J’ai dit oui parce que cette semaine là, je n’avais pas eu ma dose.J’ai dit oui quand j’ai vu sa peau caramel.J’ai dit oui car il s’est décrit "pulpeux".J’ai dit oui parce qu’aller m’empaler sur une queue brune, en sortant d’un ciné, avant de rentrer chez moi, ça finirait bien ma journée, et m’aiderait à m’endormir.J’ai dit oui puisqu’il n’était que de passage, s’ennuyant dans un hôtel.J’ai dit oui parce que ce serait simplement du "speedsex", un "oneshot", vite fait, et j’espère bien fait, du défoulement facile. Il avait proposé, j’allais disposer.J’ai dit oui sans poser de question, le visage tout rond tout frais de ses 29 ans suffisait à me rendre gourmande.J’ai dit oui parce que je n’avais pas le temps de faire mine qu’on se séduisait.J’ai dit oui, car des hommes ont su ré-ouvrir mon appétit, et que plus je mange, plus j’ai faim... J’ai dit oui car je devenais nerveuse de manque, et qu’il tombait bien. J’ai dit oui en morfale, en sauvage, en boulimique.Je lui ai dit oui comme je l’aurais dit à un autre.Oui, et il n’en revenait pas..."Vous êtes vraiment intéressée?"J’ai dit oui à un échange de bons procédés, à un accord hygiénique, il crachera et je me lâcherai, ça ne s’appellera même pas une "rencontre"...J’ai dit oui en putain, en salope, en milf, en cougar, en libertine, en nympho, en traînée, en folle de baise, en femme facile, en femme blessée, en femme en manque...J’ai dit oui.Oui, quand il s’attendait à un non.Le oui d’une femme qui décide, qui prend et s’assume.OK, 22h, quelle chambre ?Un oui qui fait peur. Ils sont pléthore, ces oiseaux de "passage dans votre ville", profitant de leur pause déjeuner sordide de solitude pour envoyer leur copié-collé à l’aveugle à toutes les gourgandines d’une ville qu’ils situent à peine, et dont ils ne verront que le bureau d’un client, un chantier, et les murs de l’Ibis Budget... Habitués aux fins de non-recevoir ou, le plus souvent, au vide qui suit leur tentative.— Tu repars quand ?— Demain...— Ben, préviens plus tôt la prochaine fois, mon gars...Il n’y aura pas de prochaine fois. Mais là, j’ai dit oui.Photo, âge, taille, poids... ok, adjugé !Rien à faire de plus, c’est cadeau, et si la surprise ne me fait pas vibrer, je le laisse terminer sa nuit devant la télé...J’ai dit oui sans frisson, sans attente, sans excitation. J’ai dit oui comme j’accepterais d’aller boire un verre.Un oui sans arrogance ni méfiance, sans challenge ni défi. Il était dans ses petits souliers, au moins du 46, quasi tétanisé. Mignon, peau douce, regard de chaton effrayé, j’ai aimé.— J’ai 1 heure à t’accorder...J’ai tout fait, il s’est laissé faire, j’aime tout faire. 1 heure à le caresser, le sucer, le chevaucher... Il ne m’a pas fait jouir, JE me suis fait jouir de lui.Ce n’était pas une rencontre. Juste un échange de service, je te suce et tu m’encules. Nous n’avons pas échangé nos numéros, je n’ai pas demandé s’il reviendrait, ni publié la "recommandation" qu’il s’est empressé d’écrire sur le site où une femme lui avait étonnamment si vite dit "oui". Bref, j’ai tiré 1 coup.Oui, j’ai très bien dormi.
L'auteur a signalé qu'il n'y aura pas d'autre chapitre pour cette histoire.
