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Chapitre 4

SM / Fétichisme
Les invités arrivent sur les coups de 20h. Morgane aperçoit leur grosse berline à travers les fenêtres du salon. Le faisceau des phares balaie brièvement le plafond, puis elle l’entend se garer à côté du 4X4 de son maitre. Elle est debout près de la cheminée, mains sur la tête comme Thierry l’a fait se tenir dès son retour. Elle est vêtue de la tenue de nuit deux pièces qu’il lui a offert la veille. Rien qu’une statue dénudée parmi les statues qui décorent la pièce. Son amant a mis sur le lecteur CD la neuvième symphonie de Schubert. Tout cela donne une ambiance irréelle à la scène. Thierry lui a juste permis de monter vingt minutes, plus tôt dans la soirée, pour se doucher et rougir ses lèvres. Fred est parti pour la nuit. Son amant a passé deux heures en cuisine, ne lui accordant que quelques minutes pour lui apprendre à saluer comme il se doit des invités de marque. Il la veut parfaite pour ses amis.
Le maitre de maison va accueillir les invités sur le pas de porte. Elle entend des éclats de rire. Les retrouvailles sont chaleureuses. L’homme est grand et sec, de la même génération que Thierry. Il est habillé très chic lui aussi, avec de fines lunettes. La femme est une élégante brune d’une quarantaine d’années, coiffée au carré. Elle est juchée sur des talons hauts et porte un long manteau de styliste qui doit couter une fortune. Thierry les fait passer au salon. Le couple a à peine un regard pour Morgane. Voir une jeune fille à demi-nue dans cette posture ne parait pas les surprendre le moins du monde.
L’ami de Thierry défait sa veste et fait signe à sa compagne de lui donner son manteau. Elle s’exécute aussitôt, dévoilant un corps plantureux, tout en jolies rondeurs mises en valeur par des dessous noirs sophistiqués (soutien-gorge, tanga, bas et un porte-jarretelles). Elle s’agenouille sur le tapis. Morgane détaille le collier au cou de la brune. Il ne s’agit pas d’un accessoire animalier mais d’un vrai collier SM pourvu d’un large anneau d’argent. L’homme discute avec Thierry qui les débarrasse de leurs affaires. Il sort une chaine de sa poche et la clipse au collier de la femme sans cesser de parler au maitre des lieux. La brune se prosterne aussitôt sur le tapis. La scène met Morgane mal à l’aise. C’est donc à ça qu’elle doit ressembler elle aussi...
Thierry revient du vestibule où il a accroché les manteaux de ses amis. L’homme ordonne à sa compagne de saluer son ami. Avec une servilité empressée qui répugne Morgane, la femme se penche vers les chaussures de Thierry et embrasse le cuir ciré.
— Tu es toujours aussi belle, Olivia, commente Thierry. Belle et bien éduquée, à ce que je peux voir. Damien a de la chance.
— Bien éduquée, ça dépend des jours… tempère le dénommé Damien.
Thierry se tourne vers sa propre soumise.
— Morgane, viens saluer, ordonne-t-il avec un signe de tête.
La jeune femme rejoint le trio avec toute la grâce exigée par son amant. Elle descend à genoux, bien droite, en tenant ses coudes dans son dos comme il lui a été appris.
— Je suis honorée de vous accueillir chez mon Maitre, Monsieur, récite-t-elle avec un léger manque de naturel qui trahit son peu d’expérience.
— Une vraie petite geisha, commente Damien avec un rictus amusé.
L’homme la détaille à travers ses lunettes.
— Elle est ravissante ta nouvelle recrue, félicite-t-il Thierry. Un peu maigrichonne pour moi mais bien faite, avec un joli minois.

— Pas si nouvelle, rectifie son ami. Mais je commence à peine les choses sérieuses avec elle.
Damien relève la tête de Morgane par le menton. Elle grimace quand il lui attrape le bas du visage à pleine main. Il la force à présenter son profil en écrasant un peu ses joues entre ses doigts. La jeune fille le déteste instantanément. Jamais elle n’a été manipulée avec tant de froideur. Son amant ne prend pas toujours de pincettes, sans parler de Fred, mais au moins ils la considèrent comme un être vivant. Le type la tripote comme un objet sans grande valeur.
— A cet âge, elles sont plus malléables, plus faciles à éduquer, observe-t-il. Elle a quoi ? vingt ans ?
— Vingt-trois, précise Thierry.
— Voilà bien longtemps que je n’ai pas profité d’une si jeune soumise, déclare Damien. J’aimerais m’isoler avec elle tout à l’heure, avec ta permission bien sûr...
— Ce qui est à moi est à toi, répond Thierry.
Morgane bouillonne en son for intérieur. Elle se dégage un peu trop vivement quand le type relâche la pression sur ses joues, mais les deux hommes sont trop occupés à bavarder pour lui en tenir rigueur. Elle croise le regard de l’autre soumise à côté d’elle. La brune lui fait un petit clin d’œil. Ses beaux yeux noirs semblent plein d’empathie pour la jeune novice qu’elle est. Quelques minutes plus tard, les deux hommes prennent l’apéritif dans les larges fauteuils du salon. Les filles sont respectueusement agenouillées aux pieds de leurs hommes, face à face à deux mètres de distance. La brune ne quitte pas Morgane des yeux. Elle lui sourit chaque fois que leurs regards se croisent. On dirait que tout ceci lui est naturel, comme si aucune chaine ne reliait son cou à la main de Damien posée sur le bras du fauteuil. Morgane trouve qu’elle a l’air d’une pute de luxe avec sa lingerie hors de prix et ses escarpins. La jeune fille est quant à elle toujours vêtue de son shorty et de son haut à bretelles semi-transparents. Pour l’instant la laisse lui est épargnée. Elle se laisse bercer par les harmonies de la musique qui se mélangent à la voix des deux hommes. Ils parlent de leurs affaires et de la vie politique locale. Morgane n’y comprend pas grand-chose. Elle devine juste que le dénommé Damien est un personnage important de la région. Lui et son amant semblent avoir beaucoup d’intérêts communs. Ils évoquent aussi un mystérieux « Cercle » auquel ils semblent tous deux appartenir. Cela pique sa curiosité mais impossible d’en savoir plus, et poser une question n’est pas envisageable…
La soirée se poursuit dans la salle à manger où Morgane a diné la veille avec Thierry. Cette fois les deux femmes doivent se tenir debout de part et d’autre de la table, têtes basses, les mains jointes dans le dos. Elles ne peuvent quitter cette posture qu’à tour de rôle pour servir du vin quand l’un des hommes fait tinter son verre. Quand vient le tour de Morgane de remplir celui de son amant (elle a déjà dû servir Damien par deux fois), il lui caresse distraitement les reins. C’est le seul moment où il daigne s’intéresser à elle. La jeune femme s’ennuie ferme. Elle se sent dans la peau d’une enfant coincée à table pendant un repas d’adultes qui n’en finit pas. Elle peine à se retenir de rire quand Olivia feint discrètement de s’endormir debout. La conversation finit par porter sur des sujets d’argent sensibles.
— Les filles, allez dans la cuisine, commande Thierry. Il y a de la salade à la feta et du pain sur la table. Morgane tu débarrasses les assiettes, Olivia va t’aider pour le reste. Restez-y jusqu’à ce qu’on vous appelle.
Elles obéissent sans demander leur reste, trop contentes d’être libérées de table. Arrivées dans la cuisine, Olivia referme la porte derrière elles.
— Enfin tranquilles… C’est pas trop tôt ! s’exclame la brune d’un ton rieur.
Morgane remarque son petit accent italien. Les deux femmes engagent la conversation en déposant les verres et couverts dans l’évier. Puis elles s’assoient à table et sympathisent très vite en picorant à même le saladier. Olivia est drôle et pétillante. Sa légèreté fait du bien à la jeune fille au milieu de ce week-end strict où il faut toujours veiller à éviter le moindre faux pas.
— Je te trouve jeune pour avoir un maitre, finit par observer Olivia. A ton âge on a besoin de liberté…
— C’est juste des week-ends de temps en temps, relativise Morgane.
— Tant que tu te sens bien avec lui… Il t’aime, ça se voit quand il te regarde.
Les mots d’Olivia réchauffent le cœur de Morgane.
— Toi, tu es… soumise tout le temps ? ose demander la jeune fille.
— 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, répond l’italienne d’un ton décontracté en mâchant sa salade.
— C’est… enfin... comment tu… supportes ça ?
- Si tu restes avec Thierry, tu comprendras vite ma belle !
- Ca ne te manque jamais de ne pas pouvoir faire ce que tu veux ?
Olivia rit de bon cœur.
— A ton avis ma chérie, si j’avais un mari comme les autres, je ferais ce que je veux ? demande-t-elle l’air malicieux. C’est « ça » que je veux. J’ai toujours fait ce qui me plait, toute ma vie. Je ne travaille pas mais je ne manque jamais d’argent. Je ne fais jamais le ménage, ni les courses, ni la cuisine, on a du personnel pour ça. Damien m’offre des cadeaux, il m’emmène en voyages partout, je fais la fête dans des beaux endroits et je couche avec plein d’hommes devant lui… La voilà la liberté à mon âge !
— Mais il te traite comme son esclave…
— Et toi, tu es quoi pour ton homme ?
— Pas que ça… répond Morgane après une hésitation.
— Comme elle est chou ! Tu es drôlement amoureuse toi, n’est-ce pas ?
— Non… enfin si, un peu…
— Les hommes comme eux, ils ont besoin de femmes comme nous, sourit l’italienne.
La jeune fille est un peu gênée par ce « nous ». Olivia a l’air épanouie, mais elle n’est pas certaine d’envier sa vie, ni d’être semblable à cette femme qui accepte sa servitude comme s’il s’agissait du seul choix raisonnable. Morgane est issue d’une lignée de femmes de caractère où l’on apprend très tôt l’indépendance face aux hommes et leurs penchants tyranniques. Sa mère serait surement atterrée de voir sa fille se complaire dans un tel asservissement. Mais elle n’a jamais rencontré quelqu’un comme Thierry…
— Tu sais quoi ? Il reste un peu de vin, dit Olivia en agitant la bouteille qu’elle vient de ramener à la cuisine.
La poignée de porte de la cuisine tourne, faisant sursauter les deux femmes.
— Repose le vin où tu l’as trouvé Olivia, commande calmement Thierry du pas de la porte.
La brune obéit comme une gamine surprise les doigts dans le pot de confiture. Morgane pose les mains sur ses genoux. Elle aussi se sent un peu coupable d’avoir oublié un instant sa condition du week-end.
— Ne va pas dévergonder ma soumise, plaisante le quinquagénaire, je t’ai à l’œil.
Olivia a un petit sourire malicieux. Thierry leur ordonne de le suivre dans le petit salon d’hiver, celui recouvert d’une véranda art déco. Damien les y attend déjà, debout sur le tapis avec son air sinistre d’homme politique. Il ordonne à Olivia d’enlever ses dessous. Son amant commande à Morgane d’en faire de même. Les deux pièces de sa tenue de baby doll tombent l’une après l’autre sur le tapis, sous le regard attentif de Damien. Puis le maitre des lieux ordonne aux femmes d’aller s’asseoir dans le canapé. Le contact du cuir sous ses cuisses et contre son dos fait ressentir plus vivement sa nudité à Morgane.
Thierry sert un cognac pour son ami et lui dans de petits verres à digestif. Morgane observe son amant passer la main sur le dessus d’un meuble pour y prendre une sorte de cravache tressée. Elle est fine et longue d’un peu moins d’un mètre, terminée par une petite claquette triangulaire.
— Décroisez les jambes, ordonne-t-il.
Les deux femmes obéissent aussi sec. Thierry leur montre la longue tige noire dans sa main.
— En équitation, cela s’appelle un stick de dressage, explique-t-il en faisant siffler l’air.
Morgane s’enfonce un peu dans le canapé. Elle n’a jamais été fouettée. Ce truc doit faire drôlement mal.
— Ce sera dix coups au moindre signe de mauvaise volonté, poursuit Thierry. Crois-moi Morgane, ma cravache fait de belles zébrures bien nettes. Même une soumise comme Olivia la redoute, et pourtant elle en a vu d’autres… N’est-ce pas ma chère ?
L’italienne acquiesce. Elle a l’air un peu tendue pour la première fois depuis son arrivée, ce qui ne rassure pas Morgane. — Bien. Il est temps de vous mettre dans de bonnes dispositions pour la suite de la soirée. Damien et moi attendons que vous perdiez toutes vos inhibitions.
L’ami de Thierry rit sous cape.
— C’est surtout valable pour toi Morgane, sourit Thierry. Ta copine n’a plus à se forcer depuis longtemps !
Les deux hommes ont un rire complice. A sa surprise, Morgane entend sa voisine glousser elle-aussi. Elle n’arrive pas à partager leur décontraction, incapable de quitter la cravache des yeux.
— A genoux mesdames, cuisses ouvertes, ordonne Thierry.
Olivia bondit du canapé et tombe aux pieds des deux hommes, bientôt rejointe par Morgane, plus méfiante. Son amant lui intime de prendre exemple sur la brune et d’écarter plus grand les genoux tout en surveillant sa cambrure. Elle adopte la pose exigée, un peu mal à l’aise.
— Je veux voir chacune d’entre vous se caresser la poitrine, ordonne Thierry. Exactement comme quand vous vous donnez du plaisir toute seule. Exécution !
Olivia prend aussitôt ses seins généreux à pleines mains et commence à les malaxer. Morgane est pétrifiée. Faire ça devant les deux hommes lui parait obscène. Elle est une soumise, peut-être, mais pas une de ces actrices vulgaires qu’elle voit parfois en couverture des revues pornos chez le buraliste !
— Dernier avertissement avant de gouter à la cravache, Morgane, menace Thierry. Fais pointer tout ça, montre à nos invités comme tu peux être une vraie salope…
La jeune fille sent un pincement dans son ventre. Elle n’a pas l’habitude d’entendre son amant employer de tels mots. Au comble de la honte, elle plaque ses paumes contre ses jolis seins ronds et fermes. Elle commence à les pétrir en s’efforçant de garder un visage impassible. Mais ses mouvements timides et contraints trahissent sa gêne.
— C’est une petite sainte-nitouche ta Morgane, observe Damien d’un ton glacial.
Thierry la force à lever le menton du bout de sa cravache.
- Bombe la poitrine ! Mains derrière la tête !
Morgane prend la pose sur le champ, motivée par le ton autoritaire de son amant et la crainte de ce qu’il tient dans sa main. Elle lève les yeux vers lui, cherchant une lueur complice dans son regard qui la détendrait un peu. Mais elle n’y lit qu’une froide intransigeance.
— Cesse de faire ta mijaurée, lui dit Thierry, je te conseille de t’activer. Touche-toi comme tu l’aimes, comme l’esclave de plaisir que tu es.
Elle doit se faire violence pour rendre ses gestes plus sensuels, toujours sous la menace de la cravache dont la claquette ne quitte pas son menton. A sa gauche, Olivia respire fort en explorant ses formes. L’entrain de son ainée aide un peu la jeune femme à surmonter ses blocages. Elle ferme les yeux et caresse sa poitrine en essayant d’oublier les regards sur elle, en particulier celui de Damien. Elle en regretterait presque Fred… Les deux femmes continuent leurs attouchements sous les commentaires très crus de leurs maitres. Les tétons de Morgane finissent par pointer avec une insolence bien involontaire. Son amant ne se prive pas de le faire remarquer aux invités du bout de son instrument. Elle est félicitée pour cela mais n’en tire pas vraiment de fierté... Thierry leur intime d’arrêter.
— Mains sur le sexe, exige-t-il. Toutes les deux.
La jeune femme s’attendait à l’épreuve qui se profile, mais obéir lui est quand même une vraie torture. Elle croise les doigts sur son bas-ventre, yeux rivés au tapis.
- Ecartez les jambes en grand, dit Thierry.
— Plus que ça ! intervient Damien. Et tenez-vous droites, ce n’est pas le spa ici !
Morgane et Olivia descendent de quelques centimètres en silence, en même temps que leurs genoux s’éloignent l’un de l’autre sur le tapis.
— Masturbez-vous, catins, commande Damien.
Morgane se plie à l’exercice la mort dans l’âme. Elle n’a jamais rien fait de semblable en public. Elle préfèrerait mille fois que ce soient les doigts de son amant qui la stimulent, ou même ceux de ses invités, plutôt que d’avoir à se donner en spectacle de la sorte. Elle s’en veut tellement de mouiller… mais la soumise au fond d’elle commence à s’abandonner au plaisir coupable de la situation. Pour Olivia, les choses ont l’air plus facile. Elle obéit aux directives sans trahir le moindre conflit intérieur.
— Ce sera dix coups de cravache pour la première qui ferme la bouche ou les cuisses, avertit Thierry. Je veux voir deux chiennes en chaleur et rien d’autre. Excitez votre clitoris. Laissez-vous aller. Aucune retenue avec nous.
La jeune femme lutte contre ce qui lui reste de pudeur. Elle se concentre sur le plaisir qui monte pour oublier l’obscénité de la scène. Sa respiration se fait plus profonde. Son bassin ondule lentement sous ses propres caresses. Thierry leur ordonne de basculer sur le dos et d’utiliser leurs deux mains, l’une sur la poitrine, l’autre entre les cuisses. Les deux femmes se laissent aller en arrière à l’unisson. Elles s’abandonnent de plus en plus lascivement aux stimulations imposées par leurs hommes. Olivia ne retient pas ses gémissements, on dirait même qu’elle en rajoute. Morgane frotte ses reins contre le tapis, fixant le plafond à travers ses yeux mi-clos, bouche entrouverte. Elle se sent brulante et indécente. Horrifiée par son propre exhibitionnisme, elle comprend qu’elle pourrait bien finir par avoir un orgasme devant eux. Mais Thierry interrompt le petit jeu bien avant.
— Redressez-vous à genoux, mesdames. Il n’est pas encore l’heure de jouir.
Les soumises se relèvent en ordre dispersé, s’arrachant comme à regret à leurs sensations.
— J’aimerais emmener Morgane à l’étage, déclare Damien.
— Elle est à toi, répond Thierry.
L’invité fait signe à la jeune fille d’approcher. Elle jette un coup d’œil à Thierry, anxieuse. Il lui intime d’obéir d’un mouvement de tête. Morgane quitte le tapis et rejoint Damien qui la prend fermement par le bras.
— Je te laisse avec Olivia, dit Damien à son ami. Fais-en ce que tu veux, tu sais aussi bien que moi la créature lubrique qu’elle peut être…
Thierry confirme le savoir. Il tend le manche de la cravache à son vieux complice.
— Prends-la au cas où. Parfois, Morgane a besoin qu’on lui rappelle qui commande pour se montrer coopérative.
— Avec moi elle ne risque pas d’oublier, assure Damien en prenant l’instrument.
Il traine la jeune femme vers le couloir qui mène aux escaliers. Elle jette un regard à Thierry par-dessus son épaule, mais il n’en a déjà plus que pour Olivia.
***
Morgane est introduite par Damien dans une vaste chambre d’amis au premier étage. L’homme la prend par les épaules et la pousse sèchement en arrière sur le grand lit à la japonaise. La jeune femme atterrit sur le dos. Elle se redresse sur les coudes et replie une jambe vers elle en levant des yeux de louve prise au piège. Damien la détaille à travers ses lunettes d’un air impassible. Il se penche pour saisir ses jolis mollets galbés et la tire vers lui d’un coup sec. Puis il rabat les genoux de Morgane sur son nombril pour inspecter son intimité. La jeune femme se sent manipulée comme un animal. Les gestes de Damien sont secs et méthodiques, presque médicaux. Il sonde son vagin avec deux doigts. Puis il la prend par les hanches pour la retourner comme un vulgaire oreiller. Morgane subit une inspection anale la colère au ventre.
— Vous êtes étroite, commente l’homme.
C’est la première fois depuis son arrivée qu’il lui adresse directement la parole. Le vouvoiement surprend la jeune fille. Il rend les attouchements encore plus froids et impersonnels.
— A quatre pattes, ordonne-t-il.
Elle prend la pose avec une mauvaise volonté bien visible. Damien récupère la cravache posée sur le matelas et fait courir son extrémité le long du corps de la jeune femme. Il suit ses courbes délicieusement féminines avec lenteur et précision.
— Je vois bien que vous ne m’appréciez pas beaucoup, dit-il. C’est parfait ainsi.
La claquette de la cravache descend le long des reins de Morgane puis suit la raie de ses fesses. Il lui tapote l’intérieur des cuisses en exigeant qu’elle s’ouvre d’avantage.
— Je vais vous prendre par derrière, jeune fille, annonce-t-il. D’une part, parce que j’aime les filles étroites, d’autre part, parce que les jeunes personnes de votre espèce ne sont pas toujours très sérieuses avec leur contraception.
Morgane se demande contrariée de quelle « espèce » ce pervers peut bien parler. Mais elle ravale son fiel, Thierry ne lui pardonnerait pas un incident avec son ami. A sa vexation s’ajoute une pointe de jalousie en pensant que son amant est peut-être en train de profiter des charmes d’Olivia au rez-de-chaussée. La cravache parcourt maintenant son ventre par en dessous, dessinant des cercles autour de son nombril.
— J’ai bien vu votre petit cinéma tout à l’heure, lui dit Damien. A essayer de faire croire que vous possédez ne serait-ce qu’un fond de vertu… Le vernis n’a pas tenu longtemps ! En réalité vous êtes une petite trainée, cela se lit dans vos yeux, dans votre façon de tendre le cul comme une chienne en chaleur.
La pointe de la cravache vient titiller la médaille qui pend au collier de Morgane.
— Thierry ne s’y est pas trompé. Les filles comme vous, on les met en laisse et on les dresse. Elles sont juste bonnes à ouvrir les cuisses.
Morgane encaisse l’humiliation verbale en serrant les dents. Les mots de Damien lui sont plus pénibles encore que ses gestes.
— Posez votre tête sur le matelas, fesses hautes.
La jeune fille plaque doucement sa joue contre le futon bien ferme. Elle s’en veut de se plier si facilement aux caprices de l’invité, mais que pourrait-elle faire d’autre ? Il est entendu pour lui comme pour elle qu’il a tous les pouvoirs. Elle en éprouve de la colère, mais aussi un peu d’excitation... Il lui fait lever les reins encore plus hauts d’une tape sèche mais retenue sur l’arrière des cuisses.
— Montrez-moi par où vous allez être prise, exige Damien.
Morgane ravale son orgueil avec difficulté. Elle sait que le choix de Damien est déjà fait. Elle désigne son arrière-train d’un geste vague.
- Je ne vois rien. Ne jouez pas avec ma patience, petite vicieuse. Montrez-moi clairement !
Elle voudrait se révolter mais il a déjà gagné, tous deux le savent. Elle se contente d’écarter docilement ses fesses pour présenter sa petite rosette plissée. Il lui ordonne de rester ainsi. Elle l’entend qui commence à se déshabiller derrière elle. L’idée d’être sodomisée par ce type lui donne envie de gémir de rage. Très peu d’hommes ont emprunté cette voie, et jamais aucun lui inspirant si peu de désir. Le lit ploie sous le poids de Damien lorsqu’il prend place derrière elle et s’empare de sa taille. Il laisse couler un filet de salive pour la lubrifier, puis attrape ses poignets qu’il maintient fermement dans son dos.
Elle fixe le mur à sa gauche en s’efforçant de faire le vide dans son esprit, comme elle le fait dans les moments pénibles à passer. La verge tente de forcer ses reins sans préliminaire. Il doit s’y reprendre à plusieurs fois, tant le corps de la jeune femme n’est pas préparé à l’accueillir. Mais il finit par s’enfoncer sans douceur, comme un guerrier conquiert une terre. Le bruit qui s’échappe de la gorge de Morgane est plus un glapissement offensé qu’un gémissement de plaisir. Damien commence à la labourer comme une prostituée de bordel miteux. Elle n’aurait jamais cru que l’acte sexuel puisse être si rabaissant. Se répéter encore et encore qu’elle accepte tout ça pour Thierry, voilà le seul moyen qu’elle trouve pour rendre l’épreuve supportable. Elle ne s’est jamais sentie aussi bassement « femelle » entre les mains d’un homme. Elle n’est qu’un objet de plaisir dont le ressenti n’a aucune espèce d’importance. Sa dernière once d’honneur consiste à rester aussi silencieuse et passive qu’elle le peut. Mais même cela lui est impossible, Damien la lime trop brutalement. Elle sait bien que chaque hoquet de surprise douloureuse qu’il lui arrache est une victoire pour lui. Au moins, ses yeux sont secs… elle est bien trop furieuse pour pleurer (contre Damien et son absence totale de respect, contre Thierry qui la prête comme un jouet, et aussi contre elle-même, qui éprouve un plaisir enfoui et coupable à être traitée ainsi). Le coït anal se poursuit de longues et douloureuses minutes. L’homme jouit enfin en elle, terminant sa besogne à coups de reins secs et dominateurs. Il se retire et l’autorise à aller se doucher dans la salle de bain qui jouxte la chambre, sans ôter le collier, précise-t-il.
***
Damien est toujours là lorsqu’elle ressort de la pièce d’eau, les cheveux ondulés par la douche et une serviette nouée autour d’elle. Il s’est rhabillé et se tient assis sur le bord du lit, manipulant la chaine de la laisse d’Olivia.
— Vous avez un joli corps, jeune fille, ne le cachez pas comme ça.
Morgane se tient sur le pas de la salle de bain, tendue. Elle se demande avec angoisse si le type ne serait pas déjà en mesure de remettre ça. Il claque des doigts.
— J’ai dit tombez la serviette ! s’agace-t-il. J’aime être obéi rapidement !
La jeune fille laisse choir le drap de douche humide à ses pieds. Elle croise machinalement ses mains sur ses épaules, fuyant les yeux inquisiteurs de l’homme qui vient de la posséder de la manière la plus vile. Il claque à nouveau des doigts en désignant le sol devant lui. Morgane comprend le message. Elle vient prendre place à genoux, poignets croisés dans le dos.
- Voulez-vous qu’on vous remette en laisse ? demande-t-il.
La jeune femme doute d’avoir vraiment le choix mais répond que ce n’est pas utile.
— Je crois au contraire que vous n’attendez que ça, affirme-t-il. Vous avez les yeux qui brillent juste à la regarder.
Morgane s’enferme dans un mutisme méprisant. Ce sadique joue avec elle.
- Mais il va falloir la demander correctement, poursuit Damien.
— Accrochez la chaine… s’il vous plait… soupire-t-elle, comme si elle cédait à un caprice d’enfant gâté.
— J’ai dit correctement…
— Ô votre Grandeur, je vous implore de m’humilier, lâche Morgane d’un ton amer et sarcastique.
L’homme se lève d’un bond. Elle bascule de surprise en arrière sur ses mains. Son cœur manque un battement en le voyant saisir rageusement la cravache. L’ombre de Damien la recouvre. Elle lève vers lui des yeux soudain craintifs.
— Jeune fille, vous allez apprendre ce qu’il en coûte de jouer les effrontées avec moi, lui annonce-t-il.
Morgane bat en retraite à reculons, mais il est sur elle en un éclair. Avant même de comprendre ce qui lui arrive, elle sent la cravache assaillir sa peau humide de toute part. Elle roule et se tord sur le plancher, comme une anguille tout juste péchée sur le pont d’un bateau. La sensation est pire encore que ce qu’elle imaginait. Elle est en deux temps. Il y a d’abord le claquement sec et précis, puis la brulure se fait sentir crescendo. Peu importe à Damien qu’elle lui présente son ventre, ses hanches ou ses reins, il la flagelle à toute volée. L’homme est de toute évidence expert dans le maniement de l’instrument, aucun coup n’est perdu ni approximatif. Elle n’est jamais cravachée là où elle s’y attend, ce qui rend futiles ses tentatives de faire barrage de ses mains. L’adrénaline monte en flèche et le seuil de résistance de Morgane est vite dépassé. Elle tente de fuir le châtiment, rampante et en pleurs. Mais sans pouvoir se l’expliquer, elle ressent aussi au plus profond d’elle-même un plaisir masochiste à être dominée si durement. La jeune femme repense confusément aux théories de Thierry sur la dopamine libérée dans le cerveau d’une soumise en pareille situation…
L’homme la suit avec calme, usant de son instrument aussi froidement qu’il l’a prise sur le lit. Tout orgueil ravalé, elle roule en position fœtale et se répand en excuses à peine intelligibles. Entre deux sifflements de la cravache, elle fait la promesse noyée dans ses larmes de ne jamais, jamais recommencer. L’homme la renverse sur le dos du bout de sa chaussure. La claquette tapote sèchement son sexe épilé. Elle fait écran des deux mains.
— Otez vos mains ! aboie Damien.
Le ton est si autoritaire qu’elle obéit sur le champ. Mais la sensation est intenable. Morgane sent qu’elle ne pourra pas en supporter beaucoup plus. Elle est à deux doigts d’appeler Thierry à son secours et de prononcer la phrase qui rompra le contrat. Damien doit le sentir car il marque une pause.
— Etes-vous disposée à demander convenablement ? lui demande-t-il.
— Oui ! sanglote Morgane à bout de souffle. Oui ! Oui !
— Voyons cela, dit-il en plaçant sa chaussure à quelques centimètres de son visage. Je vous conseille d’y mettre du cœur, la prochaine volée sera pire.
La jeune femme bascule sur le ventre et se relève sur ses coudes tremblants. Elle approche ses lèvres de la Weston à lacets de Damien. Une larme tombe sur le cuir marron, sous l’abri formé par ses cheveux encore humides. Vaincue et matée, elle commence à couvrir la chaussure de baisers serviles. Tout plutôt que de gouter encore à la cravache…
— Bien. A présent montrez-moi comme une petite chienne bien dressée réclame sa laisse.
Morgane se redresse à genoux. Elle lève des yeux embués et implorants vers Damien, puis effleure d’une main hésitante le tissu de son pantalon, comme si elle n’osait le toucher.
- Faites la belle.
Elle le dévisage en serrant les dents. Une ultime lueur de révolte passe dans ses yeux.
— Vous avez très bien entendu. Je n’attendrai pas longtemps…
Morgane est résignée à tout. Elle lève ses poings fermés au-dessus de sa poitrine, les phalanges tournées vers son tourmenteur.
— Pas bouger, dit Damien.
Il pose une main dominatrice sur le haut de son crâne et exerce une pression vers le bas, ce qui la force à courber respectueusement l’échine et poser ses fesses sur ses talons, poignets toujours levés comme une chienne quémandant un sucre.
— Bien, dit Damien. C’est la seule attitude que j’accepterai de vous à l’avenir. Maintenant vous savez à quoi mènent les autres. Il récupère la chaine et fixe le mousqueton à l’anneau du collier. Elle se laisse tirer hors de la chambre, étourdie comme après un orgasme.
***
Morgane est allongée sur le côté, dans le noir. Elle tourne le dos à son maitre et fixe l’obscurité. Il lui a permis de dormir dans son lit. Peut-être cherche-t-il à se faire pardonner ce qu’elle a vécu plus tôt avec Damien ? Les convives sont partis depuis une heure. Elle a passé de longues minutes dans la salle de bain à se laisser enduire d’un baume spécial par Oliva (un remède de grand-mère très efficace, selon Thierry). L’italienne a apaisé Morgane avec des mots et des gestes presque maternels. Elle lui a dit que la première fouettée était toujours la pire. Cela n’a guère consolé la jeune femme qui ne croit pas qu’elle supporterait d’autres séances du même type. Lové contre elle, Thierry suit du doigt les fines boursouflures des stries laissées par la cravache sur sa peau douce. Damien l’a marquée des genoux jusqu’à la taille, presqu’autant devant que derrière.
— Ne boude pas, mon ange, chuchote son maitre à son oreille. Sois fière d’avoir supporté sans craquer. Tu es forte et courageuse.
Morgane a un petit rire triste.
— C’était atroce… murmure-t-elle d’une voix chargée de reproches.
— Je sais ma belle. Mais il fallait que tu en passes par là.
- Pourquoi ?
— Pour savoir…
— Savoir quoi ?
— Ce que signifie vraiment être soumise entre les mains de certains maitres.
— Je m’en fiche de « certains maitres ». C’est vous que je veux.
— Ne crois pas que j’hésiterai moi-même à utiliser la cravache, s’il le faut…
— Comment on peut autant aimer faire souffrir ?
— Il ne s’agit pas de ça.
- Quoi alors ?
— Obtenir ce qu’un amant ordinaire n’obtiendrait jamais de toi, mon ange. Ton abandon total. La sincérité absolue de tes réactions, de tes mouvements, de tes émotions... Te voir comme aucun homme ne t’a encore vue et comme beaucoup n’osent en rêver. On peut y parvenir par les caresses, comme à la cave hier, mais aussi par le fouet. Le plus sur chemin est d’alterner les deux.
La jeune femme médite ces mots en silence quelques instants.
— Quand on était en haut… vous avez couché avec elle ? demande-t-elle, consciente de braver tous les interdits.
— Ce que j’ai pu faire ou pas avec Olivia ne te regarde pas, lui répond Thierry en suivant du doigt le creux de sa silhouette. Crois-tu que j’ai des comptes à te rendre ?
— Non…
Le quinquagénaire se tourne de l’autre côté pour dormir. Morgane garde les yeux grands ouverts, incapable d’arrêter la tempête sous son crâne.
— Nous avons discuté comme de vieux amis, rien d’autre, lache finalement Thierry. Dors à présent.
La jeune fille se sent étrangement délivrée. Elle s’endort sans efforts.
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