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IV - Dilemmes

Chapitre 1

Divers
Les pieds dans le vide, Florian domine la grande bleue, située plusieurs centaines de mètres en contrebas. Il ignore les touristes qui passent derrière lui en s’extasiant sur la vue magistrale. La baie de Cassis, les calanques et le soleil qui donne l’impression de plonger dans la Méditerranée dans un ralenti interminable. Les falaises Soubeyranes ont beau être parmi les plus hautes d’Europe, le vertige qu’elles inspirent n’est rien comparé à l’effet provoqué par l’annonce de Typhaine.Quand tout semblait reprendre sa place, voilà que de nouveau, les cartes sont rebattues, ou plutôt éparpillées. L’épée de Damoclès a délaissé Jenny pour se mettre au-dessus de sa tête. Il devrait s’en réjouir, après tout, mieux vaut lui qu’elle, mais il sait pertinemment que si cette épée l’emporte, elle l’impactera. Ils s’aiment, et l’épreuve qu’ils viennent de vivre a amplifié ce sentiment, lui a donné des accents plus passionnés et leur a laissé entrevoir un futur commun que rien ne pourrait entraver. Rien, sauf peut-être un enfant adultérin, et peu importe qu’il naisse ici ou en Irlande, car même à plus d’un millier de kilomètres, il sera là, dans sa tête.Cette situation l’étourdit tellement qu’il se demande s’il n’hallucine pas. Il observe, loin en dessous de lui, le ballet incessant des vagues qui s’écrasent sur les blocs de roche ocre. Peut-être est-ce un rêve et que s’il saute pour voir ce spectacle de plus près, il se réveillera juste avant l’impact. Mais non, il sait que ce n’en est pas un, la sensation de malaise qui l’occupe est si palpable que ça ne peut en être un. Il avait vécu la même chose après l’accident de Jenny et il n’avait pas eu besoin de risquer sa vie pour le comprendre.Une bourrasque lui gifle le visage et le ramène à la réalité au moment où la sonnerie étouffée de son téléphone retentit au fond de sa poche. Il décroche, sans même regarder de qui provient l’appel.
- Oui ?« C’est moi, bébé, t’es où ? »- Encore chez toi. Désolé, chérie, j’ai pas vu l’heure. Je finis de charger quelques cartons et je pars.« J’ai une furieuse envie de KFC, tu veux pas aller me prendre un saut de poulet ? »- Ça roule, je t’apporte ça.« Prends-en deux si jamais tu en veux aussi. »- T’as si faim que ça ?« Ça se voit que c’est pas toi qui as dégusté les délicieux plateaux repas de l’hôpital pendant des jours ! »- D’accord. Allez, à tout à l’heure.« À toute. Je t’aime. »- Moi aussi.
Après un passage au fast-food, il prend la direction de leur nouvelle demeure, une belle petite maison nichée au creux d’un écrin de verdure. Jean-Pierre Dutellier a payé un an de loyer et a laissé entendre qu’à terme, si Jenny et Florian le souhaitent, cette maison leur appartiendrait. Le propriétaire, un ami proche de la famille, est disposé à la vendre.La soudaine générosité de son père rend Jenny dubitative, mais elle la met sur le compte de son accident et du stress qu’il a provoqués. Florian a, lui aussi, des doutes, pas pour les mêmes raisons cependant. Il a du mal à déterminer si son beau-père fait ça uniquement pour se donner bonne conscience ou bien par amour pour sa fille. Seul le temps permettra d’éliminer l’une ou l’autre de ces théories.
******

Jenny, assise dans le canapé, accueille l’arrivée de Florian avec des gloussements de joie et tend les mains vers le sac de victuailles, un peu à l’image d’un enfant le soir de Noël. Après avoir humé l’odeur de poulet frit, elle offre ses lèvres à son homme pour qu’il les embrasse. Elle fronce les sourcils quand il se place près d’elle.
- Ça va ? demande-t-elle.
- Oui, pourquoi ?- T’as une tête à faire peur, on dirait que t’as vu un fantôme.- Sans doute la fatigue, j’ai passé la journée dans les cartons, c’est presque sûr que je vais en rêver cette nuit !
Jenny colle sa main sur la joue de Florian.
- C’est vrai, désolé mon c?ur, je ne peux même pas t’aider.- T’en fais pas, le plus dur est derrière. Encore quelques jours de rangement et ce sera bon.
Elle décoche un adorable sourire et Florian ressent une bouffée de culpabilité en voyant le regard brillant d’amour qu’elle lui donne. Il devrait tout lui dire, là, maintenant, mais la simple idée d’imaginer ce si beau visage déformé de tristesse lui est intolérable, et que dire de rompre avec elle. Il ne peut s’y résoudre, pas après tout ce qu’il s’est passé. Il maîtrise une vague d’émotion.
- Je vais aller me doucher, ça ira mieux après, ajoute-t-il d’une petite voix en lui embrassant la main.- Je serais bien venue avec toi, mais…
Elle toque en soupirant sur le plâtre qui emprisonne sa jambe.
- Ce n’est que partie remise. Commence à manger, je n’en ai pas pour longtemps.
Florian file à la salle de bains. Devant le miroir, il constate à quel point Jenny a raison : il a une mine horrible. Il se met une série de petites gifles rapides.
- Reprends-toi, bon sang ! grogne-t-il.
Il doit mettre ses états d’âmes de côté, car le coup de la fatigue à cause des cartons est un one-shot et s’il persiste à arborer une tête de déterré, Jenny réclamera une autre explication.À l’instar de son corps, il essaie de laver ses pensées. S’il ne peut oublier Typhaine et l’enfant à naître, il doit parquer tout ça dans un coin de son esprit, assez loin pour se consacrer à sa belle sans lutter à tout bout de champ.
De retour dans le salon, Florian constate que Jenny n’a laissé aucune chance aux morceaux de poulet et seul trois d’entre eux ont survécu au massacre. Il les mange pendant qu’elle s’acharne sur les frites.
- Ça va mieux ?- Qu’est-ce que ça m’avait manqué, soupire-t-elle en s’enfonçant dans le canapé.
Florian enroule son bras autour d’elle ; Jenny pose sa tête au creux de son épaule en aspirant plusieurs lampées de soda. Elle lui tend la paille et il boit à son tour.
- Toujours mal au crâne ? s’inquiète Florian.- J’ai pris un cachet tout à l’heure et je me suis assoupie. Quand je me suis réveillée, ça allait mieux.- D’accord.- Oh, Typhaine a appelé en début d’aprèm’, lance-t-elle soudain.
Florian se fige.
- Qu’est-ce qu’elle voulait ?- Savoir si notre installation se passe bien et si la maison nous plaît. Elle te salue, je lui ai dit que tu étais chez moi, en plein dans les cartons.
Il se détend en poussant un long soupir discret.
- On pourrait les inviter à manger avec mon frère, un de ces quatre, suggère-t-elle.- On va déjà finir de déménager, c’est encore le bordel.
La rupture de Typhaine et Fred lui épargnera de dîner avec le couple en faisant comme si de rien n’était. En y repensant, s’il avait su par avance ce que Typhaine lui a annoncé, il n’aurait pas repris de volée son beau-père et son beau-frère. Il est assis sur une poudrière et si les révélations s’enchaînaient les unes après les autres, il n’ose imaginer les dégâts qu’elles provoqueraient. Une main sur son entrejambe le tire de ses pensées.Les yeux rivés sur son geste, Jenny masse le sexe. À la diète depuis bien trop longtemps, elle passe vite ses doigts sous le pantalon pour attraper l’objet de son désir. D’un mouvement rapide, Florian envoie le vêtement à ses chevilles pendant que Jenny continue ses caresses.Elle joue avec la verge à présent tendue, l’effleurant du bout des doigts avant de l’emprisonner dans sa main pour la masturber. Florian ferme les yeux et déguste ce délicieux moment. Leur vie sentimentale a redémarré lorsque Jenny s’est réveillée, c’est maintenant au tour de leur vie sexuelle de sortir de son hibernation.Florian passe la main sous le t-shirt pour empoigner délicatement le sein avant d’en faire rouler le téton entre ses doigts. Jenny pousse un gémissement discret en accélérant sa masturbation. Obnubilée par le gland brillant d’excitation, elle se penche pour le prendre en bouche, mais son plâtre rend cette mission compliquée.
- Fais chier, putain ! bougonne-t-elle.- Attends, bouge pas.
Florian se lève et pose ses genoux de part et d’autre de Jenny. Le sexe est à présent à portée de ses lèvres et elle le gobe sans hésitation. Les yeux fermés, elle glousse en dégustant ce mets dont elle raffole. Elle n’utilise que sa bouche, ses mains occupées à pétrir les fesses de son homme.Florian entame de petits va-et-vient et Jenny ne bouge plus. Après une poignée de secondes, elle lui claque les fesses pour l’inciter à accélérer. Il s’exécute, elle encaisse, enfonçant toujours plus ses ongles dans la peau.Sentant son éjaculation proche, il veut se retirer, mais elle ne le libère pas et il n’a d’autre choix que de jouir au fond de la gorge. Elle tousse, hoquette, mais ne bouge pas pour autant et déguste tout ce qu’elle peut. Elle relâche la pression de doigts et Florian se recule lentement, les lèvres essorant une dernière fois la queue brillante de salive.Souriante, Jenny reprend son souffle en masturbant le sexe. Les yeux luisants de larmes, elle se lèche les babines en fixant Florian d’un air satisfait.
- Je vois que tu n’avais pas envie que de poulet, ricane-t-il.
Elle accentue encore son sourire.
- J’ai plusieurs semaines à rattraper. Dès qu’on m’aura enlevé ce foutu plâtre, on passera aux choses sérieuses !
Au-delà du plaisir ressenti, ce petit moment aura eu le mérite de balayer, pendant un temps, tous les soucis dans l’esprit de Florian.
******

Les yeux cachés derrière ses lunettes de soleil, Typhaine regarde Ludivine et son père qui jouent dans le jardin. La situation paraît banale alors que rien ne l’est. Fred agit comme si son couple filait le parfait amour, ce qui devrait insupporter Typhaine, mais elle ne dit rien.Elle était pourtant décidée à tirer un trait sur cette mascarade, mais sa grossesse est venue tout chambouler. Elle a eu beau insinuer qu’elle allait partir, elle n’est plus sûre de rien. À l’image de sa première maternité, elle est effrayée, pas seulement pour l’enfant à venir, mais aussi pour Ludivine. De voir sa fille rire aux éclats avec son père, elle prend conscience que d’éloigner Fred de Ludivine serait cruel, peu importe les années d’imposture qu’il traîne.Mais quelle autre solution y a-t-il ? La graine qui germe en elle l’enjoint à trouver rapidement une réponse. Partir ou rester ? Cacher la vérité ou continuer à mentir ? La peste ou le choléra ?Elle est sortie de ses pensées par Ludivine.
- Ai faim, m’man ! glousse-t-elle en s’agrippant à sa mère.- Tu as faim ?- Oui !- D’accord, mais avant, on va prendre le bain.- Vas-y, je vais préparer à manger pendant ce temps, lui lance Fred.
Elle acquiesce en silence et rentre dans la maison.
Le dîner se déroule tranquillement. Fred donne à manger à Ludivine et lance, de temps à autre, de petits regards à sa femme. Concentrée sur sa fille, elle ne s’en préoccupe pas. Il cherche à attirer son attention, c’est limpide, mais elle s’obstine à l’ignorer, moins par colère que par peur. Lorsqu’ils seront seuls, il entamera probablement une discussion, mais Typhaine surnage toujours dans un océan de doute. Elle n’est pas femme à stresser facilement sauf que là, ses incertitudes la désarçonnent.Le repas terminé, Typhaine couche sa fille. Elle file ensuite dans la salle de bains pour se démaquiller et se mettre en tenue de nuit. Après quelques minutes, Fred la rejoint. Il reste silencieux, mais elle sent le poids de son regard.
- Je suis désolé, lâche-t-il soudain.- Désolé de quoi ? demande-t-elle sans se retourner.- De t’avoir menti. C’est vrai, les hommes m’attirent, mais tu es importante pour moi. J’aurais dû te l’avouer depuis très longtemps, mais je ne voulais pas tout gâcher et risquer de te perdre. Pardonne-moi, laisse-moi une chance de me rattraper. Je t’aime, Typhaine.
La tête basse, elle ferme les yeux ; elle ne ressent rien tant ces excuses sonnent faux. Fred continue dans la même veine, enchaîné à ses mensonges, il fait comme s’il y avait de la place pour elle alors qu’il sait pertinemment que ce n’est pas le cas. Elle devrait le gifler, lui balancer ses quatre vérités, mais elle reste désespérément immobile. Elle rouvre les yeux et pose discrètement sa main sur son ventre. Pour Ludivine, pour ce qui grandit en elle et pour elle-même, elle doit prendre une décision.La peste ou le choléra.Les yeux saturés de pleurs, elle se retourne vers Fred qui s’est rapproché de quelques pas. Elle scrute son regard et comme pour ses paroles, elle n’y voit aucune sincérité. Malgré tout, elle lui saute au cou et l’embrasse à pleine bouche. Passées quelques secondes d’étonnement, Fred l’enlace et lui rend son baiser.
- Crois-moi, ma chérie, je suis désolé, insiste-t-il.
Des larmes roulent sur les joues de Typhaine.
- Fais-moi l’amour, lui chuchote-t-elle en le fixant.
Fred sourit et la porte pour l’emmener dans la chambre à coucher tout en l’embrassant.
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