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Déchéance et rédemption

Chapitre 20

La Société des Dragons Rouges

Divers
— Te rends-tu compte de ce que tu as fait, Mai-Linh? Mais quelle imprudence de ta part!

 Deux jours après sa folle nuit passée en compagnie de Catherine, la jeune descendante de Hua Mulan recevait son frère et protecteur Qiang, ce dernier réclamant avec véhémence des comptes de la part de sa sœur.

 - Kǎi tè lín n’est pas une ennemie, je t’assure, vénéré grand frère, répondit la jeune trentenaire qui se trouvait sur la défensive.
 - Qu’en sais-tu vraiment? reprit l’autre. Tu as partagé ton lit avec cette étrangère. Qui de nous dira maintenant jusqu’où elle ira afin de rapporter ce qu’elle a appris à ton sujet et au sujet de notre organisation? Certaines révélations pourraient entraîner des conséquences terribles pour notre mouvement!

 Hua Qiang ne décolérait pas. Encore une fois, il craignait la position dangereuse dans laquelle la jeune militante et activiste chinoise pouvait les avoir plongés.

 - Grâce à moi tu peux obtenir de la lingerie fine et des jouets sexuels en provenance de la société des Dragons Rouges. Mais c’est pour ton usage personnel, petite sœur, pas pour en faire montre à une amourette d’un soir! Tu sais très bien comme moi que la possession de ces choses est interdite en Chine!
 - Je sais, reconnut la jeune. Mais j’aime cette femme! Elle est belle, douce, déterminée et si courageuse!
 - Tu as lié ton cœur à une personne que tu connais à peine! Comment peux-tu savoir qu’elle mérite notre confiance?
 - Elle m’a fait découvrir de nouveaux paradis, Qiang. Ce qu’une espionne du régime n’aurait jamais osé faire.

 Mai-Linh enchaîna, fixant du regard celui de l’homme tout en lui saisissant les mains :

 - Elle m’a prise comme un nánrén (homme)... prend un autre nánrén.
 - Tu veux dire, fit l’autre étonné, qu’elle t’a...

 La femme hocha la tête.

 - Oui. Elle m’a honorée dans ce qu’il y a de plus déshonorable en moi.

 Semblant maintenant soulagé, le Chinois présenta une expression plus calme.

 - Tu as raison, donc. Aucune citoyenne ayant fait serment de loyauté envers le gouvernement n’aurait agi de la sorte.

 Il la regarda de nouveau dans les yeux. Un court moment d’hésitation, puis:

 - Et... tu as apprécié?
 - Je... Oui, c’était bon, avoua Mai-Linh en baissant honteusement la tête. Très bon. Et avec elle, je le referais sans hésiter. Kǎi tè lín est une déesse de l’Amour!
 - Mais pourquoi au juste, reprit le riche homme d’affaires, ces personnes désirent-elles me voir?
 - Ces gens sont envoyés par Ottawa pour une mission de sauvetage. C’est ce que Miss Blondin m’a dit. Ils désirent bénéficier de ton appui afin d’avoir accès à la société et de pouvoir influencer le ministre de la Justice Li Jian...
 - ... dans le but de faire libérer un de leurs diplomates, n’est-ce pas? sembla approuver Qiang. Il s’agit d’une noble cause, en effet. Les ennemis de nos ennemis sont nos amis.
 - S’il te plaît, grand frère, accède à leur demande!
 - N’en dis pas plus, petite sœur bien-aimée, je rencontrerai ton amie demain.
 - Je t’accompagnerai alors, conclut la femme aux yeux bridés. Nous ferons ainsi la connaissance des gens qui l’accompagnent. Ce sont des filles honorables et sympa, à ce qu’il paraît.

 C’est donc le lendemain que les Hua se présentèrent dans la suite d’hôtel qu’occupait Alexander McKenzie. Au début froide en apparence, la rencontre se déroula bientôt dans la cordialité, tous étant ravis de faire enfin la connaissance les uns des autres.

 - Voilà donc tes camarades! s’adressa avec joie Mai-Linh à sa nouvelle compagne Catherine. Sophie et Alicia.

 Respectant la coutume orientale, les tourterelles inclinèrent chacune légèrement la tête en guise de salutation, déclenchant un rire amusé chez la Chinoise.

 - J’ai fait l’université moi aussi, vous savez. Je n’ai donc rien contre une bonne poignée de main à l’Occidentale!

 Comme il se doit, la visiteuse offrit un petit présent à ses hôtesses.

 - Voilà pour vous, Mesdames. Pour vous remercier d’accueillir parmi vous nos misérables personnes.

 Le geste fut, à la surprise de la Chinoise, gratifié d’une joyeuse bise sur la joue de la part de Sophie.

 - Oh, très affectueuse en plus! se réjouit l’Asiatique. Sophie, tu seras pour moi ’Saihe’, ce qui signifie ’aimable et harmonieuse’.
 - Et moi, quel sera mon nom alors? demanda Alicia qui désirait embarquer dans le jeu.
 - Ton nom en chinois est ’Lixia’: ’nuages empourprés’.

 C’est avec un air amusé que les Maskoutaines accueillirent leurs nouveaux noms, les prononçant tour à tour afin de bien les intégrer.

  - Kǎi tè lín vous a décrites comme deux trésors trouvés sur le sentier de sa vie. Elle dit beaucoup vous apprécier.

 Elle s’approcha davantage, se caressant discrètement un sein devant les deux filles, et chuchota :

 - Et elle be... be... comment vous dites ça, déjà, dans le langage de votre peuple? Elle...
 - ... baise? demanda Alicia.
 - Exact! Votre amie Kǎi tè lín baise comme une véritable déesse de l’Occident!
 - Nous l’avons bien fait pratiquer, ajouta coquinement Sophie, dite Saihe.
 - Venez nous rejoindre, les filles! demanda Alexander qui, quant à lui, avait déjà échangé les politesses avec Qiang.

 Tous s’assirent en cercle au centre de la pièce. Alexander ouvrit l’entretien:

 - Merci à vous deux, Monsieur Hua, ainsi que Mai-Linh, de bien vouloir nous apporter votre collaboration dans cette affaire. Maintenant nous vous écoutons.
 - Alors voici, débuta le Chinois de trente-cinq ans à l’intention des membres de la mission canadienne qui étaient maintenant tout ouïe. Il y a quelque temps s’instaurait dans notre pays un nouveau régime politique extrêmement autoritaire. Remplaçant l’ancien système en place, celui-ci s’avère aujourd’hui beaucoup plus sévère et répressif que son précédent. Exacerbé par les manifestations populaires qui se faisaient de plus en plus nombreuses, le gouvernement avait en effet mis l’armée à contribution afin de mater les mouvements de contestation et de rétablir l’ordre, mais ce de façon encore plus rigide. Une importante réforme politique s’installa par la suite, accompagnée de nouvelles mesures très strictes : fermeture temporaire des universités, emprisonnements politiques de masse et mise en place d’un réseau d’espionnage interne afin d’assurer la stabilité du système. Du côté socio-culturel, il y eut bannissement complet de la communauté LBGTQ, toute pratique sexuelle non reliée à la reproduction étant dorénavant considérée comme un acte criminel passible de lourdes peines.
En conséquence, les gays et lesbiennes vivent aujourd’hui ici dans la clandestinité la plus totale.

 À ces mots, les trois Maskoutaines tournèrent leurs regards en direction de Mai-Linh qui ne put qu’approuver d’un signe de tête. Qiang poursuivit :

 - Officiellement, c’est le Parlement siégeant à Beijing qui prend les décisions politiques et vote les lois. Ce n’est toutefois qu’une façade et une tromperie devant le peuple chinois. Seule une poignée d’hommes regroupés dans ce qu’on appelle la Société des Dragons Rouges détient le véritable pouvoir dans ce pays, soit une dizaine d’individus seulement faisant partie de cette organisation secrète. Il s’agit de quelques politiciens haut placés dont le premier ministre, le ministre de la Justice ainsi que celui de l’Économie. De riches et influents hommes d’affaires chinois sont également membres de ce club sélect et occulte. C’est donc la Société qui tire les ficelles du pouvoir politique, adoptant d’avance des décisions que l’Assemblée des députés n’aura d’autre choix que d’approuver, donnant ainsi au peuple une fausse impression de démocratie.

 Alors qu’Alicia et Sophie servaient quelques rafraîchissements, Qiang se repositionna sur son siège, ajustant son veston tout en desserrant sa cravate. Il reprit:

 - Ce que le peuple ignore encore plus, c’est que la Société a également pour but de distraire ses quelques membres en leur procurant la possibilité de participer à des activités qui sont pourtant maintenant interdites en Chine: consommation d’alcool et d’opium, jeux de hasard ainsi qu’activités sexuelles en compagnie d’’hôtesses’ qui leur sont entièrement soumises.

 Moment de silence, alors que tous se regardèrent, les membres du groupe canadien exprimant à la fois leur surprise et leur indignation.

 - À la suite de cet important bouleversement, enchaîna le jeune mandarin, un calme relatif revint sur l’ensemble du territoire, les habitants se pliant docilement à la nouvelle autorité en place. Notre peuple demeure cependant rongé par l’amertume et la soif de liberté brûle toujours dans son cœur. Comme des pousses nouvelles émergeant du sol à la suite d’un feu de forêt, un mouvement de libération populaire a commencé à voir le jour, des hommes et des femmes manifestant secrètement leur désir de lutter de nouveau pour leur liberté. C’est ainsi que le mouvement prit rapidement forme sous le nom des Chiens Gardiens du Peuple. Ma sœur Mai-Linh et moi-même faisons partie de ce groupe clandestin dont le nombre de membres croît chaque jour, en particulier dans les régions rurales. Nos activités demeurent cependant cachées bien que nous ayons des raisons de penser que le régime chinois soit au courant de notre existence.
 - Nos contacts asiatiques nous ont informés, intervint Alexander, que votre sœur Mai-Linh connaissait le membre de cette organisation révolutionnaire qui a réussi à infiltrer la Société des Dragons Rouges.
 - Il s’agit bien de moi, en effet, confirma Qiang. J’ai joint la Société avec relativement de facilité puisque je suis le président d’une vaste entreprise contrôlant la presque totalité de l’industrie textile au pays. C’est donc à ce titre que le ministre de l’Économie m’a recommandé comme membre de ce club secret.
 - Et vous... participez à toutes leurs activités? s’enquit Alicia.
 - Pas vraiment, non, affirma le Chinois dans un ricanement discret. Je ne suis pas vraiment porté sur le sexe et encore moins sur ces activités que je trouve déshonorantes pour les femmes qui y sont soumises. Je suis là principalement à des fins d’espionnage, tous ignorant bien sûr mon appartenance aux Chiens Gardiens du Peuple. Je donne seulement l’impression de participer à leurs décisions et lors des activités récréatives, je me contente de glaner des informations en me tenant au bar.
 - Mon frère et protecteur est très courageux, commenta Mai-Linh. Sa vie serait en grand danger si sa véritable identité était révélée au sein de la Société.
 - Je n’écoute que mon cœur, répondit humblement Qiang. Notre peuple est malheureux et ses entrailles sont meurtries. J’espère avec impatience le jour où sonnera la cloche annonçant sa liberté.

 Le Chinois se tourna vers Alexander:

 - Donc, vous désirez pouvoir approcher le ministre de la Justice afin de faire libérer un de vos citoyens?
 - Il s’agit de Jérôme Durocher, un diplomate injustement emprisonné ici. C’est également un de mes amis personnels.
 - Je comprends votre cause, Alex, approuva l’autre.
 - Et c’est mon père... adoptif, ajouta Saihe en acceptant un signe approbateur de la part du grand rouquin.
 - Mulan, notre vénérable ancêtre à Mai-Linh et moi-même, a commis à son époque un geste illégal dans le but de sauver son père. Ce que tu fais aujourd’hui est tout aussi honorable, Saihe, et pour cela, je veux t’assurer de toute notre collaboration.

 L’homme se leva et fit quelques pas en direction de la jeune rouquine:

 - Monsieur McKenzie m’a dit que l’on pourrait peut-être, sur ma recommandation, faire valoir ta candidature pour un poste d’hôtesse à la Société. Ce qui te donnerait éventuellement un accès direct auprès du ministre de la Justice qui a le pouvoir de gracier les prisonniers. Mais sais-tu vraiment ce qui t’attend une fois à l’intérieur de ce cercle?
 - On m’en a vaguement parlé, répondit timidement Sophie.
 - Il s’agit d’activités sexuelles variées, partouzes, gang-bang, etc. tenues dans une enceinte s’apparentant en tout point à un bar-salon. En temps normal, les hôtesses servent aux tables les commandes de boisson ou d’opium des membres. À tout moment cependant, l’un d’eux pourra solliciter tes services pour une danse à sa table ou tout simplement réclamer ta présence à ses côtés pour lui permettre de te peloter sous tes vêtements. Généralement le tout se termine à l’écart, dans un sombre recoin de la salle, par une baise à laquelle l’homme, seul ou avec d’autres, te soumettra à tous ses fantasmes.

 Sophie avala difficilement. Qiang enchaîna:

 - Ton adhésion sera conditionnelle à une démonstration de ta loyauté envers le système politique. Tu pourras te faire aider d’une amie à ce moment-là. De plus, savoir impressionner la Société sera aussi un atout très important pour toi. Donc, si tu sais user de ton imagination, tu sauras gagner la faveur des membres pour ton acceptation au sein du club. Si ta candidature est retenue, une étape finale t’attend: une initiation spéciale à caractère sexuel en présence de tous les membres de la Société.
 - Ça va, Sophie chérie? demanda Alicia en remarquant le malaise grandissant chez sa copine.
 - Je ne... Je ne me sens pas très bien, soupira celle qui, à l’audition de tous ces détails, pâlissait à vue d’œil.
 - Ça n’ira pas pour elle, je le crains, voulut donc s’opposer la femme médecin en allant réconforter sa tendre moitié. Sophie n’est pas aux hommes. Peut-être que Catherine...
 - Moi, j’aurais pas de problème avec ça, annonça tout de go la blonde. Je peux prendre la place de Sophie si ça vous arrange toutes.
 - Non, Kǎi tè lín, ne fais pas ça, je t’en prie! la supplia Mai-Linh. Je veux te garder près de moi! S’il te plaît!
 - Ce serait dommage en effet, sembla également se désoler Qiang. Une rouquine représente quelque chose de très attirant pour un Chinois. L’avoir parmi les filles en service serait très exotique et bien vu par les membres du club, et le fait qu’il s’agisse ici de son père augmenterait grandement les chances d’obtenir une réponse favorable de la part du ministre.
 - J’irai. J’irai pour Papa, accepta finalement Sophie en parvenant à retenir ses larmes. Puisqu’après tout nous en sommes rendus là, il n’est plus question de reculer.
 - Je t’accompagnerai et resterai avec toi, Saihe, la rassura Hua Qiang. Je ferai tout mon possible afin d’assurer ta protection. Je le ferai comme si tu étais ma deuxième petite sœur.
 - Va avec mon frère, conclut Mai-Linh en serrant la fille contre elle. Je prierai aussi nos ancêtres afin qu’ils veillent sur toi.

 Catherine retrouva à son tour Sophie. Celle-ci l’accueillit dans ses bras.

 - Je te remercie pour ton offre, Cathy, mais ce sera à moi de faire les démarches.
 - Nous serons tous et toutes avec toi en pensée, Sophie chérie. Dis-toi que dans quelques jours tout sera terminé.
 - Si tout se passe bien, précisa sans conviction la jeune rouquine en reniflant ses pleurs. Si tout se passe bien.

 (À venir: Mise à l’épreuve)
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