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Le coup de folie

Chapitre 11

Le poison se diffuse

Hétéro
Quatre mois ont passé et l’été est en train de s’échapper dans une ambiance automnale. Un an déjà. Cela fait aujourd’hui un an jour pour jour que le séminaire d’intégration auquel a participé Chloé s’est conclu par une mémorable partouze. Une année qui aura été marquée par le changement radical de sa personnalité et qui aura constitué une étape déterminante dans notre relation. Ce souvenir à la fois douloureux et excitant ravive mes doutes et mes interrogations car, si je m’en suis réjoui et si j’en ai profité pendant de longs mois, je suis maintenant très inquiet pour notre avenir. Mon humeur est aussi maussade que le temps.
Depuis que nous avons franchi le Rubicon en compagnie de Piero, j’ai le sentiment qu’elle s’éloigne lentement mais sûrement de moi. Je me remémore mot à mot ce que j’avais dit à Piero quand je lui avais fait part de mon projet : « soit cela nous vaccine définitivement tous les deux et on n’en parle plus, soit nous intégrons d’une manière ou d’une autre cette dimension dans notre couple… mais sans savoir où ça nous mènera ». Je crains que nous ne prenions en fait une troisième voie.
Chloé, qui était devenue avide de câlins et d’étreintes amoureuses, s’éloigne progressivement de moi depuis qu’elle a croisé le chemin de Piero. Elle est de de moins en moins demandeuse et il lui arrive même de plus en plus souvent de refuser mes avances, pour cause de fatigue, de maux de tête ou encore de douleurs prémenstruelles, elle qui avait été épargnée jusque-là par ces maux… et qui ne m’avait jamais servi de prétextes vaseux pour se défiler.
Elle m’a même imposé une fois, sans préavis et sans symptômes apparents, une semaine d’abstinence en raison d’une mystérieuse infection gynécologique nécessitant un traitement par ovule tous les soirs ainsi que le port d’une culotte la nuit « pour ne pas tacher les draps ». Pendant cette période, elle s’est contentée de me sucer tous les jours sans passion, « pour se faire pardonner ».
Quand nous faisons l’amour, de plus en plus rarement, j’ai l’impression qu’elle est ailleurs. Pire, qu’elle s’ennuie, qu’elle se remet à le faire par devoir, comme au début de notre relation…mais pour des raisons totalement différentes. Ses orgasmes sont poussifs et je subodore même qu’il lui arrive de simuler afin de ne pas me blesser et peut-être d’écourter nos ébats.
En revanche, il lui arrive assez fréquemment de me demander de la baiser sans ménagement et de plus en plus souvent par le cul, à quatre pattes, comme si elle voulait que nos corps ne soient en contact qu’a minima, sans me voir. Et là elle jouit sans retenue en se masturbant furieusement. Dans ces moments, je la soupçonne de penser à Piero, dont je suis sans nouvelles depuis notre partie à trois.
Au début, à chaque fois que j’ai tenté d’aborder le sujet, j’ai senti Chloé gênée, fuyante, pressée de clore la discussion. J’ai fini par renoncer, restant spectateur impuissant d’une évolution qui m’échappe totalement.
Aussi, en ce « jour anniversaire », quand elle m’a demandé sur un ton faussement désinvolte si j’envisageais de tenter à nouveau une expérience à plusieurs, un frisson d’angoisse m’a parcouru. Je lui ai répondu, en tentant de masquer mon émotion et en feignant un certain détachement, qu’il me semblait qu’il ne valait mieux pas. Elle a acquiescé sans conviction et me semble-t-il déçue.
Je ne sais pas quelle attitude adopter mais je sens bien que, si je ne fais rien, notre histoire commune risque fort de s’achever dans un futur proche. Je maudis le jour où je lui ai fait cette proposition, alors que nous filions le parfait amour. À croire que son changement radical avait réveillé en moi des démons que je croyais à jamais évanouis.
Désemparé, je ne vois qu’une personne à qui me confier et demander conseil, tout en ayant bien conscience du risque d’une telle initiative : Julia, mon ex, avec qui j’entretiens toujours une relation amicale même si elle est très épisodique… et qui doit toujours être en ménage avec Piero.
Le samedi suivant, je profite d’un instant de solitude pendant que Chloé est partie seule faire du shopping pour l’appeler. Après une brève discussion de reprise de contact, je lui propose sur un ton embarrassé de déjeuner ensemble la semaine prochaine. Face à cette demande exceptionnelle, la première en fait depuis que nous sommes séparés, Julia, surprise, accepte en ajoutant prudemment :
— Un problème ?— Je te raconterai. Lundi, tu serais dispo ?— Dis-donc, ça presse… Va pour lundi midi, je me libèrerai, mon biquet.

Égale à elle-même. Cash. Sans filtre.
Je réserve immédiatement une table dans un restaurant tranquille. Je suis à la fois soulagé de tenter quelque chose et inquiet de ce qu’elle va me dire.
Le lundi midi, nous nous retrouvons donc à une table isolée à l’intérieur, alors que les clients se massent sur la terrasse pour profiter du retour provisoire du beau temps et d’une certaine douceur.
Dès le début du repas et après les politesses d’usage, Julia, appréhendant mon malaise alors que je retardais le moment d’aborder le sujet de notre rencontre, me facilite bien vite la tâche.
— Bon, assez tourné autour du pot. Quel est le problème ?
Grâce à ce déclic, je pars dans un long monologue pour expliquer la situation sans omettre aucun détail : la partouze à laquelle Chloé s’est adonnée il y a un an, les deux mois d’angoisse, son changement radical d’attitude dans les six mois qui ont suivi, notre expérience à trois avec Piero, la distance dont elle fait de plus en plus preuve depuis. Je finis par lui faire part de mon profond désarroi face à cette situation, dont je crains qu’elle n’aboutisse inéluctablement à une séparation.
Après m’avoir écouté attentivement sans m’interrompre, Julia prend la parole quand elle est certaine que j’ai terminé. Je la fixe comme un patient regarderait son médecin - ou son psy - en attente d’un diagnostic qu’il redoute, mais plein d’espoir.
— Waouh ! C’est du lourd que tu m’envoies, là…
Je baisse les yeux, un peu accablé par sa réaction. Elle enchaîne aussitôt, toujours franche et directe.
— Mais tu ne m’apprends rien.
Je sursaute en la regardant à nouveau d’un air interrogatif, impatient d’attendre ses explications.
— Tu ne le sais peut-être pas, mais je suis toujours avec Piero. Cela va faire quatre ans, déjà, ajoute-t-elle prise d’une soudaine nostalgie.
Après s’être reprise, elle poursuit en me fixant d’un air étrange, sur le ton d’une confession intime.
— Je ne crois pas que nous soyons réellement amoureux. Nous sommes juste bien ensemble et c’est une solution de facilité très satisfaisante pour tous les deux. Un peu comme deux colocataires… Nous poursuivons dans les parties à plusieurs, mais de moins en moins souvent. Peut-être nous aussi commençons à saturer, comme toi bien avant nous. Et puis j’approche de la trentaine, je vais bientôt m’installer comme médecin. Je me dis qu’il est plus que temps de trouver l’homme avec qui j’ai réellement envie de partager ma vie, avoir des enfants.
Son regard devient caressant. Je me fais peut-être des idées mais il me paraît… interrogatif. Regretterait-elle l’époque où nous étions ensemble ? Avait-elle des sentiments plus forts que je ne le pensais à mon égard ? Je n’ai pas le temps de réfléchir plus avant à la question. Julia se reprend à nouveau et poursuit immédiatement en se recentrant sur l’objet de notre rencontre du jour.
— Je ne crois pas que ce sera Piero et je suis persuadée qu’il pense la même chose. Notre relation est fondée sur une totale liberté et chacun peut faire ce qu’il veut de son côté - et ça devient vraiment régulier pour lui - à la seule condition de ne rien cacher à l’autre. C’est pour cette raison qu’il m’a raconté dans les moindres détails votre soirée. Et j’avoue que ça ne m’a pas laissée de marbre ! ajoute-t-elle en souriant. Il en a bien profité à peine son récit fini…
Je suis un peu gêné en écoutant ces confidences mais finalement pas si surpris que ça. Julia s’agite sur sa chaise et ajoute en me jetant un regard subitement grave, visiblement mal à l’aise, ce qui ne lui ressemble pas.
— Et ce n’est pas tout.
Je sens venir une révélation que je ne vais pas aimer…
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