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Déchéance et rédemption

Chapitre 4

Les demi-sœurs (partie I)

Divers
Alexander McKenzie passa le reste de la semaine partagé entre son nouvel emploi en informatique et la préparation de sa prochaine rencontre avec Sophie Durocher. Ce dernier élément occupait cependant de plus en plus son esprit comme le face-à-face à venir avec la jeune psychologue approchait. Voyant son anxiété gagner en intensité, le quadragénaire aux cheveux roux et lissés s’efforçait de trouver la manière la plus juste de lui faire ses révélations, sans trop de détours mais aussi sans la brusquer d’aucune façon.
Sophie, je dois absolument te faire savoir... Sophie, ce que je vais te dire va fort probablement te surprendre... Permets-moi, Sophie, de te conter une histoire...
Toutes les formulations défilaient ainsi dans sa tête, Alex cherchant tantôt à les nuancer, tantôt à carrément les reconstruire, jusqu’à ce qu’il en retienne une qu’il considéra la plus appropriée dans la circonstance.
Soucieux peut-être de se donner une plus grande image de maturité, il avait depuis quelques jours abandonné son rasoir, laissant ainsi doucement roussir son visage. Deux jours d’insomnie achevèrent de (mal) le préparer mentalement à ce fatidique rendez-vous dont il appréhendait l’issue. Comment sa thérapeute allait-elle le considérer au terme de ce crucial entretien?
***

— Monsieur McKenzie, c’est à vous! clama la petite voix de la consultante dans le couloir, faisant sursauter l’homme qui, durant son attente, s’était presque assoupi sur sa chaise.— Rebonjour Monsieur McKenzie, l’accueillit Sophie. Assoyez-vous, je vous prie. Vous semblez fatigué, je vous offre un café? — Volontiers, merci! accepta l’homme.
Une fois de plus, en cette journée caniculaire, Sophie était légèrement vêtue: micro-robe de coton bleu descendant à peine plus bas que l’origine de ses cuisses, sandales, pas de sarrau cependant. Ses cheveux flamboyants attachés en queue-de-cheval complétaient sa présentation.
Le café sembla ragaillardir l’homme. Sophie allait prendre place sur une chaise faisant face à ce dernier lorsque, en fine experte de l’interprétation du langage non-verbal, elle constata chez lui une tension palpable:
— Vous semblez très nerveux. Vous vous tenez assis sur le bout de votre siège, les mains crispées sur les accoudoirs, comme si vous vous apprêtiez à prendre la fuite! fit-elle remarquer toujours en lui souriant.— C’est vrai, Sophie, reconnut l’homme, je me sens affreusement nerveux aujourd’hui.— Allons! Il faut tout d’abord vous détendre un peu, ordonna la jeune femme en se relevant et en prenant place derrière son client toujours assis. Ce n’est pas dans ces conditions que vous pourrez vous confier en toute sérénité. Laissez-moi faire.
La jeune intervenante invita d’abord son patient à corriger sa posture assise, le faisant ensuite s’appuyer convenablement contre son dossier. Elle déposa par la suite ses mains délicates sur les épaules musclées de l’homme.
— Vous êtes plus tendu qu’une corde de violon! lui fit-elle à nouveau remarquer. Levez bien les épaules, au maximum... Maintenant on les baisse.

Obtempérant aux instructions, l’homme sentit une énorme détente le gagner alors que Sophie exerçait de ses mains habiles une légère pression sur ses épaules, dirigeant celles-ci dans un mouvement de relaxation complète. L’effet apaisant ainsi obtenu ainsi que les touchers sensuels provenant des fines mains de Sophie firent tressaillir l’homme jusque dans son intimité de mâle. Jamais il ne se serait attendu à obtenir autant de bienfait de ce simple contact physique. Oui, il se sentait de mieux en mieux en présence de cette petite rouquine à qui il allait bientôt se révéler.
La jeune femme gardant toujours son sourire reprit place sur son siège, à moins d’un mètre face à l’homme. Se penchant légèrement de côté vers son pupitre, elle redéposa sa tasse de café.
— Ahem! fit alors l’ex-militaire quelque peu embarrassé par le spectacle qui s’offrait à ses yeux, un évident début de réaction physiologique se faisant sentir dans son pantalon.
Baissant les yeux vers le bas de sa petite robe, Sophie se souvint qu’elle ne portait pas de culotte, ses jambes légèrement ouvertes laissant clairement entrevoir un sexe garni de fins poils roux.
— Oups, désolée Monsieur McKenzie! s’excusa-t-elle en rougissant et en resserrant les cuisses. Ces temps-ci il fait très chaud et je supporte mal le port de sous-vêtements serrés, même ceux de coton. Ça me donne des p’tits boutons partout sur la peau.
L’homme acquiesça timidement de la tête.Saisissant son clipboard, la femme reprit :
— Par où voulez-vous qu’on commence aujourd’hui? Je veux que vous soyiez tout à fait à l’aise, Monsieur McKenzie. Nous irons donc à votre rythme.
Ramassant tout son courage, Alexander prit une profonde respiration et risqua sa proposition :
— Si tu permets, Sophie, je vais te conter une histoire.— Je vous écoute, répondit-elle, déjà concentrée sur ses notes. Monsieur raconte une histoire, griffonnait-elle au même moment sur sa page.— Il y a longtemps de cela, commença l’homme en fermant les yeux, vivaient dans le même voisinage deux jeunes couples nouvellement mariés. S’étant liés d’amitié, ils se voyaient régulièrement et passaient ensemble de bons moments. Un des deux hommes connut cependant une liaison interdite avec la femme de l’autre couple et tous deux se mirent à s’aimer dans le secret. Le jeune homme était fantasque et insouciant, aussi mit-il sa maîtresse enceinte quelques semaines à peine après avoir fait de même avec sa femme.
Sophie écoutait attentivement, poursuivant ses annotations :
Liaison adultère accompagnée de grossesses concurrentes, prononçait-elle tout bas alors qu’elle couchait ses mots sur le papier.
S’efforçant de rester concentré malgré l’indécent spectacle que lui offrait inconsciemment la jeune rouquine, celle-ci ayant de nouveau ouvert les jambes, l’homme reprit :
— Les mois suivants passèrent, faisant réaliser au futur père la gravité et l’ampleur de ses actes, en particulier celui relié à sa liaison interdite. En plein désarroi et pris de panique, il s’enfuit hors du pays tout juste après la naissance de sa fille légitime, laissant tout son entourage sans nouvelles de lui. Son amante, quant à elle, accoucha à son tour quelques semaines plus tard d’une fille également, en laissant toutefois croire à tous que son mari en était le père.
Mari présumé père mais non le véritable géniteur, nota Sophie sur son clipboard. Je vous suis, Monsieur McKenzie, assura-t-elle son interlocuteur.
Comme celui-ci poursuivait son récit, sa voix sembla manquer d’assurance :
— Le fuyard s’enrôla dans l’armée britannique et fut envoyé au front en Afghanistan où il connut toutes les horreurs de la guerre. Entre-temps, la femme et la maîtresse qu’il avait abandonnées élevèrent ensemble leur progéniture, les deux amies entretenant entre elles au cours des années une relation lesbienne qui perdure encore aujourd’hui. Les deux jeunes filles grandirent dans ce singulier contexte familial. À leur tour, ayant découvert à leur adolescence leur propre penchant homosexuel, elles se déclarèrent l’une à l’autre leur amour avant de finalement se mettre elles-mêmes en couple.
Une pause. Sophie cessa momentanément d’écrire. Elle leva les yeux vers son client. Alex se racla la gorge, puis:
— Arrêté pour trafic de drogues, le militaire fut déchu de ses fonctions et mis en prison à Londres pour une période de quinze ans au terme de laquelle il voulut revenir dans son pays afin de refaire sa vie et d’obtenir le pardon des personnes qu’il avait blessées lors de son départ précipité. Sa crainte de rejet se confirma quand il revit les deux femmes de sa vie. Quant à ses deux filles maintenant âgées de vingt-cinq ans et qui n’ont encore jamais connu leur vrai père, il se pose encore des questions aujourd’hui.
L’homme expira profondément et se tut. Sophie acheva de prendre ses notes. Encore trop concentrée pour établir un lien entre le récit d’Alex et la réalité, elle demanda candidement:
— Je vois, Monsieur McKenzie: adultère, fuite, double paternité, recherche de pardon... Quel lien établissez-vous entre cette histoire et vous?— Mais, Sophie, répondit l’homme quelque peu décontenancé, c’est mon histoire!
En silence, Sophie le dévisagea alors, puis relut lentement ses annotations. D’incompréhensibles bribes de phrases faisaient frémir ses lèvres vermeilles. Comme sa relecture progressait, on vit son regard alterner de plus en plus entre ses notes et son client. Immobile, celui-ci avait commencé à laisser perler des larmes d’argent sur sa barbe de cinq jours. La femme se sentit soudainement rougir:
— Un instant, un instant, fit-elle à voix basse. Cette histoire me dit vaguement quelque chose...— C’est aussi ton histoire, Sophie, lui annonça l’autre. Je suis le mari ou plutôt l’ex-mari de Sonia LeBel, ta belle-maman.— Vous êtes... Vous êtes...— Je suis le père d’Alicia, ta conjointe. Et aussi le tien.
Visiblement mal à l’aise, Sophie déposa son clipboard sur son bureau. Semblant soudainement prise d’un accès de pudeur, elle recroisa les jambes devant son client et cacha de ses mains le bas de sa courte robe, comme dans un geste de défense.
— Mon père s’appelle Jérôme Durocher, et quant à celui d’Alicia, on n’a jamais su son nom! tenta-t-elle d’argumenter sans trop de conviction, dans un bref mouvement de déni.— Je t’ai dit la vérité, Sophie. Je suis ton véritable père. Et tu es ma fille! insista l’autre, laissant à présent librement couler ses larmes sur son visage.
D’un seul geste, les deux se levèrent. Sophie dévisagea celui qui lui faisait face tout en la dominant de sa stature athlétique.
— En veux-tu la preuve, Sophie? Me fais-tu assez confiance pour me permettre de te le prouver?
Elle ne quittait plus l’homme des yeux. Ces yeux noisette, tels les siens. Ses cheveux roux. Elle savait qu’elle ne les avait pas hérités que de sa mère. Ce corps musclé. Il en avait transmis les gènes à sa fille Alicia, son amie de cœur.
Mon père ne serait pas Jérôme Durocher? se demanda-t-elle intérieurement.Mais Sophie était particulièrement douée pour savoir reconnaître la sincérité d’un individu.
— Oui, j’en veux la preuve! lui dit-elle en plaçant ses bras autour du cou de l’homme.— Alors, ne bouge pas et laisse-moi faire.
Toujours enlacé par sa fille qui avait déposé la tête sur son épaule, Alex abaissa la main gauche et de celle-ci remonta lentement sa minirobe, exposant au grand jour une fesse rosée à l’épiderme moite et frais. Sophie, dont le cœur avait basculé du professionnalisme vers la familiarité, connut un frisson comme elle sentait pour la première fois de sa vie cette main paternelle sur ses parties secrètes.
— Je ne l’ai jamais vu, mais je sais qu’un papillon rouge et vert se trouve exactement ici, tatoué en l’honneur de mon autre fille, celle que tu aimes, confia-t-il en tâtant délicatement la soyeuse intimité qui se laissait docilement caresser sous ses doigts.
Il laissa retomber la robe. Le père et la fille croisèrent longuement leurs regards.
— La semaine dernière, ta mère Jasmine m’a tout conté au sujet de votre histoire d’amour, Alicia et toi.
Sophie porta ses mains au visage de l’homme, laissant à son tour ses doigts caresser ce début de barbe mouillé de larmes. À son tour ses yeux se gonflèrent d’eau.
— Papa? C’est donc vraiment toi? Toute cette histoire, toutes ces démarches, c’était bien pour nous retrouver?— Je devais me faire connaître à vous. Je n’étais pas là quand j’aurais dû y être. J’ai lamentablement manqué à mes devoirs de père. Me pardonneras-tu, ma fille? l’implora-t-il avant de se répandre en sanglots.— Non, Papa, ne pleure pas, sinon je vais pleurer aussi!
La requête fut peine perdue. Des sanglots maladroitement étouffés inondèrent la pièce alors que deux êtres de même sang scellaient ensemble leurs retrouvailles.
— Mais, Papa, conclut Sophie au terme de la pathétique scène, cela voudrait donc dire qu’Ali et moi sommes... demi-sœurs? Mais c’est... C’est affreux!— Je sais, Sophie, mais c’est comme ça. Vous avez chacune choisi votre âme sœur, mais vous n’avez pas fait le choix de votre père.
Pause de l’après-midi à la cafétéria. Sophie avait invité son visiteur afin d’y siroter un autre café, accompagné de beignets. Assis face à face et se souriant, on pouvait aisément constater à quel point la tension des derniers moments avait maintenant fait place à une bienheureuse détente. Toute appréhension disparue, Alex se laissait aisément aller à de nouvelles confidences:
— Tu es tout le portrait de Jasmine à vingt ans, Sophie. Tu es si belle! L’autre jour, j’ai tressailli en te voyant la première fois. J’avais presque cru revoir ta mère à l’époque. Mais je me sentais encore incapable de t’annoncer quoi que ce soit. Aussi, je lui avais demandé de rester discrète au sujet de mes démarches, de ne rien te révéler.— C’est Alicia qui va être surprise. Elle qui n’a jamais connu de père.— Je brûle de la rencontrer, maintenant que je connais ta réaction.— Oui mais attention, le prévint la jeune femme. Toute ma vie, j’ai eu l’impression d’avoir un père, de le connaître. Quant à Ali... Ce pourrait être le choc.— Tu marques un point ici. Je n’avais pas envisagé la situation sous cet angle.
Il fit une pause, puis :
— En tant que psychologue, que pourrais-tu me suggérer?— Simple. Je t’accompagne, tout simplement. Nous ferons cela à la maison, je t’y invite. À deux nous devrions pouvoir adoucir l’impact de cette annonce sur elle.

(À venir : Les demi-sœurs (partie II))
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