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Comment je suis devenue Monica

Chapitre 11

Travesti / Trans
Dans le noir, j’entendis d’abord la voix de Monica. Puis je sentis à nouveau la douleur atroce dans mon anus en feu. Mais la main étrangère n’y était plus. J’ouvris les yeux. Monica était penchée vers moi. — « Bon! On dirait qu’elle se réveille... Alors ? Ça va mieux, ma petite ? » — « ... » J’avais tenté de répondre, mais aucune voix n’était venue. Je me sentais épuisée. Monica reprit la parole : « Faites un peu plus attention, mes gros choux. Je ne l’ai que depuis avant-hier. Elle est docile, mais pas encore formée à tout recevoir. Il faut que son corps s’adapte. Alors, allez-y plus mollo. » Je tournai la tête de côté, et vis, à moins d’un mètre, la grosse queue de Raoul, encore sortie de sa braguette. J’avais dû m’évanouir quelques instants à peine. J’ouvris de nouveau le bouche, en direction du pénis qui pendait vers moi. Raoul comprit le signe et vint placer son membre entre mes lèvres. Je recommençai à sucer avec avidité. Plus rien ne comptait désormais. Ni ma douleur, ni le manque d’air, ni Monica, vraiment inquiète je crois. J’étais une machine à sucer et j’appréciais les pulsions électriques qui couraient dans le membre de peau ébène, le gonflement de ses veines, la montée envoûtante de l’odeur de musc, puis les ondes régulières que le géant noir transmettait à son sexe par des rotations de hanches. Je me sentais vidée. Comme une carcasse sans conscience. Juste une bouche. Comme un bébé nourri au sein, aspirant eu suçant les premières gouttes du liquide séminal, délicieux élixir salé, et attendant avec avidité le déferlement qui allait suivre. L’énergie me revint, comme si ce sexe en tension était arbre de vie auquel je puisais toutes mes forces. Comme un bébé avec le sein, je me sentais amoureuse de cette masse de chair vivante. N’être qu’un réceptacle. Ne rien décider. N’être qu’une bouche accueillante. Boire à la source l’énergie vitale de ce sexe sur-dimensionné. Boire à tous les sexes de tous les hommes de la terre. M’ouvrir. Ouvrir mon anus en sang. Céder. Me rendre corps et âme. Je n’avais plus de force. Plus de volonté. Plus de personnalité. Plus rien. Je n’étais plus un homme, mais guère plus une femme. Une chose. Une bouche. Une langue qui explorait le relief étonnant d’un sexe en chaleur, enfoncé contre mon palais. J’attendais l’explosion. J’espérais l’explosion. Mais l’explosion ne vint pas. Au bout de longues minutes, le pénis quitta la bouche. — « Non !... Viens encore... Viens... Je veux que tu viennes dans ma bouche... Viens ! » — « Ghyslain. C’est à ton tour, » répondit le noir, sans prêter attention aux efforts que je faisais pour reprendre son sexe en fuite. J’étais encore couchée. Ghyslain me fit reprendre la position à genoux. Le mouvement était difficile. Je sentis la morsure du corset. Puis il sortit son sexe bandé et me le fourra avec force entre les mâchoires. Je repris mon rôle de bouche. Mais peu à peu, la conscience me revint. Du côté droit de mon champ visuel, derrière les hanches de l’homme obèse qui vérifiait avec son sexe la souplesse de ma langue, je vis Raoul se dévêtir. Quel corps magnifique. Une musculature digne des magazines culturistes. Une peau sans poils, luisante comme le métal. Un corps à s’y abandonner complètement. Un corps de maître de harem, dominant, auquel nulle esclave ne saurait résister. Et un corps protecteur, auprès duquel on aurait envie de se faire toute petite, de se laisser bercer, vulnérable à la fois aux caresses et aux poussées de colère. La marque des gifles se remit à chauffer sur mes joues, mais cette douleur me parut désirable, comme si je m’étais offerte, victime consentante, à un être adoré. Je fus prise d’une tendresse soudaine pour cet homme viril que mes dents avaient maladroitement blessé, et sentis remonter, du plus profond de moi, le désir de demander encore pardon, d’être à nouveau châtiée. J’étais comme ces femmes battues, amoureuses pourtant de l’homme qui les tyrannise. Pendant que ma bouche, plus par automatisme que par plaisir, continuait à envelopper le pénis du gros homme chauve, c’est de l’autre que je me sentais possédée. Et quand il s’approcha à nouveau de moi, je sentis mon coeur battre de désir. Il se plaça près de mon dos, plaça une de ses énormes mains entre mes cuisses, tira vers l’arrière pour me forcer à cambrer le dos. Il remonta ma jupe de bonniche, baissa mes culottes de dentelles. — « On va voir si Ghyslain a bien travaillé ton cul, ma petite, et si tu peux prendre une queue de cinq centimètres de largeur. » Je ne pouvais pas répondre, l’autre pénis dans la bouche. Mais comme j’aurais souhaitée n’être qu’avec le géant noir qui allait bientôt me sodomiser ! Faire disparaître l’autre et me donner entièrement à ce Dieu de force brute dont mon âme souhaitait la domination, dont mon cul réclamait l’effraction ! Le gland vint se poser à l’orée de mon anus. De ma « chatte », pensais-je, tant cet orifice sensible appelait désormais la caresse des chairs mâles; tant tout mon corps de femme désirait cette pénétration profonde. Je sentis une texture froide et caoutchouteuse. Il avait recouvert son pénis d’un condom. Prudence élémentaire, compte tenu surtout de l’état où la main de l’homme chauve avait laissé mes muqueuses anales. Mais je fus quand même déçue. Comme si cette mince paroi allait m’empêcher d’entrer en contact parfait avec mon maître absolu. Que m’importaient les risques, après tout. J’étais SA chose. Il ouvrit mes fesses avec ses doigts, et sa tige durcie pénétra sans douleur dans mon canal intime. Je serrai mon sphincter sur son pénis. Il commença à se balancer. Ma bouche prit le même mouvement. — « Ouuuiiiii... Ouuuiiiii... » gémit Ghyslain. — « Rrrrr... aaarrrggh... » grogna Raoul, comme l’aurait fait une bête, en dominant sa victime.Le mouvement continua de la sorte de longues minutes encore. Les deux hommes en phase, et moi corps-instrument, victime consentante et comblée de ce duo en voie d’explosion. Je ne parvenais plus à compter le nombre de fois où l’on avait exploré mon anus depuis la veille. Je n’arrivais plus à me souvenir de la peur ressentie, la première fois. Non. Mon cul était devenu un gouffre de désir, qui réclamait la chair pour le remplir. Mes sphincters étaient devenus sensibles jusqu’à l’extase aux moindres frissons des verges envahissantes. Mes parois intestinales, plus excitables encore que celles de mon pénis. J’étais faite pour être pénétrée. Tout mon corps le réclamait. Tout mon corps en vibrait de jouissance. Que m’aurait apporté de plus la possession d’un Vagin ?

Quand l’explosion vint enfin, je crus toucher l’extase. Ce fut d’abord dans mon anus où je sentis les racines du géant noir se tordre en saccades, comme pour projeter leur sève au plus creux de mes entrailles. Deux fois. Dix fois. Vingt fois peut-être. Les secousses sismiques n’en finissaient pas. Puis ce fut le pénis de son complice à peau rose qui inonda ma bouche de sa semence chaude et salée. Et tout comme la veille, cette double décharge me parut comme un contact intime avec le bonheur à l’état pur. Comment avais-je pu passer toutes ces années de vie sexuelle plus ou moins triste, sans soupçonner cette jouissance sublime de la double pénétration, du double orgasme ? Rien, dans ce que j’avais connu jusqu’alors, ne pouvait se comparer à cet instant magique où toutes les émotions se confondent et tous les sens se mêlent : l’odeur de la sueur de deux corps qui se vident, le goût du sperme à pleine gorge, la moiteur de ces peaux d’hommes contre ma peau, la chaleur de ma propre transpiration, la douleur de mon corps trop à l’étroit dans des vêtements de torture, la fragile sensation de la soie et des dentelles sur mon sexe hypersensible, le mélange de fierté d’avoir pu faire jouir ces deux hommes et de honte devant la déchéance de mon statut objectif; la fierté d’être femme et la honte de n’en être pas vraiment une; la fierté d’obéir à Monica et la honte de désirer bien plus cet homme au corps d’ébène dont le pénis s’agitait encore au plus profond de moi... Une fois de plus, m’est apparu le caractère irréversible de la transformation que Monica m’avait fait subir. J’avais découvert la veille que j’étais capable de m’exciter en présence d’hommes et de désirer leur pénis plus que toute autre expérience sexuelle. Je m’étais découvert homosexuel ...ou plus simplement femme attirée par le sexe des hommes. Je me découvrais désormais séduite par la force brutale, et prête à toutes les meurtrissures pour appartenir à ce maître, comme ces filles qu’on voit si souvent dans les gangs de motards, et que les maîtres s’échangent entre eux, sans même les consulter. Elles sont signes de statut social, monnaies d’échange, objets de convoitise et instrumentsde plaisir. On les croit droguées, tant leur sort paraît insupportable. Mais je n’étais pas droguée, et Monica m’aurait, ce soir là, vendue à Raoul, que je n’aurais même pas protesté. Quel droit avais-je à décider de mon bonheur, quand tout m’était donné par ce pénis qui glissait maintenant en douceur hors de mon anus. Je me relevai, et notai avec dégoût le sourire benêt de Ghyslain. Raoul était maintenant assis, le corps entièrement nu et recouvert de sueur. Ghyslain était encore vêtu et se massait le sexe d’une main nonchalante. — « Tu vas me la préparer, mon gros ? » demanda Raoul, sans ouvrir les yeux. — « Oui maître, » répondit Ghyslain. Et c’est alors seulement que je compris quel rapport trouble liait ces deux hommes. Le culturiste noir était dominateur. L’autre, son vassal. Mais dequelle préparation parlaient-ils ? Ghyslain me fit signe de le suivre dans une pièce attenante. Je regardai Raoul, de mes yeux en détresse dans l’espoir qu’il m’explique un peu ce qu’ils comptaient me faire subir. Mais il ne broncha pas. Il me fallait être docile. Je remontai mes petites culottes de dentelle, replaçai soigneusement la robe de bonne et suivit l’homme au crane dégarni.
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