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IV - Dilemmes

Chapitre 5

Divers
Les jours passent et Florian réfléchit sans cesse à sa discussion avec Shama. Elle a raison, attendre n’est pas la bonne solution, mais que Jenny souffre lui est intolérable. Sans parler de rompre. Il a du mal à gérer ses états d’âme, d’autant qu’il pense de plus en plus à Typhaine. Elle supporte seule ce secret et même si elle persiste à dire que tout roule, il sait que ce n’est pas le cas. Sa découverte de l’homosexualité de son mari a gâché sa première grossesse, voilà que la même chose arrive pour la seconde.La culpabilité ronge Florian, prendre une décision devient nécessaire, sinon, il perdra pied. Il doit assumer cet enfant, parler à Jenny, telle est la décision qu’il prend lors d’une énième remise en question. Son dos va de mieux en mieux, tout se passe bien au boulot, c’est le moment idéal. Ou plutôt le moins mauvais. Il choisit de lâcher la bombe au moment du dîner.Ce soir-là, il fait moins d’efforts pour afficher une bonne mine et Jenny remarque rapidement son trouble.
- T’as l’air bizarre, un souci ?- Ben… euh… c’est vrai que quelque chose me travaille depuis quelque temps.- Quoi donc ?- C’est très délicat, je ne sais pas trop comment le dire.
Voyant Florian se crisper, Jenny pose ses couverts, se tourne vers lui.
- T’es en train de me faire flipper !- Alors voilà. Quand je suis allée aux États-Unis avec Typhaine, je…
La suite de sa phrase n’arrive pas à franchir la barrière de ses lèvres. Il imagine déjà les yeux bruns de sa belle se remplir de larmes et les traits de son visage déformé de douleur.Soudain, elle penche légèrement la tête sur le côté et esquisse un adorable sourire.
- Tu as couché avec Typhaine, c’est ça que tu essaies de me dire ? annonce-t-elle d’une voix douce et dénuée de colère.
Jenny vient d’effectuer la moitié du chemin, ne reste plus à Florian qu’à porter l’estocade.« Oui et je suis aussi le père de l’enfant qu’elle attend »Ces mots tournent au creux de son palais, mais il n’arrive pas à les transformer en son.
- Co… comment tu… c’est elle qui te l’a dit ?
Elle lance un rire mélodieux.
- Non, pas du tout, mais je n’ai pas eu besoin de ça ! La situation était stressante pour vous deux, donc je peux comprendre que vous ayez voulu passer un moment agréable pour faciliter les choses. Et puis je sais ce que c’est de se retrouver avec toi dans un pays étranger, ajoute-t-elle avec un clin d’?il.- Mais… depuis quand tu t’en doutes ?- Depuis que j’ai vu les mails que tu as écrits.- Tu les as lus ?- Oui, Magda me les a montrés.- Pourtant, je n’ai pas le souvenir d’avoir évoqué ça.- En effet, mais dans ta manière de t’exprimer, j’ai senti un changement d’un jour à l’autre. Si je ne me trompe pas, ça a dû se passer le 28 mai, sans doute le soir, j’imagine.- Euh…
Florian réfléchit.
- Oui, c’est ça, confirme-t-il.
Jenny bombe le torse et étire un sourire satisfait.
- Comment tu as deviné ?- Le ton que tu employais dans tes premiers mails était beaucoup plus sûr et affirmé, et ils étaient plus détaillés aussi. À partir du 29, ils étaient plus succincts et j’ai ressenti une forme de gêne.- Eh bien, je vois que même en sortant de trois semaines de coma, tu n’as pas perdu ton sens de l’observation !- Et puis j’ai remarqué que tu n’étais pas très à l’aise les quelques fois où on a passé du temps avec elle et ça n’a fait que confirmer mon idée.- Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
Elle hausse les épaules.
- J’ai voulu t’en parler et au final, j’ai pensé que ça n’avait pas d’importance. Tu es là, avec moi, tu m’aimes, je t’aime et c’est tout ce qui compte.- Je… je suis désolé…, chuchote-t-il sans pouvoir détourner les yeux des siens.
Jenny pose sa main sur la joue de Florian.
- Tu n’as pas à l’être, mon amour, le passé, c’est le passé. Maintenant, je veux penser à nous, à notre avenir.
Florian est pétrifié, elle lui offre une déclaration qui envoie ad patres les mots tournants dans sa bouche. Tout lui avouer briserait tant de choses qu’il en est étourdi.
- Je… je ne te mérite pas…, articule-t-il avec peine.- Ne dis pas de bêtises, mon c?ur. Bien sûr que tu me mérites, largement, et je n’aurais pas assez d’une vie pour te le prouver.- Jenny, il faut que tu…- Chut ! l’interrompt-elle. Je ne veux plus entendre un mot.
Elle plonge dans ses bras pour l’enlacer et l’embrasser, annihilant l’ultime sursaut qui aurait pu lui donner la force de tout raconter. Ils échangent un long baiser passionné avant que Florian ne l’entraîne jusqu’à la chambre pour lui faire l’amour.
******

Un immense sourire plaqué sur le visage, Fred monte au volant de sa voiture. Typhaine, plus réservée, prend place côté passager.
- Ah putain, c’est le top ! glousse-t-il avant de faire vrombir le moteur. Je vais avoir un p’tit gars !
Il tapote de joie la cuisse de sa femme, elle lui sourit. Son comportement sonne affreusement faux, mais il ne remarque rien, trop occupé à savourer la bonne nouvelle annoncée par le gynécologue. Typhaine devrait se réjouir avec lui, cependant, elle n’a pas le c?ur à être heureuse.Fred lui ment depuis toujours, il a beau avoir juré ses grands Dieux qu’il l’aimait, qu’il s’était attaché à elle au fil du temps, elle n’en croit pas un mot. À ses yeux, elle n’est rien d’autre qu’une poule pondeuse sur le point de lui donner cet héritier mâle tant désiré.D’ailleurs, ne vient-il pas de dire « JE vais avoir un p’tit gars » ? Il aurait pu, il aurait dû dire « on », sauf que pour lui, il n’y a jamais eu de « on », il n’y aurait jamais de « on ». Malgré tout, de voir Fred fier comme un paon à l’idée d’avoir un garçon dont il n’est pas le père la met mal à l’aise comme rarement elle l’a été dans sa vie. En train de se demander si elle a pris la bonne décision en restant en France, son mari la tire de ses réflexions.
- Tu as pensé au prénom, chérie ? l’interroge-t-il sans se départir de son sourire.- Euh, non, pas vraiment.- Et si on l’appelait Maxence ? « Maxence Dutellier », ça sonne bien, non ?- Je… je ne sais pas, oui, c’est pas mal, marmonne-t-elle.
Face à l’hésitation de sa femme, il réfléchit quelques secondes.
- Écoute, comme c’est surtout moi qui ai eu l’idée pour Ludivine, je te laisse le choix du prénom, d’accord ?- Si tu veux, je vais voir, alors.- Mais fais vite, ma mère va me harceler !- On a encore un peu de temps devant nous, précise Typhaine.- Tiens, si on allait faire une visite surprise chez mes parents pour leur annoncer la nouvelle ?- Non, Fred, j’ai du boulot à finir.- Pourquoi tu ne t’arrêtes pas de bosser, comme pour Ludivine ? Tu te tapes des journées de dingue, c’est pas prudent dans ton état, tu sais !- La grossesse n’est pas une maladie et puis je me sens de travailler.
Elle pourrait prendre un congé, mais elle préfère être au bureau, voir du monde et penser à autre chose pour apaiser son malaise perpétuel.
- Je vais chez mes parents leur dire pour le bébé et récupérer Ludi, dit-il alors que Typhaine descend de voiture. Tu appelles ma s?ur ?- D’accord. À ce soir.
Typhaine attend que Fred soit sorti du parking. Au lieu d’entrer, elle emprunte un petit chemin de terre qui contourne le bâtiment. Elle arrive dans un carré de verdure servant de coin détente aux beaux jours. Il est recouvert d’une pelouse parfaitement taillée et ombragée par la ramure d’un grand pin parasol. Elle marche jusqu’aux limites du terrain matérialisées par une clôture. À l’abri des regards se trouve un tronc coupé, vestige d’un arbre mort abattu au printemps. Elle s’y assoit, prend son téléphone et pianote sur l’écran.
« Allô ? »- Salut Flo.« Salut Typhaine, tu vas bien ? »- Oui, merci.
Ils restent silencieux quelques secondes.
- C’est un garçon, annonce finalement Typhaine.« Oh… euh… je… d’accord. »- Il est en bonne santé et se développe bien.« C’est une très bonne chose. Merci de me tenir au courant. »- C’est normal. J’ai le choix du prénom, donc si tu en as un à proposer.
Après un instant de flottement, Florian pousse un ricanement nerveux.
« Je… je sais pas trop quoi te dire, Typhaine, tu me prends un peu au dépourvu. Tu as une idée, toi ? »- Quand mon père est décédé, je m’étais promis que si un jour j’avais un garçon, je lui donnerais son prénom.« Et comment s’appelait ton père ? »- Andrew Walsh.« Donc tu veux l’appeler Andrew ? »- Non, en fait, je pensais plutôt à son second prénom, Liam. Je le trouve moderne et il me plaît plus.« Liam… oui, c’est pas mal, c’est vrai qu’Andrew fait peut-être un peu trop… famille royale ! »- Oserais-tu insinuer que mon père était un homme guindé ?« Oulah, non, je ne me le permettrai pas ! »
Ils rigolent en ch?ur.
- Ça te convient, alors ?« Oui, si ça convient aussi à Fred, bien sûr. »- L’avis de Fred ne compte pas, ça doit te convenir à toi.« Oui, mais bon… »- Écoute, Florian, peu importe ce qu’il se passera à l’avenir, ça restera ton fils, pas celui de Fred.
Il demeure silencieux.
« J’aime beaucoup Liam. »- D’accord. Merci de m’avoir donné ton avis.« Merci à toi. »- Je vais appeler Jenny pour lui annoncer. Quand elle t’en parlera, joue à l’ignorant.« Pas de problème. »- Bon, je te laisse. À bientôt.« À bientôt, prends soin de toi. »
******

En ce jeudi après-midi, Typhaine est venue avec Fred pour jeter un ?il au réseau informatique de la société. Au moment où ils se sont vus avec Florian, ils se sont salués sans rien laisser transparaître. Au fil du temps, dissimuler leurs états d’âme est devenu plus facile pour eux. Florian a néanmoins frissonné lorsqu’il a aperçu la rondeur du ventre de Typhaine et, dans la foulée, une pointe de jalousie quand Fred le lui a caressé.Typhaine s’enferme dans l’ancien bureau de Timothé. Concentrée sur l’écran, on frappe à la porte.
- Salut, Typhaine ! lance Shama avec un large sourire.- Oh, bonjour !- J’ai entendu dire qu’une future maman était dans les murs. Timothé n’a pas trop laissé de bordel ? demande-t-elle en s’asseyant.- Non, ça a l’air d’aller. J’en profite aussi pour enlever le virus que tu avais mis en place.- Il paraît que je dois te remercier d’avoir activement participé à coincer Timothé.- Ne t’y sens pas obligée, piéger ce genre de personne est d’utilité publique et je pense que j’y ai pris goût depuis Stover, sourit-elle.- Peu importe, c’est gentil de ta part, même si je me doute que tu l’as surtout fait pour Florian.- Eh bien disons que j’aurais eu du mal à être au courant s’il ne m’en avait pas parlé.- C’est vrai, mais bon, en même temps, tu lui dois bien ça.
Typhaine arque un sourcil.
- Après le coup de pute que tu lui as fait, c’est la moindre des choses, ajoute-t-elle d’un ton plus dur.
L’Indienne jette un ?il en direction du ventre de Typhaine. La rouquine se crispe en un instant.
- Écoute, je ne sais pas ce que Florian t’a raconté, mais c’est un accident, dit Typhaine.
Shama lance un rire sardonique.
- Florian m’a servi la même soupe que tu lui as fait avaler, mais je ne suis pas Florian, je ne suis pas sous ton emprise, moi, je ne goberai ton histoire.
Shama ne la lâche pas des yeux, la bombardant de regards assassins. Typhaine croise les mains sur ses jambes pour contenir un tremblement intempestif. Elle n’a pas la force mentale de soutenir cette confrontation et se contente donc de rester impassible en essayant de garder bonne figure.Shama enchaîne.
- J’en ai connu des salopes dont la passion numéro une était de pourrir la vie des autres, mais alors toi, tu es leur mère à toutes ! Te laisser engrosser par Florian dans le seul but de détruire son couple, c’est quand même une sacrée performance.
Un mélange de colère et de frustration envahit Typhaine.
- Je ne demanderai rien à Florian pour cet enfant, il le sait et je m’y tiendrai, marmonne-t-elle.- Et si ce charmant bambin est le portrait craché de son père, il va se passer quoi ? Fred et Florian ne se ressemblent pas, à part peut-être la couleur de cheveux, et encore. Tu vas lui dire quoi, à ton mari ? Et à Jenny ? Que c’est une simple coïncidence ? Tu sais très bien que ça va péter et tu attends ça avec impatience.- Tu te trompes ! Je…- Non, j’en ai marre de t’écouter, la coupe-t-elle. Tu es sur le point de réussir ce que tu cherches à faire depuis des mois et des mois, félicitations, mais tu ne l’emporteras pas au paradis, dis-toi bien ça, espèce de catin !
Shama se lève et s’apprête à sortir du bureau quand elle se retourne une dernière fois vers Typhaine pour la toiser d’un regard méprisant.
- Ça se paiera, tout se paie toujours ! crache l’Indienne.
Elle ouvre la porte non sans étirer un grand sourire et féliciter à haute voix Typhaine pour son bébé.
Une fois seule, Typhaine se relâche ; haletante, elle tremble de tous ses membres. Si elle n’était pas assise, elle s’effondrerait. Shama l’a mise plus bas que terre sans lui laisser une chance de s’expliquer.Au bord de la crise de nerfs, elle essaie ne pas craquer, ce n’est pas le bon endroit pour ça. Elle pleurera sous la douche, comme à chaque fois, le seul lieu où les larmes restent invisibles. Les yeux fermés, elle respire profondément. Malgré quelques petits spasmes abdominaux, elle reprend le dessus et se remet au travail quand bien même ses doigts, à présent posés sur le clavier, sont encore frémissants.Au moment de partir avec Fred, elle a effacé de son visage tout signe de la crise avortée et peu importe qu’il en soit tout autre dans sa tête. Rien ne doit transparaître, voilà l’essentiel. Le regard concentré sur les paysages qui défilent derrière la vitre, elle écoute Fred d’une oreille distraite. Son mari parle de sa journée sans discontinuer, totalement ignorant de l’émoi de sa femme. Elle a hâte d’arriver chez elle pour s’enfermer dans sa salle de bains et laisser déborder le trop-plein d’émotions qui bouillonne en elle.Soudain, une douleur la surprend, elle lâche un petit cri.
- Qu’est-ce qu’il y a ? lui demande Fred.- Euh, rien, juste une…
De nouveau, un élancement plus intense que le premier la pousse à sursauter. Elle pose les mains sur son ventre en serrant les dents.
- Typhaine, tu as mal ? s’inquiète Fred qui alterne son regard entre sa femme et la route.
Avant qu’elle n’ait le temps de lui répondre, elle lâche une longue complainte en se tordant sur son siège. C’est comme si une décharge électrique lui parcourait tout le bas ventre.
- On va à l’hôpital ! s’écrie Fred en accélérant.
Typhaine tente de s’y opposer, mais elle ne peut articuler plus de deux mots tant la douleur prédomine. Pliée en deux, elle résiste tant bien que mal aux violentes crampes qui la paralysent.
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