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III - À corps perdu

Chapitre 4

Détours

Divers
Mail du 26 mai :
Bonjour ma belle,
Il est quatre heures du matin et me voilà en train de t’écrire ce petit message.Tu te demandes pourquoi je me lève si tôt ? Eh bien dans quelques heures, je serai à San Francisco ! Oui oui, tu as bien entendu, et si je vais là-bas, c’est pour essayer de sauver ce qui peut encore l’être. Je n’ai pas réussi à préserver ton intégrité physique, donc je m’efforce de préserver ton intégrité morale et professionnelle, même si ça me bouffe littéralement de partir si loin de toi, mais je n’ai pas le choix, j’espère que tu le comprends.Oh, je n’y vais pas seul à propos, Typhaine m’accompagne. Elle m’a proposé son aide et je l’ai accepté. En allant là-bas, je ne sais pas vraiment ce qui m’attend et je t’avoue que d’avoir du soutien ne sera pas un luxe, car j’ai un peu l’impression que j’ai une montagne gigantesque à gravir. Je pense que d’avoir quelqu’un qui soit avec moi n’est pas une mauvaise chose, même si c’est Typhaine. Je te jure de rester sage, pas de massage, pas de passage de crème où que ce soit, promis ! De toute manière, la seule femme dont j’ai envie, c’est toi et personne d’autre.Tu me manques, mon amour ; ton visage, ta peau, ton odeur, ton sourire, le son de ta voix, tout ça me manque, et bien plus encore. La seule chose qui me pousse à faire ça, c’est toi. Je ne cesse de me remémorer tous les moments délicieux qu’on a passé ensemble et la seule chose que je veux, c’est en vivre de nouveaux.Je vais te laisser. Quand je t’écrirai le prochain message, je serai sur un autre continent, mais sache que mes pensées resteront toujours près de toi.
À très bientôt, ma Jenny.
Je t’aime plus que tout.
Flo


Typhaine est présente à l’heure prévue en bas de l’immeuble et ils se rendent ensemble à l’aéroport.C’est un très long vol – près de 14 heures, escale incluse –, ce qui n’enchante pas des masses Florian, peu fan de l’avion. Ça lui rappelle le voyage à Montréal avec Jenny, sauf qu’il n’a point d’envie d’utiliser ce vol à des fins coquines.De toute manière, l’ambiance entre les deux partenaires ne s’y prête pas vraiment ; Florian est plutôt tendu alors que la rouquine ne se préoccupe pas de lui. Elle reste concentrée sur son ordinateur, car ce voyage n’était pas au programme et ça l’oblige à travailler pour ne pas prendre de retard sur son planning. Heureusement pour elle, son activité lui permet de bosser d’à peu près n’importe où à partir du moment où elle dispose, au minimum, de son pc.Films, musique, siestes plus ou moins longues, voilà ce qui rythme le vol de Florian. Typhaine, de son côté, lorsqu’elle ne dort pas, reste les yeux rivés sur son écran avec un casque vissé sur les oreilles. Il se dit alors que si elle demeure aussi calme durant tout ce périple, il n’aura pas besoin de combattre les pulsions qu’elle arrive à déclencher chez lui, souvent même sans le vouloir. Tout commence sous de bons auspices et la tension qu’il ressentait au décollage s’estompe rapidement.
À l’atterrissage, beau temps et température agréable sont au rendez-vous, tout comme une pointe de stress qui accourt au grand galop chez Florian. Il est peut-être à quelques instants de découvrir la personne qui se cache derrière ce mail et il ressent un mélange de colère et d’appréhension. À ce moment précis, il est content de ne pas être seul, car il sait qu’il pourrait laisser son envie de vengeance prendre le dessus, au risque de tout foutre en l’air.Une fois leurs bagages récupérés, Typhaine et Florian ne perdent pas de temps et s’engouffrent dans un taxi, direction le fameux building d’où est parti le message.
— Bon, tu me laisses parler quand on y sera, d’accord ? dit Typhaine.— Tu me prends pour un sauvage ou quoi ?— Non, mais ton anglais est déplorable et je n’ai pas envie qu’on perde du temps à se faire comprendre !— Ah…— Et puis ça évitera de rajouter une raison de paraître suspect.— Pourquoi tu dis ça ?— Je me suis un peu renseigné sur ce cabinet d’avocat, il ne travaille qu’avec des grosses sociétés, pas avec des particuliers, donc il n’y a pas beaucoup de raisons que deux personnes lambdas y aillent.
Le taxi arrive au pied d’un immeuble haut de plusieurs dizaines d’étages qui ferait passer les plus grands bâtiments que Florian a l’habitude de voir pour de vulgaires cabanes de jardin. Typhaine demande au chauffeur de les attendre et ils pénètrent ensuite dans l’immense hall d’accueil.
— Essaie d’avoir l’air naturel et de sourire un peu, glisse Typhaine à Florian.
Elle ne lui demande pas ça par hasard, Florian étant particulièrement crispé. Son regard noir et ses lèvres pincées en une ligne droite, tout comme ses poings serrés, incitent à la méfiance. Il s’efforce donc de se détendre en affichant un air plus serein. Ils arrivent face aux secrétaires et Typhaine sort alors un magnifique sourire de sa besace.
— Bonjour madame, nous sommes Mr et Mrs Smith et nous avons rendez-vous avec Nick Burns, s’il vous plaît, lance Typhaine, le plus naturellement du monde.
La secrétaire semble étonnée par cette requête, mais Typhaine ne se départit pas de son sourire.
— Euh… avec Mr Burns, vous êtes sûre ? demande-t-elle, dubitative.— Oui, répond la rouquine avec aplomb, Mr Burns ne travaille-t-il pas ici ?— Oui, mais il n’y est que très rarement. Il travaille le plus souvent dans ses bureaux de Los Angeles. Quelle est l’adresse exact que l’on vous a donné ?— À vrai dire, mon mari l’a perdu et nous avons regardé sur internet pour trouver cette adresse. Tu ne te souviens vraiment pas de l’adresse qu’on t’avait donné, chéri ? demande Typhaine à Florian.— Non, désolé, répond-il sobrement, un balai soigneusement enfoui dans son arrière-train.— Attendez, je vais regarder sur le planning de Mr Burns, mais ce que je peux déjà vous dire, c’est qu’il n’est pas là aujourd’hui.
La secrétaire pianote quelques instants sur son clavier.
— Non, aucun rendez-vous, ni aujourd’hui, ni aucun autre jour de cette semaine.— Oh, zut alors, nous avons dû nous tromper d’adresse ! peste faussement Typhaine.— Voulez-vous que j’appelle les bureaux de L.A. pour en savoir plus ?— Non non, c’est gentil, ne vous embêtez pas ! Si vous avez l’adresse, ce sera bien suffisant !— Bien sûr. J’espère que vous n’habitez pas trop loin, demande la secrétaire en griffonnant sur un morceau de papier.— Nous habitons à Monterey, nous nous sommes juste trompés de côté, indique-t-elle avant de lancer un petit rire mélodieux.— Voilà l’adresse, et désolé pour vous, dit la secrétaire en tendant le papier à Typhaine.— Merci beaucoup ! Passez une bonne journée !— Vous aussi !
Ils quittent l’immeuble et grimpe dans le taxi.
— Pouvez-vous nous conduire dans une agence de location de voiture, s’il vous plaît ? demande Typhaine.— Bien sûr, répond le chauffeur.— Tu veux louer une voiture ?— Oui, j’en ai marre des transports en commun.— C’est loin ?— Dans les 600 kilomètres, je pense.— Ça fait une trotte. Après le vol qu’on vient de se taper, ça va être fatigant.— On se relaiera pour conduire. Au pire, on s’arrêtera pour dormir quelque part, mais ça serait mieux qu’on arrive là-bas avant ce soir comme ça au moins, demain, on attaque direct.— D’accord.
Ils louent un véhicule et mettent le cap sur Los Angeles. C’est Typhaine qui prend le volant en premier.
— Tu as toujours été aussi à l’aise pour jouer la comédie ? la questionne Florian.— Pourquoi cette question ?— Ton petit numéro de tout à l’heure avec la secrétaire.— J’essaie juste de mettre mon interlocuteur à l’aise et c’est plus facile en étant aimable et souriante.— Forcément. En tout cas, tu es bonne actrice.— Tu n’as jamais joué la comédie pour obtenir quelque chose ? Et ne me parle pas du sketch merdique l’autre jour, dans mon bureau !— Eh bien… peut-être, oui, ça a dû m’arriver quelquefois.— Ah, tu vois !
Florian pense immédiatement au moment où il a piégé Jenny pour obtenir ses faveurs. Ce jour-là, c’est comme s’il sortait du Cours Florent ! Quand il se souvient de l’aplomb et de l’insolence affichés devant celle qui, quelque temps plus tard, deviendrait sa compagne, il a du mal à se persuader que c’était bien lui.
— Mais tu as une plus grande expérience que moi en la matière, dit-il.
Typhaine esquisse un sourire.
— Je sens que les reproches ne sont pas loin, ricane-t-elle.— Oh non, je ne suis pas venu ici pour ça. Et puis pour le coup, tes capacités de manipulation me sont très utiles, donc je ne vais pas m’en plaindre !
Ils rigolent avant de reprendre leur discussion. Malgré la fatigue du vol, ils n’ont pas dormi et n’ont cessé de papoter en se relayant au volant. Il s’avère qu’ils ont pas mal de point commun. Florian a été étonné d’apprendre que Typhaine a son permis moto ; elle l’a passé sous l’impulsion d’un ex-petit ami motard, en Irlande. Par manque de temps, elle n’a pas encore sauté le pas d’acquérir un deux-roues, mais elle est tout à fait capable de pousser la porte d’une concession n’importe quand. Florian n’a pas pu s’empêcher de s’imaginer Typhaine vêtue d’un équipement complet de motarde ; cette vision, si elle venait un jour à se réaliser, serait potentiellement une des choses les plus bandantes qui lui sera donné d’admirer ! Ce trajet vers Los Angeles leur a permis de mieux se connaître et de réchauffer l’atmosphère entre eux.Ils arrivent à destination en début de nuit et trouvent un hôtel pour poser leurs bagages et se reposer. Malgré leur meilleure entente, ils ne poussent pas le vice jusqu’à dormir ensemble et ils prennent donc deux chambres séparées.
***********
Enfermée dans son bureau, Shama est en pleine réflexion. Elle doit réussir à se rapprocher de Fred pour avoir les informations dont Florian a besoin, mais ce n’est pas en restant à l’écart qu’elle mènera à bien cette mission. Elle commence à regretter de l’avoir secoué l’autre jour, ce qui ne va pas faciliter un rapprochement.L’idée de poser un micro lui a effleuré l’esprit, mais ça dépasse de très loin ses capacités. Elle est aussi à l’aise avec la high-tech qu’un manchot avec une raquette de tennis et c’est à peine si elle maîtrise son smartphone. Elle oublie aussi une potentielle tentative de séduction car si elle n’en a déjà pas envie en ce moment, elle n’a jamais senti sur elle le poids de son regard, tout comme elle ne ressent pas d’attirance particulière pour lui malgré son physique plutôt avantageux.Perdue dans ses pensées, elle sursaute quand son téléphone sonne.
« Bonjour Shama, c’est Fred, pourriez-vous venir dans mon bureau, s’il vous plaît ? »— Bien sûr, j’arrive tout de suite.« Merci. »
Voilà un petit coup de pouce bienvenu !Elle compte utiliser cette entrevue pour arrondir les angles et s’attirer sa confiance. À moins qu’il ne la convoque pour la foutre à la porte, ce qui compliquerait nettement les choses…Elle se rend donc dans le bureau de son patron en affichant l’air le plus agréable qu’elle ait en stock.
— Asseyez-vous, je vous en prie, lui dit-il une fois la porte soit close.
Elle s’installe.
— Avant toute chose, commence-t-il en s’asseyant à son tour, vous devez savoir que je compte très bientôt parler à mon père concernant Florian. La pression est un peu retombée et je pense qu’il sera bien plus ouvert à l’idée de le reprendre parmi nous.— Vous m’en voyez ravie, répond Shama.
Avec Florian de l’autre côté de l’atlantique, ce n’est clairement plus une priorité. Mais à entendre le ton employé par Fred, il ne semble pas être dans de mauvaises dispositions, ce dont elle compte bien profiter.
— Je veux vous voir car je me rends compte que j’ai besoin de quelqu’un qui connaisse le fonctionnement de la boite mieux que moi. Je ne vais pas vous mentir, je suis un peu perdu, car c’est ma sœur qui gérait le travail ici et j’avoue avoir du mal à me mettre dans le bain, surtout avec l’autre gros problème que l’on a sur les bras.— Je comprends. D’ailleurs, où en êtes-vous par rapport à ce problème ? lui demande-t-elle innocemment.— Pour l’instant, pas grand-chose de plus, nous avons quelques pistes, mais ça reste assez flou. En tous les cas, toujours aucune autre nouvelle de l’auteur du mail.— Pas de nouvelles, bonnes nouvelles, comme on dit.— Je préfère ne pas accorder trop de crédits à ce genre de proverbe !
Shama rigole doucement et le sourire qu’affiche Fred prouve qu’elle est sur le bon chemin.
— Donc, comme je vous le disais, j’ai besoin d’un coup de main. J’ai remarqué que ma sœur vous a confié pas mal de dossiers dont la très grosse majorité se sont soldés par d’excellents résultats. J’en conclus donc que vous êtes efficace et que vous connaissez bien le boulot, et si on y ajoute votre ancienneté, vous me semblez être la personne idéale pour me venir en aide.
Que de louanges ! Shama jubile intérieurement car Fred est en train de lui manger dans la main.
— Si je peux être utile à la société, je me vois mal refuser, dit-elle en contenant sa joie.— Il va sans dire que vous bénéficierez d’une petite prime exceptionnelle, au vu de l’importance de la tâche qui va vous être confiée.— Nous nous occuperons de ça plus tard. Pour le moment il y a des choses bien plus importantes que l’argent. Nous en discuterons quand tout sera rentré dans l’ordre.
Fred est à la fois ravi et étonné par cette réponse ; il s’attendait à négocier âprement avec l’Indienne.
— Vous avez tout à fait raison ! se réjouit Fred.— Et puis je verrais ça directement avec Jenny lorsqu’elle sera de retour, j’arriverai à obtenir une plus grosse prime avec elle ! lance Shama avec un grand sourire.
Fred éclate de rire.
— J’espère sincèrement que vous pourrez le lui demander, dit-il, ça voudra dire qu’elle va bien mieux !— Croisons les doigts alors, pour elle et pour mon porte-monnaie !
Tout s’est goupillé à merveille et Shama, après avoir flirté dangereusement avec la ligne rouge, se retrouve dans les petits papiers de Fred.Ils discutent tous les deux un long moment pendant lequel elle lui explique beaucoup de choses sur le fonctionnement de l’entreprise au jour le jour. Il lui donne de nouvelles prérogatives et fait d’elle son relais privilégié, ce dont elle se réjouit. Elle lui demande, en retour, de la tenir régulièrement informée de l’avancée des choses concernant le mail, ce qu’il accepte sans sourciller. Shama quitte donc le bureau avec un grand sourire, heureuse de l’évolution positive de la situation.Dans la foulée, elle passe près de la machine à café où se trouvent plusieurs collègues.
— Alors ça y est, t’as bien avancé tes pions avec le frère de la patronne ? Il en a une plus ou moins grosse que celle de Florian ? Vu ton sourire, ce doit être un bel engin ! lance l’un d’eux.
Le sourire de Shama s’efface et elle se retourne vers le petit groupe. Elle voit rouge car si, d’habitude, elle ne prête guère attention aux traits d’esprit plus ou moins fins de ses collègues, les circonstances actuelles changent grandement sa vision des choses.Entre Jenny dans le coma, Florian à l’autre bout de la planète, sans oublier David qui persiste à nier tout problème dans leur couple, elle n’est pas prête à se laisser emmerder par quelques abrutis qui se sentent pousser des ailes parce qu’ils sont en meute. Elle se dirige d’un pas décidé vers l’auteur de cette réflexion et le pousse brusquement contre le mur en lui agrippant le paquet au travers du pantalon.
— EEEEEH, mais qu’est-ce tu fous ! s’écrie-t-il en se figeant.— Vu qu’à chaque fois que tu ouvres ta grande gueule, c’est pour parler de bite, je me dis que tu veux peut-être que je m’occupe de la tienne. C’est ça ? demande-t-elle en resserrant un peu plus ses doigts.
Son collègue frémit.
— Putain, mais t’es complètement folle, ma parole, lâche-moi ! grogne-t-il en tentant de se libérer.
En réponse, l’Indienne tire légèrement sur l’entrejambe du malotru qui, immédiatement, cesse tout mouvement.
— Je te lâcherai quand tu arrêteras de raconter de la merde et de faire le malin dès que tu es avec tes potes.— Shama, détends-toi, on déconnait, lance un autre de ses collègues.— Ta gueule toi, j’t’ai pas sonné ! assène-t-elle en le fusillant du regard. Écoutez-moi bien, bande de branleurs, poursuit-elle en les fixant les uns après les autres, la prochaine fois que j’entends l’un d’entre vous, ne serait-ce qu’insinuer quoi que ce soit de sexuel qui me touche de près ou de loin, je vous jure que je lui broierai les couilles si fort qu’il pourra démarrer une belle carrière de castrat, c’est clair ?
Personne ne pipe mot.
— C’est clair ? répète-t-elle en se tournant vers sa victime du jour en serrant un peu plus ses doigts.— AIE !! Oui, c’est… c’est clair, c’est… clair ! bafouille-t-il en grimaçant.
Shama le relâche et il pousse un soupir de soulagement en recouvrant son précieux outil de ses mains. Elle le toise en se frottant ostensiblement la main, comme pour se la nettoyer.
— Désolé de te décevoir, mais vu ce que j’ai senti, au jeu de qui a la plus grosse, t’es clairement pas le grand gagnant !
Elle lance un regard noir à chacun de ses collègues avant de prendre la direction de son bureau, un sourire tout neuf affiché sur son visage.
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