Lundi matin, 6h59. Une silhouette gracile foule un escalier majestueux. La lumière tamisée laisse bientôt deviner qu’il s’agit d’une femme. Grande, blonde, les yeux verts, tailleur bleu marine, son visage exprime une assurance surprenant compte tenu des circonstances de sa venue. Au sommet des marches s’étend une salle aux proportions gigantesques dotée d’un plafond de plâtre orné de luminaires en laiton. Sur une ardoise, l’inscription « Fermé » explique l’absence des clients de ce café à succès ouvert il y a peu dans une ancienne bibliothèque d’architecture type Renaissance réaménagée. Des pas inconnus résonnent sur le plancher en marbre. Il s’agit d’une autre femme. Elle porte ses cheveux bruns en chignon, une jupe, un chemisier et des escarpins, noirs. Ses yeux brillent d’une confiance peu commune et, juge Esther, un brin malveillante, quand elle entame la conversation : Esther je présume ? Oui. Enchantée de faire votre connaissance. Tu as l’accord de confidentialité ? Esther le lui remet et son interlocutrice l’examine attentivement. Bien. Suis-moi. Sans attendre sa réponse, Clara se dirige vers une porte en bois massif protégée par un système de reconnaissance rétinienne qui s’ouvre aussitôt sous son regard. Esther devrait se sentir nerveuse. Elle s’apprête à s’associer à une entreprise aux activités complètement illégales et elle ne pourra bientôt plus faire demi-tour. Mais c’est tout l’inverse.Peut-être est-ce dû à l’excitation à l’idée de découvrir un tout nouveau monde qui n’obéit pas aux mêmes règles. Ou bien à la nuit délicieuse qu’elle a passée avec Alfred. Elle l’a attaché aux colonnes du lit de telle manière que sa tête, tournée vers elle, reposait à ses pieds. Elle s’en est donnée à cur joie de le frapper et de l’obliger à lécher ses orteils. En plein milieu de la nuit, elle s’est glissée discrètement au bout du lit pour l’étouffer en l’enserrant de ses jambes, avant de l’obliger à lui lécher le sexe. Quelle étourdie, j’ai oublié de le détacher ! songe-t-elle soudain. Après un instant de réflexion, elle se dit que c’est pour le mieux. Il n’ira ainsi nulle part et pourra la satisfaire à son retour.
Sur ces bienheureuses pensées, Esther emboîte le pas à son interlocutrice dans le couloir jusqu’à une salle dont Clara referme la porte derrière elle. Esther se sent tout de suite à son aise dans cette pièce spacieuse, remplie de plantes et éclairée naturellement par de grandes baies vitrées donnant sur une cour intérieure avec une petite fontaine. Elle s’assoit sur un canapé à l’invitation de Clara qui en a déjà fait de même. Celle-ci, sans perdre une seule seconde, reprend la parole :
Félicitations d’avoir été présélectionnée. Merci, je... Je te prie de ne pas m’interrompre, Esther. Elle marque une pause pour s’assurer du respect de sa consigne, puis continue : Ton admission ne sera définitive qu’une fois que tu auras démontré ton aptitude et ta motivation au travers d’une dernière épreuve. J’y reviens dans un moment. Avant cela, je suis légalement tenue de te faire un petit survol du règlement. La rudesse de Clara froisse Esther dont l’antipathie à son envers va grandissante. Elle hoche malgré tout paisiblement la tête comme si elle n’avait pas pris ombrage de la remarque. La Déesse Aux Pieds d’Argile offre à ses clients le meilleur service au monde de dressage, aussi appelé « reconditionnement » ou « rééducation », d’hommes et de femmes. Au vu de la nature de notre activité, nous ne reculons devant rien pour faire taire les langues un peu trop bien pendues qui voudraient divulguer l’existence de notre entreprise. De toute manière, la structure de notre organisme est telle que même dans l’hypothèse où tu nous dénoncerais, seule une fraction de nos effectifs pourrait être mise en danger. A l’inverse, lorsque nous mettrons la main sur toi, tu auras le privilège de faire partir d’un programme spécial de dressage que j’ai eu la chance de contribuer à créer... Son interlocuteur précédent a déjà lourdement insisté auprès d’Esther lors de son dernier entretien, mais elle ne peut pourtant s’empêcher de frissonner face au sourire prédateur de Clara. Tu es donc ici pour devenir rééducatrice. Nous avons une hiérarchie et un ensemble de règles très strictes pour tenir nos ambitions. Nos nouvelles recrues passent par un programme d’apprentissage pendant quelques mois et sont ou pas certifiées en fonction de leurs résultats. Nos clients sont immensément riches et exigeants, nous ne gardons donc que les meilleures. Nous comptons 500 dominatrices officielles classées en fonction d’une notation dépendant de différents critères. Voilà pour les informations générales. Clara s’interrompt un instant pour boire une gorgée d’eau. Je vais maintenant en venir à ton épreuve finale. Avant cela, je t’accorde le droit de me poser une question. Esther réfléchit quelques secondes. Son interlocuteur précédent n’a pas voulu lui indiquer en quoi consistait le programme d’apprentissage ni le type d’examen à passer pour devenir certifiée. Mais elle a besoin d’en savoir plus si elle veut avoir une chance. Une idée lui traverse l’esprit pour obtenir des informations de manière détournée : Quels conseils donneriez-vous à une apprentie pour mettre toutes les chances de son côté pour être certifiée ? Un éclair traverse les yeux de Clara. Esther pressent qu’elle a deviné son intention. Elle répond pourtant : N’aie aucun scrupule. Lis bien le règlement en détail. Ne rate aucun cours ou activité pratique. Fais preuve d’enthousiasme. Garde de bonnes relations avec tes supérieures. Une erreur, enfin ! se réjouit intérieurement Esther. Esther a toujours été très observatrice. Elle sait deviner les inclinations et flairer les secrets de ses interlocuteurs rien qu’au ton de leur voix et à leur langage non verbal. Un clignement inhabituel des yeux, des lèvres ouvertes un peu plus longtemps que d’habitude ou un changement de ton sont pour elles autant d’indices qu’elle peut lire à volonté pour décoder son interlocuteur.
Et son instinct ne la trompe pas, le dernier point mentionné par Clara revêt une importance particulière. Sa voix a brièvement exprimé sadisme et lubricité mêlés, comme quand elle a évoqué le traitement spécial réservé aux délateurs. Il ne suffit pas de se montrer professionnel et poli, c’est plus que ça. Il faut se montrer soumise et obéissante. Les dominatrices ne dressent pas seulement leurs sujets, mais aussi leurs inférieures, ou en tout cas contribuent d’une manière ou d’une autre à ce fameux système de notation qui détermine quelles apprenties vont être certifiées. Bien, j’en viens à ton épreuve. Comme je te l’ai dit, nos clients nous paient très cher pour réaliser les reconditionnements. Mais nous prenons aussi certains cas pro bono de commanditaires moins fortunés, sans garantie de résultat. Ta première épreuve sera de faire se plier à ta volonté un de ces sujets dont le dressage n’a pas pu être assuré par une rééducatrice. Tu trouveras les informations dont tu as besoin sur ce site. Clara remet un papier à Esther qui l’examine. Un site web et un identifiant sont renseignés. Le mot de passe est ta date de naissance suivie de mon classement de dominatrice. Merci. Puis-je connaître votre classement s’il vous plaît ? Clara sourit avec ce même sadisme que quelques minutes plus tôt. Eh bien, le règlement ne précise pas la manière dont je dois te fournir ce nombre. Par conséquent, j’ai décidé de prendre quelques libertés... A genoux, Esther. Esther n’a jamais été dominée par une femme. L’idée n’est pourtant pas pour lui déplaire : chez elle, l’envie de soumettre n’exclut pas une attirance pour la soumission. Mais que sa première expérience soit avec cette maîtresse antipathique l’insupporte profondément. Cependant, elle sait qu’elle n’a pas le choix si elle veut accéder à l’épreuve, sans compter que Clara sera peut-être intégrée d’une manière ou d’une autre au système de sélection. Esther s’agenouille. C’est très bien ma petite Esther, nous allons bien nous entendre. A présent, rampe jusqu’à moi. Esther se rapproche peu à peu de Clara jusqu’à se trouver à ses pieds. Tu fais ça très bien ma chérie, tu es une naturelle. Retire mes escarpins. Oui, voilà, comme ça, ma chérie. Clara croise ses jambes dénudées et fait doucement tourner son pied droit en l’air. Embrasse ma cheville ma chérie. Très bien, maintenant descends jusqu’à mon pied. Oui Esther, c’est très bien. Tu as de belles lèvres toutes douces, c’est très agréable. Clara reprend d’un ton affectueux : Je suis sûre que ta langue est aussi toute chaude et douce. Tu vois mes orteils ? Je veux que tu les lèches comme une petite chienne. Esther hésite un instant, un instant de trop. Clara lui saisit brusquement les cheveux et tire jusqu’à faire venir une larme aux yeux d’Esther. Quand j’ordonne, tu obéis, c’est compris ?! Je me montre gentille et patiente avec toi, mais rien ne m’y oblige. Oui, voilà, ma petite chienne, lèche bien entre les orteils ! Plus fort, je veux qu’ils soient resplendissants ! En quelques instants, Clara est devenue complètement possédée et un brin hystérique. Jusqu’où Esther devra-t-elle aller pour satisfaire Clara ? Et maintenant ouvre la bouche ! Plus que ça, allez ! Esther ouvre la bouche sans hésiter et Clara y engouffre aussitôt son pied. La maintenant toujours par les cheveux, elle la tire vers elle pour l’enfoncer toujours plus profondément. Oui voilà, tu commences à apprendre ta place. Tu sens mon pied au fond de ta gorge ? Tu aimes ça, pas vrai ma chienne ? Pour moi c’est très confortable, ta bouche est toute chaude et accueillante... Esther commence à s’étouffer. Clara relâche alors sa pression et semble se calmer. Tu manques d’entraînement ma petite chienne. Si seulement j’avais un peu plus de temps avec toi, je suis sûre qu’on aurait pu y remédier... Mais ne t’inquiète pas, on va finir en douceur. Tu vois la petite tache circulaire noire sous mon pied droit ? C’est de la terre séchée. Si tu la laves bien avec ta bouche, tu découvriras mon numéro caché en dessous. Esther humidifie du mieux qu’elle peut le pied avec sa langue puis utilise ses incisives pour gratter. Elle réitère l’opération à plusieurs reprises sous le regard bienveillant de Clara qui l’observe, amusée. Quel enthousiasme ma chérie ! Les autres ne sont pas aussi rapides d’habitude, tu dois sacrément aimer être à mes pieds. Ah, tu y es ? Qu’est-ce que tu lis ? Le numéro 33. Bingo ma chérie. On ne pourra pas dire que je n’ai pas respecté mes engagements, tu connais maintenant ton mot de passe. Qu’est-ce qu’on dit ? Merci. De rien Esther, c’était avec plaisir. N’oublie pas ton épreuve pratique. Tu as une semaine.
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