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Coach pas que sportif.

Chapitre 1

Gay
Brusquement le sang reflue de mon corps. Je suis pétrifié. Mes yeux clignent comme pour s’assurer que ce que je viens de lire est réel. Je m’ébroue légèrement malgré ma nudité. Je sens une main venir caresser mes fesses qui dépassent du tabouret haut du bar. Il m’en faut plus pour me distraire de ce que je vois. Je relis tout. Lentement. Chaque mot. Est-ce possible ? Est-ce lui ?Un bisou sur la joue me détourne finalement de la pile de cartes de visite posée sur le côté du comptoir. Je me tourne vers le garçon qui me demande :– Est-ce que ça va mon chou ? Je n’ai pas été trop sévère avec toi ?Je le regarde un instant, tâchant de me connecter avec lui. Un type au visage assez banal, pas trop mal foutu si ce n’est un petit ventre d’amateur de bière, assez poilu, nu comme moi, la verge luisante et molle… Le souvenir de ce qu’il m’a mis me revient. Une très bonne partie de baise. En public en plus, dans cette cage ouverte à la curiosité des autres membres de ce club gay.Oui. Il m’a sacrément bien pris. Avec ce qu’il faut d’attention au départ. Et ce qu’il faut de sauvagerie ensuite. Un actif doit être attentif au ressenti de son passif. Mais pas que. Il doit aussi le secouer, le maltraiter, le besogner sans plus se soucier de son plaisir. C’est cela qui est bon dans la baise entre hommes : un peu de sauvagerie, de brutalité, de bestialité pure… Que je lui ai bien rendu !– Non mon mignon… réponds-je finalement. Tu as été juste ce qu’il faut de sévérité ! J’ai adoré ! Tu m’as sacrément bien secoué !– Je confirme ! dit une voix à l’autre extrémité du bar. Qu’est-ce qu’il t’a mis !Je reconnais un des voyeurs qui s’est masturbé en nous regardant copuler. Avant qu’un petit minet efféminé ne vienne se jeter à ses pieds, emboucher son sexe, le sucer avidement. Un minet qu’il a ensuite entrainé ailleurs, sans doute pour le secouer, alors que je me faisais moi-même sévèrement secouer.– C’est un bon coup ! affirme-je. Je le recommande !– Merci ! dit l’intéressé en me prenant le menton pour attirer mon visage vers le sien et m’embrasser. C’est toi le bon coup ! Chaud et endurant du cul, comme j’aime !– Toi aussi tu as eu l’air d’apprécier quand j’ai fini par te fourrer… Désolé de n’avoir pas été plus endurant, mais tu avais déjà bien entamé mes réserves !– Si j’aime bien qu’on me prenne de temps en temps, je ne suis pas aussi chaud du cul que toi ! Tu viens souvent ici ?– Pas assez souvent ! Une fois par mois environ. Ma vie est compliquée ; pas assez de temps pour folâtrer…– C’est tout le problème des bisexuels qui vivent en couple ! Il faut garder du jus pour s’occuper de Madame !– Exactement !– C’est pour cela que je vous adore, vous les bis. Vous mettez une ardeur inégalée à vous faire mettre ! Et en plus vous êtes plutôt plus doux et sensuels que les vieux pédés comme moi. Les pédés blasés qui ont tellement baisé de mecs qu’ils sont incapables d’en faire le compte…– Et quel est l’intérêt d’en faire le compte, mon mignon ?– Aucun ! Tu as raison. Seul le moment présent compte…Le gars n’a pas cessé soit de me peloter le fessier disponible, soit de me tripoter le pénis et les couilles. Il faut dire qu’à moitié tourné vers lui, le compas des cuisses grand ouvert, c’est un appel criant à la palpation intime !– Tu commences à rebander… Tu ne veux pas qu’on remette cela ? Je peux te trouver un minet à fourrer et te prendre à nouveau. Tu n’as pas envie d’être pris en sandwich ?– Ce n’est pas que je n’aime pas, au contraire, mais tu vois, là, je n’ai plus faim ! Pour me prouver le contraire mon coup du jour plonge son visage entre mes cuisses et entame une fellation désespérée, sans se soucier que n’avons pas pris le temps de nous laver après avoir ôté nos capotes. Il doit avoir un mélange en bouche de sperme, de lubrifiant, de goût de latex… Tout ce que je n’aime pas !Mais malgré tout je rebande.Je profite qu’il soit entièrement concentré à me redonner de la vigueur pour lire à nouveau la carte de visite. « Kevin – coach pas que sportif – à votre disposition pour cultiver chaque organe de votre anatomie masculine en petite (voire très petite) tenue. Sur rendez-vous très privé. Efficacité et discrétion assurée. »
S’ensuit une adresse mail « kevin.coachtresprive… » et un numéro de portable. L’adresse mail ne me dit rien. Le numéro de téléphone… Est-il possible que ce soit celui de Kevin, mon Kevin, mon coach sportif, celui qui depuis près de deux ans m’aide à entretenir mon corps au sein de mon club ?Satisfait de ma rigidité, le gars se redresse.– Tu vois ? Tu es tout prêt pour une nouvelle aventure très jouissive ! Tu viens mon chou ?En fait je déteste qu’on m’appelle ainsi… Mon chou… Ridicule ! Ce n’est pas parce que je me suis laissé sodomiser longuement, pour mon plus grand bien, qu’il peut me donner un surnom aussi stupide. Il n’a même pas entendu l’ironie dans le « mon mignon » que je lui sers…– Tu es gentil mon mignon… Mais non. J’ai à faire.– Je ne peux vraiment pas te laisser avec une gaule pareille ! Viens, je vais calmer tes ardeurs !– Non, je te dis.– Même là, contre le bar, insiste-t-il en s’y accoudant tout en reculant son bassin et en cambrant à l’excès son dos. Prends-moi tout de suite !Au moment où le barman nous signale que les plaisirs charnels, en dehors d’amicales turluttes, sont interdites au bar, je me dis que je le pistonnerais bien, finalement, ce petit cul bien rond et tout lisse… Tant pis.– Non. J’y vais ! Merci mon mignon, tu as été adorable avec moi !– Toi aussi mon chou ! Même si, là, tu es très méchant ! Qui est-ce qui va me fourrer maintenant ?A la vue de mon sourire il se retourne. Le voyeur hoche la tête d’un air de dire qu’il est volontaire. Le mignon n’hésite que quelques secondes avant de se rapprocher de lui pour se pencher et le sucer à son tour.Je n’existe déjà plus. C’est la règle dans les lieux de plaisir masculin.On tire son coup et on y va.Plus personne ne faisant attention à moi, je prends discrètement une carte du « Kevin coach pas que sportif » et me dirige vers les vestiaires.Je réalise qu’avant de me rhabiller il me faut d’abord prendre une douche. Je dois puer la baise… Mais j’ai ce bout de papier dans la main. Je file donc vers le vestiaire, ouvre mon casier, pose la carte de visite.Au moment de le refermer pour aller me doucher, la tentation est trop forte. Je rouvre la porte du casier, fouille dans ma veste, en sors mon téléphone.Nerveusement je pianote sur mes contacts. Je sais que j’ai le numéro de portable de Kevin. Il nous l’avait donné une fois la veille d’un triathlon, pour que le groupe se retrouve dans la foule. Je n’ai pas dû l’utiliser plus de trois ou quatre fois. Mais… Le voilà.Mon cœur bondit. C’est le même numéro. J’en reste bouche bée.Je ne sens même pas des mains se poser sur mon fessier ni les propositions grivoises qu’on me fait. Je n’en reviens pas. Kevin, que je croyais en couple avec une fille, ce jeune homme hyper athlétique, toujours souriant, avenant, ayant cette qualité rare d’innover dans les exercices corporels, Kevin est homo !Je tâche de me remémorer ce que je sais de lui. Moins de trente ans. Est diplômé de Staps. A bricolé quelques années dans des salles de sport avant de rentrer, d’abord comme intermittent, puis comme salarié, dans notre club de triathlètes. Sa mission, nouvelle à l’époque, était de ne pas nous laisser nous contenter de courses à pied, de sorties à vélo ou de longueurs à la piscine, mais d’athlétiser notre corps. Le constat était clair : au-delà des muscles servant aux trois disciplines du triathlon, nous en avons des dizaines d’autres, en particulier atour du tronc, qui sont importants d’une part pour ne pas se blesser, d’autre part pour être plus endurants.Le résultat avait été lent mais certain : au bout d’un an mes performances comme celles de mes camarades s’étaient améliorées. Deux séances d’une heure par semaine étaient suffisantes. Nous n’en étions pas revenus du gain acquis.Et en plus, lui et moi nous entendons particulièrement bien !Un doigt voulant aller titiller ma corolle anale me sort de ma rêverie. Je repousse le gars. Encore un qui nous reluquait en pleine copulation. Je repose téléphone et carte dans le casier, le referme et vais me doucher.Des mouches à mecs me tournent autour. J’en reconnais un avec qui je me suis déjà amusé ici. Les autres ont dû nous observer. J’ai beau les chasser gentiment, ils restent à me regarder me savonner, prêts à bondir sur mon anatomie.Heureusement pour eux aucun ne tente. Bien que je ne sois pas un adepte des sports de combat, j’ai suffisamment de détente musculaire pour écarter un éventuel importun.Rhabillé, je quitte le club après avoir bavardé quelques instants avec le patron. Je l’aime bien, lui. Il est d’une agréable conversation, sachant mettre à l’aise n’importe quel homme venant ici, qu’il soit un habitué ou un novice, bi curieux ou homo assumé, précieux ou prédateur, jeune ou vieux.J’admire la manière dont il trouve toujours le mot juste, suivant son interlocuteur, pour parler de ce qu’on peut faire dans ce type de lieu…
Lors des deux jours qui suivent mon esprit est constamment encombré par l’idée que Kevin est gay. Et surtout parce que j’aimerais faire comme exercice physique très particulier avec lui.La première séance de musculation à laquelle je me rends tout en sachant qu’il est homo me mets dans un état de fébrilité avancé. Curieusement j’arrive en avance, le premier, moi qui ai une petite tendance à être tout le temps à l’arrache.Je blêmis en le voyant, penché, occupé à poser au sol les accessoires de nos exercices du jour. Il m’entend, se retourne, m’offre un magnifique sourire.Mon visage s’éclaire. Je n’avais jamais voulu me l’avouer, mais je le trouve sacrément beau ! Beau, avec un corps magnifique !– Salut Romain ! Tu es le premier aujourd’hui ! Cela me fait plaisir de te voir !Je suis interloqué. Que veut-il dire par là ?– Salut Kevin. Surpris de me voir ? Tu ne crois pas aux miracles ? Pourtant, ce soir, j’ai décidé de redoubler d’effort !– Alors va vite te changer ! Double dose pour toi, donc ?– Il ne faut peut-être pas exagérer !Je suis torse-nu en train de déboutonner mon pantalon quand un camarade entre dans le vestiaire. Kevin qui a fini son installation le suit. Tout de suite je me dis que c’est l’occasion. J’abaisse ma braguette et je descends d’un coup pantalon et slip.Rien que de très banal dans un vestiaire collectif. Mais je m’empresse de regarder la réaction de Kevin en retirant une jambe puis l’autre. Pas de chance, il est à contrejour. Pourtant je jurerais qu’il rougit. Le mimi ! Voir un beau gars comme moi tout nu, quelle affaire !Mon coach préféré s’écarte pour laisser entrer d’autres gars. Il lance quelques piques aux uns et aux autres, sans pour autant bouger du pas de la porte. Et moi je reste nu, bien trop longtemps, me penchant pour sortir mes affaires de mon sac.La raison me pousse à ne pas trop insister. J’ai une réputation à entretenir…La séance est intense. Je ne sais pas pourquoi, mais ce soir j’éprouve un impérieux besoin d’en faire plus. Sans me prendre au sérieux, les vannes, pas toujours subtiles, ayant l’habitude de voler entre nous. Qu’importe, Kevin me montre ironiquement en exemple ce qui a comme bienfait qu’il est très souvent juste à côté de moi.Une odeur âcre de sueur empli l’air. Je sens pourtant un parfum mâle plus subtil, plus délicat, plus élégant, émaner de Kevin posté dans ma zone d’intimité.A la fin de la séance je me demande si je me suis fait un film. Il m’a semblé qu’il m’observait sans cesse, qu’il posait un regard tendre sur moi, qu’il s’intéressait bien plus à moi qu’aux autres.De retour dans les vestiaires les habituels membres qui ont l’habitude de prendre une douche sur place se mettent à nu. Comme il n’y a que des garçons dans ce gymnase, il ne vient à personne l’idée de fermer la porte du vestiaire. Kevin passe, ralentit en jetant un œil dans le vestiaire, me voit nu, me sourit, disparait de l’autre côté du chambranle.Je ne suis pas en état d’avoir une émotion physique. J’ai trop martyrisé mon corps pour cela. Pourtant je ne pense qu’à Kevin, à ses regards, à ses attentions. Je ne veux pas croire qu’il est intéressé par moi. Ou plutôt si, je rêverais qu’il s’intéresse à moi !
Lors des semaines suivantes j’ai l’étrange sentiment que notre relation se renforce. Nous nous parlons de plus en plus. Amicalement. Je redouble d’efforts physiques. Il m’encourage, me félicite, me guide. Et m’accompagne souvent, faisant chaque exercice avec une facilité déconcertante quand je force systématiquement.Un des membres fait remarquer un soir, au sortir de la douche alors que nous nous rhabillons, que Kevin est de plus en plus détendu avec nous. Il s’amuse de constater qu’il n’y a pas si longtemps jamais il n’aurait osé entrer dans le vestiaire pendant que nous nous changeons. Or, depuis un moment, il le fait souvent, preuve qu’il est à l’aise avec nous. Chacun trouve cela chouette. Moi je sais depuis quand date ce moment : depuis que je me suis présenté nu devant lui. Et que j’essaie de le refaire à chaque séance.Je me fais la remarque que, curieusement, cela ne rate presque jamais… Un signe ?Après un long échange sur notre entrainement au triathlon, Kevin me fait une confidence :– Cela fait longtemps que je ne suis pas allé à la piscine. J’en ai besoin pourtant. Cela me manque…– Pourquoi ne viendrais-tu pas t’entrainer avec nous le jeudi matin ? Toutes les lignes d’eau ne sont pas prises, tu sais…– Vous c’est normal, vous êtes membres du club. Vous payez pour cela. Moi je suis coach. Ce n’est pas pareil !– N’importe quoi ! Un bon coach doit s’entretenir. Cela ne coûte rien au club si tu viens avec nous. J’en parle au boss ?– Surtout pas ! Je te défends de faire cela !– Compte sur moi… conclus-je avec l’air de celui bien décidé de faire exactement l’inverse.Il me regarde, comprend que je vais le faire, rigole à son tour.– T’inquiète pas, gars, je saurai trouver les mots !
Effectivement, à force de critiquer ouvertement le (pseudo) empâtement de mon coach préféré, tout juste bon à nous gueuler dessus pour nous faire souffrir mais qui manque lui-même particulièrement d’entrainement, le boss, amusé par ma répartie, lui glisse :– Romain a raison, si tu veux, tu n’as qu’à aller nager avec eux. Cela fait un bien fou ! Et puis peut-être que le coach natation aurait parfois besoin d’un coup de main. Ce n’est pas du boulot en plus, hein ! C’est un gentleman agreement !Kevin m’offre un magnifique sourire en disant qu’il va y réfléchir. Mais dès la semaine suivante il est présent.A sept heures du matin chacun arrive comme il le peut. Nous sommes trois dans le vestiaire à commencer à nous changer quand Kevin entre. Nous nous arrêtons pour le saluer, le charrier un peu, le féliciter d’avoir enfin décidé de se reprendre en main.Il se met vite torse-nu. C’est clair qu’il n’a aucun besoin de se reprendre en main avec son anatomie parfaite, ses abdominaux en tablettes de chocolat, ses épaules puissantes.Alors que j’ôte mon slip pour enfiler mon slip de bain, Kevin m’adresse la parole. C’est un plaisir total pour moi de me retourner, nu, face à lui. Il tient son maillot à la main.– Alors, Romain. J’ai pensé à toi. Avec tout ce que les gars disent sur toi, je me suis dit que je pourrais peut-être ne pas te laisser être le seul à porter un slip de bain ringard ! J’ai eu du mal, mais j’en ai trouvé un. Comme cela nous serons deux en slip et non en boxer de bain !Joignant le geste à la parole, il retire son boxer, me regarde en rigolant.C’est bien la première fois que je le vois nu. Il est encore plus beau que ce que j’ai pu jusqu’à présent entrevoir derrière ses tenues de sport.Et c’est un extase total d’être nu face à lui ! Tous les deux nus ! Même si un autre gars est dans la même tenue. Nous sommes nus face à face.En plus je peux observer pour la première fois le tatouage d’aile d’aigle qu’il s’est fait faire sur l’épaule. Jusqu’à présent nous l’avions partiellement vu, caché sous un débardeur estival. Quelque chose de farouche et de naïf transparait de ce tatouage. A son image…Il me semble que la séquence dure un quart de seconde de trop. Sous le regard amusé des autres, nous enfilons nos slips. Et filons sous la douche d’abord, dans le bassin ensuite.Est-ce le fait du hasard ? Nous nageons côte à côte dans la même ligne d’eau. Pas toujours à la même vitesse. Si par moments il nage à la même cadence derrière moi, parfois il force un peu et finit sa longueur bien avant moi. J’ai le terrible sentiment qu’il pourrait me mettre une demi-longueur d’avance…Le passage sous la douche est un régal. Nous sommes côte à côte à nous savonner comme tout le monde. Et presque comme tout le monde nous ouvrons nos slips pour savonner nos intimités et nos fesses. A ceci près que nous le faisons face à face, tout sourire.Se mettre à nu dans le vestiaire est une urgence ! Aller essorer nos slips de bain au milieu de la pièce au-dessus du regard prend du temps. Nous sécher convenablement tout en bavardant nous fait sortir les derniers du vestiaire.Il va me falloir être plus vigilant. Il ne faudrait pas que les autres s’imaginent quoi que ce soit entre Kevin et moi !
Les semaines passent. Il m’arrive souvent d’appeler Kevin pour prendre rendez-vous pour une séance particulière. Surtout quand je suis en manque de mâle… Mais à chaque fois, au dernier moment, je me retiens. Kevin connait ma compagne qui m’a parfois accompagné. Ma bisexualité est secrète. Je veux rester étanche entre mes mondes.J’enquête pourtant discrètement sur la vie privée de mon coach préféré. Il m’est confirmé qu’il vit avec une fille, dans une petite maison.Je la croise lors d’une course à pied où elle accompagne Kevin. Je le vois rougir en me la présentant. Quelle est la cause de ce léger malaise ? Pourtant ils ont l’air amoureux. C’est une jolie fille tout élancée, un peu maigrelette, peu disert. Mais souriante.Je m’inquiète. Et si ces cartes étaient un canulard ? Rien ne prouve que ce soit lui qui les a faites ! Peut-être qu’un mec qui lui en veut a-t-il imprimé cela pour l’emmerder. En tous cas elles sont toujours présentes au club. J’y retourne un peu plus souvent. Mon appétit pour la chair masculine est décuplé depuis que je suis plus proche de Kevin. Surtout depuis que, chaque semaine, je peux le voir nu. M’exhiber dans le plus simple appareil devant mes potes hétéros est loin de me suffire. J’ai besoin de vrai sexe !Je suis surpris de l’entendre me demander, un soir en salle, si je peux lui consacrer un peu de temps après la séance. Evidemment je lui propose de prendre tout le temps qu’il veut.– Je suis tout à toi, mon cher Kevin !Je le vois rougir, balbutier un remerciement, me laisser pour aller s’occuper de la séance.A chaque exercice, suant et éructant, je m’interroge : et s’il savait que je fréquente occasionnellement ce club gay ? Je m’inquiète. Tout en me demandant bien pourquoi…Pour une fois je prends le temps de l’aider à ranger une fois la séance achevée. D’habitude je fonce à la douche. Là je laisse les autres passer devant.Une fois tout le monde dans le vestiaire, il se lance :– Voilà… C’est totalement confidentiel… – Tu peux me faire confiance ! Tu peux tout me dire ! Je ne porte jamais aucun jugement. Je ne répète jamais à quiconque ce que j’entends. Je suis avocat, je te rappelle… Je suis soumis au secret professionnel.– Justement… J’aurais peut-être besoin de tes conseils…– Tout ce que tu veux ! Dis-moi !Kevin, les joues légèrement empourprées, m’avoue qu’il rêve depuis toujours d’être à son compte, d’ouvrir une salle de sport à lui. Je lui confirme que c’est une noble ambition, que je soutiens toujours l’esprit d’entreprise. Evidemment le côté délicat est qu’il est salarié du club. Je lui affirme que ce n’est pas grave, que le boss acceptera sa démission si c’est pour se mettre à son compte. Et que même il pourrait l’aider. Nous nous dirigeons vers le vestiaire. Les gars sont presque tous rhabillés. Ils quittent la pièce un à un en même temps que je me mets à nu. Cette fois Kevin me regarde sans me voir. Il m’accompagne à la douche, et poursuis son propos tandis que je me lave devant lui.Il a repéré une salle à vendre. C’est un peu cher mais sa famille est prête à participer. Pourtant quelque chose lui déplait.– L’instinct… Je vais te sembler stupide, mais je ne les sens pas trop les gars en face. Pas le genre sain et fiable, comme toi… Quelque chose en moi me dit de me méfier…– Alors écoute ton instinct ! Méfie-toi ! Sois prudent ! Si tu veux, je peux enquêter. Je connais assez bien le tissu local…C’est justement cela qu’il attendait de moi. Savoir qui sont exactement les vendeurs. Et le conseiller juridiquement.– Si ton tarif n’est pas trop élevé… Les gars du club disent que tu es cher…– Parce que je suis bon ! Je bosse avec presque tous, s’en sont-ils plaints ?– Bien au contraire ! Ils m’ont tous dit que c’est avec toi qu’il me faut bosser.– Alors pas d’argent entre nous. Que de l’amour !Il se fige, interloqué.– Je rigole ! Bon, ce que tu vas faire c’est m’envoyer tout ce que tu as sur les vendeurs. Tout le dossier de cession, le juridique, le comptable, les éléments de business. Je vais étudier cela.– C’est qu’ils me mettent la pression pour que je me décide vite. Et comme ce n’est pas trop cher…– Tu as l’accord des banques ?– De principe, oui.– Bon. Déjà tu es en droit d’attendre l’accord définitif.– Ils me disent qu’on peut mettre cela en clause suspensive…– Je n’aime pas cela ! Reste ferme là-dessus. Gagne du temps. Je fais au plus vite.Toute cette conversation se passe dans la pièce de douche alors que je me lave puis me sèche sous ses yeux. Être nu devant lui est un bonheur absolu auquel j’ai beaucoup de mal à m’arracher. Nous convenons de bien d’autres détails, ma serviette sur l’épaule, avant de retourner dans le vestiaire.Le soir-même, puisqu’il m’a envoyé immédiatement le dossier, je pars à la chasse aux informations. Et je comprends vite que ça ne sent pas bon.
Les vendeurs continuent à lui mettre la pression pour qu’il se décide, arguant qu’ils ont un autre acheteur potentiel mais qu’ils préfèrent Kevin qui leur semble avoir le meilleur projet pour la salle.Je lui invente une pseudo consultation d’un architecte pour remanier les lieux afin de l’adapter à son projet. Le subterfuge fonctionne. Les vendeurs se disent que s’il en est à ce point-là, c’est qu’il est accroc à ce rachat.Ce que je découvre confirme mon sentiment. Vient le moment où je l’invite à déjeuner, à quatorze heures car il bosse entre midi et deux.– Bon, Kevin, je n’ai pas de bonne nouvelle. Je dois casser ton rêve ! Est-ce que les vendeurs t’ont dit que dans les dix-huit mois les deux leaders du marché des salles de sport vont ouvrir une nouvelle salle, l’une à quarante-sept mètres de celle dont tu rêves, l’autre à cent-douze mètres exactement ?– Non ! C’est quoi cette histoire ?– C’est la raison de la vente. Ils savent qu’ils ne sont pas de taille face aux deux mastodontes. Alors ils cherchent un pigeon pour les débarrasser du risque.– Les enfoirés !Je vois les yeux de mon athlétique coach s’embuer. Preuve qu’on peut être à la fois costaud et sensible.– Désolé…– Depuis quand sais-tu cela ?– Deux jours après qu’on en a parlé sous la douche…– Mais… Pourquoi ne me l’as-tu pas dit tout de suite ? J’ai ramé pour les faire patienter !– Parce que j’ai fait une petite étude de marché des salles de sport…– Hein ? Pourquoi ?– Tu sais, dans mon métier, je suis souvent oiseau de mauvais augure et annonciateur de mauvaise nouvelle… Alors dans le cabinet on a une règle un peu originale : on essaie toujours de proposer à nos clients une solution alternative…– Oui mais là c’est mort ! En tous cas mille mercis de m’avoir empêché de faire cette connerie !– Tu me remercieras en faisant suer mon corps… Je suis content. Tu encaisses vite…– Le sport de combat…– Ah ? C’est le sport de combat qui a fait de toi un beau gosse en plus qu’un garçon dynamique et décidé ?– Fous toi de ma gueule…– Ben… Je crois être objectif ! Donc j’ai analysé le marché…– Moi aussi. Il n’y a que cette salle à vendre…– Certes. Je suis arrivé à la même conclusion. Donc ?– Donc quoi ?– Si dans ton périmètre tu es bloqué, que fais-tu ?– Je ne comprends pas…– Si je n’ai pas la condition physique pour faire un ultra triathlon et que je veux absolument en faire un…– C’est vrai ?– Non. Je suis trop vieux. Alors, qu’est-ce que je fais ?– Eh bien tu t’entraines différemment pour t’en donner les moyens physiques ! Avec toutes tes qualités athlétiques, malgré ton âge, tu en as encore sous le pied ! – Merci.– De rien, c’est sincère… Si tu as le bon coach sportif, bien sûr…– Bonne nouvelle, je l’ai ! Et donc ?– Tu as élargi le spectre des recherches ? Comment ?– Ah, ah ! Nous y voilà. Aimes-tu la danse classique ?– Hein ?– Surprise !– Qu’est-ce que tu mijotes ?Nous avalons rapidement le plat du jour suivi d’un café. Puis je l’emmène dans ma voiture. Un trajet court. Pour me garer devant une académie de danse. Kevin me regarde avec une mimique exprimant son incompréhension.Nous entrons. De jeunes enfants en tenue de danse classique font leur gamme. La propriétaire vient vers moi avec un sourire. Je lui présente Kevin qui ne comprend rien. Elle nous entraine dans son bureau pour me donner des clés et s’excuser de ne pas nous accompagner car elle donne un cours.Nous ressortons. L’expression de totale incompréhension de Kevin me décide à lui expliquer l’idée qui me trotte depuis cinq jours dans la tête. Nous contournons le bâtiment.– Comme tu le vois, ici c’est une académie de danse. Tu dois bien te douter que ce n’est pas le sport en vogue.– J’imagine…– Cela fait plusieurs années que les propriétaires ont condamné une partie des installations, ne gardant que la grande pièce qu’on vient de voir. Malgré tous leurs efforts ils n’ont pas réussi à avoir suffisamment de membres pour rouvrir leur deuxième salle, bien plus petite. L’équilibre budgétaire étant de plus en plus difficile pour eux à trouver, ils sont prêts à envisager la location de la seconde salle, à l’arrière. Cinquante mètres carré environ… Nous y voilà.Je déverrouille la porte qui grince en s’ouvrant. Kevin écarquille les yeux en entrant. Les murs sont tapissés de miroirs et de barres de soutien. Une partie du sol de la salle est un parquet en parfait état. L’autre, sur un tiers environ, est fait d’un tatami. La pièce est lumineuse, jolie, agréable.– Sympa ! dit-il.– C’est ce qu’il m’a semblé quand je suis venu là il y a quelques jours. Elle est parfaitement équipée. Elle n’a qu’un inconvénient…– Où sont les vestiaires ?– Justement. Il n’y en a pas. Il y a un toilette, là. Et à côté un renfoncement qui a dû servir de rangement. La seule solution est de transformer ce renfoncement en vestiaire-sanitaire-douche collective.– Comment cela ?– Avec un peu de travaux… On doit pouvoir installer un urinoir sur le côté…– Pas discret !– On s’en fout ! Entre mecs… Sur la cloison mitoyenne avec le toilette on doit pouvoir amener l’eau. En carrelant un tiers de la pièce, on peut mettre deux ou trois douches reprises sur les évacuations d’à côté. Il faudra mettre un chauffe-eau aussi…– C’est mieux !– Et en face des bancs et des patères pour se changer.– Mais il n’y a pas de porte. Et un seul vestiaire…– Qu’importe puisque tu ne t’adresses qu’au public masculin, fort peu pudique, pour, si j’ai compris ton projet, principalement des séances individuelles pour amener le gars à cultiver son anatomie masculine en privé. Et pas que. C’est bien cela ?Sur le coup Kevin devient rouge écarlate. Il balbutie que oui, c’est un peu cela, mais pas que. Il peut aussi proposer des séances en petit comité.– Cela peut être chaud, effectivement ! Mais fait attention à ne pas concurrencer le club ! Le boss ne t’en voudra pas de faire des séances privées, efficaces et discrètes. Mais du collectif, c’est plus sensible !A nouveau Kevin rougit, fuit mes yeux, se retourne, balaie la pièce du regard. Il finit par se tourner brusquement vers moi :– Tu ?– Ai-je bien deviné ton projet ? le coupe-je par réflexe défensif, avant d’immédiatement m’en vouloir. J’ai sa carte de visite dans la poche. Il me suffirait juste de la lui montrer pour que notre relation prenne un nouveau jour. Mais quelque chose en moi hésite encore à lui révéler que, comme lui peut-être, je suis secrètement bisexuel.– Oui… Tu as raison. J’ai envie de ne faire que de l’individuel ou du très petit nombre. En affirmant la puissante beauté du corps masculin. En tant que coach sportif. Et pas que… dit-il en me regardant fixement.Cette fois c’est moi qui rougi. M’aurait-il percé à jour ? C’est vrai que je ne demande que cela, qu’il me perce…– Parce que tu trouves qu’on n’affirme pas assez notre anatomie masculine ? réussis-je à rétorquer.– Clairement oui ! J’en ai un peu marre de faire travailler des garçons qui mettent des vêtements manches et jambes longues pour tout cacher ! Tu comprends, on me demande de vous faire travailler des muscles. Et on ne peut jamais les voir ! C’est complètement stupide ! Par exemple je vous fais bosser vos ischio jambiers. Et on ne peut pas voir le résultat puisque c’est caché sous vos vêtements. C’est frustrant !– Là je peux comprendre la frustration… Mais bon, tu nous fais aussi travailler les ischio fessiers… C’est plus délicat à afficher…– Pourquoi ? Le fessier est un ensemble de muscles absolument essentiel pour se mouvoir !– C’est certain !– Il n’est pas sexué : garçon ou fille on a tous le même. Pourquoi toujours le cacher ?– Les normes sociétales… Tu ne veux quand même pas faire des séances naturistes ?– Pourquoi pas ?– Ah ben mon grand ! Quel programme ! Révolutionnaire ! Bon… Il faudrait peut-être commencer par des séances en petite, voire très petite, tenue…– Je vois… dit-il d’un air de celui qui vient enfin de comprendre.– Tu vois quoi ? Tu nous as déjà tous vu à poil. Et tu sais qu’on s’en fout. Tu as peut-être raison. Cela se tente…– Cela te tenterait, toi, une séance de musculation naturiste ?– Je ne sais pas… Disons que cela ne fait pas partie de mes critères de faire ou de ne pas faire… Je m’en tape un peu d’être à poil…– Faux-cul ! Tu adores cela, trainer à poil !– Comment cela mon cul serait faux ? Tu as bien vu qu’il est vrai !– Un fessier particulièrement musclé, je confirme ! Comme le reste de ton corps…– J’ai encore du boulot pour cela ! En même temps ce n’est pas non plus une obsession chez moi…– Oui, enfin, si tous les mecs de ton âge étaient aussi bien foutus…– C’est un compliment ?– Tu peux le prendre ainsi…– Tu n’y es pas pour rien… Tu me motives pour cela autant que tu m’entraines… Bon, qu’est-ce que tu penses de cette salle ?– C’est assez fou… Génial ! Super idée ! Elle est bien située, en même temps discrète, ni trop grande ni trop petite… Les miroirs, le parquet, le tatami c’est parfait. Mais c’est vrai que le vestiaire… – Je suis certain que dans ce renfoncement on peut tout caser facilement. Evidemment ce ne sera pas très intime. Mais si tu veux faire travailler des corps peu couverts, quelle importance ? Il y a un point d’eau… Je précise que ce sont les propriétaires qui ont imaginé faire un vestiaire-douche là. Et qu’ils sont prêts à financer les travaux moyennant un loyer de trois ans minimum. Il te faudra être sûr de ton coup !– Il y a toujours le risque que cela ne fonctionne pas…– Mais le loyer qu’ils proposent est raisonnable. Par contre c’est toi qui fais le ménage et entretiens la salle comme les abords extérieurs. J’imagine que tu as déjà des clients individuels ?A nouveau mon coach préféré rougit légèrement. Il opine du chef. Il affirme qu’il se sent capable d’y arriver. Dans tous les cas il a déjà son boulot dans notre club de triathlètes. Ce n’est que trente-cinq heures par semaine, pas très bien payé, mais suffisant pour vivre. Voire pour payer une partie du loyer.– Pour gérer cette activité tu pourras installer un bureau et une armoire dans le coin, là-bas. Après, il faut que tu créées une société et que tu tiennes les comptes.– Les comptes j’ai l’habitude… J’ai été autoentrepreneur avant d’être salarié. La société, en revanche…– Je m’occupe de tout ! Gracieusement ! Ce qui me donnera bonne conscience quand je viendrai confier mon corps à tes bonnes grâces !
Trois semaines plus tard le deal était acté. Le bail signé, la salle nettoyée, le boss du club enchanté d’aider un jeune coach entreprenant, les travaux démarrant.Un jour que je passe non loin et que je fais un détour pour voir, remarquant que la porte est ouverte je m’arrête. Kevin est en train de peindre soigneusement les murs en blanc. Je le félicite pour ce beau boulot, tout en suggérant de mettre, sur un pan de mur, un peu de couleur.– Quelle couleur ? demande-t-il.– Rose bonbon. Là, sur le petit mur du bout.– Hein ? Rose bonbon ? Tu es fou ?– Rose stade français si tu préfères. Tu verras, c’est hyper classe, très lumineux, totalement viril. Si les rugbymen ont adopté cette couleur…– Quand même…– N’as-tu pas comme projet de casser les codes ? Casse-donc les codes couleur garçon ! Ose ! Tu te lances, fais-le à fond !
Dix jours plus tard, en y retournant pour lui faire signer des papiers, je note avec bonheur qu’il a osé. Plus que cela encore, il s’est installé un bureau et un canapé-lit dans un coin. Cela donne un côté cosy à la salle. Je l’interroge néanmoins.– C’est un peu compliqué avec ma copine en ce moment… Elle a compris que je vais souvent rentrer tard le soir… Elle ne veut pas me voir rentrer après vingt-et-une-heures. Elle se couche tôt car elle commence à cinq heures trente le matin. Donc, si je termine tard, c’est ici que je vais dormir…– Je vois… Ton projet, dont elle connait les tenants et les aboutissants, ne lui plait qu’à moitié…– C’est exactement ça. Cela se comprend, vu de sa fenêtre. Est-ce qu’elle va finir par tout accepter ? L’avenir le dira.– Mais c’est plus fort que toi, tu as décidé de t’assumer…– Exactement ! Advienne que pourra ! J’ai quand même plein de bonnes raisons d’essayer, non ?Tout en disant cela il s’est approché de moi. Je sens sa main effleurer la mienne. Dans un stupide réflexe je la retire. Il blêmit. Sans doute vexé. Et moi je rougis. Accablé par ma bêtise. Je reste comme un idiot à tourner en rond. Le charme est rompu.
à suivre
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