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Descente au Paradis

Chapitre 2

Erotique
Suzanne se dirige vers le haut de la montagne : plus qu’un ou deux kilomètres, et elle pourrait enfin reposer ses épaules et boire quelques rasades d’eau. Son sac à dos, surmonté d’une petite pelle, lui fait mal : à l’intérieur se trouve la petite boîte orientale avec le phallus en bois à l’intérieur. Plus elle y pense et plus la situation lui paraît ridicule : quelqu’un a dû lui faire une mauvaise blague, voilà tout. Un petit rigolo sera venu fouiller ses poubelles, et aura profité de la porte laissée ouverte pour lui jouer un mauvais tour et glisser la boîte dans son salon. Un frisson lui déchire l’échine : elle était quasiment nue dans son salon, à ce moment-là, et clairement pas en état de résister à qui que ce soit. Ce pouvait même être Marcel, qui sait ?
Non, quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire. Si Marcel était allé chercher la boîte pour la placer dans son salon, pourquoi n’avait-il pas abusé de son corps ? Pourquoi même s’embêter avec ce stratagème alors qu’il l’avait abandonnée quelques minutes plus tôt à moitié nue, prête à écarter les cuisses à sa simple demande vu son état semi-hypnotique ? Etat semi-hypnotique qui – lui-même – était sorti de nulle part, sans même compter le rêve qu’elle avait fait ou son obsession étrange – et dérangeante – pour le phallus en bois à l’intérieur de la boîte. Non ! Décidément, plus elle y pensait, moins la situation faisait sens.
Suzanne n’a jamais été profondément croyante, elle s’est toujours montrée au cours de sa vie parfaitement rationnelle et pragmatique, mais la situation lui paraît trop étrange et incompréhensible : de peur, et un peu par superstition, il est vrai, elle a ressorti la chaîne en or de sa mère, avec une croix, qu’elle s’est glissée autour du cou le matin même ; non pas qu’elle lui accorde un quelconque pouvoir de protection, mais l’objet la rassure un peu. Allez savoir : tout est une question d’éducation.
Mais qu’est-ce qui me prend, en ce moment ?
Suzanne profite de la marche pour réfléchir à sa situation : après tout, son divorce l’a peut-être secouée plus que ce qu’elle croit. Ce serait bien logique, après un peu moins de vingt-cinq ans de vie commune. Mais pourquoi toutes ses pensées cochonnes ? Elle qui a toujours été si fière et réservée ; elle n’a jamais connu de problème de ce genre, alors pourquoi maintenant ?
La belle quadragénaire arrive enfin à l’endroit qu’elle désire : il s’agit d’un petit chemin, inconnu des touristes, qui mène en contrebas d’une colline perdue dans les montagnes, à cinq ou six kilomètres de chez elle. Elle a passé près d’une heure ce matin à rechercher les chemins alentour pour ne pas se perdre ; lorsqu’elle était beaucoup plus jeune, elle venait souvent traîner dans le coin avec ses parents : ils pique-niquaient en haut de la colline, et elle s’amusait à explorer les alentours en rêvant de devenir archéologue. Les choses ont bien changé, mais elle a des restes. En dessous de la colline, à une petite centaine de mètres se trouve une petite clairière enfoncée dans la forêt, si petite que le mot « clairière » est peut-être trop vite employé : il s’agit d’un simple rocher éclairé par un mince rayon de soleil passant au travers du bruissement des pins.
Enfin, elle peut relâcher la tension sur ses épaules : heureusement, elle n’a croisé personne sur le chemin, elle aurait bien eu l’air maline avec son sac et sa pelle.
Après quelques minutes de pause, Suzanne s’active : elle se met à creuser un sol meuble à quelques mètres de la roche. Évidemment, la belle quadragénaire éprouve des difficultés : elle qui n’a jamais tenu un outil de jardinage de sa vie, elle se retrouve dans une situation cocasse ; heureusement que son père avait laissé dans son garage quelques outils. Par chance, la boîte en bois est à peine plus grande que le phallus : au bout d’une vingtaine de minutes, le trou qu’elle creuse semble de bonne taille. Suzanne saisit la boîte et l’enfonce dans la terre. Au moment où elle s’apprête à reboucher le trou, Suzanne hésite : elle fait la moue, et ouvre la boîte pour admirer une dernière fois l’objet en bois. Pas étonnant que celui-ci occupe une bonne part de ses pensées : l’objet est vraiment de bonne facture, parfaitement sculpté : chaque veine, chaque détail et imperfection de sa peau, jusqu’aux stries sur le gland, tous ces détails apparaissent criants de vérité.
Encore une fois, l’objet semble étrangement chaud, comme s’il dégageait lui-même de la chaleur : sa vision se trouble, et sa jolie culotte de sport rose, déjà trempée de sueur, s’humidifie au niveau de ses lèvres. La chaleur se diffuse dans son bas-ventre : effrayée, elle jette l’objet dans sa boîte et referme le couvercle, avant de poser la main sur sa croix, prise de panique.
Non, ce n’est que l’effort. J’ai fait plusieurs kilomètres au soleil, et j’ai passé les dernières minutes à creuser la terre. J’ai chaud, ce n’est que la chaleur : calme-toi, Suzanne. J’ai simplement dû attraper un coup de chaud.
La belle quadragénaire, trempée de sueur, rebouche le trou, boit un coup, et repart simplement. Arrivée en bas de la colline, elle jette un œil au paysage : le panorama est magnifique, donnant sur une vallée forestière traversée le long par une rivière à l’eau cristalline ; le ciel est parfaitement bleu, légèrement parsemé de nuages transportés par une légère brise. Les oiseaux chantent, l’air est doux : il fait bon vivre. Après tout, Marcel a peut-être raison : peut-être que Suzanne devrait se relaxer, d’ailleurs elle est venue pour cela. Alors, pourquoi se prendre la tête avec des choses qui n’en valent clairement pas la peine ? Elle avait passé une matinée ignoble, hantée tant par son rêve que par la boîte qui s’était mystérieusement matérialisée dans son salon ; sans compter la mémoire de sa mère, sévèrement chahutée par ses dernières découvertes.
Après tout, si sa mère s’était autrefois donnée du bon temps avec cette... « chose », et bien, tant mieux pour elle ; si cela lui avait permis de garder en société ses airs stricts et sévères, très bien. Maintenant, il est bien tard pour lui faire la leçon où lui reprocher quoi que ce soit, de toute manière. Suzanne sourit : la vue l’apaise. La vie est belle.
En faisant le tour du panorama, elle en vient à jeter un œil derrière elle, à l’endroit où la boîte est enterrée.

— Viens me chercher.
La voix dans sa tête la fait tomber à la renverse : elle tombe sur la fesse droite, et se fait mal. Mais la douleur n’est clairement pas sa plus grande préoccupation : c’est bien la peur qui la paralyse, à l’instant. Une peur profonde ; une peur viscérale, ancrée au fond de son cœur, se mêlant à un zeste de superstition. L’adrénaline monte : Suzanne se relève comme elle peut, trébuche sur les gravats, fait tomber sa pelle et décampe à toute vitesse ; vingt mètres plus loin, elle se retourne : la pelle est tombée en contrebas du petit chemin, à cheval sur deux rochers. Alors qu’elle court de toutes ses forces, les larmes aux yeux, elle perçoit à peine, de loin, de très loin, une petite voix qui lui murmure :
— Utilise-moi.

***

Quelques dizaines de minutes plus tard, Suzanne arrive chez elle : comme une furie, elle manque de casser la porte en la claquant, la fermant à double tour et se précipitant jusqu’à sa chambre, s’enroulant dans sa couette. Les larmes coulent d’elles-mêmes : la belle quadragénaire tient sa croix fermement, tellement qu’elle manque de s’écorcher la main droite avec, répétant un vieux geste de sa mère lorsqu’elle se sentait soulagée. Pendant de longues minutes, Suzanne pleure dans son lit, comme une enfant face à la peur du noir, terrifiée à l’idée que des forces inconnues et inexplicables soient en mesure d’interagir avec elle. Qu’était-ce ? Un esprit ? Un coup de vent qu’elle avait simplement mal interprété ? Et cette sensation du phallus dans sa main, cette chaleur bienveillante et terrifiante ? C’était elle qui l’avait mise dans tous ces états ? Peu à peu, pourtant, doucement, la belle revient à la raison : tout cela ne peut être qu’une machination !
Quelqu’un lui joue forcément un sale tour. Quelqu’un toque à la porte : elle a rêvé ? Suzanne s’immobilise, attend quelques secondes, arrêtant même de respirer : le temps s’arrête, et de nouveau, l’on toque à la porte. Cette fois, un frisson la fait trembler de peur : qui est-ce ? Avec un mélange de peur et de colère, elle s’aventure à la fenêtre et écarte le rideau : en contrebas, elle aperçoit une vieille figure rassurante, et souffle un grand coup.
A moitié en pleurs, elle descend et ouvre la porte : en face d’elle, Marcel semble terrifié.
— Hé petite ! Ça va ? Je t’ai vue du haut de la rue détaller comme un lapin et t’enfermer, quelque chose va pas ? T’as croisé quelqu’un dans la forêt ? On dirait que t’as vu un fantôme.
Suzanne n’arrive pas à articuler un mot : au moment même où la belle essaie d’ouvrir la bouche, elle fond de nouveau en larmes, s’effondrant entre les bras de son vieux voisin. Marcel, de son côté, se retrouve tout en joie : la belle quadragénaire se retrouve de nouveau, sans qu’il n’y soit pour rien cette fois-ci, entre ces patounes ; elle est trempée, probablement de sueur, mais sent étonnamment bon le désodorisant féminin, et ses seins frottent contre son gros ventre à mesure qu’elle sanglote dans ses bras. La réaction ne tarde pas à se faire attendre : le vieux Monsieur sent une décharge électrique parcourir son entrejambe : d’ici quelques dizaines de secondes tout au plus, il sera au garde-à-vous. Nom de Dieu, qu’elle peut être sexy dans son petit débardeur rose et son short noir !
Suzanne, elle, pleure toutes les larmes de son corps, solidement étreinte entre les pattes de son voisin. Au bout de quelques dizaines de secondes, elle se détache, juste à temps pour éviter le contact avec le membre bien durci de Marcel. La belle essuie ses larmes et fait rentrer son voisin en refermant la porte.
— Hé petite, tu devrais peut-être vider ton sac, ça te ferait du bien, hein. Bon après, si tu préfères garder pour toi, c’est toi qui vois.— J’ai... J’ai entendu...
J’ai entendu quoi ? Je ne vais pas lui dire que j’ai entendu un godemichet me parler dans mes pensées, alors que j’étais partie l’enterrer en montagne parce qu’il était apparu mystérieusement le matin même au milieu de mon salon.
— J’ai... J’ai entendu des loups. Je... Je crois que je me suis un peu emballée, je suis tombée et je me suis fait un peu mal. J’ai paniqué, mais tout va bien.
Marcel grimace.
— C’est vrai que ça fait quelques années que j’en vois un ou deux, de temps en temps, de loin. Mais y a pas à s’inquiéter, ils descendent jamais au village ; et j’ai jamais entendu dire qu’un touriste ou qu’un habitant se soit fait attaquer. Pour l’instant, même mes moutons y ont échappé. T’inquiète pas petite, ces bêtes-là, c’est sauvage, plus c’est loin de l’homme, mieux ça se sent.
Suzanne est contente : elle est parvenue à improviser un mensonge cohérent. Un problème de moins à l’horizon, dans son état, c’est toujours ça de pris. Reprenant petit à petit confiance en elle, elle sèche ses larmes et embraye :
— Je ne savais pas qu’ils avaient été réintroduits dans la région. J’avoue que j’ai eu très peur ; je suis désolée de vous avoir ennuyé. Je peux vous servir quelque chose ? Thé, café ?
Marcel acquiesce, et la conversation se poursuit un petit quart d’heure, jusqu’à ce que Suzanne se décide à aller mettre un vêtement sur le dos.
— J’vais te laisser, petite ; tu dois avoir plein de trucs à faire. Et t’en fais pas pour les loups, ils viendront pas te chercher au milieu de ta cuisine, hein !
Justement, là était tout le problème. Suzanne avait beau être une femme pragmatique et rationnelle, la situation lui fait clairement peur, et la simple idée de se retrouver seule dans cette grande maison lui donne la traque. Plongée quelques secondes, de nouveau, dans la panique, Suzanne prononce des paroles qu’elle regrette instinctivement par la suite :
— Vous ne voudriez pas rester, rien que pour cette nuit ?
La mâchoire de Marcel tombe : voilà des jours qu’il imagine dans sa tête tous les scénarios possibles pour la mettre dans son lit, voilà qu’elle s’offre aussi facilement ? Non, ça ne peut pas être aussi simple, où serait le plaisir sinon ? Déjà que la veille, elle s’était retrouvée complètement nue, ou presque, devant lui, sans aucune difficulté, voilà qu’elle lui offre la possibilité de passer la nuit dans le même lit qu’elle ?
— Je veux dire, vous pourriez prendre le canapé, non ? Ça me permettrait de vous retourner votre repas de l’autre soir, et pour être tout à fait franche, après la frayeur de cet après-midi, je serai plus à l’aise.
Difficile d’employer les mots justes : Suzanne s’en mord les lèvres, intérieurement. Elle est parfaitement conscience du sous-entendu possible de ses paroles, même si elle n’en pense pas un mot : c’est la peur qui l’a motivée, mais elle comprend parfaitement que Marcel puisse le comprendre autrement, d’autant qu’elle s’est entièrement dévoilée à lui la veille ; certes malgré elle, mais lui ne s’en doute sûrement pas. Suzanne est rouge de honte, alors qu’elle s’imagine toutes les possibilités dans sa tête. Évidemment, des images de son rêve de la veille lui reviennent : elle, s’offrant complètement à lui, de façon plus dévergondée qu’elle n’a jamais imaginé le faire avec son ex-mari. Mais où était-elle allée chercher tout cela ? Elle baisse les yeux, et tombe sur son pantalon, déformé par l’excitation : elle doit être si grosse pour tordre à ce point le tissu ! Aussi grosse que le phallus en bois...
Non, mais ! Pourquoi pense-t-elle à cela ? Elle qui n’a pourtant jamais été attirée par le sexe, là voilà dans un bel état !
Il doit penser que j’essaie de le séduire. Mon Dieu ! Dans quel enfer est-ce que je me suis embarquée ? Dites non, Marcel, dites non !
— Bah écoute petite : t’as une télé, un canap’ qui a l’air confortable. Avec plaisir, y a pas de souci.
Suzanne force un sourire, malgré elle : il n’a fait qu’accepter sa proposition, même si elle aurait préféré qu’il refuse. Mais après tout, Marcel est un homme, et son pantalon en témoigne. Elle le remercie, et l’installe dans le salon, où Marcel allume la télévision, zappant les chaînes. Dehors, le jour commence doucement à décliner : la belle quadragénaire prend conscience qu’elle est encore toute poisseuse de ses crapahutes dans les montagnes, et elle a l’esprit complètement en pagaille : ses pensées se bousculent sans qu’elle ne sache où donner de la tête ; une bonne douche devrait pouvoir lui rafraîchir les idées. Mais attention ! Pas question de laisser Marcel croire quoi que ce soit !
La belle quadragénaire traverse le couloir qui coupe la maison en deux jusqu’à sa chambre, où elle fouille les placards : elle ne dispose que d’une longue sortie de bain, qui lui arrive en bas des genoux, et deux robes de chambre, dont une trop longue pour aller avec la robe de chambre ; la seconde, rose avec des motifs noirs, lui arrive à mi-cuisse, mais bâille aussi largement sur le dessus. Peu importe : la sortie de bain, très ample, n’est pas sexy pour deux sous : elle devrait calmer les ardeurs du vieux septuagénaire, d’autant qu’elle ne compte pas passer toute la nuit avec lui : plus tôt elle ira se coucher, mieux ce sera.
Suzanne s’enferme à clef dans la salle de bain, et fait couler un bon bain chaud : elle se déshabille entièrement et se pose devant la glace, soufflant un grand coup. Que lui arrive-t-elle ?
Il faut que je mette de l’ordre dans tout ça.
La belle réfléchit : deux problèmes se posent à elle. Déjà, elle ne pense qu’au sexe, que ce soit celui en bois, ou celui de Marcel, ses rêves et ses pensées semblent toujours y revenir. Suzanne est au onzième jour de son cycle, il est tout naturel qu’elle connaisse une légère hausse de libido après tout, même si cette fois dépasse de loin, de très, très loin tout précédent. Peut-être que son divorce l’a affectée beaucoup plus qu’elle ne le croit : pourtant, ce n’est pas le manque qui est en cause, vu que cela fait près d’un an qu’elle n’a plus eu de rapport sexuel, depuis que son mariage a commencé à battre de l’aile. Qui plus est, ses pensées ne la marqueraient sans doute pas autant si elles étaient naturelles : Suzanne pourrait comprendre que son corps s’excite à la vue d’un beau prince charmant, mais ni Marcel ni cette chose dans la boîte ne répondent à ses critères, loin de là même.
En y repensant, Suzanne grimace : Marcel est bedonnant, poilu et sale ; il lui manque même quelques dents, et sa calvitie lui laisse juste une couronne de cheveux autour du crâne. Il est clairement hors de question qu’elle ait une quelconque aventure avec cette chose, d’autant que ce n’est pas son genre d’en avoir. Alors pourquoi la pointe de ses seins s’érige seule, à la seule pensée d’un rapport avec ce... vieillard ?
La belle quadragénaire grimace : sa fesse droite, celle sur laquelle elle est tombée, la fait souffrir : elle se retourne devant sa glace et admire son fessier, ferme. Une petite tache rouge orne le bas de sa fesse ; elle aurait peut-être un bleu, ça n’est pas bien grave.
Suzanne ferme le robinet et glisse dans son bain chaud : la température est parfaite, et ses muscles se détendent complètement ; la douleur qu’elle ressentait encore il y a quelques secondes semble presque disparaître. En y repensant, il doit y avoir une explication parfaitement logique à ce phénomène : le divorce l’a beaucoup secouée, plus qu’elle ne veut bien l’admettre, et Marcel étant le seul mâle qu’elle côtoie depuis quelques jours, son corps prend le dessus : ce doit être aussi simple que ça. Après tout, la nature fait bien les choses : Marcel est un mâle, elle une femelle fertile, et elle se trouve en pleine période de chaleur : ses désirs seraient tout à fait normaux dans la nature. Suzanne est rassurée, même si la pensée de se faire saillir et engrosser par un débris pareil lui provoque une grimace de dégoût.
D’ici quelques jours, tout irait mieux : peut-être même que tout ce qu’elle a vécu avec le phallus en bois n’est que le fruit de son imagination, uniquement préoccupée par des besoins animaux.
Alors qu’elle se savonne, Suzanne grimace de nouveau : non. La boîte dans son salon n’y est pas arrivée toute seule ; et c’est justement ça son deuxième problème : malgré tout son recul, elle a du mal à analyser la situation avec toute la rationalité dont elle dispose d’habitude. Suzanne ne peut pas s’empêcher de glisser sa main sur sa croix : elle n’est pourtant pas superstitieuse pour deux sous. La belle quadragénaire souffle : elle se détend et profite de son bain pour se relaxer. Son corps se détend, et ses pensées suivent.
Non, ce n’est pas possible : quelque chose m’échappe. Il existe nécessairement une explication logique et rationnelle à toute cette histoire. Si la... « voix », dans ma tête, n’est que le fruit de mon imagination, seule la boîte reste problématique. Elle ne s’est pas téléportée toute seule...
Mais pendant ce temps, Marcel ne reste pas sans rien faire : ne voyant pas la belle revenir, il se doute que Suzanne s’est fait couler son bain, et sait qu’il dispose d’un peu de temps. Le vieillard n’est pas dupe : il sait parfaitement que Suzanne ne lui a pas demandé de rester pour lui offrir ses cuisses, il la voit assez grimacer comme ça lorsque son regard tombe sur son entrejambe. Alors pourquoi lui a-t-elle demandé de rester ? Ce n’est peut-être pas des loups qu’elle a peur, en fin de compte. Pourtant, il espionne assez sa maison pour savoir que personne ne rôde autour : alors quoi ? La petite a peur de se retrouver seule ? Quelque chose la tracasse, en tout cas, et lui compte bien en profiter ; et profiter d’elle, dès qu’il en aura l’occasion. Mais bien que son sexe devienne dur comme de la pierre à cette idée, il sait qu’il doit aller étape par étape : la laisser prendre confiance, pour mieux tirer son épingle du jeu, et mieux la tirer.
Doucement, sans faire de bruit, il se glisse de l’autre côté de la maison, jusqu’à apercevoir une chambre : c’est celle de Suzanne. Marcel a un rictus : à pas de loup, il s’y rend. En face du lit : l’armoire, qu’il ouvre de haut en bas. Enfin ! Ce qu’il cherche ! Le tiroir de sous-vêtement. Dire qu’il est plein à craquer serait mentir : quelques culottes de sport, quelques culottes en dentelle, même pas un string ! Maintenant c’est pour sûr : la petite ne doit pas s’envoyer en l’air tous les deux jours ; d’ailleurs, le con tout serré dans lequel il a glissé un doigt il n’y a pas si longtemps en témoigne. Mais ici, il aurait du mal à la faire boire, et encore moins de profiter de son corps ; de toute façon, rien ne serait plus jouissif de lui défoncer le con alors qu’elle se laisse faire : maintenant qu’il a vu la marchandise, il veut jouer avec, et finira bien par trouver un moyen d’y parvenir.
Il attrape une petite culotte en dentelle blanche et la porte à son nez : elle sent bon la lessive. Qu’est-ce que la petite doit envoyer, avec seulement ça sur la croupe ! Pour sûr ce n’est pas un string, mais c’est diablement plus sexy. Son sexe lui fait mal, et Marcel le sort de son pantalon, sans pouvoir s’empêcher de faire lentement coulisser sa hampe. Rien que de penser à la petite, son gland se violace, dur comme de la pierre.
Marcel ricane : s’il ne peut pas la tirer tout de suite, il peut toujours la souiller un peu, sans qu’elle ne le sache. Il enroule la culotte autour de son sexe, et se masturbe avec. Après les séances des derniers jours, sur les photos de Suzanne, il met un peu plus de temps que prévu pour jouir : finalement, il se vide à l’intérieur de la culotte de la belle, dans un râle de jouissance. Satisfait, il repose le bout de tissu à sa place et referme le tiroir.
Dans le même temps, malheureusement pour lui, Suzanne est sortie du bain. En séchant son corps, elle se rend compte d’un problème : elle a oublié ses sous-vêtements. Dans la précipitation, elle a emporté sa robe de chambre et sa sortie de bain sans réfléchir à autre chose. D’ailleurs, pourquoi n’a-t-elle tout simplement pas enfilé un pantalon et une chemise ? Elle aurait été moins à l’aise, certes, mais ses vêtements n’auraient pas posé de problème. Bon, elle se changera dans sa chambre : la belle quadragénaire sort de la salle de bain. Marcel entend la porte se déverrouiller, et panique : le chemin vers le salon passe par la salle de bain, impossible de passer par-là. Pourtant, il ne peut pas rester ici non plus : il ouvre la fenêtre, et fait un effort surhumain pour l’enjamber, malgré son poids, manquant de tomber de l’autre côté.
Il court jusqu’à l’autre bout de la maison alors que Suzanne entre dans sa chambre, et passe par la porte à pas de loup, la télévision allumée masquant le bruit de ses pas.
Sur le chemin, Suzanne pique un fard : un petit courant d’air frais passe entre ses cuisses et caresse sa foufoune à l’air libre. Décidément, elle ne pensait pas revivre cette expérience avant longtemps, mal à l’aise qu’elle ait été la veille. Elle fera plus attention la prochaine fois, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude non plus. En arrivant dans sa chambre, la belle quadragénaire se fige : les fenêtres de sa chambre sont grandes ouvertes et les rideaux tirés, le tiroir de ses pantalons et de ses hauts sont ouverts. Quelqu’un est venu dans sa chambre, c’est certain : aucun doute possible, elle n’a pas laissé sa chambre dans cet état. Suzanne se met à trembler : rapidement, elle ferme la fenêtre et jette un œil au travers : personne à l’horizon. L’adrénaline monte : elle s’apprête à rejoindre Marcel, mais se rappelle qu’elle est nue sous sa robe : elle tire l’armoire, enfile une culotte, referme les pans de sa sortie de bain et se rue vers le salon.
Là, Marcel se retourne, surpris de voir débouler ainsi, toute rouge et en furie au milieu de la pièce, toute tremblante aussi, et paniquée :
— Marcel... Vous n’avez pas entendu des bruits dans la maison ? Quoi que ce soit ? — Bah... Non, fin, je crois pas. Juste toi qu’a ouvert et fermé une fenêtre, non ?
Suzanne ouvre la bouche : elle ne sait pas si elle doit se sentir rassurée ou terrifiée, sûrement un peu des deux. Quelqu’un était présent dans sa maison, peut-être depuis qu’ils étaient rentrés avec Marcel, attendant patiemment un moment pour s’échapper discrètement. Ce devait être cette personne qui avait ressorti la boîte de la poubelle pendant la nuit, peut-être même qu’il l’avait placée dans son grenier après tout : le godemichet n’était pas recouvert de poussière, et elle l’avait découvert quelques jours après son arrivée. Quelqu’un avait très bien pu s’introduire chez elle et placer cette chose dans sa maison pour la troubler. Tout semble s’éclaircir dans la tête de Suzanne : c’est bien plus probable qu’autre chose. Mais cela insinue aussi que quelqu’un l’observe, se joue d’elle, et peut-être la convoite.
Un frisson lui déchire l’échine, mais elle se reprend : ses traits se tirent sous la détermination ; si quelqu’un la cherche, elle est prête à en découdre, elle ne se laissera pas faire aussi facilement.
Marcel, lui, contemple la beauté reprendre confiance en elle, sans un mot : il a eu l’idée comme ça, presque de manière automatique, de dire qu’il avait entendu une fenêtre ouvrir et se fermer, lui offrant un alibi sans aucun effort. Il s’était assis quelques secondes à peine avant que Suzanne ne déboule dans la pièce, priant pour n’avoir laissé aucun indice de son passage à l’extérieur sur le carrelage : discrètement, il jette un œil. Heureusement, le sol est propre, et s’étant débrouillé pour ne pas marcher dans l’herbe, dans la mesure du possible, il semblerait que ses chaussures le soient également. Loin d’être idiot, il profite de la situation pour asseoir sa position : il se lève.
— Hé petite, c’est ça qui te fait peur ? Tu penses qu’y avait quelqu’un dans la maison ?
Suzanne lève les yeux vers le vieux septuagénaire, l’air déterminé. Qu’elle est bandante avec cette lueur dans le regard ! Si seulement il arrive à la dompter, le résultat n’en sera que plus jouissif.
— Depuis quelques jours, j’ai l’impression que quelqu’un m’observe. Jusque-là, je n’ai fait que trouver des choses qui n’étaient pas à leur place, je pensais que c’était ma faute, mais je me trompai. Qui que ce soit, il est parti, maintenant. — T’as bien fait de me demander de rester. Je m’en serai voulu s’il t’était arrivé quelque chose.
Marcel éteint la télé, et plonge sa tête dans ses mains, faisant mine de réfléchir quelques secondes. En vérité, il cherche surtout un moyen de s’attirer les douceurs de la belle : peut-être qu’en la caressant dans le sens du poil, il pourrait la mettre plus encore de son côté ; à moins qu’il n’ait recours à un peu de psychologie inversée ? Ou un mélange des deux ? De toute façon, la petite ne semble pas se douter un seul instant qu’il est l’auteur de ce méfait. Il peut en tirer avantage, mais à partir de maintenant, la partie se corse : Suzanne va être sur ses gardes, bien plus qu’auparavant, et il la sait assez intelligente pour être en mesure de démêler le vrai du faux. Intérieurement, Marcel sourit, il a un petit pic d’adrénaline : la partie ne fait que commencer, et elle est tout de suite devenue beaucoup plus difficile. Un vrai challenge.
— Ecoute, petite. J’ai jamais entendu dire qui y avait un voyeur dans le village. Le postier et le pompier qui travaillent dans la ville d’à côté et qui viennent vendre des calendriers en début d’années ont la réputation de regarder un peu par la fenêtre, mais jusque-là, les gens se plaignent pas trop. Et dans le village, tout se sait, crois-moi, j’ai ma bande de potes au bar pour le savoir. Si j’avais entendu quoi que ce soit là-dessus, ça me reviendrait. L’été, de temps en temps, on a quelques petites histoires avec les touristes, mais en ce moment, y a vraiment pas grand monde. A la limite, tu pourrais demander à la vieille Simone si quelqu’un a loué une chambre ou un appartement, mais c’est une vraie pipelette. Si tu veux rester plus discrète, tu peux demander à George d’enquêter, mais lui aussi se fait vieux. Au moins, il sera discret sur la question. Bon maintenant il est à la retraite, hein, mais tout le monde continue de le respecter comme s’il était toujours en service.
Suzanne croise les bras : son air autoritaire fait sourire Marcel, lui donnant encore plus envie de la dompter. Son espèce de robe de chambre bâille un peu sur le devant, laissant imaginer quantité de trésors à l’intérieur de son décolleté.
— Il faut que je réfléchisse à la situation. Pour l’instant, je vais fermer les volets à l’étage. Peut-être que j’arriverai à voir quelque chose. — Tu veux que je ferme ceux d’en bas ?
Suzanne acquiesce, et Marcel sourit intérieurement : si elle n’osera jamais lui avouer qu’elle a peur, maintenant qu’elle a repris confiance en elle, c’est bien le cas ; il pourra en tirer avantage, s’il trouve un bon moyen d’y parvenir.
La belle quadragénaire monte à l’étage : faisant le tour des fenêtres avant d’en fermer les volets, elle n’aperçoit rien aux alentours qui sorte de l’ordinaire. Quelques personnes marchent bien sur la route qui longe la façade sud de la maison, mais elles sont plusieurs.
De son côté, Marcel profite de l’absence de Suzanne se précipiter vers l’arrière de la maison : il fait mine de commencer par la salle de bain alors que Suzanne monte à l’étage, pour se ruer vers sa chambre dès que la quadragénaire semble s’être quelque peu éloignée. Après tout, il ne sait pas jusqu’où est prête à aller Suzanne, et mieux vaut être prudent : s’il vole la petite culotte de la belle, il n’aura laissé aucune trace de son passage dans sa chambre. Marcel ouvre le tiroir, et son souffle se coupe : la petite culotte en dentelle blanche dans laquelle il s’est vidé quelques minutes plus tôt n’est plus à sa place. Il est pourtant absolument sûr de l’avoir laissée ici : d’ailleurs, une légère perle de semence goûte encore sur la culotte noire du dessous. Il prend le tissu et l’essuie : mieux vaut être prudent. Se pourrait-il que...
Non...Elle la porte en ce moment ? Il se pourrait très bien que, prise de panique, elle l’ait enfilée sans se rendre compte de son état. Ou alors, elle le fait marcher depuis tout à l’heure ? Dans tous les cas, mieux vaut rester prudent : il referme le tiroir et se retire de la chambre, non sans avoir vérifié que Suzanne était toujours à l’étage.
Suzanne, d’ailleurs, après avoir fermé tout l’étage, s’arrête avant de redescendre. Quelque chose ne va pas, depuis tout à l’heure : sa foufoune lui gratte. Elle a l’impression que sa culotte est toute trempée alors même qu’elle ne mouille pas. En glissant délicatement un doigt dans le tissu, elle se rend compte que quelque chose de collant s’y trouve : en le portant à son nez, elle croit reconnaître l’odeur, une odeur âcre, d’une substance qui lui colle aux doigts, pas très ragoûtante. Suzanne panique : elle fonce vers la salle de bain de l’étage, ferme la porte à clef et se déshabille : quand elle retire sa culotte, de petits grumeaux blancs ornent ci et là sa foufoune fraîchement lavée. Pas de doute à avoir sur la nature de cette substance : c’est de la semence. Suzanne se rue sur le cabinet et vomit. Dans la précipitation, et avec l’adrénaline, elle n’a pas fait attention...
Cette semence sur son corps la dégoûte, et elle en vient même à pleurer. Au bout de quelques minutes, la belle finit tout de même par se calmer.
Maintenant, j’ai un ennemi. J’ai une cible, et je ne suis pas du genre à me laisser faire ou à reculer face à l’adversité. Je vais bien finir par attraper et te faire payer ce que tu m’as fait.
Suzanne se nettoie, place la culotte poisseuse dans une poche de sa robe et redescend, la foufoune au vent sous sa robe de chambre. Au rez-de-chaussée, Marcel a fermé les volets et allumé la lumière : il l’attend en bas des escaliers, souriant avec compassion :
— J’me suis pas permis de fermer ta chambre, je te laisse faire. Hé, petite. Ça va aller, hein, t’en fais pas.
Il pose une main réconfortante sur son bras, et Suzanne lui rend son sourire. Marcel est peut-être un peu pervers, voire collant, il n’en reste pas moins profondément gentil et attentionné, la belle se met de plus en plus à véritablement le penser.
— Merci d’être présent, en tout cas. Vous m’êtes d’un précieux réconfort, c’est très gentil de votre part. — Hé ! On va pas laisser la fierté du pays se faire emmerder par un petit con, ou qui que ça puisse être.
Suzanne rigole. Pour l’instant, elle n’a pas encore pris la peine de faire le tour du village pour passer le bonjour à toutes les têtes connues, mais elle ne tarderait pas à le faire : il faut dire que son petit bled n’est pas véritablement très peuplé, un peu plus d’une centaine d’âmes tout au plus, essentiellement des personnes âgées maintenant, les jeunes préfèrent la ville. Cela rend son ennemi plus étrange encore : d’où peut-il bien sortir ?
Alors que Suzanne s’occupe de sa chambre, Marcel retourne dans le salon et ne peut s’empêcher d’avoir un rictus : non seulement la belle ne semble absolument pas le soupçonner de quoi que ce soit, à moins qu’elle ne sache parfaitement mentir, ce dont il doute connaissant l’intransigeance avec laquelle elle avait été élevée, mais en plus, il a pu entrapercevoir la culotte dans la poche de la robe de chambre de la belle. Il a probablement vu juste : dans la panique, Suzanne a enfilé le tissu sans se rendre compte de son état. D’ailleurs, la jolie blonde doit sûrement être cul nu à l’heure qu’il est : rien qu’à cette pensée, le sexe du vieillard reprend de la vigueur. Décidément, cette femme est un remède contre l’impuissance.

***

Doucement, la soirée s’installe. Le soleil s’est définitivement couché, Marcel a allumé un feu de cheminée et Suzanne prépare le repas. Elle doute que ses talents de cuisinière ne dépassent ceux de Marcel : lorsqu’elle était mariée, c’était plutôt le mari qui préparait à manger, alors qu’elle rentrait tard du travail. Suzanne a bien gardé quelques connaissances de ses années étudiantes, comme il lui arrivait parfois de faire à manger à la maison, mais c’est surtout depuis son divorce qu’elle a repris du poil de la bête. Au fil de la soirée, les tensions se détendent : Suzanne se met à penser à autre chose, Marcel utilise son expérience : il avait développé dans sa ferme des maisons d’hôtes, se retrouvant obligé de discuter avec les clients, voire même de se montrer gentil et agréable avec eux pour qu’ils passent le mot.
Son affaire avait marché, et Marcel avait acquis au passage de solides compétences de communication ; raison pour laquelle Suzanne pense qu’elle s’est trompée sur son compte, alors que sa nature profonde n’a pas changé. Ce soir, ses compétences communicationnelles lui sont bien utiles : il parvient même à faire rire Suzanne. A un moment, tout de même, il faiblit, et la conversation s’en retourne au sujet du « voyeur ». Les traits de Suzanne se tirent, et Marcel grimace : s’il veut conserver tous ses points, il va devoir tenter le tout pour le tout.
— Hé, petite. Tu sais, peut-être que ce serait mieux si tu partais. Je veux dire, si tu t’en vas pendant quelque temps, le gars lâchera sûrement l’affaire et s’en ira.
Suzanne le fixe des yeux, l’air déterminé : Marcel a une montée d’adrénaline, ses paroles l’ont mise en colère, il peut le sentir dans le regard de la belle quadragénaire.
— C’est hors de question ! Je ne vais pas me laisser faire par un sale petit pervers qui pense pouvoir me manipuler aussi facilement. Je vais attraper cette petite... Je vais l’attraper et lui faire payer. Je ne sais juste pas encore comment.
Marcel avale sa salive : elle parle de lui, sans qu’elle ne le sache. Il va devoir faire très attention à ce qu’il dit, et fait, plus encore qu’il ne le fait maintenant. Intérieurement, tout de même, sa stratégie a fonctionné : Suzanne va rester ici un petit moment, au moins jusqu’à ce qu’elle ait mis la main sur la personne en question, ou au pire, tant que de mauvais tours lui sont joués. Ça lui donnait toujours du temps pour mener à bien ses opérations, mais cela sera d’autant plus difficile. Pendant quelques minutes, quelques longues minutes, le silence s’installe ; Suzanne et Marcel finissent le dessert, et pas un mot n’est prononcé. En tout cas, jusqu’à ce que Suzanne prenne conscience qu’elle a passé ses nerfs sur la mauvaise personne :
— Je... Je vous présente mes excuses, Marcel. Ce n’est pas vous qui êtes à l’origine de tout ça, je suis un peu tendue et...— Oh petite ! T’as pas à t’excuser de quoi que ce soit. Si t’es aussi tendue, c’est pas pour rien, hein, t’as le droit d’être énervée. J’aurais du savoir que tu tenais de ta mère, c’est pas grave.
La remarque fait sourire Suzanne, qui s’en veut tout de même un peu. Sa mère était très forte, effectivement : elle a vécu dans un monde d’homme qui supportait difficilement ses remarques toujours justes et cinglantes lorsque quelque chose ne lui convenait pas. Enfin, toujours juste, à l’exception de Marcel : Suzanne en était de plus en plus convaincue : Marcel est quelqu’un de bien... Un peu maladroit, un peu pervers sur les bords, peut-être, comme une très grande majorité d’hommes, mais quelqu’un de bien, elle en est persuadée maintenant. Bien sûr, elle a toujours du mal avec son odeur et son physique : il est sale, sent fort, pas spécialement énorme, mais boudiné dans son pantalon à tel point que son ventre déborde au-dessus de sa ceinture. Elle supporte tout cela grâce à sa gentillesse, mais rêve intérieurement qu’il aille, au moins, prendre une douche avant de se coucher sur son canapé.
Mais penser à sa mère la ramène au godemichet en bois : Suzanne pique un fard. C’est trop tard, malheureusement : elle a créé dans sa tête une association entre cette... chose et le souvenir de sa mère, qui mettra du temps à se défaire. Pire encore, essayer de ne pas y penser et le meilleur moyen pour que cette chose emplisse son esprit : ses tétines brunes se tendent sous sa robe de chambre, et la belle se rappelle alors qu’elle n’a toujours pas de soutien-gorge. Ses yeux s’écarquillent, et elle rougit : depuis son bain, les choses se sont passées si vites qu’elle ne s’en était pas rendu compte jusque-là. A partir de demain, il faudra qu’elle arrête toutes ses extravagances. Suzanne a chaud : Marcel a allumé la cheminée dans le salon, et la chaleur s’est répandue dans toutes les pièces. Heureusement que sa sortie de bain cache son état, mais elle est plus devenue une malédiction.
Suzanne tient : il ne faudrait pas que Marcel aille s’imaginer des choses, ce n’est pas le genre de femme à se donner en spectacle, en nuisette, devant n’importe qui.
— Oh petite, je me souviens que ton père avait un de ces calvas-là... Un truc à arracher la gorge, t’en as toujours ? — Je n’en ai aucune idée. J’avoue ne jamais l’avoir goûté : mon père en parlait souvent, mais j’étais trop jeune, à l’époque.
Sur ces mots, Suzanne se lève, profitant de se retrouver dans le salon pour ouvrir légèrement sa sortie de bain. Elle fouille le placard, et en sort une petite bouteille à moitié vide, la fameuse qu’elle avait en tête.
— Je l’ai retrouvée, mais elle date un peu. — T’inquiète petite, ça vieillit pas ça.
Suzanne sert Marcel, et par curiosité, elle s’en verse même une petite goutte ; mais à la première gorgée, elle sent sa gorge s’arracher : le liquide est fort, bien plus fort que n’importe quel alcool industriel, et lui brûle toute la gorge. Immédiatement, sa chaleur corporelle augmente encore : elle aurait dû savoir que ce n’était pas une bonne idée.
— Oh nom de Dieu ! Il tape.
Marcel tape du poing sur la table, souffle un grand coup et tousse. Bien sûr, il exagère le geste, mais Suzanne ne le sait pas, et en rigole :
— Eh bien ! On dirait que vous n’avez pas tant l’habitude que cela, de boire des liqueurs aussi fortes. — Non, mais oh ! Petite ! Tu t’es vue ? T’es rouge comme une pivoine, c’est pas mieux. Tu devrais enlever ta robe de chambre, tu vas carboniser.
A ces mots, Suzanne pique rougit plus encore, et s’offusque, même si elle se force à sourire pour cacher l’effet de l’alcool :
— Non, mais ! Il ne faut pas vous gêner, pour qui me prenez-vous ?
Marcel éclate de rire, probablement à moitié ivre, avec la quantité de vin qu’il a ingurgité depuis le début du repas :
— Je plaisante, petite, je plaisante ; surtout, ne le prends pas mal. D’ailleurs, j’y pense, mais tu peux me tutoyer, t’as plus dix ans maintenant, t’es devenue une grande et belle femme ; et puis même si t’avais toutes les cartes en mains, t’as drôlement bien réussi : t’as le monde à tes pieds, sans en profiter, tu peux quand même te permettre de te sentir un peu au-dessus des autres. Tu l’as bien mérité.
Suzanne se sent très fière de ces paroles : son éducation l’avait toujours placée sur de bons rails, mais plus que la richesse ou la gloire, elle avait toujours voulu que son mérite soit reconnu. Elle avait monté son entreprise presque toute seule, mais sans l’aide de ses parents : avec ses deux amis, elle avait passé les deux premières années de sa vie professionnelle à compter les clients sur les doigts de ses mains, finissant les fins de mois difficilement malgré l’argent dont elle disposait à la banque, et dont elle refusait de se servir par fierté. Finalement, leurs efforts avaient payé, et ils pouvaient être fiers de l’empire qu’ils étaient parvenus à construire. La reconnaissance de Marcel lui allait droit au cœur, mais elle garda un visage ferme :
— C’est gentil de votre part. Mais je préfère continuer ainsi. J’ai été élevée comme ça, et je pense que c’est une attitude qui a plutôt tendance à aller dans mon sens. Mais je vous remercie pour le compliment. Bien, il se fait tard.
Suzanne commence à débarrasser, tranquillement. Marcel, à l’intérieur, bout de rage : si elle refuse de le tutoyer, c’est en partie qu’elle ne se sent pas proche de lui, après tout. Peut-être y est-il allé un peu tôt ? Peu importe, il doit se calmer : l’alcool n’aide pas à avoir les idées claires. Il se lève, et aide Suzanne à débarrasser. Après quelques échanges dans la cuisine, Suzanne sort un drap et l’installe sur le canapé, en face de la télévision : la difficulté apparaît pour mettre la housse. D’expérience, Suzanne plonge dans la housse avec la couette ; Marcel attrape les coins que Suzanne lui tend, se retrouvant pile en face d’elle, mais la housse se rabat, et la belle quadragénaire se retrouve à l’intérieur avec la couette. Au moins, la housse est mise, il ne reste plus qu’à en sortir : elle soulève le drap, mais celui-ci entraîne sa sortie de bain et sa robe de chambre, et elle sent un courant d’air passer entre ses deux cuisses : oups.
En un éclair, elle rabat ses habits, et sort de la housse, cherchant du regard Marcel, tout rouge.
Merde ! Il a dû avoir une belle vision de ma culotte, il va finir par croire que je le fais exprès. Je dois être plus prudente. Ça devrait aller mieux demain, j’ai eu une journée difficile, il faut que j’aille me coucher.
Aussitôt pensé aussitôt fait : Marcel prend une douche, s’installe, allume la télévision et zappe les chaînes. Elle se réfugie dans sa chambre, non sans regarder au travers des volets une dernière fois pour vérifier que personne ne traîne aux alentours. Elle ferme la porte à clef, et enlève sa sortie de bain pour se coucher. Mais alors que Suzanne se glisse dans ses draps, elle a un doute : elle place ses deux mains sur sa bouche, et relève sa nuisette : pas de culotte. La chaleur monte, et son bas-ventre s’échauffe malgré elle : lorsqu’elle était descendue, avant de manger, elle était directement partie dans la salle de bain pour mettre sa culotte blanche au sale, mais perdue dans ses pensées, elle n’avait pas pensé à en mettre une autre. Tant pis, elle est bien trop fatiguée pour en pâtir à l’instant. La belle souffle un grand coup : hier et aujourd’hui ont été des journées difficiles, mais demain sera un autre jour, au moins.
La belle enfile un nouveau sous-vêtement, et tombe dans les bras de Morphée.

***

Le sommeil de Suzanne est lourd, et chaud. Le lendemain matin, la belle quadragénaire se réveille essoufflée, trempée comme une feuille ; elle n’a aucune idée de ce dont elle a rêvé. Quelques rayons de lumière passent péniblement au travers des volets fermés. Suzanne est tout agitée : elle a chaud, terriblement chaud, et ses draps sont trempés, comme si elle avait mouillé ses draps. Suzanne fronce les sourcils, encore à moitié embrumée dans son sommeil : par réflexe, elle glisse une main jusqu’à son buisson et effleure légèrement son bouton. D’un coup, la belle se tend : de violents spasmes secouent son corps et la font trembler de plaisir ; ses deux mains se collent sur sa bouche pour éviter qu’elle ne hurle sa jouissance dans toute la maison, mais le reste de son corps ne lui obéit plus : ses cuisses se sont écartées et ses jambes repliées, son bassin fait un affreux mouvement de va-et-vient, mimant un rapport sexuel, et son dos se cambre en arrière.
Les yeux de Suzanne roulent dans ses orbites, et elle manque même de se mordre la langue alors que de violentes vagues de plaisir parcourent son corps.
Au bout de longues secondes de pur plaisir, son corps s’affaisse. Haletante, Suzanne met plusieurs minutes à reprendre sa respiration. Ses tétons pointent douloureusement sous sa robe de chambre, collée à son corps par la sueur. Les yeux dans le vide, et elle profite du calme pour faire le vide dans son esprit. Voilà bien des années qu’elle n’a plus expérimenté d’orgasme, et de son souvenir, aucun n’a jamais été aussi fort et aussi long. Décidément, elle ne sait pas si ce sont ses dernières aventures ou son corps, mais plus rien ne semble aller correctement. La culpabilité monte : Suzanne se sent honteuse de se laisser aller à de telles sensations. Elle sait bien qu’elle n’en est pas spécifiquement responsable, ce qui la rend en colère, ce n’est pas de ressentir du plaisir, mais bien d’avoir perdu le contrôle de sa propre vie au point que son corps en arrive même à prendre le dessus sur son esprit.
Ce n’est pas la bonne période, ça finira bien par me passer.
Suzanne se change, renfile sa sortie de bain en prenant bien soin de la fermer correctement, et sort de sa chambre. Marcel a doucement allumé la télévision en attendant qu’elle se réveille. Elle l’invite à prendre le petit-déjeuner, et finit par le raccompagner sur le pas de la porte.
— Je tenais à vous remercier d’avoir passé la nuit ici. Vous n’étiez pas obligé, c’est vraiment gentil de votre part. — Pas de souci, petite. Je suis content d’avoir pu t’aider. Et détends-toi un peu, t’es trop tendue. Je vais en parler un peu à George. T’inquiète pas pour lui, il saura tenir sa langue. Et si t’as besoin de quoi que ce soit, tu sais où me trouver, hein.
Sur ces mots, Marcel s’en va. Au bout de quelques pas, il s’arrête, et se retourne.
— Si tu veux, j’ai aussi autre chose, mais attention, ça reste entre nous. Quand la tête d’un client me revient pas trop, j’ai une chambre avec de petites caméras. Pas quelque chose que tu peux voir facilement : c’est des petits machins, bien cachés, on les voit presque pas. Si tu veux, je peux venir en placer une dans l’entrée ou dans un hall ; si quelqu’un rentre de nouveau, on saura qui est ce petit salaud.
Le visage de Suzanne s’illumine. Certes, la méthode n’est pas très catholique, et Suzanne connaît a minima une vingtaine de lois que ce genre de comportement enfreint, mais dans son cas, cela peut lui être utile.
— Vous utilisez vraiment ce genre de dispositifs ? Marcel, vous n’êtes pas sérieux, vous courrez gros !— Je sais, petite, je sais. Tu sais, ça m’enchante pas vraiment, mais c’est juste au cas où le client casse quelque chose et qu’il veut pas payer. Je regarde jamais les images, je me permettrai pas, vraiment. C’est juste si le client casse un truc, bah au moins j’ai de quoi faire pression pour qu’il le rachète. D’ailleurs, c’est arrivé qu’une fois, et c’est la seule fois ou j’ai dû les utiliser, je suis même pas sûr de savoir vraiment comment ça marche, mais si tu veux, je peux te les amener.
Suzanne fait la moue, faisant bien comprendre à Marcel qu’elle désapprouve ce genre de procédés. Il baisse même un peu dans son estime, malgré tout le bien qu’elle a pu en penser au cours de ces derniers jours. Mais son air désolé la rassure un peu : elle l’a vu trop attentionné pour qu’il puisse avoir mauvais fond.
— Bon... Je veux bien essayer quelques jours, mais je veux que vous me promettiez de les enlever de vos chambres d’hôte. Ce que vous faites est très grave ; autant je peux concevoir que vous trouviez cela utile, autant vous risquez trop gros pour ce que ça peut vous apporter.
Marcel baisse la tête, un peu honteux ; comme un enfant qui se fait prendre après avoir fait une bêtise. Après coup, Suzanne se rend compte qu’elle s’est peut-être montrée un peu trop autoritaire. Marcel hoche la tête.
— Bien. Alors c’est d’accord : rendez-vous en début d’après-midi pour installer tout ça. — OK petite, à tout à l’heure alors. — Oh, Marcel. — Ouais, petite.— Encore une fois, merci pour hier soir ; c’était très attentionné de votre part. — Pas de souci.
Cette fois-ci, Marcel s’en va pour de bon, et Suzanne rentre. Avec la télé éteinte, la maison est tout de suite beaucoup plus silencieuse. Par précaution, elle ferme la porte à clef et monte à l’étage pour ouvrir les volets. Une fois descendue, la belle entre dans sa chambre, et allume la lumière.
Elle tombe à genoux, et des larmes se mettent à couler le long de ses joues. Une peur viscérale lui monte jusqu’à la gorge, et lui serre le cou, à tel point qu’elle doit ouvrir grand la bouche pour essayer, malgré tout, de happer un mince filet d’air. La belle tremble de tout son corps et, tant bien que mal, essaie de reculer, sur ses mains, jusqu’à heurter la porte de sa chambre, avant de saisir la croix à son coup et de la tenir fermement, presque au point de se trancher la main.
Partout, de la terre recouvre le sol de sa chambre et son lit, comme si l’on avait lancé une motte énorme au milieu de la chambre où elle dormait encore à point fermée une heure auparavant ; certains grains de terre contiennent même encore quelques pousses vertes. Mais c’est loin d’être le plus effrayant.
Dans son lit, au centre de ses draps, posé au-dessus d’un petit monticule de terre se tient une petite boîte en bois, aux motifs orientaux.
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