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L’un dans l’autre

Chapitre 1

Hétéro
Mars 2018. Le printemps est de retour, et je m’apprête à quitter la région parisienne. Enfin, seulement quelques jours par semaine.
En effet, il y a deux mois, j’ai pris du galon au sein de ma société. Après plusieurs années à faire mes preuves, j’officierai désormais en qualité de directeur de projet. Et ce nouveau poste, pour lequel j’ai ardemment travaillé, vient avec toutes les options : reconnaissance, gros salaire, mais aussi obligation de me déplacer plusieurs jours par semaine.
Pour ma grande première, les dirigeants ont voulu me mettre à l’épreuve. Il me confie un projet structurant pour l’un des clients historiques de l’entreprise, situé à Bordeaux.Bordeaux, c’est pas si mal. Et c’est vrai qu’en TGV, c’est rapide.
Mais j’avoue avoir tout de même un peu hésité avant d’accepter.
Pourquoi ? Parce que ma famille, elle, reste en région parisienne. Je m’apprête donc à vivre séparé quelques jours par semaine de mes deux garçons, Marceau 6 ans et Victor 3 ans, ainsi que de ma femme, Sophie.Nous en avons d’ailleurs longuement discuté, afin de savoir si ça valait le coup de partir tous ensemble à Bordeaux. Mais nous avons fini par conclure qu’il valait mieux attendre de voir comment ma nouvelle situation professionnelle se stabiliserait, ainsi que ne pas changer les enfants d’école prématurément en cours d’année.
De toute façon, dès que l’on m’a proposé cette opportunité en janvier dernier, j’ai tout de suite senti que ma femme n’était pas emballée. Après tout, c’est compréhensible, elle mène elle aussi une belle carrière en tant que directrice marketing d’une société de parfums, et elle a surtout compris que c’est elle qui allait devoir tout gérer à la maison une bonne partie de la semaine.
Et même si la décision a été dure à prendre, Sophie s’est finalement résolue à me soutenir dans cette belle progression de carrière.
Ce poste, sous d’autres aspects, me tient également très à cœur. Notamment, car à la maison, depuis la naissance de mon second fils, la situation s’est quelque peu tendue avec ma femme. On travaille tellement tous les deux, que la routine et la fatigue ont fini par faire leurs œuvres, nous éloignant progressivement l’un de l’autre.
Et j’aime à penser que justement, avec ce nouveau poste venant comme « casser » la monotonie du quotidien, cela nous permettra de mieux repartir de l’avant, de mieux nous relancer dans la vie Sophie et moi.
Car il faut dire que du haut de mes 33 ans, j’ai déjà vécu pas mal de choses avec elle.
J’ai rencontré Sophie au début de ma deuxième année d’école de commerce, alors que je venais tout juste d’avoir 20 ans. Je m’en souviens très bien, elle avait été choisie au hasard pour travailler sur un projet collectif. Je me rappelle même avoir été particulièrement heureux de voir débarquer une fille super mignonne dans mon groupe de travail, que je partageais alors avec trois autres camarades boutonneux et vraiment inintéressants.

À l’époque, je venais de Sologne, et mes parents me payaient un studio en plein Paris, près de la rue Mouffetard. Je ne manquais de rien, je n’avais pas à me soucier de l’argent, je faisais la fête tous les soirs.Par chance, la nature m’avait également plutôt gâté. 1m83, des cheveux bruns, le regard un peu ténébreux, un corps plutôt musclé naturellement, des épaules larges. Plaire aux filles n’était pas un souci pour moi.C’était vraiment la belle vie.
Rapidement, nous avions super bien accroché avec Sophie, et un soir après la fin des cours, je lui avais proposé de sortir avec un groupe d’amis. Puis ce qui devait arriver arriva, l’ambiance festive et l’alcool ayant fait leurs œuvres, la soirée s’était terminée en roulage de pelles.
Sophie me plaisait beaucoup physiquement. Elle avait le même âge que moi, les cheveux blonds, des yeux verts en forme d’amande, peut-être déjà quelques kilos en trop, mais très largement compensés par un air espiègle et charmeur, ainsi qu’un bon 95D. Et puis de toute façon, je me souviens que déjà à l’époque, alors que mes compères masculins fantasmaient sur Keira Knightley, j’étais plutôt team Christina Hendricks.
On avait plein de points communs, et des centres d’intérêt similaires. On s’entendait super bien, et j’aimais passer du temps avec elle. Sophie, qui vivait encore chez ses parents en région Parisienne, s’était mise à passer de plus en plus de temps dans mon petit appart, jusqu’à emménager officieusement avec moi la semaine. C’était une grande première, moi qui avais plutôt été habitué à ne pas avoir de petite amie fixe.
Par contre, qu’on se le dise franchement, se regarder dans le blanc des yeux n’était pas inscrit dans la liste nos occupations. Et même si j’avais déjà eu plusieurs expériences sous la couette par le passé, Sophie a été la première fille avec qui j’ai véritablement découvert la sexualité. Même à 20 ans, elle savait déjà ce qu’elle voulait.
C’est facile, on était pire que deux lapins. On baisait au minimum deux fois par jour, cinq jours sur sept. Et de surcroît, absolument partout. Sur le minuscule plan de travail de la toute petite cuisine de mon 20m², sous la douche, dans les vestiaires de la piscine, dans les toilettes d’un musée, ou encore entre deux rayons pas très fréquentés de la bibliothèque universitaire tard le soir.
Et finalement, je me rappelle être rapidement tombé amoureux de Sophie. On a poursuivi ensemble notre petit bout de chemin durant la suite de nos études, et de fil en aiguille, on s’est retrouvés la bague au doigt, parents de deux enfants.
Me voilà donc, douze ans plus tard, prêt pour un nouveau départ. Le grand jour est enfin arrivé.
Nous sommes dimanche en début de soirée, et je finis de préparer ma valise en pliant soigneusement mes costumes, alors que mon taxi m’attend pour me conduire à la gare Montparnasse.J’ai préféré assurer en arrivant la veille au soir, pour être certain d’être frais comme un gardon pour mon premier jour, plutôt que de devoir partir à 6h du matin le jour même.
Je descends les marches quatre à quatre, et vais trouver ma famille qui prépare le repas dans la cuisine. Mes enfants sont particulièrement tristes de me voir partir, surtout Victor. La situation est inédite.
— Nous vous en faites pas, trois jours ça sera vite passé, je serais là dès mercredi soir vous verrez, j’annonce tout en serrant dans mes bras mes deux fils.

Puis j’embrasse Sophie. Je sens bien qu’elle n’est pas hyper-enthousiaste de me voir partir, alors j’essaie de la rassurer tant bien que mal.
— On se promet qu’on se fait confiance, d’accord ? — D’accord ma chérie. Je t’aime, je t’appelle en arrivant. — Je t’aime...

Il est 18h pétantes, et me voilà parti.

18h45, je m’installe tout juste dans le train direction Bordeaux Saint-Jean.Je sens déjà la pression du grand jour en approche remplir peu à peu l’entièreté de mon cerveau.
Je sors mon PC, et me repasse les slides que je présenterai le lendemain.Je suis bien plus stressé que je ne l’aurais pensé.Dans quelques heures, je m’apprête à rencontrer physiquement ma nouvelle équipe, celle dont je prends la direction, même si j’en connais déjà certains avec qui j’ai échangé via Microsoft Teams.
Ces dernières années, j’ai déjà été amené à gérer des petites équipes sur des missions ponctuelles, mais là, c’est la première fois que je prends vraiment un poste à responsabilité avec une forte composante de management, sur un grand projet stratégique. J’aurai en tout quasiment une vingtaine de personnes sous mes ordres.Il faut que j’assure.
Finalement, j’arrive peu après les coups de 21h. C’est vrai que Paris-Bordeaux, avec la nouvelle ligne TGV, c’est vraiment rapide.Je descends du train, mon taxi m’attend déjà, et me voilà parti pour l’hôtel.Rien de très extraordinaire, je récupère ma chambre dans un établissement 3 étoiles très classique, je pose mes valises, je sors mon costume pour éviter qu’il ne soit froissé.J’appelle ma femme pour lui dire que je suis bien arrivé, je pars prendre une bonne douche bien chaude pour décompresser, puis descends manger au restaurant de l’hôtel.Le mélange de stress et d’adrénaline me noue quelque peu l’estomac, et j’essaie tant bien que mal de ne pas repartir le ventre vide, moi qui ai habituellement bon appétit.
22h sonne déjà. J’ai prévu de ne pas me coucher trop tard. Je relis encore une fois mes slides, allongé sur mon lit, je fais deux trois changements qui dans le fond n’apportent rien à la présentation, mais me permettent de me rassurer.
Des pensées négatives s’immiscent lentement dans mon esprit, sans que je ne sois capable de m’en distraire. Et si je n’en étais pas capable ? Si tout le monde se disait en me voyant demain « C’est un imposteur » ?
Objectivement, sur le papier, pas de raison que tout ne passe pas comme sur des roulettes. Je maîtrise mon sujet, je sais gérer la pression, et j’ai toujours eu des capacités naturelles à diriger. Je suis quelqu’un de calme, conciliant, à l’écoute, j’essaie toujours de résoudre les conflits et d’éteindre les incendies en devenir.S’ils sont tous motivés, il n’y a pas de raison que je ne m’entende pas avec les collaborateurs de ma nouvelle équipe, et que le projet ne soit pas un succès.
23h, j’ai du mal à trouver le sommeil. Je me tourne sans cesse dans mon lit, j’ai le cœur qui bat trop vite. Je décide de me mettre un film porno sur mon téléphone. Hanna Hilton en train de sucer deux hommes au bord d’une piscine, ça fera l’affaire. Je sors ma queue, fais ma petite affaire en évitant d’en mettre partout, essuie le tout avec un mouchoir, et me voilà enfin parti pour le pays des rêves.
7h30, le lendemain matin. Il est bientôt l’heure pour moi de quitter mon hôtel.La nuit a été courte, et dès 5h du matin, j’étais déjà bien réveillé.Je suis allé prendre une douche, je me suis de nouveau masturbé en pensant à Sophie. Comme je n’avais pas de risque de tout salir, j’y suis bien allé à fond cette fois et j’en ai balancé partout, ce qui m’a grandement à faire redescendre la pression.
Il faut dire aussi qu’avec Sophie, ça a été relativement très calme niveau sexe ces derniers mois. Je suis un peu nostalgique de nos premières années, sans jamais lui en avoir parlé pour autant, et j’ai simplement pris l’habitude de me satisfaire seul assez souvent, parfois en fantasmant sur d’autres femmes.Mais bon, quel homme ne le fait pas ?
Malgré le stress, je me sens tout de même en forme, prêt à affronter la journée.
Je me fais un café bien serré, enfile mon costume et prends mes affaires. J’ai opté pour un style « boss décontracté » : chemise et veste cintrées, pantalon à mi-chemin entre le costume et le jean, et des sneakers aux pieds. L’accoutrement parfait du chef de projet parisien qui débarque en province. Enfin bref, on verra bien ce que ça donne.
8h17, mon taxi me dépose devant mes nouveaux locaux. L’endroit est un peu moins chic que ce que j’avais pu entrevoir sur Google Maps, et j’ai aussi pu constater qu’il est plus excentré que ce j’avais appréhendé, tout au bout d’une zone d’activités. Mais pour tout dire, je m’en fous, ça ira. Pas le temps de penser à ça de toute façon, dans quelques minutes, je vais être plongé dans le grand bain.
J’entre, me dirige vers l’accueil, et me présente. Le hall d’entrée m’apparaît vraiment très austère, style années 70 qui aurait besoin d’un bon rafraîchissement, et je me dis que j’aurais du mal à inviter le client ici. Mais cette ambiance, qui laisse à désirer, quitte vite mes pensées au fur et à mesure que je me rapproche de l’hôtesse assise au comptoir d’accueil, et qui est, disons, très charmante.Blonde, la vingtaine bien entamée, habillée d’un tailleur bien cintré qui lui sied parfaitement bien, faisant ressortir deux beaux atouts. Elle me rappelle Sophie, en plus jeune, et un peu plus fine.En tout cas, elle me fait un grand sourire, et c’est vraiment très agréable d’être reçu par quelqu’un d’accueillant comme ça. Finalement, je ferais quand même peut-être venir le client ici, après tout !
Elle me demande ma carte d’identité, puis me remet mon badge.
— Gardez-le bien tant que vous êtes ici et ne le perdez pas, car c’est compliqué d’en refaire d’autres. Vous pouvez ouvrir les salles de réunion que vous réservez directement avec. — On m’a attribué un bureau ici aussi, ça s’ouvre avec le badge aussi ? — Alors, vous allez remarquer qu’ici, les bureaux n’ont pas de porte.
Des bureaux sans porte ? Première nouvelle...Mais bon, comme pour la localisation des locaux tout à l’heure, pas le temps de tergiverser.J’en profite pour sortir mon portable, chercher le nom de la salle de réunion et lui demander où elle se situe. Elle m’indique le chemin à suivre.
Je suis un peu en avance, et c’est tant mieux.La réunion ne commence que dans une trentaine de minutes, et j’avais justement envie de m’approprier un peu l’environnement.Après quelques errances dans les couloirs, pas beaucoup plus chaleureux que le hall d’entrée, j’arrive enfin devant la salle où la réunion est prévue.
Je badge, et j’entre.Tout est éteint, j’allume la lumière, je sors mon PC, démarre le vidéoprojecteur et relis une dernière fois mes slides. Je suis concentré, motivé à bloc, sûr de moi.
Soudain, une voix retentit alors que je suis concentré sur mon écran.
— Bonjour bonjour !
Deux personnes viennent d’entrer dans la salle. L’un d’eux est un homme petit au crâne légèrement dégarni, la mine guillerette, la cinquantaine approchante. Je reconnais tout de suite mon collègue Michel, car c’est le seul avec qui j’ai déjà eu l’occasion de travailler une ou deux fois.
Il vient me serrer la main.
— Michel, comment vas-tu ? Ça fait longtemps ! — Super et toi ? Ça commence à dater un peu en effet ? 3 ou 4 ans non ? En tout cas, dans les starting-blocks ? — Motivé comme jamais, j’aime ce type de challenge, tu me connais un peu quand même ?
J’ai déjà fait partie de l’équipe de Michel par le passé, pendant quelques semaines. C’est un ancien directeur de projet, mais la société a dû le mettre en retrait.
Rien de grave, mais disons qu’il a toujours eu tendance à avoir le contact parfois un peu trop facile avec la gent féminine, et aussi qu’il adore propager des rumeurs en tout genre. Le genre de personne très sympa, qui bosse très bien, mais avec qui il faut savoir garder ses distances.
Les membres qui feront partie de l’équipe rentrent les uns après les autres, je vais les saluer un par un, tout en essayant de me remémorer les visages que j’ai déjà vus via Teams. Je sens que la direction n’a pas déconné pour l’occasion, ils m’ont prévu une équipe de choc. Tout le monde a l’air compétent et très motivé.
Alors que la salle est déjà bien remplie et que chacun prend place autour de la grande table, un grand brun, en costume cravate, fait irruption.C’est Matthieu, mon chef. Je l’attendais, et remarque par la même occasion qu’il est suivi d’une femme.
— Hello champion, alors ça y est c’est le grand jour, tu es prêt ? — Salut Matthieu, top que tu aies pu venir. Motivé comme jamais ! — Tu crois vraiment que j’allais te lâcher dans un moment pareil ? Halala, si je ne te connaissais pas un peu déjà je pourrais presque mal le prendre. Mais dis, je te présente Marielle.
Il laisse place à une jeune femme, qui doit probablement avoir le même âge que moi.
Longs cheveux bruns un peu bouclés, grands yeux marron, un joli visage, mais ce dernier ne me dit rien.
Je lui serre la main tout en lui lançant « Enchantée Marielle ».
Matthieu poursuit alors : « Tu sais, au départ c’est Brigitte qui devait assurer la partie back-office du projet. Mais voilà, j’ai appris ce week-end qu’en fait elle était déjà staffée ailleurs, et bref, c’est Marielle qui va la remplacer. Les deux premières semaines à mi-temps, puis ensuite à plein temps. »
— Bah écoute c’est parfait pour moi. Marielle, ravie de faire ta connaissance et sois la bienvenue dans l’équipe. — Merci beaucoup, j’ai hâte de commencer !
Si Marielle a hâte de commencer, c’est vraiment top, car le boulot du back-office n’est clairement pas le plus intéressant. Et pas le mieux payé non plus. En gros, elle sera la « secrétaire » du projet, les membres de l’équipe lui transmettront les différents chiffres et métriques, et elle devra consolider tout ça dans des tableaux Excel.
Quoi qu’il en soit, Brigitte avait l’air sympa, mais disons qu’elle avait certainement pas loin d’avoir l’âge de ma mère. Je ne suis pas mécontent qu’ils m’aient envoyé Marielle, ça c’est sûr ! En plus, elle a l’air sacrément motivée, c’est parfait.
L’assemblée est maintenant au complet. Au total, je n’ai pas moins de 18 collaborateurs sous mes ordres pour ce projet. Je prends conscience que là, c’est parti, ça devient du sérieux.
La réunion démarre. Matthieu remercie tout le monde d’être là, s’excuse, car il doit filer comme il le fait à chaque fois, et j’entre enfin en piste.
Je déroule mes slides comme je l’avais prévu.
Les questions pertinentes fusent, et je prends le temps d’y répondre.J’essaie au maximum de me présenter non pas comme un chef, mais comme quelqu’un à l’écoute, et qui traitera tout le monde d’égal à égal.
Finalement, tout glisse parfaitement.Cette pression accumulée durant les dernières heures finit par s’évacuer rapidement, au fur et à mesure que je développe mon discours, qui dure au final pas loin de deux heures.
Ça y est, j’ai fait mon grand plongeon.J’ai désormais pu mettre un visage et un prénom sur les différents membres de l’équipe, et le rôle qu’ils auront à jouer si je veux que ce projet soit un succès.Je me sens d’attaque.
Je conclus la réunion par : « On refait un point ici demain matin à 9h30, si ça va à tout le monde ».
Tout le monde acquiesce, puis l’assemblée se lève. Chacun range ses affaires.
Michel vient me voir.
— Tu sais dans quel bureau ils t’ont mis ?
Je sors mon smartphone, et consulte mon agenda.
— Bureau Lilas, au 4ème étage. — OK, c’est pas loin du mien, je vais t’y accompagner. — Volontiers, merci. Et dis, à l’accueil ils m’ont dit qu’ici les bureaux n’avaient pas de porte, c’est quoi ce délire ? — Ha oui, tu verras c’est un peu conceptuel. J’trouvais ça étrange aussi au départ, mais tu vas vite t’y faire.
C’est vrai qu’en déambulant dans les couloirs un peu plus tôt, j’avais bien remarqué qu’ici, pas de grands open spaces, ce sont des bureaux à cloison à l’ancienne. Sauf qu’en effet, ils n’ont plus de porte, à l’exception des salles de réunions.
Comme si on avait cherché à « créer du lien » entre les collaborateurs à moindre coût, simplement en dégondant les portes. Mais bref, comme l’a dit Michel, je vais m’y faire.
Nous faisons alors un bout de chemin ensemble à travers les allées menant au quatrième étage.J’en profite pour lui poser quelques questions sur l’équipe, s’il connaît déjà tout le monde, et s’il peut me renseigner un peu sur les personnalités de chacun.
— Tu sais ici tout le monde est motivé, d’autant plus que le projet est super important. Car tu sais déjà peut-être, mais certains craignaient pour leur poste ici à force d’être en intercontrat. En tout cas, t’as fait très bonne impression à tout le monde ce matin, j’en suis sûr. Ici, c’est bien plus détente que sur Paris tu verras, même si bien sûr ça reste le boulot et donc parfois faut savoir remotiver les troupes.
Michel me laisse devant mon bureau.
Pas très grand, même pas de fenêtre, clairement je m’attendais à mieux.Peu importe, je suis là pour bosser, pas pour bronzer devant PowerPoint.
La journée suit son cours, et je prends mes marques. Michel vient me chercher à l’heure du déjeuner, il y a une cantine dans le bâtiment. Heureusement, car on est un peu loin des commerces et des restaurants ici.Je déjeune avec trois membres de l’équipe, ils me posent des questions, et j’essaie d’y répondre avec le plus de sincérité possible, tout en leur rendant la pareille. Ils sont très sympas.Michel a raison, l’équipe a l’air top.
17h50, j’ai la tête qui commence sévèrement à déborder, et je décide de partir.Il est tôt certes, je sais que je dois montrer l’exemple, mais d’un autre côté j’ai aussi envie d’impulser un mouvement, à savoir montrer à mes collaborateurs qu’ils doivent gérer leurs horaires eux-mêmes.De mon côté, je continuerais de travailler une fois rentré à l’hôtel, et que j’aurais décompressé un peu. Je commande un taxi, et fais le tour des bureaux pour saluer les membres de mon équipe. Je passe devant celui de Michel, et remarque qu’il le partage avec Marielle.
— Salut, Marielle c’est ça ?
Elle détourne les yeux de son ordinateur.
— Oui oui c’est ça, c’est bien moi. — Désolé, j’ai pas mal de noms à retenir, et je n’étais plus tout à fait sûr. — Pas de problème je comprends, et puis tu as vu juste de toute façon, me répond-elle en esquissant un sourire.

En réalité, j’ai toujours été très bon pour retenir les prénoms, et je me souvenais parfaitement du sien.D’autant plus que c’est la seule fille pas mal physiquement dans l’équipe, qui de toute façon n’est composée quasiment que d’hommes. Et puis pour le moment, à part la bombe atomique que j’ai croisée à l’accueil, ce n’est pas vraiment Palm Beach ici.
— Tu partages ton bureau avec Michel du coup ? — Oui, avant j’étais au 6ème étage, mais Matthieu m’a dit que ça serait mieux si je pouvais me rapprocher du reste de l’équipe. — Bah écoute, il a bien fait. Du coup, tu sais si Michel est déjà parti ? — Euh, j’sais pas, il ne m’a spécialement dit au revoir et en fait non y a encore son blouson ici. Il doit être quelque part dans les parages. — OK merci, tu pourras lui dire que je suis parti ? Je file à l’hôtel, j’ai la tête remplie ! — OK ça marche, j’imagine que ça ne doit pas être facile. Bon courage en tout cas ! — N’hésite pas à rentrer chez toi aussi si tu en as envie surtout. Comme je l’ai dit pendant la prez ce matin, j’vous fliquerai jamais, vous gérez votre temps comme vous le voulez tant que le travail avance. — Oui oui, j’avais bien noté, merci, me répond-elle alors, toujours avec le sourire.

Mon taxi m’attend en bas, et je file en saluant Marielle.En descendant, je m’arrête quelques secondes à l’accueil, et demande à l’hôtesse si je dois rendre mon badge à chaque fois que je pars le soir. Ce n’est plus la blonde de ce matin, je suis un peu déçu, mais en même temps je ne sais pas à quoi je m’attendais. Elle était déjà là à 8h le matin, c’est évident que ça n’allait pas être elle à 18h.
— Vous restez jusqu’à quand ? — Mercredi. — Très bien, vous pouvez le garder avec vous. Faites attention de ne pas le perdre. — Oui oui, votre collègue m’a déjà prévenu ce matin. Comment elle s’appelait déjà ? — Chelsea ? Une grande fille blonde c’est ça ? — C’est ça, merci.
Chelsea donc. Il devait y avoir son prénom inscrit sur le badge broché à son tailleur en plus, j’aurais dû le voir.Pas le plus beau prénom de la terre, même assez connoté je dirais, mais au moins je sais désormais comment s’appelle ce charmant minois.
Arrivé à l’hôtel, je m’allonge sur le lit. J’ai la tête tellement pleine, que je m’assoupis presque aussitôt une trentaine de minutes. Je suis lessivé de toute cette pression qui retombe, et pourtant qui ne fait que commencer.
Plus tard dans la soirée, j’appelle Sophie pour savoir comment sa journée s’est passée. Elle me demande surtout des nouvelles de la mienne. Les enfants sont tout contents de m’entendre au téléphone.On reste une bonne demi-heure de minutes au bout du fil, je lui parle de mes nouveaux collègues, de mon nouveau bureau.Bien entendu, je ne mentionne pas ma courte conversation de ce matin avec Chelsea l’hôtesse, même si elle me trotte dans la tête.Après tout, quel intérêt ?
Comme je m’en doutais fortement, ma femme me demande s’il y a des filles dans l’équipe, et comment elles sont.Sophie n’a jamais été jalouse, mais je la comprends, à sa place je serais aussi sur mes gardes.Je la rassure, lui parle des trois femmes de l’équipe Josianne, Danièle et Marielle, et lui dis qu’elle n’a vraiment, mais alors vraiment pas à s’en faire.
Je raccroche, et sors mon PC.C’est déjà l’heure de préparer ma journée de demain.En acceptant ce poste, je savais que le boulot ne s’arrêterait jamais.
Quelques dizaines de minutes plus tard, alors que je peine à me concentrer devant mon tableau Excel, je passe faire un tour sur LinkedIn, où par curiosité j’entre « Chelsea » ainsi que le nom de ma société dans la barre de recherche.Je tombe rapidement sur son profil.
Certes, ce n’est pas Instagram ou Snapchat, mais sa photo de profil, où elle apparaît là aussi très souriante, est vraiment pas mal.C’est vrai qu’en y réfléchissant, cette Chelsea a vraiment été très, très gâtée par la nature.Ça me donne des envies.
Je défais ma braguette, sors ma queue et commence à me masturber en regardant son visage à l’écran. Puis je me prends à fantasmer, moi en train de la prendre derrière le comptoir de l’accueil. J’ai toujours très régulièrement fait ce genre de chose : me masturber en pensant à un autre, mais n’y ai jamais vu de réel problème.Après tout, il n’y a pas mort d’homme, tant que le tout reste au simple stade de la pensée.
Une fois ma petite affaire terminée, je pars dîner au restaurant de l’établissement.Au début, j’avais prévu de peut-être sortir visiter un peu les alentours ce soir, mais au final l’hôtel est un peu excentré, et de toute façon je suis trop crevé. Je m’endors tôt.
Le lendemain matin, j’arrive de nouveau au bureau sur les coups de 8h.Chelsea est là, au téléphone. J’ai déjà mon badge, donc aucune raison d’aller la voir, mais je décide tout de même de faire un petit détour par le comptoir.
— Bonjour, j’ai gardé mon badge hier, c’est bon ?
Nulle comme accroche on est d’accord, surtout qu’en plus je sais déjà que j’ai le droit de garder mon badge le soir.Chelsea met la main sur le micro du téléphone, et me répond avec un large sourire.
— Oui, pas de souci ! À moins que vous ne préfériez le rendre tous les soirs, pour avoir une bonne excuse pour passer me voir le matin pour le récupérer.
Tiens, je ne m’attendais pas, mais alors pas du tout à cette réponse. À cet instant, je me dis intérieurement : « Ça fait un peu rentre-dedans non ? ».Surtout que j’ai presque le sentiment qu’elle m’a répondu sur un ton que je qualifierai de, disons un peu aguicheur.
— Haha, pourquoi pas !
Encore une fois, réponse vaseuse de ma part, mais cette fois j’ai l’excuse d’avoir été légèrement pris au dépourvu.
En plus, quel looser je ferais à la draguer là, au pôle accueil, avec une bague à l’annulaire gauche ?
Chelsea reprend sa conversation au téléphone, et je pars en direction de l’ascenseur.
Ce court échange m’a tout même un peu intrigué, et j’y repense régulièrement pendant la journée. J’ai toujours été du genre à me faire des films, et là ça ne manque pas.
Les journées passent alors, jusqu’au mercredi soir. L’heure du départ.Je passe rendre mon badge à Chelsea sur les coups de midi.
— Vous revenez quand ? — Lundi prochain. — Très bien, c’est noté, et bien à lundi alors.
L’échange est d’apparence cordiale, et Chelsea me fait un grand sourire comme à chaque fois.
Et je ne saurai pas l’exprimer clairement, mais quelque chose dans son attitude me porte de nouveau à croire qu’elle exprime un léger intérêt à mon égard. Même si en vrai, j’ai pu remarquer qu’elle avait tendance à être comme ça avec bien d’autres personnes passant à l’accueil.Enfin bref, je suis sûrement en train de me faire des films.
Les semaines commencent alors à s’écouler, sans qu’il ne passe rien avec Chelsea à part de très courts échanges toujours au comptoir d’accueil, même si certains pourraient, très hypothétiquement, laisser une petite place à l’interprétation.Tout est bien dans ma tête.Et je suis là pour le boulot après tout.
En tout cas, la très bonne nouvelle est que le travail se passe excellemment bien, à mon grand soulagement. Le projet a démarré avec succès, tout le monde travaille de concert, et j’ai même déjà des retours positifs de la direction.De mon côté, j’ai pris mes marques, je suis sur Bordeaux toutes les semaines, du dimanche soir au mercredi.Je m’efforce de respecter mes principes, et j’apprends à connaître chaque membre de l’équipe du mieux que je peux. Je mange avec chacun d’eux à la cantine, et j’essaie systématiquement de créer des liens, de les faire parler d’autre chose que du boulot, de m’intéresser à eux.Ils me posent des questions en retour, je leur raconte rapidement ma situation familiale, 33 ans, marié depuis 8 ans, deux enfants. La vie rêvée du jeune cadre dynamique et ambitieux.
Là où le bât blesse par contre, c’est qu’à la maison, les relations se sont encore tendues avec Sophie. Moi qui espérais un peu naïvement que cette nouvelle situation nous permettrait de prendre du recul et mieux nous retrouver, c’est raté.Elle a plus de mal à gérer mon absence qu’elle ne l’aurait pensé, sa vie professionnelle en pâtit, ainsi que sa relation avec nos enfants.Il faut dire que quand je suis à la maison, je ne fais rien pour arranger la situation. Je suis tellement absorbé par le boulot, entièrement pris dans l’engrenage du travail, que j’ai beaucoup de mal à décrocher, et ce même le week-end.Cependant, je ne perds pas espoir que les choses s’arrangent avec Sophie, une fois la poussière provoquée par le tumulte de cette « nouvelle vie » retombée.

Un lundi soir, pas loin des coups de 19h, alors que je suis encore dans mon bureau et que la majorité du personnel est parti, Michel m’envoie un lien sur Teams, sans aucun autre contexte. Je sais pourtant qu’il n’est plus dans les locaux depuis un moment, je l’ai vu partir il y a au moins une heure.
Très vite, je remarque qu’il s’agit d’un lien Instagram.Très curieux...
— ? Je décide alors de lui répondre prudemment. — Ouvre et tu verras 😉, me renvoie-t-il alors dans la foulée.

Je me risque à cliquer. Je connais un peu Michel, et je sais qu’il peut être un « sacré farceur ».
Je tombe sur une photo Instagram de quelqu’un que je connais.C’est Chelsea. En bikini sur la plage...
Sacré Michel. Sérieusement, ce n’est pas pro du tout. Pourquoi il m’envoie ça là, maintenant ?
Mais malgré la légère gêne présente sur le moment bien que je sois seul, je ressens comme une envie de scroller. Car la photo a bien été postée par le compte Instagram que tient Chelsea, et il y a plein d’autres photos d’elle.
Que Dieu me pardonne, mais je ne suis qu’un homme, et la curiosité d’aller en regarder quelques-unes est trop grande.
Chelsea semble poster presque quotidiennement. Parfois au café en train de boire un verre, parfois en soirée, parfois sur la plage. Sur une de ses photos, son maillot de bain deux pièces peine d’ailleurs à cacher sa grosse paire de seins.Y a pas à dire, elle est vraiment canon, de la tête aux pieds. C’est une déesse.
Je scrolle quelques minutes, puis décide tout de même de répondre à Michel.
— What ??? Pourquoi tu m’envoies ça ? — Tiens tiens, tu me réponds seulement quelques minutes après, comme c’est étrange... 😉 — Michel, tu regardes ce que tu veux, mais partage pas ça sur la messagerie du boulot please...
En réalité, je suis tout de même assez paradoxalement satisfait qu’il m’ait envoyé ce lien.
Je décide de continuer de scroller sur le profil.Et plus je scroll, plus je me surprends à ressentir comme une certaine excitation.
Plus précisément, je sens que dans mon caleçon, ça commence à s’agiter.
Il faut dire qu’avec ce genre d’image, c’est ce qu’une fille comme Chelsea recherche. On ne me fera pas croire que lorsqu’on poste publiquement une photo de soi en sous-vêtements alors qu’on se prépare à aller en soirée, ce n’est pas dans le but d’émoustiller ces messieurs.
Une pensée délirante, une idée impensable, une pulsion difficile à contrôler me traverse alors l’esprit. J’ai envie de me masturber, là, maintenant.
Les couloirs sont vides, la lumière est même éteinte, les collaborateurs sont partis. Il y a bien la femme de ménage qui pourrait passer, mais bon avec son gros chariot, je l’entendrais arriver bien assez tôt.
Cela peut paraître complètement saugrenu comme idée, complètement insensée, et je ne saurai l’expliquer limpidement, mais j’ai cette pulsion, là, soudainement.Ce qui me gêne le plus, c’est que mon bureau est comme les autres, et il n’a plus de porte. N’importe qui venant à passer devant le pas de cette dernière pourrait me surprendre.
Mais c’est plus fort que moi, c’est décidé, je vais me risquer à rapidement m’astiquer le manche.
Je me cale sur une photo de Chelsea bien alléchante, puis je lâche mon pavé tactile.Je commence d’abord tranquillement par passer ma main sur mon sexe, par-dessus mon pantalon. J’avoue que je ne suis quand même pas très à l’aise, mais l’instant n’en demeure pas moins excitant.
J’hésite un moment, je me tâte, puis finalement la tentation devient trop forte. J’abaisse ma braguette, sors mon sexe en érection et commence à me branler. Je procède à l’aide d’amples mouvements de poignet.Au début, je dévore Chelsea des yeux au travers de l’écran, et je sens une chaleur vive se répandre dans tout mon corps. Ça signifie que ça ne va pas me prendre trop longtemps.
Et alors que l’orgasme n’est pas loin, je penche finalement ma tête vers l’arrière, incline le dossier de mon siège, ferme les yeux et me mets à fantasmer sur Chelsea.
Erreur de débutant.
Je suis soudain sorti, malgré moi, complètement de l’excitation ambiante par un bruit inattendu. Je rouvre les yeux, et tente de m’asseoir à peu près correctement dans un mouvement de panique, tout en essayant de remettre mon pénis là où il aurait dû rester.Quelqu’un vient de débarquer, et se tient à l’entrée de mon bureau. Je ne l’ai pas entendu arriver, pourtant je constate que la lumière du couloir s’est bien rallumée.
— Oh, pardon !
C’est Marielle.

La panique m’envahit. Vite, je remets ma main sur mon clavier par réflexe, et je commence à balbutier. Elle était encore au bureau, et elle était sûrement passée me dire au revoir. Je n’ai que quelques secondes pour apercevoir ses yeux ébahis, alors qu’elle détourne la tête se lance à elle-même, à voix haute : « Ooook, je vais plutôt y aller moi », avant de tourner les talons à la vitesse de l’éclair.
Quel con.Mais quel con.
Moi, le directeur de projet, le manager, surpris en train de se branler sur son lieu de travail.Dans quelle merde je n’ai pas été me mettre là.Et tout ça pour quoi ?
Je me lève de ma chaise en tentant tant bien que mal de remonter ma braguette rapidement, mon érection étant bien entendu complètement redescendue, et passe le pas de la porte de mon bureau.
— Marielle ! Attends !
Trop tard, je la vois déjà disparaître au fond du couloir.

Quel merdier.
Je retourne à mon bureau et range mes affaires rapidement.
C’est fini pour moi, je le sais à cet instant.
Marielle va aller tout raconter au service RH, et je vais me faire virer.Et honnêtement, elle aurait bien raison.
Je l’ai bien mérité.
Quelle idée de me branler à mon bureau, ce n’est pas comme si je n’avais pas pu attendre d’être rentré à l’hôtel.Parfois vraiment, le fait de ne pas réussir à me contrôler quand mes pulsions prennent le dessus, qu’est-ce que ça m’énerve.
J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure.
J’appelle un taxi, j’attends quelques minutes avant de descendre pour être sûr de ne pas croiser Marielle, puis je pars. À cette heure-ci, plus personne à l’accueil. Tant mieux, je me fais discret.
Sur le chemin du retour, je repense à ce qu’il vient de se passer. Quel couillon, mais quel couillon. J’ai envie de me donner des baffes.Et puis Michel, quelle enflure à m’envoyer ce genre de lien à une heure pareille...
Bon en réalité, c’est entièrement ma faute pour le coup, personne ne m’a forcé à faire ça. Je me suis déjà sorti de situation délicate, comme la fois où on nous avait surpris avec Sophie en train de faire l’amour dans une cabine à la piscine, mais comment vais-je rattraper le coup cette fois-ci ? Surtout que vu sa réaction, je pense que Marielle a très, très bien compris ce que j’étais en train de faire.
Je rentre dans ma chambre et m’allonge, complètement dépité.Je n’ai envie de rien.Ma femme m’appelle, je ne décroche même pas.Les heures passent.
Je finis par rouvrir mon PC.Michel m’a renvoyé un message, me demandant ce que j’avais pensé du lien. Je lui réponds alors, très énervé : « Chelsea fait ce qu’elle veut de sa vie privée, et il vaudrait mieux éviter que nous ayons ce genre de discussion dans le futur. »
Michel me répond de me détendre, que c’était juste pour rigoler. Rigoler, c’est sûr que pour le coup, le mot est bien trouvé.Demain, il va apprendre que Marielle m’a surpris en train de me branler au bureau, et là il aura de quoi rigoler.
La soirée passe, les heures défilent.Que faire ? J’imagine tous les scénarios possibles, et tous finissent mal.
En tout cas, si un leitmotiv m’a toujours habité, c’est bien « qui ne tente rien n’a rien ».
Je prends alors mon courage à deux mains, et me décide à envoyer un message à Marielle sur Teams.
— Marielle, il faut qu’on discute de ce qu’il s’est passé tout à l’heure. C’est urgent s’il te plaît.
Mais elle n’est pas connectée.

Je finis par m’endormir, sans même être allé manger.Le vide m’habite, j’ai même envie de ne pas retourner au bureau.Pourtant, il le faudra bien.
Au réveil le matin suivant, je regarde mon téléphone, pour voir que Marielle a vu mon message de la veille. Mais n’y a pas répondu.
Je me rends au travail, la boule au ventre.Chelsea n’est pas là ce matin, tant mieux, j’aurais essayé de l’esquiver cette fois-ci de toute façon.
Contrairement à d’habitude, je ne vais saluer personne.J’essaie de croiser le moins de monde possible.
Je m’installe à mon bureau, je bosse dans mon coin, j’évite les conversations.Le midi, je décide de ne pas manger à la cantine avec le groupe quand un collaborateur passe me chercher.
— Trop de travail aujourd’hui, Matthieu m’a demandé de préparer un point avec la direction pour cet aprèm, je mangerai un sandwich plus tard.
Ça passe tout seul comme excuse.
Néanmoins, au fur et à mesure que la journée avance, je finis par avoir l’impression que personne n’a l’air au courant. Personne ne me regarde spécialement de travers, aucun mail de la part de ma RH, rien.Marielle aurait donc choisi de se taire, pour l’instant. De mon côté, j’ai tout fait pour ne pas la croiser de la journée, avec succès.
Mais je sais aussi que je ne vais pas pouvoir rester éternellement dans cette situation. Il faudra bien à un moment ou un autre que je croise Marielle, et que l’on s’explique.
De nouveau, je pars tard, en prenant grand soin de garder ma braguette bien fermée cette fois. 20h, je suis presque sûr qu’il n’y a plus personne dans les locaux, alors je file.
Je rentre à mon hôtel, et me connecte à mon PC.J’envoie un nouveau message à Marielle, qui encore une fois est hors ligne.
— Marielle, il faut qu’on parle vraiment. Merci.
La soirée passe de nouveau.
Je suis sur le point d’aller me coucher, et alors que je m’apprête à partir dans les bras de Morphée, une légère vibration m’annonçant l’arrivée d’une notification me fait rouvrir les yeux.
Ça vient de Teams.Marielle m’a répondu.
— Désolée, je t’ai dérangé hier et j’ai préféré partir rapidement. Est-ce que tu étais en train de te...
L’opportunité se présente, mais le doute n’est plus permis.
Elle a bien vu que j’étais en train de me branler. J’hésite à nier en bloc, mais ça ne me ressemble pas. Je vais plutôt essayer, disons, d’arrondir les angles.
— Marielle, merci de me répondre ! J’ai été mal toute la journée, tu peux pas savoir... Je n’aimerais pas que tu te méprennes sur la personne que je suis. Est-ce qu’on peut en parler de vive voix demain, sur l’heure du déjeuner par exemple ? J’aimerais vraiment démêler tout ça avec toi avant de repartir pour Paris. — OK pour moi, l’heure du déjeuner ça va être compliqué par contre. Après le boulot à 18h, on se retrouve au café au bout de la grande avenue ?
Je vérifie mon billet de train. Normalement, mon TGV part à 18h30, mais la situation est trop critique. Je décide de le changer.
Sophie ne va pas être aux anges du tout, mais tant pis.
— OK pour 18h, on se voit demain au bureau.
Pas d’autre réponse de sa part.
Je me sens déjà l’esprit un peu plus léger, même si cet incident est loin d’être clos. Quoi qu’il arrive, j’ai une chance de désamorcer la situation, tout expliquer à Marielle, lui faire comprendre le pourquoi du comment j’en suis arrivé à faire ça, et surtout faire en sorte que cela reste entre nous.

Le lendemain, lorsque j’arrive au bureau, je remarque que Chelsea est de retour. Mais visiblement ce matin-là, elle a dû se lever du pied gauche. Et alors que je lui lance un « Bonjour Chelsea, comment vas-tu ? », comme je le fais habituellement, voilà qu’elle me calcule à peine.
Bon, la journée s’annonce... compliquée.
Je décide de faire le tour des bureaux. Marielle est déjà là, devant son ordinateur. Je décide d’en profiter, alors que Michel, lui, n’est pas encore à son poste.Je prends mon courage à deux mains, et m’arrête sur le pas de porte de son bureau.
— Salut Marielle, merci de m’avoir répondu, je lui lance alors, tandis qu’elle relève la tête de son écran. Visiblement, elle ne m’avait pas entendu arriver non plus.
Elle me sourit tout de même, tout en me souhaitant la pareille.
— Ça tient toujours pour ce soir ? — Oui oui, ça tient toujours. — OK, parfait.
Ouf ! Sa réaction me surprend dans le bon sens du terme, et c’est tant mieux. Elle ne m’a pas paru avoir l’air gênée, indignée, ou en colère.
Ravi que cette courte discussion se soit aussi bien passée, je décide de ne pas m’éterniser, et file alors à mon bureau.La journée se passe finalement très tranquillement, et j’en sors grandement soulagé.
Encore une fois, je préfère tout de même déjeuner en solo.Je préfère d’abord parler à Marielle seul, en tête à tête, afin d’être sûr de ce qu’elle pense de la situation. C’est vrai que bien qu’elle soit très sympa depuis le début, très impliquée au travail même si un peu en retrait, je ne la connais pas beaucoup plus que ce que le monde professionnel a bien voulu m’en montrer.
17h45, je quitte le bureau plus tôt que d’habitude, direction l’une des rares brasseries du coin. Elle se situe tout de même à près d’un kilomètre, et me voilà parti, ma sacoche à la main, armé de mes deux pieds.
Plus j’avance et plus je me rapproche, et plus je sens l’appréhension monter en moi.Et si Marielle décidait, en échange de son silence, de me faire chanter ? Je me mets à imaginer tous les scénarios possibles.
Finalement, j’arrive sur les coups de 18h.La brasserie est un peu déserte, et Marielle est déjà installée.Je lui fais un signe de la main, et vais m’asseoir à sa table. Elle a eu la bonne idée de choisir un coin un peu à l’écart.
Le serveur nous amène la carte des boissons, et je constate qu’un silence un peu embarrassant règne entre nous.Je commande un Perrier citron, tout en indiquant à Marielle qu’elle peut prendre ce qu’elle veut, et que ça partira en note de frais.
Je sens bien cependant que Marielle a le regard un peu fuyant. Elle semble gênée, et attend certainement que ça soit moi qui lance la conversation.Et si c’était en effet le cas, elle aurait de toute façon bien raison d’agir comme ça. Je prends les devants, et me jette alors à l’eau.
— Bon Marielle, déjà merci d’avoir accepté ce rendez-vous. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, essayer de réécrire l’histoire ou me trouver des excuses. Lundi soir, j’étais en effet en train de me... disons... satisfaire, quand tu es entrée dans mon bureau. Il était un peu tard, la lumière du couloir était éteinte. Comme tu le sais, le projet se passe bien, d’ailleurs tu participes grandement à cette réussite et je t’en remercie, mais je subis une grosse pression de la part du client, de Mathieu et du reste de la direction. Ma vie perso est aussi disons, un peu compliquée, je suis souvent loin de chez moi, enfin bref. Lundi soir, croyant à tort être seul, j’ai eu envie de décompresser. Je ne me cherche pas d’excuses, clairement ce que j’ai fait n’est pas du tout professionnel, mais voilà ce qui est fait est fait.
Je marque alors un petit temps d’arrêt, afin d’essayer de capter un premier signe de la part de Marielle suite à ma confession.
Mais elle reste silencieuse, à mon grand désarroi.
— Bon écoute, je sais que depuis que je suis arrivé, j’ai un peu cette image de « nice boss, qui assure en permanence, qui a réussi à faire ami-ami avec son équipe et c’est tant mieux, car c’est vraiment mon but. ET je n’aimerai vraiment pas que cet incident change quoi que ce soit sur ce que tu penses de moi ou comment tu t’investis au boulot. Je ne sais pas comment tu te sens, mais bien sûr sache que tu as le droit de te sentir mal, et si bien sûr finalement tu souhaites aller raconter ce qu’il s’est passé au service RH, je comprendrais. »

Cette fois, je m’arrête pour de bon.
Son air presque gêné a quitté Marielle.Elle semble désormais perdue dans ses pensées et cherche ses mots.Elle boit une gorgée de Coca, puis finalement après quelques secondes finit me répondre.
— Déjà, merci de ta franchise. En passant dans ton bureau lundi soir, j’avais en effet bien cru comprendre que tu étais en train de te satisfaire comme tu dis, et sur le coup je suis juste partie vite, tout en me répétant « Mais non Marielle, t’as dû halluciner, ce n’était pas ça, tu as juste dû mal interpréter, mal comprendre.
En effet je suis... comment dire... un peu choquée oui. Disons que je ne m’attendais pas à ça surtout venant de toi et du professionnalisme dont tu as fait preuve depuis le début. J’ai moi-même une vie perso compliquée en ce moment, et clairement je ne sais pas si j’avais besoin de ça. »
— OK, OK, je comprends, j’en suis vraiment désolé, je lui réponds alors tout en me resservant du Perrier.— Quant à ta dernière question, je ne sais pas si ça va me faire te voir différemment, mais certainement, oui. Par contre ça non, je n’irai pas voir la RH, ni n’en parlerai à quelqu’un de l’équipe, si c’est ça qui t’inquiète. Y a pas mort d’homme non plus. Je pense que je suis assez forte pour passer outre.
La peur latente qui emplissait mon esprit s’estompe subitement sur ces dernières paroles.
Là, je suis soulagé pour de bon.
— Merci infiniment Marielle, tu peux pas savoir à quel point ça me soulage !
À peine prononcée, je repense aux derniers mots de ma phrase, et me dis qu’ils n’étaient sûrement pas les plus judicieux à prononcer à cet instant.
Finalement, l’atmosphère se détend.J’essaie de changer de sujet de discussion, en ramenant cette dernière sur le terrain plus terre à terre du projet sur lequel nous bossons tous deux.
Les minutes défilent, et je me retrouve alors sur le point de rater mon train.
— Mince, j’avais pas vu l’heure, je dois filer ou j’vais rater mon TGV. T’occupe de rien, je paye tout et je ferai une note de frais. — Si tu veux, je suis en voiture, j’te dépose à la gare ? — Ha oui carrément si ça te dérange pas, ça m’évitera de perdre du temps en attendant le taxi !

C’est vraiment très sympa de sa part.
Marielle a vraiment été compréhensive pour le coup. Je viens de m’expliquer avec elle de pourquoi elle m’a vu en train de me branler au bureau, et à peine une demi-heure plus tard, elle me propose de me déposer à la gare.
Je paye, et on quitte alors la brasserie.
Je prends place dans sa voiture, une vieille 306, qui semble bien kilométrée.
— Désolé pour l’état de la voiture, c’est un peu le bordel... — Houla, t’en fais surtout pas pour ça, tu sais avec mes gamins j’ai l’habitude aussi. — T’as quoi comme voiture ? — Moi, euh, j’ai un Scénic plus tout jeune, mais bon tant que ça roule c’est l’essentiel.

En réalité, je roule en BMW Série 5, mais je sens que Marielle a été un peu embarrassée de me présenter sa voiture, qui en effet a fait son temps, alors je préfère continuer de détendre l’atmosphère.

Le trajet se fait sans accroc, et vingt minutes s’écoulent jusqu’à notre arrivée à la gare.Marielle me dépose.Avant de descendre, je décide de bien marquer le moment en réitérant le fait qu’elle peut, et même doit continuer à me faire confiance.
— Merci encore de ta compréhension, et de garder ça entre nous. Ça ne se reproduira plus, sois-en assurée. Et surtout, tu m’as dit tout à l’heure avoir aussi quelques soucis d’ordre privé. Si jamais tu as besoin de prendre du temps par rapport à tout ça, de poser quelques jours, ou juste d’en parler, surtout n’hésite pas à venir me voir. — Merci, c’est gentil. T’inquiète pas, justement le boulot me permet d’aller mieux. Enfin, tant que je reste pas trop tard au bureau... me répond-elle alors sur un ton moqueur que je n’avais vraiment pas senti venir.

Je me hâte, et attrape mon TGV juste avant son départ.Mon cœur s’est considérablement allégé, et je suis heureux, car l’honnêteté a payé.
Marielle semble même avoir pris la chose bien mieux que ce que j’aurais pu espérer. Et la petite pointe d’ironie bien sentie quand je suis sorti de sa voiture est là pour en attester.
Pourtant, je garde bien à l’esprit que je reste extrêmement chanceux, et que j’aurais tout aussi bien pu finir dans le bureau du big boss, à devoir signer une lettre de licenciement pour faute grave.
En tout cas, j’estimais déjà Marielle humainement, mais là, sa manière de réagir à la situation et la compréhension dont elle a fait preuve suite à mes explications, j’en suis encore bluffé. Et pour le coup, je me suis même surpris à apprécier ce petit moment passé dans la brasserie avec elle.
Quand j’y pense, même s’il faut avouer que Marielle n’est pas la fille qui m’a tapé dans l’œil à mon arrivée sur Bordeaux, elle n’en reste pas moins très mignonne, et ce d’autant plus que je commence à la connaître un peu.Physiquement, ce n’est pas un mannequin qui pourrait par exemple rivaliser avec la plastique de Chelsea, mais elle a un petit quelque chose qui fait son charme.
Enfin bref, l’incident est désormais clos, le départ de feu est éteint.
Plus tard, alors que je regarde par la fenêtre du train, je me remémore notre conversation dans la voiture. En y repensant, c’est vrai que Marielle passe beaucoup de temps au bureau, surtout pour une personne en charge du back-office sur ce type de projet.Je pensais que c’était simplement, car elle voulait montrer qu’elle était investie autant que n’importe quel autre collaborateur du projet, mais je pressens que visiblement cela semble aussi avoir un rapport avec sa vie personnelle. Et en tant que manager, l’une de mes missions est de m’assurer que chaque membre de mon équipe aille bien. Je me dis alors que je lui en reparlerai à l’occasion.
Le reste de la semaine passe, et me voilà de nouveau dimanche soir.Je suis en train de préparer ma valise, encore une fois. C’est devenu une habitude.Les quatre jours passés à la maison ne se sont d’ailleurs pas forcément très bien passés. Mes deux fils ont été contents de me revoir, comme toujours, mais l’ambiance a été très crispée avec Sophie. Déjà, ça a commencé dès mon arrivée trop tardive à son goût mercredi, mais ça, je m’y attendais. Et puis ensuite, j’ai dû travailler tous les soirs, le week-end j’ai accompagné mes enfants au sport toute la journée, et clairement je ne l’ai pas trop calculée.
C’est vrai que je ne lui consacre pas beaucoup d’attention ces temps-ci. Moi qui pensais en acceptant ce poste, que le fait de ne pas se voir plusieurs jours par semaine relancerait peut-être notre couple, pour l’instant je suis en train de faire fausse route.J’ai pris ce nouveau poste il y a bientôt quatre mois, et le nombre de fois où nous avons fait l’amour se compte sur les doigts d’une seule main. De quelqu’un à qui il en manquerait deux...
Pourtant, parfois j’en ai envie, mais quasiment tous les jours je me couche après elle, et elle dort déjà. Les rares fois où nous atterrissons dans le lit ensemble, elle me tourne quasiment toujours le dos, ou alors elle est trop crevée.
Loin de moi l’idée de la blâmer cependant. Sophie a aussi un métier prenant, et je la laisse gérer seule une bonne partie de la semaine. Je me dis que si j’étais à sa place, je réagirais certainement de la même manière, donc je relativise. Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne nous fait pas avancer dans le bon sens.
Pour autant, je sens bien que cette situation me frustre. Quand je suis à l’hôtel sur Bordeaux, je me masturbe deux fois par jour, et parfois trois. Une fois le matin et une fois le soir, sous la douche.Bref, on est déjà début juillet, deux semaines de vacances en famille arrivent prochainement, et je me dis que ça sera l’occasion de bien tout mettre à plat.
En attendant, mon téléphone sonne, il est vingt heures et mon taxi vient d’arriver. Tout le monde m’embrasse, et me voilà parti.

En chemin, je reçois un message sur Teams. Première surprise, c’est Marielle.Ce n’est pas trop son genre d’envoyer des messages via notre messagerie professionnelle le week-end, donc je me dis que c’est peut-être important.
— Hello, comment vas-tu ? C’était sympa mercredi dernier.
Alors là, je ne m’attendais pas à ce message.

Que répondre ?
C’est vrai que c’était sympa, mais je l’ai surtout fait pour m’extirper d’une situation embarrassante.
J’attends alors quelques minutes, puis décide de lui répondre en gardant un ton professionnel.
— C’est partagé, et merci encore pour ta compréhension. Et surtout, si jamais quelque chose ne va pas, surtout n’hésite pas. Bonne soirée, et à demain au bureau.
Pas de réponse.
Ce message me laisse un peu... perplexe, et de nouveau, je me mets à stresser légèrement.Et si Marielle avait changé d’avis ?Si en fait elle souhaitait exiger quelque chose de moi en échange de son silence ?
Le lendemain en tout cas, tout se passe pour le mieux au travail.Tout le monde est présent, motivé, et le projet ne cesse d’avancer dans le bon sens.
Sur les coups de 18h30, et alors que je suis en train de ranger mon ordinateur pour partir, Marielle passe me voir.
— Je suis encore en voiture aujourd’hui, j’te dépose à ton hôtel si tu veux ? — Euh, bah écoute oui pourquoi pas. Laisse-moi juste annuler mon taxi. — Ah, tu as déjà réservé ton taxi, pas de souci, j’te laisse alors... — Non non, c’est super sympa de ta part, je l’annule, y a pas de problème.
Peut-être veut-elle m’évoquer certains de ses tracas personnels, comme je lui ai proposé dans mon précédent message.

Je monte dans sa 306, et déjà je constate qu’elle a fait un effort pour ranger.Marielle démarre, et sur le coup, moi qui suis plutôt de nature volubile, je ne sais pas trop comment lancer la discussion. Après tout, j’ai l’impression qu’il y a toujours une sorte d’ambiance un peu lourde qui se dégage quand nous sommes tous les deux, après ce qu’il s’est passé le lundi de la semaine précédente.
— C’est l’hôtel près de la rocade après la sortie 18, c’est ça ? — Oui exactement. — Tu n’as fait que cet hôtel-là depuis que tu viens sur Bordeaux ? Tu prends jamais de Airbnb ? — Non, la boîte n’aime pas trop rembourser des Airbnb malheureusement. Pour l’hôtel, j’en ai essayé 2 ou 3, mais celui-ci est plutôt sympa. Il est bien situé, pas trop loin du boulot, et en plus y a un sauna auquel je peux accéder avec ma chambre. — Un sauna dans ta chambre ? Wouah, c’est vraiment le grand luxe ! — Non non, un sauna dans l’hôtel, mais avec ma réservation je peux y aller. — Et sinon, tu sors en centre-ville le soir ? — Non, je t’avoue que j’ai quasiment rien visité depuis que je suis arrivé ici. Tu sais en vrai, déjà je connais personne, le soir je suis un peu claqué et c’est pas super pratique pour se déplacer pour moi vu que je n’ai pas de voiture. Et toi, tu es originaire d’ici ? — Oui, j’habite pas super loin et j’ai toujours été sur Bordeaux depuis que je suis gamine. — Ha c’est top, la région a l’air vraiment sympa !
Les quelques minutes qui séparent le bureau de l’hôtel passent rapidement, et nous discutons de tout et de rien, de Bordeaux, du projet.
L’atmosphère se détend incroyablement, et en l’espace de ces quelques minutes, je sens que quelque chose se passe entre nous. Il y a une « good vibe » qui se dégage, comme disent nos amis anglo-saxons. Comme souvent, mon cerveau commence lentement à écrire des scénarios dont lui seul a le secret.Après tout, Marielle, qui après m’avoir surpris en train de me branler au bureau, puis décider que finalement ce n’était pas si grave que ça, finit par me proposer de me ramener à l’hôtel dès la semaine suivante. J’avoue qu’il y a de quoi se poser des questions.
Finalement, nous arrivons devant l’hôtel. Marielle se gare, me regarde et me lance « Bon bah voilà, te voilà arrivé ».Elle tourne sa tête vers l’hôtel, qui s’avère être une belle bâtisse du début du XIXème siècle.
— C’est vrai que l’hôtel a l’air très sympa !
Sur le moment, j’ai l’intime conviction qu’elle n’a pas envie que je sorte de la voiture en la remerciant simplement, puis en m’éloignant.
A t-elle envie que ce moment dure un peu plus longtemps ?
Aïe, mon esprit me joue des tours, et ce n’est pas la première fois.J’en profite pour regarder Marielle plus attentivement alors qu’elle a les yeux tournés.
C’est vrai qu’en fait, elle me plaît. Elle a un joli visage, et de corps elle est vraiment pas mal.Et si je me risquais à l’embrasser ? J’avoue que l’espace d’une seconde, ça me traverse l’esprit.
Cependant, je songe aussi au fait que je suis certainement en train de me faire des films, que tout est dans ma tête. Et je suis bien conscient que si je venais à tenter quelque chose là, et que mes espoirs s’avéraient infondés, ce serait « game over » direct.Après ce qu’il s’est déjà passé, ce serait plainte pour harcèlement dès le lendemain, et licenciement sans indemnité le jour d’après. Le risque est trop grand, et même si je ne peux m’empêcher de croire que Marielle m’a bel et bien envoyé quelques signaux, je me dois d’essayer de garder la tête froide.
Je me ravise pour le baiser, puis alors que je suis en train de sortir de son véhicule, j’ai une idée soudaine, et décide de tenter une approche bien plus nuancée.
— Marielle, tu sais demain la présentation qu’on doit montrer à l’équipe de Reims, je suis très à la bourre dessus, surtout sur la partie chiffres. J’me dis que du coup, si tu as trente minutes devant toi, y a une salle commune dans l’hôtel où on pourrait la finir. Honnêtement, ça m’aiderait vraiment. — Euh, si c’est trente minutes OK, je vais me garer et j’arrive.
Eh bien, ça a marché. Je me disais qu’en proposant qu’on reste un peu plus longtemps pour travailler ensemble, elle pourrait facilement refuser ma proposition si elle le souhaitait, sans que cela ne porte trop à allusion.Pour le coup, elle a accepté, et c’est tant mieux.
J’attends que Marielle se gare, puis nous entrons dans l’hôtel, direction la salle collective, plutôt cosy.Moquette en peau de chamois, petit feu dans la cheminée malgré la chaleur de juillet.On s’installe tous deux sur une table, on branche nos PCs, et nous voilà partis sur la présentation.Les dix premières minutes, Marielle me donne ses infos et j’en construis des slides. Mais au fur et à mesure, on se met à digresser pour en fin de compte se mettre à discuter d’autres choses, du boulot, de la vie, de la 306 dans laquelle elle a fait le ménage par exemple.
Je lui demande depuis combien de temps elle bosse dans l’entreprise, si elle a déjà visité Paris.Ou comment s’appelle sa fille.
— Enora.— J’aime beaucoup ce prénom. — C’est vrai ? Ça me fait super plaisir. Et toi, tes fils s’appellent comment déjà ?
On commence même à rire ensemble, et les trente minutes allouées au départ passent en une fraction de seconde.

Là clairement, pas possible de se tromper, une alchimie est en train de naître. Je le vois à ses yeux. On échange de plus en plus de regards, qui chacun dure un peu plus longtemps que les précédents.J’en suis convaincu, elle a envie qu’il se passe quelque chose entre nous.
Pourtant, elle est mariée, elle sait que je suis marié, et d’ailleurs je porte ma bague à l’annulaire gauche en ce moment même.Mais le moment a quelque chose... d’inédit. D’enivrant.
Je me rapproche alors un peu d’elle, feignant de lui montrer quelque chose sur mon écran. Désormais, nos cuisses se touchent presque.
Je finis par me lancer, et je pose doucement ma main sur sa cuisse.
Je sais que c’est risqué, que c’est quitte ou double, mais j’ai envie de tenter.
Aussitôt, elle effectue un petit mouvement de recul, comme surprise de la situation.
Aïe.
J’enlève ma main aussitôt.Je la regarde, et m’exclame en balbutiant quelque peu.
— Désolé, désolé, j’ai pensé que...
Je comprends vite à la manière dont elle me regarde à cet instant précis, que je n’ai cependant nul besoin de finir ma phrase.

Elle me lance alors : « On est un peu mal assis ici non, si on allait finir la présentation dans ta chambre ? ».
Ha OK. Donc ça devient torride comme ça, d’un coup ?Là, clairement, je n’étais pas prêt.
— Euh, oui d’accord.
Réponse de débutant qui n’a pas su comment réagir, je me suis déjà connu meilleur en répartie.
On se dépêche de ranger nos affaires, je m’engouffre dans le couloir qui mène à ma chambre. Marielle me suit.J’ouvre la porte avec ma carte magnétique, elle entre.J’ai le cœur qui bat de plus en plus vite.
Je pressens que là, quand je vais me retourner, elle va me sauter au cou et m’embrasser.
Mais non, elle fait quelques pas dans la chambre, enlève son manteau, et pose son ordinateur sur la chaise.
— C’est sympa ici pour décompresser après le boulot. T’as une belle vue sur la forêt. — Euh, ouais c’est sûr, c’est plutôt sympa. On se remet au boulot du coup ? Y a pas trop d’espace sur le bureau, mais bon... — Raaaah, fais pas genre que tu n’as pas compris, me lance-t-elle alors en s’approchant de moi.

Et là, elle m’embrasse.
Elle m’embrasse fougueusement, tout en passant ses mains autour de mon cou. Et moi, je me laisse faire.Le moment est trop exquis.Jamais je n’aurais pu imaginer, une semaine plus tôt, qu’on en serait là aujourd’hui.
Il y a sept jours seulement, elle me surprenait en train de me branler au bureau et partait en courant, et là, on se galoche comme deux adolescents de quinze ans.C’est à n’y rien comprendre.
Emporté par le moment si intense, et parce que mes pulsions sexuelles sont gentiment en train de pointer le bout de leur nez, je commence d’abord par glisser délicatement mes mains sur ses hanches, puis je les remonte jusqu’à ses seins.Je commence à les caresser par-dessus son pull.Elle ne dit rien, et se laisse faire elle aussi.Dans mon pantalon, mon fidèle petit soldat est devenu grand, et s’est mis au garde-à-vous en deux temps trois mouvements.
Elle se met alors à passer sa main au-dessus de mon sexe, et sent tout de suite qu’il est déjà bien dur. Surtout au travers un pantalon de costume un peu moulant. J’arrête de l’embrasser, et plonge mon regard dans le sien. Je vois bien qu’elle en a très envie.Elle se pince légèrement les lèvres, tout en me fixant avec ses grands yeux marron.
Elle baisse la tête, en direction de mon entrejambe. Elle continue de frotter la paume de sa main contre ma queue, puis me lance de nouveau un regard de braise, qui en dit long sur l’intensité du moment.J’ai presque déjà la sensation de retomber en adolescence, la purée est en train de monter, et dans mon boxer, clairement, ça bout.
Elle baisse ma braguette, puis saisit les bords de mon boxer, le descend et le rabat derrière mes boules, laissant ainsi apparaître mon sexe tout raide surplombé par mon gland bien luisant, déjà tout enduit de liquide préseminal.
Elle regarde alors sa montre, et me dit : « On avait pas dit trente minutes ? ».Non, elle ne peut pas me faire ça !? Je suis là, la queue toute raide quasiment déjà prête à cracher, et elle va faire exprès de me frustrer après avoir aiguisé mon envie en me laissant comme ça ?
Même si je ne dis rien sur le moment, elle devine le désarroi soudain sur mon visage.Marielle esquisse alors un sourire.
— T’inquiète, j’ai encore quelques minutes... continue-t-elle alors, en me faisant un clin d’œil.

Elle saisit ma queue, et se met à me masturber vigoureusement. Elle pose sa main droite derrière mon dos et effectue une légère pression, tout en m’astiquant avec énergie en usant de sa main gauche, comme si elle voulait que je finisse le plus rapidement possible.
C’est super excitant.
Et seulement quelques dizaines de secondes après qu’elle ait commencé, je suis soudain pris de spasmes, et me mets à gicler en jet sur la moquette de la chambre.Cela n’arrête pas Marielle, qui continue les va-et-vient vigoureux avec son poignet.J’essaie au maximum de rester silencieux, chambre d’hôtel oblige. Et alors que je n’ai plus que quelques minces filets de sperme qui sortent ci et là, je finis par mettre ma main sur la sienne, pour lui faire comprendre que là, c’est bon, j’ai les boules vides.Elle commence finalement à ralentir la cadence quelques secondes plus tard.
Wow.C’était court, mais intense.
Marielle regarde le sol, va chercher un mouchoir pour s’essuyer sa main gauche pleine de sperme, puis jette le mouchoir sur mon lit, attrape son manteau ainsi que sa sacoche, et me dit avec un grand sourire : « Bon bah t’en as mis partout, t’as plus qu’à nettoyer ».
Elle m’embrasse sur la joue, ouvre la porte alors que je suis là, la queue à l’air en train de redescendre et que n’importe dans le couloir pourrait me voir, puis s’en va.
Je m’empresse de refermer la porte, et reste sans voix.
C’était ... surprenant. Dans le très bon sens du terme.
C’était bien. Divinement bien.Ça me ramène douze ans en arrière.
Je réalise aussi que par contre ça y est, j’ai trompé Sophie. Certains diront que non, que tromper ce n’est pas ça, mais pour moi le mal est fait. De toute façon, vu l’état de notre couple actuellement, je savais que ça finirait bien par arriver.
Je reprends mes esprits, et vais prendre une bonne douche.Et puis, on n’a pas fini la présentation avec tout ça !
Plus tard dans la soirée, alors que je me suis apaisé et que je bosse comme toujours, Marielle m’envoie un message sur Teams.
— Alors, t’en as pensé quoi ? — Ecoute, je ne vais pas te mentir. Je ne m’attendais pas à ça, et même si je m’étais souvent dit que pour moi ce serait « no zob in job, si c’était à refaire tous les jours je le refais ! »— Depuis que je t’ai surpris en train de te branler, j’sais pas pourquoi, j’ai eu envie de le faire moi-même 😈
Que répondre à ça ? J’ai envie de lui demander si du coup, c’était juste du one-shot, ou si cela pourrait se reproduire et aller plus loin ?

Mais je n’ai pas le temps de lui écrire que déjà elle me renvoie un message.
— T’as bien nettoyé le sperme sur la moquette j’espère ? Tu l’as léché en pensant à moi ?
Houla, là clairement, pour le coup ce n’est pas du tout, mais pas du tout mon délire. Et même si j’ai envie qu’il se passe autre chose entre nous, il faut que l’on soit sur la même longueur d’onde, et je préfère être honnête de suite.
— Houla, non ça c’est pas du tout mon délire... C’est le tien 🤔 ?... En tout cas je pense à toi depuis tout à l’heure 😊 — On pourra remettre ça, et la prochaine fois c’est moi qui le lécherais 😉
Wow !Ultra-hot.
Clairement, j’assiste en temps réel à la transformation de Marielle, d’habitude très pro, très calme, plutôt réservée, en vraie chaudasse.
Sur le coup, je ne réponds rien. Je préfère même effacer la conversation, on ne sait jamais.Plus tard dans la soirée, alors que je suis sur le point d’aller me coucher, et que je n’arrive pas à m’enlever le visage de Marielle du crâne, je décide de lui écrire de nouveau.
— Tu crois que c’est safe d’échanger ce genre de discussions via Teams ? — Ouais je pense, plus safe que Whatsapp ou autre, personne ne pensera à aller voir ici.
On dirait qu’elle y a déjà pensé aussi.
Encore tout émoustillé de ce qu’il s’est passé plus tôt dans la journée, j’ai très envie qu’on puisse remettre le couvert rapidement avec Marielle, et cette fois bien entendu d’aller plus loin.
Par rapport au ton un poil coquin de ses précédents messages, je décide de me risquer à rentrer dans son jeu, et lui envoie :
— Je me branle en pensant à toi, là maintenant.
C’est le genre de message que j’envoyais à Sophie quand j’avais vingt ans.
Je sais que c’est osé.
Quelques secondes plus tard, Marielle me renvoie une photo de son buste qu’elle vient de prendre, où elle soulève son pull pour laisser apparaître son soutien-gorge légèrement trop petit, et d’où débordent un peu ses deux obus.
— Tiens pour t’aider, mais garde quand même un peu de jus pour moi 😉
Là clairement, je me dis que oui, c’est une vraie chaudasse.
Une vraie petite salope.
Je sais que ça peut paraître difficile à comprendre surtout du point de vue de la gent féminine, mais dans ma tête à ce moment précis, tous ces qualificatifs ressortent comme très positifs.Il faut vraiment le prendre comme un compliment.Je suis tellement excité, que j’aimerais qu’elle soit là, qu’elle me suce et que je lui décharge tout dans la bouche.
Je sors alors ma queue, et commence à la secouer vigoureusement. Puis, comme quelques heures plus tôt, ma branlette ne dure pas bien longtemps, et je mate sa photo tandis que j’en mets partout sur ma couette.Par contre, même si j’ai très envie de conserver cette photo quelque part, je me résous à l’effacer pour de bon. C’est plus prudent.
Le lendemain, au bureau, pas le temps de tergiverser. On a une grosse présentation toute la journée, et j’assure comme à mon habitude. Marielle fait partie de la nombreuse assemblée qui y assiste, mais elle ne dit rien, ne montre rien. Pas un regard, ou un geste qui pourrait trahir ce qu’il s’est passé la veille s’il était intercepté.
En début de soirée, alors que je m’apprête à quitter le bureau, elle passe me voir et me glisse discrètement : « J’te rejoins plus tard, OK ? ».
Même pas besoin que je lui réponde, le large sourire qui se dessine soudain sur mon visage suffit à lui faire comprendre ce que j’en pense.Je suis aux anges, on va remettre ça ce soir.
Je pars en saluant Chelsea, qui me sourit à pleines dents comme toujours tout en me faisant un petit signe de la main, puis saute dans mon taxi.
Je rentre à l’hôtel, m’allonge sur mon lit, et j’attends. Je n’ai qu’une idée en tête, que Marielle arrive.J’ai encore du boulot, mais ça attendra.
Un quart d’heure passe. Puis une demi-heure. Et si finalement, elle ne venait pas ?
Je prends mon mal en patience, j’essaie de me vider la tête, même si là je préférerais surtout que Marielle me vide les couilles.
Finalement, elle m’envoie un message sur Teams : « Je suis là, mais je me rappelle plus du numéro de la chambre ».
De nouveau, mon rythme cardiaque s’accélère.Je sors, je vais la chercher dans le hall. Tout se passe exactement comme la veille : les regards, les sourires, le désir naissant.
On claque la porte, et on commence directement à s’embrasser.De vrais roulages de patin, dignes de jeunes amants de dix-huit ans.
Cette fois, pas question qu’on s’arrête à une simple branlette.Je commence de suite à lui enlever son pull, elle se laisse guider sans rien dire. Je soulève son débardeur, et j’ai enfin accès à sa poitrine.Sur le point de dégrafer son soutif, je la fixe du regard comme pour chercher son approbation, mais nul doute qu’elle a envie qu’on aille plus loin. Je le lis aisément dans ses yeux.
Son soutien-gorge tombe, me laissant apercevoir sa belle poitrine nue. Un beau 90C, des seins fermes, mais trop, des aréoles aux contours bien définis, comme je les aime.Je commence à lui sucer les tétons l’un après l’autre. Ils sont bien raides, bien durs. Je peux aisément percevoir qu’elle est super excitée, tout autant que je le suis.
Comme la veille, je sens sa main glisser le long de mon torse, elle me baisse la braguette et glisse directement sa main dans mon boxer. J’ai déjà la queue bien dure, le gland tous vents dehors recouvert de liquide, et en vérité je suis presque déjà en train de me retenir.
Elle frotte sa main le long de mon pénis, bien vigoureusement.
J’abandonne ses seins, et commence à déboutonner ma chemise.Elle m’emboîte le pas, sort sa main de mon boxer et enlève intégralement son haut. Puis pendant que je suis en train d’enlever mon pantalon, elle se met à nue devant moi.
Et bah putain, elle est vraiment, vraiment pas mal.Non, plus que ça en fait.Elle est canon.C’est typiquement le genre de femme qui me plaît physiquement.
Une silhouette bien dessinée, de beaux seins en forme de poire, la taille bien marquée qui ne trompe pas sur le fait qu’un enfant est déjà passé par là, des fesses bien en chair et rebondies, et clou du spectacle, un imposant tatouage partant de sa hanche gauche jusqu’à sa cuisse, qui la rend affreusement sexy. Et bien entendu, même si je ne la vois pas encore vraiment distinctement, une jolie chatte dont les lèvres dépassant à peine sont surplombées par un petit ticket de métro, et qui a l’air aussi trempée que je suis excité.
Je la contemple, littéralement.
De son côté, elle semble très émoustillée.
— J’te plais ? — Wow, mais oui, carrément, t’es une bombe ! — Pfff arrête, t’es con... — Mais non, je suis sérieux ! — J’ai pas énormément de temps comme hier, viens on va prendre une douche ?
Elle n’attend pas ma réponse, alors que je suis nu comme un ver moi aussi désormais, le sexe bien dressé. Elle me prend par la main, et nous filons tous deux dans la salle de bain.
La douche n’est assurément pas immense, mais l’on y sera que plus serrés, ça me va. Pour tout dire en vérité, là maintenant, elle me dirait « Viens, on s’allonge sur la moquette sale et pas confortable », je m’exécuterais volontiers.
Elle allume la douche, et une eau bien chaude se met à se déverser sur nos deux corps.Marielle se verse une lichette de savon moussant dans la main, et commence à se savonner, pendant que je caresse sa peau ruisselante. Elle se met ensuite à me savonner la queue, tandis qu’à mon tour j’attrape du savon, et commence à lui en appliquer sur les seins.
Elle attrape le chouchou qu’elle a autour du poignet, puis se dresse rapidement une queue-de-cheval tant bien que mal avec ses cheveux mouillés.Je ne suis pas né de la dernière pluie, et là, maintenant, je sais ce que cela signifie.Les prochaines minutes s’annoncent particulièrement... divines pour moi. D’autant plus que je ne me suis pas fait sucer depuis quoi, deux ou trois ans facilement.
Et dans ce moment pourtant très sensuel, Marielle reste aussi cash que la veille.Tandis qu’elle s’agenouille, elle me balance alors : « Crache-moi dans la bouche ».
Ca, c’est le genre de phrase qui peut définitivement faire perdre la raison à un homme.
Néanmoins, je lui réponds presque immédiatement : « Mais, et toi ? J’veux te donner du plaisir aussi ! ».
— Déstresse, laisse-toi faire, me glisse-t-elle, accompagné d’un clin d’œil.

Elle se met à genoux, tandis que je diminue légèrement le filet d’eau brûlant qui s’écoule pour ne pas que ça la gêne.
Elle se met à me sucer.
Dieu. Que. C’est. Bon.
Quelle sensation...Bordel, mais comment ai-je pu me priver de ça si longtemps ?
La situation est cocasse en y pensant. Je suis en train de me faire pomper par l’une de mes collaboratrices. Le fameux fantasme de la secrétaire qui suce son patron. On pourrait croire à un scénario de film porno, et pourtant c’est bien réel.
Surtout que Marielle sait y faire.
Ce n’est pas la première fois qu’elle suce un homme, ça se sent. Elle a déjà dû s’entraîner sur de nombreuses queues.Les coups de langue délicats sur mon gland, les va-et-vient langoureux avec sa bouche, sa main qui me caresse les boules. Tout ça en me regardant dans les yeux.
Je suis au bord de l’explosion à chaque seconde qui passe.C’est tellement bon, et ce qu’elle m’a dit de faire juste avant de commencer, ça m’excite encore plus.J’ai envie de faire durer un peu le moment tant il est intense, et en même temps cette même intensité si forte m’ôte l’envie de me retenir plus longtemps.
Je sens que l’orgasme est tout proche.
Je mets alors mes deux mains derrière sa tête, en appuyant légèrement, et j’envoie la purée.Je sens tout mon sperme, épais et tout chaud, quitter mes boules en importante quantité, et traverser ma queue pour lui atterrir au fond de la gorge.
Une meilleure sensation existe-t-elle au monde ?Je me pose réellement cette question à cet instant précis.
Marielle se remet debout, me fixe du regard et penche légèrement la tête vers l’arrière. Elle ouvre alors grand sa bouche pleine de sperme, pour me montrer tout ce que je lui ai lâché.
Brrr, un frisson me parcourt.Je viens à peine de gicler, mais je trouve la vue terriblement grisante.Puis elle l’avale le tout, tandis qu’un léger filet de sperme s’échappe de ses lèvres, puis m’embrasse.
Après quelques secondes de répit, elle éteint la douche.
— Il faut qu’j’y aille. — Quoi déjà ? Hors de question, on continue sur le lit. — T’es vraiment mignon, mais là il faut - vraiment - que j’y aille. Je dois récupérer ma fille chez la nounou. — D’accord, mais ce n’est que partie remise, on est d’accord ?
Elle me dépose un baiser sur les lèvres en guise d’acquiescement, puis sort se sécher pendant que je rallume l’eau, me savonne de nouveau puis me rince.Quand je sors de la douche, une serviette autour de la taille, elle est déjà prête à partir.On s’embrasse une dernière fois, puis elle file.
Je prends quelques minutes pour me remettre de mes émotions.Je suis encore plus secoué que la veille.Quel ascenseur émotionnel, cette Marielle.
Et dire qu’en quelques jours, je suis passé de chef ridiculisé à deux doigts de se faire virer, à amant qui lui finit dans la bouche.
Décidément, je n’ai pas à me plaindre, la vie est bien faite.Cependant la prochaine fois, c’est sûr, ce sera au tour de Marielle de passer à la casserole.
Le lendemain, grosse journée de nouveau.Comme mon train est à 18h, m’obligeant à partir sur les coups de 17h30, j’en profite pour échanger deux mots avec Marielle devant la cafétéria de l’entreprise.Si elle est partante, je suis presque prêt à repousser mon billet de train à une heure plus tardive.
— On fait comment pour ce soir ? — Je sais pas, t’as ta chambre d’hôtel encore ? — Non, merde, je l’ai rendue ce matin... — C’est pas grave.
Sa réponse est un peu sèche. Elle réalise, tout comme moi, qu’on ne va pas pouvoir s’envoyer en l’air aujourd’hui, et ça nous frustre tous les deux.
Mais bon, il va falloir faire avec.
D’autres employés débarquent alors, nous obligeant à arrêter notre conversation à la hâte.
De toute façon, pas plus de regret que ça.
Alors que j’essaie de me creuser la tête pour savoir comment on pourrait faire avec Marielle pour aujourd’hui, mon chef, Matthieu, m’appelle. Il est sur Bordeaux également, et me dit qu’il veut que je prenne le même train que lui sur les coups de 15h, pour rentrer sur Paris.Hé oui, même dans ces moments-là, le business prime.
Je me sauve alors comme un voleur, sans dire au revoir à l’équipe, et surtout à Marielle.
Matthieu veut me parler un peu sérieusement de l’avenir de ma mission.La première heure dans le TGV, je suis donc très concentré.Matthieu me dit que la direction est contente du projet, le client est satisfait du résultat jusqu’à maintenant même s’il aimerait que ça aille un peu plus vite, que du classique.Il me parle également d’une potentielle reconduction du projet, initialement prévu pour un an, et qu’il va en parler à l’équipe.Ce serait vraiment top. Pas sûr que ma femme soit ravie d’apprendre ça, mais d’un autre côté je pourrais continuer de voir Marielle un peu plus longtemps.
Un peu plus tard, alors que nous sommes à mi-chemin, Matthieu part chercher à manger au wagon-restaurant, me laissant quelques minutes seul.J’ouvre mon PC, et décide d’écrire à Marielle.
— Marielle, j’ai dû partir plus tôt que prévu. Matthieu voulait que je reparte avec lui. — Oui oui, on a bien tous remarqué que tu étais parti... — Promis, lundi je suis de retour et on remet ça 😉
Pas de réponse.

Même si j’évite toujours d’essayer d’interpréter les messages par écran interposé, j’ai l’impression que Marielle est, disons, un peu saoulée.
Peu de temps avant notre arrivée en gare de Montparnasse, Matthieu a fini par s’endormir en face de moi.Je le prends discrètement en photo, et l’envoie à Marielle, accompagnée d’un message : « Tu crois vraiment que j’avais hâte de reprendre le train 😃 ? ». Message auquel elle répond simplement par : « 😝 ».
Finalement ça va, elle n’a pas l’air trop fâchée.
J’en profite pour lui faire part en avance de ce que Matthieu vient de m’annoncer, que le projet va sûrement être reconduit pour un an, et que je continuerais à venir sur Bordeaux.Elle est aux anges.
Une fois descendu du train, et alors que le taxi me ramène chez moi, je me prends à songer plus en détail au début de cette relation naissante avec Marielle. C’est vrai, tout est allé si vite depuis la semaine dernière.
Et j’ai envie d’en savoir plus sur la nature de notre liaison. Pour mettre les choses au clair. Pour être bien sûr de ses intentions. Pour comprendre le pourquoi du comment.
Je décide de lui envoyer alors un message assez long.Car clairement, c’est moi qui me suis laissé faire, facilement certes - je suis un homme et nous savons tous que la chair est faible - et c’est bien elle qui a fait le premier pas.
Je lui précise cependant à la fin de mon message qu’elle n’est pas obligée de me répondre.
Sur le moment d’ailleurs, pas de réponse, juste un « vu ».Au moins, elle a pris connaissance de mon message.
Je rentre chez moi, et malgré ma semaine mouvementée, je suis très heureux de retrouver tout le monde.Sophie arrive, m’embrasse et me demande comment s’est passée ma semaine.
Ça me fait tout drôle de la retrouver.Dire que moins de vingt-quatre heures auparavant, j’en embrassais une autre, et lui déchargeais au fond de la gorge.
À ma grande surprise, le reste de la semaine se passe néanmoins bien mieux que les précédentes.Ma femme a bouclé un gros dossier de son côté, je discerne qu’elle a elle aussi relâché une certaine pression, et je suis ravie pour elle. De mon côté, je fais au mieux pour faire comme si de rien n’était.Ce que j’ai vécu avec Marielle, pour l’instant j’appréhende ça comme un coup d’un soir, une passion torride qui peut s’éteindre à tout moment.D’autant plus qu’elle n’a toujours pas répondu à mon long message de la veille.
Cependant, il faut tout de même avouer que ces derniers événements m’ont reboosté d’un point de vue libido. Je décide même d’être plus entreprenant avec Sophie dans les jours qui suivent. Après tout pourquoi pas, elle a peut-être envie que je lui crache dans la bouche, elle aussi !
Je fais l’effort d’aller me coucher en même temps qu’elle. Elle me tourne le dos comme à son habitude, mais j’insiste un peu, je la câline, je la travaille au corps. Je vois bien qu’elle est surprise, dans le sens agréable du terme.
C’est vrai que ça fait des années que nous sommes ensemble, et depuis que je suis avec elle, je n’avais connu alors aucune autre femme. Quand j’ai rencontré Sophie, c’était une vraie bombe.Et même si les années ont suivi leur inlassable marche en avant, et que l’épreuve de la vie et du temps a fait leur effet sur elle, physiquement elle me plaît toujours. Elle a le ventre moins ferme certes, les seins qui tombent un peu plus qu’avant, les hanches un peu plus larges, elle a eu deux enfants. Mais elle n’en reste pas moins très attirante.
Et Marielle est venue me rappeler que le sexe avec une personne qui nous tape dans l’œil, c’est quand même vraiment bien.Entretenir une relation, je sais que cela se mérite. Aussi bien sur le plan relationnel que sur le plan sexuel. Ce sont deux faces d’une même pièce.
Je réalise que je dois vraiment faire plus d’efforts si je veux remonter la pente avec Sophie.
Le vendredi soir, un moment de tendresse se concrétise alors en partie de jambes en l’air. J’ai l’avantage de m’être bien vidé les couilles ces derniers jours, ce qui me permet de maîtriser sereinement mes envies et mon érection.Nos ébats, les premiers depuis de longues semaines, durent ainsi plusieurs dizaines de minutes. C’est bien sûr beaucoup plus sensuel qu’avec Marielle, je connais déjà le corps de Sophie par cœur, j’ai eu de nombreuses occasions de l’explorer durant ces douze dernières années.Je sais par exemple que Sophie apprécie tout particulièrement la levrette, position la plus dure à tenir pour moi. C’est pourquoi je suis fier de moi quand j’arrive cette nuit-là à la faire atteindre l’orgasme dans cette position. Elle se met à gémir alors qu’elle est à quatre pattes sur le lit et que je la culbute bien comme il faut. Puis c’est à mon tour de relâcher la tension, et en total contrôle, et de lui éjaculer à l’intérieur.
Elle s’allonge finalement à côté de moi, en reprenant son souffle.
— Hé bien, ça faisait longtemps. Que me vaut cet honneur ? — J’sais pas, ça te manque pas qu’on ne fasse pas plus souvent l’amour ?
Elle se tourne vers moi, et se blottit dans mes bras, complètement nue, sans rien dire.
Si j’apprécie vraiment ces moments d’intimité retrouvés avec Sophie, il n’empêche que c’est Marielle qui occupe mon esprit.J’ai tout de même envie de vite la revoir.
Le dimanche soir, c’est de nouveau le départ.Arrivé à la gare Montparnasse, je m’arrête rapidement dans une petite supérette, et j‘achète une boîte de capotes. Clairement, mon objectif principal pour la semaine qui vient, ce n’est pas le boulot, c’est de baiser Marielle.Ça m’a travaillé tous ces jours passés sur Paris, bien que la situation quelque peu apaisée avec ma femme m’ait aidé à m’évader un peu de mes pensées.
Alors qu’il est bientôt 23h, et que je suis sur le point d’arriver sur Bordeaux, Marielle finit par me répondre sur Teams.
Autant, j’ai beaucoup pensé à elle, autant j’avais fini par oublier que je lui avais envoyé ce long message.
— Hello, désolée de ne te répondre que maintenant. La vie de famille, tout ça, un peu comme toi je suppose. Écoute, je ne sais pas comment t’expliquer ça rapidement. Ma vie perso est trèèèèès compliquée, comme tu le sais j’ai une petite fille et ça se passe super mal avec mon mari, en gros je suis seule à m’en occuper. D’ailleurs si j’ai dû partir rapidement les deux fois à l’hôtel, c’est parce que je devais passer la récupérer chez la nounou comme j’te l’ai déjà dit, car monsieur n’a pas le temps. Bref, ça fait un moment que je me sens délaissée, et toi tu es arrivé comme ça, d’un coup. Au début, j’me suis dit que t’étais plutôt cool comme chef, sans plus, je t’ai trouvé mignon voilà normal. Puis ensuite en passant du temps au boulot, je t’ai trouvé extra, très humain, à l’écoute, et pas que de moi, mais de tout le monde. Au début, j’m’imaginais rien, mais la fois où je t’ai surpris en train de te branler, j’sais pas, en réalité j’me suis sentie comme honteuse de t’avoir vu faire ça, comme si c’était ma faute. J’y ai beaucoup repensé dans les jours qui ont suivi, et j’me suis rendu compte que malgré ce qu’il s’était passé, je me sentais attirée par toi. Je ne saurais pas l’expliquer, j’ai eu envie de tenter quelque chose. J’avais pas prévu que ça finisse aussi vite en truc sexuel, mais bon, c’est ce qu’il en est aujourd’hui.
Tout s’éclaircit soudain.
Je comprends mieux désormais ce soudain revirement de situation. Le classique « mon mari me délaisse, c’est moi qui porte toute la charge mentale, et j’ai trouvé une épaule sur laquelle me reposer ». Ou plutôt ici en l’occurrence, une queue sur laquelle chevaucher.
— Hello Marielle, merci pour ta réponse. Merci, c’est super clair, et tu viens presque me faire penser que j’ai finalement bien fait de me branler au bureau ! — Ouais enfin, ça aurait pu être le concierge aussi hein 😉 — Je plaisante, je plaisante. Et toi, ça te va la manière dont ça a commencé entre nous ? — Ouais, ça me plaît vraiment beaucoup, même si j’attends que tu me rendes la pareille 😉. Par contre, je veux être claire. Tu m’attires, mais de mon côté y a pas d’ambiguïté, pas de sentiment, si demain je devais divorcer la dernière de mes envies serait bien de me remettre avec quelqu’un.

C’est parfait, je n’en demandais pas mieux. Ça a le mérite d’être limpide, et totalement aligné avec ce que je recherche également.
— On reste amants alors, ça me va 🙂. D’ailleurs, j’arrive à 23h30 à l’hôtel ce soir, le même que la semaine dernière, chaud pour toi de me rejoindre ? — Ha oui, là clairement pas possible. Je suis avec ma fille pendant que monsieur est parti au stade.
Dommage. J’avais vraiment envie d’étrenner ma boîte de capotes dès ce soir.
Le lendemain, je m’empresse d’aller voir Marielle au bureau.Pour l’instant, on arrive à faire comme si de rien n’était, et la journée se passe comme elle se doit.Je rentre à l’hôtel en début de soirée, Marielle me rejoint quelques minutes plus tard.
On a décidé de ne plus repartir en voiture ensemble, pour être sûr de ne pas éveiller les soupçons. Après tout, on est collègues de bureau et je suis son supérieur hiérarchique, nous sommes tous les deux mariés avec des enfants, et il faut rester discret.
À son arrivée, c’est exactement comme quand je l’ai laissée le mardi de la semaine précédente.À peine entrée, elle m’embrasse et commence à me déshabiller.J’en conclus rapidement, fort à mon aise, qu’elle aussi a attendu ce moment toute la semaine.De nouveau, on se retrouve nus.Direction la douche encore une fois, mais au moment où je vois qu’elle s’apprête à s’agenouiller, je la saisis par le bras et la contrains à remonter à ma hauteur.
J’éteins la douche, et l’emmène vers le lit. J’ai envie d’être directif, je l’assieds alors un peu de force sur le bord du lit, repousse son buste en arrière et écarte son entrejambe. Je crois que ça lui plaît que je prenne l’initiative. Pas question pour moi de faire dans le romantisme, je commence aussitôt par lui lécher la chatte à grandes lampées. D’ailleurs, elle est plutôt parfaitement épilée, presque intégralement, elle a sûrement dû le faire en prévision de nos retrouvailles.
De mon côté, ça fait quand même un bon moment que je n’ai pas fait de cunni, et j’essaie de retrouver mes repères, même s’il s’agit d’un nouveau corps.Elle a la vulve complètement trempée, mélange de cyprine et d’eau de douche, mais je trouve rapidement son clitoris avec ma langue. Je mets alors en action ma technique secrète, celle qu’un pote m’avait apprise pendant mes études : « T’as qu’à reproduire les lettres de l’alphabet une par une avec la langue, tu verras ça marche à chaque fois ».
Le salaud, en effet que ça marche ! Au fur et à mesure de mes coups de langue, du passage de mes mains qui caressent ses cuisses, je la sens commencer à frémir légèrement. Elle se met à onduler le bassin de plus en plus vite, laissant échapper quelques souffles de plaisir, puis finit par agripper la couette soudainement.Elle redresse son buste en poussant un délicieux râle orgasmique.Je continue quelques secondes, puis me relève et vais l’embrasser.
Elle a joui. Elle a kiffé, j’en suis sûr. Ce n’était pas simulé.
On se met ensuite à genoux sur le lit, l’un en face de l’autre, et elle commence à me masturber.
— Tu veux une bonne pipe baveuse, comme la dernière fois ? me susurre-t-elle à l’oreille.
J’avoue en avoir terriblement envie, mais je sens aussi que je suis déjà proche de l’explosion. Ce n’est pas comme avec Sophie, où j’avais la maîtrise de mes pulsions. C’est un corps inexploré, nu devant moi, qui ne demande qu’à se faire prendre.C’est beaucoup, beaucoup trop excitant.
Non là, tout de suite, j’ai envie de la pénétrer.
— Je préfère te sauter.
Elle s’allonge sur le lit, sans rien dire. Et qui ne dit mot consent.Je crois qu’elle avait compris de toute façon.
J’attrape une capote dans ma table de chevet, que je me dépêche d’enfiler. Je préfère être safe, je ne sais pas si elle prend un moyen de contraception, c’est un sujet que nous n’avons jamais abordé.Je n’ai jamais été le plus grand expert en déroulage de préservatif, je sais que ce moment à tendance à parfois, disons casser un peu le rythme, mais je m’en sors plutôt bien dès le premier coup.
La queue bien emballée, je me place au-dessus d’elle.Marielle écarte les jambes, et je la pénètre.
Mon Dieu, que c’est bon.
Une chatte bien humide dans laquelle je rentre comme dans du beurre, tout en étant quand même bien serrée, et ce même si le préservatif atténue la sensation.J’enlace mes doigts dans les siens, et commence de puissants va-et-vient. Elle me dévore du regard, empli de passion.J’ai remarqué que c’est quelque chose qu’elle aimait faire, me fixer dans les yeux dans les moments torrides, et ce n’est pas pour me déplaire.
À peine quelques coups de reins plus tard que je sens déjà que la rupture est proche. Comme pour la fellation l’autre jour, j’ai envie de faire durer ce moment de plaisir, mais je pressens d’avance que ça va être trèèèès compliqué.Puis comme elle a déjà joui, je me sens moins coupable.
Je lui attrape les fesses bien fermement par dessous, et me mets à lui donner de grands coups de queue. Elle passe ses bras autour de mon dos, et me serre fort également.Je remplis soudain la capote dans un grondement sourd.Elle me regarde, et m’embrasse.
Je reprends mon souffle, elle aussi.Je donne encore un ou deux coups de reins, avant de me retirer en tenant le préservatif.
Elle se remet aussitôt en position assise sur le lit, et attrape la capote.
— Hé ben dis donc, t’avais vraiment les boules pleines !
Elle la tient par le bout de l’ouverture, ce qui la fait drôlement pendouiller. C’est vrai qu’elle est bien pleine de sperme.

Elle me regarde et me dit : « Qu’est-ce qui te ferait plaisir ? ».
— Euh, je sais pas, là tout de suite maintenant ? Qu’on se fasse un câlin. — T’es nul ! Vous les hommes, vous avez toujours beaucoup d’imagination normalement dans ces moments-là. Tu as déjà dû voir dans un porno un truc qui t’a excité avec une capote pleine, non ?
Ha OK, c’est donc de ça qu’elle parlait en me posant cette question. Marielle a vraiment l’air d’être « open » question sexe.Complètement décomplexée.
— Tu sais, j’crois que je vais rien t’apprendre à te dire qu’une fois fini, nous les hommes, ben ça redescend vite... — Ha non arrête ! Crois moi, tu te connais pas si bien, si j’arrive à te faire fantasmer là tout de suite, crois moi que ça va très vite revenir.
À peine fini, elle a déjà l’air motivée pour un deuxième round. De mon côté, je suis tout de même conscient que je ne suis plus aussi efficace qu’à ma vingtaine, et mon temps de récupération a bien augmenté avec le temps. Finie l’époque où je pouvais enchaîner trois rounds en trente minutes.

Voyant que j’hésite, elle s’accoude alors en arrière, et commence à se déverser le contenu de la capote sur ses seins. Et pendant que tout le sperme est bien en train de lui couler le long du ventre, elle me regarde d’un air satisfait : « Alors ? » Je ne m’attendais pas à ça.Oui, elle a raison, ça m’excite.Je sens ma queue, encore enduite de sperme et redevenue molle entre-temps, tressaillir de nouveau.
Elle commence à s’étaler le sperme sur le ventre et ses deux pare-chocs.Première fois que je vois ça de mes propres yeux, que je vis ça pour de vrai. Elle me fait un signe du doigt provocateur, pour que j’approche.Je viens alors vers elle à quatre pattes, et elle m’attrape la queue, qui commence déjà à durcir de nouveau.
— Bah tu vois, qu’est-ce que tu disais déjà ?
Dis donc, je me surprends moi-même.
Marielle semble satisfaite.Elle commence à me branler.
Même si au début, la sensation post-éjaculation pas toujours très agréable traîne encore, je me plais à découvrir une sensation nouvelle.D’un côté, physiquement je sens que mon corps n’a pas encore totalement récupéré, et de l’autre côté, cérébralement ça m’excite énormément.Et tant mieux, car le physique finit par suivre bien que ça reste fragile, à peine cinq minutes après tout donné.
Marielle m’astique le manche, désormais bien dur, de plus en plus vite. J’hésite à l’interrompre pour reprendre une capote, mais j’ai un peu peur de vraiment casser le truc en débandant quelque peu cette fois.Visiblement, elle a simplement la ferme intention de me branler jusqu’au bout. Je suis à quatre pattes au-dessus d’elle, son corps luisant recouvert de mon sperme.
Quelques minutes s’écoulent. La sensation quelque peu gênante a complètement disparu, et de nouveau je sens que je suis proche de la fin.Comme à chaque fois c’est pareil, une chaleur m’envahit le corps, puis doucement me monte à la tête.
Voyant que je suis proche d’atteindre de nouveau l’orgasme, Marielle me lâche : « Allez vas-y, viens m’enduire un peu plus de sperme ».
Cette phrase, sortie de nulle part après un long moment sans bruit, me fait quasiment jouir instantanément.Je lui balance mon sperme directement sur le ventre.
C’est trop bon.
Marielle ne s’arrête pas. Elle continue d’agiter son bras de plus en plus vite, comme pour essayer de faire en sorte que ma queue reste dure le plus longtemps possible.
Physiquement, je dois bien avouer que ce n’est plus agréable, mais encore une fois la situation n’en demeure pas moins excitante, même juste après toute cette volupté.Marielle finit par comprendre d’elle-même que la gêne est trop grande, et commence à ralentir la cadence.
— Fiou. Eh ben, toi tu sais t’y prendre... je lui lance alors, tandis que je récupère ma respiration une seconde fois.— Le fait que je continue même une fois que tu as fini, ça te dérange pas trop ? — Bah écoute d’habitude je t’aurais dit si, mais là bizarrement non, y a comme un truc de spécial, même après l’orgasme. Ça t’excite toi ? — Ouais, grave. C’est un truc que j’adore faire !
Sur ces bonnes paroles, j’attrape alors Marielle par le bras, la retourne et la plaque contre moi.Je passe un bras autour de sa taille en la maintenant un peu fermement, tandis que je glisse l’autre entre ses jambes.
Elle essaie de tourner quelque peu sa tête vers la mienne.Je vois que ça lui plaît.
Je commence à lui caresser le clitoris, en faisant de petits mouvements circulaires.Puis j’accélère la cadence.Elle commence à frémir, à se cambrer.Avec mon autre main, je lui tire assez fort le téton tout en essayant de conserver mon étreinte.Comme elle a déjà eu un orgasme clitoridien quelques minutes auparavant, je pressens que tout comme moi, elle est envahie d’un mélange de léger désagrément et d’excitation.
Toute sa vulve est tellement mouillée.Marielle va jouir de nouveau d’un moment à l’autre.
Soudain, elle se penche vers l’avant de manière impétueuse, en poussant un fort gémissement.Je l’accompagne dans son mouvement, et m’applique à poursuivre de la caresser pendant cet instant orgasmique. Tout comme elle un peu plus tôt, je n’ai toujours pas enlevé ma main de son clitoris et lui malaxe encore le téton, je vais faire durer le moment le plus longtemps possible.
Marielle n’en peut plus.
Elle se débat, essaie de s’esquiver de mon étreinte, mais je résiste et la maintiens en position.Je continue encore plusieurs dizaines de secondes, jusqu’à sentir que la gêne est trop grande lorsqu’elle pose sa main sur la mienne avec insistance.
— Merci, c’était vraiment bien...
Marielle m’embrasse alors, puis se lève et va se doucher.Je comprends qu’elle doit partir de nouveau pas trop tard, comme les fois précédentes.
Le soir tard, il me suffit de penser à Marielle et à nos ébats quelques heures plus tôt, pour avoir la queue toute raide.Je me branle alors en pensant à elle, en regrettant même d’avoir effacé sa photo quelques jours plus tôt.
Au total, j’aurais éjaculé pas moins de trois fois en l’espace de quelques heures.J’ai l’impression de retomber en adolescence, où je me rappelle avoir eu une période ou j’étais en rut vingt-quatre heures sur vingt-quatre.
Je lui envoie un message sur Teams : « 🍆🍑», comme les ados le font.
Sa réponse ne se fait pas attendre : « 🥵😈 », avant de finalement me remercier : « Au fait, merci d’avoir pensé aux capotes en tout cas, car j’ai aucun moyen de contraception ».
Pour le coup, j’ai eu le nez creux.
J’ai quand même l’impression qu’au moment de l’acte, Marielle n’aurait peut-être rien dit si j’étais parti pour y aller sans protection.
Mais quoi qu’il en soit, j’ai vraiment bien fait d’assurer.
Le lendemain, on reprend les mêmes, et on recommence.Elle me rejoint à l’hôtel, et aussitôt arrivée, je la saute.
Cette fois-ci, je me suis appliqué à ce que ça dure un peu plus longtemps que la veille. Missionnaire, andromaque, levrette, cuillère. Marielle sait ce qu’elle veut. Elle connaît par cœur ce qui lui fait du bien.
Le fait qu’elle soit une sacrée cochonne, osons dire les termes, et qu’elle soit cash dans ses propos, me rappellent mes premiers mois de relation avec Sophie. Et ça me stimule terriblement.
Nous remettant de nos ébats, et alors que l’on est tous les deux allongés sur le lit, elle la tête posée sur mon torse, je suis en train de scroller à travers mes mails sur mon téléphone. Oui, même dans ces moments-là, dur de décrocher du boulot.
Quand soudain, une notification Teams surgit sur mon téléphone. C’est Michel qui m’écrit.
— Qu’est c’qu’il te veut encore, celui-là ? s’exaspère alors Marielle, qui m’avait déjà demandé de poser mon téléphone quelques minutes auparavant.

Comme je ne sais pas, dans le doute j’ouvre la conversation. Michel n’est pas du genre à travailler en dehors de ses heures de bureau, donc c’est peut-être important.
Mais non, devinez ce que c’est ?Oui, c’est encore un lien Instagram, comme la dernière fois.
J’espère vraiment qu’il ne m’a pas encore envoyé une autre photo de Chelsea...
En tout cas, ça n’a pas échappé à Marielle qui regardait aussi mon écran. Elle a tout de suite capté de quoi il s’agissait. Et avant que je ne puisse réagir, elle se redresse soudain et me subtilise mon smartphone.
J’essaie de le lui reprendre tout en lançant un « Marielle, arrête c’est privé », mais trop tard, elle a déjà cliqué sur le lien.
Je la vois alors prendre un air de surprise complète, presque choquée, la bouche ouverte tout en rond et les yeux écarquillés, alors qu’elle décroche son regard de l’écran pour venir le poser sur le mien.
Elle retourne le smartphone face à moi.En effet, à mon grand désarroi, il s’agit bien d’une photo de Chelsea en maillot de bain, devant une cabine à UV, et qui date du week-end dernier.
— Ha, mais en fait, vous êtes vraiment des porcs, vous les mecs. — J’y suis pour rien moi, c’est Michel qui m’envoie ça ! — Ouais, ouais, tu vas me faire croire ça. Tu sais, j’sais bien que Chelsea plaît à tous les hommes au bureau. Le fameux fantasme de l’hôtesse.
Le ton de ses propos me laisse, de manière assez surprenante, entrevoir plus de malice que de véritable répulsion.
Mais bon, comme je la connais à peine, j’ai tout de même peur que Marielle prenne la mouche à ce moment-là. Qu’elle soit déçue de mon attitude. Cependant en y repensant, après m’avoir déjà surpris en train de me branler à mon bureau, pas sûr que cela change grand-chose en fait.
— Alors comme ça, tu kiffes Chelsea toi aussi ? — Mais enfin, non, qu’est-ce que tu racontes... — Alleeeez, pas la peine de me raconter des bobards. T’as peur que je me vexe si tu me dis que si, c’est ça... Meuh, t’es trop mignon. Allez dis moi, t’avais flashé sur elle au début c’est ça ? Tu l’as dit à Michel et c’est pour ça qu’il t’envoie ça ? Avoue. — Alors déjà non, mais oui je suis juste un homme, et oui je la trouve bien. Eh oui j’te trouve bien aussi. — C’eeeeest ça, tu la trouves juste bien et t’avais aussi flashé sur moi ! Mais pourquoi tu me dis pas juste que tu la trouves bonne ? Elle t’excite, c’est ça ? C’est quoi ? Son teint bronzé pas naturel du tout du coup, ou ses gros seins ? — Quoi ? — J’suis sûre que tu t’es déjà branlé sur son Insta, là le soir sur ton lit. Allez, avoue. — J’te jure que non, c’est la première fois que Michel m’envoie une photo d’elle. — Haha, pas à moi !
Elle repose ses yeux sur le téléphone, et se concentre comme si elle essayait de se remémorer un souvenir.Puis elle relève soudain la tête vers moi.
— Haaaaaaa, mais oui, je sais maintenant. Le jour où je t’ai surpris en train de te palucher au bureau, j’me souviens que Michel avait passé toute son après-midi sur son téléphone, et il se cachait à moitié derrière la plante qui nous sépare, j’me rappelle j’avais même trouvé ça bizarre. En fait, il t’envoyait discrétos des photos de Chelsea, et toi tu te branlais dessus. Allez avoue quoi !
Putain, pour le coup elle est vraiment perspicace.
— Non, mais n’importe quoi, qu’est-ce que tu vas pas inventer...
Je suis bien embarrassé, mais j’ai encore un minimum de dignité, non, mais.
Marielle se redresse alors, saisit mon smartphone d’une seule main, et me montre de nouveau la photo de Chelsea.
— Tu fais quoi là ? — Attends, attends, doit y avoir mieux.
Elle se met à scroller sur mon téléphone quelques instants, et finit par me présenter une autre photo Instagram de Chelsea, où on la voit de plus près, laissant surtout apparaître son énorme décolleté plongeant.
— Alors, elle t’excite ?
Marielle s’approche alors doucement de moi, et se met à frotter sa main contre mon sexe au repos.
Et alors que j’ai éjaculé il y a quoi, seulement quinze ou vingt minutes, je sens un afflux sanguin rapidement atteindre mon entrejambe.
— Arrête Marielle, c’est toi qui m’excites, là.
Marielle me fixe, avec un regard de braise.
— T’aimes bien te branler sur elle hein, p’tit coquin ?
Clairement, une nouvelle fois, elle sait ce qu’il faut faire pour me chauffer à blanc.Et comme je sens que la situation l’émoustille aussi, je me surprends de nouveau à avoir une gaule bien dure en quelques secondes.
Marielle retourne de nouveau le téléphone vers elle, et recommence à scroller parmi les photos de Chelsea, tout en se mettant à me masturber de l’autre main.
Elle m’en présente une autre ou en effet, les deux obus de Chelsea sont particulièrement bien mis en valeur.
— J’vois bien qu’elle t’excite. Alleeeez vas-y, décharge-moi tout ton foutre pendant que tu mates bien ses gros seins, lâche prise et fous-en partout, là sur les draps.
Elle accélère la cadence des va-et-vient de sa main. De nouveau, je sens une vive chaleur m’envahir, et me monter jusqu’au cerveau. Mon rythme cardiaque s’accélère, et je respire de plus en plus fort.
— Vous êtes vraiment tous des porcs vous les mecs. Dis-moi, t’aimerais lui faire quoi, hein ? Lui décharger entre les seins ? Nan dis rien je sais, toi tu s’rais plutôt du genre à tout lui cracher dans la bouche à cette salope. Allez, vas-y. Décharge-lui tout dans la bouche.
Marielle parle vraiment crûment.
Et Dieu que ça m’excite. Ça dépasse tout ce que j’ai vécu jusqu’à aujourd’hui.
La cadence de la branlette s’accélère encore un peu, jusqu’au point de non-retour.Je finis par éjaculer en jet dans une série de spasmes saccadés, tandis que Marielle continue de m’astiquer, tout en ralentissant peu à peu le rythme, s’assurant que tout le sperme soit bien sorti.
— Voilààààà, ça y est. Regarde, t’en a mis partout, t’es content ? Et après tu vas me dire que Chelsea t’excite pas !
Wow, encore une fois, c’était vraiment intense.
Elle m’a vraiment vidé les boules jusqu’à la dernière goutte.
Je me remets de mes émotions, pendant que Marielle scrolle de nouveau sur l’Instagram de Chelsea, les doigts pleins de sperme.
— Mais en fait elle triche, elle fait des UV c’est pas fair-play. Putain par contre c’est vrai qu’elle est quand même bien foutue la salope. — T’as p’tète la peau blanche, mais c’est pas Chelsea qui m’excite, c’est toi, j’arrive enfin à lui glisser après avoir repris mes esprits.

Elle pose alors le téléphone, et m’embrasse. Elle me lâche quand même : « C’est vraiment chou, mais vous êtes quand même vraiment tous des cochons » avant d’aller prendre une douche, puis de se rhabiller pour partir.
Avec Marielle, je sens que j’ai touché le gros lot. Je m’étais déjà imaginé avoir une amante un jour, mais là, c’est plutôt un vrai bon plan cul que j’ai dégoté. Sexuellement, c’est proche de la perfection.Tout ce qu’elle fait m’excite à mort.
À partir de ce jour-là, coucher avec Marielle devient une habitude.Tout le reste de la semaine, quand je suis à Paris, je ne pense qu’à ça.
Les lundis et mardis soirs, elle passe me voir à l’hôtel, et on baise. Même lorsqu’elle est indisposée, on arrive à se faire du bien.Parfois, on arrive aussi à s’arranger pour se faire une petite partie de jambes en l’air avant que je ne parte le mercredi soir.
Pour le moment, on s’en est tenus à la chambre d’hôtel. Nous préférons tous les deux rester discrets sur cette liaison naissante, même si une fois c’est passé tout proche que je la prenne dans une salle de réunion au bureau.
Ce qui me chagrine un peu, c’est que ces moments sont toujours trop courts.Marielle ne peut jamais rester trop longtemps. Ça me frustre souvent, même si d’un côté cela aide aussi à garder la relation purement sexuelle. Et c’est bien ce qu’on s’était promis dès le départ.
On a donc mis en place nos petites techniques pour rester discret. Code secret pour accéder à nos conversations sur Teams, changement d’hôtels régulièrement, on ne part jamais en même temps le soir, on ne se sort pas ensemble en ville ou autre ...
En règle générale, le sexe est toujours très intense, sans être systématiquement extravagant. Marielle aime essayer différentes choses, différentes positions.Elle n’est pas toujours « crue » dans sa manière de faire, mais elle est très créative et toujours entreprenante.
Levrette sous la douche : OK, très classique.Cunnilingus après avoir baisé : un peu moins, mais ça reste basique.Fellation en plein milieu de l’ébat et me sortir « fais-moi sucer ma propre mouille » : là ça ressemble plus à ce qu’on voit dans les films pornos.
Parfois même, ça sort vraiment de l’ordinaire.
Un matin, par exemple, où je suis arrivé tôt au bureau pour finir de préparer une grosse réunion. L’un des dirigeants sera là, il vient voir où en est le projet.J’ai mis mon costume le plus classe pour l’occasion, et j’ai même sorti ma cravate.
Je viens de finir mes slides et fais les cent pas en me répétant mon discours, tout en essayant de me détendre au maximum.Il n’est que 7h30, les bureaux sont encore vides, et là, Marielle arrive sans crier gare.
Sur le coup, je suis surpris et lui demande ce qu’elle fait là.
— La réunion n’est que dans une heure !? — Je sais, justement.
Je commence à la connaître un peu, elle a une idée derrière la tête.
Elle s’approche de moi, regarde furtivement derrière elle, puis voyant qu’on est a priori bien seuls, se met à frotter sa main contre mon sexe, par-dessus mon pantalon.
Comme à chaque fois, ça n’y coupe pas, et en quelques secondes j’ai la verge toute tendue.
Mais quand même, là dans le bureau, si quelqu’un venait à nous surprendre, on serait grillés pour de bon.J’essaie de lui faire part de ma pensée, mais elle anticipe, et met son index sur ma bouche.
— Chtttt. Profite juste, ça va te détendre.
Elle agite sa main avec tant d’énergie que sous mon pantalon, ça me décalotte le prépuce frénétiquement, me conduisant rapidement à m’éjaculer dessus comme un jeune puceau.Marielle est fière d’elle et ça se voit, puis elle s’en va avec un grand sourire.
Une autre fois, en début de soirée alors nous sommes tous deux nus, allongés sur le lit de la chambre d’hôtel après nos ébats quotidiens, Sophie m’appelle. Depuis le départ, je ne décroche jamais quand Marielle est là. Ça me gêne honteusement, car je sais très bien ce que je suis en train de faire, je trompe ma femme, et ça vient me le ressasser en pleine face.
Mais cette fois, Marielle s’empresse d’attraper mon téléphone et décroche à ma place, puis me le tend aussitôt, en se retenant de pouffer de rire.Un peu affolé, je prends l’appel et entame la conversation avec Sophie.
— Coucou mon chéri, tiens, tu décroches jamais si tôt d’habitude ? — Mais si pourquoi tu dis ça ? Je suis encore au bureau là, j’vais pas tarder. — Ha OK, bonjour l’accueil glacial, même pas un p’tit mot d’attention, la prochaine fois réponds pas si je te dérange surtout. — Pardon ma chérie, mais non c’est pas ça...
Il faut dire que si c’est si dur de se concentrer sur la conversation, c’est parce que pendant ce temps, Marielle a commencé à me sucer.
Elle m’a tendu le téléphone et a aussitôt mis ma demi-molle dans sa bouche, et maintenant je bande déjà bien fort.
Dieu que j’ai honte, mais Dieu que c’est stimulant.
Je vois bien que le fait de réussir à me faire bander en deux coups de cuillère à pot, Marielle adore ça.Ça la fait se sentir hautement désirable.
Pour cette fois, la conversation ne dure pas trop longtemps, et j’arrive à me retenir jusqu’à ce qu’elle se termine.
Mais une autre fois, alors que la même situation est en train de se produire, je lâche la purée dans la bouche de Marielle, alors que Sophie est en train de me narrer sa journée de boulot. Je ne vous raconte pas l’extrême difficulté à laquelle j’ai dû faire face, pour continuer la discussion comme si de rien n’était.
Quand j’y pense à tête reposée, la situation me gêne bien entendu affreusement. Je me sens coupable de faire ça à Sophie, qui pour l’instant ignore tout de ce qu’il se passe avec Marielle. Pourtant, quand je vis l’instant, c’est toujours tellement jouissif que je n’arrive pas à me résoudre à dire non à Marielle.
Notre vie sexuelle oscille donc entre sexe passionné dans la chambre d’hôtel et anecdotes croustillantes, dont certaines n’ont rien à envier aux films pornos.
En adoptant cette posture, Marielle ne s’est pas trompée, car maintenant dès que je la vois, je suis « toute chose ».
Et ce même lorsque je suis au bureau avec elle, alors qu’elle ne laisse rien transparaître.Je meurs d’envie de la sauter, peu importe où je la croise.
En fait, je suis excité tout le temps, de manière générale.
Depuis qu’on a commencé à baiser avec Marielle, ça a complètement reboosté ma libido. Moi qui par exemple avais peur que justement, cela me détourne encore plus de mon épouse sur ce plan-là, ça aura eu l’effet inverse.
À la maison, je suis ainsi moi-même plus entreprenant, plus demandeur.Et Sophie apprécie clairement, du coup ça va mieux entre nous.
Alors que nous nous étions habitués à du deux ou trois fois par mois depuis un certain temps, et ce bien avant que je ne parte pour Bordeaux, maintenant certaines semaines, c’est tous les soirs.
Et ce qui est top, c’est que non seulement c’est plus quantitatif, mais aussi plus qualitatif.Finis les missionnaires à 23h dans le lit conjugal le samedi soir, la levrette et la douche font leur grand retour, tout comme le canapé, les cunni ou même encore la chambre de mes parents en plein après-midi alors qu’une réunion de famille bat son plein dans le jardin !
Je connais bien Sophie, et en relançant sa libido, elle commence parfois à me parler d’un troisième enfant, qu’elle prend des hormones depuis trop longtemps et qu’elle va arrêter de prendre la pilule.
Pas sûr du tout pour le troisième chérubin pour ma part, mais ce qui est vrai c’est qu’avec ma femme, le sexe a toujours été nature. Le nombre de fois où on a utilisé des capotes se compte aisément sur les doigts de la main.
Alors qu’avec Marielle, à date, j’ai déjà dû acheter au moins plus de dix boîtes en à peine six mois.Bien sûr, j’ai aussi très, très envie de sauter Marielle sans capote, mais pour l’instant je ne me vois pas lui demander de reprendre la pilule ou autre. Ce jour viendra peut-être.
Quand je me pose parfois, je me rends compte que malgré la situation, je parviens à bien gérer mes deux relations.J’arrive à prendre beaucoup de recul sur ma relation avec Marielle, c’est une très bonne sex-partner, mais rien de plus. Je l’apprécie beaucoup physiquement, ça c’est sûr elle me plaît, elle est ultra-bandante et elle s’est y faire en matière de cul.Mais bien entendu, au-delà de nos ébats, on ne reste plus là forcément à se regarder dans le blanc des yeux. De fil en aiguille, au travers de nos discussions « intercoïtales », Marielle m’a ainsi parfois fait quelques confidences sur sa vie privée.
Je sais par exemple que son mari est chauffeur livreur, et qu’entre eux ça ne se passe vraiment pas bien, et que notamment sexuellement, c’est le calme plat.J’ai du mal à y croire, vu comment c’est une tigresse au lit avec moi. Mais bon je ne vais pas me plaindre non plus.Je comprends parfaitement maintenant ce qu’elle est venue chercher dans mes bras.De mon côté, j’essaie de ne pas trop parler de ma vie parisienne. Elle sait déjà que j’aime les Avengers, et c’est bien suffisant !
Malgré tout, je n’ai pas développé de sentiment pour elle.Et c’est tant mieux, car c’est le « deal » qu’on a passé ensemble au départ.
Un dimanche, quelques semaines plus tard et alors que je suis dans le train, Marielle m’envoie un message sur Teams.
— Dis, j’ai dit que je partais quelques jours pour le boulot, jusqu’à mercredi, ma mère est à la maison pour garder la petite, je peux venir « chez, toi 😉 ? »

Eh ben, très honnêtement, je ne m’attendais pas à ça.Jusqu’à maintenant, je retrouvais Marielle uniquement quelques heures les lundis et mardis soirs.D’un côté ce qu’elle me propose là, j’en ai très envie, c’est même vraiment exaltant, car comme à chaque fois j’ai très envie de la retrouver.Mais de l’autre côté, je suis un peu, disons dubitatif concernant cette initiative, et je n’ai pas envie que cela signifie qu’elle attendrait « plus » de ma part.
— Plus, de nous deux.— Tu ne réponds rien... — Si si bien sûr c’est super j’ai vraiment hâte de te retrouver 🙂, mais tu as dit que tu partais dès ce soir ?? — Oui, je suis partie déjà, j’attends dans la voiture là. — Haha bah de toute façon je ne vais pas te laisser à la rue 😉. Passe me chercher à la gare si ça te dérange pas, j’arrive vers 20h30.
Marielle me récupère comme convenu.
Aussitôt monté dans la voiture, elle m’embrasse sauvagement. Je dirais même qu’on est à deux doigts de baiser sur le siège passager.
Une fois les retrouvailles passées, direction l’hôtel.Je sens que ça va être torride cette nuit.J’ai vraiment hâte.
Mais là, surprise, Marielle rentre dans la chambre, s’assied sur le lit sans même enlever son manteau, et se met à pleurer.Je m’attendais à tout sauf à ça, surtout après nos baisers dans la voiture.
Je m’approche d’elle, me pose à ses côtés et la prends par l’épaule.
— Hey, qu’est-ce qui ne va pas ?
Marielle me regarde.Son mascara lui coule déjà le long des joues, et c’est la première fois que je la vois pleurer.
— J’avais tellement hâte de te retrouver... — Moi aussi, moi aussi ! je m’empresse de lui répondre sur un ton enjoué, en espérant que cela l’aidera à sécher ses larmes. — Me dis pas que tu pleures de bonheur ? je renchéris même d’un air un peu taquin.

Marielle esquisse un sourire.
— Un peu, mais en vrai ma vie est nulle. À la maison c’est la cata, je suis une mauvaise mère, je pète des câbles tout le temps. Je me suis encore sévèrement engueulée avec mon mari aujourd’hui, et cette fois, il est parti en claquant la porte. J’ai craqué, j’ai eu envie de tout envoyer valdinguer à mon tour, et j’ai appelé ma mère. Heureusement que t’arrivais ce soir...
Je suis triste pour elle de la savoir dans cette situation dont elle m’a déjà fait part, et ce qu’elle me confie me touche beaucoup.Je ressens bien que ce soir, Marielle a beaucoup de peine.
Je lui fais un gros câlin pour la réconforter, et c’est sûrement l’une des premières fois qu’il n’y a aucune tension sexuelle dans l’air.
Elle finit par reprendre ses esprits, en reniflant ses derniers sanglots.
— Désolée, je dois t’emmerder avec mes histoires, toi tout ce que tu veux c’est me sauter. — Putain, mais Marielle, non tu peux pas passer du coq-à-l’âne comme ça subitement. Et en plus, tu sais que c’est complètement faux. — Bah je sais pas, on se voit que quelques minutes par semaine depuis des mois, juste pour pouvoir baiser. T’as pas envie qu’on sorte aussi, de temps en temps ? La dernière fois, tu me disais que ça faisait une éternité que t’étais pas allé au cinéma. Même si j’aime pas les Avengers, je peux quand même t’accompagner hein... — Marielle, c’est pas ça. Déjà c’est pas quelques minutes, c’est quelques heures, et ce que j’attends toujours avec impatience c’est surtout de te retrouver. Et franchement j’aimerais bien sortir ouais, mais imagine si quelqu’un qu’on connaît nous voyait ? Quelqu’un de la boîte qui nous apercevait là, nous promenant dans Bordeaux ? Imagine si on croisait Michel ? T’imagines la vitesse de propagation de l’info ? — Et bah quoi, on serait juste deux collègues de bureau passant du temps ensemble. — Ouais ouais c’est ça, en tout bien tout honneur. Si on fait ça, on se roulera pas des pelles ou autres... — J’sais me tenir tu sais. — J’dis pas le contraire, mais c’est pas toi qui me disais la dernière fois quand je te parlais des Avengers, que si le film te plaisait pas, c’est pas grave tu me branlerais dans la salle de cinéma pour passer le temps ?
Suite à cette discussion, je vois bien que Marielle est un peu irritée.
Après tout, je comprends qu’elle puisse vouloir faire autre chose avec moi que de se faire sauter dans une chambre d’hôtel à heure régulière.Néanmoins je pressens surtout, avec un peu d’appréhension, qu’en fait elle est peut-être en train de lentement rompre notre promesse de départ.
Voyant que la conversation est mal engagée, je me dis qu’essayer de détendre l’atmosphère est une bonne chose à faire.
— OK OK, on ira voir les Avengers si tu veux, et comme ça si tu t’ennuies...
En disant ces mots, je commence à lui caresser la cuisse.
Mais elle repousse ma main, et me rétorque : « Non non, mais t’inquiète, j’ai bien compris que t’avais pas envie, restons-en au cul tu as raison ».
— Putain, mais Marielle, tu me fais quoi ?
Et là, elle me regarde fixement, et me balance la question qui tue.
— Est-ce que tu tiens à moi ?
Là, je sens que je ne vais pas avoir le choix que de m’aventurer sur un terrain glissant.
Aïe.
— Bien sûr que je tiens à toi, pourquoi tu penses le contraire ? T’es une fille super, et j’dis pas ça que d’un point de vue sexuel. J’aime aussi passer du temps avec toi même si c’est souvent trop court. Et d’ailleurs, pourquoi t’as dit tout à l’heure que tu étais une mauvaise mère ? — Essaie pas de changer de sujet, est-ce que tu tiens - vraiment - à moi ? — Mais enfin, qu’est-ce qui te fait penser que ça ne serait pas le cas ? — J’sais pas, j’te parle de ma vie merdique et toi t’es juste là à avoir envie de me caresser la cuisse... Depuis toute petite, j’ai toujours eu la sensation de ne pas être vraiment importante pour qui que ce soit. Alors vas-y, puisque tu m’dis que c’est l’cas, prouve-le que tu tiens à moi...
Euh, que répondre de plus ?
Là, je reste un peu bouche bée pour le coup. À part boucler sur ce que je viens déjà de lui exprimer, je sèche.
Finalement, le ton commence à monter entre nous.C’est bien la première fois, et ça fait bizarre.Après l’avoir connue tour à tour posée, puis complètement extravertie, je la découvre sérieusement contrariée.
Mais bon, laisser les échanges virulents monter dans les tours, ce n’est vraiment pas mon crédo. J’essaie donc à tout prix de calmer le jeu.
— Marielle, dans ce cas dis-moi juste ce que ça veut dire pour toi, tenir à quelqu’un ? Et d’ailleurs, j’te retourne la question, est-ce que toi tu tiens à moi ? — Ha non c’est trop facile ça. Non, c’est à toi de me prouver que tu tiens à moi et que je compte pour toi, pas l’inverse !
Malgré le différend en cours, elle reprend ma main et la pose sur sa cuisse. Décidément, elle ne perd pas le Nord.
Cette fois étant particulière, je décide de tenir bon, et c’est moi qui la repousse gentiment en lui répliquant : « Tu vois, là par exemple pour te montrer que je tiens à toi, on va rester sages, et juste passer du temps ensemble. Surtout qu’en plus, on en a plus que d’habitude. »
— Mouais, j’sais pas si c’est une super preuve... Mais bon t’inquiète pas, on va quand même baiser hein. J’suis venue pour ça à la base. — Marielle, mais non t’es pas possible, tu vois c’est toi qui ramènes tout à ça !
Je sens qu’elle n’est pas complètement calmée, et qu’elle estime sûrement encore que j’ai esquivé sa question, mais ça a au moins le mérite de la faire rire.

Elle se lève finalement, s’essuie complètement les joues encore humides du flot de larmes qui coulaient encore il y a quelques minutes, et enlève enfin son manteau.
— D’accord, passons du temps ensemble alors, même si on doit rester confinés dans cette chambre.
Finalement, grande première, on se risque à manger ensemble au restaurant de l’hôtel. Un risque assez mesuré certes, mais tout de même. En tout cas, je sens que ça lui fait vraiment plaisir.Et pour ne rien cacher, même si je suis heureux que sa peine soit passée, la situation commence à me préoccuper quelque peu.Au début de notre relation, nous nous étions mutuellement fixé une limite à ne pas franchir dans l’attachement que l’on pouvait avoir l’un envers l’autre. Mais j’ai de plus en plus la sensation que Marielle est en train de passer lentement de la dépasser...Il faut que je songe rapidement à en discuter avec elle.
Surtout que plus tard dans la soirée, une fois avoir bien ri ensemble tout en mangeant un morceau, et alors que je finis de rédiger quelques mails, je prends pleinement la mesure de ce qui va se passer.Je vais pour la première fois passer une nuit entière avec Marielle. Une nuit avec une autre femme que la mienne. Et même plusieurs nuits certainement.
Et même si clairement, mon stock de capotes est bien rempli et que j’ai bien l’intention de m’en servir, je suis presque mal à l’aise avec cette idée.Comme si justement, on commençait à aller trop loin.
Mais cette légère anxiété est vite éclipsée par mes pulsions les plus primaires, quand je vois Marielle sortir de la cabine de douche entièrement nue.Elle est quand même vraiment canon !
Je lâche mon PC, on se glisse sous la couette, et on commence à s’embrasser fougueusement. À peine a-t-on commencé, que je passe déjà mes doigts à l’entrée de sa chatte pour me rendre compte qu’elle est toute humide.Clairement, malgré notre légère dispute du début de soirée, elle semble être passée à autre chose.
Pas le temps pour les préliminaires, je suis trop excité.Je la retourne sur le lit, elle me dévore des yeux, les cuisses bien écartées, suppliant de se faire pénétrer.Je me penche alors vers la commode, saisis une capote encore emballée dans la boîte, quand soudain Marielle se redresse, m’attrape par la taille et me ramène vers le lit, au-dessus d’elle.
Petit moment de flottement.
— Quoi ? Y a un truc qui va pas ? — Tu m’as demandé de t’expliquer ce que ça voulait dire « tenir à moi, tout à l’heure, non ? Hé ben vas-y prouve-le moi maintenant, baise-moi sans capote.

»
Wow.
— Quoi ? Marielle, t’es pas sérieuse ? — T’as très bien entendu. Baise-moi sans capote, là maintenant. — Marielle, mais t’es pas bien ? En plus tu m’as toujours dit que tu prenais pas de moyen de contraception. Tu t’es mise à en reprendre ? — Non, et alors ? Me dis pas que t’as jamais pensé à me baiser sans capote, contraception ou pas. Et puis en fait, tu tiens à moi ou pas ? — Oui oui je tiens à toi tout ça, on va se repasser la discussion de tout à l’heure, mais bon est plus des ados hein, toi et moi on mesure trèèèèès bien ce qui peut advenir de tout ça...
Marielle serait-elle devenue complètement folle ?
— Donc, c’est moi qui fais le premier pas, on couche ensemble pendant des mois, et là t’as pas envie de me baiser sans capote ? — Si bien sûr, j’avoue j’y ai déjà souvent songé, mais dans ce cas prends la pilule. — OK. Je comprends, en fait c’est même pas que tu tiens pas à moi, c’est qu’en fait t’es un dégonflé. Tu fais le fier tout ça, c’est moi le chef au boulot, mais ça flippe, dès qu’il faut se mouiller y a plus personne... — Se mouiller ? Non, mais tu t’entends ? S’il te plaît, ne me provoque pas, j’aime pas ça. Non, mais t’imagines, et si tu tombes enceinte ? — Oui et ? On aura un enfant ensemble. — Allô, allôôôô, mais Marielle tu t’entends parler là ? Un enfant ensemble... T’aurais pas dû boire du vin à table. — Et puis si t’en veux pas de toute façon, j’irai avorter ou je l’élèverai seule, ça changera quoi à ta vie, rien... — Non, mais arrête s’il te plaît, tu dis n’importe quoi. Et ta famille dans tout ça ? Ta fille, ton mari ?
La scène me paraît surréaliste.
Je suis là, à quatre pattes au-dessus de Marielle, complètement nu, à me justifier d’un truc qui paraît insensé.Mais en vérité, là tout de suite maintenant, cette discussion est en train de m’exciter plus qu’autre chose.
— Pffff, voilà encore une fois tu essaies d’esquiver le truc. T’as vraiment le chic pour faire ça. C’est bien c’que je disais, tu fais le mec viril, qui assure dans toutes les situations, qui fait croire qu’il tient aux autres, qu’il est là pour eux, mais en fait t’es un looser qui veut pas assumer qu’il s’en contrefout de moi.
Elle m’attaque sur ce que j’ai la prétention de croire que je suis, et diable, mais ça marche.Je me sens réellement piqué à vif avec ces derniers mots.Je sens la pression monter peu à peu.
— Fais gaffe Marielle, tu m’connais pas aussi bien que tu n’le penses, ne me teste pas trop non plus. — Ha oui ? Alors qu’est c’que t’attends ? Lâche ta capote, et baise-moi comme ça. En plus regarde comment tu bandes, me fais pas croire que t’en as pas envie. — OK, mais j’sors avant de finir, t’entends bien hein ?
C’est dingue comment les pulsions, surtout sexuelles, sont capables de prendre le dessus sur n’importe quel raisonnement sensé d’ordinaire.
Car elle a raison.
J’ai très, très envie de la baiser sans capote.Mais il me reste encore un peu de présence d’esprit. Donc comme pour le resto, je vais prendre un risque, mais limité.
Nous voilà partis sans capote.
Mon.Dieu.
Les fois précédentes étaient déjà divines, mais là, ça dépasse l’entendement. Ça devrait être interdit qu’un homme puisse mourir sans avoir vécu ça.C’est tellement grisant que dès le début, je ne peux pas m’empêcher de la pilonner comme un mari militaire qui reviendrait d’une longue mission sur le terrain à n’avoir côtoyé que ses collègues masculins.
La sensation de ma verge, aussi raide que possible, à même les parois de son vagin détrempé, c’est tellement... indescriptible.
Et alors que la tension sexuelle s’élève dangereusement, je sens le peu de lucidité qu’il me reste s’évanouir peu à peu.
— Alors, je tiens à toi ou pas ? je lui lance en plein acte.

Elle me regarde alors avec son fameux regard de braise, dont seule elle a le secret. Et là, elle me lâche une véritable bombe.
— Finis à l’intérieur si t’es un homme.
Elle aime jouer.Depuis le début, c’est comme ça.Et elle a toujours su trouver les mots justes au bon moment, pour être sûre de pimenter le jeu bien comme il faut.Cette phrase, dite à cet instant-là, de cette façon-là, qui ne craquerait pas ?
Plus aucune connexion entre mes neurones.
— Fais bien attention, ne me le redis pas deux fois... — Vas-y, qu’est c’que t’attends ? — Fais attention Marielle, fais bien attention... T’as vraiment envie d’un autre enfant ? — Si t’en veux pas, j’l’élèverai seule. — Quoi, mais...
Elle m’interrompt en posant son index sur ma bouche.
— Tu parles trop là. T’es un vrai mec ou pas ?
OK, j’abdique, ça m’excite à mort.
C’est l’échelon suprême sur l’échelle du plaisir.Le dernier barreau.
Les hormones ont pris le contrôle, je vais lui cracher dans la chatte, c’est décidé.C’est risqué ? Tant pis, elle l’élèvera seule comme elle dit.
J’intensifie alors mes coups de reins, et entre deux respirations venant entrecouper l’immense chaleur du moment, je lui murmure : « OK Marielle, t’as gagné ».
J’avoue qu’à ce moment, je m’attends à une réponse du style : « Mais non, j’déconnais, finis-moi sur les seins ! ».
Mais Marielle ne dit rien, et commence même à gémir.
Je n’en peux plus...
— J’t’aurais prévenue, j’vais le faire. — Vas-y, fais-le.
Elle me dit ça en me regardant droit dans les yeux.
Elle me défie, elle me pousse dans mes retranchements.Elle a compris que ça m’excitait. C’est ce qu’elle recherche.
Toute trace de lucidité, tout soupçon de raison m’abandonnent à ce moment précis.
— Donc je vais t’engrosser, puis te larguer et tu vas l’élever seule, c’est vraiment ça qu’tu veux ?
Sur ces bonnes paroles que jamais, je n’aurais jamais osé prononcer la tête froide, je lui décharge tout dans la chatte.
Mes boules, pleines de sperme de s’être retenues si longtemps, se vident entièrement. Je finis par de grands va-et-vient saccadés, en enfonçant à chaque fois mon pénis le plus possible, pour être sûr que tout ce foutu foutre finisse bien au fond.
Je finis par m’allonger sur elle.Je n’en peux plus, je suis à bout de force.Elle m’a détruit mentalement, et physiquement.
Après de longues secondes à récupérer ma respiration, je me retire.Marielle se redresse, se met un doigt dans la chatte, et le ressort couvert de sperme.
Puis elle me regarde, en reprenant elle aussi sa respiration, alors qu’un flot de liquide séminal bien épais se met à s’écouler sur les draps.
— Ha oui, OK, j’en conclus que tu tiens - beaucoup - à moi ! — Quoi ? Mais enfin, t’as vu comment tu m’as poussé à bout ?
Elle s’approche de moi, et me fait un bisou sur la joue.
— T’inquiète pas hein, il va rien se passer.
Là bien sûr, j’ai les hormones qui redescendent sévèrement, et même si c’était diablement enivrant, je réalise ce qu’il vient de se passer.
— Ah bon, et comment tu peux en être sûre ? — J’ovule pas en ce moment, j’ai eu mes règles y a trop peu de temps.
Mouais.Pas le genre de réponse qui va entièrement me rassurer.
Mais bon, je me dis que ce n’était qu’une fois, et que même si le risque zéro n’existe pas, statistiquement ça va le faire.Ça y est, mon esprit cartésien est enfin de retour.
Les nuits suivantes avec Marielle se passent merveilleusement bien, et j’apprécie vraiment le temps qu’on passe ensemble.Pourtant au fond de moi, je sens que Marielle s’attache vraiment.J’ai peur qu’elle développe de véritables sentiments à mon égard.Et ça devient de plus en plus dur de distinguer si c’est toujours un énième « jeu » entre nous, ou si ça cache autre chose.
Mais sexuellement, c’est toujours au top.
Et au fur et à mesure que les semaines défilent, je me surprends à souvent perdre le contrôle, nous obligeant à rentrer dans un jeu dangereux.
En effet, désormais, on ne se protège quasiment plus.
À tête reposée ça me fait flipper grave, mais dans l’excitation du moment c’est vraiment trop jouissif pour que je puisse résister. Et clairement, l’excuse du « J’ovule pas » de la première fois, ça ne peut pas marcher à chaque fois. Alors pour le coup j’essaie d’y penser le moins possible. Je fais l’autruche.
Il faut dire que Marielle ne fait rien pour m’arrêter non plus.J’ai quand même essayé de lui en parler, du fait qu’elle pourrait tomber enceinte, que ce ne serait certainement pas la meilleure chose qu’il pourrait se produire.Mais elle me répond toujours des trucs du genre « Tu te prends trop la tête, ça n’arrivera pas », « Tu sais j’ai 37 ans, donc y a vraiment très peu de chances que ça arrive », ou encore « T’inquiète j’irai prendre la pilule du lendemain si j’ai un doute ».
Rien qui ne me rassure guère, mais bon.
D’ailleurs, il y a autre chose qui ne me rassure guère.Autant de mon côté, je me rends compte que je suis très attaché à Marielle, au-delà de l’aspect sexuel. Mais je n’ai pas de sentiments, en tout cas je ne me sens pas amoureux.Par contre, de son côté je doute de plus en plus.Mais notre liaison est tellement exquise sur le plan sexuel, que je n’ai aucune envie d’y mettre fin, me retrouvant ainsi pris dans une spirale infernale, et ne sachant pas quelle position adopter.
Marielle fait garder sa fille de temps en temps pour venir dormir avec moi. Elle m’envoie des messages remplis de cœurs. On baise toujours autant, mais elle me relance régulièrement aussi faire des choses en dehors : un ciné, un resto ...
— Non, mais arrête, on en a déjà parlé, t’imagines si quelqu’un nous surprenait ? — Quoi, ça te dérange pas de te branler au bureau, mais aller au cinéma avec une collègue si ? — Oh, arrête avec ça, tu vas me la rabâcher combien de fois encore celle-là ? Et puis t’es plus qu’une collègue...
En fin de compte, la discussion diverge souvent rapidement. Et du coup, toujours pas de cinéma.

Afin de garder la tête froide concernant notre relation, j’imagine souvent ce qu’il adviendrait si on arrêtait de coucher ensemble, voire si on devait ne plus se revoir du tout.Et j’ai le sentiment que oui, ça me ferait chier, mais que j’arriverais vite à en faire mon deuil.
Surtout qu’il faut que je songe à m’y préparer.Car au boulot, malgré de belles réussites, le projet touche à sa fin. Et malgré un possible renouvellement de ce dernier pour une v2, je commence doucement à voir venir la « traditionnelle réorganisation » arriver.
D’ailleurs je ne tire pas ça de mon chapeau.C’est Matthieu, mon chef, qui est venu m’en parler.Rien n’est acté pour le moment, donc il préfère que je sois le seul dans la confidence, pour ne pas que l’équipe se démotive. Il m’a par ailleurs aussi parlé d’un potentiel poste définitif à Bordeaux pour un autre projet, mais sinon ça sera retour sur Paris pour moi.
Du coup, j’en ai quand même déjà parlé à Sophie, mais clairement, déménager tous ensemble sur Bordeaux, ça ne l’enchante guère.J’ai hésité à en parler à Marielle aussi, mais je ne l’ai pas fait.Je me sens de plus en plus comme qui dirait, piégé par la situation.
Enfin bref, tout ça est encore flou de toute façon.Le projet est toujours bien vivant, et je continue de descendre sur Bordeaux.
Les semaines continuent de s’écouler.Je vois Marielle deux à trois soirs par semaine, parfois on dort ensemble.On baise, on discute.On discute, on baise.
Pourtant, le destin finit toujours par nous rattraper. Je ne sais pas si c’est un véritable proverbe, mais ça résume bien la situation.Comme une épée de Damoclès pendant au-dessus de ma tête depuis trop longtemps, seulement suspendue par une corde en train rompre.
— Je suis enceinte...
Ce sont ces trois mots que Marielle m’envoie par Teams.
Un samedi après-midi, alors que je suis en famille et qu’on reçoit mes parents. Clairement pas le meilleur moment ni le meilleur endroit pour apprendre ce genre de nouvelle.
Sur le coup, je deviens blême.Je fixe mon téléphone, et me lève. Sophie a tout de suite remarqué que quelque chose n’allait pas.
— Ça ne va pas ?
Je mets quelques secondes à lever les yeux de mon écran et à lui répondre.
— Euh, si ça va t’inquiète pas, juste encore une galère pour le boulot.
Je pars vite m’isoler à l’étage dans la chambre, et là j’essaie d’appeler Marielle. Mais elle ne décroche pas.
Je réessaie plus tard dans la soirée.Toujours pas de réponse.
Je finis par lui envoyer un message : « Décroche STP ».Mais en guise de réponse, j’obtiens juste un « vu » automatique.
Le dimanche soir, dans le train, j’essaie de la rappeler de nouveau.Je me sens mal depuis la veille, j’ai cogité toute la nuit.
Sur les coups de 22h, elle finit par m’écrire finalement.
— Je peux pas décrocher. — Marielle, c’est sérieux ce que tu m’as dit là ? — ?? Pourquoi tu voudrais que ça ne soit pas sérieux ? — Non, mais arrête, t’es vraiment enceinte ? Depuis quand ? Et t’es sûre que c’est de moi ?
J’attends sa réponse quelques minutes, qui s’égrainent alors horriblement lentement.
— Euuuuh bah oui en fait, je n’ai couché qu’avec toi ces derniers mois, à moins que je sois la réincarnation de la vierge Marie.
Je trouve le ton sarcastique de sa réponse assez déplacé, surtout au vu de la situation actuelle.J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure.J’aurais largement préféré qu’elle me dise qu’en fait, c’était encore un test pour voir « à quel point je tiens à elle ».Là c’est sûr, si c’est avéré, j’ai grave, grave déconné. Se faire choper en train de se branler au travail, à côté, c’est presque dérisoire.
— On peut se parler ce soir ?
De nouveau, j’attends sa réponse quelques minutes.
— OK. Ma voisine passe garder Énora et je te rejoins. Quel hôtel ?
Je lui donne l’adresse, puis rejoins mon hôtel une fois arrivé, cloîtré dans le silence, le regard hagard.Sur place, j’attends une bonne heure avant de voir Marielle débarquer.
Cette fois-ci, elle entre d’un pas rapide dans la chambre.Pas d’attention particulière, pas d’embrassade, pas même un bonsoir.
De toute façon, je ne m’attendais pas à retrouver la tension sexuelle habituellement présente dans l’air quand elle passe me voir à l’hôtel.Et de toute façon moi aussi, là tout de suite, ce n’est clairement pas ce qui occupe mes pensées.
Elle enlève son manteau, et s’assied sur la chaise du petit bureau, face à moi.
— Bon écoute, Marielle, je pense qu’il faut se parler franchement. Clairement, ces derniers mois, ça a vraiment été l’extase entre nous. Je t’adore, tu es vraiment super, le sexe avec toi, c’est top. Tu m’as redonné la pêche, tu m’as fait découvrir plein de trucs, et je suis très heureux de t’avoir rencontrée. Mais je suis toujours resté sur notre promesse du début. J’ai essayé de ne pas m’attacher. Et je t’apprécie énormément, j’te kiffe, mais j’ai pas de sentiment pour toi. J’en suis vraiment désolé, j’m’en veux, mais j’ai pas envie de remettre en cause toute ma vie parisienne.
Et là, le blanc.
J’avoue que comme entrée à la matière, j’ai fait rude.
Le teint de Marielle devient pâle, et je vois ses yeux devenir humides.
Merde, je l’avais bien senti venir quand même.Elle a fini par s’attacher, là c’est sûr.
Quelques secondes plus tard, elle éclate en sanglots, sans rien dire.Je m’empresse d’aller vers elle, et de la serrer dans mes bras.
— Allez, allez... Marielle, parle-moi je t’en supplie...
Elle relève alors la tête, et alors que ses larmes coulent à flots, emportant avec elles son mascara, elle me dit : « Franchement, vous êtes vraiment tous des bâtards. On a bien baisé ouais d’accord, tu disais que je comptais pour toi et maintenant tu vas me demander quoi, d’avorter c’est ça ? Puis tu vas m’dégager ? ».
— Mais enfin, Marielle, arrête de dire n’importe quoi. Bien sûr que tu comptes beaucoup pour moi. Mais avoir un enfant ensemble, putain, mais réflechis, c’est insensé. Et d’ailleurs t’as pensé à ton mari, t’imagines, comment il va le prendre ? — Mais pourquoi tu parles tout le temps de lui ? Je m’en fous, t’entends, je vais le quitter de toute façon, aucun rapport avec toi ou le fait que je sois en cloque. — Marielle, arrête de dire n’importe quoi... Puis merde, mais ça faisait partie du deal quoi. Tu m’avais toi-même dit que tu préférerais mille fois être seule que de te remettre en couple. Et j’t’ai jamais rien promis non plus. — Putain, mais tu crois que j’le fais exprès ? Oui, je me suis attachée, oui j’ai des sentiments pour toi, qu’est-ce que j’y peux ? — J’sais pas, tu aurais dû m’en parler. On aurait mis les choses au clair. Et c’qui est sûr, c’est qu’on aurait pas baisé sans protection. — Ouais, comme ça t’aurait pris peur, et tu m’aurais sorti le classique « vaut mieux qu’on s’arrête là...
Tu sais, t’aurais pas été le premier à me le dire. Mais tu peux pas comprendre, toi t’es beau, t’as d’l’argent, t’as une famille qui t’aime. Moi j’suis rien. J’ai épousé un mec que j’aime pas, qui m’aime pas, avec qui j’ai fait quand même fait un gosse parce qu’on m’foutait la pression. J’ai une mère qui me rend service de temps en temps quand j’insiste, j’ai pas de contact avec mon père depuis des années, j’ai pas de famille, j’ai pas grandi dans l’amour. Tu sais combien j’gagne en plus. Je survis, tu comprends ? »
— Marielle, s’il te plaît... — Mais en fait, tu sais quoi, ouais t’as raison. Tu ne m’aimes pas de toute façon, donc reste avec ta famille, sois heureux. T’en as rien à foutre de moi, j’le savais depuis le départ, t’es juste content de m’avoir trouvée là pour te vider les couilles. Maintenant, je vais me retrouver maman solo une deuxième fois, ça changera pas ma vie hein. — Marielle, putain, mais non comment tu peux dire ça. On a fait une grosse connerie, maintenant tu es enceinte, clairement on est allés trop loin. Je me suis laissé emporter et j’assume mes torts, mais je t’en prie, tu peux pas garder cet enfant, c’est de la folie. — Ouais, j’avais bien compris que t’en voudrais pas hein. « C’est ça qu’tu veux, que j’te crache dans la chatte puis que j’me casse, c’est pas ça que tu m’as balancé l’autre soir ? »— Marielle, mais putain enfin, le sexe, tout ça, depuis le début ça a toujours été un jeu entre nous. Moi j’ai toujours ressenti ça comme ça. Donc tu te doutes bien que j’pensais pas ce que je disais, et tu sais que c’est pas, mais alors pas du tout ce dont j’ai envie. Me dis pas que tu penses le contraire.
Marielle me fixe droit dans les yeux. Ce n’est plus de la colère, mais de la détresse que je perçois dans son regard. Une grande détresse.Le sentiment d’être dans une impasse.
— Ha très bien, parce que tu trouves que ça a toujours l’air de ressembler à un jeu maintenant là, super quoi.
Que faire ?Je me mets à faire les cent pas dans la chambre.
— Mais Marielle, merde quoi, tu veux que j’te dise quoi d’autre. C’est toi qui m’as poussé à baiser sans capote. Oui, clairement, le jeu était super dangereux, j’aurais dû garder mon sang-froid et dire non dès la première fois, j’l’ai pas fait. Maintenant, il faut qu’on retrouve tous les deux la raison.
Sur ces mots, Marielle se lève d’un air fermement décidé, et remet son blouson.
— Marielle, je t’en prie, écoute moi. Je t’accompagne à l’hôpital pour l’avortement. J’te fais passer des jours de CP en arrêt maladie si tu veux. Mais je t’en supplie, on est allés trop loin là. — Ouais, merci pour ta clémence, monsieur le chef !
Elle part en claquant la porte violemment.
J’espérais vraiment qu’on pourrait trouver un terrain d’entente, qu’elle entendrait raison. Je trouve ça insensé qu’elle compte garder l’enfant alors qu’elle connaît ma position. Ça me dépasse complètement.
Putain de merde.
Elle avait vraiment l’air triste, furieuse, dépassée par la situation. Nos jeux sexuels, comme j’aime à les appeler, sont allés beaucoup, beaucoup trop loin.
Quel con j’ai été, mais quel con !Pourquoi on se rend toujours compte de ça trop tard, bordel ?
Le lendemain, j’ai vraiment les idées noires.J’ai très mal dormi et je suis extrêmement fatigué.
En arrivant sur mon lieu de travail, on me dit que Marielle n’est pas au bureau. Dans la journée, la RH vient m’annoncer qu’elle est arrêtée pour toute la semaine.
J’essaie de la joindre par Teams, et aussi directement par téléphone cette fois, mais elle est hors connexion, et mes messages restent sans réponse.
Le lendemain matin, alors que j’arrive au bureau et que je m’avance dans le hall, je croise un homme qui part de l’accueil, et qui jure un peu avec l’ambiance costume cravate qui règne ici.Je m’approche de Chelsea, qui m’accueille toujours aussi chaleureusement.Elle ignore tout de la situation dans laquelle je suis.Et dire qu’en y repensant, Marielle, qu’elle croise aussi tous les matins, m’a branlé sur ses photos Instagram. Si jamais elle savait ça !
Je me penche vers Chelsea et lui demande : « C’était qui ? ».
— C’est le mari de Marielle, il est passé déposer son certificat médical.
Donc ce mec-là, que j’ai croisé, c’était le mari de Marielle ???On aurait dit un beauf, sérieux. Je sais que c’est extrêmement pédant de ma part de penser ça, mais sérieux.La coupe de cheveux avec le crâne rasé sur les côtés, le dessus des cheveux teints en blonds, un maillot des Girondins trop grand et une paire de tongs au pied.Mais putain, pourquoi elle est allée épouser un mec comme ça ?D’autant plus vu tout ce qu’elle m’en a dit.
Serais-je jaloux ? Clairement pas. Je crois simplement que ça me chagrine vraiment.Je suis triste d’imaginer Marielle, malheureuse avec cet homme.Tu m’étonnes qu’elle se soit attachée à quelqu’un comme moi.
Je rentre finalement le mercredi soir, sans avoir pu échanger avec Marielle.
Tout le reste de la semaine, la situation me hante.J’essaie de faire bonne figure, comme je peux.
Sophie sent bien que quelque chose ne va pas, mais quoi lui dire ?
Je prétexte le boulot, toujours le boulot.Il a bon dos, ce boulot.La potentielle fin du projet, un sentiment d’inachevé, une remise en cause sur mon leadership.
Il faut à tout prix que je me change les idées.
Le soir, je me rapproche de Sophie, on échange quelques câlins, puis on fait l’amour.Le sexe avec Marielle, c’est vrai que c’est divin. Mais depuis que ça va mieux avec Sophie, je me surprends à reprendre énormément de plaisir lors de nos ébats. Surtout qu’elle ne prend plus la pilule non plus. Même si je n’ose pas me l’avouer, ça me fait penser à Marielle. Et malgré la situation désastreuse dans laquelle je suis actuellement, ça m’excite.
Je jouis bien profond dans Sophie. Pourtant, pas sûr qu’avoir un troisième enfant, là maintenant, ce soit le meilleur truc à faire. Mais bon, pendant qu’on y est, elle n’a qu’à tomber en cloque elle aussi, tiens.Quand les pulsions se mettent à dépasser la raison, vraiment, que c’est dur de garder la tête froide.
La semaine suivante, Marielle est encore absente.Toujours aucune nouvelle.Je suis vraiment inquiet.J’ai bien l’adresse de son domicile, mais j’ai peur de m’y risquer et de tomber sur son mari.
Le dimanche soir suivant, alors que je suis sur le chemin de Bordeaux confortablement assis dans le TGV, et que pour une fois je ne suis pas en train de travailler, je reçois une notification sur mon téléphone.
Un mail.C’est Matthieu, mon chef.
— Hello, comment ça va ? Dis, j’ai eu un écho du comité de direction, mauvaise nouvelle, ton projet n’a pas été reconduit 🙁. Je l’annoncerai à l’équipe demain matin. T’as fait du bon boulot pourtant, mais bon, réorg tout ça, tu connais. Du coup le poste à Bordeaux t’intéresse vraiment pas ? C’est une opportunité en or 😉.
Pour moi, tout ce que ça signifie, c’est retour à plein temps sur Paris. Ça, pour avoir fait du bon boulot, on peut dire que j’ai fait du bon boulot.J’ai engrossé une de mes collaboratrices, et maintenant je vais la laisser en plan.
Je décide d’envoyer un message sur Teams à Marielle.Pas la peine de cacher la nouvelle plus longtemps, et en vérité j’espère que cela la forcera à réagir.
— Hello Marielle, plus de nouvelles de toi 😢. Je viens d’avoir une info importante, notre projet s’arrête, je vais devoir retourner à TP sur Paris ☹️☹️. Est-ce qu’on pourrait se voir ??
Quelques minutes plus tard, je reçois juste un message en retour : « Quel hôtel ? »

Je lui donne l’adresse. Quand le taxi me dépose sur les coups de 22h, Marielle est déjà là à m’attendre sur le parking, devant sa voiture.
Et alors que je m’approche d’elle, tout en craignant sa réaction, elle s’avance à son tour d’un pas rapide et décidé.
Elle me repousse une fois, deux fois, trois fois. Je n’essaie pas de lutter, et je recule. J’entends au son de sa voix qu’elle pleure à chaudes larmes.
— Alors voilà, c’est comme ça que ça va finir ? Tu te barres, tu vas rentrer tranquillement sur Paris, tu vas me laisser en plan ? — Marielle, je t’en prie...
Comme je déteste la voir comme ça...

Marielle reprend son souffle.Elle finit par craquer, et m’enserre dans ses bras.
— Reste s’il te plaît, j’ai pas envie que tu partes...
Sa petite voix, empreinte de colère et de désespoir, m’affecte au plus haut point.
— Marielle, on en a déjà discuté. Je peux pas. On le savait tous les deux depuis le début...
Elle attrape mes mains. Je devine aisément ce qu’elle va essayer de faire.Elle va me prendre par les sentiments.
J’essaie d’esquiver sans véritable volonté, mais elle insiste un peu, et place mes mains sur son ventre. Elle me regarde, désespérée, son mascara coulant le long de ses joues.
— Marielle, Marielle, s’il te plaît... — Mais merde quoi, c’est ton enfant. Comment tu peux être aussi insensible ?
Là, je me sens complètement perdu.
Oui, j’ai merdé.J’ai bien merdé.
J’ai pris du bon temps ces derniers mois. Du trop bon temps.Si je n’étais pas un fervent cartésien, je serais presque tenté de croire au karma, au fameux retour de flammes qui finit tôt ou tard par survenir.
Que faire ?
Tout avouer à ma femme, briser mon couple, ma famille, et partir avec Marielle que je ne connais finalement qu’à peine ?Au fond de moi, je n’en ai pas du tout envie.
Mais laisser cette histoire derrière moi, retourner sur Paris et faire comme si de rien n’était ?M’obliger à vivre avec le lourd fardeau d’avoir laissé Marielle seule avec cet enfant qui est aussi le mien, et qui grandira privé de son père, car ce dernier n’aura pas osé assumer ? Ce n’est pas possible non plus.
Ça me fend le cœur.Ça me déchire l’âme.
Et dans cet instant comme suspendu dans le temps, j’ai envie de partir loin, loin de tout.
Marielle est là devant moi, cherchant dans mon regard une lueur d’espoir, et moi je suis ici, mes mains apposées contre son ventre qui porte la vie.Là, tous les deux, sans dire un mot, comme encaissant d’un coup tout cette folle histoire que l’on a vécue ces derniers mois.
Si quand j’ai accepté de prendre ce poste et de partir à Bordeaux, quelqu’un m’avait conté comment cela allait se passer, je crois que je l’aurais pris pour un fou.Et pourtant je suis là, à songer que j’aimerais remonter le temps.
La colère retombe peu à peu.
Une légère brise se lève et il commence vite à frisquet, je propose à Marielle de rentrer à l’intérieur.
Elle ravale ses quelques sanglots qui s’échappent encore : « Pas longtemps alors ».
Une fois dans la chambre, je m’allonge sur le lit, et elle se blottit contre moi.On est bien là en vrai, tous les deux.
Rapidement, je sens sa joue se rapprocher de la mienne. J’ai envie de saisir cet instant, je tourne légèrement la tête vers elle, et elle m’embrasse.Malgré la situation, malgré ce que je viens de lui annoncer, je sais qu’elle est bien plus attachée à moi que je n’aurais pu l’imaginer.
La passion, le désir ardent qui emplissaient nos chambres d’hôtel, laissent ici place à la tendresse.
Et de fil en aiguille, presque par réflexe sans vouloir nous l’avouer, nous finissions tous les deux nus sous les draps, à coucher ensemble.Ça a une saveur différente de toutes les autres fois. C’est calme, posé, tout en lenteur, mais c’est tout aussi agréable. Et aussi très certainement, la dernière fois que ça arrive.
Car même si au fond de moi une partie de mon être hésite toujours, je pense que de son côté, même si elle continue de s’accrocher à un mince espoir de me convaincre, elle sait aussi que je ne pourrais pas la choisir elle.
Je finis par m’endormir, Marielle la tête posée contre mon torse.
Quand je me réveille un peu plus tard dans la nuit, elle n’est plus là.Elle est partie sans un bruit, en laissant la lumière allumée.
Dans les jours qui suivent, je commence déjà à faire mes quelques cartons. Marielle n’est toujours pas revenue au travail, et depuis qu’elle est partie au milieu de la nuit, elle ne m’a pas donné de nouvelles.
C’est donc comme ça que je rentre à Paris le mercredi suivant, sous la grisaille d’un mois de janvier.En y repensant, cela fait pas loin d’un an passé à écumer le TGV pendant des centaines d’heures, à faire d’incessants aller-retour, et pour mon cœur de faire des montagnes russes.Et pour quoi au final ?Détruire la vie d’autres personnes ?Devoir vivre avec un lourd secret toute sa vie ?
Un soir, je finis par fondre en larmes. Ça ne m’arrive quasiment jamais.Trop de pression à évacuer.
Je pense tous les jours à Marielle.
Je l’ai laissée seule, là-bas, avec notre enfant.Je n’ai pas assumé.Mais comment pouvait-il en être autrement ?
Heureusement, mes deux fils arrivent au moment opportun, m’obligeant à reprendre mes esprits et sécher rapidement mes larmes.
— Pourquoi tu pleures papa ? — Pour rien fiston, pour rien. T’inquiète pas, papa est rentré à la maison pour de bon maintenant. — Je suis trop content que tu sois rentré, c’était pas facile sans toi, maman a beaucoup râlé sur nous.
Halala, l’innocence des jeunes bambins.Ça suffit à me redonner le sourire.
Je sais que j’ai fait le bon choix. Ou du moins, le moins pire.En vérité, je l’espère fortement simplement en surface, car dans mon cœur, j’en doute quand même beaucoup.
Mon autre enfant n’aura pas cette chance de grandir avec un père, lui.Oui, c’est étrange, mais quand je pense à la situation, je ne peux m’empêcher de penser à lui comme « mon enfant ».Parce ce que c’est ce qu’il est.
Les semaines passent, je retourne au bureau sur Paris après quelques jours de congé et moult félicitations des succès de l’année passée.Je suis même de nouveau augmenté !
La vie reprend son cours tant bien que mal pour moi.Je ne travaille plus du tout avec Marielle.J’essaie discrètement de suivre des bouts de sa vie via les réseaux sociaux même si elle y est quasiment inactive, étant donné qu’elle ne me répond plus du tout ni sur Teams, ni par texto, ni par téléphone.
Un mois s’écoule de nouveau, et j’apprends un jour par Michel, avec qui je ne travaille plus non plus, que Marielle a démissionné.
— De toute façon, je ne l’ai pas revue au bureau depuis qu’elle avait été arrêtée au moment de la fin du projet, m’écrit-il.

Merde, j’espère que tout va bien.
— Mince, tu sais pourquoi ? — Je sais pas non, aucune idée. Chelsea m’a dit qu’elle s’était séparée de son mari, et qu’elle était partie vivre ailleurs. Mais bon tu connais Chelsea, les rumeurs vont bon train. Demande à Marie au service RH, peut-être qu’elle en sait plus.
Quoi ?Non, non, ce n’est pas possible.
Les semaines continuent de passer.J’essaie d’interroger des collègues sur Bordeaux, je questionne la RH qui nous suivait sur le projet. Marielle a bien démissionné, mais personne n’en sait plus.
Aucune nouvelle. Ça me bouffe de l’intérieur.
Quelques mois plus tard, je suis amené à descendre exceptionnellement de nouveau sur Bordeaux une dernière fois pour le boulot.Je suis censé faire l’aller-retour dans la journée.
J’envoie un texto à Marielle, espérant qu’elle ne m’ait pas bloqué, ou n’ai pas changé de numéro. Je croise les doigts, car je n’ai aucun autre moyen de la contacter.
Je lui dis simplement que je descends sur Bordeaux pour une journée, que j’aimerais vraiment avoir des nouvelles, que je pense souvent à elle, que j’ai entendu dire qu’elle avait démissionné, qu’elle avait déménagé...
Comme une bouteille à la mer après ces longues semaines de silence, et j’espère de tout mon cœur qu’elle me lira.
Et alors qu’une fois ma journée de travail terminée, sur le point de commander un taxi pour repartir vers la gare le cœur très lourd, Marielle me répond.Elle me donne juste sa nouvelle adresse.Elle m’explique aussi brièvement qu’elle n’a plus de véhicule pour se déplacer sur Bordeaux.
Ni une ni deux, j’annule mon billet retour, et j’appelle un taxi.Et alors que je donne l’adresse au chauffeur, je me rends compte que c’est tout de même à 60 kilomètres d’ici. Ça va faire cher le taxi et je ne sais pas si ça passera en note de frais, mais de toute façon, hors de question de rater cette occasion.J’envoie un message à ma Sophie en lui prétextant que j’ai raté mon train, qu’il n’y a plus de place dans le prochain, et que je ne rentrerai que le lendemain matin.
Presque une heure plus tard, j’arrive à l’adresse indiquée, au milieu d’une petite bourgade à l’est de Bordeaux.Le chauffeur me dépose au pied d’un immeuble quelque peu défraîchi, pas très accueillant. Le lieu n’a pas l’air super bien fréquenté également.
Je paie, je me hâte et vois le nom de Marielle sur l’interphone.Je sonne, elle m’ouvre.
J’ai le cœur qui bat fort.Encore plus fort que lorsque je l’ai attendue à l’hôtel la première fois.Un panaché d’espoir, mais aussi d’appréhension.
Je grimpe jusqu’au 3è étage sans ascenseur, et je toque doucement.Marielle m’ouvre la porte.
Dieu que ça me fait un bien fou de la revoir.
Elle a l’air très fatiguée, pas possible de ne pas apercevoir les grands cernes sous ses yeux, cernés de mascara comme toujours. Et surtout, je remarque aussitôt son ventre. Un joli bidon, qui s’est bien arrondi.
Quelques secondes de flottement s’écoulent tandis que je me tiens sur le pas de la porte.
Puis spontanément, elle me serre dans ses bras, et je fais de même.Je suis vraiment heureux de la revoir.Je suis si soulagé de voir qu’elle va bien.
— Entre, entre, me lance-t-elle alors, « C’est un peu le bordel, désolée ».

Je passe le pas de la porte.C’est vrai que c’est un peu le foutoir, il y a des cartons partout d’autant plus que l’appartement n’a pas l’air très grand. La pièce à vivre, très encombrée, fait 15m² à tout casser.
— Vas-y, installe-toi sur le canapé, j’étais en train de préparer une tisane.
Je m’assieds, tandis que Marielle me sert une tasse bien chaude tout en me tendant une boîte de sachets d’infusion.
— Marielle, j’étais vraiment super inquiet. Michel m’a dit que tu avais démissionné. J’ai eu peur, personne n’avait plus aucune nouvelle... — Ouais désolée, je n’avais pas d’autres choix. — Que de démissionner ? — Que de faire le vide pour passer à autre chose. Essayer de changer de vie. Excuse-moi de t’avoir ignoré. Crois-moi, ça m’a coûté de le faire, mais ce n’était pas possible autrement pour moi, en tout cas sur le moment. Dis-toi que je t’avais même bloqué, j’ai débloqué ton numéro que récemment. — Pas besoin de t’excuser. T’as quitté ton mari alors ? — Oui, mais ça comme je te l’ai déjà dit, crois-moi, ça n’a pas de rapport avec nous deux. Enfin, ça a sûrement été l’élément déclencheur, mais de toute façon ça n’allait plus depuis des années. Je sais même pas pourquoi j’ai fait un gosse avec lui, je suis partie et il ne s’en occupe pas plus. Tu me diras, j’en ai bien fait un avec toi.

Elle finit sa phrase d’un ton très sec, et je décèle de la rancœur à mon égard.
— Marielle, on ne va pas tourner en rond. Si j’avais su dès le début que ça finirait comme ça, j’aurais coupé court direct à tous nos jeux, comme je les ai nommés à tort. Je suis bien conscient que je t’ai fait beaucoup de mal, et que je continue à t’en faire, et crois moi ce n’était pas mon but. Tu comptes pour moi, tu compteras toujours pour moi. Enfin je veux dire, tu portes notre enfant.
À ce moment-là, je marque une pause, tourne et retourne la fin de la phrase dans ma tête. Oui, c’est encore dur à croire pour moi, mais c’est bien la réalité. Marielle porte notre enfant.
— Je me suis retrouvé devant un dilemme où aucun des choix à faire n’était le bon. J’ai choisi ma famille, mais en aucun cas je veux te laisser tomber. Je veux t’aider.
Marielle se met à se caresser le ventre.
« Tu sais, j’ai aussi eu le temps de réfléchir à tout ça. Je t’en ai énormément voulu au début, c’est vrai. Mais tout ça, c’est aussi en grande partie ma faute en fait, faut bien que je me l’avoue. C’est vrai quoi, je t’ai incité à le faire. Je t’ai provoqué. Ouais, tu as aussi été inconscient de rentrer dans mon jeu, et je crois que j’en avais un peu envie en réalité, ça m’excitait à mort de te voir excité. Je me sentais vivante, pour de vrai. Je me suis accrochée à toi bien plus que je ne l’aurais imaginé, mais j’ai pas osé te l’avouer. Sous mes airs d’allumeuse que j’ai pu avoir avec toi, j’avais peur que ça casse ce truc entre nous, et qui faisait que j’me sentais bien quand tu étais là.
Mais bon, on ne fait pas un gosse seul. Et au final c’est le deuxième que je fais. Tu vois, je suis bonne à rien. Je n’apprends même pas de mes erreurs. »« Ecoute Marielle, pas la peine de te culpabiliser hein. C’est fait maintenant, ça paraît dingue c’est sûr, mais c’est en train de se produire. Allons de l’avant. Comme je t’ai dit, hors de question pour moi de te rayer de ma vie, et de faire comme si de rien n’était. »
— Mais t’en veux pas de cet enfant, et maintenant il va arriver. Tu veux quoi ? Que je t’envoie des photos de lui de temps en temps par texto ?
Malgré ce qu’elle vient de m’avouer, j’ai bien conscience que Marielle est encore en colère. Et par-dessus tout, ses mots sont teintés de tristesse.
Ça me fend le cœur.
Je réalise à quel point mon attitude, mon inconscience, mon choix sont en train de briser une vie. Et certainement d’en briser une deuxième très bientôt.
Je suis un homme, je suis père de famille, je dirige des dizaines de personnes chaque jour. J’ai l’habitude de gérer des situations difficiles, de soutenir mes proches, mes équipes.Et là, j’ai honteusement choisi la voie facile, seulement car c’était plus confortable pour moi, et moi seul.Mais bordel, il faut que je me reprenne.
Que je porte mes couilles.
Que j’assume.
— Écoute, tu attends quoi de moi ? Dis-moi, tu as besoin de quoi ? Tu sais quoi, je suis prêt à tout avouer à ma femme, et à reconnaître l’enfant. Tu connais le sexe d’ailleurs ?
Elle esquisse alors un sourire, tout en buvant une gorgée de sa tisane.
— T’es mignon, mais gâche pas ta vie pour un coup d’un soir. — Coup d’un soir ? Coup d’un soir ? Mais Marielle, sérieusement, tu penses vraiment que c’est comme ça que je te vois ? Franchement, j’me sens mal que tu penses ça...
« Naaaan, j’dis ça pour me protéger en vrai. Pour me faire une raison. Dans le fond, je sais que j’ai compté pour toi, et que je compte toujours.
Eh oui sinon, c’est une fille. »À ces mots, Marielle baisse son regard sur son joli ventre, et se remet à le caresser.
Hé ben.Je vais avoir une fille...
Marielle se lève, et va chercher une pochette, dont elle sort une échographie qu’elle me tend. On ne voit pas grand-chose comme souvent, mais bon, je constate qu’il s’agit de la deuxième écho déjà.
— Tu veux la sentir ? — Ça fait combien de mois là ? — 7 bientôt.
C’est donc prévu pour juin alors, je n’y avais jamais songé.
Je pose mes mains sur son ventre.Malgré toute la tristesse de la situation, Marielle m’apparaît très attendrissante.Elle pose ses mains sur les miennes.
— Sinon Marielle, tu n’as pas répondu franchement à ma question. — Si, je t’ai dit de ne pas gâcher ta vie pour moi. Reste heureux avec ta femme et tes enfants, tout ce que tu as déjà réussi à construire. C’est aussi moi qui ai bien fauté dans tout ça. Ça serait égoïste de vouloir à tout prix te le faire payer. — Ha non non non, ça serait tout aussi égoïste de te faire assumer seule.
Sur le coup, j’ai envie de croire que c’est Marielle qui a raison.Qu’elle a finalement accepté la situation.Si je reconnais l’enfant, je brise mon couple.Je détruis ce que j’ai construit ces douze dernières années.
J’essaie une fois de plus de me convaincre que laisser Marielle sur le côté, c’est le choix le moins pire, mais comment m’y résoudre pour de bon ?
— Au fait, tu as démissionné aussi. Tu comptes faire quoi ? Tu as besoin d’argent ? — Merci mon bon roi, toi qui aimes mettre les gueuses enceintes, mais je ne suis pas une assistée. T’inquiète pas pour moi, j’ai toujours subvenu à mes propres besoins, je me débrouillerais, comme d’hab. — Non non Marielle, ça, ça me va pas comme réponse. Tu t’es vachement éloignée de Bordeaux là. En plus t’as plus de voiture, ça va être dur de retrouver du boulot. Puis le coin où t’es là, il a pas l’air top. Et pas la peine de m’envoyer des pics... — Je ferais une demande de logement social plus proche de Bordeaux.
Je réalise en entendant ces propos, que je ne sais pas si elle me répond du tac au tac pour me montrer qu’elle n’a pas besoin de moi, ou si elle est réellement en train de perdre pied.Ce qu’on a vécu ensemble, c’est en train de la détruire.
La Marielle d’il y a quelques mois a perdu sa joie de vivre, son espièglerie, ses envies, sa motivation.La chaudasse que j’ai connue, sûre de ce qu’elle voulait, est devenue une femme très vulnérable.
— Marielle, non, mais tu t’entends ? Hors de question que je te laisse dans cette situation. J’ai de l’argent, s’il faut t’acheter une voiture, je t’en achète une. S’il faut que je t’aide à te reloger, je le ferai. Et que je reconnaisse l’enfant ou pas, je t’enverrai de l’argent. — Mouais mouais. Et ta femme, elle en pensera quoi ? — T’inquiète pas pour ça. Ça c’est pas un problème, je me débrouillerai.

De nouveau, quelques instants de silence surviennent après cette longue mise à nue, comme venant conclure en point d’orgue toute cette idylle passée.
— T’es trop mignon en vrai. Excuse-moi quand je t’ai traité de connard, de pervers ou de sale porc. Je le pensais pas, tu t’en doutes. C’était sur le coup de la colère, de l’excitation, tout ça. T’es un mec bien, ta femme a de la chance de t’avoir.
Elle me disant ça, on dirait qu’elle est presque gênée.
Je regarde Marielle.Elle est là, assise sur son fauteuil avec son ventre tout rond, son pyjama trop grand, et ses cheveux mal coiffés attachés par un chignon. Je la trouve belle. J’ai soudainement envie de l’embrasser.
Je la fixe alors du regard.Elle me regarde à son tour, sans trop comprendre là où je veux en venir.
— Quoi ? J’ai dit un truc qu’il fallait pas ?
Je me lève légèrement du canapé, et approche ma tête vers la sienne.
— Arrête, c’est pas sérieux...
Elle hésite. Elle n’y songeait pas, mais je sens bien qu’elle en a envie aussi.
J’approche doucement mes lèvres des siennes.
Nous échangeons un baiser.Un baiser langoureux, un baiser teinté de passion. Presque un baiser que se donneraient deux personnes qui s’aiment.
Le temps est comme suspendu.L’instant est magique.On a eu beau baiser comme des lapins des dizaines de fois, si je ne devais retenir qu’un seul moment avec Marielle, un seul passage de toute cette histoire, ce serait celui-là.
Marielle enlève le haut de son pyjama. Ses seins ont bien grossi, ses aréoles ont foncé, et ses tétons pointent.Elle a le ventre bien arrondi, la peau tendue.Son corps se prépare à donner la vie une seconde fois, et je trouve ça beau.
Elle m’enlève mon pull, puis mon t-shirt, pendant que l’on continue d’entremêler nos langues pendant ces longs baisers suaves.
Puis, tout doucement, elle se met nue, pendant que je termine de baisser mon pantalon et mon boxer.
Elle s’allonge sur le canapé.
— Fais pas trop de bruit, ma fille dort à côté.
Je me penche sur elle, en prenant soin de ne pas trop secouer son ventre, et je la pénètre.Même pas besoin de plus de préliminaires que ces embrassades, je n’ai eu aucun mal à rentrer tellement elle mouille.Ça fait plusieurs mois que ça ne s’était pas produit, et Dieu me pardonne, mais j’avais oublié à quel point c’était bon.
On baise là, allongés sur son canapé, tendrement.Je prends tout mon temps, tous nos mouvements sont lents, désirés, maîtrisés.Je m’enfonce profondément en elle, puis sors, puis rentre de nouveau.Je lui attrape les mains. Je l’embrasse.Surtout qu’avec son ventre, je préfère y aller doucement.
Puis je m’assieds sur le canapé, et elle me grimpe dessus. Elle est très enceinte, et d’habitude ça n’a jamais été ma tasse de thé, mais là, je ne saurais expliquer pourquoi, c’est différent.Ça m’excite.Ça m’excite terriblement.Même enceinte de sept mois, Marielle m’excite, comme elle l’a toujours fait.
Quelques va-et-vient et autres chevauchements, et je vois Marielle se cambrer vers l’arrière, étouffant un gémissement avec sa main devant la bouche.
Puis quelques secondes plus tard, c’est à mon tour d’atteindre l’orgasme.Cette fois, pas de risque.Je reste en elle jusqu’à être sûr que tout mon jus soit bien sorti.De mémoire, je ne me rappelle d’ailleurs pas avoir déjà autant éjaculé que cette fois-ci.
Finalement, alors que la nuit sans lune étend son emprise et que les aiguilles de la pendule continuent leur course effrénée, nous restons là, tous deux blottis l’un contre l’autre, nus sous un plaid.
Et là, rompant la quiétude du moment, Marielle me chuchote « En fait, on est pas faits pour être l’un avec l’autre, mais l’un dans l’autre. »
Je crois que c’est très bien résumé.
Je passe la nuit avec elle, sur le canapé.Tous les deux, dans notre plus simple appareil, enlacés en cuillère.Ce n’est pas forcément confortable, mais ce n’est pas ça qui compte.
Je me sens bien dans ses bras.
Marielle s’est endormie, et moi j’ai beaucoup de mal à trouver le sommeil.Je m’étais pourtant toujours dit que j’arriverais facilement à tourner la page, que je ne m’attacherais pas, mais c’est plus compliqué que ça.
Non, ce n’est pas possible. Je ne peux pas la laisser. Je ne peux pas faire comme si de rien n’était.La laisser sur le carreau, elle et notre fille, comme si elles n’avaient aucune importance.
J’ai toujours su ce que je risquais.Et c’est arrivé.
Je l’ai mise en cloque.Et il faut que j’assume.Pour de bon cette fois.
Le lendemain matin, après une courte nuit, le réveil se fait un peu en panique.La fille de Marielle, du haut de ses 2 ans et demi, appelle sa mère depuis la chambre. Vite, je saute du canapé, et me rhabille illico presto.Même pas le temps d’avaler quoi que ce soit, je commande un taxi et je m’en vais.
J’embrasse Marielle.
— Je t’appelle, mais cette fois tu me réponds hein ? je lui lance alors tandis que je m’apprête à dévaler les escaliers quatre à quatre.— Oui, oui, me répond-elle avec un sourire.

Mon taxi arrive, alors que je suis en train de me réserver mon TGV. Je ne suis pas lavé, j’ai encore mes vêtements de la veille, et clairement je ne me sens pas très frais. Mais cette nuit m’a fait du bien. Beaucoup de bien.
Pendant tout le trajet, je repense à cette folle histoire.À ce qu’on s’est dit la veille.
Et finalement, je prends une grande inspiration, et envoie un texto à Marielle : « Pour le prénom, tu as des idées ? ».
Je rentre chez moi, ma décision prise. Le jour suivant, j’avoue tout à ma femme : Marielle, le bébé.
Bien sûr, c’est le drame, comment cela pourrait-il en être autrement ?
En réalité, Sophie me confie qu’elle se doutait qu’il se passait quelque chose, et m’avoue par la même occasion avoir elle aussi eu une aventure de quelques soirs pendant mes absences l’année passée. Que c’était la première et unique fois, et qu’elle s’en est terriblement voulue.
Mais bon, je reste le salopard dans toute cette affaire, j’ai mis une autre femme enceinte.Peu importe.
On demande conjointement le divorce dans les jours qui suivent. Comme je m’en doutais, l’annonce auprès de ma famille passe très mal, et tout le monde me tombe dessus.Les jugements pleuvent.
— 33 ans, mais encore trop égoïste pour penser à tes enfants ?— Comment t’as pas pu t’empêcher de penser avec ton entrejambe ?— 12 ans de vie commune foutue en l’air pour ça ! et j’en passe.

Mais je me sens apaisé, délivré de ce fardeau.C’est ça qui compte le plus.Je suis en paix avec moi-même. En paix avec mon âme et conscience.
Je redescends sur Bordeaux pour l’accouchement. Le jour J approche, et je tenais à être là, aux côtés de Marielle.
Elle donne naissance à une magnifique petite fille, que l’on décide de prénommer Espérance.Bien sûr, je reconnais cette petite puce.Ma fille.
Finalement, nous choisissons de ne pas nous mettre ensemble avec Marielle.On est faits pour être l’un dans l’autre, pas l’un avec l’autre, comme elle l’a si bien dit l’autre soir.
Je réussis néanmoins rapidement à la convaincre de monter sur Paris, et l’aide à retrouver un travail. On met en place une garde partagée, une semaine sur deux.J’arrive à avoir mes trois enfants en même temps à la maison.Mes fils ont eu du mal à encaisser ma séparation d’avec leur mère, mais ils sont super contents d’avoir une petite sœur.
Je continue de coucher régulièrement avec Marielle.C’est moins torride qu’avant, moins fougueux, mais toujours aussi bon.On se protège plus ou moins bien, pas sûr que tout ça nous ait vraiment servi de leçon. Mais nous ne sommes que des êtres humains, avec leurs émotions, leurs désirs et leurs pulsions après tout.
Parfois, je laisse mon esprit divaguer, à m’imaginer comment serait la vie si jamais j’avais fait le choix de ghoster Marielle. De la laisser seule.Bien sûr, je sais qu’avec des si, on refaçonne le monde comme on le veut.Mais chaque fois que j’aperçois le sourire de ma fille, je sais que j’ai fait le bon choix. Celui d’assumer.
Marielle a retrouvé le sourire.Mes enfants sont heureux.La vie est belle, et elle continue.
Quant à moi, adieu la direction de projet. J’ai mis ma carrière en pause, pour me concentrer pleinement sur ce qui a le plus de valeur au monde : les gens qui comptent vraiment pour nous.
Fin
Merci à vous chers lecteurs et chères lectrices de m’avoir lu jusqu’au bout. J’espère que l’histoire aura su vous tenir en haleine.J’ai conscience qu’elle est un peu longue, j’ai hésité à la découper en chapitre, mais ayant eu la sensation que cette histoire forme un tout, j’ai préféré la proposer d’un seul tenant.N’hésitez pas à laisser un commentaire ou un message privé sur ce que vous avez pensé.
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