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Le diable aussi se déshabille le soir

Chapitre 1

Confession !

Avec plusieurs hommes
Astrid, trente-six ans, vient de se lever. Kyle, son compagnon est déjà lui debout depuis un bon moment. La cuisine embaume le café, mais sans trop savoir pourquoi, elle le trouve un peu étrange ce matin. Bon ! C’est aussi vrai que d’ordinaire il n’est guère causant avant d’avoir pris son petit déjeuner. Pourtant là, malgré le soleil radieux d’un petit samedi annonciateur d’une belle journée, il semble encore plus lointain que d’ordinaire. La brune qui déboule dans la cuisine n’a nulle envie de se prendre la tête dès le lever. Alors, elle se dit que ça va lui passer.
Elle lui claque un bisou sur la joue, se sert un café et tartine tranquillement sa tranche de pain grillé. Lui est absent, parti dans un rêve éveillé comme il en a le secret. Hermétique à tout ce qui l’entoure, pas question qu’elle entre dans sa bulle. Une fois son caoua englouti, la jeune femme file et se glisse sous la douche. Lundi, ils vont partir vers la Bretagne. Pour un mois de vacances qu’elle et lui attendent tout le reste de l’année. Et ça la rend joyeuse. Elle a dressé hier dans la soirée une liste de ce dont ils auront besoin pour une location de trois semaines.
Donc, ce samedi matin elle va compléter les emplettes nécessaires à leur arrivée sur place. Elle imagine que Kyle se sera remis et qu’une fois son petit déjeuner ingurgité, tout va aller mieux. C’est en général ce qui se passe d’habitude ! Impossible de lui tirer un mot avant dix heures du matin. Ce qui le fait passer aussi à son bureau pour un sale type. C’est uniquement parce que les autres ne peuvent intégrer cette manie de se rendre impénétrable tant qu’il n’a pas le ventre plein. En quelque sorte, il n’est pas marrant le matin et Astrid l’a compris depuis longtemps.
Le passage sous le jet est rapide et elle s’éponge le corps, enroule une serviette autour de sa tignasse trempée et regagne la chambre à coucher. Une fois vêtue sobrement, une petite robe « bain-de-soleil », qui lui colle à la peau, avec de fines bretelles, elle file vers la cuisine.
— Kyle ! Tu as fini ton petit déjeuner ?—…
Pas de réponse, mais elle s’en doute depuis qu’elle a mis un pied dans la kitchenette.
— Mon chéri ! Tu te souviens que nous avons une journée chargée ? Faire les courses, les niveaux de la voiture, remplir le réservoir et finir nos valises. Ouh-ouh ! Tu es là ? 
Le mutisme complet chez se compagnon de route qui l’ignore totalement, comme si elle n’existait pas, ou plus. Alors une fois n’est pas coutume, elle lui pose la main sur l’épaule, pour enfin le faire sortir de cette sorte d’hibernation estivale qui l’empêche de communiquer avec elle.
— Mon cœur ! Qu’est-ce qui te chagrine ce matin ? Pourquoi ne me parles-tu pas ? Réveille-toi !
Rien à faire. Ils ne se sont pas endormis fâchés, ils ont même fait l’amour assez fougueusement après le film à la télé. Les congés qui profilent leur ombre sont une motivation suffisante pour qu’elle soit très disponible pour un peu de sport « en chambre ». En règle générale tout se passe plutôt bien entre ces deux-là qui vivent ensemble depuis presque dix ans. Une paille quoi ! Kyle beugue ou quoi ? Excédée par le mutisme chronique de son copain, elle le secoue un peu.
— Dit ! Kyle, bon sang ? J’existe aussi, non ? Qu’est-ce qui se passe… encore ?
Les yeux de son homme viennent enfin de se porter sur elle. Une réaction, une sortie de son coma éveillé ?
— Hein ? Tu m’as parlé Astrid ?— Ce n’est pas possible ça, Kyle ! C’est de pire en pire. Les matins deviennent de vrais calvaires, tu ne me décroches plus un mot. Nous sommes à la veille de nos vacances ! Alors qu’est-ce qui t’arrive ?—… ! Tu devrais me connaitre depuis tout ce temps. Je suis dans mon monde et pour le quitter, c’est difficile parfois. Peut-être plus encore lorsque je suis un peu désœuvré comme c’est le cas pour les congés.— C’est de celles-là que je te parle depuis… que je suis levée. Mais tu n’as rien entendu, bien sûr.— Holà ! Tu m’écoutes toi quand je te demande certaines choses ? Tu sais faire aussi la sourde oreille ! Alors, ne me reproche pas ce que toi tu fais si bien également.— De quoi parles-tu ? Je ne comprends pas ! Mon chéri, qu’est-ce que j’ai toujours fait semblant de ne pas entendre ? Je n’en ai aucun souvenir.— C’est tout toi ça ! Tu te voiles la face dès que je n’abonde pas dans ton sens.— Explique-moi, ce que tu me reproches, bon sang, qu’on en finisse une bonne fois pour toutes.
Astrid ne pige pas ce qu’il sous-entend. Il ne lui demande jamais rien, rien d’extraordinaire et elle satisfait toujours ses moindres caprices. Il lui rend la vie douce, travaille et gagne suffisamment d’argent pour qu’elle reste à la maison. Beaucoup de ses amies, de femmes l’envient. Alors quel est ce message subliminal qu’il tente de lui envoyer ? Mince alors ! À quelques heures de prendre la route, la tension entre ces deux qui se font face monte d’un cran. L’incompréhension est partagée. La brune ne tient pas à avoir une altercation avant leur départ, mais elle s’efforce de savoir ce qu’il veut dire.
— Mon chéri ! Vas-y ! Dis-moi ce que tu as sur le cœur. En quoi je te déçois ?— Tu le sais très bien… j’ai des rêves et il est grand temps que tu sois ma complice pour les réaliser. Et si j’ai mal dormi, c’est parce que je me perds dans un vieux songe auquel j’ai si souvent fait allusion.— Je ne vois pas ! Je t’assure que je ne sais pas du tout de quoi tu parles.— Encore hier soir ! Bon Dieu ! Astrid, tu te contentes toujours de botter en touche. Jamais tu ne creuses un peu ? Le fond du problème est là, je t’assure.— Hier soir ? Mais nous avons passé plus de deux heures à… ce que tu sais. Je ne t’ai donc pas satisfait ?— D’une part tu peux appeler un chat un chat. Oui ! Nous avons passé un long moment à faire l’amour et tu es merveilleuse. Mais ensuite… je t’ai pourtant longuement parlé, expliqué, comme toujours du reste.— Expliquer quoi ? Je n’ai aucun souvenir d’après ! J’ai toujours un grand vide après que tu m’aie… comment dire fait jouir. Dans ces instants-là, je suis fermée comme une huitre. Alors ? Qu’est-ce que tu as bien pu me raconter qui te met dans une telle mauvaise humeur ce matin ?— Facile de te retrancher derrière un orgasme pour faire fi de mes désirs et de mes attentes.— Mais… je ne fais fi de rien du tout ! Je ne sais tout bonnement pas ce que tu veux. Toi qui demandes de la clarté dans mes propos, je trouve les tiens bien obscurs d’un coup !— Bon ! Je constate une fois de plus que tu fais l’autruche.— Bon sang ! Tu veux que j’appelle un chat un chat, mais tu t’arroges le droit de tourner autour du pot. Alors qu’est-ce que tu veux à la fin ? Je peux tout entendre à condition que tu me le demandes clairement.— Ça fait combien de temps que nous sommes ensemble, Astrid ? — Dix ans le quinze de ce mois, mais je ne vois pas le rapport entre les choux et les navets. — Eh bien, si tu ne m’as pas donné ce que je désire le plus pour cette date anniversaire, je ne réponds plus de rien.— Et c’est reparti ! Tu me fixes un ultimatum ? Et à propos de quoi, qu’est-ce que tu espères ? Comment puis-je t’aider, si tu ne me réclames rien ?— Creuse un peu tes méninges ma belle ! Sache juste que je t’aime malgré tout.— Elle est bonne celle-là, monsieur m’aime, mais me fait une sorte de chantage avec pour échéance le milieu du mois de nos vacances. Sans plus de détail ? Il va m’arriver quoi pendant notre séjour en Bretagne ? Cette fois Kyle, j’exige des explications. Je ne vais pas me contenter de paroles jetées en l’air comme ça, à la cantonade.
Elle a l’impression très nette qu’il replonge dans son mur de silence. L’abcès doit être crevé et il n’est pas question qu’il rentre de nouveau dans sa coquille. Astrid revient donc à la charge. Après tout, autant en avoir le cœur net.
— Bon ! Kyle, mon cœur, pourquoi tu me dis que je ne fais jamais ce que tu veux ? Il me semble que jusque-là, et notre soirée d’hier en est une preuve flagrante, je ne t’ai jamais rien refusé.—…— Ah non ! C’est trop facile de te retrancher dans un mutisme absolu. Si tu fais comme si je n’existais pas ou plus quand il s’agit de dialoguer de ce qui ne va pas, nous allons droit vers les désillusions.— Il y a longtemps que je renonce à mes rêves, tout bêtement parce que tu ne me réponds jamais, toi non plus. Alors un peu plus un peu moins !— Qu’est-ce que tu veux à la fin ? Que l’on continue à se faire la gueule, que nos vacances soient gâchées ? On s’explique une bonne fois pour toutes et on avise de ce qu’il est possible d’arranger ?— Tu es donc ce matin prête à écouter mes rêves ? Parce que je n’ai jamais ressenti que tu pourrais ou voudrais adhérer à mes projets ou envies.—… ! Ben… crache ton venin et je te promets que je suis tout ouïe.
La brune se rassoit face à celui que visiblement elle aime plus que tout. Elle ne veut pas le perdre non plus. Alors geste tendre d’une femme amoureuse, elle pose sa patte sur celle de ce compagnon qui parait enfin prêt à s’expliquer. Comme elle est douce cette main et puis les souvenirs qui s’y rattachent sont si présents dans leur quotidien. Ces doigts-là ne se contentent pas de lui assurer le confort matériel, ils lui offrent aussi de plaisantes récréations. Et dans les grands yeux verts de la belle, un éclat tout particulier s’affiche.
Kyle, Irlandais de souche se sent d’un coup lui aussi emporté par un élan qui lui monte des tripes. Il a envie de cette femme qui le rassure jour et nuit. Qui lui donne la meilleure part d’elle. Mais ce qu’il lui quémande avec une sorte de violence ce matin, c’est son fantasme le plus secret. Le plus vil peut-être également. Combien de fois a-t-il essayé d’aborder le sujet avec Astrid ? Il réalise là, sur son siège que les moments où il lui a proposé son idée, c’était toujours après l’avoir amenée à une jouissance sans borne. Et si, par hasard, elle n’avait pas la concentration suffisante pour saisir ce qu’il demandait ?
Le simple contact de leurs épidermes, par le biais de leurs deux mains réunies, et le voilà qui a une autre idée dans le crâne. Elle a de plus visiblement la même qui lui traverse l’esprit. Son regard troublé en dit long sur ce qu’elle pense. C’est elle qui le tire par le bras. Et la direction qu’ils empruntent et celle où ils ont passé la nuit. La couche encore fripée de leur sommeil, voire de leurs ébats nocturnes est là qui les accueille.
— Fais-moi l’amour ! Non ! Baise-moi plutôt. Oui ! C’est ça baise moi avec moins de douceur qu’hier soir. Oui… vas-y ! Baise-moi mon amour.
Des mots plus forts que d’ordinaire, chez cette femme qui d’habitude n’aime guère être traitée crument ! C’est le signe qu’elle veut décompresser, qu’elle est angoissée. Mais lui veut aussi profiter de l’occasion pour remettre sur le tapis son idée presque fixe depuis trop longtemps.
— Oh ! Je vais bien te ramoner, pour ça tu peux en être sûre. Mais avant cela, promets-moi de me consacrer une heure de ton si précieux temps, après que nous soyons rassasiés. Promets !— Je te le jure Kyle, mon amour ! Prends-moi, là, comme une chienne.— Eh ben ! Si nos engueulades se terminent désormais toutes de cette manière, je te garantis que nous allons nous disputer le plus souvent possible. Mais tu as juré… alors, vient ici ma jolie petite cochonne.
— xxXXxx —

Kyle a-t-il raison ? Le fait de se chamailler a mis le feu au cul de sa compagne. Là, sur la couche ils refont avec élan les gestes ancestraux qui conduisent à la félicité. À cette simple remarque près, c’est qu’elle ne veut pas vraiment de tendresse. Juste et vulgairement, un bon coup de bite pour leur remettre les idées en place. C’est donc lui debout derrière elle en levrette qui lui bourre la chatte à grand renfort de coups de pine. Elle braille, pas non plus d’autres mots pour expliquer ces cris tantôt feutrés, tantôt aigus. C’est rapide, c’est dépouillé de tout sentiment visible. Et c’est diablement bon.
Ils jouissent avec un tempo quasi parfait. Elle s’affale sur le lit entrainant dans sa chute celui qui lui maintient les hanches. Elle tremble de partout et ça dure tant que le sexe masculin est en elle. Mais physiologiquement il rétrécit, ramollit rapidement et se trouve derechef expulsé de la foufoune enfin calmée d’une Astrid ravie.
— Eh bien ! Pour une cavalcade c’était un sacré rodéo. On devrait faire l’amour de cette manière plus souvent.— Ouais ! Pas trop non plus, c’est… crevant !— Dis que tu n’as pas apprécié ?— Oh que si ! Pour un peu, je te donnais aussi quelques tapes sur le cul…— Pourquoi t’es-tu gêné ? J’avais envie de moins de fioritures, et certainement qu’une claque sur le derrière n’aurait pas été pour me déplaire. Mais… on passe à la douche et on file faire les courses ? Tu pourras comme ça me raconter ce qui te rend… morose ce matin ! Ce que je n’entends pas, parait-il ! — Ça me va… je t’aime Astrid.— Peux-tu douter que moi aussi ?—…
Ils vont se rafraîchir ensemble et puis toujours à deux, ils se dirigent vers le super marché local. Il n’a pas voulu conduire et elle est sous le volant, prise par la circulation. Il mate bien entendu ses deux superbes cuisses que sa position dénude impudiquement très haut. Le samedi matin, le grand magasin est fréquenté par les travailleurs de la semaine et parler de ce qui tient à cœur à Kyle n’est guère possible. Il ronge donc son frein et pousse le chariot que sa femme s’ingénie à remplir de ce qui est inscrit sur sa liste.
Lui, en passant vers les produits de la parapharmacie empoigne une boite qu’il dépose au milieu des courses. Bien sûr, Astrid vient fourrer son petit nez dans le caddie pour voir de quoi il s’agit. Elle se tourne donc vers lui avec un haussement d’épaules. Puis…
— Mais Kyle ! Tu crois que nous avons vraiment besoin de ces trucs ?— Qui sait ! Les vacances sont parfois propices à utiliser ce que tu refuses encore de nommer par son vrai nom ! Chaque fois que ça dérange l’ordre établi de ton esprit, tu bifurques ou louvoies.— Mais non ! Mais nous sommes entourés d’une foule d’inconnus ici et parler de cela me perturbe.— Ben pourtant, il va bien falloir que tu y mettes du tien. Je n’ai pas l’intention de rester muet. Et ceci fait partie de ce que je veux te dire.—… ? Je ne pige toujours pas.— Tu vas le savoir, dès que nous serons en tête à tête, ne t’inquiète pas !— Mais…— C’est bon, finissons nos emplettes, ma chérie.
Le ton employé ne laisse planer aucun doute. Que veut-il lui ramener sur le tapis ? De nouveau le voilà à la limite de lui refaire la gueule ? De toute façon ce n’est ni le lieu ni le moment pour se prendre la tête. Alors, elle laisse tomber et ils achèvent de passer en revue sa liste. Le parking, le coffre qui est chargé, et un retour assez étouffant vers leur maison n’arrangent guère la situation. La jeune brune commence à penser que cette journée est définitivement perdue. Chez elle, la colère gagne du terrain, la rapprochant de plus en plus d’une explosion de rage latente.
Les courses rangées, il est temps d’avoir un entretien avec son homme. Lui est dans la cuisine et il se sert un verre lorsque sa miss vient le rejoindre. Elle attaque de suite.
— Kyle ! — Oui, ma chérie ?— Tu as décidé de plomber nos vacances ? Parce que tu es odieux par moment. Maintenant je veux savoir ce qui se passe ! Tu n’as pas envie de partir avec moi ? Il y a une autre nana là-dessous ? J’ai besoin de connaitre la vérité cette fois ! Ce n’est pas toi, ce type qui me dit des vacheries ou qui trogne à tout bout de champ. Alors, si j’ai fait quoi que ce soit qui te déplait, je tiens à savoir ce que c’est !— Tu n’y es pas du tout. Ce serait plus surement l’inverse et… ce que tu n’as pas fait qui me tarabuste.—… ? Là, je nage en plein délire. Comment peut-on le faire si on ne sait pas ce qu’il faut faire ? Moi je ne cherche que ton bonheur et ton bien-être. Je me plie en quatre pour que tu sois heureux. Hier soir, ce matin encore je ne crois pas que tu puisses te plaindre d’un manque d’empressement de ma part.— Alors, écoute… j’ai essayé des dizaines de fois de te parler d’un de mes fantasmes. —… ? Quoi ? Mais je ne m’en souviens pas, franchement. Et c’est quoi ce… fantasme ?— Les capotes… tu imagines que c’est pour que je te baise moi ?— Je n’en sais rien. Il est grand temps que tu te mettes à table et me raconte enfin ce que tu attends de moi ! J’en ai par-dessus la tête de tes sautes d’humeur. Si elles ne sont pas pour toi, à quoi… ou à qui sont-elles destinées, ces protections ? Parce que je t’avoue que là… c’est la brasse coulée.— J’aimerais… oui, c’est le mot, j’aimerais que tu me montres combien tu m’aimes et tiens à moi !— Ah ? Et de quelle manière dois-je m’y prendre pour que ce soit si diffèrent de ce que nous faisons à peu près tous les jours ?— Profitons de ces vacances qui arrivent pour… que j’aie le bonheur de te regarder faire l’amour avec un autre.— Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ?
Elle vient de lâcher cette dernière phrase avec une voix qui s’étrangle dans sa gorge. Elle chancelle sur ses longues jambes et finalement tire le siège le plus proche pour s’assoir. Lentement elle digère l’information brutale qu’il vient de lui assener. Elle n’a surement pas bien compris. Un bégaiement qui embrouille et traduit maladroitement ses pensées. Il n’a pas pu lui déclamer ce qu’elle imagine avoir perçu. Ce n’est pas vrai ! Non ! Impossible qu’il puisse lui demander un truc de ce genre. À elle, avec qui il vit depuis des années !
Elle cherche de l’air et ouvre la bouche pour parler, mais ça bloque au niveau de sa gorge. Elle déglutit avec peine et ses joues ont un coup de chaud. Kyle ne bronche plus. Il reste là à suivre l’évolution de ce qu’il vient de lui coller dans le cerveau.
— Tu… tu veux quoi, Kyle ?— Juste ce que je viens de dire. C’est mon plaisir que d’en rêver et si nous pouvions franchir le pas… La Bretagne, c’est la région idéale, il me semble. Personne ne nous connait, pas de risque donc d’être vus ou reconnus par des amis, des voisins. Tu vois j’ai…— Tu as donc tout prévu, planifié ? C’est vraiment ce que tu veux pour de bon ? Tu… peux te mettre un instant à ma place ? Me laisser faire par un je ne sais qui, un je ne sais quoi… comment peux-tu seulement me demander ce genre de… saloperies. Et de cette manière abrupte en plus. Que suis-je donc censée te répondre ? Un oui franc et massif ? Te dire que je saute de joie à l’idée qu’un autre type me tripote ? Tu imagines véritablement un plan de cette nature ?— Mais ça fait des mois que je ramène ça sur le tapis, par petites touches, juste pour ne pas justement t’effaroucher et que j’aurais tellement voulu qu’une seule fois tu t’intéresses à ce que je disais. Mais non ! Jamais une fois tu n’as seulement fait mine de m’écouter.— Parce qu’en plus tu es sérieux ? Je ne veux pas y croire. Ce n’est pas toi qui oses penser que je peux…— Au moins essayer, je ne sais pas moi. Me laisser un espoir ! Une porte ouverte sur mon rêve. Tu tiens donc si peu à moi ? — Ben, ça va être moi la coupable dans cette affaire ! Tu me demandes de baiser avec je ne sais qui et tu trouves anormal que je ne sois pas emballée ? Réfléchis deux secondes, bon Dieu ! Kyle… tu crois, tu penses vraiment que c’est une preuve d’amour ce genre de plan ? — Tu ne veux pas, je ne sais pas moi, tenter le coup, juste une fois ?— Et ça t’amènerait quoi ? Donne-moi une seule bonne raison de me laisser grimper par un autre, devant toi ? Une seule… — Si j’en trouve une, tu tentes l’expérience ?—…
Incroyable ! Il est là qui lui demande sans vergogne de le tromper, parce que dans son esprit cartésien, c’est exactement de cela qu’il s’agit. Coucher avec un type devant lui ou pas c’est bien le faire cocu. Il a même l’air d’y tenir à son idée. Comment lui faire entendre raison ? C’est… quasiment insoluble comme dilemme. Scotchée sur son siège, elle n’a plus la force de répondre. Bon, quelques bribes de conversations passées lui reviennent, c’est sûr. Mais de là à imaginer qu’il était sérieux et que ça le mine à ce point. Mince alors !
Que lui rétorquer ? Elle est à bout d’arguments et son compagnon campe sur ses positions.
— Je t’aime Astrid ! Tu es tout ce que j’ai au monde. Mais je vois autour de nous nos couples d’amis qui les uns après les autres se séparent. C’est toujours pour des histoires de cul, tu en es bien consciente. Eh bien, je crois que nous faire plaisir mutuellement peut aussi souder notre union. Une image différente de la vie en commun. Je te jure que depuis des mois, cette idée me trotte dans la tête, que je m’en suis ouvert à toi. Peut-être que les moments où je t’ai livré mes sentiments sur le sujet n’étaient pas bien choisis. C’est sans doute vrai qu’après l’amour tu es détachée, absente de tout. Mais je croyais que tu avais eu le temps de réfléchir à cette proposition de faire ça pendant nos vacances. Loin de chez nous, loin des curieux.— Tu… tu as pensé à ce genre de truc ? Des mois durant ? Bon sang ! Ce n’est pas possible ! Tu me jures que tu m’aimes à longueur de jour et tu me voudrais dans les bras d’un autre ? Mais ça va t’apporter… ou ça t’apporterait quoi au juste.— Je suis toujours acteur dans nos parties de jambes en l’air et souvent nous jouissons ensemble. J’aimerais te voir jouir à quelques pas de distance, et je suis persuadé que toi aussi tu y trouverais ton compte.— Tu es fou ? Je ne peux pas, ne pourrai absolument pas jouir avec un type que je ne connais pas et surtout devant toi. Tu imagines ça ? Tu serais là à nous reluquer et… non, non ce n’est pas dans l’ordre des choses. Mon éducation…— Non ! Non Astrid, ne te retranche pas derrière ce grand mot passe-partout « d’éducation ». Et puis, franchement, je ne te demande pas de dire oui tout de suite. Juste de me promettre de faire une tentative et qui sait… tu pourrais changer d’avis.— Pff ! Honnêtement ? Je ne crois pas que ce soit le cas… Tu comptes donc me larguer parce que je te refuse cette folie ?—… Je t’en supplie, à genoux, ma chérie ! Une seule fois, un seul soir. Et si c’est trop dur pour toi, on laisse tomber et plus jamais nous n’en reparlerons.—…
Bien sûr, pour avoir la paix, il serait si simple de lui dire ce qu’il veut entendre. Mais elle ne veut pas engager sa parole pour un plan aussi foireux que celui auquel il songe. D’un autre côté, elle doit avouer qu’à force de discuter de ce sujet « brulant », elle se sent toute chose. Et qu’une petite pointe au creux des reins la titille depuis une minute ou deux. Il a l’air si misérable, ce compagnon qui l’implore des yeux. Alors que faire ? Essayer c’est déjà tenter le diable. Un trait lui traverse soudain l’esprit. A-t-il programmé une rencontre à son insu ?
— Dis-moi Kyle… tu n’as pas pris des contacts avec je ne sais qui sans m’en parler, quand même ? Tu n’as pas déjà tout prévu ?— Non ! Si ça arrive, tu dois avoir ton mot à dire. Dans le choix de celui avec qui…— Ça te fait bander de m’imaginer… c’est dingue, je n’y crois pas.— Je suis plus vieux que toi et la vie est courte, ma chérie. Pas question d’en gaspiller ce qu’il m’en reste. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, alors… au moins tu sais ce qui peut me faire plaisir.— Pas croyable ! Nous avons eu réellement cette discussion ? Là, juste la veille de partir en Bretagne. Je fais un cauchemar, je vais me réveiller.— Tiens ! Pour te rappeler que ce qui vient de se dire n’est pas un songe.
Son ami lui tend… le paquet de capotes neuf qui est resté sur la table de la cuisine. Il ajoute négligemment sans détourner le regard des yeux bleus de sa brune…
— Et case-les dans une de nos valises… parce que je te ressortirai tous les jours ce que je viens de te balancer, pour voir si tu veux essayer ou pas…
Des larmes font leur apparition au coin des yeux de la jeune femme. Comment tout cela va finir ? Et elle quitte la cuisine, sans trop savoir si elle doit continuer à faire leurs bagages. Le voyage de demain aura-t-il lieu finalement ? Kyle bricole au garage. De la chambre elle perçoit ses sifflements. Apparemment, il est joyeux. Un poids de moins sur le cœur après sa confession ? Mais Astrid est sonnée par les déclarations de celui que malgré tout elle aime plus que tout. Mais un amant et devant lui… il abuse cette fois !
— xxXXxx —

À suivre…
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