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Le cygne noir

Chapitre 6

Trash
L’envol


Svetlana ne comptait plus les heures ; elle ne saurait dire si elle était là depuis un jour ou depuis une semaine. Elle n’avait aucun repère temporel, et sa conscience vacillait comme une flamme dans la tempête. Son univers était devenu sensoriel plus que mental. Ses membres et ses articulations lui faisaient parfois mal, mais chaque orgasme transformait la douleur en feu d’artifice parcourant chacun de ses membres.
Lorsqu’Odile revint pour la détacher, elle semblait presque dépourvue de squelette ; elle s’effondra comme une poupée sur le sol et sombra dans l’inconscience salvatrice d’un sommeil sans rêves.
* * *

Lorsqu’elle émergea, elle réalisa qu’elle était dans un lit. Odile était à ses côtés à la veiller, et elle la regardait avec une lueur dans les yeux... quelque chose entre la gourmandise et l’amour.
— Te revoilà ? Décidément, je me doutais de ton côté chienne, mais tu nous avais caché ton côté marmotte !
Elle avait la tête qui lui tournait et quelques vertiges. Au moment où elle voulut parler, elle se rendit compte que sa mâchoire était très douloureuse.
— Aïe !
Odile lui caressa la tête, et elle se demanda comment autant de douceur et de perversité pouvaient émaner d’une seule et même personne.
— Vas-y doucement. Tu te relèves de deux jours de dur labeur et de presque une journée de repos. Un ami médecin t’a examinée ; nous allons devoir adapter ton régime pour y ajouter quelques calories et vitamines. J’ai fait le nécessaire pour le travail et je te prie de m’excuser de t’avoir fait porter pâle. Je t’avais dit que je ne toucherais pas à ton travail, mais il est évident que ce week-end a un peu débordé. Au sens propre, d’ailleurs : nous avons dû changer les draps deux fois tellement tu coulais, et pourtant nous t’avions douchée avant de te coucher ! — Quel jour on est ?— Lundi soir.— Je dois aller travailler demain ?— Eh bien, si tu t’en sens capable, oui. Tu n’en as pas envie ?— ...

Elle ne savait trop quoi répondre. Elle se sentait très faible, mais avait conscience que ses dossiers l’attendaient. Et en même temps, toute cette vie lui paraissait déjà tellement loin à cet instant qu’il lui sembla qu’elle était partie depuis des mois. En avait-elle envie ? Oui. Sinon, pourquoi aurait-elle vécu tout cela ?
— Je veux retourner au travail... j’aurai une promotion...
Elle était hagarde, et son regard se perdait dans le vide. Odile sembla inquiète pendant un instant et tenta de lui faire reprendre ses esprits.
— Hé ! Concentre-toi un peu. Oui, tu vas retourner au travail ; eh oui, tu vas l’avoir, ta promotion. Tu l’as bien méritée. Et d’ici quelques jours, tout ça sera fini. D’accord ?
Elle la regardait d’un air inexpressif. Odile semblait triste et inquiète à la fois. Elle essaya de la secouer un peu plus.
— Hé, oh ! Tu m’entends ? Ça va aller, hein ! Je vais partir et tu reprendras ta vie.
Carl entra dans la pièce et la retint par les épaules. Elle se mit à sangloter.
— Ça va aller. Laisse-lui juste un peu de temps ; elle doit se reposer. D’accord ? Elle a juste besoin de temps, calme-toi.
Il l’emmena à l’extérieur de la chambre et Svetlana se rendormit. Impossible de savoir si cela relevait du rêve ou de la réalité, mais il lui semblait entendre des voix par moments. Elle flottait sur un nuage et se sentait bien. Il lui semblait parfois sentir une main sur son front ou ses joues, et elle se demanda si c’était des pénis ou des mains. Peu lui importait. Tout allait bien.
* * *

Elle ne se réveilla que le mardi après-midi et sentit immédiatement un mal d’estomac et une vague nausée. Elle émergea plus vite que la veille et reprit ses esprits. Elle était toujours dans le chalet, mais Odile n’était pas présente cette fois.
— Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Carl entra quelques instants après l’avoir entendue. Il vint à son chevet avec un verre d’eau.
— Bois ça. Tu as dormi encore un jour de plus. Nous sommes mardi après-midi. Tu as été perfusée depuis hier dans la nuit et nous allons t’alimenter doucement. Nous sommes encore au chalet. Ce que tu as vécu t’a laissée dans un état de fatigue extrême, mais tu n’as rien de grave.— J’ai mal au ventre et envie de vomir...— Tu n’as rien mangé depuis longtemps, c’est normal. Ça va passer en mangeant un peu.— Elle est où, Odile ?— Odile est partie. Elle a écrit une lettre pour toi et m’a demandé de rester encore pour m’occuper de toi. Elle m’a littéralement harcelé d’appels.
Bip-bip... Bip-bip...
— Tiens, bah justement, ce doit être elle. Tiens, c’est sa lettre. Vas-y doucement, tu es encore faible. Bois ton verre d’eau et je t’apporterai à manger juste après.
Il sortit de la pièce en prenant l’appel après avoir déposé une enveloppe scellée sur la couverture. Svetlana se redressa doucement et l’ouvrit.
Chère Svetlana,
Je te prie de m’excuser pour tous les désagréments que je t’ai causés. Sans doute suis-je allée trop loin et t’ai poussée au-delà des limites du raisonnable. Je m’en veux beaucoup, et pour cette raison, j’ai pris la décision de te libérer de ton engagement avec effet immédiat. J’ai suffisamment empiété sur ta vie, alors il est temps que tu puisses la retrouver. Tu as naturellement mérité ta promotion, et d’ici quelques jours, tu seras convoquée pour une évolution positive.Je te prie une nouvelle fois de m’excuser.
Je te souhaite le meilleur.Remets-toi vite, oublie-moi et continue ta vie.Tu me manques déjà.
Odile von Rothbart

Pour une raison qui lui échappa, Odile en eut les larmes aux yeux. Elle était partie. Juste comme ça. Tout à coup, une immense tristesse l’envahit. Elle relut la lettre en boucle, mais sans parvenir à en comprendre le sens, pas plus qu’elle ne parvenait à trouver de sens dans sa réaction manifeste. Carl revint. Elle agita la lettre et l’interpella en tentant maladroitement d’étouffer un sanglot :
— C’est quoi, ça ?!— Je ne sais pas. Qu’est-ce qu’elle a écrit ?— ELLE A ÉCRIT QU’ELLE SE BARRE !— Attends, fais voir...
Il récupéra la lettre et la lut rapidement.
— Je crois que je vais devoir garder cette lettre ; elle n’aurait pas dû te l’écrire. L’essentiel, c’est que tu aies eu le message.— Quoi ?!
Elle lui retira la lettre des mains et la pressa contre sa poitrine.
— Appelle-la ! Dis-lui de venir. Faut que je lui parle !— Et tu veux lui dire quoi ?
Elle baissa la tête ; une autre larme coula sur sa joue. Que voulait-elle lui dire ? Elle n’en avait aucune idée.
— ... On avait un accord. Elle peut pas me laisser tomber comme une merde juste comme ça ! J’ai ma fierté, quand même ! Je suis pas un jouet, putain !
Même pour elle, ses mots sonnaient faux. Elle frappa sa couette du poing et sanglota de plus belle. Carl avait visiblement du mal à comprendre. Il la laissa seule pour lui donner le temps de se remettre puis il lui apporta à manger.
Svetlana resta seule toute la journée et ne sortit pas de son lit avant le soir, quand Carl lui intima qu’il était temps de partir et qu’il allait la ramener chez elle.
Elle restait silencieuse, le regard dans le vague. Dans la voiture, elle était assise à l’avant et se surprit à penser que ce trajet était pire que celui de l’aller. Elle regardait le paysage passer sous ses yeux. Le silence se faisant pesant, Carl alluma la radio en zappant d’une station à l’autre.
— Attends...— Quoi ?— Reviens à la station d’avant.
Il s’exécuta.
— Là ?— Oui. C’est quoi ?— Come and see, de Lean Year.
Elle resta silencieuse le restant du trajet. Carl, ne voulant pas en rajouter, l’aida à déposer ses bagages chez elle dans le silence. Il s’assura qu’elle allait bien et se prépara à partir.
— Bon... je te laisse mon numéro au cas où tu aurais besoin de quelque chose. Inutile de me demander pour Odile, je pense que tu l’as compris. Je parle d’urgences éventuelles, OK ?
Elle le regardait sur le pas de la porte. Elle se sentait encore faible, mais une idée lui traversa l’esprit. Elle ne voulait pas qu’il parte. Elle n’était pas assez forte pour lui extorquer des informations, mais il lui restait d’autres cartes en main. Elle se rapprocha doucement, d’une démarche presque féline.
— Quand j’étais là-bas... dans la cave... à me faire sauter comme une chienne, tu m’as vue ?
Carl déglutit.
— Oui, bien sûr.— Et... ça t’a plu de me voir comme ça ?— Qu’est-ce que tu fais, Svet’ ?...
Elle passa sa main sur sa braguette et sentit son excitation en train de monter.
— Depuis un moment, je réalise que j’ai très envie de me faire sauter. J’ai la chatte toute vide, là. Je suis chaude et mouillée ; tu veux sentir ?— Svet’, à quoi tu joues ?
Elle prit sa main et la plaqua contre son pubis. Elle enfonça doucement sa main sous son leggins en même temps que son regard dans les yeux de Carl.
— J’ai pas bu de sperme depuis des jours... Tu te souviens quand tu m’as baisée sur le canapé derrière moi ? Et dans la cuisine, est-ce que j’ai bien sucé ta grosse queue ?
La température montait trop vite dans la tête de Carl qui sentait venir le piège.
— Svet’, si tu veux que je te baise avant de partir, c’est faisable. Mais ne t’attends pas à avoir d’infos sur Odile de ma part, OK ?
Elle glissa son autre main dans son pantalon et sentit son sexe dressé. Elle le caressa de haut en bas et saisit ses bourses. Puis elle referma sa prise... plus fort.
— Et si je te le demande gentiment, Carl ?— Aarr, mais, putain... qu’est-ce que tu fous ?!— Soit tu me dis où je la trouve et je te vide de la meilleure des façons ce que j’ai entre les mains, soit tu résistes et je t’éclate les couilles entre mes doigts.
Carl lui envoya une gifle magistrale qui lui fit perdre prise et l’envoya valser au sol.
— T’as mon numéro en cas d’urgence. Je me tire.
Il passa la porte ; elle se lança derrière lui. Il dévalait les escaliers trop rapidement pour qu’elle puisse l’arrêter, alors elle tenta de l’appeler désespérément :
— Attends ! S’il te plaît, excuse-moi, je voulais pas faire ça ! Reviens ! Viens me baiser ! Je ferai tout ce que tu veux... S’il te plaît, reviens !
Elle tomba à genoux contre la barrière de la rampe d’escalier et fondit en sanglots une nouvelle fois. Elle resta là, seule, pendant une quinzaine de minutes, le regard vide.Lorsqu’elle rentra chez elle, elle se sentit comme une étrangère. Elle planait tel un spectre dont la place n’appartenait plus à ce monde.
* * *

BIP BIP BIP
Ses yeux étaient déjà ouverts, gonflés et douloureux suite à la nuit de sanglots sans sommeil qu’elle venait de passer. Elle se traîna avec difficulté hors du lit pour échouer lamentablement dans sa douche où elle s’accroupit, le visage entre les mains.
Peut-être cet état aurait-il pu être celui dans lequel elle aurait dû se trouver après avoir subi tout ce qu’elle avait enduré. Pourtant, c’était sa liberté qui lui était douloureuse. Son abandon lui était absolument intolérable. Elle était prise en mains ; elle était détenue, maintenue. Elle avait été importante pour quelqu’un qui l’avait chérie à sa manière. Une manière tordue, perverse, mais elle s’était sentie importante. Mais à présent, tout cela n’avait plus de sens. Elle ne comprenait plus ce qu’elle avait vécu. Elle ne comprenait plus ce qu’elle avait ressenti, et surtout elle rejetait cette vie fade et solitaire à laquelle elle était habituée. Y avait-elle encore sa place, après tout ? Avait-elle encore le choix de vivre dans ce monde où tout ce qu’elle avait vécu faisait d’elle un être abominable aux yeux de la société ? Ce qu’elle avait éprouvé, elle l’avait aimé. Elle en avait joui, elle en avait redemandé et même dépassé les attentes qu’on avait placées en elle.
Alors quoi ? Devait-elle vivre dans une société qui la désapprouvait et la reniait, ou devait-elle abandonner cette vie pour se consacrer à la prochaine où une place existerait pour elle, une place où elle serait valorisée selon les codes de ce nouveau monde, une place où elle serait aimée pour ce qu’elle est sans avoir à se cacher, une place où elle goûterait à l’absolu abysse de sa psyché ténébreuse et pourrait l’embrasser tout entière ?
Lorsqu’elle se présenta au bureau, elle était vêtue de la jupe la plus courte qu’elle ait pu trouver, d’un chemisier blanc déboutonné pour créer un large décolleté, et ne portait aucun sous-vêtement. Ses cheveux ondulaient d’une façon sauvage sur ses épaules et son maquillage était forcé pour lui donner un air encore plus aguicheur. Même Odile ne lui aurait pas demandé de se présenter ainsi. Elle voulait attirer l’attention, pas n’importe quelle attention : elle voulait l’attention la plus obscène de la part de quiconque la regarderait.
Elle ne répondait que mollement au téléphone, manifestement à côté de chaque sujet qui était débattu et conservait ce regard vide en permanence.
Toc-toc-toc.
— Entrez.
Lorsqu’il entra dans la pièce, l’excitation de Steeve tranchait totalement avec celle de Svetlana.
— Soir’...
Ce demi-mot la tira de sa torpeur. Elle tourna la tête et ressentit un effet étrange dans son ventre, comme si ses entrailles se serraient pendant un instant sous l’effet d’une émotion indescriptible.
— Steeve ? Entrez donc.
Il se rapprocha d’une démarche guillerette.
— J’vous fais comme d’hab’ le sol et sous le bureau ?
Svetlana avait autre chose en tête.
— Non, ce soir j’aimerais avoir une discussion. Vous voulez un café ? Installez-vous dans mon fauteuil, je reviens tout de suite.— Un café ? Euh... ouais, OK.— Je reviens tout de suite. Mettez-vous à l’aise.
Elle s’éclipsa, et c’est à peine si elle ne courut pas dans le couloir pour chercher ce café. Elle trépignait d’impatience devant la machine tandis que le liquide coulait trop lentement à son goût. La plupart de ses collègues étaient déjà partis à cette heure, et de toute façon, peu lui importait à cet instant. Elle revint le plus rapidement possible avec le café sur une petite assiette, un sucre et une petite cuillère.
Lorsqu’elle arriva dans le bureau, Steeve l’attendait. Son gros ventre qui débordait sur les côtés de la chaise l’empêchait de s’approcher du bureau. Elle déposa le café devant lui, s’installa sur la chaise d’en face en prenant soin de garder les cuisses ouvertes, ce qui offrait une vue plongeante sur sa fente. Elle fit mine de prendre le sucre pour le sortir de son emballage.
— Depuis combien de temps travaillez-vous ici, Steeve ?
Il trouva curieux le ton que prenait la conversation, et son regard s’illumina lorsqu’il remarqua le sexe de son interlocutrice.
— Ça fait plus de vingt-cinq ans.— Vingt-cinq ans ? C’est énorme ! Et vous a-t-on déjà remercié pour votre service impeccable ?— Nan. Les gens sont des ingrats.
Elle laissa le sucre lui échapper des mains et regarda Steeve droit dans les yeux avant de prononcer simplement et pitoyablement ce mot tout simple :
— Oups...
Sous le prétexte de rechercher le morceau de sucre, elle se glissa sous le bureau jusqu’à atteindre la braguette de l’homme de ménage. L’accès n’était pas simple ; le mastodonte dut avancer son bassin et se coucher à moitié dans le fauteuil. Sa respiration était grave, profonde, gutturale, et ressemblait à celle d’un animal. En l’entendant, Svetlana sentit sa nervosité et son excitation monter. Elle se remémora son passage dans le sous-sol du chalet, et ce souvenir eut raison de ses dernières hésitations. Elle ouvrit la braguette et en sortit un petit membre épais. Il n’était pas beau ; il n’était pas appétissant ; il n’était pas imposant ; il n’était pas même propre, mais à cet instant, pour elle, il était parfait. Ses lèvres plongèrent dans les replis de peau et heurtèrent le membre, îlot turgescent de consistance dure au milieu d’une mer de chairs molles.
En le suçant, elle sentit le gland déborder petit à petit d’excitation dans sa bouche. Ce goût, elle l’aimait. Elle gobait avec facilité le membre en entier et pompait, encore et encore. Elle pompait le membre de ce bestiau qui exultait. Il s’autorisa à poser ses grandes paluches sur sa tête ; il n’avait jamais imaginé se faire sucer par une telle femme ! Il ne tarda pas à jouir en d’épaisses nappes de sperme. Svetlana avait tout en bouche, s’en délectait, et regrettait de ne pas en avoir davantage.
Elle sortit à quatre pattes de sous le bureau, heureuse et fière de la perversité de son action. Elle voulait commettre l’irréparable pour s’extraire de sa vie ; elle désirait un suicide social pour ne plus se laisser le choix. Elle voulait sucer celui qui était tout en bas de l’échelle, elle voulait sucer celui qui était laid, elle voulait le pomper sous le bureau, elle voulait faire et être tout ce que la morale de la société réprouvait pour pouvoir s’en extraire soit en la quittant, soit en s’en faisant chasser de force.
— Merci beaucoup, Steeve. J’en avais besoin.— Merci à vous. C’était... c’était fou !— N’hésitez pas à revenir.— Je le ferai, ha-ha !
Il rangea son sexe devenu flasque et se leva. Il sortit de la pièce sans même passer un coup de balai. Quant à Svetlana, son étincelle de vie passagère commençait déjà à s’éteindre. L’espace d’un instant, sa vie avait repris des couleurs, mais elle sombrait déjà dans le noir et blanc, comme pour un film ancien, un film qui aurait lieu dans une époque à laquelle elle n’appartenait plus.
Elle gardait en bouche cet arrière-goût de bite et de sperme, et chérissait cette sensation. C’était devenu une odeur familière, une odeur qui lui faisait se sentir à la maison ; c’était l’odeur qui suivait Odile dans son sillage... non pas qu’Odile sentait le sperme ou la bite, mais plutôt qu’elle créait cette atmosphère autour d’elle. Elle-même sentait un parfum sucré, un parfum enivrant qui pourrait donner mal à la tête et qui la fit saliver rien que d’y songer.
Svetlana se sentait vide. Vide physiquement et vide émotionnellement. Il n’aura fallu que quelques jours pour que son quotidien lui devienne intolérable. Elle songeait à tous les efforts qu’elle avait faits, tous les sacrifices qu’elle avait acceptés pour en arriver là où elle était, et songeait avec tristesse à tout ce gaspillage d’énergie. Plus rien n’avait d’importance.
Elle chassa d’un revers de main l’inquiétude de l’avenir et commença à vivre pour la toute première fois dans l’instant présent. C’était étrange de ne plus se projeter cinq à dix ans en avant. Mais à cet instant, elle percevait la futilité de la chose. Il avait suffi d’un évènement complètement hors de contrôle, un seul moment de chaos brutal et bestial dont la sauvagerie était telle qu’elle avait déchiqueté en un instant une vie complète de rationalité.
Elle avait été raisonnable toute sa vie, et à présent le plafond de verre s’étant brisé, elle apercevait un ciel infini évoluant en nuances de couleurs qu’elle ne connaissait pas ; l’air lui-même avait une saveur et une odeur indescriptibles. Svetlana avait changé de monde et ouvrait les yeux pour la première fois sur sa nouvelle réalité. Elle était la créature, le démon, le monstre né de l’imagination démente d’une créatrice préférant renier sa chose plutôt que de l’accepter. Partout où se posait son regard sur ce nouveau monde, elle ne voyait que ce qui ne s’y trouvait pas : à la fois sa nouvelle déesse, sa créatrice, sa mère et son père, son amour.
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