Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Histoire vraie
  • Publiée le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 11 J'aime
  • 1 Commentaire

Deux

Chapitre 15

Juin 2018

Hétéro
J’avoue sincèrement que je n’imaginais pas réécrire un jour sur ce site. Premièrement, parce que je trouve affreuse ma prose par rapport à d’autres écrivains. Et puis surtout, je pensais ne plus jamais avoir de matière à réécrire, tant il était inconcevable qu’il se passe quelque chose "à raconter" dans ma vie intime. Je pensais encore moins ajouter des chapitres à cette histoire. Je savais que je recroiserais Damien à travers les amis que nous avions en commun, mais pas de cette façon.
Je n’ai pas revu Damien depuis le 10 juillet 2011. Notre dernier rapport date du 22 septembre 2002.
Mon dernier chapitre avait été écrit le 23 mai 2016 et jusqu’à la fin de l’année, ma vie s’était poursuivie plus ou moins comme je l’avais laissée ici : vie familiale épanouie, vie de couple mondaine mais sans sexe et des plaisirs solitaires bi-hebdomadaires. A la rentrée de septembre, j’ai débuté une formation en comptabilité par correspondance. J’avais cessé de travailler en 2005 pour me consacrer entièrement à l’éducation des enfants et j’ai éprouvé le besoin de reprendre des cours, de parfaire ma formation dans un domaine qui m’était familier. A terme, j’envisageais de me lancer en tant que comptable fiscaliste en freelance, dans le but de travailler essentiellement depuis mon domicile, ou avec un temps de travail réduit au bureau.
La grosse surprise allait nous tomber dessus durant les fêtes de fin d’année : mon mari m’annonçait qu’il y avait la possibilité de rentrer en Europe où un emploi extrêmement intéressant lui était proposé au sein du même groupe. Nous avions un mois pour nous décider.
Nous avons pesé le pour et le contre, revu cent fois la balance, notre vie ici au Canada, celle qui nous attendait en Europe si nous rentrions. Et il est apparu comme une évidence qu’il était temps de rentrer, de mettre à terme à près de vingt ans d’exil et de vivre en famille dans notre pays, notre région. Ainsi, en juillet 2017, nous avons fait notre retour.
Nous nous sommes établi à 2h de voiture de notre ville, celle où se trouve tous nos amis. Ni moi, ni mon mari n’avons eu envie de revenir directement "chez nous", comme s’il nous fallait une étape. Et puis, nous avions pris l’habitude d’habiter à proximité du lieu de travail de mon mari. Nous nous décidons ainsi pour une jolie villa à flanc de coteau, avec une jolie vue sur un lac.
J’ai pensé à Damien une fois le déménagement effectué. Je me doutais qu’il était informé de notre retour. Pour autant, cela ne changeait rien. J’avais cette impression d’être toujours "à distance", même si celle-ci s’était désormais fortement réduite. Elle me suffisait amplement.
Je n’ai pas eu une minute à moi durant l’été entre les enfants, la nouvelle maison et les démarches administratives. J’avais heureusement validé ma première année d’études juste avant de rentrer et je pouvais déjà travailler comme comptable junior. J’ai ensuite pris du retard dès les premières semaines de la seconde année. J’ai ainsi dû cravacher pour rattraper ce retard, pas aidé par les maladies qui ont frappés un par un les enfants. C’est simple : à partir de la mi-novembre, il ne s’écoule pas deux semaines sans qu’un des trois ne soient pas malades. J’avais l’impression d’être dans une spirale infernale de laquelle que je ne pourrais jamais sortir. A côté de cela, mon mari a une première année extrêmement chargée. Il est souvent très fatigué, rechigne à m’aider. Notre couple en souffre, mais je tiens bon.
Au mois de mai 2018, cependant, je suis sur les rotules. Épuisée physiquement et psychiquement, alors que se profile les examens de seconde année. Je dois réviser encore et encore, j’ai quelques nuits blanches. En juin, les examens sont passés au forceps et aux pilules énergisantes. Je m’effondre le lendemain. Je fais un malaise à la maison, heureusement en présence de ma belle-mère. Je suis hospitalisée une journée puis durant trois jours dans un institut spécialisé où je ne fais que dormir.
C’est en rentrant que je trouve la lettre. J’ai passé mon anniversaire, mes 40 ans, pendant les examens. Je n’ai pas encore eu le temps de répondre aux mails ni aux divers messages sur les réseaux sociaux. Parce que je devais me reposer, mon mari ne m’a pas apporté mon courrier. Des factures et deux lettres. J’ouvre les lettres alors que mon mari est sorti faire une course. La première est une carte du Canada, d’une couple d’amis. La seconde semble être une carte également… Mon cœur s’affole alors que je n’ai pas encore lu un mot. Ces lettres arrondies, cette écriture presque féminine, cette façon de tracer les "m" majuscules…
"Mumu,
Voilà que tu franchis à ton tour la barrière des 40 et je te souhaites de fêter de la meilleure des manières. J’aimerais t’inviter à manger pour l’occasion. Mais je ne veux pas que ça te mette mal à l’aise ou que tu te sentes obligée d’accepter.
Alors si tu en as envie et que tu sens que c’est du domaine du possible, fais-le moi savoir. Tes conditions seront les miennes. Sinon, je comprendrais.
Prends soin de toi
Damien"
Je tremble, j’ai soudain le souffle court. Un frisson puis la chaleur.
Je m’étais faite à l’idée que je pourrais un jour avoir de ses nouvelles directement, à être en contact avec lui. Je pensais être prête à apercevoir sa silhouette, entendre sa voix et lui parler. Ainsi, lire ses mots ne devrait pas faire déferler en moi cette onde de plaisir orgasmique qui se déploie alors sur chaque centimètre carré de peau, frémit le long de ma colonne vertébrale avant de vibrer si fort au bout de mes seins que je les serre instinctivement entre mes mains. La boule de chaleur qui irradie ensuite mon ventre descend vers mon sexe à mesure que monte une excitation et un désir d’une puissance incroyable. Je glisse ma main dans mon string et je me masturbe dans le hall d’entrée. J’ai plusieurs orgasmes. A un moment, il me semble que je ne peux plus m’arrêter de me masturber. A bout de force, je tombe au sol.
Il me faut quelques instants pour reprendre mes esprits. Je me lève péniblement et vais à la salle de bains où je retrouve mon calme. J’ai trop de frustrations pour accueillir des nouvelles de Damien sans être bouleversée. Ce déjeuner, j’en ai envie, oui. J’en meure d’envie même. Et j’en meure de trouille…
Je me suis laissée une semaine de réflexion durant laquelle je me suis efforcée de réfléchir le plus calmement possible. En vain. J’aimerais ne pas avoir envie d’y aller mais c’est plus fort que moi. Une semaine, jour pour jour, après l’ouverture de la lettre, j’envoie un mail à Damien :
"Merci pour ta carte, elle m’a fait énormément plaisir. Une autre joie serait de te revoir et j’accepte ton invitation. J’aimerais si possible que cette rencontre ait lieu au restaurant La Villa à midi, soit le vendredi 22 juin, soit le vendredi 29 juin. Et je ne veux aucun cadeau. Si cela te convient, renvoie-la date à laquelle tu désires que je réserves. Gros Bisous. Mumu"
La réponse arrive dix minutes plus tard : "Ok pour le 22. Je me réjouis. Gros Bisous".
Dans deux jours. Je sais que je vais devoir prendre sur moi. Je ne parviens pas à manger et je passe mon après-midi dans la chambre à chercher la tenue la plus neutre possible. A 17h et des dizaines de robes, de jupes, de pantalons essayés, je me décide pour une petite robe noire toute simple et passe-partout. Mi-longue avec des volants et une superposition en tulle, elle n’est ni moulante, ni décolletée, mais elle est jolie comme tout et convient à merveilles pour l’occasion.
La Villa est un restaurant situé au bord du lac et très fréquenté à midi. Je sais qu’il y aura du monde à l’intérieur comme sur la terrasse où j’ai réservé. Je sais que Damien sera en avance et il ne sert à rien de vouloir arriver avant lui. Après la douche, je passe un très joli ensemble de lingerie que je me suis offert au dernier Noël. La robe. Un peu de maquillage. Dans le miroir, je suis celle que j’ai envie d’être pour le rencontrer. Élégante dans la simplicité. Il est 11h50 quand je quitte la maison. Un quart d’heure plus tard, j’entre dans le restaurant et indique ma réservation.— Vous êtes attendue.Les battements de mon cœur raisonnent dans ma poitrine et dans mes oreilles. Il me semble que tout le restaurant les entend. Nous traversons la salle pour déboucher sur une terrasse. Coup d’oeil. Personne. Je suis le serveur qui descend l’escalier tout en regardant les tables. En bas des marches, le serveur vire gauche. Je lève les yeux.
Damien est debout, chemise blanche près du corps, élégant bermuda brun, il n’a pas pris un kilo. La barbe naissante, les cheveux courts en bataille, ses yeux brillants, il a peu changé. Très peu. Trop peu. J’approche mais j’ai envie de me faire toute petite. Il fait un pas dans ma direction. Contact. Sa main qui glisse sur ma hanche. La mienne qui se pose sur son torse. Trois bises. Il m’enlace. Après la surprise, je me laisse aller contre lui.— Tu m’a tellement manquée…— Toi aussi…
Nous nous séparons dans un sourire et il tire ma chaise. Lorsqu’il s’assied face à moi, j’inspire puis expire profondément. Je me sens divinement bien.
Nous parlons de lui, de moi, de nos vies, de nos amis. Nous rions, nous nous émouvons. Damien garde une distance et semble mettre un point d’honneur à ne pas entrer dans la séduction et le charme. A plusieurs reprises, il aurait pu répondre différemment, me chercher, me dire un mot tendre qui m’aurait touché. Alors que j’angoissais à l’idée qu’il puisse chercher à me séduire à tout prix, je me retrouve frustrée face à un homme qui agit… comme je l’espérais ! Damien ne se départira pas de ce comportement jusqu’à la fin du repas. Après le café, il me demande :— Est-ce que ça te dit d’aller faire quelques pas au bord du lac ?
J’accepte et nous partons en marchant côte à côte. Discrètement et dans un sourire, il me tend le bras. Je le prends et lui dis :— Ça fera 7 ans le mois prochain que nous ne nous étions pas vus.— Je sais, oui. C’était à l’anniversaire de la fille d’Aline et Joël.Nous papotons de nous pour la première fois. Damien est sur la retenue, comme s’il pensait que je lui tends un piège, comme un chat qui ne veut pas jouer avec la souris. On s’évite. Puis, alors que nous longeons le lac sur la promenade aménagée, il dit :— Tu me plais toujours. Éperdument. Je frissonne malgré la chaleur. Puis, il ajoute :— Réellement, pourquoi es-tu venue aujourd’hui ?— J’avais envie de te voir, d’être avec toi pour ressentir ce que je ressens depuis 1h30 maintenant. La boule au ventre, le coeur qui bat, l’excitation, l’interdit. Et le désir aussi.
Alors que nous pensions avant de venir que le temps aurait fait son œuvre, nous sommes confronté à ce que nous redoutions et désirions le plus : notre amour brûle toujours. En moi, c’est un brasier. Je fais des efforts pour ne pas montrer ce que je ressens.
Au bout de la promenade, nous franchissons la digue. Seuls face au lac, nous nous enlaçons.— Je crève d’envie de coucher avec toi, Mu…Je me love contre son torse puissant que je caresse avec envie. Mes mains palpent, effleurent, massent, tâtent. Je vis intensément ce moment, je veux en profiter, prendre mon temps. Mes doigts glissent sur la peau de ses hanches puis dans son dos. Les siennes restent sagement dans mon dos.— Ça fait plus de quatre ans que je ne prends plus de plaisir aux très rares ébats que j’ai avec mon mari. — Deux ans que je n’ai pas couché avec ma femme.
Je ne l’ai jamais senti aussi peu confiant. Il tremble en descendant ses mains sur mes fesses alors que je n’attends que ça. Il les pelote quelques instants avec de soulever ma robe. ENFIN !! Ses doigts sur mes fesses envoient des décharges de plaisir dans mon corps. Il m’embrasse dans le cou, j’ai chaud, très chaud, je pelote à mon tour ses fesses puis attire ses hanches contre les miennes. Son sexe dur contre mon ventre. Sa grosse bite. MA grosse bite.
Mon esprit est en fusion. J’ai envie d’embrasser Damien, de caresser sa verge, de la voir, de la sucer. J’ai envie d’être sa maitresse. J’ai envie de lui dire que nous avons quatre heures devant nous pour nous envoyer en l’air. Mais je me retiens. Je reste contre lui, profitant de ses caresses. Il murmure :— J’ai envie de te voir, de temps en temps, régulièrement.J’imagine déjà nos deux rencontres mensuelles, faites de douceurs, de caresses, de baisers et de passions. J’imagine l’excitation de l’interdit, des rapports brûlants, torrides, doux ou obscènes, mes tenues sages sur des dessous lubriques. Rouvrir la boite de Pandore…
Je me défais de notre étreinte. Je ferme les yeux, les rouvre et remonte sur la digue. Damien me suit. Nous marchons sans nous toucher jusqu’au parking. Le temps de me calmer. Nous échangeons des banalités. Nous atteignons sa voiture. Une étreinte rapide. Je dis :— J’aimerais que nous soyons amants mais je sais que je ne suis pas capable d’assumer.Il sourit, s’assied au volant et ouvre la fenêtre. Il me dit quelque chose que je ne comprends pas. Je me penche et m’accoude à la fenêtre. Damien sourit. Ma robe n’est pas décolleté, mais en me penchant, j’ai dévoilé ma poitrine. Je me redresse. — Reste…Damien me prend la main et m’invite doucement à m’accouder à nouveau. Je dois rougir. Je reste ainsi une dizaine de secondes et je sens l’excitation remonter. Je m’avance vers Damien, lui fais un smack :— Il faut que tu y ailles.Il rit et s’en va lentement.
Je me suis longuement masturbée en rentrant. J’ai imaginé être avec Damien dans le lit et après coup, je me suis surprise à penser à cette éventualité de manière vraisemblable. J’ai même eu des regrets de ne pas être monté jusqu’ici avec lui. Ça m’a semblé si facile. Et puis, le soir, en soupant en famille, j’ai réalisé que j’avais passé un excellent moment avec lui et je ne ressentais aucun remord pour ce qu’il s’était passé. L’essentiel à ma vie se trouvait autour de cette table.
Je suis restée quelques jours dans cette ambivalence et au moment d’écrire ces lignes, de clore ce nouveau chapitre, je suis indécise. Toujours le petit ange et le petit diable. Le petit ange dit que c’était agréable de revoir Damien mais je ne dois pas m’emballer et revenir sur terre. Le diable pense qu’il serait bon de coucher avec lui de temps en temps et personne n’en saurait rien.
J’ai écrit ce compte-rendu le 30 juin 2018 et je viens d’avoir 40 ans. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai pas voulu le publier immédiatement. Je le fais aujourd’hui, avec quelques mois d’écart. Je n’ai pas revu Damien, ni pris de ses nouvelles.
Diffuse en direct !
Regarder son live