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Déchéance et rédemption

Chapitre 16

Ce que Shanghai n'a pas vu...

Divers
Un réveil en douceur

— On est où?
Timidement, les yeux de Sophie s’entrouvraient, affrontant les premières lueurs de l’aube. La fille se blottit davantage contre la chaleur du corps nu d’Alicia qui l’avait enlacée en cuiller en fin de nuit.
— On est en Chine, belle biche, à Shanghai, lui susurra son amoureuse à l’oreille. T’as fait un bon dodo ?
Sophie se retourna sur le dos, exposant à l’autre femme une poitrine dénudée sur laquelle les draps avaient déposé leur empreinte. S’appuyant sur les coudes, la femme aux cheveux d’ébène entreprit de bécoter des mamelons qui pointaient déjà au contact de l’air frais.
— On a dormi tout ce temps ? s’étonna la rouquine en regardant l’heure. On s’est couchées en fin d’après-midi hier !
Elle enlaça celle qui lui faisait des tendresses.
— Oh, chérie, je suis tellement bien avec toi ! Toi si douce, si délicate ! Couvre-moi encore de tes baisers !
Un baiser furtif sur la bouche. Un sourire. Alicia poursuivit son parcours amoureux sur tout le corps de celle qui s’abandonnait une fois de plus aux voluptueuses délicatesses de sa femme.
— Ton corps est chaud partout, chérie, et tu sens bon.
Doucement, les draps se retirèrent, laissant dégager les vapeurs émanant de deux corps féminins plus que jamais désireux de ne faire qu’un.
— Mon bouton d’amour dort encore, Minet. Viens le réveiller.
Alicia se positionna en 69, s’offrant elle-même à la convoitise de sa protégée, et présenta ses lèvres intimes à l’orée de la bouche de sa compagne. De celle-ci sa langue s’aventura dans les régions secrètes et s’y enfonça.

— Tu sens la femme, chérie. Ce que tu me fais mouiller !— Ali, Ali ! C’est trop bon ! N’arrête pas !
Des gémissements de plaisir s’apparentant à des pleurs. Une soudaine vague de cyprine arrosant les douceurs. Sophie jouit une première fois, négligeant momentanément un clito congestionné qui se languissait au-dessus d’elle pour de nouvelles caresses linguales. S’accroupissant davantage, Alicia rappela sa compagne à l’ordre, invitant un nez déjà inondé de nectar féminin entre ses nymphes humides. Étant revenue de sa transe, la petite comprit et obtempéra.
Celle qui dominait l’autre conduisit lentement sa partenaire vers un second orgasme et connut à son tour des sensations fort agréables, sans toutefois atteindre l’ultime plaisir.Silencieuses, les deux lesbiennes s’enlacèrent de nouveau, repues d’amour et de bonheur.
— Merci, merci, chérie que j’aime, chuchota Sophie à sa douce compagne. Tu m’as fait tellement de bien, mon amour ! Après tout ce long voyage, ce stress...— La patronne est satisfaite ? demanda Alicia. Cela fait mon bonheur, alors.
On toqua à la porte. Alexander et Catherine se présentèrent, déjà habillés, apportant avec eux des plateaux contenant les petits-déjeuners continentaux.
— Bonjour les jeunes, les salua l’homme. Bien dormi ? Vous avez faim ? Des œufs, du bacon, toasts et café ?
Discrètement, les tourterelles avaient revêtu leurs peignoirs et s’approchèrent.
— Hum, ça a l’air appétissant ! sembla se délecter d’avance Alicia.
Tous se mirent à table et attaquèrent leur repas.
— C’est quoi le programme aujourd’hui ? s’enquit Sophie dont la bouche était déjà maculée de confiture de fraise.— Aujourd’hui, repos ! répondit Alex. Nous terminerons de récupérer nos forces et ferons le point sur la situation. Un de nos agents de liaison, posté ici à Shanghai, viendra cet après-midi nous alimenter avec quelques articles qui devraient vous intéresser.— Ah, vraiment ? demanda Alicia.— C’est l’équivalent de ce qui vous a été confisqué aux douanes : articles de tous les jours, lingerie fine, sex-toys, etc.— Pour de vrai ? fit à son tour une Sophie toute souriante.— Vous croyiez vraiment qu’on vous aurait laissées à ce point dépourvues ? Le ministère des Affaires étrangères était conscient de ce qui se passerait à l’aéroport. Vous recevrez donc complète compensation.— Chouette alors !— Et on aura aussi des choses pour Madame Hua, celle que tu rencontreras ce soir, ajouta-t-il en se tournant vers Catherine. Il est important de se rappeler qu’on n’entre pas chez un Chinois sans avoir de quoi lui offrir, coutume oblige.— Ah, OK, comprit la jeune blonde. Donc c’est ce soir que je la vois ?— Tout à fait. Une jeune dame charmante, apparemment, mais au caractère déterminé et quelquefois imprévisible. Elle t’attendra au resto-bar que je t’indiquerai.— Hum-hum, acquiesça Catherine en prenant une gorgée de café.— Pas question cependant de la brusquer. Tu dois d’abord gagner sa confiance. Comme il se fera tard, il est probable qu’elle t’invitera à passer la nuit chez elle. Ce sera à toi de voir quel type de relation s’établira alors entre vous deux. Elle fera cependant tout pour te cacher son orientation sexuelle. Sois donc patiente et discrète concernant ta propre personne.— D’accord, je le ferai, conclut la jeune infirmière.— En attendant, les enfants, je vous invite à une session de détente privée dans le sauna de l’hôtel. Dans deux heures. Vous vous y présenterez en maillot de bain.
Trente minutes plus tard, l’ex-militaire se présentait au front desk de l’hôtel.
— Vous avez sauna pour vous seuls pour période de soixante minutes, l’assura le maître d’hôtel dans un français laborieux.
Alexander lui remit discrètement un énorme billet de banque.
— Nous préférerions ne pas être dérangés, précisa-t-il au Chinois.— Pas de souci ! accepta en s’inclinant légèrement le petit homme aux yeux bridés et aux cheveux dégarnis. Vous pourrez accrocher peignoir sur caméra de surveillance. J’avertirai le personnel d’éviter le secteur.

Séance au sauna : détente et liberté

Dix heures. Tous les membres du quatuor se présentèrent comme convenu devant le sauna du Marriott Hotel. Alexander déverrouilla la porte donnant accès à l’installation, un espace clos d’environ trois mètres sur quatre construit tout en planches de bois avec à l’intérieur des bancs surélevés surplombant des repose-pieds. Au centre du mur, le traditionnel poêle où se trouvaient les pierres chaudes sur lesquelles on met de l’eau afin de saturer d’humidité l’enceinte. Un chaud parfum de cèdre accueillit les membres du groupe comme ils prenaient place dans les hauteurs, Sophie près de Catherine, Alex en compagnie de sa fille Alicia.L’homme procéda au réglage de la température. Tous retirèrent leurs peignoirs, Alex allant accrocher le sien sur la caméra de surveillance. Il saisit ensuite celui qu’avait porté Alicia et le plaça devant le carreau vitré de la porte.
— Nous disposons des lieux pour nous seuls pendant la prochaine heure, annonça l’homme aux trois femmes qui l’accompagnaient. J’espère que vous y trouverez détente et relaxation avant de vous mettre au travail. Prenez donc toutes vos aises.— Personne d’autre que nous ? sembla insister Sophie. Alors pourquoi garder nos maillots sur nous ? Des objections, quelqu’un ?— Pas de problème pour moi, fit Catherine qui retirait déjà son haut. On s’est tous déjà vus à poil, pas vrai ?— Je suis d’accord moi aussi, ajouta Alicia en se déculottant de son côté. Je préfère nettement le naturisme pour ce genre d’activité.
Toutes avaient maintenant les yeux rivés sur Alexander qui, portant toujours son unique pièce de vêtement, cachait difficilement son érection.
— Bon. Très bien, accepta-t-il en s’exécutant à son tour.
Les filles déroulèrent chacune la serviette qui leur couvrait la tête, laissant sauvagement retomber leurs cheveux sur des épaules déjà luisantes de transpiration et posèrent chacune leurs fesses sur la pièce de ratine déposée sur le banc de bois. Assise tout près de Sophie, Catherine lui souriait tendrement, observant la sueur perler sur son front.
— Dis-moi, Sosoph, ça fait combien de temps qu’on n’a pas eu de sexe ensemble, toi et moi ?— Plus ou moins ? Eh bien... hésita la rouquine en tournant son regard vers la jeune blonde.
D’un geste voulant tout dire, la jeune psychologue fit un signe à l’autre de se rapprocher d’elle.
— Ça te manque, chérie ? ajouta-t-elle en posant la main sur une cuisse chaude et moite.— Tu t’es envoyée en l’air en plein vol avec ton père, et sûrement tu l’as fait avec ta meuf la nuit dernière. Je... oui, ça me manque, pour tout dire.
Sophie enlaça la fille qui, malgré la chaleur, frissonnait d’une envie évidente.
— Allez viens, ma belle. Dis-moi ce que tu veux.— Je veux tes doigts sur moi. Ta langue dans ma bouche et dans ma grotte. Fais-moi mourir de plaisir, je t’en prie !
Ne se souciant pas de la présence des autres, Sophie posa sa main sur les seins de sa compagne et se mit à en titiller les tétons. Ses lèvres s’emparèrent de sa bouche dans un langoureux baiser qui passa rapidement à la vitesse supérieure. Elle coucha sa copine sur le bois et entreprit de couvrir de doux baisers cet épiderme en feu qui prenait de plus en plus un goût salé. Bientôt un giron brûlant s’offrait à la belle rousse qui présenta ses lèvres et sa bouche à une intimité d’où s’écoulaient déjà des vagues de désir saphique.
— Sophie, prends-moi, empare-toi de mon corps, fais-moi jouir !
Spectateurs silencieux, Alexander et Alicia observaient la scène. Le membre viril d’Alex était maintenant d’acier. Ali mouillait à torrent.
— Je ne sais pas si je deviens candauliste, dit la fille en prenant la parole, mais j’éprouve de plus en plus de plaisir à regarder Sophie baiser avec une autre fille.— Candauliste ou pas, ça inspire sûrement des idées, fit remarquer l’homme.— Sans aucun doute, approuva la fille qui, s’étant penchée sur son père à ses côtés, commença à lui servir une douce fellation.
Soumis aux manœuvres de sa fille, Alex prit appui derrière lui sur ses bras, offrant aux pervers désirs de la nymphe de vingt-six ans son corps tout entier.
— Prends-moi, Papa, s’adressa par la suite Alicia en se retournant et en présentant son derrière humide au mâle dont elle venait de déguster la virilité. J’ai moi aussi besoin de me relever du stress du voyage.
À genoux entre des cuisses athlétiques et jouissant d’une vue privilégiée sur les fesses de l’olympienne qui s’était positionnée en levrette, le partenaire de jeu d’Ali appuya sa verge dure contre des nymphes humides et glissantes qui lui cédèrent facilement le passage. Le gland buta doucement contre le col utérin et se retira légèrement.
— Ça ira comme ça ? demanda-t-il à la femelle en nage.— Pas tout à fait, s’opposa l’autre. Je suis probablement en période d’ovulation et je n’ai avec moi qu’une toute petite réserve de pilules du lendemain. Ça ne te rebuterait pas trop de me sodomiser pour cette fois ?— Avec plaisir, ma chouette.
Anulingus. Dilatation à un doigt, suivi d’un deuxième. Les soupirs d’Alicia témoignaient autant du plaisir pervers ressenti que de ses efforts à maîtriser la douleur de la préparation anale. Un gland chaud, humide et spongieux frappa à la porte, rencontrant encore un peu de résistance. Discret mouvement réflexe de défense de la part de la fille enculée. Retrait complet de la part de l’enculeur. Alex observa un moment le sphincter alterner les mouvements de contraction-décontraction.
— Vas-y, P’pa. Défonce-moi.
Alex revint doucement à la charge avec cependant plus de fermeté. La hampe s’engagea enfin dans l’orifice interdit comme Ali laissait entendre un grognement de douleur. La poussée se fit lentement, jusqu’au point d’arrêt. On s’immobilisa.
— Ouch, ça fait mal... Humm !— Je sais, chérie. Désolé, je me retire.— Non, laisse ! C’est bon, c’est chaud. Je vais m’y faire. Ça va aller, je crois. Attends juste que je te dise.
La tête pendante entre ses bras, la fille reprit lentement son souffle. La sensation de plénitude qu’elle connut dans ses entrailles fit s’implanter en elle le plaisir. Elle s’amusa même à resserrer son muscle autour du vit paternel, ce que ne manqua pas de remarquer l’autre.
— Claque-moi les fesses et fais ton job maintenant ! ordonna-t-elle finalement dans un pervers désir de poursuivre l’activité.
L’intérieur de la fille aux cheveux noirs se fit ainsi labourer sans retenue, à la grande joie de celle qui s’abandonna dans l’exercice à un relâchement total et complet.
— Oui, vas-y, vas-y, fuck, fuck, fuck !
Alex y alla ensuite de retraits de plus en plus complets et rapides, offrant à chaque fois à sa vue un anus de plus en plus béant.
— Ta rondelle bâille, Ali ! s’amusa-t-il à faire remarquer à sa fille.— Je sais, je le sens, reconnut l’autre. Maintenant tu vas te masturber derrière moi et laisser couler ton foutre tout doucement dans mon trou.— Tu veux que... quoi ?— T’as tout compris. Je veux sentir ton sperme couler sur moi jusque dans mon anus ouvert.
Le père s’exécuta. Il fit gicler son abondante semence entre les fesses de sa fille et observa sur le sillon la coulée du fluide qui gagna le sphincter béant avant de s’y engouffrer. Les doigts sur son clito, la grande cochonne connut un orgasme sans précédent comme elle sentait son trou de derrière se faire envahir par la précieuse crème paternelle. Au comble de la jouissance, son muscle se referma avec vigueur, emprisonnant le nectar masculin dans ses entrailles.
Ali s’était assise sur les genoux. Elle enlaça son père.
— Merci, merci, Papa. C’était si bon ! Ce relâchement, cette sensation d’abandon, de complet laisser-aller ! Ça m’a tellement détendue !
Elle éclata en sanglots dans les bras de son père.
— Je sais, Ali. Je sais. Les derniers mois nous ont tous été pénibles. Et le voyage, le décalage horaire, l’incertitude concernant le succès de notre mission... Tout ça pèse lourdement sur chacun d’entre nous... Mais tout ira bien. Crois-moi. Tout ira bien.

Briefing final avant l’opération 1

Quatorze heures trente. Tous les membres de l’équipe étaient réunis dans la chambre du chef de mission Alexander Mackenzie. C’était le moment consacré à la distribution des effets destinés à remplacer ceux ayant été saisis par les douanes chez les trois voyageuses lors de leur arrivée en sol chinois.
— Whoua, z’avez vu ça, les filles ? se réjouit Sophie en ouvrant ses paquets. Des vêtements neufs, des articles de coiffure, même de belles sandales !— Tous made in China, précisa Alicia en examinant ses nouveaux accessoires. Tiens, la belle petite culotte de soie rose bordée de dentelle... très sexy, mais c’est du small, ça, c’est pas ma taille !
Alexander prit le petit sous-vêtement et le remit en souriant à Sophie.
— Il a dû y avoir erreur de la part de notre agent de liaison lorsqu’il a préparé l’envoi. Celle-là est pour toi, je crois.— Sans aucun doute, approuva la rouquine. Ali possède de bien trop grosses fesses pour porter ça !— Hey, respecte un peu mes fesses, méchante bibiche ! sembla s’indigner l’autre. Sache que mes fesses, elles sont pas grosses, mais juste en muscles.
Taquine comme à l’habitude, Sophie exagérait une fois de plus, Alicia possédant une constitution lui imposant de porter pour ses vêtements une taille supérieure à celle de sa meuf.
— Comme c’est intéressant, intervint à son tour Catherine en ouvrant d’autres boîtes. Regardez, les filles ! — Wow ! s’exclama Sophie. De la petite lingerie fine, un vibrateur, des plugs anaux et... un gode-ceinture ! Ben, dis donc, Cathy, on dirait que c’est Noël !— Tout à fait, ajouta Alex. As-tu été sage cette année, Sophie ?— Euh... non.
Alors que les tourterelles étaient retournées à leurs chambres, impatientes de tester leurs nouvelles acquisitions, Alexander se retrouva seul en compagnie de Catherine afin de lui transmettre ses dernières recommandations.
— Tu feras la rencontre de Madame Hua dans ce resto-bar, lui dit-il en lui tendant un papier contenant les coordonnées de l’endroit. Nous avons convenu d’un mot de passe. Elle t’attendra attablée au fond de la salle. De là, elle t’amènera probablement chez elle. N’oublie pas : tu te déchausses sans attendre en entrant chez la femme et tu lui remets ça.— Un petit cadeau ? demanda la belle blonde.— C’est de l’eau de toilette. Délicatesse toujours appréciée des hôtesses qui vous reçoivent. Ne sois pas surprise si elle semble ignorer ton geste : elle déballera ton offrande plus tard seulement.
La fille resta silencieuse.
— Ça ira, Cathy ?— Je crois bien. Pas de poignée de mains, un salut de la tête, rester humble et pas d’expression gestuelle.— Tu as bien appris tes leçons, je suis fier de toi ! Donc prends bien ton temps. Il s’agira pour toi de connaître de la part de cette femme le nom de la personne qui a infiltré la société des Dragons Rouges, ce cercle restreint qui détient le véritable pouvoir politique en Chine. Une fois que ce sera fait, cet individu nous donnera accès à la société afin que Sophie y soit admise comme éventuelle hôtesse privée et ait un contact direct avec le ministre chinois de la Justice...—... qui pourra, si tout marche bien, faire libérer Jérôme, le père de Sophie.— Oui. Enfin, celui qui croit en effet être son père, Jérôme.
Adoptant un ton plus grave, Alexander ajouta :
— Souviens-toi de ce que je t’ai dit : elle sera très méfiante au début. Il ne faut pas qu’elle sache immédiatement que tu connais son appartenance au mouvement révolutionnaire des Chiens Gardiens du Peuple, cette organisation qui projette de renverser le gouvernement en place. Tout ce qu’on lui a dit est qu’on sollicite son aide afin de faire avancer une cause internationale, et qu’en tant que journaliste ses infos pourraient nous être utiles. De plus, son orientation sexuelle est aujourd’hui interdite et condamnée par les nouvelles lois en vigueur. Tu devras donc absolument gagner sa confiance, de même que sa sympathie.

Hua Mai-Linh

Début de soirée. Ayant quitté à pied l’hôtel, Catherine s’engagea dans un quartier populeux de la ville. Les cheveux détachés tombant sur ses épaules, vêtue d’un tricot de laine rouge ainsi que d’un pantalon noir, elle supportait aisément la fraîcheur du soir qui commençait à s’installer pour la nuit.
— Dans quoi me suis-je fait embarquer ? se dit-elle en déambulant seule dans les rues sombres et bondées de gens qui lui étaient étrangers.
Catherine Blondin, infirmière de profession affectée aux urgences et amie intime de Sophie Durocher et d’Alicia LeBel, en mission d’espionnage afin de faire libérer un prisonnier politique : la jeune femme de vingt-sept ans croyait presque vivre dans un rêve. Un rêve bizarre dans lequel elle n’exerçait plus aucun contrôle.
Suivant les indications transmises par Alexander, elle s’engagea dans une rue étroite. Des marchands publics achevant de ranger leurs étals. Des enfants courant joyeusement devant des parents peinant à les rattraper. Au loin, des gens s’interpellant dans la langue du milieu. Au détour d’une rue commerciale, elle découvrit le resto-bar dont elle franchit rapidement le seuil, faisant abstraction des regards provenant des clients, majoritairement des hommes, qui s’y trouvaient déjà attablés et qui se turent à son passage.
Comme prévu, elle localisa son contact tout au fond de la salle. Installée seule à une table, une Chinoise début trentaine, coiffée d’un béret gris, attendait calmement l’arrivée de Cathy. Un visage oblong en partie caché par un mouchoir rouge pointant vers la poitrine et porté en guise de masque, pollution oblige. Un front surplombant des sourcils sombres et fournis. Des yeux noirs, à peine bridés, projetant un regard perçant témoignant d’une force de caractère tout en accentuant le côté mystérieux de la personne.
Catherine s’approcha lentement de la table puis s’immobilisa en silence. L’autre femme portant un pantalon rouge et un chandail ample de couleur orange serré au cou leva les yeux et attendit.
— Le dragon mange le chien... prononça la Canadienne sur un ton neutre.—... quand la chatte sort ses griffes, compléta sur le même ton la Chinoise.— Hua Mai-Linh ? demanda la première.— Exact. Et vous, Kǎi tè lín ?
Sans plus attendre, Mai-Linh se leva, échangeant avec l’autre un discret salut à l’orientale.
— Ne restons pas ici, ordonna-t-elle. Trop d’oreilles indiscrètes pourraient nous entendre.
Les nouvelles connaissances sortirent toutes deux et s’engagèrent dans la rue comme les conversations reprenaient en douce autour des tables du commerce. À son grand étonnement, Catherine se fit prendre la main par celle qui marchait à ses côtés.
— Ne craignez rien, la rassura celle-ci. Deux personnes de même sexe se tenant par la main ne veut absolument rien dire en Chine.
Les deux femmes marchèrent ainsi une dizaine de minutes sans échanger un seul mot. L’Asiatique fit entrer son invitée dans son appartement dont la porte donnait directement sur la rue et se défit de ses sandales. Tel qu’exigé par la coutume, Catherine se déchaussa également sans attendre. C’est alors qu’elle remarqua que la Chinoise l’observait avec grand intérêt, semblant porter une attention spéciale à ses pieds nus.
— C’est ma petite piaule, indigne même de recevoir une étrangère, annonça finalement la femme en retirant son béret, laissant retomber sur les épaules une longue chevelure rouge à peine ondulée et parsemée de mèches d’ébène.
Sans répondre à cette évidente formule polie d’humilité orientale, Catherine lui offrit son présent :
— Voici pour vous, Madame Hua. C’est peu de chose en regard de votre hospitalité.
Sans l’ouvrir, Hua Mai-Linh emporta au loin l’objet. Catherine fut ensuite invitée à s’asseoir à la table occupant l’unique pièce du logement.
Elle fut saisie d’un immense étonnement lorsque l’autre femme revint vers elle, apportant le thé. Ayant retiré le mouchoir qui l’avait couvert, la Chinoise révéla la pleine beauté de son visage : sous ses yeux au regard mystérieux se dévoilaient un nez parfaitement droit, des joues à peine creuses ainsi qu’une bouche aux lèvres rouges et pulpeuses. Le tout dénotait une étrange mais pourtant envoûtante absence d’expression.
— Mais vous êtes... vous êtes... Hua Mulan ?! s’exclama à mi-voix la blonde qui, ayant porté une main à sa poitrine, venait d’établir la forte ressemblance de son hôtesse avec l’héroïne du récent film de Disney. Comment, comment est-ce possible ?

[À venir : Sur les traces de Mulan]
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