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Courrier recommandé

Chapitre unique

Hétéro
Dans la chaleur fraîche de ce début d’été, Paul Édouard a opté pour la tenue qui convient de son état. Confronté chaque matin à sa longue promenade cycliste, il a revêtu, au grand dam de sa hiérarchie, des sandalettes de cuir, un bermuda de coton et un léger T-shirt de même matière. En haut de la côte qui sépare la poste de son secteur, il récupère le courrier à distribuer dans le grand coffre marron réservé à cet effet. Un vent léger vient sécher la transpiration liée à l’effort. Ses sacoches chargées, il continue sa tournée le vélo à la main d’un pas alerte. Il ressent un léger malaise en même temps qu’une intense jubilation : pour la première fois il s’est séparé de tout vêtement superflu. Fini les sous-vêtements qui lui comprimaient le bas-ventre, les socquettes et les montres incrustées dans la chair. Il craint le regard des autres, s’imagine qu’ils peuvent percevoir sa nudité à peine voilée. Sa gêne, et sa jubilation, lui provoquent une légère érection vite réprimée. Il reprend son contrôle et c’est avec beaucoup de professionnalisme qu’il commence à distribuer le courrier dans le premier groupe d’immeubles tout juste construit. Il n’en connaît pas encore les occupants. Une lettre recommandée l’oblige à vérifier la présence d’une habitante par l’interphone tout proche. Une voix fraîche et juvénile lui répond. Il grimpe allègrement les deux étages.
Lorsque la porte s’ouvre, notre facteur reste béat d’émotion devant le joli spectacle qui s’offre à lui. Au milieu de nombreux cartons non ouverts se tient une femme de petite taille en peignoir immaculé. Seul un très léger embonpoint au niveau de la ceinture et quelques fines rides trahissent une quarantaine dépassée. Ses traits sont réguliers, son poignet délicat, son cou fin et délié, son mollet galbé, ses épaules droites, son pied élégant. Paul Édouard contemple le spectacle avec un évident plaisir lorsqu’il croise le regard de sa jolie cliente. Il remarque alors, au-dessous d’une courte crinière brune sagement disciplinée, un œil noir qui le déshabille. Un sourire naît au coin de la lèvre de son interlocutrice. Elle saisit le courrier qui lui est tendu avec une grâce singulière. Le peignoir s’entrouvre alors sur un sein rond fièrement dressé et une vue plongeante vers la taille laissant percevoir un grain de peau parfait. Paul Édouard sent le feu lui monter aux joues lorsqu’il croise à nouveau un regard complice.
Lorsqu’elle tend la main pour lui rendre le recommandé signé, le peignoir en fait à sa guise. Il laisse échapper un frais parfum d’été ainsi qu’une large et intéressante vue plongeante. L’émotion est à son comble. Les deux corps se rapprochent, tendus l’un vers l’autre dans un geste naturel. Les mains maladroites se touchent autour de l’objet postal qui tombe à terre. Chacun se penche et se retrouve déséquilibré. Les deux protagonistes n’ont plus d’autre choix que d’agripper fortement leur partenaire pour éviter la chute. Sous l’effort, le peignoir tombe à terre et révèle définitivement tout son contenu : deux seins ronds parfaits, de petites fesses étroites et rebondies, presque masculines, une courte toison pubienne surmontant deux cuisses joliment triangulées, un bronzage presque complet et régulier. Leur propriétaire, rouge de confusion, tire le facteur à l’intérieur avec une énergie peu commune et ferme la porte d’un geste du pied. Les deux partenaires restent ainsi debout, sidérés par tant d’impudeur. Plusieurs minutes passent ou ils ne cessent de se détailler l’un l’autre. Paul Édouard se sent encore plus indécent que ce matin et ne sait plus que faire, d’autant plus que son sexe, épris de liberté, commence à faire rebondir de façon significative le court pantalon kaki. Il bredouille « je suis désolé ».
Dans un sourire, sa cliente insolemment nue, avance vers lui et le prend tendrement dans ses bras. Il referme les siens et commence doucement à lui caresser la nuque, le dos, le bas des reins puis, s’enhardissant, les adorables petites fesses frémissantes. Apparemment émue sa partenaire, la tête tendrement abandonnée sur son ventre, risque une main hésitante vers ses cuisses et la glisse délicatement à l’intérieur du bermuda presque jusqu’à l’aine. L’autre soulève le T-shirt et s’intéresse délicatement au bas du dos. Ils restent ainsi pendant de longues minutes, caressants et caressés, le souffle court, le cœur battant. Lorsque le postier ose glisser un doigt entre les fesses offertes et prendre possession de son anus, la cliente frémit violemment. Sa caresse devient plus imprécise. Elle saisit la ceinture de son partenaire qui s’ouvre comme par magie, elle fait glisser son short vers le sol, même pas étonnée de ne trouver aucun obstacle vers son intimité. Elle lève alors la tête, attire celle de celui qui semble devoir devenir son amant, et l’embrasse avec une fougue non équivoque. Dans la lutte passionnée des langues, les bouches sont pénétrées tour à tour, alors que les mains s’affolent sur toutes les surfaces libres de peau. Après ce long baiser, notre facteur passe le frêle T-shirt par-dessus sa tête alors que son amante libère prestement ses pieds de son short et de ses sandales. Voilà bien longtemps qu’il ne s’était pas senti aussi beau. Oubliés les complexes liés à son embonpoint, balayée la honte de ce sexe trop petit, de ces fesses sans relief, de ces pieds minuscules. Cette éclatante nudité en bonne compagnie le réconcilie avec lui-même. Comment avait-il pu vivre toutes ces années sans rencontrer pareil moment, sans retrouver cette absolue confiance en lui que cette étonnante femme enfant lui inspire. Elle lui prend la main et le guide tendrement, en slalomant au milieu des cartons, vers une chambre uniquement meublée d’un gigantesque lit à barreaux.
Nos deux amants toujours debout rendent plus précises leurs caresses. Le postier, collé au dos de sa cliente, s’empare de ses seins qu’il masse sans ménagement. Les mains de la femme, tendues derrière elle, viennent enserrer les petites fesses de son amant. Elle plaque son sexe contre ses reins pour mieux le sentir. Celles de l’homme descendent délicatement vers son ventre plat et ses cuisses puis pénètrent d’un doigt humide le sillon des grandes lèvres. Lorsque la caresse se fait plus molle, la femme se retourne en s’agenouillant et saisit à pleine bouche le phallus érigé. Le postier lui bloque longuement la tête de ses mains dans cette position, comme pour l’empêcher de partir, jusqu’à ce que le geste devienne plus incertain. A ce moment, ils se laissent tout deux tomber sur le lit en désordre. L’homme écarte largement les deux petites cuisses offertes, stimule de la pointe le clitoris de sa partenaire puis élargit son geste. Sous le cunnilingus le petit corps s’arque et se tord, en émettant un fluet son de gorge. Paul Edouard prend alors possession de chaque centimètre carré de sa peau. Ses doigts envahissent au passage tous les orifices: bouche, sexe, fesses. Les seins érigés sont affolés sans ménagement, les cuisses pétries, l’aine et l’anus enflammés au passage.
Lorsqu’il la prend pour la première fois elle a replié ses jambes jusqu’à ce que ces genoux encadrent ses épaules. Son sexe et ses fesses sont ouverts jusqu’à l’écartèlement. Paul Édouard est profondément ému et reconnaissant de cette attitude. Sa partenaire se comporte comme si elle voulait l’accueillir tout entier pour une nouvelle naissance. Son corps béant lui donne le vertige. Va-t-il ainsi se perdre dans le puits sans fond qu’est le sexe d’une femme, de cette femme, au corps si menu et si accueillant? Il la sent totalement livrée à lui, capable de l’engloutir. Sa verge lui paraît tout à coup ridiculement petite, disproportionnée avec ce qui l’attend. Son amante l’enserre de ses jambes et pose délicatement ses pieds en bas de son dos. Cette position facilite une grande amplitude de mouvement dont ils ne se privent pas. Notre facteur se sent en contact avec la moindre terminaison nerveuse de ce petit corps agile. Ils s’envolent vers l’extase dans de puissants mouvements de va-et-vient qui les laisseront fourbus et transpirants. A-t-elle joui ? Il ne le sait, car elle est si discrète. Après le plaisir c’est le vide! Ils vont rester ainsi un long moment enchevêtrés avant de se séparer pour reprendre leur souffle. D’abord étalés côte à côte ils s’enlacent tendrement à nouveau tête contre épaule et recommencent à se caresser.
Lorsque l’excitation commence à monter à nouveau, c’est la femme qui reprend l’initiative. Elle le cloue au lit en l’enfourchant et se lance dans un body-body échevelé. Tour à tour,  elle le suce vigoureusement puis glisse ses deux seins autour de sa verge dans un délicat mouvement de va-et-vient. Puis c’est son petit corps tout entier qui lui donne une incroyable et énorme caresse. Toutes ses terminaisons nerveuses sont sollicitées au point de secouer son corps de nombreux spasmes de plaisir. Elle finit par s’enficher sur le sexe dressé, le corps perpendiculaire à celui de son amant, les seins agités à chaque déplacement vertical. Totalement livré à elle, le facteur sera à ce moment le seul à manifester son contentement. Lorsqu’elle s’effondre sur lui, il passe un long moment a distribuer à chaque endroit de son corps les caresses qu’elle mérite. Une fois de plus, alors qu’elle se tord sur lui, il engage une visite exhaustive de tous les recoins de son anatomie. Les mains de l’homme se mobilisent sur ses épaules, ses avant-bras, ses bras, son dos, ses fesses, ses cuisses, ses mollets, ses pieds, son sexe, son ventre, ses seins, sa bouche, ses joues, ses cheveux, ses oreilles, dans de délicieuses et pénétrantes caresses…
Ensuite ses doigts s’attardent dans le sillon de ses fesses. Il mouille copieusement son index et commence à pénétrer délicatement son anus. Le souffle de sa compagne se ralentit et son corps se raidit légèrement, comme en attente. Sans cesser de la caresser, il la fait doucement glisser sur le lit en la maintenant sur le ventre. Elle semble trop fatiguée pour réagir. Il s’aventure dans la pièce voisine où il trouve dans les cartons ouverts de la cordelette de coton et un tube de vaseline. Revenu dans la chambre, il lui lie solidement les mains et les pieds largement écartés aux montants du lit. Elle ne manifeste aucun étonnement. Elle semble considérer passivement cet événement inconnu. Il se saisit alors du tube apporté et commence à en enduire l’entre fesses offerte. Elle frémit à peine, comme si elle attendait une sensation nouvelle sans savoir si elle est plaisante ou déplaisante. À genoux à côté d’elle, il commence à introduire délicatement son index lubrifié dans l’anus de sa partenaire. Il donne à son poignet un mouvement de va-et-vient qui commence à faire réagir. Le ventre de sa victime se soulève, son souffle devient rauque, ses genoux se plient légèrement, ses épaules et une joue se collent lourdement au lit. Lorsqu’elle lui semble suffisamment érotisée, il la pénètre délicatement de son sexe. Il la soulève un peu plus pour agripper fermement ses seins excités. Ses bourses heurtent doucement à chaque mouvement la vulve écartelée et humide Après quelques va et vient assez fermes il obtient d’elle un cri violent suivi d’un râle. Il se retire doucement agrippé à ses hanches. La sueur a inondé le corps de son amante qui luit à la lumière du jour. Sans la détacher, il exécute alors une longue caresse apaisante qui détend le petit corps très sollicité.
Lorsqu’il la délie enfin, elle semble souriante et apaisée. Elle se replie en position fœtale et se blottit à nouveau sur son épaule. Elle se masse le bas ventre comme par réflexe. Il essaie alors de lui dire quelques mots, mais très vite elle l’en dissuade d’une main autoritaire et douce posée sur sa bouche. Le temps passe. Notre facteur finit par repenser sa tournée. Dès qu’elle le sent, elle va chercher les affaires de son amant éparpillées. Elle l’habille en une caresse, nue, souillée de sueur, de sperme et de vaseline. Lorsqu’il se lève, c’est dans cette tenue impudique qu’elle le raccompagne à la porte. Elle l’embrasse dans un sourire et lui dit: « j’aimerais te revoir ». En sortant du bâtiment, notre postier l’aperçoit, toujours totalement nue, à la fenêtre qui lui fait un signe amical de la main, comme si elle voulait faire savoir à tous ce qui vient de se passer. Il pense au jour prochain ou il la retrouvera rayonnante et soumise à son désir. Il ressent à nouveau à l’absence de ses sous-vêtements lorsqu’un filet d’air s’engouffre sous le court bermuda. Il frisonne avec volupté et reprend son travail interrompu.
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