Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 2 J'aime
  • 0 Commentaire

Dédale

Chapitre 3

Hétéro
Chapitre indépendant des précédents.

Je chute dans le vide. Les fenêtres de l’immeuble défilent devant moi. Sur le bord du toit, la silhouette de l’homme qui m’a poussé se réjouit. Tout devient noir.
Me voilà maintenant allongé sur le sol d’une ruelle sombre. La froidure et la dureté du bitume m’éprouvent le dos. J’ai mal au crâne. Je ne sais plus ce qu’il vient de se passer. Je me relève doucement et commence à explorer les lieux.
Je parcours des dizaines de rues sans croiser la moindre personne. En plus des ténèbres de la nuit, un épais brouillard limite la visibilité. Une forme humaine apparaît dans la brume et s’avance vers moi rapidement. Je sens une hostilité émaner d’elle. Des bribes de mémoire me reviennent. Je revois la chute, le toit de l’immeuble et lui. Je connais son visage : c’est celui que je vois dans le miroir tous les matins. Il me ressemble étrangement, comme un clone. À vrai dire, j’ai l’intime conviction que c’est exactement moi. Pas une copie, mais l’original ; un autre moi. La seule différence, c’est qu’il est bien plus fort et qu’il me veut du mal.
Je cours ; il me poursuit. Une porte apparaît devant moi en plein milieu de la rue. Sans y réfléchir, je l’ouvre et la franchis. Me voilà dans une autre rue embrumée, mais il fait maintenant jour. L’autre moi et la porte ont disparu après mon passage. Je marche à la recherche de quelqu’un, n’importe qui. J’appelle, mais seul l’écho me répond. Pourtant, la ville semble habitée. Des voitures sont garées, les feux tricolores fonctionnent. Mais personne à l’horizon. Que se passe-t-il, bon sang ? Où sont-ils tous allés ? Il doit bien y avoir quelqu’un. J’ai l’impression que cela fait des heures que je marche seul.
Je cours dans tous les sens, martèle les portes des immeubles et crie « À l’aide ! », mais aucune réaction. Un silence pesant règne en maître. Mon cœur s’accélère, la panique me gagne. Mais enfin un son semble se faire entendre : une sorte de rire cristallin. Un espoir me prend et je me précipite vers la provenance de ce bruit. Il est difficile à suivre, mais j’arrive à déterminer sa direction. Le brouillard laisse soudain apparaître un immense mur qui s’étend à des kilomètres à droite comme à gauche. Les rires proviennent de l’autre côté. D’autres sons se font entendre : des enfants qui jouent ou se chamaillent, des personnes qui discutent…
Je parcours les briques du bout des doigts, cherchant une faille pour franchir ce nouvel obstacle ; mais pas la moindre fissure, et encore moins de porte. Je le longe sur plusieurs mètres et découvre une trace de sang sur le mur. Je n’ai pas le temps de me demander l’origine de ce sang qu’un visage apparaît sur le mur et hurle de douleur. Effrayé par cet horrible cri, je fais plusieurs pas en arrière et trébuche. Je me relève. Le mur a disparu.
Le rire cristallin sonne de nouveau, il semble tout proche. Quelqu’un se tient à l’autre bout de la rue : une silhouette féminine. C’est d’elle que provient ce rire. Je me hâte vers elle. De longs cheveux dorés, des yeux d’émeraude, des lèvres pulpeuses : c’est elle ! Celle que j’aime en secret. Que fait-elle là ? Pris par surprise, je me suis arrêté.
Elle se tient debout, regarde dans ma direction et me sourit. D’un signe de main, elle m’indique d’approcher. Mon cœur fait un bond de joie et je marche vers elle. Ne la lâchant pas du regard, je ne m’aperçois pas tout de suite que le décor change. Nous voilà situés maintenant dans une chambre. Un grand lit se tient derrière elle. Une table de nuit sur laquelle sont posées des bougies allumées qui, avec le papier peint rouge, donnent une allure sensuelle à la pièce.
— Je… je suis heureux de te voir, bredouillé-je.
Mais elle ne semble pas m’entendre. Quelque chose – ou plutôt quelqu’un – passe à travers moi comme si je n’étais qu’un fantôme ; un homme grand, athlétique et torse nu. Il la prend dans ses bras et l’embrasse à pleine bouche. En quelques mouvements, il la déshabille puis la pousse sur le lit.
— Oh oui, prends-moi comme une chienne ! réclame-t-elle.
Non, non, non ! Comment peut-elle dire ça à ce type ? C’est affreux, je ne veux pas la voir comme cela. L’homme, maintenant nu, plonge sur elle, l’embrasse, lui palpe la poitrine et finalement la pénètre. Elle lâche un gémissement de bonheur.
— Tu aimes ça, petite salope…— Oui, j’adore ça, qu’un vrai mâle s’occupe de moi, déclare-t-elle avec un grand sourire, ses yeux regardant dans ma direction. Défonce-moi !
L’homme obéit avec plaisir et la baise fougueusement. Son visage toujours tourné vers moi, la voilà qui ricane de plus en plus fort. Non, je ne peux pas supporter cette scène insoutenable ! Voir un type profiter de la femme que j’aime ainsi en la traitant comme une pute, et elle qui en redemande, c’est trop pour moi. Je m’enfuis par la porte de la chambre avec la vague envie de vomir.
Me voilà maintenant dans un cimetière. Le brouillard est encore présent. J’entends une voix pas très loin. Je longe plusieurs tombes pour voir de quoi il s’agit. Un prêtre se tient debout à côté d’un cercueil ouvert. Il parle, mais je ne parviens pas à distinguer ce qu’il dit ; sa voix semble lointaine. Lui aussi semble ne pas me voir. Je m’approche en craignant le pire. Je sursaute à la vue du corps allongé dans cette boîte : c’est mon cadavre. La voix du prêtre devient audible :
— Si nous sommes réunis aujourd’hui tous ensemble, c’est pour honorer la mémoire de cet homme qui a préféré accorder à ses proches la grâce de disparaître pour de bon. Il avait beaucoup de défauts, mais aussi quelques qualités qu’il gardait bien cachées au fond de lui. Nous ne pouvons donc pas vraiment citer lesquelles… Euh… voilà… Je crois que c’est à peu près tout ce qu’on peut dire à son propos.
Quoi ? C’est tout ? Il se moque de moi ou quoi ? C’est comme ça qu’il honore ma mémoire ?
— Si quelqu’un veut prendre la parole pour lui rendre un dernier hommage, c’est le moment, indique le prêtre.
Oui, il y a bien plus à dire de moi. Je ne suis pas comme il m’a décrit. Je me retourne pour voir qui va pouvoir sauver mon honneur, mais personne n’est là. Le prêtre parle dans le vide. Quoi ? C’est impossible ! Pourquoi personne ne vient à mon enterrement ?
— Alors ? Vraiment personne ? insiste le prêtre. Bon, bah, pour conclure cette pénible cérémonie, j’aimerais ajouter que la mort est la seule solution.
La seule solution à quoi ? J’observe le bord du trou que l’on a creusé pour mon cercueil et, sans me rendre compte, c’est maintenant le vide que j’observe. Me voici au bord de l’immeuble d’où l’autre moi m’a poussé tout à l’heure. Je suis revenu au point de départ. Pourquoi ? Je sens que l’autre est sur le point d’arriver. Je ne vais pas pouvoir l’affronter. Il est bien trop fort. Alors que je regarde le vide, la dernière phrase du prêtre résonne dans ma tête. La mort, une solution ? Oui, je crois comprendre, même si la logique m’échappe. Je dois mourir pour être capable d’affronter mon reflet. Je ne le laisserai plus me dominer. Je ne le laisserai plus pourrir ma vie.
Une porte s’ouvre ; il m’aperçoit et se précipite sur moi. Je saute dans le vide. Tout devient noir un instant et je me retrouve de nouveau au somment de l’immeuble, derrière l’autre moi. Il se retourne, le désespoir dans les yeux. A-t-il compris que maintenant nous allons jouer à armes égales ? Je me précipite sur lui ; des coups violents sont échangés. Il tente de me dire quelque chose mais je ne lui en laisse pas le temps et le frappe au visage. Très vite, je domine le combat. Il ne peut plus rien faire et semble sur le point d’abandonner. Je l’attrape par la gorge et le maintiens au-dessus du vide.
— Tu as fini de me terroriser ! craché-je.
Je le lâche, et son corps chute. J’observe la scène un sourire au coin des lèvres. Mais mon reflet disparaît avant d’atteindre le sol. Non ! Ce n’est pas possible. Il ne peut pas s’en sortir. Je fais apparaître une porte derrière moi et la franchis. Me voilà maintenant tout en bas de l’immeuble. C’est confirmé, son corps n’est pas là. Où est-il parti ? Il faut que je le retrouve pour en finir une bonne fois pour toutes ! Il ne doit pas m’échapper.
Après avoir exploré plusieurs rues, je l’aperçois finalement à travers le brouillard. Je cours vers lui, prêt à terminer notre duel, mais ce lâche préfère décamper plutôt que de m’affronter. Je le poursuis, mais il parvient à fuir par une porte qui disparaît juste après son passage. Je hurle de rage ! Il m’a encore échappé.
Un rire cristallin résonne non loin. Je traverse une rue dans sa direction et tombe de nouveau sur le mur. De l’autre côté, les mêmes voix que tout à l’heure se font entendre. Joie, paix et bonheur y règnent, mais le mur s’élève fatalement devant moi et refuse de me laisser rejoindre ces personnes. Pris par la colère, je commence à frapper de toutes mes forces pour le fissurer. Le mur résiste, au contraire de mes mains qui commencent à se couvrir de sang. J’ai l’impression de me briser tous les os à frapper contre cet obstacle infernal. Sous la violence de mes assauts, le sang gicle sur les briques. Rien à faire. Je pousse un hurlement d’agonie et abandonne tandis que le sang coule le long de mes bras et du mur.
Tandis que je pleure de désespoir, le décor change. C’est une voix qui me permet de me rendre compte de ce changement. Je suis revenu au cimetière. Le prêtre et mon cercueil sont encore là. Voilà l’homme de nouveau en train de discourir pour « honorer ma mémoire ». Pitié, non ! Je n’ai pas envie d’assister encore à cette scène.
— Si quelqu’un veut prendre la parole pour lui rendre un dernier hommage, c’est le moment, indique le prêtre comme la fois précédente.
Mais contrairement à tout à l’heure, il semble, cette fois, capable de me voir.
— Et vous, avez-vu quelque chose à dire pour honorer cette chose ?— Je ne suis pas une chose ! Je suis humain !— Et bla bla bla ! s’élève une voix derrière moi. Toujours en train de se plaindre, celui-là, et de vouloir attirer l’attention sur lui.— Ce n’est pas vrai ! dis-je en me retournant.
Ce coup-ci, de nombreuses personnes sont venues aux funérailles, toutes assises sur des chaises et vêtues de noir. J’ai rencontré une bonne partie d’entre elles dans ma vie, mais d’autres visages me sont inconnus. L’homme qui vient de parler est l’un de mes anciens camarades de classe, assis au dernier rang. Mes parents sont au premier rang. Un peu plus loin sur la droite, je repère aussi la fille de mes rêves qui a la bouche collée à celle d’un autre type. Ce dernier a la main plongée sous la jupe et semble en train de doigter mon amour.
— Pff, ça devient long… se plaint ma mère à mon père. On ferait mieux de rentrer tout de suite sinon le rôti va brûler dans le four.— Je sais, lui répond-t-il. En plus, j’ai une partie de poker prévue avec les potes. Je n’ai pas envie d’arriver en retard.
Le gars à côté de mon ange défait la ceinture de son pantalon et en extirpe un sexe bandé. Il appuie sur la tête de la fille pour la forcer à prendre sa bite en bouche, ce qu’elle fait sans broncher. La voilà maintenant en train de le pomper sans que personne n’y trouve à redire.
— Quelqu’un d’autre veut prendre la parole ? demande le prêtre.— Oui, je voudrais dire qu’il était chiant à mourir ! s’écrie un type. Bon débarras !— Ça, c’est vrai, confirme un autre. Il ne manquera à personne.
Le type qui est en train de profiter de mon amour lève la main.
— Moi, j’ai quelque chose à ajouter : je voudrais signaler que cette fille est très douée avec sa bouche. Elle fait des merveilles !— Ah oui ? s’étonne mon père. Je pourrai tester après ?— Pas de problème, elle est là pour ça.— Et ton poker ? rappelle ma mère.— Voyons, chérie, il faut savoir quelles sont ses priorités dans la vie. Il y a des choses bien plus importantes qu’une partie de poker !
Non, non, non ! Ils ont tous perdu la tête ou quoi ? Ils ne peuvent pas me détester à ce point ! Je n’ai jamais rien fait de mal. « C’est de sa faute ! » me dis-je en observant le cadavre dans le cercueil. « C’est lui qui est la cause de tout ça ! Je ne le supporte pas. Je le maudis ! » Je saute dans la tombe et frappe le cadavre de toutes mes forces. Sous la violence de mes coups, mon poing finit par passer à travers la paroi inférieure qui se brise et me fait chuter dans le noir.
Je me relève ; le mur se dresse de nouveau devant moi. De l’autre côté, toujours les mêmes cris de joie. Maudit mur ! Quelque chose est cependant différent de tout à l’heure : une femme est assise sur une chaise, en train de tricoter. Je m’avance et m’aperçois que c’est l’une des rares véritables amies que j’ai eues. Je l’avais perdue de vue il y a quelques années. Elle me sourit.
— Vy snhg dhr gh snffrf yn cnvk nirp gbv-zrzr cbhe fbegve qr yn. P’rfg yn irevgnoyr fbyhgvba, me dit-elle.— De quoi ?— Vy snhg dhr gh snffrf yn cnvk nirp gbv-zrzr cbhe fbegve qr yn. P’rfg yn irevgnoyr fbyhgvba, insiste-t-elle. Gh qbvf ivier n abhirnh.
Une porte apparaît sur le côté. Mon amie me fait signe de la franchir en répétant sa phrase incompréhensible. Je le fais et me retrouve de nouveau sur le toit de l’immeuble. Mon reflet se tient au bord du vide et s’aperçoit de mon arrivée. Je sais ce qu’il a l’intention de faire. Je me précipite sur lui mais n’ai pas le temps de l’attraper qu’il a déjà sauté.
Non ! Je devine la suite, et je comprends seulement maintenant que tout cela est vain. Il est trop tard maintenant. Le voilà qui réapparaît derrière moi, prêt à m’affronter encore et encore, et je ne peux plus rien faire pour l’arrêter. Il se précipite sur moi et tente de me frapper. Je me défends comme je peux, mais il est devenu bien trop fort. Je tente de dire quelque chose pour le raisonner mais il me décoche un coup violent dans la mâchoire. C’est peine perdue ! Je sais déjà comment cela va se terminer, ou plutôt se répéter. Il finit par m’attraper par la gorge et à me maintenir au-dessus du vide.
— Tu as fini de me terroriser ! crache-t-il.
Il me lâche dans le vide. Les fenêtres de l’immeuble défilent devant moi. Sur le bord du toit, sa silhouette se réjouit. Tout devient noir.
Diffuse en direct !
Regarder son live