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Confessions chez mon psy

Chapitre 1

Hétéro
La pièce est grande, claire ; la lumière tamisée, la baie vitrée est largement occultée par des stores à lamelles verticales encadrée par deux grandes tentures beiges. Au mur un papier peint à grands motifs floraux stylisés et quelques tableaux d’artistes contemporains. L’ambiance est à la fois moderne et intime ; l’épaisse moquette, recouverte d’un tapis aux motifs géométriques, atténue les sons et renforce le coté feutré. Sur un pan de mur entier se dresse une bibliothèque remplie de livres, du sol au plafond. Quelques bibelots ça et là viennent rompre la monotonie de l’accumulation d’ouvrages qui se ressemblent tous. Dans un coin un grand bureau, ou plutôt une grande table en verre qui sert de bureau avec un grand fauteuil de cuir blanc sur roulettes. Quelques dossiers empilés d’un coté, l’écran plat d’un ordinateur de l’autre, une lampe halogène design, pas de désordre, tout est rangé, aligné au cordeau. Dans l’angle opposé un canapé ou plutôt une liseuse, large, profonde ; avec un dossier et des coussins d’un seul coté, on peut s’y assoir mais il semble d’emblée plus confortable de s’y allonger. Légèrement en retrait un fauteuil du même tissu beige clair que les tentures et le canapé. L’intérieur de la porte qui mène a ce bureau est capitonnée de cuir blanc orné de clous dorés, aucun bruit ne vient de l’extérieur, aucun son ne s’échappera de l’intérieur de ce cabinet dans lequel les patients pourront livrer en toute quiétudes leurs petits et grands secrets, dévoiler leur hontes et leurs fiertés, se livrer à l’oreille discrète et attentive du psy.
1-Le premier rendez-vous.Cela fait quinze ans bientôt que j’exerce le métier de psychologue. J’ai rencontré des hommes et des femmes de tout âge, qui avaient, ou plus souvent, croyaient avoir des problèmes. La plupart du temps je les ai simplement écoutés se livrer, presque tous étaient en souffrance, cherchaient à donner du sens à leur vie, à retrouver l’estime d’eux même. J’ai toujours considéré que mon rôle était de les aider à trouver en eux les solutions qui leur permettraient de surmonter leurs difficultés et de cheminer vers un mieux être. J’ai rencontré quelques patients plus difficiles mais ma vie se déroulait calmement et sereinement jusqu’au jour ou je l’ai rencontrée, Clarisse. Cette nouvelle patiente m’était adressée par un confrère psychiatre qui recommandait un suivi à la suite d’une tentative de suicide par ingestion de médicament. Je la recevais donc et comme à mon habitude lors du premier rendez vous essayait de me faire une première idée de sa personnalité. Son apparence me troubla d’emblée, elle était grande, 1m75 environ et de surcroit juchée sur des escarpins à haut talons ce qui ne faisait qu’affiner sa silhouette mince. Les cheveux blonds, coupés au carré, les yeux bleus très clair, un visage fin délicatement maquillé. Vêtue d’une robe grège décolletée qui lui arrivait au dessus du genou, d’une large ceinture qui rehaussait sa taille et d’un boléro sans col assorti ; elle avait l’allure d’une parisienne chic, d’une bourgeoise raffinée et élégante. Plus que sa tenue, son attitude me surpris, elle semblait très sure d’elle, un peu comme si elle ne venait me voir que pour une visite de politesse, une formalité administrative qu’elle allait vite expédier.
Je la fis asseoir dans le canapé et pris place dans le fauteuil à coté, je m’apprêtait à commencer par les questions rituelles sur ce qui l’amenait et ses attentes quant à nos séances, mon rôle de psychologue. Elle m’a vite interrompu :— Ecoutez docteur, je ne suis pas malade.— Je ne suis pas médecin, vous pouvez m’appeler Patrick ou monsieur Varenne, comme vous préférez.— Bien, Patrick donc, je ne suis pas malade, je suis venu suite à ce bête accident de surdose de médicament, mais je n’ai vraiment pas besoin de séance de psychanalyse.— Je ne suis pas psychanalyste non plus, je suis psychologue. Racontez moi cet accident si vous voulez pour commencer, nous verrons ensuite.Elle décroisa et recroisa les jambes en me regardant droit dans les yeux et s’enfonça un peu plus dans les coussins du canapé. Je voyais dans son regard de la détermination et l’envie manifeste de séduire, d’aguicher, elle devait aimer plaire et aimait tester son pouvoir de séduction auprès des hommes ce qu’elle faisait avec moi pour appuyer son discours et me convaincre plus facilement pensait elle.— Et bien je prenais quelques somnifères pour m’endormir et un soir sans m’en rendre compte j’ai dépassé la dose, vous voyez.— Que s’était il passé ce soir là ?— Je ne sais plus, quelle importance, j’étais sortie avec un ami ; au restaurant je crois.— Un ami proche ? Quelle relation entreteniez-vous avec lui ? — Un ami… ami, je suis mariée voyez vous.— Oui, je vois, mais toutes les femmes mariées ne sortent pas le soir avec d’autres hommes au restaurant.— Disons que mon mari et moi entretenons une relation très libre dans notre couple, il sort de son coté, je sors du mien. Il a ses aventures, j’ai les miennes, sexuellement nous sommes très épanouis.— Cette instabilité amoureuse vous plait elle ?— Je ne vous parle pas d’amour, je vous parle de sexe, vous ne couchez jamais avec vos clientes vous ?— Non jamais en effet, mais ce n’est pas la question. Revenons à la soirée ou vous avez pris ces médicaments, comment avez-vous pu vous tromper dans la dose ?— Je ne me suis pas trompée, je ne me suis pas rendu compte c’est tout. La soirée avec mon ami s’est mal terminée et en rentrant j’ai voulu… oublier, m’endormir et oublier.— Oui, je comprends, c’était donc un accident et pas une tentative de suicide comme l’on d’abord cru les pompiers puis les médecins qui vous ont soignés.
— Voilà c’est ça. Elle me gratifia de son plus beau sourire et replia ses jambes sous elle sur le canapé, maintenant complètement enveloppée dans les coussins et plus détendue.— Parlez-moi de cet ami, qu’est ce que vous vouliez oublier en le quittant ?— Eh bien, c’est compliqué et… intime surtout. Pour la première fois elle baissa les yeux, elle paru se troubler et perdre de son assurance. Il n’a pas voulu me payer et m’a traité de putain.— De putain ?— Oh en fait il a dit pute, mais c’est pareil. Vous comprenez c’est très humiliant, pourtant c’était un homme très bien, je ne comprends pas.— Moi non plus, pardonnez moi la question, est ce que vous vous livrez à la prostitution ?— Vous êtes fou ! Je ne suis pas une pute ! Elle se redressa et repris sa posture assise, me défiant du regard comme si je l’avais effectivement insultée.— Non bien entendu, pourtant vous m’avez dit que votre ami avait refusé de vous payer, qu’il vous avait traité de putain, vous lui avez donc demandé de l’argent ? En échange de quoi ?— Mais vous le faites exprès ? Bien sur que je lui ai demandé de me payer pour coucher avec moi mais ça ne fait pas de moi une putain, je n’en ai pas besoin de cet argent.— Oui, je vois. Pourquoi demander de l’argent dans ce cas ? Est ce pour assouvir un fantasme ?— Voilà, c’est ça, un fantasme. Il n’y a rien de mal à ça. A nouveau elle se détendit et cette fois s’allongea sur le canapé. Dans cette position elle me tournait le dos et ne pouvais plus me voir, les jambes croisée, les mains le long du corps elle poursuivi : Je suis un peu… comment dire… j’aime le sexe vous savez. J’aime mener les hommes par le bout du nez, leur faire faire mes quatre volontés, qu’ils réalisent tous mes caprices et seulement quand ils ont tout bien fait je les laisses coucher avec moi. Mais je ne fais pas l’amour avec eux, c’est purement sexuel vous voyez, je m’abandonne totalement, je me soumets à leur volonté, je deviens leur chose, totalement. J’aime quand ils me possèdent, quand leurs doigts pétrissent mes seins, fouillent mon sexe ; quand ils me pénètrent durement, violemment, comme une traînée, une catin. Mais pas question qu’ils me résistent, tant que je ne l’ai pas décidé c’est moi qui mène la partie et qui les fait tourner en bourrique.
La séance touchait à sa fin, malgré l’apparente sérénité de ma nouvelle patiente je souhaitais creuser un peu du coté de ce fantasme pour voir ce qu’il révélait de fragilité.— Bien, voulez vous que nous reprenions rendez vous pour en parler plus en détail ? — Vous pensez vraiment que c’est nécessaire ?— Je vous propose de prévoir 3 séances et nous verrons ensuite ou cela nous mène, vous êtes bien sur libre d’arrêter à tout moment.— Bien c’est entendu, si ça vous amuse… Elle se releva et me toisa du haut de ses talons aiguilles, elle sorti un agenda en cuir de son sac et nous primes rendez vous pour la semaine suivante.Elle quitta mon cabinet et c’est seulement à ce moment que je senti les effluves de son parfum restées dans la pièce. Drôle de femme, troublante à vrai dire, j’étais partagé entre l’impression d’avoir à faire à une simple mythomane qui me racontait ce qui lui passait par la tête et celle d’être en présence d’une réelle nymphomane. La sonnette de la porte d’entrée qui annonçait l’arrivée du patient suivant me tira de mes pensées, je terminais de prendre quelques notes et rangeait le dossier de Clarisse Dumoulin, jusqu’à la semaine prochaine.
2-Impressions.Quand je suis entrée dans le cabinet du psy j’ai ressenti une sensation étrange, le lieu et l’homme dégageaient une impression de calme et de sérénité. La décoration épurée et moderne, la moquette épaisse qui absorbait tous les sons, l’ordre qui régnait, l’odeur subtile de fraîcheur que répandait sans doute un parfum d’ambiance, tout donnait envie de se poser, se relaxer, s’abandonner. Lui était plutôt bel homme, proche de la cinquantaine sans doute, assez stylé dans son genre, grand, sec, cheveux grisonnants découvrant un large front dégarni sur lequel étaient posées ses lunettes de vues, un presbyte sans doute. Vêtu simplement d’un jean et d’une chemise blanche ouverte sur une chaîne en or discrète, il portait une montre clinquante, genre chronomètre aviateur, qui tranchait avec la sobriété apparente du personnage. Sa voix grave mais douce et chaude était agréable à écouter, il parlait très lentement, en articulant distinctement toutes les syllabes, comme on parle à un enfant ce qui accentuait encore la quiétude ambiante. Est-ce que je pourrais garder ma distance et ne pas voir en lui le mâle dominant qu’il était sûrement ? D’un autre coté je ne pourrais jamais me confier à une femme, je n’ai jamais eu d’amies femme, en général je trouve les femmes mièvres, bécasse, tellement éloignée de ce que je suis, une psy ne comprendrai pas que j’ai des pulsions sexuelles si fortes, si inattendues, si fréquentes, si proche de la libido d’un homme en fait. Je vis bien avec ça, mais j’aimerais pouvoir me contrôler mieux, ne pas être soumises à ces pulsions qui me tombent dessus sans prévenir. Depuis l’adolescence je suis comme ça ; au début je pensais que toutes les filles ressentaient la même chose mais je me suis vite rendue compte que j’étais différente. Les autres, mes copines de classes, mes amies, étaient plus romantiques, passionnées, amoureuse… moi non, quand je croisais un mec au lycée je remarquai la bosse dans son jean, ou ses fesses rebondies, les muscles de ses biceps quand il était en tee-shirt, tout ce qui évoquait la virilité provoquait en moi une pulsion irrésistible, je transpirais, ma chatte se mettait à mouiller, mon cœur s’emballait, ma respiration s’accélérait ; j’aurais donné cher pour assouvir mes désirs sur place. Avec le temps j’ai compris que mes pulsions étaient un peu de même nature que celles que ressentaient les hommes, je me suis alors demandé si je n’étais pas lesbienne et j’ai essayé avec plusieurs filles. Mais non ; mon truc à moi c’était d’être dominée par un mâle viril et puissant, d’être soumise, offerte, de me faire prendre, comme une chienne, une salope.Heureusement j’arrivais à me contrôler pour ne pas passer pour la traînée de service, mais j’ai vite eu une réputation, alors pour me préserver je me suis mise à jouer avec les mecs, à les rendre fou, les faire marcher sur la tête. Tout ceux qui jouaient le jeu avec moi me baisaient mais il fallait qu’ils aillent loin, de plus en plus loin pour satisfaire mes caprices, avant que je ne m’abandonne à leurs désirs. Et je dois dire qu’en général plus je les poussais loin plus ils prenaient leur revanche ensuite en faisant de moi leur objet sexuel, et je prenais mon pied comme ça. Je passais pour une salope que j’étais, mais aussi pour une femme fatale qui menait les hommes par le bout du nez.
Avec le temps je pensais que ça se calmerait, que je me calmerais, mais non, je viens d’avoir 35 ans et au contraire il m’en faut toujours plus. Plus d’hommes, plus d’excitation, plus de sensations, plus de soumission pour assouvir mes pulsions et atteindre l’orgasme. De plus en plus souvent je dois me satisfaire moi-même, me masturber à n’importe quel moment de la journée quand je vois un beau mec passer, une pub dans un magazine, ou qu’une idée me traverse le cerveau et vient titiller ma libido. J’ai toujours sur moi dans mon sac à main un tube de rouge à lèvres qui cache un mini vibro, je peux donc facilement m’isoler pour me masturber et me faire jouir. Et quand je suis à la maison j’ai sous la main de nombreux accessoires pour combler mes envies, du simple gode aux boules de geisha en passant par les œufs vibrants. Mais si j’arrive à jouir comme ça, la satisfaction n’est rien comparée à celle que j’éprouve en jouant avec un homme avant d’être finalement dominée par lui. Depuis que je suis mariée j’essaye d’avoir une vie un peu rangée et d’être une bonne épouse. Jean Marc ne sais rien de tout ça, il a bien vu que j’étais portée sur le sexe et y a trouvé son compte au début et encore maintenant. Mais il ne me suffit pas, il m’en faut d’autres, des pervers, des tordus qui acceptent que je joue avec eux et qui aiment ensuite jouer avec moi. Arrêter, je ne sais pas si j’en serais capable, tout sevrage me semble impossible, c’est plus fort que moi, une drogue. Me contrôler, peut être, en parler avec un psy, pourquoi pas, il faudrait voir, ne pas tomber sur un faiseur de morale mais plutôt sur quelqu’un qui sache écouter. Ce Patrick a l’air pas mal, il me plais bien, peut être que j’arriverai à me confier sans me mettre à jouer avec lui comme avec les autres.
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