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Comment je suis devenue Monica

Chapitre 12

Travesti / Trans
CHAPITRE V

Je n’étais pas encore entrée dans ce petit salon du rez-de-chaussée, que Monica réservait aux ébats privés de sa clientèle très spéciale. C’était une pièce plutôt sombre, aux murs recouverts de velours bourgogne. L’ameublement antique lui donnait un air de salon bourgeois de l’époque victorienne. Un aspect très « bordel de luxe » en fait. Au centre de la pièce, un immense lit circulaire, recouvert d’un couvre-lit de satin rouge plus clair. Le long des murs, deux chaises avec des ganses de cuir aux pieds et aux bras, instruments de captivité plus que de confort. Plus à gauche, un cheval d’arçon, équipé lui aussi de nombreuses lanières. Juste à côté, sur le mur, une psyché reflétait mon image de femme un peu ridicule avec ce maquillage trop prononcé, aux contours abîmés par l’exercice oral qu’on venait de m’imposer. Ghyslain ouvrit une garde-robe, et j’entrevis toute une collection de vêtements de scène, tulle et paillettes, lamés et soieries, filets et boas, plumes et crêpes de Chine. Une variété de couleurs et de style à me rendre malade d’envie. — « T’en baves, hien, ma p’tite bo-bonne ! Allez. Enlève ta robe que je te mette quelque chose de plus conforme aux goûts de Raoul. » Pendant que je descendais la fermeture-éclair dans le dos de ma robe, Ghyslain entreprit lui aussi de se dévêtir. Mais je ne regardais pas vraiment cet homme au physique peu attirant. Ce qui me fascinait, c’était le contenu du placard, véritable caverne d’Ali Baba pour une travestie comme moi. J’étais subjuguée. Quand Ghyslain fut nu, il prit dans la collection de fringues alignée devant lui une paire de cuissardes blanches aux talons très hauts et un cache-sexe mâle en cuir blanc lui aussi. Or, au lieu de me tendre ce string et ces bottes, je le vis avec étonnement les revêtir devant moi. Je me mis à observer avec fascination cet homme obèse, monté sur ces bottes de femmes, et dont le sexe, gonflé à nouveau, formait une saillie dans le cuir tendu au bas de son ventre. Image ridicule... et fascinante pourtant ! Il prit une longue cape de cuirette blanche, pour compléter son costume de mousquetaire dérisoire et efféminé. Puisant à nouveau dans le placard aux merveilles, il me tendit une blouse translucide d’un rouge agressif, une micro-jupe de cuir noir, des bas de nylon du même rouge que la blouse, et des sandales ouvertes rouge et noires dont les talons dépassaient tout ce que Monica m’avait fait porter jusque là. « Tu enlèves tout, et tu ne gardes que ton corset, ma belle. Avec ça, tu deviendras une vraie pute. Regarde : rouge et noir. Les couleurs de la chair vive. » Je commençai à m’habiller, avec peine, à cause du corset trop serré qui gênait les mouvements de mon corps. A cause aussi de la main fouineuse que Ghyslain laissait courir sur mes fesses et surmon sexe mal confiné dans sa culotte de dentelle. « C’est dommage que t’aies cette queue ridicule, car tu ferais une belle femme, tu sais ! Et si t’étais une vraie femme au lieu d’être une tapette de fond de cour, tu serais pas obligée de te farcir des gros dégueulasses comme moi ! » Quand je fus enfin vêtue au goût de mon satyre, il me fit signe de m’asseoir sur une des deux chaises, et s’empressa de m’y emprisonner les jambes et les bras dans les ganses de cuir. J’étais maintenant entièrement à la merci de cet homme aux mains grasses et à la tête chauve, dont l’accoutrement donnait dans le genre décadent. Image de la perversité pure, parodie à la fois de la femme et de l’homme. Il s’approcha de moi, me saisit par le cou, et me força à une longue embrassade qu’il voulait passionnée. Je sentis sa grosse langue explorer ma bouche, et cet organe me parut plus répugnant encore que le pénis qu’il m’avait offert tout à l’heure. Mais je ne pouvais pas me défendre, et fis mine d’y prendre goût, consciente de ma situation de soumission totale. Mais la salive qu’il prenait plaisir à déverser dans ma bouche me faisait lever le coeur. L’homme se mit alors à haleter avec force, lâcha ma bouche et mon cou, et vint planter devant mes lèvres la paroi de cuir de son slip gonflé. « Allez ! Lèche mon sexe, putain ! » Je fis ce qu’il me demandait. « Avec tes dents, je veux que tu baisses mon cache-sexe et que tu libères ma queue. » Je fis, un peu plus difficilement cette fois, ce qui m’était ordonné. « Suce mes boules, maintenant; prends-les entre tes lèvres, enveloppe-les; je veux qu’elles soient bien au chaud dans ta petite bouche de salope, tu m’entends ? »— « Oui, Maître, je vous entends, » répondis-je rapidement en refermant aussitôt mes lèvres autour de la peau flasque de son scrotum, en fouillant avec la langue pour ramener dans ma boucheles testicules qui y étaient enfouis, puis en inspirant pour que le premier testicule vienne remplir l’ouverture de mes lèvres. Je sentis le courant d’excitation se répandre dans tous le corps de l’homme, et j’en tirai moi-même un plaisir profond. « O.K... C’est bon... Mon bâton, maintenant, et vite ! » Il retira son scrotum de ma bouche affamée et enfonça sa queue avec violence entre mes lèvres ouvertes. Il se mit ensuite à se branler dans ma cavité buccale avec frénésie. Il avait déjà éjaculé, dix minutes plus tôt. Cela lui permettait un meilleur contrôle cette fois, et j’eus l’impression que l’exercice n’allait jamais finir. Dès qu’il était sur le point de venir, il retenait quelque peu ses mouvements, compressait ses muscles et laissait la tension baisser. Puis il recommençait son agressif manège. Monica m’avait annoncé la veille que j’aurais mal aux joues à la fin de la journée. Je comprenais pourquoi. Et j’avoue que je ne trouvais plus ma situation très érotique. Comme s’il avait senti mon manque de concentration, il m’ordonna de regarder du côté du miroir. Ce que je vis alors me parût, de fait, plus excitant. Dans la glace, je ne voyais l’homme obèse que de biais et de dos: une longue cape de cuir blanc, et des cuissardes de femme, hautes sur talons, une jambe repliée qui venait frotter contre la mienne. Et derrière, partiellement cachée par la cape blanche, mon image de putain, dont on devinait à peine la tête blottie contre le sexe de cet agresseur au symbolisme sexuelambigu. L’excitation me revint à contempler cette image de décadence et je sentis mon sexe bander à nouveau sous ma micro-jupe de cuir noir. Ainsi, quand le geyser de foutre chaud vint une seconde fois emplir mon arrière gorge, j’étais de nouveau en état de haute tension, tout à fait en phase avec celui qui, une minute auparavant, me paraissait pourtant repoussant. Ah ! mystère de la libido de l’esclave authentique ! Je pris un plaisir sublime à goûter avec délice chaque gorgée de ce liquide séminal qui descendait dans mon oesophage. Mon corps tout entier était branché aux pulsions qui secouaient lecorps de cet homme, debout devant moi. Pour la deuxième fois en moins d’une demi-heure, je sentais son sperme m’enivrer, comme un transfert d’énergie, et j’avoue que j’en ressentais une impression de puissance inouïe. J’étais l’esclave, bien sûr; j’aurais dû en être honteuse. Mais au lieu de l’humiliation, c’est la fierté qui m’habitait d’être assez excitante pour que cet homme ait pu bander si vite, et assez experte pour l’avoir conduit aussitôt à l’extase. Et ce sentiment de puissance, c’est dans mon propre pénis que je le ressentais désormais. La tension y était énorme. Je crus que j’allais éclater, et ce n’est qu’avec beaucoup de peine que je parvins à retenir ma propre éjaculation. Quand j’eus léché jusqu’aux dernières gouttes de son sperme, Ghyslain replaça son sexe mou dans le triangle de cuir de son slip. Cela me rendit un peu triste. J’aurais aimé recommencer aussitôt à jouer les allumeuses. Reprendre ce sexe rétréci entre mes lèvres rouges, aspirer, caresser de ma langue, envelopper, lécher le gland et les peaux flasques de sa bourse, lui redonner vie, sentir à nouveau les veines se gonfler à mesure que l’excitation reviendrait, sentir la verge s’allonger sous mon palais, dominer à ma façon cet homme en somme, en contrôlant son sexe. Mais il ne l’entendait pas ainsi. Il avait au contraire repris le contrôle total de lui-même, et avec la semelle de sa botte au talon étroit, il me repoussa avec violence contre le dossier de la chaise dont j’étais encore prisonnière. Il retourna au placard, et y prit un large collier de cuir qu’il me serra autour du cou. Il y attacha une laisse, défit les ganses qui retenaient mes poignets et mes chevilles, et tira violemment la laisse vers l’avant et vers le sol. En équilibre difficile, sur mes sandales dont les talons devaient bien faire12 ou 13 centimètres, je tombai à quatre pattes. — « Allez! A quatre pattes, Fido. T’a été une bonne chienne docile. T’as bien léché le pipi de ton maître. Maintenant, il faut que tu lui sentes le cul. C’est comme ça que les chiennes font, pour reconnaître leurs proches. Tiens, Fout ton nez dans mes fesses, et sent la bonne odeur. »
Si il y avait une odeur, c’était plutôt celle du cuir et de la transpiration. L’obèse était, fort heureusement, un homme plutôt propre, et son cul ne sentait pas la merde. Je m’y risquai avec confiance, en reniflant avec force pour qu’il apprécie mon obéissance. — « Maintenant, rentre ta langue profondément dans mon anus. T’as déjà honoré un cul de ta langue? Hien? » — « Non, monsieur », mentis-je avec calme, oubliant que Monica m’avait demandé la même chose la veille. — « Ah, c’est bon! Alors, tu verras: quand tu auras connu ça, quand tu y auras pris goût, le sexe avec ton pénis, t’en auras plus rien à foutre. Je te dis: pour les petite pervertie comme toi, y a que la langue qui fasse jouir. Viens. Lèches-moi. Ouiiiii. Ouiiiii. T’es une bonne chienne. Lèches encore.Ouiiii... Rentre plus loin, maintenant. Force. Force l’entrée de mon cul. Tu vas voir comme c’est agréable! Allez, ma petite chienne servile. Ouiii... Rentre ta langue encore! » Je sentis ses fesses s’entrouvrir, et ma langue fut enserrée dans son sphincter. Sur mes papilles, je perçus la consistance molle des muqueuses, et un peu du goût et des odeurs de défécations. Ce n’était pas répugnant, pourtant. Au contraire, ce contact intime avec l’humus de cet homme, la sensation de son sphincter anal qui se contractait comme pour expulser ma langue, la communication animale entre nos muscles, tout ça me paraissait grisant. Sous ma jupe de cuir, mon pénis était devenu douloureux de trop d’excitation. Douleur adorable. De celle qui rendent l’homme animal, fou de désir, et pourtant prêt à tout pour ne pas jouir, pour que dure infiniment cette tension aussi pénible qu’inoubliable. Jamais de ma vie, je crois, je n’ai été aussi totalement possédé par ma pulsion sexuelle. Je n’étais plus un homme. Je n’étais plus une femme. J’étais la chienne que Ghyslain voulait que je sois, et une machine docile prête à tout pourplaire, et prolonger ce moment d’extase. Puis, le sphincter anal se resserra et ma langue fut expulsée de l’anus. Je poursuivis pendant quelques instants mon exploration de cet orifice maintenant refermé, jusqu’à ce que Ghyslain repousse ma tête. — « Aaaahh... Ca va bien ma petite chienne. Viens, on va aller voir Raoul; c’est pour lui que je t’ai fait vêtir cette blouse et cette jupe. Ca lui rappelle des souvenirs. Toutes les putains qu’il encule, c’est comme ça qu’il les habille. » En me tenant en laisse, Ghyslain me fit marcher, toujours à quatre pattes, vers la porte de la chambre. Mais comme nous nous en approchions, elle s’ouvrit et Raoul pénétra. Il sourit à la vue de l’accoutrement étrange de son copain Ghyslain. « Tiens tiens... T’as remis ta cape de grand chevalier! » Puis il se tourna vers moi, mais ne parut guère satisfait de mon accoutrement. Je baissai la tête sous son regard, passive, toujours à quatre pattes, bonne chienne docile à côté de monmaître. — « Allez, toi. Debout! »Je me levai, mais j’avoue que dans ces souliers dont le talon était presque aussi haut que la longueur de mon pied, je me retrouvai dans un équilibre fragile. Et mon corset rendait mon corps rigide, m’empêchant de compenser en douceur les moindres balancements. Le résultat, je l’aperçus dans le miroir, c’était une femme à l’air gauche, dont le visage était maintenant complètement barbouillé, cheveux en bataille, tenue inélégante, avec surtout cette masse énorme qui faisait saillie sur le devant de la jupe. J’étais laide et trop ostensiblement bandée. Je compris le regard déçu du Dieu noir. — « Grouilles-toi. Va refaire ton maquillage. Et fais-ça vite, » me lança Raoul. Puis, il ajouta, à l’intention de Ghyslain, cette fois. « Et toi, tu t’en es permis avec elle! T’as pris trop de temps, et regarde l’air qu’elle a. Bon! En attendant qu’elle revienne, tu me suces. Je veux être prêt pour la fourrer encore, dès son retour. » Je vis Ghyslain s’agenouiller docilement devant l’athlète nu. Je le vis prendre sa verge qui, même molle, était de taille impressionnante. Quelle queue désirable! J’aurais voulu changer de place avec Ghyslain. Mais il me fallait d’abord retourner à la salle d’eau, me refaire une beauté. Je voulus me presser; je faillis tomber contre le cadre de porte, et compris qu’il me faudrait marcher avec une attention redoublée. Quelle délicieuse impression, pourtant, que cette fragilité totale. Je m’imaginais abandonnée dans un tel état, sur la chaussée d’une rue passante. Fantasme suprême de la femme soumise, pour qui chaque pas représente à la fois un risque de chute, en même temps qu’une invitation aux hommes qu’elle croise. Me voici comme le plus vulnérable des créatures, à la merci de tous et de tout, victime de choix de quiconque surgirait, incapable de me défendre, encore moins de fuire, disponible en somme, et affichant cette disponibilité à chaque pas hésitant. Dans mon pénis tendu, la douleur se faisait de plus en plus insupportable. À la salle de bain, je dus lutter contre l’envie de me masturber et libérer enfin cette tension oppressante. Mais je craignais, en le faisant, de diminuer ma libido et de trouver répugnantes les bassesses que ces deux hommes allaient me demander encore. Je préférais les aborder au summum de l’excitation et accepter alors plus goulûment ce qu’ils allaient exiger. Ma servilité, je le savais bien, ne venait pas de mon déguisement de fille, mais de ce sexe d’homme que le déguisement niait. Et c’est dans la tension de cet organe que je puisais de fait le courage requis pour affronter mes tortionnaires, et tout le plaisir que m’apportait cette soumission totale. L’homme est fait pour l’esclavage. Je lavai rapidement mon visage avec une crème démaquillante, puis recommençai à appliquer le fond de teint, le rouge à lèvres, et la poudre sur les joues. Je recoiffai les cheveux de ma perruque, puis décidai d’enrichir un peu les coloris autour de mes yeux, d’y ajouter une ombre argentée, bref, de donner à mon regard un éclat scintillant digne des scènes de cabaret. Quel plaisir que ces moments consacrés au seul bonheur de se faire belle! Quelle merveille que cette soudaine transfiguration de son visage, de ses yeux, de son corps, sous la magie du maquillage. Quelles délicieuses odeurs que ces fragrances féminines, tubes et pâtes, laques et autres flacons, délices dont les hommes sont privés! J’aurais passé des heures à me soigner de la sorte, s’il n’y avait pas eu ces deux hommes qui attendaient mon retour, s’il n’y avait pas eu mon désir de les servir encore. Car il y avait cela qui était nouveau pour moi. Oui, j’avais toujours fantasmé sur le plaisir de me faire belle. Mais là, je le faisais dans le but de devenir désirable, offerte jusqu’à la vulgarité à un homme dont le corps m’avait obsédée depuis la première minute et dont je souhaitais la pénétration dans les tréfonds de mon cul et de mon âme.J’ajustai ma jupe de cuir noir, en m’efforçant de replier mon pénis entre mes jambes, vers l’arrière, pour cacher cette érection que me rendait ridicule. Je replaçai ma blouse translucide rouge vif. Je vis dans le miroir que j’étais redevenue une femme présentable et repris le chemin de la chambre, avec la même sensation de vulnérabilité complète, en tirant un intense bonheur de cette fragilité.
Quand j’entrai dans la chambre, Je vis Ghyslain se relever rapidement. Le pénis de Raoul était devenu une tige impressionnante, qui devait bien faire 20 centimètres. Un organe magnifique, d’un noir lustré, avec des veines en saillie qui appelaient les caresses d’une langue. Et le gland violacé qui coiffait ce sexe tendu était de taille telle que je me demandais comment il avait pu, plus tôt, s’insérer dans mon rectum. Puis je me rappelai la douleur inouïe de l’enculage au poignet qui avait précédé le viol, et je compris pourquoi ces deux là m’avaient imposé cette torture. Mon anus ne me faisait plus mal. J’y sentais au contraire la chaleur réconfortante du foutre de Raoul, qui s’y lovait encore, et je perçus avec délice, à la vue de son pénis bandé, les contractions involontaires de mon sphincter excité; c’était ma petite chatte culière qui manifestait son impatience d’être à nouveau forcée. Raoul s’approcha de moi. — « Tu regardes mon sexe, petite pute? » — « C’est la plus belle chose que j’aie vu de ma vie, monsieur. Et je veux la servir! » — « Ça adonne bien, parce que j’ai moi aussi des projets dans ce sens! Mais d’abord, couches-toi sur le lit. » Je fis ce qu’il me demandait, et m’étendit sur le dos. Il me prit les deux jambes et les releva. L’exercice fut pénible car le corset victorien qui m’enserrait la taille et le dos refusait, lui de, courber. Il tira malgré tout mes jambes de plus en plus loin jusque derrière ma tête et tout mon dos se releva d’un bloc, sous l’emprise du corset. Alors, saisissant une lanière que lui tendait Ghyslain, il lia ensemble mes deux chevilles et mes poignets. Je me retrouvais ainsi dans une position extrêmement désagréable, pieds et mains liées vers la tête du lit, le corps plié en deux endroits, au niveau des épaules et du cou d’abord, puis au niveau du bassin, ainsi soulevé à plus d’un demi mètre du matelas. Cette posture imposait à ma colonne vertébrale un stress pour laquelle elle n’a sûrement pas été conçue. Combien de temps allais-je ainsi pouvoir résister, sans que quelque chose ne se brise? Raoul ne me laissa guère le temps d’être inquiète. Il demanda à Ghyslain de tendre un condom sur son organe gigantesque, puis inséra ce pénis habillé dans la bouche de son complice, en lui demandant de saliver pour lubrifier un peu plus la membrane de caoutchouc. Quand la chose fut faite à sa satisfaction, il se plaça en face de mon cul, qu’il dut rabaisser un peu pour que l’orientation de mon anus corresponde à celle de son pénis bandé. Il lubrifia mon orifice d’un peu de gel, et commença à presser sur mon sphincter rectal. Nouvelle douleur, accentuée par la contorsion insupportable de mon corps. Nouvelle poussée de désir aussi, au plus profond de mes viscères. L’anus se relâcha bientôt, et engouffra le bâton d’amour du géant noir en un formidable bruit de succion. Je sentis alors, dans les profondeurs de mon ventre, le glissement du gland énorme, contre ma paroi intestinale. Je sentis la pression monter aux flancs de ma prostate. Puis de nouveau, la tension insupportable de mon pénis. Ah! Venir! Laisser couler! n’être plus qu’un sexe mâle qui éclate dans l’univers. Je fus prise d’un soudain étourdissement. Une bouffée de chaleur à mes tempes. Une formidable jouissance. Une irrépressible envie de rire, malgré l’inconfort de ma colonne compressée. Une sensation fulgurante le long de l’arbre de mon pénis jusque dans ses racines profondes. Une décharge électrique qui allait de mes parois intestinales caressées par se sexe de taille démesurée, jusqu’à ma prostate, et de là jusqu’à toutes les terminaisons nerveuses de mon corps, empruntant le chemin de ma colonne vertébrale. Malgré la position si douloureuse de mon corps, un frisson intense m’empêchait de souffrir et, pour de courts instants, transformait toute sensation en plaisir transcendent. Mon corps était désir. Tension sublime, qu’alimentaient les glissements allers-retours du pénis du noir dans mes viscères, progression irrésistible de sa chair dans ma chair, de plus en plus profondément, comme si l’homme voulait prendre toute la place, devenir en quelque sorte le moteur de mon corps. Et c’est alors que j’ai connu la plus formidable éjaculation de ma vie. Tout mon sang se poussait dans mon pénis tendu. Tout mon sang faisait pression, pour rejeter le sperme, comme pour noyer l’univers entier. Les frissons parcouraient ma peau, mon échine, mon bassin où je sentais vaguement la pression des mains du maître noir. Mes cuisses se mirent à se mouvoir en saccadesincontrôlables. Mes mains étaient moites. Mes oreilles bourdonnaient. Ma gorge avait soif. Mon corps criait de toutes les pores de ma peau. Et mon pénis coulait, crachait, volait en saccades. Je n’étais qu’un sexe. Qu’une ouverture d’écluse. Qu’un barrage qui s’effondre. Jamais je n’avais été si totalement heureuse, si totalement libre, et pourtant, si totalement captive. J’entendis, dans le lointain, mon propre cri. — « Continueeee... AAAAAAaaaaaaaaaaahhhhhhhhh! » Puis, d’une voix plus molle, cette double prière: « J’veux qu’tu m’baises encore, maître... Oui... J’veux qu’tu m’baises encore, toute la journée, toute la nuit. » J’avais perdu tout contact avec la réalité. Je ne sentis pas qu’on desserrait les liens, autour de mes chevilles. Je ne compris donc pas pourquoi, alors que le pénis d’acier continuait d’explorer mon bas-ventre, mes jambes retombèrent soudain sur les épaules du noir, et la pression disparut le long de ma colonne. Mais ce ne fut qu’un court moment de répit. Alors que j’étais encore en train de jouir des derniers soubresauts de mon pénis, je sentis des chairs emprisonner mon visage. J’ouvris les yeux. Ghyslain avait enlevé son slip de cuir et venait de s’asseoir sur ma bouche. Je tendis de nouveau ma langue, pour explorer l’orifice de son anus. Coincé entre les cuisses généreuses de cet homme, je ne pouvais respirer qu’avec peine. Mais je pris le même plaisir à sentir le trou serré céder le passage à la pointe de ma langue. Tout bourdonnait dans ma tête, mais je tirai un surplus d’énergie, comme le second souffle du coureur, dans ce contact entre les papilles de ma langue et les parois internes de l’homme qui tortillait son cul pour se mouler encore plus à mon visage. Etrange « trialogue » : le corps qui m’étouffait semblait répondre aux mouvements de ma langue, et le mien, aux mouvements réguliers du pénis de l’autre. Quand Raoul commença à jouir, la violence de la libération entraîna notre trio comme dans une vague immense. À ma grande surprise, je connus un second orgasme, sans éjaculation celui-là(je m’étais entièrement vidée juste avant), mais un orgasme aussi total pourtant, avec des frissons qui remontaient le long de ma peau, comme des bouffées de bonheur, comme des bouffées de désir, suivies de relâchement, de pertes de conscience, jusqu’au prochain frisson. Une jouissance plus totale, même, puisqu’elle envahissait tout le corps, comme si je n’étais qu’un gigantesque clitoris, qu’un sexe de femme en transes. Alors, dans un mouvement rapide, Ghyslain retira son cul de ma langue, se souleva à genoux, et vint placer son pénis à nouveau gonflé dans la bouche de Raoul, où il éclata à son tour, pour une troisième fois dans son cas. Cela dura quelques secondes encore. Trois corps s’agitant en cadence. Trois corps partageant l’extase. Trois corps se nourrissant l’un de l’autre, dans un triangle vicieux. J’aurais voulu remonter ma tête, pour plonger à nouveau dans l’anus de Ghyslain, et refermer ainsi la boucle, mais sa cape de cuir blanc m’obstruait le passage et je n’avais plus de force. À cause du corset, à cause de mes mains, toujours liées et posées sur le matelas, mais à cause de l’orgasme surtout, qui m’arrachait mes dernières énergies. Quand tout fut fini, Raoul retira son pénis de mon rectum. Nouveau frisson de plaisir dans mes chairs épuisées. Il enleva son condom, qu’il jeta dans une corbeille, et vint placer son pénis encore trempé de sperme au dessus de mes lèvres. — « Faut me nettoyer ça, petite... Ca sera ta récompense pour m’avoir si bien fait jouir." J’ouvris mes lèvres, léchai soigneusement chaque centimètre carré de son gland, en quête de la moindre gouttelette de ce filtre délicieux. Puis je léchai toute la surface de cette excroissance de peau noire qui m’avait si adorablement fait jouir. J’étais à la fois amoureuse, je crois, de cet organeexceptionnel, et reconnaissante du plaisir qu’il m’avait procuré. Alors Raoul me laissa rendre hommage à son sexe. « Vous êtes bien tous pareils, les blancs. Hommes ou femmes, vous ne pouvez pas résister à un vrai pénis de Noir. Hein? Dis-moi que t’a jamais rien vu de pareil! » — « J’ai jamais vu de pénis pareil, monsieur, » répondis-je, sans vraiment cesser de caresser l’organe avec mes lèvres. — « Dis-moi que t’as honte de ton pénis ridicule de travestie. » — « J’ai honte de mon pénis ridicule, monsieur. C’est pour ça que je suis votre esclave. » — « Mais Ghyslain, il a un vrai pénis, lui. Et il est mon esclave quand même, reprit le Noir. Tu sais pourquoi ? Parce que les Blancs, vous ne savez pas baiser. Vous êtes des Sucker. Bons rien que pour sucer des pénis de noirs, à avaler notre sperme ou à ouvrir votre cul... C’est pas vrai, ça ? » — « Oui, maître. Je veux sucer votre pénis. Je veux avaler votre sperme. Je veux vous appartenir... » — « Et ouvrir ton cul ? » — « Et ouvrir mon cul...? Vous le donner pour que vous y preniez votre plaisir… » Certes, tout cet échange tenait plutôt du jeu. Repu, comblé par cette fausse femme dont il avait peut-être honte d’admirer la perversion et d’en avoir tiré jouissance, il cherchait à utiliser un langage ordurier pour me rabaisser. Une attitude qu’ont souvent les hommes après le viol, ou après avoir abusé d’une prostituée. Mais pourtant, mes réponses, elles, étaient sincères. Oui ! À ce moment précis du moins, j’adorais ce pénis exceptionnel, et j’aurais voulu appartenir totalement à ce noir qui m’injuriait. Il éloigna son organe de mes lèvres. Puis, ce fut au tour de Ghyslain de profiter de ma bouche. Son sperme était plus salé, mais d’une fragrance moins prononcée. Un goût moins riche. Son pénis était plus petit, tout flasque, mais je savais dorénavant qu’il ne lui fallait qu’une quinzaine de minutes pour se gonfler à nouveau. Je le léchai avec application. Puis, les deux hommes se levèrent et quittèrent la chambre, me laissant étendue sur le lit, mains liées, passive, épuisée, mais pleinement satisfaite. Heureuse. Follement heureuse!
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