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Déchéance et rédemption

Chapitre 2

En quête d'un pardon

Hétéro
Le rejet
 
Six heures quarante-cinq minutes plus tard, le vol direct de la compagnie British Airways transportant Alexander McKenzie atterrissait à Dorval. L’esprit davantage préoccupé par les nombreuses pensées qui le poursuivaient, ce dernier n’eut point la chance de s’adonner aux quelques heures de sommeil qui lui auraient permis de s’adapter plus aisément au décalage horaire. De fait, son envol en début d’après-midi venait de se conclure par une arrivée occupant localement le même créneau horaire puisqu’il n’était que quatorze heures dix, heure de Montréal. Chargé uniquement de son sac à dos et d’une valise, il quitta le terminal aéroportuaire en empruntant le REM (Réseau express métropolitain) tout récemment mis en service. Le circuit le conduisit à la station McGill de la ligne verte du métro montréalais d’où il poursuivit son parcours jusqu’à la ligne jaune, direction Longueuil-Université de Sherbrooke. De là, il sauta dans le premier bus à destination de Saint-Hyacinthe. Tout en revoyant à travers la glace du car les plaines verdoyantes de la Montérégie, Alexander demeurait songeur, une tension palpable et angoissante le gagnant graduellement. Quelle serait la réaction de celle qu’il allait bientôt revoir, en supposant bien sûr que ses recherches sur internet ne l’aient pas conduit sur une fausse piste? Quoiqu’il en fût, il n’était plus question pour lui de reculer. Trop de temps le séparait maintenant de cette époque au cours de laquelle il aurait dû agir différemment. Il savait qu’il n’en revenait maintenant qu’à lui de faire le premier pas. Arrivé au terminus du Centre-ville maskoutain, l’homme consulta une fois de plus son smartphone, s’orienta dans la ville et héla un taxi qui, traversant la Yamaska, l’amena dans l’arrondissement de Sainte-Rosalie.
 Sur le chemin Giard il localisa une maison située en rase campagne qui correspondait aux résultats de ses recherches. Il s’approcha de la porte, prit une profonde respiration, frappa et attendit. Devant l’absence de réponse et sous un soleil de plomb, il entreprit d’explorer les alentours. Une forte poussée d’adrénaline le saisit alors qu’infiltrant son regard au travers d’une épaisse haie de cèdres il apercevait au milieu du jardin celle qui faisait, depuis son retour en terre canadienne, l’objet de sa quête. Allongée sur un transat, une femme début quarantaine portant verres fumés et chapeau de paille se faisait tranquillement bronzer dans l’intégralité de sa nudité tout en parcourant de façon désinvolte un magazine. Plus que jamais déterminé à établir le contact avec celle qu’il venait de reconnaître, Alexander retourna vers la porte d’entrée qu’il sonda en vain, celle-ci étant verrouillée. Rompu aux techniques de combat, l’homme à la forme athlétique franchit aisément la petite clôture grillagée ceinturant le côté opposé du terrain et contourna prestement par l’arrière le cottage pour finalement s’approcher de façon discrète de l’endroit où se trouvait celle qui se prélassait en toute quiétude au soleil.
Tapi derrière un arbre, il fit une pause et observa la scène, se délectant une nouvelle fois de ces formes féminines qu’il avait jadis connues, de ces seins toujours fermes malgré l’âge, coiffés de tétons encore rosés que la brise légère faisait pointer, de cet abdomen toujours plat ainsi que de ces cuisses légèrement allongées entre lesquelles un sexe discrètement duveté et respirant joyeusement l’air de la campagne faisait briller ses lèvres écarlates. Un moment d’inattention, et un faux pas fit craquer une branche tombée au sol. Alertée, la femme se redressa en se couvrant la poitrine de ses bras :
 -Qui est là? Que faites-vous sur ma propriété?
 Débusqué, l’homme s’approcha lentement de quelques pas. Il se racla la gorge, puis:
 -Sonia, c’est moi. -Alex !? C’est toi? Mais qu’est-ce que... Qu’est-ce que...
 Malgré sa vive surprise, la femme qui était à présent carrément assise sur le bord du transat parvint à se saisir rapidement de sa serviette dont la taille réduite ne permettait que de couvrir le bas de son corps, l’astreignant ainsi à garder la poitrine couverte de ses bras.
 -Oui, c’est moi, Sonia. Je suis revenu, fit le visiteur à voix basse tout en continuant de s’approcher de son ex-femme qui était à présent debout. -T’es revenu pour quoi? demanda l’autre sur un ton plus neutre. -Je... J’ai... Je suis revenu refaire ma vie ici. Et mettre les choses en règle... si c’est possible.
 La femme prit la direction de la maison, les fesses et le sexe toujours entourés de la petite pièce de ratine. Alex la suivit en silence. Elle franchit la porte-patio puis s’adressa de nouveau à celui qui s’était immobilisé sur le seuil :

 -Ben, entre! Ne reste pas là planté comme un piquet!
 Sans dire un mot, il la rejoignit à l’intérieur.
 -Tourne-toi, que je puisse réenfiler mon bikini, intima-t-elle à l’homme comme elle saisissait le petit ensemble dont elle s’était défaite juste avant d’entreprendre son bain de soleil.
 Faisant maintenant face au mur, le rouquin aux cheveux lissés put tout de même profiter, à travers le reflet d’un petit miroir suspendu près de lui, du spectacle que lui offrait son ex, admirant en détail son joli petit cul alors qu’elle s’inclinait vers l’avant afin de faire glisser sa culotte vers le haut. Un serrement de gorge le surprit alors qu’il matait de nouveau ces alléchantes fesses bronzées au fond desquelles il avait si souvent trouvé son bonheur. Du coup, une foule de souvenirs remontèrent à sa mémoire, se rappelant les parties de baise effrénées auxquelles le jeune couple s’adonnait à l’époque, de ces partouzes débridées qui meublaient chacune de leurs semaines, de ce bonheur éphémère mais pervers qui unissait ce couple libertin. De glaciales paroles l’arrachèrent à ses pensées :
 -T’as décidé de refaire ta vie, comme ça! Faites sonner la trompette, Monsieur est de retour! tonna sarcastiquement la femme maintenant vêtue d’un aguichant deux-pièces noir et qui avait retiré son chapeau de paille, laissant retomber sur ses épaules une chevelure raide couleur d’ébène qui s’agençait parfaitement avec ses yeux gris.
 La femme s’avança de quelques pas, donnant à l’ex-militaire la possibilité d’humer à nouveau ses senteurs corporelles. Ce dernier tendit les bras, offrant son étreinte.
 -Ne me touche pas! lui défendit Sonia avant de lui gifler violemment la joue. Tu n’es rien qu’un salaud, Alexander McKenzie, après tout ce que tu m’as fait! Si tu désires refaire ta vie, sache pour ta gouverne qu’il y a maintenant bien des années que j’ai, quant à moi, refait la mienne! -Je devine à quel point tu peux me détester aujourd’hui, reconnut l’athlète de quatre-vingt-cinq kilos en portant la main à son visage agressé. -Si je te déteste? Nous vivions heureux, toi et moi, il y a vingt-cinq ans et tout d’un coup, tu m’as plantée sur place avec un bébé qui n’avait pas trois semaines! Tout ce que j’ai pu retrouver de toi, sur le coin de la table un beau matin, c’était cette courte lettre m’annonçant ton départ afin d’éviter que je mette la police après toi. Mais qu’est-ce qui t’était passé par la tête? -J’étais paniqué. Il s’était passé tellement de choses en même temps. Je n’ai pas su assurer.
 Visiblement penaud, il poursuivit :
 -Tu as pu... surmonter tout ça, malgré tout? -Oui. Mais parfois je me demande encore comment j’ai fait. J’ai élevé seule notre fille. Tu te souviens quand on avait choisi son nom? C’était soit Alexandra, en ton honneur, soit Alicia. Nous avions alors opté pour le plus court des deux. Elle a grandi n’ayant que moi de parent.
 Amère et au bord des larmes, elle poursuivit :
 -Quel sans-cœur t’as fait de toi, Alexander McKenzie! Heureusement que j’ai eu l’aide de nos voisins les Durocher. Sans Jasmine, je n’y serais sûrement pas arrivée. -Et... qu’est devenue notre fille, à présent? se risqua timidement Alex. -Elle est devenue médecin, maintenant responsable des urgences à l’hôpital Honoré-Mercier. Elle vit en couple avec la fille de Jasmine et ensemble elles hébergent une collègue de travail. -Jasmine... a eu... une fille ?! sembla s’étonner l’autre. -Ça te surprend? Elle était enceinte lors de ton départ, tu ne te souviens donc pas? Elle a accouché moins de trois mois après moi. -Mon Dieu, se dit alors l’homme, c’est pas possible! Une fille!
 S’efforçant de cacher son air perturbé, il reprit:
 -Et tu dis qu’Alicia vit en couple avec elle? -Absolument. D’ailleurs Sophie et Alicia ont grandi ensemble. Elles ont toujours été comme les deux doigts de la main. Quant à moi - elle fit une pause - je vis ici, avec Jasmine. Je suis sa maîtresse depuis que son mari Jérôme et elle m’hébergent chez eux. -Sa maîtresse, tu dis? fit l’homme de plus en plus étonné. -Eh oui, cher! Tu as réussi à tellement me dégoûter des hommes que j’ai finalement trouvé mon bonheur dans le saphisme. Ça te surprend, ça aussi? À force de me faire sucer les sales bites de tes chums, tu es parvenu à me faire découvrir que j’étais au final plus à l’aise avec les nanas qu’avec les mecs. 
 Sonia se dirigea vers le bar et se versa un cognac.
 -Assieds-toi, invita-t-elle Alex. Je t’offre quelque chose? -Un whisky, si tu en as?
 Un verre fut consommé, puis un deuxième. L’alcool aidant, Sonia adopta un ton moins agressif et pour cause : malgré l’affront qu’elle reprochait à son ex-conjoint, elle ne pouvait nier qu’elle éprouvait toujours des sentiments à son égard. Alex, de son côté, mesurait avec de plus en plus de remords l’ampleur des conséquences de son comportement passé. L’homme ayant des idées bien campées sur certains sujets déplorait intérieurement l’orientation sexuelle qu’affichaient aujourd’hui à la fois son ex-femme et sa fille, en se demandant jusqu’à quel point ses gestes passés de même que son absence avaient pu y contribuer.
 -J’ai mûri, annonça-t-il enfin à celle qui lui faisait face, assise au fauteuil. Je me rends maintenant compte à quel point j’ai fait l’idiot avec vous tous, et à quel point je vous ai toutes blessées. Je suis... Je suis désolé. -Je ne te le fais pas dire, McKenzie, confirma la femme en déposant son troisième verre. Tu m’as humiliée devant ta gang de soi-disant amis. Je les enfilais tous, un après l’autre, durant ces soirées débiles, alors qu’ils m’enculaient joyeusement à tour de rôle pendant que je prenais le suivant en gorge profonde en attendant son tour! À la fin, j’en étais rendue à vomir et à chier leur maudit foutre, tellement j’avais chargé! Et toi, pendant ce temps, tu faisais le fanfaron, me traitant comme une vulgaire poupée que tu mettais à la disposition de tes salauds de copains! Mais je t’aimais tant à l’époque, Alex, je voulais tellement te garder avec moi que j’étais prête à tout pour te plaire! Et voilà tout ce que cela nous a donné : un statut de mère monoparentale et une orpheline de père. -Je sais, reconnut l’autre. Je n’ai pas su t’aimer comme j’aurais dû. Je n’ose même pas te demander pardon. C’est... Tout cela est impardonnable. -Je ne dis pas que je ne te pardonnerai jamais, mais reconnais cependant que le chemin sera long. Le pire dans tout ça, c’est que malgré tout ce que tu me faisais subir, je continuais de t’aimer! Au final, c’était peut-être moi, l’idiote. -Tu dis que tu demeures ici, avec Jasmine. Où se trouve-t-elle présentement? voulut s’enquérir l’homme. -Aujourd’hui elle fait de la consultation comme psy au CLSC, tout comme sa fille Sophie d’ailleurs. Les autres jours de semaine elle tient son bureau dans cette maison. Elle m’a d’ailleurs embauchée comme assistante et réceptionniste, ce qui m’a grandement aidée pour mes finances. Quant à Jérôme, il est présentement en mission diplomatique en Chine. Cela fait deux mois qu’il est parti. On se parle régulièrement via WhatsApp.
 L’après-midi tirait à sa fin. Malgré les moments particulièrement éprouvants qu’il venait de vivre, Alexander avait accumulé suffisamment d’informations pour pouvoir poursuivre ses démarches. Il s’apprêta à prendre congé en adressant une requête particulière à celle qu’il venait de retrouver :
 -Sonia, je te demanderais une chose : s’il te plaît, n’informe personne de mon retour, du moins pas dans l’immédiat. -Tu étais déjà sorti de ma vie, Alex. Je considère notre rencontre d’aujourd’hui comme un pur accident. Sois certain que j’agirai comme si on ne s’était pas vus.
 Ils se levèrent, le poids de l’alcool alourdissant autant leurs gestes que leurs pensées. En proie depuis de longs moments à de vives batailles internes, la femme céda au désir :
 -Tu m’as rendu visite aujourd’hui, aussi je voudrais te rendre la politesse. -Que veux-tu dire? fit l’autre, perplexe. -Prends-moi maintenant et fais-moi jouir comme toi seul savais le faire à l’époque! l’implora-t-elle en se déculottant et en lui offrant son cul. Baise-moi, je t’en supplie!
 Sans attendre la réponse, la femme se tourna de nouveau et s’agenouilla face à son homme. Après avoir ouvert sa braguette déjà tendue par un sexe masculin qui avait commencé à prendre de l’expansion, elle engloutit avidement ce dernier dans sa bouche dans un gourmand début de fellation. Elle abandonna finalement l’imposant pieu fortement bandé et tourna à nouveau le dos, prête pour l’acte sodomite :
 -Personne n’encule comme toi, reprit-elle. Jasmine n’est jamais parvenue avec son gode-ceinture à me procurer les sensations que ta queue provoque en moi, et même Jérôme n’arrive pas à reproduire les mouvements par lesquels tu conduis ta bite dans mon derrière. Tu as toujours été le chouchou de mon petit trou!
 Déculotté, et ce dans tous les sens du terme, Alex s’accroupit d’abord pour un anulingus visqueux de bave qui fit frémir sa partenaire. Fort de ses torrides souvenirs, il entreprit directement la dilatation anale avec son gland humide, se rappelant que Sonia adorait payer d’un peu de souffrance la vive jouissance qui l’attendait. Une vingtaine de secondes suffirent à préparer les chairs pour une sauvage mais voluptueuse pénétration. D’un seul coup lent et décidé, Alex domina le cul de son ex, arrachant chez elle un faible mais long gémissement de douleur.  Deux doigts triturant son clitoris, Sonia abandonna son rectum aux mouvements de va-et-vient de son partenaire qui se mit à besogner le fourreau interdit de la belle comme lui seul savait le faire. Bientôt de lourdes rasades de foutre tiède venaient inonder les entrailles de la femelle ainsi possédée, comme ses cris de jouissance couvraient les grognements du mâle dont le puissant mandrin, étranglé par les spasmes de l’enculée, achevait de secouer un corps en transe. Le coït infernal prit fin dans des relents de mouille, de liquide séminal et de transpiration. Sonia se redressa et remonta sa culotte qu’elle se mit immédiatement à maculer de cyprine et de sperme, son sphincter anal momentanément affecté d’incompétence.
 -Pars maintenant, demanda Sonia à son amant d’un jour, les larmes inondant son visage. Je crois que nous sommes quittes en ce qui concerne la journée d’aujourd’hui. -Y a-t-il de l’espoir pour qu’on se revoit? sembla l’implorer l’autre. -Je vais y penser. C’est tout ce que je peux dire pour le moment. Mais je ne te promets rien.
 Elle lui déposa un bisou sur la joue.
 -Maintenant disparais. Hors de ma vue!
 Alexander venait à peine de fermer la porte derrière lui que Sonia se précipita vers le canapé sur lequel elle s’affala, genoux relevés. L’insoutenable démangeaison causée par les dernières attentions de l’homme la titillant maintenant de façon irrésistible, elle introduisit rapidement une main dans sa culotte et se doigta frénétiquement l’anus, deux doigts de l’autre main une nouvelle fois affairés sur son bouton d’amour. En moins de deux, la femme de nouveau tétanisée connaissait un nouvel orgasme alors que ses entrailles continuaient de libérer dans le vêtement de plus en plus souillé des quantités additionnelles de nectar masculin.
 -Oh Alex, gémit-elle dans un sanglot de désespoir après avoir porté à sa bouche deux doigts enduits de sperme tiède, pourquoi, pourquoi tu m’avais fait ça? Ne savais-tu pas que, quoi que tu fasses alors, je n’aurais jamais cessé de t’aimer?
 
La dépression
Alexander McKenzie se loua une chambre à l’hôtel Sheraton de Saint-Hyacinthe, se permettant une pause de quelques jours afin de récupérer de son décalage horaire mais surtout dans le but de dresser le bilan de sa situation. Bien que la valeur de ses économies ne le poussait pas à le faire immédiatement, il se dénicha un emploi à temps partiel comme technicien en informatique dans une boutique ayant pignon sur rue dans le quartier Centre-Ville.
 S’abandonnant à ses réflexions, il fit amèrement le constat que sa situation était de moins en moins enviable. Renvoyé de l’armée de Sa Majesté, banni de son pays d’adoption, rejeté par son ex-conjointe, responsable des malheurs anciennement causés à ses proches, il se voyait sombrer peu à peu dans une dépression alimentée par un profond sentiment de culpabilité et de rejet. Accablé de chagrin, il chercha d’abord vainement son réconfort dans l’alcool et les lieux malfamés. Il se rappela toutefois, au cours d’une de ces soirées où de nouveau seul il revoyait toute sa vie se dérouler devant lui, la raison première de son retour en terre canadienne et, dans un effort redoublé de volonté, reprit ses recherches et sa quête de réconciliation. Il demeurait conscient qu’il avait d’autres rencontres à faire, de nouveaux éléments à confesser. Son expérience acquise sur le front afghan l’avait sensibilisé aux traumatismes psychologiques. Il n’était pas sans savoir que tarder à chercher de l’aide en cas de détresse mentale constituait un facteur de risque aggravant pour l’individu dans le besoin. Aussi prit-il la décision d’avoir recours aux services psycho-sociaux du CLSC local. Voyant dans son état dépressif le prétexte parfait, il en profita pour obtenir une consultation professionnelle auprès de celle qu’il cherchait particulièrement à rencontrer, l’intervenante en santé mentale Sophie Durocher. Mardi, début d’après-midi. Profitant d’une journée de congé, il se retrouva dans la petite salle d’attente attenant au bureau de la jeune psychologue de vingt-quatre ans. 
 Une porte s’ouvrit :
 -Monsieur McKenzie? s’adressa une élégante jeune femme à l’homme. Bonjour. Je suis Sophie Durocher. Veuillez me suivre.
 Sans dire un mot, Alex prit place sur un siège faisant face au bureau de l’intervenante. Son visage se pétrifia comme il constata à quel point cette jeune rouquine avait pu hériter de ses parents géniteurs. La femme portait un court sarrau blanc qu’elle gardait déboutonné et qui couvrait à peine une robe verte de style micro n’allant pas plus bas que le haut des cuisses. Ses cheveux couleur de feu - à l’instar de ceux de sa mère - et légèrement bouclés contrastaient par leur teinte avec cette tenue vestimentaire à la fois provocante et professionnelle. Des yeux noisette, une bouche aux lèvres fines et un nez légèrement retroussé complétaient la physionomie de cette femme qu’Alex savait maintenant être la conjointe de sa fille Alicia. Bien que l’homme acceptait difficilement l’homosexualité de cette dernière qu’il n’avait, du reste, pas encore rencontrée, il comprit néanmoins pourquoi cette fille à l’aspect ingénu et délicat qui lui faisait alors face pouvait être attirante même pour une personne du même sexe.
 -Je n’ai pas fait mon ménage, s’excusa la jeune en saisissant un épais dossier sur le coin du bureau.
 Tournant le dos à son client, Sophie se pencha et s’accroupit afin de procéder au rangement des documents dans le tiroir inférieur d’un classeur. Une vive réaction qui eût été fort plus agréable en d’autres circonstances saisit alors l’homme comme il constatait que sa consultante ne portait aucun sous-vêtement, exposant à son regard deux petites fesses roses aguichamment présentées ainsi qu’un sexe luisant d’humidité garni de fins poils roux.
 -Monsieur McKenzie, je suis à votre service, reprit-elle avec son plus beau sourire en se rassoyant derrière le pupitre. Quelle est la raison de votre visite?
 Le quadragénaire commença par la description de sa carrière militaire et de ses missions de combat pendant son affectation en Afghanistan. Il raconta les pénibles expériences vécues sur le terrain :
 -J’ai vu des frères d’armes mutilés par les bombes, les mines et les tirs de mortier. Des membres arrachés, des cris de douleur...
 Il se tut soudainement, les émotions l’étreignant de nouveau.
 -Prenez une grande respiration, Monsieur, ça va aller, voulut le réconforter Sophie en se levant de son fauteuil. Tout cela a contribué au syndrome post-traumatique dont vous semblez souffrir. -À tout cela s’ajoutent d’énormes problèmes sentimentaux depuis que je suis revenu au Canada, enchaîna l’autre.
 La psychologue prit des notes alors que l’homme décrivait les circonstances de son retour au pays et se confiait concernant son vif sentiment de culpabilité vis-à-vis des personnes qu’il avait blessées au cours de son ancienne et tumultueuse vie, en prenant garde toutefois de ne nommer personne, laissant ainsi Sophie dans l’ignorance de son implication personnelle dans la vie de l’homme.
 -J’ai fait du mal à des gens que j’aimais! se désola le malheureux maintenant au bord des larmes. Je veux remettre ma vie en ordre mais je crains de n’obtenir aucun pardon de la part de ceux que j’ai blessés!
 Alexander leva la tête et observa le visage compatissant de Sophie. Le sentiment qui le reliait à elle était maintenant plus fort que jamais. Comme il aurait aimé pouvoir lui dire maintenant la vérité, mais il n’en sentait pas encore la force. Sophie, quant à elle, prit soudain l’homme en pitié. Dérogeant de son code d’éthique, elle s’approcha de lui et lui entoura les épaules de ses bras alors que ce dernier lui prenait spontanément la main.
 -Tout cela a probablement contribué à aggraver votre dépression.
 Elle fit une pause, puis:
 -Nous nous en tiendrons à cela pour aujourd’hui, Monsieur McKenzie, lui annonça-t-elle. Je vois que c’est très éprouvant pour vous. Mais retenez ceci : vous devez d’abord vous pardonner à vous-même, que les autres vous pardonnent ou non. Sinon, vous ne pourrez pas avancer. -Merci... Sophie, se risqua le client. Je peux vous appeler ’Sophie’? -Dans un contexte de thérapie, cela est vu comme un renforcement du lien de confiance entre le patient et sa thérapeute. Soyez donc bien à l’aise si vous désirez également me tutoyer!
 Ils se serrèrent la main, se donnant rendez-vous la semaine suivante. (À venir : Le fardeau du secret)
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