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Le cygne noir

Chapitre 1

Introdution - le Cygne Blanc

Trash
La théorie du cygne noir ou théorie des événements cygne noir, développée par le statisticien Nassim Nicholas Taleb, notamment dans son essai Le Cygne noir, est une théorie selon laquelle on appelle cygne noir un certain évènement imprévisible qui a une faible probabilité de se dérouler (appelé « évènement rare » en théorie des probabilités) et qui, s’il se réalise, a des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle.

Acte 1 : Introduction – Le Cygne Blanc

BIP BIP BIP
6h26, le téléphone portable s’anime et projette une lumière blafarde sur le plafond. Svetlana lâche un soupir de désespoir. Le temps pour elle d’assembler ses esprits, elle sait qu’il lui reste 4 minutes pour émerger de son sommeil, puis elle fera couler un café et saisira une pomme qu’elle mangera une bouchée à la fois pendant qu’elle filera vers sa douche, ce qui lui prendra 12 minutes, après quoi elle s’habillera et se maquillera, 16 minutes, et il ne lui restera que deux minutes pour prendre ses affaires, descendre de son appartement vers sa voiture avant d’affronter la circulation parisienne, direction La Défense.
BIP BIP BIP
Svetlana accuse le coup ; à 29 ans, elle est en train de réaliser un parcours sans faute, orienté sur une carrière étincelante. Son plan initialement imaginé au collège, construit dans l’une des meilleures écoles de commerce de Paris, puis après quelques stages qui n’avaient pour but que d’éprouver la résistance psychologique et physiologique des jeunes qui les entreprenaient, elle réussit à intégrer l’un des plus prestigieux cabinets américains spécialisés en fusions-acquisitions à Paris. Son travail est au centre de sa vie, ses efforts sont constants et il est inutile de préciser que la notion de repos et de loisir ne fait plus partie de son vocabulaire depuis bien longtemps : elle n’en a aucunement le temps, et d’ailleurs il en est de même pour tous les collègues qu’elle côtoie.
BIP BIP BIP
Elle chasse d’un revers quelques mèches blondes qui zèbrent son visage fin et ses pommettes saillantes. Svetlana est, comme son nom l’indique, d’origine slave. Elle sort de son lit péniblement, vêtue d’un tee-shirt ample et confortable et d’une culotte en dentelle, et se glisse jusqu’à la cuisine pour y faire un café qu’elle boira lorsqu’il aura refroidi. Elle saisit distraitement sa pomme du matin et arrive dans la salle de bain en se déshabillant.
Son corps parfait : ventre plat, fesses rebondies, seins ronds qui tiennent tout seuls et sa longue chevelure dorée lui ont toujours valu d’être un objet de désir, et cela depuis son adolescence auprès de ses camarades. Elle a toujours considéré sa beauté de manière pragmatique et intelligente : elle est belle, et elle le sait. Il s’agit de sa magie, et elle est puissante. Pour autant, elle devra faire ses preuves deux fois plus qu’une autre et devra être trois fois plus professionnelle pour être enfin prise au sérieux. Bien sûr, elle savait qu’elle serait également la cible de basses accusations orchestrées en promotions canapé et autres passages sous le bureau, autant de fables qu’elle devra ignorer ou exterminer à chaque fois que l’occasion s’en présentera.
Bien que sa beauté lui fasse donc parfois obstacle, elle rationalise également sa réussite et pense que ses atouts charnels y jouent un rôle important. Elle prend soin de son corps via une alimentation équilibrée, une pratique sportive régulière par le jogging et une valorisation passant par de bons produits cosmétiques, de beaux habits et un maquillage maîtrisé.
Svetlana est un sans faute dans tous les domaines qu’elle a choisis et qui composent sa vie.
8h07
Svetlana arrive à son bureau. L’hôtesse d’accueil est souvent la seule à être présente avant elle. Elles se saluent distraitement chacune, comme à leur habitude.Arrivée devant son ordinateur, Svetlana consulte ses mails, ce qu’elle avait déjà fait en enfilant ses chaussures puis sur la route dans sa voiture puis dans l’ascenseur. Elle sait déjà lesquels traiter en priorité. Elle travaille actuellement avec son équipe sur un dossier entre un grand constructeur automobile et l’un de ses fournisseurs de matériel.
Elle passait en revue le dossier sur lequel elle allait avoir une réunion plus tard dans la matinée quand quelqu’un toqua à sa porte.Surprise : elle n’avait pas l’habitude que ses collègues toquent.
— Oui ? Entrez.
Une jeune fille, "jeune" dans le sens où elle l’était encore plus que Svetlana, entra dans la pièce. Ses cheveux contrastaient avec ceux de Svetlana, d’un noir de jais, ils tombaient en cascade sur ses épaules. Sa vêture également était très différente : là où Svetlana privilégiait un tailleur gris et chemise blanche avec un décolleté léger, la jeune fille arborait un décolleté provocant et une jupe que Svetlana jugea directement trop courte. L’espace d’un instant, elle se demanda même si ses collants n’étaient pas des bas. Leur différence s’arrêtait en revanche à leurs vêtements : la jeune fille avait également une plastique parfaite qui rivalisait sans crainte avec celle de Svetlana.
— Bonjour, Madame Z......... ; excusez-moi, c’est bien Z.............. ? Je ne suis pas sûre de bien le prononcer.— Bonjour, Mademoiselle ; oui, c’est bien ça.— Je suis Odile von Rothbart ; je suis votre stagiaire. Je suppose que l’on vous a prévenue de mon arrivée aujourd’hui ?— Je...
DING
Le son caractéristique indiquant à Svetlana qu’elle venait de recevoir un nouveau mail retentit. Sans bouger la tête, ses yeux se posèrent sur son écran. Objet du mail : "Stagiaire". Exaspérée, elle inspira et expira bruyamment pour garder son sang-froid.
— Effectivement, j’ai vu passer quelque chose à ce sujet. Pouvez-vous me rappeler la durée et l’objet de votre stage et me résumer votre CV en 30 secondes ? Je n’ai que très peu de temps pour vous.
La gentillesse et les tapes amicales dans le dos ne font pas partie des pratiques de l’entreprise.
— Mon stage durera 6 mois au sein de votre entreprise, pas forcément uniquement dans votre service. Je suis là pour étudier la fusion-acquisition et travailler sous votre supervision pour me préparer au métier d’analyste ou consultant junior. Je finalise un master de commerce avec spécialisation finance d’entreprise et une équivalence en Allemagne. Je suis entièrement trilingue : français, anglais et allemand, et j’ai effectué des stages dans deux grandes entreprises d’audit et de conseil.
"Évidemment, elle ne me dit pas son âge..." se dit Svetlana. Elle calcule cependant que cette jeune fille, Odile, ne doit pas avoir beaucoup plus que 23 ou 24 ans. Elle s’en doute certainement déjà, mais en 6 mois dans le cabinet, elle subira l’épreuve du feu.
— Très bien. Installez-vous sur ce siège, sortez votre ordinateur portable, envoyez-moi vos coordonnées à svetlana.b.........@............com. Je vais vous envoyer quelques documents sur les entreprises sur lesquelles je travaille actuellement. Je n’ai pas prévu de temps pour m’occuper de vous aujourd’hui, alors merci de rester silencieuse ; je vous brieferai au fur et à mesure.— Je m’en occupe. Merci.
La jeune Odile hocha la tête et conserva un sourire figé, maîtrisé. C’est un bon point : peu importe à quel point une personne peut vous exaspérer, laisser ce sentiment visible n’est pas acceptable à ce niveau de la hiérarchie. Il faut savoir encaisser sans broncher.Du reste, Svetlana était choquée par les vêtements choisis par sa stagiaire ; la dernière chose dont elle avait besoin était de devoir former une nymphette à peine sortie de la puberté. Associer son image à la sienne lui déplaisait au plus haut point.
Après une première partie de la matinée rythmée par deux visioconférences avec le reste de son équipe, Svetlana fit signe à sa stagiaire de la suivre pour l’accompagner à la réunion. A leur passage, elle nota déjà quelques regards appuyés, quelques coups d’œil en coin dans les couloirs. Se sentant gênée, elle décida de mettre un "stop" immédiatement et choisit pour cela l’ascenseur.
— Odile, vous devez savoir une chose si vous voulez travailler avec moi.— Oui Madame ?— Vous êtes dans une entreprise, pas dans une boîte de nuit. Venez habillée comme ça demain et vous rentrerez chez vous directement. C’est bien clair ?— Vous n’aimez pas ? Je trouvais cela pourtant correct.
L’espace d’un instant, Svetlana vit rouge. Ce genre de réponse n’était pas acceptable.
— Attendez, je crois qu’on s’est mal comprises, Odile. Vous n’êtes pas là pour me dire ce que vous aimez ou pas. Les parties de votre anatomie que vous décidez d’exposer ou non dans votre vie personnelle, je m’en fous. Là, vous êtes ma subordonnée. Vous me représentez, et vous allez apprendre à vous habiller en entreprise ou vous vous trouverez un stage chez Victoria Secret.
Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent. Svetlana en sortit la première sans accorder un seul regard de plus à Odile. Elle tenta de se calmer et de retrouver une respiration et un sourire de convenance avant d’arriver en réunion. "Décidément, cette gamine commence très mal !"
La réunion suivait son cours normal. Le directeur du cabinet parisien était présent en personne et rendait des comptes au grand ponte gérant majoritaire qui ne se montrait que de rares fois, et toujours en visioconférence.
Alors que le débat touchait à sa fin, Svetlana commença à réunir ses papiers. Odile avait attendu bien sagement derrière elle pendant la réunion, et elles ne s’étaient pas échangé un seul regard depuis l’épisode de l’ascenseur.Le directeur du cabinet était en train de conclure :
— Tout est parfait. Je vous remercie pour le temps que vous nous avez accordé, monsieur von Rothbart. Excellente journée.
Svetlana se figea dans son geste. Le nom l’interpellait...
— C’est moi qui vous remercie, et merci également d’avoir accueilli ma fille dans votre cabinet. Je suis certain qu’elle apprendra des meilleurs. Bonne journée.— Sans aucun doute. Bonne journée, Monsieur.
Le sang de Svetlana ne fit qu’un tour. Elle eut un vertige et un voile noir lui cacha la vue l’espace d’un instant. Elle déglutit difficilement. Odile von Rothbart... comme Klaus von Rothbart. Sa stagiaire était la fille du numéro 1 de sa boîte. Et elle venait de la réprimer vertement en lui suggérant de ne pas s’habiller comme une fille facile lors de son premier jour. Sa main tremblait légèrement. Elle tenta de se ressaisir tant bien que mal. Elle ramassa ses affaires sans en laisser paraître davantage, évitant toujours du regard Odile et repartit la première de la salle de réunion, supposant que sa stagiaire la suivrait.Dans l’ascenseur, elles étaient côte à côte. La descente était rude pour Svetlana.
— Donc... votre père...— Oui.
Svetlana était vaincue avant même d’arriver sur le champ de bataille. Elle ne savait pas quoi faire ou quoi dire, sachant que toute tentative serait pitoyable. Elle essaya néanmoins de garder une contenance et tenta sa chance avec sa voix la plus assurée et autoritaire possible :
— Je vous propose d’en rester là ; oublions l’épisode de tout à l’heure. J’ai été un peu rude avec vous. Comprenez que c’est un milieu difficile pour les femmes.— Au contraire, je pense que nous devrions poursuivre la discussion. Et encore une fois, au contraire, je pense que c’est un milieu facile pour les femmes.
Svetlana la regarda d’un air inquiet. Odile ne souriait plus de son sourire maîtrisé qu’elle arborait pour la forme dans son bureau. Elle semblait grave.
— Comment ça ?— Nous poursuivrons cette conversation dans le bureau.
Cette dernière phrase avait scotché Svetlana. En quelques instants, les rôles s’étaient inversés. Elle se surprit à craindre l’entretien qu’elle allait avoir avec sa stagiaire.D’un pas mal assuré, elles rejoignirent leur bureau. Au moment où Svetlana allait ouvrir la porte, Odile se faufila devant elle, ouvrit la porte et prit la direction du fauteuil de bureau. Svetlana la regarda et ressentit de la colère. Cette petite dépassait les limites.
— Écoutez, Odile, nous sommes parties du mauvais pied, mais je ne vous permets pas de...— Non, c’est toi qui vas écouter.
Svetlana était sciée.
— Tu as fait l’erreur de ta vie. Assieds-toi.— ...— Tu es sûrement une femme intelligente, et je le suis aussi, alors accordons-nous sur la situation présente pour que la suite soit claire : tu es une femme sérieuse, chiante, avec un balai dans le cul, qui sacrifie tout pour sa carrière et qui peine à se faire respecter à cause de sa beauté, j’ai saisi. Je suis une fille extravertie, belle et sexy, je suis riche et tu es l’une des centaines d’employés de mon père. Ce que tu ignores, c’est que je suis sa fille unique et que mon père est veuf. En tant que femmes intelligentes, nous comprenons toutes les deux à quel point je suis importante dans sa vie.— ...— Maintenant, supposons que je l’appelle, là maintenant, pour lui dire que je viens de me faire traiter de pute par ma responsable lors de mon premier jour. Crois-tu qu’il me sermonnera pour m’être habillée avec un décolleté, ou crois-tu qu’il aura une discussion avec ton N+3 ?— ...— Encore une fois, nous sommes toutes les deux réalistes : tu ne te feras bien sûr pas virer, à moins que j’en rajoute des tonnes, ce qui reste possible en te grillant en plus dans tous les cabinets de la place, mais il est probable que ta carrière soit stoppée et que tes boss te laissent crever à petit feu en te mettant au placard pour le reste de ta vie. Te griller auprès des autres cabinets ne serait utile que s’il te venait l’idée de démissionner et d’aller voir ailleurs.
Svetlana avait envie de hurler, de pleurer, de disparaître.
— Ou alors... nous pouvons parler de vêtements.— ...— Tu m’entends ?— Comment ça, parler de vêtements ?
Odile se redressa sur son fauteuil et bomba le torse, victorieuse. Elle tira légèrement sur son décolleté, laissant entrevoir un soutien-gorge en dentelle noir.
— Comment me trouves-tu habillée ?— Très bien.— Vraiment ? Ce n’est pas too much ?— Non, c’est parfait.— Et ma jupe...
Elle fit rouler son fauteuil un peu plus loin et souleva légèrement sa jupe, laissant entrevoir ce que Svetlana supposait : un porte-jarretelles et des bas.
— Elle n’est pas trop sexy, ma jupe ?— Non, elle est très jolie.— Je vois. Et toi ?— Quoi moi ?— Comment te trouves-tu habillée ?— Je... je crois, bien, aussi... plus conventionnelle.— Tu ressembles à un sac poubelle.— ...— Dis-le.
Svetlana était anéantie. Elle se tenait la tête dans ses mains, son cœur battait la chamade et elle avait la nausée sous l’émotion. Elle ne savait pas quoi faire ni où cette conversation l’emmenait. Elle se détachait d’elle-même petit à petit... comme une anesthésie progressive qui se répand par le sang dans tous les organes. Tout semble irréel... c’est un petit peu comme flotter entre deux réalités cotonneuses.
— Je ressemble à un sac poubelle.— En effet. Alors tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas t’habiller comme moi, et dès demain.— Je n’ai pas de vêtements comme ça...— Qu’à cela ne tienne ! Envoie-moi ton adresse par mail et ton numéro personnel, je m’occupe de tout. Envoie-le avec ton adresse mail personnelle, avec cet ordinateur...
Odile tourna l’ordinateur vers Svetlana pour que celle-ci puisse se connecter et écrire un mail. Elle lui écrivit comme demandé son adresse et son numéro personnel. Elle était sur le point de se déconnecter quand Odile l’interrompit et reprit l’ordinateur.
— Je peux me déconnecter avant ?— Pourquoi ? Tu as des choses à cacher ?— Bien sûr que non !— Alors, laisse tomber.
Odile pianota sur le clavier et s’interrompit de temps en temps, l’air pensif, avant de reprendre son œuvre. Svetlana restait inerte, les bras ballants. Odile sembla enfin s’en apercevoir.
— Ne reste pas plantée là ! Tu prends du café de temps en temps ?— Ça m’arrive.— Tu le prends comment, habituellement ? Long ? Court ? Avec ou sans sucre ?
La question surprit un peu Svetlana...
— Un expresso sans sucre, pourquoi ?— Eh bien moi, c’est des longs avec un sucre. Apporte-m’en un et n’en fais pas pour toi.
Décidément, Odile semblait adorer le petit manège espiègle qu’elle organisait. Svetlana se leva et alla chercher le café pour sa stagiaire. Arrivée en salle de repos, elle prit un lungo et un carré de sucre. Elle tentait de réfléchir pour trouver une solution à sa situation, mais en vain : son esprit était engourdi par la peur et le choc. Au moment de partir, l’un de ses collègues l’interpella :
— Salut, Svetlana, ça va ? Tu es partie vite et je n’ai pas eu le temps de te saluer à la réunion ; ça va avec la nouvelle ?— C’est...
Elle se racla la gorge pour se donner le temps de reprendre une contenance.
— Oui, ça va, ça se passe.
Elle était pressée d’en finir avec cette conversation.
— Tu te retrouves avec la fille de Dieu... C’est chaud quand même.— Oui, c’est assez spécial... Excuse-moi, j’ai beaucoup de travail et j’ai déjà perdu du temps avec ce café.— Ça marche, pas de souci ! Je croyais que tu le prenais court et sans sucre, nan ?
Cette remarque fit battre son cœur plus vite. Comment était-il possible que ce mec connût jusqu’au type de café qu’elle avait l’habitude de prendre ? Svetlana était une personne assez autocentrée qui n’avait que peu l’habitude de faire attention aux autres, sauf quand cela lui était utile.
— Ah nan, ça dépend, je change parfois. Bon, désolée, bonne journée et à plus tard !— Salut !
Elle tenait son café avec le plus grand mal, sa main était chancelante et tremblait légèrement. Elle entra dans son bureau, le souffle court, et déposa le café sur la table, plus honteuse que jamais.
— Parfait ! Je te rends ton ordinateur ; tu peux continuer à travailler. Je vais commander des vêtements qui te seront remis ce soir chez toi. Ce sera ta tenue de demain.— ... OK.
Les deux se dévisagèrent un instant.
— Ah, tu croyais t’asseoir ici ? Haha ! Nan. Toi t’es sur la chaise dans le coin là-bas. Tu auras le droit d’avoir un bureau quand tu seras habillée comme une femme, pas comme un sac poubelle.
Svetlana ne dit rien et s’assit à sa nouvelle place après avoir récupéré son ordinateur. Elle ne nota pas de changement, mais se sentait nerveuse. Elle décida de continuer son travail tant que faire se peut malgré des idées embrouillées qui lui vaudront des remarques sur un supposé manque d’heures de sommeil de la part de ses collègues.
La journée suivait son cours et Svetlana commençait à reprendre ses esprits. Après tout... il ne s’agissait peut-être que d’une journée de cauchemar en représailles à ses remarques dans l’ascenseur. En acceptant cette humiliation, peut-être pourrait-elle reprendre sa place d’une façon normale à partir de demain. En le demandant gentiment... en étant sincèrement désolée et en expliquant qu’elle avait compris la leçon, peut-être qu’Odile serait magnanime. Au pire des cas... si vraiment elle ne pouvait se défaire d’Odile, cette situation ne devrait durer que quelques mois... peut-être même quelques semaines : avec un peu de chance, Odile serait transférée dans un autre service et la vie de Svetlana pourrait reprendre un cours normal.
Vers 18h, Odile décida qu’il était temps de rentrer chez elle, ce qui semblait extrêmement tôt pour Svetlana qui était plutôt habituée à travailler jusqu’à 22h, quand ce n’était pas plus tard dans les périodes tendues. C’était de bon augure et cela lui permettrait de reprendre sa place devant son bureau et d’avancer plus efficacement dans son travail, sans avoir Odile dans la même pièce.
Son travail accompli vers 22h, Svetlana rentra chez elle, toujours sous le choc de la journée humiliante qu’elle avait passée. Arrivée devant sa porte, elle trouva un carton enrobé de papier cadeau blanc avec des rubans rouges qui formaient un nœud au milieu.
"Une chance que personne ne l’ait volé..." pensa-t-elle sans savoir si elle se sentait ironique à cet instant ou non. D’un côté, elle aurait voulu être dans l’incapacité de suivre l’ordre d’Odile ; d’un autre côté, elle en redoutait les conséquences. Elle avait bien imaginé quelquefois aller voir son supérieur, mais à quoi bon ? Si la boîte devait choisir entre les deux, ce ne serait pas elle qui serait sauvée. Il valait sans doute mieux ne pas faire de vagues...
Arrivée, elle attrapa un reste de nourriture dans le frigo et le réchauffa. Elle mangeait distraitement en regardant son gros cadeau avec méfiance.Elle n’avait décidément pas très faim...
Elle décida d’ouvrir le paquet et y trouva un chemisier blanc avec un peu de dentelle sur les bords au décolleté prononcé, un tailleur avec blazer noir et une jupe tulipe noire également qui lui arriverait à mi-cuisses, ce qui était donc moitié trop indécente à ses yeux. Le plus gros problème concernait la lingerie : le soutien-gorge était un modèle demi-sein qui ne faisait que rehausser sa poitrine sans en cacher les tétons, et les bas étaient accompagnés d’une culotte fendue au niveau du sexe, ce qui lui laisserait la vulve à l’air libre. "Hors de question que je me promène la chatte à l’air au bureau !" pensa-t-elle.
La nuit fut difficile, et Svetlana dut prendre un cachet pour l’aider à trouver le sommeil. Habituée aux situations stressantes, elle était munie de tout l’attirail pour gérer ces situations.
BIP BIP BIP
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