sais, j’ai rêvé de toi cette nuit... C’était sympa.
Elle attendit une réponse et poursuivit sa conversation. Les deux autres personnes du carré étaient parties et les places restaient vides. Elle devait se croire seule alors que j’étais juste en face. Je n’avais pas vraiment fait de bruit en m’asseyant ni depuis. J’avais un peu l’impression de jouer les voyeurs. Mais une question me tarauda l’esprit :
— Comment ils rêvent les aveugles ?
La forme de son rêve m’interpellait, le fond, j’en avais une bonne idée. Le sourire qui avait orné son visage et sa voix un peu plus suave ne laissait pas de doute. Mais était-ce une femme ou un homme à l’autre bout ? Mais surtout, elle "voyait" des images dans son rêve, seulement des formes ou des couleurs ? Peut-être ne percevait-elle que des sons, des odeurs, des sensations tactiles ? J’essayais de me l’imaginer, mais je ne parvenais qu’à des rêves se rapprochant des miens. Ce fut elle qui me sortit de mes pensées alors que nous venions de quitter la gare de Bourg-la-Reine :
— Excusez-moi, quelqu’un pourra m’aider pour quitter la gare au terminus s’il vous plaît ?
Tel un chevalier servant, je m’empressai de proposer mon aide :
— Oui, je peux vous aider.
Elle n’avait toujours pas perçu ma présence et sursauta au son de ma voix si proche d’elle. Elle me fit un grand sourire que je lui rendis machinalement. Je savais que c’était peine perdue, mais quand on vous sourit, vous souriez aussi. Surtout quand c’est une jeune femme qui dégage autant de charme.
— Je pourrais vous tenir le bras pour me guider jusqu’à la sortie ?— Euh, oui, oui, bien sûr.
Elle sembla amusée de mon trouble. Car il était évident qu’il transparaissait dans ma voix.
— Merci, c’est très gentil Monsieur.
Les deux stations suivantes s’enchaînèrent très vite, plus que d’habitude. Je devais admettre que j’avais hâte qu’elle me tienne le bras. De la sentir tout près de moi, respirer son parfum, peut-être tester la douceur de sa peau. Mais le train commença à freiner en vue du terminus. Je me levai et tendis mon bras vers elle, mais elle s’en passa très bien. Nous nous plaçâmes devant les portes et ce ne fut que là qu’elle s’accrocha à moi. Enfin à ma légère veste en lin dont elle pinça la manche entre trois doigts. J’étais assez déçu, j’aurais voulu plus de contact...Les portes s’ouvrirent et je me dirigeai vers les escaliers à ma droite. Elle me suivit visiblement en toute confiance. En même temps, je marchais beaucoup moins vite que d’habitude. Je ralentis encore le pas en approchant des escaliers, sa canne cogna contre la première marche. Nous avions déjà grimpé quelques marches lorsqu’elle s’étonna :
— Je ne me rappelais pas qu’il y avait des marches...— Il n’y en a pas à l’autre sortie. Vous voulez que je vous y amène plutôt ?
Moi, je prenais celle-là, car elle m’évitait de passer par des rues avec beaucoup trop de circulation. Et c’était la sortie principale, elle débouchait sur une petite rue et on pouvait attendre quelqu’un à l’ombre de quelques arbres.
— Non, non, ça ira, je préviendrais mon ami.
Ami ou amie ? Nous terminâmes la montée puis la descente des escaliers. Nous nous retrouvâmes devant la gare, elle me demanda de la laisser à un endroit d’où elle serait facilement vue, et à l’ombre si possible.
— Merci, c’était très gentil.— De rien, ça m’a fait plaisir.
Elle pouffa légèrement devant le sous-entendu possible de ma phrase. Ca n’avait pas été mon intention, mais ce n’était pas faux non plus. Mais elle sortit son téléphone et commença à pianoter. Je compris qu’elle appelait la personne qui devait la récupérer. Bon, elle ne s’occupait plus de moi, je devais sans doute plier bagage. Dommage, j’aurais bien voulu lui parler un peu plus. Je la laissai alors qu’elle semblait laisser un message. Quelques minutes plus tard, une baguette de pain à la main, je repassai devant la gare. Elle était toujours là à attendre. Je me dis que c’était peut-être ma chance et je traversai la rue.
— Rebonsoir, vous attendez toujours ?— Oh, vous m’avez fait peur...
Il fallait vraiment que j’arrête de me déplacer sans un bruit.
— Euh, oui, j’ai laissé deux messages, mais on ne m’a pas encore répondu...— Vous deviez aller quelque part ?— Pas loin a priori, il y a une brasserie tout près ?— Oui, juste en haut, pas loin. Je vous y emmène ? Votre ami y est peut-être...— Oh, vous êtes sûr ? Je veux pas abuser.— Ça me fait plaisir.— Ça s’entend..., me dit-elle suavement.
Elle m’avait percé à jour ? En tout cas, cela ne semblait pas la déranger. Je lui tendis le bras et cette fois elle posa franchement sa main dessus. Je l’accompagnai jusqu’à la brasserie. Si on l’y attendait, elle devrait facilement se faire repérer. Mais personne ne sembla s’émouvoir de sa présence.
— Personne n’a l’air de vous reconnaitre. Il ressemble à quoi votre ami ?— Euh... J’en ai bien une description, mais...
Oui, évidemment, elle n’allait pas me dire à quoi il ressemblait. Elle put simplement me donner son âge, sa couleur de peau, sa taille approximative et la longueur de ses cheveux. Bref, j’aurais tout à fait pu ressembler à cette description. Il y avait quelques hommes seuls qui pouvaient correspondre. Nous fîmes le tour de l’établissement. Mais aucun ne la reconnut et elle n’entendit pas sa voix.
— Bon, je crois que je viens de me faire poser un lapin. C’est râpé pour prendre un verre ce soir. J’ai plus qu’à rentrer.— Et si vous en preniez un avec moi ?
Qu’est-ce que je venais de dire ? Moi si timide, voilà que je proposais à une inconnue de prendre un verre avec moi. Je m’attendais à une fin de non-recevoir polie, mais je fus surpris :
— Pourquoi pas ? J’aime bien votre voix et vous avez été super sympa. Mais à une condition !— Laquelle ? bafouillai-je.— C’est moi qui paye pour vous remercier.— D’accord.
Une table se libéra près de nous et nous nous installâmes. Un serveur se présenta rapidement et nous demanda ce que nous voulions :
— Une pression s’il vous plaît, commanda-t-elle.— Euh, pour moi aussi.
L’homme repartit vite nous chercher nos boissons.
— Une bière ?— Oui et alors ?— C’est pas souvent que je vois des jeunes femmes en prendre.— J’avoue que j’aime bien ça. Et moi non plus, je n’ai jamais vu d’homme en prendre une.
Je m’étonnai de sa remarque. C’était pourtant courant qu’un mec prenne une bière... Et puis soudain, je me rendis compte du sens de sa phrase. Je ne pus m’empêcher de rire devant son grand sourire et sa petite blague. Elle me suivit et son rire était gai et léger. Le serveur posa nos bières et nous trinquâmes :
— Santé...— Santé. On peut se tutoyer, ça ne te dérange pas ? me proposa-t-elle.— Non, non bien sûr... Comment tu t’appelles ?— Claire.— François. Enchanté.— Enchantée.
Après une première gorgée, nous parlâmes un long moment. Ce tout début de soirée était fort agréable. Et puis c’était vendredi, il y avait plus de monde à s’attarder en terrasse sous ce doux soleil. Claire était très jolie. Ses yeux aux pupilles toujours complètement dilatées étaient un peu surprenants. Cela lui donnait un air étonné et surpris que j’aimais beaucoup. Elle avait l’air d’aimer m’écouter aussi, elle se penchait un peu en avant dès que je parlais.
Je pus la détailler un peu plus, surtout lorsqu’elle ôta sa veste en jean. Elle portait un t-shirt aux motifs floraux d’un goût particulier. Mais sa coupe lui allait bien et il avait suffisamment de décolletés pour que mes yeux s’y perdent de temps en temps. Sa poitrine ne semblait ni énorme ni inexistante. J’aurais dit un bon B à ce moment-là. Elle était assez fine sans être maigre. Bref, elle avait tous les aspects d’un physique assez banal, mais d’où se dégageait un charme certain; une assurance que ne laissait pas deviner son handicap. J’oubliai d’ailleurs plusieurs fois celui-ci.
— Hi, hi, hi. Tu es gentil. Mais je te rappelle que je risque de pas voir grand-chose.— Oh merde, pardon. J’ai oublié que... Enfin tu vois.— Non, je vois pas. Ah, ah, ah.
Je m’enfonçais un peu plus, mais elle appréciait visiblement que je la vois elle, et pas son handicap. Cela devait faire une bonne heure que nous étions là quand mon ventre se mit à gargouiller bruyamment.
— Je crois que tu devrais aller dîner, François. Hi, hi, hi.— Oui, mon ventre réclame... Ça te dirait de dîner avec moi ?— Ah, tu te décides enfin. Ça fait un moment que j’attends cette proposition.— Oh, euh, alors ?— Bien sûr.
Je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer une fille aussi directe et sûre de ce qu’elle voulait. J’avais faim, mais pas tant que ça, et Claire avait eu son sandwich dans le RER. Le serveur nous proposa alors une planche de charcuterie. J’offris cette fois sa seconde bière à Claire, mais elle insista pour partager le prix de notre encas. Nous poursuivîmes quelque temps notre conversation et Claire s’arrêta soudain :
— Dis-moi. Tu es bizarre, enfin...— Pardon ?— Ça fait une heure qu’on est là, voire même une heure et demie. Et tu ne m’as toujours pas demandé si j’étais aveugle de naissance ou pas. Ce qui fait que je suis comme ça.— Euh, bah, euh.
La question m’avait bien sûr effleuré l’esprit, mais nous avions échangé sur tellement d’autres sujets que je n’avais pas pensé à aborder celui-là ni vraiment osé le faire.
— C’est pas habituel. Bizarre, c’était pas trop bien choisi. Pardon.— Eh bien, la question m’intéresse, mais on était à parler de plein d’autres choses que, voilà quoi...— OK. Ça me fait plaisir que tu aies pensé à me parler d’autre chose que de ça. Les gens se focalisent trop dessus. Oui, c’est une partie fondamentale de ma personne. Mais pas la seule.— Oui, je comprends.— Bref, pour tout te dire j’ai perdu la vue dans ma première année. Jusqu’à mes dix ans, je percevais encore quelques taches colorées. Maintenant, je perçois à peine la clarté du soleil si je le fixe.— Oh, et c’est pas trop dur à vivre.— Oui et non. Non, car j’y suis habituée, je vis, je travaille, j’ai des amis et parfois des amoureux. Oui, c’est difficile, car parfois je, revois" des couleurs : le bleu du ciel et le vert des plantes surtout. Alors ça me manque et puis je dois quand même demander de l’aide. Ou on m’en donne alors que je n’en ai pas besoin. J’ai un handicap, je suis pas incapable."— Je vois, enfin je comprends. En partie, j’ai du mal à me mettre à ta place.— T’es chou. Avec toi, ce soir, je passe un agréable moment. On discute, on se parle et surtout tu me laisses manger en paix. La plupart des gens auraient voulu me couper du saucisson ou je ne sais quoi. Toi, tu as pris le temps de voir que je me débrouillais toute seule.— Euh, bon j’avoue quand même qu’une ou deux fois, je t’ai discrètement poussé la corbeille de pain ou ton verre pour qu’ils te tombent sous les doigts.— Oh, c’est vrai ?— Euh, oui.
Claire s’essuya les mains du mieux qu’elle put et tendit ses doigts vers moi.
— Penche-toi un peu.
Je fis comme elle dit et elle posa ses doigts sur mon visage. Ses mains sentaient la charcuterie et les cornichons. C’était un peu étrange, surtout ses doigts fins parcourant le relief de ma face. Elle s’arrêta sur mon nez un peu plus longtemps qu’ailleurs. Cela ne parut pas lui déplaire, elle esquissa même un léger sourire. Elle retira ses doigts et je me rassis sur ma chaise :
— Pas mal.— Même mon nez ?— Je n’ai jamais été déçue des mecs avec un appendice nasal proéminent.
L’allusion est évidente et me mettait quelque peu mal à l’aise. Mais elle passa à un autre sujet, ressentant sans doute ma gêne. Celle-ci s’évanouit assez vite, suffisamment pour que je me lance sur la question qui m’était venue dans le RER :
— Dis-moi, je peux te poser une question un peu intime ?
Elle s’arrêta de boire, posa son verre et fixa son regard voilé vers moi.
— Dis toujours.— Euh, voilà, je t’ai entendu parler dans le RER et je me demandais, comment les aveugles rêvent ?— Ha, ha, ha.
Elle fut prise d’une bonne crise de rire avant de reprendre un peu de sérieux. Qu’avais-je donc dit de si drôle ?
— Désolée. Je pensais que tu allais me demander autre chose... Comment les aveugles embrassaient ou baisaient, chuchota-t-elle finalement.— Euh, non, non.
Heureusement qu’elle ne me voyait pas sinon elle aurait eu une tomate en face d’elle.
— Ça dépend. Moi j’ai des sons, des odeurs et des flashs de couleurs. Certains, ceux qui ont vu assez longtemps, visualisent des images. Et puis certains n’ont même pas de flashs. Ça n’enlève en rien à l’intensité de nos rêves.— D’accord. Je comprends, enfin en partie.
Il était maintenant pas loin de 22h. Je ne me voyais pas laisser partir Claire comme ça.
— Est-ce que tu veux prendre un dessert... chez moi avant de partir ?— Un dessert ? Un verre, merde ! On propose pas un dessert ! pensai-je.— Hi, hi, hi, tu fais dans l’originalité. Tu habites loin ?— Euh, non cinq minutes à pieds.— Alors, va pour un dessert.
Finalement, mon erreur l’avait séduite. En sortant de la brasserie, elle s’accrocha à mon bras et se colla même un peu plus à moi. Sa tête était presque posée sur mon épaule et je sentais un parfum fruité se dégager de ses cheveux. Le chemin fut long et rapide à la fois. Arrivés devant mon appartement, j’eus peur qu’elle ne veuille partir. Mais non, elle se tenait toujours près de moi. J’ouvris et entrai pour allumer la lumière :
— Attends une seconde, j’allume.— Oh ça devrait aller, se moqua-t-elle.
Je me trouvai encore une fois bien bête. Elle me suivit et je la guidai jusqu’à mon clic-clac. Elle s’assit et posa sa veste, son sac et sa canne à côté d’elle. J’avais proposé un dessert, mais je n’étais même pas sûr d’avoir quelque chose à lui offrir. J’ouvris la partie congélateur de mon frigo et priai fort pour y trouver encore des cornets de glace. Dieu soit loué, il m’en restait deux. Vanille/chocolat, c’était des goûts standards ; avec de la chance, ça lui irait :
— J’ai des cornets vanille chocolat, à moins que tu ne veuilles un café ou un thé...— Non, une glace, ça me va très bien.
Je revins m’asseoir près d’elle et lui donnai son cône. Nous les dégustâmes tout en parlant. Sa réaction à la brasserie me revint en mémoire, si les gens posaient la question, c’était vraiment parce que les aveugles avaient une façon différente de faire l’amour ? Je dus être silencieux trop longtemps, car elle s’en inquiéta :
— Tu ne dis plus rien ?— En fait, je repensais à ce que tu croyais que j’allais te demander...— Ah ? Et finalement, tu te poses la question ?
Elle croqua la fin de son cône en attendant ma réponse, ma question surtout.
— Eh bien, oui, maintenant je me demande si c’est différent.
Elle sourit et toucha sa montre, elle devait se dire qu’elle allait rentrer. J’avalai rapidement mon cône pour la raccompagner.
— Alors tu veux savoir ?
Alors que je pensais qu’elle allait me dévoiler un peu de son intimité, elle tendit à nouveau sa main vers mon visage, elle tâtonna un peu avant de me trouver. Au lieu de faire parcourir ses doigts dessus, elle passa sa main derrière ma nuque et m’attira soudainement vers elle. Basculé en avant, je n’eus pas le temps de réagir et me retrouvais les lèvres collées aux siennes. C’était surprenant, nos lèvres et nos langues étaient froides et sucrées par le cône glacé. Je fus un peu déçu, étonné, c’était un baiser tout à fait normal, presque banal. Mais la chaleur revint vite dans nos lèvres et le baiser se fit incroyablement plus sensuel. Claire se détacha lentement après quelques instants. Je restais encore un peu en suspens, bercé par cette douce surprise.
— Alors ?— Euh, ah, c’était bien...— Différent ?— Non, je pensais que ça allait l’être, mais non.— J’embrasse, je me brosse les dents, je mange, je ris comme toi. Il n’y a pas de raison que ce soit différent. J’aime la même bouche, des dents, une langue, des lèvres...— Et quelles lèvres...— Merci. Tu te débrouilles pas mal aussi.— Alors, tout le reste est aussi identique ?— Oui et non. Enfin, je ne ressens pas forcément de différence entre un voyant et un non-voyant pour ma part.— Ah... Mais tes partenaires, ils en pensent quoi ?— Eux les voyants trouvent une différence. Comme quoi l’acte serait plus tactile. En même temps, je ne comprends pas trop ce qu’ils veulent dire par là. Comment pourrait-on ne pas toucher son partenaire ?— Ou le toucher différemment... Je ne vois pas trop non plus...— J’ai demandé des explications un peu plus claires, mais ils s’embrouillent vite et je ne suis pas plus avancée. Et puis bon, tant que moi je prends du plaisir et que lui aussi...— C’est pas faux. Je me demande bien ce qu’ils ont pu ressentir de différent.
Un ange passa dans mon petit appartement. Claire retoucha sa montre, il était plus de 23h30, si elle voulait repartir vers Paris, il ne lui restait plus qu’un RER. Elle tapota ses lèvres du bout des doigts comme si elle réfléchissait puis elle se mit à sourire.
— Dis-moi, tu aimerais savoir ce qu’ils ont ressenti avec moi ?— Euh, oui.— Alors le mieux c’est que tu en fasses l’expérience par toi-même...
J’eus le souffle coupé par sa proposition. Si mon sexe avait commencé à se gonfler d’envie lors de notre baiser, là il fit clairement un bond dans mon pantalon. Moi qui n’avais jamais baisé dès le premier soir, là c’était elle qui me faisait des avances. J’avais les yeux grands ouverts, le souffle court et le cœur en pleine accélération. Son sourire mutin sembla s’effacer. Je ne disais rien et pourtant mon désir pour elle était bien visible. Mais avec Claire, je ne pouvais me contenter du visible. Je fis glisser mes doigts le long de son bras et remontai dans son cou. Je passai ma main sur ma nuque et l’attirai à moi. Nous échangeâmes un nouveau baiser.
Claire se montra bien plus entreprenante, je sentis ses mains passer sur ma poitrine et commencer à déboutonner ma chemise. Elle se montra fort habile et je me retrouvai le torse à l’air en un rien de temps. Ses mains me caressèrent avec agilité et intensité. J’avais connu peu de femmes me faisant autant d’effet rien qu’avec quelques caresses. Elle sourit en sentant la pilosité de mon torse.
— Mmmm, un peu, mais pas trop, j’aime bien, dit-elle en rompant le baiser.
Elle se pencha et vint poser ses lèvres sur ma poitrine. Je lui passai les mains dans le dos et tendis les bras pour venir attraper le bas de son t-shirt. Je tirai dessus tout en lui caressant les flancs. Elle frissonna et se tortilla légèrement au passage. Je sentis son soutien-gorge et continuai à remonter son haut. Elle se redressa et me laissa lui retirer complètement. Je passai mes mains dans son dos pour défaire l’attache de son sous-vêtement, j’en profitai pour l’embrasser dans le cou. Elle gémit faiblement alors que ses doigts glissaient de mon torse à mon ventre. Je parvins à ouvrir l’attache rapidement et elle me laissa lui enlever complètement. Je pus découvrir deux seins de la taille que j’avais estimée et plutôt en forme de poire que de pomme. Les aréoles étaient assez larges, mais très claires. Je me penchai en avant et vins lui téter le sein gauche.
Claire me retira ma chemise tout en soupirant sous les assauts de ma bouche. Ce ne fut pas simple de rester collé à sa poitrine. Elle entreprit ensuite de déboucler ma ceinture, mais la position la gênait un peu et j’avais du mal aussi à ouvrir son jean. Nous nous levâmes et nos mains se précipitèrent pour libérer l’accès à nos intimités. Nous avions repris notre baiser et sans regarder, ce n’était pas facile d’ouvrir son jean. Evidemment, elle se montra bien plus habile que moi dans la manœuvre. Mon pantalon tomba à mes chevilles alors que je parvenais tout juste à défaire le bouton du sien. Elle ne m’attendit pas et alla palper mon sexe à travers mon boxer. Cela me déconcentra énormément et j’eus toutes les difficultés du monde à simplement baisser le zip de son jean. J’y parvins quand même et lui baissai son jean. Il s’arrêta à mi-cuisses et elle se tortilla pour le faire descendre.
Nos mains parcoururent nos corps, j’appréciai ses courbes, la douceur de sa peau, la souplesse de ses seins. Je plaquai finalement une main sur l’avant de sa culotte et l’autre sur sa fesse droite. Elle n’était pas très ferme, sûrement avec un peu de cellulite, mais elle était douce. Sur le devant, je trouvai une culotte bien sèche. Mais je sentis une légère humidité transpirer à mesure que je la caressais là. De son côté, sa main était loin d’être inactive sur la bosse de mon boxer. Mon sexe gonflait de plus en plus et mon gland se rapprochait de l’élastique à chaque instant. Claire sembla évaluer la taille de mes attributs, elle émit un léger soupir. De satisfaction ?
— Mmm, bien, bien...
Oui, ça semblait bien lui convenir. Nous étions debout entre le clic-clac et la table basse, le pantalon aux chevilles. Cela laissait peu de place pour manœuvrer, j’avais envie de prendre mon temps et profiter du confort du lit pour faire les choses bien. J’entraînai Claire à me suivre, elle trottina, les pieds entravés par son jean. Je n’étais guère mieux loti. Avant d’arriver dans la partie nuit, un espace au fond de ce long studio qui était délimité par une cloison prolongeant une partie de la cuisine ouverte, il fallait contourner la table. Je me cognai aux chaises et me retrouvai presque assis sur la table. Claire dut croire à une invitation de ma part, car elle me poussa un peu plus et se mit à genoux devant moi. Elle ôta mes chaussures et mes chaussettes, retira complètement mon pantalon. Elle remonta ses mains le long de mes jambes et alla saisir mon boxer. Contrairement à d’autres partenaires, elle ne me regardait pas, c’était étrange d’une certaine façon.
Mais je sentais bien qu’elle savourait bien plus profondément les sensations de toucher qu’une voyante. Je crus même l’entendre me humer quelque peu.Claire posa ses mains sur l’élastique et tira lentement sur mon boxer. Je me relevai de la table pour que mes fesses ne fassent pas obstacle. Mais ce fut mon sexe qui coinça un peu, elle tira plus fort et il jaillit comme un diable en venant cogner contre mon ventre. Elle l’entendit et sourit :
— J’arrive, sembla-t-elle lui dire.
Elle me débarrassa vite de mon sous-vêtement et, à tâtons, elle retrouva le chemin de mon entrejambe. Ses doigts semblèrent découvrir mes testicules et mon sexe comme si elle lisait du braille. Sans doute, une voyante aurait pris le temps de découvrir visuellement mon sexe, encore que j’en connus une qui était tout aussi tactile. Mais ses doigts étaient peut-être plus précis et sensibles. Je la vis me sentir plus précisément puis darder sa langue et venir me goûter le gland. Une décharge électrique me parcourut l’échine, mon membre tressauta.
— Du calme, du calme...
Dit-elle à mon sexe avant de l’emboucher. Seul le gland était entre ses lèvres, sa main droite me branlait et la gauche me malaxait les bourses.
— Oh oui, c’est bon, soufflai-je.
Alors Claire entama une plus ample fellation. Ses doigts restaient actifs sur mes attributs et me rendaient fou. J’essayais de penser à autre chose, mais je sentais bien que je n’allais pas tenir très longtemps à ce rythme. Je n’avais rien contre l’idée de me décharger sur son palais ou ses seins, mais je voulais bien plus qu’une pipe. Je me concentrai et pus tenir encore un peu. Mais je dus la relever avant qu’il ne soit trop tard.
— C’est trop bon, allons sur le lit...
Je la tirai contre moi, ses seins s’écrasèrent sur mon torse et elle m’embrassa. Nous sommes restés collés ainsi pour faire le tour de la table. Nous arrivions tout près du lit quand je marchai sur son jean, la faisant tomber à la renverse. Elle atterrit sur le lit et moi sur elle.
— Aaah, oooh, cria-t-elle.— Pardon, désolé.— Ça va, c’est rien...— Bouge pas, je vais me faire pardonner...— Hein, ohhh, ouiii.
Ma bouche venait de se coller à l’humidité de sa culotte. Elle avait compris la façon dont je voulais me faire pardonner, elle releva les fesses et je pus tirer sa culotte vers le bas. Je découvris un sexe taillé très court et surtout luisant de cyprine. Je fis glisser sa lingerie et attrapai au passage son jean. Heureusement qu’elle ne portait que des ballerines, car j’avais oubliées leur existence. Elles ne posèrent pas de problème et Claire se retrouva vite nue et à ma merci. Je cherchai des yeux son regard, j’aimais bien plonger le mien dans celui de ma partenaire de jeu, mais je me rappelai que ça ne servirait à rien. Je me concentrai alors sur d’autres sensations. Je pris plus de temps à effleurer ses jambes de mes lèvres, sentir son odeur, apprécier de mes doigts le grain de sa peau. Je remontai ainsi vers son entrejambe. Il exhalait une odeur agréable, un peu plus musquée que ce que j’avais connu chez ma dernière compagne.
J’atteignis enfin son sexe, Claire releva un peu les jambes pour me faciliter l’accès et se laissa aller. Ses poils bruns entouraient un sexe assez clair, le clitoris était déjà sorti de son capuchon et les lèvres dépassaient assez peu. Je posai ma bouche sur sa vulve et l’embrassai littéralement :
— Mmm, ouiiii.
Claire semblait aimer ce début de cunnilingus, je ne restai pas trop longtemps sur ses lèvres vaginales pour aller m’occuper spécifiquement de son clitoris. Je pus le titiller de ma langue, je relevai les yeux pour voir comment elle réagissait. Claire "fixait" le plafond, les bras étendus au-dessus de sa tête. Son dos était légèrement arqué et son ventre tendu. J’aurais aimé avoir un "eye-contact" avec elle, généralement, ça amplifiait mon envie de bien faire. Là, je devais trouver un autre moyen de connexion. Elle rapatria une main pour venir lui masser le sein droit. J’en profitai alors pour venir poser ma main sur la sienne. Elle entrelaça nos doigts et se caressa le sein ainsi. C’était très sensuel comme façon de faire. Je sentais ses doigts se contracter ou se relâcher selon que je lui faisais plus ou moins de bien.
Ses gémissements augmentaient régulièrement, devais-je aller jusqu’à la faire jouir ? Voudrait-elle s’arrêter là ou poursuivre ? Je n’eus pas le loisir de me poser vraiment la question :
— Mmmm, viens, je te veux en moi.
Je n’avais pas de préservatifs à portée de main, il allait falloir aller dans la salle de bain toute proche. J’allais me lever lorsqu’elle m’en tendit un. D’où le sortait-elle ? Quand l’avait-il récupéré et d’où ? A posteriori, je pense qu’elle avait dû le prendre dans son sac ou de sa veste pendant que je prenais les glaces. Elle avait dû le mettre dans une poche de son jean et le prendre à la fin de sa fellation. Mais sur le coup, je crus à de la magie. Je ne m’en inquiétai pas plus que ça, et ouvris le sachet. J’enfilai prestement la capote qui claqua un peu sur mon sexe.
— Mmmh, j’adore ce bruit..., susurra-t-elle.
Elle tendit les bras dans la direction d’où venait le bruit. Je vins sur elle et me plaçai entre ses cuisses. Mon sexe protégé se retrouva tout de suite à l’entrée de son vagin. Son expression changea quelque peu, elle se figea. Elle attendait visiblement la concrétisation de nos préliminaires. Je me demandai un instant si elle n’était pas sur le point de regretter ses avances, mais je sentis une main se poser sur ma fesse pour m’inciter à entrer. Je poussai alors mon sexe dans le sien. Elle expira longuement comme mon membre entrait de plus en plus en elle.
— Ahh...
Sans attendre, je décidai de faire de longs et profonds va-et-vient. Elle ne disait plus rien, je n’entendais plus d’elle que des râles étouffés. Son air toujours aussi étonné me décontenançait un peu. Je plongeai alors mon visage dans le creux de son cou et la couvris de baisers. Je sentis ses mains venir sur mon dos et ses ongles s’enfoncer dans ma peau. Ses jambes vinrent autour de ma taille et me serrèrent fortement. J’allai plus vite en elle, je sentis son corps se tendre. Je crus qu’elle allait jouir, mais ce n’était que pour donner un coup d’épaule et de coude pour nous retourner. Je me retrouvai sur le dos. J’étais sorti de son vagin ; d’un geste rapide, elle se repositionna et s’empala dessus. Claire prit alors le rythme à son compte. Montant et descendant sur mon pieu dressé. Son regard aveugle fixait le mur derrière moi, mais son visage était marqué du plaisir qu’elle prenait. Elle s’appuyait sur ma poitrine pour ne pas tomber en avant.
Je caressai, palpai, touchai longuement tout son corps à portée de main. Ses seins étaient tendus et durs comme du béton, ses lèvres étaient plus gonflées. Ses cheveux noirs étaient pleins de sueur et brillaient comme les poils de son sexe plus tôt. Je me redressai sur les coudes pour venir lui téter les seins. Elle gémit particulièrement et accéléra encore un peu. Son souffle devint plus haletant, ses plaintes plus nettes et plus aigües. Son extase approchait, la mienne allait la précéder si je n’y prenais garde. Je tentai de penser à autre chose, mais la situation particulière était intenable :
— Claire, doucement, je vais...— Oui, oui, vas-y, vas-y, je veux te sentir.
Elle se déchaîna un peu plus sur mon sexe, ses ongles s’enfoncèrent dans la chair de mon ventre. Je tétai et mordis son téton sous l’effet des sensations que me procurait son vagin. Il était déjà étroit au départ et j’avais l’impression qu’il se rétrécissait encore. Sous mes mains, posées sur ses fesses, je sentis un long frisson la parcourir. Puis un second, plus fort, suivit juste après. Jouissait-elle ? Je n’en avais pas l’impression pourtant : elle s’activait avec la même énergie. Et moi, je sentais ma sève vouloir remplir le préservatif. Elle me demandait de jouir et je n’avais de toute façon pour la force de me retenir.
Je poussai un long râle et explosai dans la capote. Mon sexe fut pris de nombreux soubresauts. Elle dut le sentir, car elle sembla exulter. Ses ongles se plantèrent profondément en moi et son vagin se contracta puissamment sur mon sexe. Elle se figea, tétanisée par un plaisir silencieux et invisible. Invisible, mais pas sans ressenti pour moi. Je perçus des tremblements dans les tréfonds de son corps, un rictus entre la joie et la stupéfaction sur sa bouche, des contractions dans son ventre. Je me vidai en elle, enfin dans la capote, et elle finit par s’allonger à côté de moi. Mon sexe commença à vite se ramollir et sortit de son vagin.
— Alors, c’est différent ? me demanda-t-elle, moqueuse.— Euh, différent, je ne sais pas, mais sacrément agréable.— Humm, j’ai bien aimé aussi.
J’enlevai le préservatif et fis un nœud. Elle s’étira et me demanda de la guider à la douche. Je la regardai quelques instants sous l’eau chaude. Elle était assez mignonne dans son genre. Elle était plaisante à regarder. Elle me laissa la place et je lui tendis une serviette. Elle se sécha en m’écoutant me laver. Elle sortit de la salle de bain alors que je m’essuyais à mon tour. En sortant, je vis qu’elle avait enfilé son t-shirt et sa culotte. Elle partait ou c’était pour dormir ? J’eus la réponse lorsqu’elle se faufila sous les draps. Je pris un boxer propre et vins me coucher près d’elle. Elle m’embrassa, me souhaita bonne nuit et se tourna de côté. Elle n’avait visiblement pas envie de recommencer. J’éteignis la lumière et m’endormis assez vite au son de sa respiration régulière.
Une porte claqua pour me réveiller le lendemain matin. Dans un demi-sommeil, je tendis le bras pour toucher Claire. Je ne la trouvai pas. J’allumai et la cherchai du regard. Personne dans le lit, je ne voyais pas ses affaires non plus. Je me levai précipitamment pour la rattraper, sur le palier, je la trouvai en train d’essayer de s’orienter dans le couloir du rez-de-chaussée de mon immeuble.
— Claire.— François. C’était sympa, j’ai bien aimé. Mais c’était juste une soirée, OK ?— Euh, OK. Dommage, j’aurais bien voulu...
Elle se figea un instant (hésitante ?) puis la porte d’entrée fut ouverte par un habitant, cela lui donna la direction à suivre.
— Allez, j’y vais.
Elle sortit rapidement dans la rue.Je retournai dans mon appartement un peu sonné. Après, avais-je eu une relation charnelle différente avec elle qu’avec une voyante ? En un certain sens non. Chaque étape de nos ébats, j’avais pu la vivre avant. Mais il y avait eu quelque chose de particulier, de plus proche ou intense. Privé de son regard, j’avais été cherché d’autres points de contact. Oui j’avais été plus au contact peau à peau, corps contre corps. Cela avait été plus... tactile.
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