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Don Juan féminin

Chapitre 1

Promenade en ville, rencontre

Lesbienne
Installée depuis une quinzaine d’années dans cette petite ville située dans un vallon boisé, Gaëlle était tombée sous le charme de cette cité médiévale. Par jeu, elle en avait remplacé le nom par Rive-Bois. Une appellation certainement rencontrée lors d’une de ses lectures ou bien dans un jeu, mais elle ne s’en souvenait pas. Tout ce qui comptait à ses yeux était sa vie confortable, sans surprise et un peu routinière qui était la sienne. S’éveiller dans sa maison à colombages chaque matin lui donnait beaucoup de plaisir. Elle était satisfaite de sa vie bien réglée, le voisinage n’étant pas trop intrusif elle en appréciait d’autant plus les gens vivants à proximité. Lors de son arrivée, à vingt-huit ans Gaëlle était tombée amoureuse de sa maison parce qu’elle pouvait facilement imaginer les gens y vivant au moyen âge. Et depuis, elle ressentait toujours les mêmes sensations agréables, c’était comme si la bâtisse émettait des ondes positives en sa faveur. Chaque fois qu’elle franchissait cette porte, elle se sentait à l’abri, comme si elle pénétrait dans un cocon chaud et douillet. Elle souriait en se souvenant des tractations longues et difficiles avant qu’elle ne puisse acheter cet endroit. L’ancien propriétaire qui était dur en affaire n’avait finalement cédé que grâce à une intervention inattendue et quasi miraculeuse d’une de ses amies. Oui, Gaëlle fut la première à en être surprise, voir, entendre l’amie du propriétaire intercédant pour elle, il y avait de quoi l’être. Ces souvenirs lui faisaient arborer un large sourire. Aujourd’hui encore, elle se demandait ce qui avait bien pu inciter cette jeune femme à l’aider dans cette transaction. Comme aujourd’hui, elle ne se trouvait ni belle ni moche. D’une constitution plutôt maigrichonne avec de petits seins et relativement grande, elle ne pouvait avoir tapé dans l’œil de la femme ni d’aucun homme non plus. De ça, elle en était certaine parce qu’elle ne l’avait plus jamais croisé. Le nombre de ses conquêtes masculines n’avait pas de quoi défrayer la chronique. Une autre personne se trouvant à sa place aurait ressenti un vide sentimental, mais pas elle. Oui, bien sûr de temps à autre, de manière occasionnelle, éphémère, furtive, Gaëlle avait fait quelques rencontres. Elle ne pouvait même pas les qualifier d’amourettes en raison de cette absence de sentiments. Même en se creusant les méninges, elle n’arrivait pas à se souvenir des noms, des prénoms ou des visages. Elle ne voyait que des ombres indéfinissables qui avaient croisé son chemin. Par conte, elle se souvenait d’échanges assez vigoureux qui lui avaient permis de se situer dans la société. Elle sentait femme, mais pas féministe, l’homme étant un être complémentaire. Il en avait été de même lors de l’apparition de la nouvelle mode massacrant le français en introduisant l’écriture inclusive. Depuis, elle se qualifiait d’écrivain et se refusait à féminiser tout ce qui n’avait pas lieu de l’être. Attitude qui lui avait valu à de nombreuses reprises des réflexions désagréables et de regards méprisants. Sans compter une période de vaches maigres en raison des difficultés rencontrées pour faire publier ses écrits. Il y avait même eu quelques articles de presse pour l’ostraciser en raison de ses déclarations jugées non recevables par tout ce beau monde. En s’étirant dans son lit, Gaëlle soupira d’aise, la lumière du jour passant par l’interstice apportait un peu de clarté. Derrière les volets clos, cette luminosité lui indiquait qu’il faisait beau. « En roue libre, ma cervelle est en roue libre. Cette journée va-t-elle être longue et difficile ? Pour le savoir, il serait bon que tu te remues le popotin. » S’étant levée, Gaëlle se dirigea vers la salle de bain pour y prendre sa douche. En s’apercevant dans le miroir, elle se tira la langue avant de sourire. Elle souriait parce que pour certains détails corporels elle n’entrait pas dans le moule. Oui, bien évidemment en vivant seule, personne ne pouvait voir, elle ne se pliait pas à la mode du moment, ni a celle générée par les vidéos pornographiques. Depuis toujours la contrainte du rasoir, de l’épilation à la cire et autre supplice avait été bannie. Depuis toujours, elle poussait sa rébellion à garder au naturel ses aisselles et ce qu’elle appelait sa foufoune.
Ce matin, Gaëlle avait pris son temps, ce ne fut que deux heures plus tard qu’elle franchit la porte de sa jolie maison. D’être à l’extérieur lui permit de vérifier que la journée s’annonçait chaude et belle. Elle soupira d’aise en inhalant l’odeur des grappes florales de la glycine surplombant le porche. Elle se dit qu’une ballade dans le centre serait la bienvenue, elle en profiterait certainement pour faire quelques emplettes. Une matinée de détente de temps à autre lui paraissait nécessaire, d’autant que le travail en cours était bien avancé. Ce fut donc d’un pas nonchalant qu’elle prit la direction de la place de l’hôtel de ville où elle savait y trouver ce dont elle avait besoin. Elle avançait tout en profitant du moment. Par moment, elle croisait une connaissance qu’elle saluait de la main. Un petit signe qui lui était rendu presque aussitôt. « Hum ! J’adore, il fait bon, l’air est repli de bonnes odeurs et les touristes ne sont pas encore dans le coin. »
— Hein ? C’est à moi que vous vous adressez ?
Gaëlle sursauta, une voix inconnue venait de la sortir de sa réflexion et de son bien être. Elle frissonna, se tournant vers la personne lui adressant un regard courroucé. Garçon ou fille ? Elle ne savait pas, les yeux en pleine lumière elle ne distinguait qu’une ombre. Tout ce qu’elle pouvait deviner c’est que la silhouette lui semblait jeune et d’une taille correspondant à peu près à la sienne ; un mètre soixante-dix.
— Pardonnez-moi, mais je ne vois pas de quoi vous voulez parler.— C’est ça ! Prenez-moi pour ce que je suis pas. Vous étiez en train de parler d’odeur, tant que vous y êtes, dites que je pue.
Après avoir fait un pas sur le côté, Gaëlle put enfin apercevoir le visage de la personne qui était en face d’elle. Un visage jeune des chevaux bruns relativement courts et suffisamment longs pour qu’elle puisse encore hésiter sur le genre. Le visage lui faisant face étant renfrogné, elle se dit que pour éviter que cela dégénère il valait mieux ne pas insister. En haussant les épaules, elle reprit sa marche.
— Hé ! C’est parce que je suis jeune que vous êtes aussi méprisante.
Le ton courroucé l’empêchait d’en être certaine, cela la fit sourire. Une main volontaire venait de la prendre par le coude pour la contraindre à se retourner. Les mouvements conjugués la renseignèrent sur la personne. La chemise relativement ample venait de laisser apparaître l’espace d’un instant le haut d’un petit sein rond tenu par un bonnet de soutien-gorge. Une découverte qui la fit sourire, celle qui râlait était une jeune femme au visage bien dessiné.
— Oui ! Je vois, en plus cela vous fait rire !— Mais non ! Je viens juste de me rendre compte que vous êtes une fille. Jusque là, je m’interrogeais. Il n’y a pas de mal à ça, enfin je le suppose.— Ouais ! Sauf que je pue...— Mais non, ce n’est pas ce que j’ai dit, je soliloquais, je me parlais à voix haute des bonnes odeurs printanières.— Et en plus, vous me prenez pour une véritable gourde. Pourquoi pas, pour une illettrée, tant que vous y êtes ?
Gaëlle se mit à rire, cette jeune femme lui devenait sympathique. Elle leva les mains en signe d’apaisement. Un geste qui visiblement avait mal été perçu et provoqua le contraire de l’effet désiré. Elle n’eut que le temps de saisir les poignets de la jeune femme qui venait de s’avancer comme une furie. L’échange houleux n’avait pas échappé au garde champêtre qui se précipita vers elles.
— Il y a un souci, madame Dubois ?
La présence de l’employé municipal eut pour effet immédiat de calmer la jeune femme. La sentir se détendre lui permet de répondre.
— Non, ce n’est pas bien grave, notre jeune amie est un peu impulsive. Je pense que cela va aller. Merci pour votre intervention.— De rien madame. Avec plaisir, je ne fais que mon travail.
Pour confirmer, ce qu’elle venait de dire Gaëlle en souriant libéra les deux poignets pendant que le garde champêtre s’éloignait.
— Je pense que notre discussion est terminée. J’espère que nous n’aurons plus l’occasion de nous croiser. Au revoir mademoiselle.
En souriant, elle tourna le dos à son interlocutrice pour reprendre son chemin, un moment interrompu. Elle s’éloignait tout en se disant qu’elle venait d’employer un mot suranné. Ce mot mademoiselle était obsolète depuis quelques années. Il avait été mis au rebut. Écarté pour soi-disant ne pas ostraciser les femmes. Cette pensée lui fit élargir son sourire. Elle n’avait parcouru que quelques mètres quand elle s’entendit héler.
— Attendez ! Je voudrais m’excuser.
Elle fit celle qui n’avait pas entendu et poursuivi son chemin.
— S’il vous plaît ! Accordez-moi quelques minutes. Juste le temps de prendre un rafraîchissement en terrasse du bar en face.
Cela fit sourire Gaëlle, après tout il en sortirait peut-être quelque chose, de plus la matinée était encore jeune, le temps restant lui permettrait de faire les courses envisagées. En regardant le visage de la jeune femme, elle se rendit compte que celle-ci voulait faire amende honorable.
— C’est d’accord, cet échange un peu vigoureux m’a altéré. Mais c’est moi qui vous invite.— Mais...— Ne discutez pas ! Allons nous asseoir. Je suis curieuse d’apprendre ce que vous allez me dire.
Maintenant installée, elle avait tout le loisir d’observer la jeune femme. De la voir détendue affichant un léger sourire timide lui permit de voir qu’elle était mignonne. Elle se dit qu’elles auraient pu être sœurs tant leurs physiques étaient semblables. Se souvenant que cette jeune femme était impulsive elle se dit qu’il valait mieux attendre qu’elle se décide à parler. Le garçon de café avait pris les commandes et était revenu les servir. Gaëlle se dit qu’en raison de sa jeunesse elle devait avoir du mal à formuler ses excuses. En buvant le thé glacé, elle regardait l’inconnue assise en face d’elle. La jeune femme tout en tenant son verre mordillait la paille plongée dans le liquide. Elle gardait les yeux baissés, visiblement elle hésitait à parler.
— Hum ! Bon, je vois, je suis Gaëlle Dubois. Je suis un auteur ou un écrivain, c’est selon mon humeur du moment.— Heu... Ha ! je suis enchantée, mon petit nom c’est Morgane, mon nom D.. Destin..., je suis secrétaire.
Gaëlle qui semblait distraite nettoyait d’un doigt la buée sur son verre, leva les yeux pour regarder Morgane. Elle se demandait s’il s’agissait d’un bégaiement ou bien d’une hésitation. À moins qu’il ne s’agisse tout simplement d’une appréhension toute naturelle dépendant de l’incident. Elle se contenta de sourire pour l’encourager à poursuivre.
— Je me suis conduite comme une véritable idiote. En y réfléchissant, je me demande pourquoi j’ai aussi mal réagi. Je vous dois des excuses, voulez-vous me pardonner ? En plus, je vous invite et c’est vous qui payez. Je me sens nulle.
En l’écoutant, elle vit que le regard s’était embué. Elle se dit que cette fille passait rapidement d’une émotion à une autre.
— Allons, il ne faut pas vous en faire pour si peu. Oui, c’est vrai, vous avez un peu exagéré tout à l’heure, mais ce n’est pas la peine d’en faire un fromage.
— Tenez ! Essuyez ça.
Elle lui tendit un mouchoir tout en retenant son sourire parce qu’elle venait de voir un petit tremblement annonciateur au coin des lèvres de la jeune femme.
— Ne soyez pas bête, il n’y a pas mort d’homme. Tout le monde peut mal interpréter ce qui est dit. Vous n’êtes pas la première, cela m’est arrivé. Hou là ! J’ai pas vu le temps passer. Je vais devoir me sauver, j’ai quelques courses à faire avant de rentrer à la maison.— C’est vrai ? Vous ne m’en voulez vraiment pas ? Ha bon ? Déjà ?
Avant de s’effacer rapidement, un sourire était apparu sur le visage de Morgane. Après avoir glissé un billet sous le verre, Gaëlle se leva avant de tendre la main à Morgane.
— Finalement, je suis ravie de vous avoir rencontrée. Je trouve que ces échanges ont été intéressants. Il est possible..., je suis certaine que nous allons nous revoir. Enfin si c’est votre désir bien sûr.— Heu... Ha ! Oui, oui, cela me plairait beaucoup. Pour une personne de votre âge, vous êtes vraiment sympathique.
Elle resta interloquée, pendant quelques secondes elle ne sut que répondre à Morgane. Dès qu’elle se tut, la jeune femme devint écarlate. Gaëlle entrouvrit ses lèvres avant de les refermer et prendre une profonde inspiration. Avoir cette fille dans les parages ne devait pas être reposant tous les jours. Elle s’efforça de sourire avant de commencer à parler.
— Heu..., quel âge penses-tu que j’ai ? Non ! Je vais te le dire..., j’ai quarante-trois ans. Ai-je donc l’air aussi vieille que cela ? Je sais à vingt ans, tout le monde paraît très vieux.— Excusez-moi, je suis une idiote qui n’a pas su formuler correctement sa question. Non bien sûr, vous n’êtes pas vieille et vous ne paraissez pas âgée. Ma mère l’est beaucoup plus que vous. J’ai vingt et un ans.— Ha ha ha ! Malgré tout, je te confirme ce que j’ai dit précédemment. Je sais que dans la vie il ne survient que ce qui doit arriver.— C’est vrai ?
Gaëlle eut la sensation de voir une gamine soulagée qui trépignait de contentement. Elle se dit qu’il aurait peut-être mieux valu mettre fin à cette discussion. Pourtant elle n’en fit rien, cette compagnie ne lui déplaisait pas. Cette rencontre l’avait sortie du ronronnement quotidien et elle n’avait pas du tout envie que cela cesse.
— J’ai quelques courses à faire chez le boucher, l’épicier, le boulanger et le caviste. Si cela te dit, tu peux m’accompagner.— Oui, bien sûr, je pourrais même vous aider à porter vos courses jusqu’à votre domicile.
Cela faisait deux fois que Gaëlle avait utilisé le tutoiement, ce qui pourtant n’était pas dans ses habitudes. Tutoiement qui ne semblait pas gêner son interlocutrice. Suivie par la jeune femme, elle traversa la place pour entrer dans la boucherie où l’employé lui prépara sa commande. Ce fut l’occasion pour le boucher de s’enquérir de la progression de son nouvel ouvrage et de la date de parution. Elle trouvait plaisant d’avoir une petite notoriété. Être reconnu en présence de Morgane lui faisait plaisir. Les mêmes scènes se reproduisirent dans chaque magasin et son accompagnatrice insista pour prendre le plus grand nombre de paquets. Elles marchaient côte à côte en direction de sa maison tout en discutant de diverses choses. Gaëlle qui se sentait un peu fautive demanda à plusieurs reprises de soulager un peu la jeune femme. À chaque tentative, elle obtint un refus catégorique, mais poli. Le trajet leur prit une dizaine de minutes avant qu’elles ne rejoignent la destination.
— Voilà ! Nous sommes arrivées. Entrons vite, il fait un peu plus frais à l’intérieur. C’est l’avantage des maisons anciennes en pierres.— Ha oui ! Votre maison est magnifique. Elle a l’air accueillante. Vous avez beaucoup de chance de vivre dans une aussi belle demeure. La glycine sent vraiment bon, c’est un véritable plaisir olfactif.— Merci, beaucoup, j’adore cette maison, je m’y sens tellement bien. Entrons pour que je puisse enfin te débarrasser de ces sacs qui sont vraiment lourds. Je m’en veux de t’avoir laissé porter toutes ces provisions.
Après avoir fait jouer les serrures, elle précéda la jeune femme pour la guider jusqu’à la cuisine. Une fois dans la pièce elle la débarrassa des sacs avant d’entreprendre le rangement des produits achetés.
— Merci beaucoup, Morgane, pendant que je range, tu peux aller t’installer dans le salon. Si tu le désires, tu peux te servir un rafraîchissement. Il y a tout ce qu’il faut dans le frigo du bar.
Tout en rangeant ses achats, elle avait observé la jeune femme qui en souriant regardait tout autour d’elle. Cela la fit sourire, cette attitude la ramenait des années en arrière, Morgane aussi était tombée sous le charme de sa maison. En souriant, Gaëlle se dit qu’après tout elle pouvait l’inviter à déjeuner avec elle. Quelques crudités, un peu de jambon de pays, du fromage et quelques fruits feraient l’affaire.
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