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Confinés

Chapitre 1

Gay
C’est avec stupeur que nous avions appris la nouvelle, « confinement », voilà un mot qui ne manquait pas de nous effrayer. Pourtant, dès les débuts de l’épidémie à l’étranger, nous avions commencé à accumuler quelques provisions, juste au cas où. Il faut dire que je suis d’un naturel anxieux, je déteste être pris au dépourvu et par-dessus tout, je déteste tout ce qui est germes, bactéries, et plus encore les virus... Au travail, je suis du genre à me laver les mains entre chaque rendez-vous, au cas où, car je crains par-dessus tout de tomber malade et plus encore de refiler une maladie à ma copine. Il faut dire qu’elle a de vraies raisons de s’inquiéter elle, après tout, elle a la santé très fragile, plusieurs maladies chroniques pas vraiment visibles, mais bien là, telles des épées de Damoclès.
Nous avions donc pris les devants et fait des réserves, dès que possible, pour notre appartement, afin de s’assurer de ne manquer de rien si nous décidions de rester cloitrés. Malheureusement, lorsque l’épidémie s’est vraiment déclarée et que le confinement généralisé a été décidé, c’était au pire moment possible, alors que ma copine était allée rendre visite à sa famille. N’étant pas véhiculées, nous avons accueilli cette nouvelle avec une grande part de désespoir, mais également avec un consensus : hors de question qu’elle prenne le risque de se retrouver infectée sur la route. Je ne craignais pas de me faire infecter à ce moment-là, après tout, j’étais en bonne santé et le virus n’était mortel que pour les plus vulnérables, mais pour elle, il valait mieux qu’elle reste aussi planquée que ses parents.
Etant auto-entrepreneur, je dus fermer boutique et je me retrouvai donc tout seul chez nous, avec nos deux chats pour seule compagnie. J’avais beau être introverti, je savais que les trois prochaines semaines sans ma copine seraient dures, et je pris donc les devants très vite de contacter mes amis, afin d’avoir de leurs nouvelles et simuler un peu de vie sociale.
La plupart d’entre eux ayant déjà fondé une famille ou déjà cloîtrés avec leur copine, je n’attendais pas beaucoup d’échange, mais j’eus néanmoins l’agréable surprise d’avoir la réponse immédiate d’un ami de longue date qui habitait dans la même ville que moi. Dans son message, Jeremy me dit qu’il se trouvait à peu de choses près dans la même situation que moi, à l’exception que lui venait de se faire larguer trois semaines plus tôt et il se retrouvait donc tout seul chez lui, enfermé avec une bonne grosse déprime.
— Le pire dans tout ça, me dit-il, c’est que je n’ai même pas vraiment pris le temps de faire un plein et il y a pas de magasins dans le secteur où j’habite... Résultat, je descends mes réserves de pâtes jusqu’à ne plus avoir le choix !— Mais attends, ne reste pas tout seul, j’ai plein de trucs chez moi ! Vu que Clémence n’est pas là, j’ai largement de quoi tenir, viens passer le confinement, on pourra télétravailler et geeker toute la journée, ça sera un peu comme à la fac !— T’es sûr Gabriel ? Je ne veux pas te déranger...— Mais non, je t’assure au, contraire ! Franchement, avoir quelqu’un à l’appart me fera moins psychoter, tu es le bienvenu.
Trois heures plus tard, Jeremy arrivait devant ma porte, une valise à la main et une sacoche d’ordinateur portable accrochée à l’autre épaule. Depuis les sept années que je le connaissais, il n’avait pas changé d’un pouce. Il avait toujours ses cheveux noir coupé court, son visage un peu rond, mais fin rasé de tous poils qui ne reflétait qu’à peine ses trente-deux ans. J’étais à peine plus grand que lui, mais il faisait au moins un bon mètre quatre-vingt, sans grande épaisseur, car il s’efforçait de garder toujours une silhouette très fine. J’embrassai sa joue au teint hâlé, tandis que lui s’occupait de la mienne qui était plutôt pâle et couverte d’une barbe brune courte, mais bouclée. J’avais beau avoir quatre ans de moins que lui, c’était sans doute moi qui faisais le plus vieux malgré mes cheveux qui bouclaient anarchiquement. J’étais moins sec que lui, les muscles de mes jambes et de mes bras étant plus voyants, mais également avec un très léger ventre.
— Merci encore de me recevoir.

Après avoir échangé les politesses de rigueur, je le laissai s’installer et prendre possession du salon, donc le large canapé convertible deviendrait son fief absolu pour les prochaines semaines. Le plus naturellement du monde, nous avons retrouvé ce rythme qui nous était si cher quand nous vivions dans la même cité universitaire à la fac : boulot, bouffe, jeux vidéo, films et discussions jusqu’à pas d’heure.
— Qu’est-ce que tu comptes faire à la sortie de la crise ? Lui demandais-je un soir, tu vas rappeler Angèle ?— Non non, c’est fini et honnêtement, je n’ai même pas envie d’essayer. Déjà quand elle m’a annoncé le truc, je n’ai même pas eu envie de la faire changer d’avis. Non, je vais essayer d’autre chose, je crois.— Plutôt plan cul ? Genre sur Tinder ?— On peut dire ça, me répondit-il avec une légère gêne. Je pensais plus à Grindr.
Je me tournai vers lui non avec des yeux ronds, mais avec un regard de malice. J’avais des doutes, mais jamais de preuve concrète des attirances de mon ami. Quelque part, apprendre cette nouvelle ne me déplaisait pas le moins du monde.
— Oui, surprise, je suis bi ! répondit-il à mon regard qu’il dut croire interrogateur.— Je m’en doutais un peu, mais tu as bien caché ton secret ! Je ne t’avais jamais vu tourner autour d’un mec pourtant.— En fait, je t’avouerais n’avoir encore jamais testé de ce côté-là, d’où mon envie d’essayer justement.
J’avalais ma salive en espérant être discret. A ma propre surprise, cette conversation avait le don de m’exciter prodigieusement.
— Ca ne te fait pas un peu peur justement ? — Si c’est sûr ! Mais je t’avouerais que j’ai bien envie de voir ce que ça fait de... Enfin, tu vois !— La sodomie ?— Non ! Enfin si un peu, mais surtout tenir une autre bite que la mienne dans main, la branler... Puis bref, voir un peu ce que ça me fait !
Je hochais la tête avant d’avaler une grande gorgée de ma bière pour essayer de cacher mon expression de gêne, mais également marquée par autre chose. Bien que j’avais très envie de le faire, je n’osais lui dire que je partageais très exactement son sentiment, bien que pour ma part, j’avais déjà masturbé un autre pénis que le mien. N’étant pas capable de partager cela avec lui, je profitais que la vidéo YouTube que nous regardions se termine, pour changer de sujet, non sans une part de soulagement, mais aussi de regret.
Etant donné la rupture fraiche de mon colocataire, je n’appelais ma compagne que lorsque j’avais un peu d’intimité dans notre chambre. Si à mon grand soulagement, celle-ci se portait très bien et qu’elle vivait très bien son confinement en famille et hors de tout danger. Je commençai à déchanter moins d’une semaine après, quand les actualités annoncèrent que de plus en plus de jeunes tombaient malades et décédaient de la maladie. Bien évidemment, entendre de telles nouvelles réveillait mes vieilles angoisses, mais pas question d’en parler avec ma copine, je ne voulais pas rajouter une couche sur ses propres inquiétudes et rongeais donc mon frein. Mon colocataire dut remarquer le changement, car il se mit à me demander de plus en plus souvent comment j’allais, mais j’évitais à chaque fois le sujet.
Un soir, alors qu’on regardait à nouveau des vidéos YouTube au hasard, je finis par vider mon sac : « J’ai plus juste peur pour ma copine mec, mais pour nous tous, pour moi ! Il suffit d’un coup de malchance et de développer une forme grave, j’en peux plus d’avoir peur comme ça ! »
— Je sais, mais ne t’inquiète pas, toutes les chances sont de notre côté ! On fait au mieux quand on sort, nos proches sont en sécurité, y a pas de raisons.— Je sais bien, mais... — Allez, fais comme moi, pense à autre chose ! Qu’est-ce que tu aimerais faire quand le confinement sera levé ?— Je n’en sais rien, je serais déjà content de retrouver Clémence, j’imagine...— C’est tout ? Aller vivre un truc comme ça, ça doit bien remettre des choses en perspective ! Y a pas un truc que tu aimerais faire là maintenant ?
Subitement, je sentis une gêne intense me gagner et même une chaleur gagner mes joues, une sensation qui me prit véritablement de court tant elle m’était inhabituelle. Pendant un instant, je demeurais muet et le fuyais du regard alors qu’une pensée très précise se formait dans mon esprit.
— Y a bien un truc, mais c’est impossible, murmurais-je. Je refuse de lui faire ça.— De quoi ?— Tu sais ce dont on parlait mardi dernier ? Ben... C’est un peu pareil pour moi quoi. Je suis bi aussi, et j’ai encore jamais essayé avec un mec. Ca me trotte en tête parfois, je me dis que c’est une expérience que j’aimerais vivre, mais je refuse de tromper ma copine.
Sur ces mots, nous sommes tous deux restés silencieux et nous sommes reconcentrés sur la vidéo jusqu’à sa fin, évitant soigneusement le sujet pour ce soir-là.
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