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Déchéance et rédemption

Chapitre 29

Aveux sur aveux (partie I)

Erotique
En comparaison avec la période entourant leur arrivée en territoire chinois, la dernière nuit à l’hôtel se déroula sous de meilleurs auspices. Cathy, la nouvelle fiancée de l’histoire, s’endormit en pensant à ses noces futures ainsi qu’à sa dernière visite chez Hua Mai-Linh durant laquelle les deux promises s’étaient une fois de plus mutuellement données l’une à l’autre dans une passionnée communion saphique. Alex et Jérôme passèrent une grande partie de la nuit à baiser ensemble, affermissant l’un devant l’autre leur penchant bisexuel. Sophie et Ali, toutes deux excitées à la seule pensée de retrouver bientôt la maison, ne trouvèrent pas immédiatement le sommeil. Elles en profitèrent donc pour se livrer à un combat de tirage de cordons élastiques, chacune ne portant sur elle qu’une des deux pièces du petit ensemble porté par Sophie lors de son initiation à la Société des Dragons Rouges.
 - Aïe! Tu m’as fait péter celui-là sur mon téton! T’étais pas supposée! se plaignit la jeune rouquine en se frottant un sein endolori par le pincement qu’il venait de subir. - Ben bon pour toi, p’tite vilaine! rétorqua l’autre. T’avais pas à toucher au cordon qui pendouillait sous mon clito!
 Le voyage de retour vers le Canada connut à son tour son lot d’escales interminables et d’inconfortables bancs publics qui faisaient office de lits de fortune. Malgré la fatigue causée par les innombrables revirements de situations qu’elles avaient vécus, nos deux tourterelles étaient enthousiastes à l’idée de prendre le chemin du retour et de retomber dans la routine du quotidien. Sophie se trouvait particulièrement bénie de revoir près d’elle son ’papa Jérôme’, l’homme qu’elle avait toute sa vie vu comme son véritable père. Elle appréhendait cependant le moment fatidique où ce dernier se ferait informer d’une dure réalité: primo, que sa femme Jasmine l’avait trompé il y avait vingt-cinq ans; secundo, que Sophie, sa fille adorée, s’avérait être le fruit de cette liaison illégitime vécue entre Jasmine sa femme et son meilleur ami d’alors, Alexander McKenzie. Alex, quant à lui, se félicitait du succès de la mission dont il s’était porté responsable. En volant au secours de son ami Jérôme, il se rachetait partiellement de l’affront qu’il lui avait personnellement infligé il y avait près d’un quart de siècle. Le hic cependant, c’était que cet affront, Jérôme l’ignorait toujours, Jasmine son épouse ayant avec Alexander convenu d’un commun accord de garder le secret de leur inavouable aventure extraconjugale. Jérôme réalisait encore à peine ce qui lui arrivait. Il y avait deux jours seulement, il traînait au fond d’une cellule. Puis, du jour au lendemain, il revoyait d’un seul coup le soleil et ses proches. Ses pensées se tournaient de plus en plus vers sa Jasmine, cette grande rousse qui partageait sa vie et dont il était encore follement amoureux. La grande gagnante fut sans contredit l’heureuse fiancée de cette aventure, la belle et blonde Catherine. Séparée de sa Mai-Linh, le temps lui paraissait déjà une éternité. Dans sa sagesse cependant, la combattante chinoise lui avait signifié qu’il serait préférable de voir s’installer dans le pays des conditions sociopolitiques plus favorables avant de procéder à leur union officielle. Catherine fut donc grandement réjouie lorsque Mai-Linh l’informa également à l’occasion de son départ qu’un coup d’État imminent se planifiait dans la capitale.
 Au terme du voyage de retour, les retrouvailles familiales se déroulèrent dans une joie relative. Cependant tout n’avait pas encore été dit, ce qui jeta une certaine ombre sur les festivités. Certes, Jasmine était heureuse de revoir son mari, celui avec qui elle avait passé la plus grande partie de sa vie, celui qu’elle avait toujours aimé malgré son erreur de jeunesse. Mais chez la grande rouquine qui venait de s’engager dans la quarantaine, cette effroyable et impardonnable bourde venait de remonter à la surface de l’existence avec le retour, il y avait quelque temps, de son amant Alexander. Alexander McKenzie, ce fantôme revenant hanter son passé après toutes ces années et enflammer de nouveau en elle des sentiments interdits. Comment faire savoir à l’homme meurtri le fait qu’il y avait maintenant vingt-cinq ans qu’elle l’avait fait cocu? Comment lui faire savoir aussi que sa fille Sophie n’était pas en fait sa fille? Lui expliquer aussi pourquoi le secret en avait été occulté jusqu’à ce jour? Dans l’esprit de celle qui aimait toujours son mari, ces questions demeuraient sans réponse.
 La situation n’était guère plus enviable pour Sophie. Ayant toute sa vie considéré Jérôme comme son père, c’est en tant que tel qu’elle lui avait toujours voué son affection. Et Sophie l’aimait toujours, la perte d’un titre ne le dévaluant à ses yeux d’aucune façon. Seulement, elle se sentait déjà triste à l’idée de devoir partager l’amère déception que connaîtrait l’homme à l’annonce de la dure réalité. Non pas qu’elle voulait éviter de boire avec lui la coupe, au contraire. C’est que Jérôme Durocher avait toujours fait partie de sa vie. Il l’avait aidée à faire ses premiers pas. Encore toute petite, il lui racontait une histoire en la bordant au lit. Il l’avait soutenue dans l’apprentissage du vélo, encouragée dans ses études, consolée quand Maman était à cours de temps ou d’arguments. Quelle que soit la réaction de cet homme, elle serait à ses côtés, prête à son tour à le soutenir et le consoler. Sophie tenait donc à accompagner Jérôme dans son cheminement parce qu’elle savait parfaitement qu’elle comprendrait sa peine et la meurtrissure de son cœur.
 On laissa donc passer quelques jours, le temps pour les voyageurs de se remettre des effets du décalage horaire. Alicia accompagna son beau-père à l’hôpital et assura elle-même sur place la supervision de l’établissement de son bilan de santé. Outre un léger amaigrissement ainsi qu’une légère perte de tonus musculaire, le patient dans la jeune quarantaine également affichait somme toute une condition physique acceptable. L’état mental de même que la sexualité compulsive qui affectaient l’homme au sortir de la prison furent pris en charge par son épouse Jasmine qui, à titre de sexo-psychologue, détenait une expertise en la matière. Le fameux soir venu, tous étaient réunis dans le grand salon des Durocher. Jasmine se trouvait aux côtés de son mari Jérôme. Sonia LeBel était présente, accompagnant son époux Alexander. Catherine, Sophie et Alicia complétaient ensemble le petit groupe venu assister à ce très attendu - et redouté - briefing familial. La conversation, tenue autour d’un verre, avait jusqu’à ce moment porté sur des sujets plus ou moins dénués d’importance. Ramassant son courage, Jasmine se résolut enfin à orienter la discussion vers le délicat sujet:
 - Comme tous ceux présents ici, chéri, je suis heureuse de te revoir au milieu de nous, et surtout de te savoir en relatives bonnes conditions. J’ai cependant une confession à te faire, et j’estime approprié que ce soit dit ici, devant nous tous.
 Le silence s’était fait dans la pièce, chaque personne présente attendant avec curiosité pour certains mais également crainte et appréhension pour d’autres, l’annonce qui était sur le point de tomber.

 - Il faut que tu saches, Jérôme, que je t’ai trompé.
 Au moment d’entendre ces paroles, l’homme achevait de vider son verre. Il le déposa sur la table basse et tourna un regard incrédule vers sa femme.
 - Tu m’as trompé? Quand, et avec qui?
 La femme déglutit avec peine.
 - Il y a... Il y a très longtemps de cela. Nous étions encore de jeunes mariés. Je suis navrée, chéri. C’était une folie de jeunesse. Une énorme bêtise de ma part. - Je ne comprends pas. Tu dis m’avoir trompé il y a longtemps et c’est aujourd’hui que tu m’en parles? Et devant toute cette assemblée en plus? - C’est que... C’est que... - Avec qui t’étais? Tu me l’as pas encore dit! C’était qui, l’autre?
 Harcelée de questions, Jasmine tremblait sur son siège. Elle se sentait presque défaillir, incapable de prononcer le moindre mot.
 - C’était moi, l’autre, intervint Alexander, se portant à la rescousse de la pauvre femme qui, le visage déformé par la honte et le chagrin, avait commencé à sangloter en sourdine. C’était moi. Cela fait maintenant vingt-cinq ans que ça s’est produit. - Alex!? Mais co... Comment? - Elle et moi on profitait de tes absences pour se voir. Je suis... Nous sommes sincèrement désolés, Jérôme.
 Le cocu observa une pause, affichant un air neutre. Levant les yeux au ciel, il se mit à ricaner tout bas.
 - Ça te fait rire? demanda, interloquée, Jasmine en essuyant ses larmes. - C’est pas possible! affirma alors le mari de la rousse, c’est même presque marrant! - Je ne... Je ne comprends pas, chéri. Tu devrais être en colère contre nous deux! Réalises-tu enfin de quoi il s’agit? - Tu ne sais pas, ma jolie, à quel point tu me facilites la tâche en ce moment, reprit l’homme qui semblait soupirer de soulagement. C’est que moi aussi j’avais des aveux à te faire et ça, ça me foutait vraiment les jetons!
 Un bref silence tomba de nouveau dans la pièce. L’inconfort de tous était devenu palpable. Alex était calé au fond de sa chaise; Jérôme était légèrement penché vers l’avant, les mains appuyées sur les genoux; Jasmine avait les mains portées au visage; les trois plus jeunes se consultaient du regard, se retenant dans leur circonspection d’intervenir.
 - Je t’ai trichée moi aussi, finit par avouer Jérôme calmement. Et avec le même homme, ajouta-t-il en désignant Alexander du menton.
 Interloquée, Jasmine dévisagea silencieusement son mari. L’homme compléta:
 - À la seule différence que c’est beaucoup plus récent. Comment pourrais-je donc t’en vouloir puisque l’on peut considérer que nous sommes à présent quittes à ce sujet?
 Exprimant toujours sa surprise, Jasmine se tourna silencieusement vers le grand rouquin.
 - Il dit vrai, confirma celui-ci. Ça s’est passé à Shanghai. À l’hôtel. Sa détention avait été pour lui une occasion de découvrir son côté bi. On l’a donc fait une première fois dans la douche, puis toute la nuit suivante au lit.
 Alex se tourna vers sa femme Sonia.
 - Navré, chérie. Je pensais bien me connaître mais je me trompais. Je suis bi. Comme Jasmine, comme Jérôme, comme toi. - Oh tu sais, affirma la mère d’Alicia, Mimine et moi étions acoquinées depuis une très longue période, déjà. (Nda: lire ’Déchéance et rédemption’) Alors que tu te colles contre le mari de ma maîtresse...
 Sur ces mots prononcés d’un ton badin, tous laissèrent aller la pression et éclatèrent franchement de rire, détendant ainsi l’atmosphère.
 - Voilà, soupira Sophie devant Alicia en affichant une fausse expression de dépit. Tout le monde est rendu bi ici: nos mères, nos pères, Catherine. Il n’y a plus que toi et moi de gouines dans cette gang, dorénavant! - On reste de même, ma bibiche, proposa sur le même ton Alicia en enlaçant sa dulcinée. C’est comme ça qu’on s’aime, après tout?
 Alicia se tourna ensuite vers Catherine:
 - Ok, Cathy. T’as tout apporté avec toi? - Oui, ma chère, confirma l’autre en désignant son petit sac de voyage. Tout le nécessaire y est, incluant les formulaires. Crois-tu qu’ils seront d’accord? - Ils n’auront pas le choix s’ils veulent mettre un terme définitif à la question.
 Les derniers aveux ainsi partagés, l’atmosphère dans la pièce s’était doucement imprégnée d’un parfum de pardon et de réconciliation. Sur toutes les lèvres les sourires s’affichaient de nouveau, chaque personne semblant à la fois satisfaite et soulagée par les derniers échanges. Ce fut malheureusement sans compter sur ce qui allait suivre.
 - Je ne m’explique toujours pas, reprit Jérôme en s’adressant candidement à Jasmine, pourquoi il t’a fallu attendre toutes ces années pour m’informer de ton... aventure avec ce vieux snoreau d’Alex.
 D’un seul coup, le sourire de la femme s’effaça. De nouveau, sa voix se mit à trembler.
 - C’est que, balbutia-t-elle, cette aventure, comme tu dis, ne fut pas sans conséquence. - Tu veux dire? l’interrogea l’autre sur un ton légèrement inquisiteur. - C’est au sujet... de Sophie.
 La femme observa une courte pause, alourdissant soudainement l’atmosphère d’un silence de plomb.
 - Je... Si je n’avais jamais osé te parler de notre liaison, c’était aussi pour dissimuler le fait qu’Alex m’avait à l’époque mise enceinte. Il se trouve ainsi être le père de Sophie. Sophie, notre Sophie... n’est pas... ta fille.
 (À venir: Aveux sur aveux (partie II))
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