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Délectation

Chapitre 1

Erotique
C’est doux comme une caresse, ça glisse lentement avec volupté et le claquement de ma langue vient saluer le goût parfumé de cette liqueur qui coule en moi comme un miel doucereux. Puis lentement, en te fixant sans relâche, je lève délicatement ma cuisse gauche posée sur la droite. Je décroise les jambes perversement, avec les yeux rivés aux tiens. Et toi face à moi, tu comprends sans doute que je ne fais qu’attiser un peu plus ce creux au ventre que je sais avoir foré là, depuis quelques instants.
Sans quitter ton visage qui vient de rougir, je repose mon verre. Vide, de cet alcool qui désormais navigue dans mes veines, me faisant faire ce que quelques minutes auparavant, j’aurais bien juré impossible. Mes quilles se détendent une fois encore dans un lascif mouvement pour revenir à cette position que quelque temps auparavant j’ai quitté. Et l’espace d’un éclair je sais, je sens que ce regard qui attisé par le geste ample vient caresser lui aussi ce qu’ostensiblement je te découvre.
Bleues, elles sont bleues ces prunelles qui tentent désespérément de fouiller plus loin que le tissu, s’insinuant au plus profond de ce que je te montre. Tu ne fais rien, pas un seul mouvement. Non ! Tu te contentes de chercher à voir. Et ces quinquets aux reflets chatoyants qui me couvent se reposent une fois encore sur une risette que j’affectionne. Ce sourire, mi-amusé, mi-énervé, c’est pour en attendre davantage ? Je ne sais pas ! Le sourire m’amuse, m’intrigue, m’inquiète autant que je l’adore.
Deux doigts, serrés isolés du reste de la main, viennent en ciseaux s’entrouvrir dans une supplique muette obscène. Et la vodka aux relents d’orange se dilue dans mon corps en chaleur bienfaisante. Je suis cet index qui s’éloigne d’un majeur raide, avec le cœur qui bat la chamade. Je saisis l’allusion pourtant non dite, mais tellement explicite. Alors ce genou gauche revenu sur le droit se soulève à nouveau pour ouvrir le chenal. Et les billes filent vers cet entrebâillement qui une fraction de seconde laisse deviner…
Notre petit jeu a commencé quand ? Il n’y a que quelques consommateurs dans cet endroit feutré où nous sommes face à face. Pourtant quelques tables nous séparent, mais personne n’en occupe une place de celles-ci. Qui es-tu ? Je n’en sais rien, je ne perçois que ces deux yeux sur fond de visage souriant. Et puis il y a cette patte, celle qui par signes d’une incroyable précision, d’une inexorable conscience, me rend folle. Je ne peux détacher mes regards de ce sémaphore qui m’envoute. Pourquoi suis-je aussi persuadée que je vais faire ce qu’elle me demande ?
Les ciseaux restent en l’air, lames ouvertes, encouragement tacite à renouveler et peut-être à garder le puits découvert ? Cette invitation fait un peu plus creuser mon ventre. Les spasmes qui s’y forment désormais le font presque couler d’un bonheur malsain. Un trait sombre traverse ma vision de la salle. Une serveuse toute de noir vêtue s’est précipitée, au premier signe d’un verre vide. Le lieu se prête à la consommation et ma foi, je n’y trouve rien à redire.
— Je vous sers la même chose ?
Aucune envie de répondre ! Seulement hocher la tête en guise d’assentiment. Et la gosse repart avec souplesse. Je recherche avidement le fantôme qui s’est pourtant lui aussi déplacé. Les yeux bleus sont désormais plus près du bar et des autres consommateurs. Peu nombreux ma foi, mais plus présents tout d’un coup, à mon esprit. Notre jeu est-il en passe de s’éteindre ? Sans doute puisque le retrait semble me l’indiquer. À moins que… serait-ce ce que j’imagine ?
Je fais pivoter mon siège pour recouvrer une ligne droite face à toi. Et je devine le rictus qui illumine ce visage inconnu, je crois. La main serre un verre et cette fois je dois lever la tête pour suivre les chailles qui me déshabillent impunément. Le tabouret proche du comptoir est plus haut que mon siège. Comme sans doute l’intérêt que tu me portes est repérable, deux ou trois frimousses d’hommes seuls, tout aussi anonymes que la tienne tracent une ligne qui converge vers moi. Le bras libre lui, se remet en marche et la dextre qui se meut dans un geste sans équivoque… m’indique ou m’ordonne de redéplier ces longues quilles que je m’obstine à garder croisées.
Ai-je envie de continuer à ouvrir ce compas gainé de bas cachant les parties visibles de cet iceberg ? D’autant que ce n’est plus une simple paire de mirettes qui lorgne une possible ouverture. Trois ou quatre bouilles sans âge sont venues renforcer l’équipage et je me sens moins de courage. Mais les phalanges insistantes refont d’identiques grimaces, montrant une impatience grandissante. Je baisse une seconde la tête et d’instinct avec une sorte de délicieuse crampe au bas du ventre, je m’efforce d’oublier mes peurs.
Exquise impression que celle de tout dévoiler sans rien vraiment montrer. Les trognes virent au rubicond, alors que pour la énième fois mes gambettes zèbrent l’air devant ces spectateurs improvisés. Pourtant, l’attente ne correspond pas totalement à celle de tes doigts qui restent éloignés l’un de l’autre et pour preuve, l’éclair qui surgit dans les lacs qui me pénètrent de leurs eaux limpides. Je me surprends à songer que c’est bien moi qui ai allumé ces espoirs par mes premiers mouvements amusés. Désormais le désir est là ! Il me mange et je pince les lèvres.
Les autres figures, toutes rivées à ce centre que je persiste encore à clore après une gesticulation ordonnée de mes jambes, je les devine empourprées et suantes. Combien me faut-il de courage, ou de folie pour enfin garder en droite ligne de ces têtes prêtes à exploser, les genoux légèrement dissociés l’un de l’autre ? Et la pogne là-bas qui trépigne, piaffe nerveusement à force de vouloir encore plus. Langage des signes qui m’exhorte à montrer plus encore, à ensorceler, à mettre le feu. Alors… pourquoi s’obstiner dans une résistance fastidieuse ?
Et comme pour faire durer un plaisir maladif, pour que ces mâles-là s’étranglent un peu plus, d’une main tremblante, je fais simplement remonter l’ourlet de ma robe. La tache blanche de ce haut de cuisse, bien démarqué par la noirceur des bas doit se refléter dans chaque prunelle. La lave qui suinte vient s’amasser à la commissure de lèvres perdue dans une cotonnade, elle aussi d’une blancheur moins immaculée maintenant. Le plaisir coule dans mon sang, pareil à l’alcool de cette autre Vodka-orange que je savoure en faisant ressortir un petit bout de langue.
Je ne dois pas être la seule à baver finalement. La musique de l’endroit envahit l’espace, les conversations ayant toutes cessé. Ils sont depuis quelques instants agglutinés au bar, regards accrochés à chacun de mes moindres petits gestes. Aucun ne bronche ! Respirent-ils seulement toujours ? Le plus petit soupir se dilue dans l’air d’une salle surchauffée. Le jeu a tout un tas de joueurs soudain, mais c’est simplement par le choix de nos deux paires d’yeux qui ont débuté la fête. Ma main n’a rien relevé de plus de mon vêtement. Pourtant elle court dessous.
Puis ma menotte réapparait aux croisements de ces chailles de ces voyeurs immobiles. Au bout de celle-ci une forme très aérienne, duveteuse. Je sens une étrange tension… tous ces mecs qui rezieutent en retenant leur souffle. Ils n’osent pas imaginer que c’est bien ce qu’ils pensent qui se trouve là, brandis presque sous leur nez. Les statues de sel alignées ne bougent pas, ne gesticulent plus, espérant plus encore. Mais mes desseins sont tout autre. Suggérer plus que montrer, laisser imaginer sans vraiment dévoiler. Encore que sous le volant de ma robe, la désertion volontaire de cet oripeau me donne bougrement chaud.
Je plonge mon petit nez mutin avec une sorte de délice dans le verre à la boisson odorante. Et la minuscule boule de chiffon posée sur la table, je croise une dernière fois mes cannettes. Combien sont-ils à se tordre le cou ? Combien sont-ils à croire que je vais me livrer plus ? Alors mon verre est de nouveau vide et le raclement des pieds de la serveuse qui accourt me fait détourner mon regard de la meute… Je me lève ! Cette fois ils vont certainement tous crever d’apoplexie ? Surtout que je me dirige directement vers le bar… et que j’y pose délicatement le godet dont je viens d’avaler le contenu.
La salive a du mal de passer dans ces gorges anonymes ! Sûr que certains croient dur comme fer que le reste va devenir brulant. Je fais un long demi-tour pour que la corolle de tissu s’envole et qu’elle laisse entrevoir, juste assez pour que toi… toi, qui m’as amené à ce point, tu saches vraiment… ce que tu… vas perdre puisque j’ai décidé que c’était fini…


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