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Don Juan féminin

Chapitre 5

Un oiseau de passage

Lesbienne
Ce fut la luminosité venant de la fenêtre qui tira Gaëlle de son sommeil. Elle était éblouie par cette lumière entrant à flots dans la pièce, pendant quelques secondes, elle dut garder les yeux fermés pour s’y accoutumer. En soupirant d’aise, elle s’étirait langoureusement sur le lit pendant que son esprit se remémorait la journée de la veille. Même si ce n’était pas dans ses habitudes de flemmarder ainsi, elle hésitait à ouvrir les yeux de peur de rompre le charme. Cela faisait longtemps qu’en s’éveillant elle ne s’était pas sentie aussi bien. En tâtant les draps, elle put vérifier qu’elle était seule, elle ressentit un petit pincement au cœur. Peut-être que Morgane s’en était allée ? Un petit courant d’air coulant sur son corps la fit frissonner. « Hum ! Je pense que cela devait sentir un peu trop la crevette. Allez, je dois bouger ! » En découvrant l’état de la literie, elle émit un petit rire. Elle se dit que cela avait été une nuit très chaude pleine de découvertes. Sans se hâter, elle commença par changer les draps et remettre la chambre en ordre. Elle souriait, tout en remettant de l’ordre elle avait pris le temps de sentir le tissu à la recherche de l’odeur de Morgane. Ordinairement, faire le lit était une étape relativement courte, ce matin cela avait nettement duré plus longtemps. Inconsciemment, Gaëlle avait fait en sorte que cela prenne du temps, c’était comme si son esprit voulait figer l’instant et engranger les souvenirs.

L’horloge du clocher venait de sonner les douze coups annonçant midi quand Gaëlle pénétra finalement dans la cuisine. D’un rapide coup d’œil, elle avait pu se rendre compte qu’il n’y avait pas la moindre trace de la jeune femme. La donzelle s’était volatilisée, elle n’avait pas laissé le moindre mot. Elle se dit que malgré tout, cet intermède avait été très agréable et qu’elle ne regrettait rien. Elle rit en se disant qu’elle utiliserait probablement cette aventure dans un de ses ouvrages. « Oui, c’est une bonne idée et j’ai déjà le titre ; bof ! Plus tard peut-être. » En haussant les épaules, elle rit à nouveau en se disant qu’il était temps de préparer un petit quelque chose parce que les émotions, ça creuse. Après avoir pris sa collation et effectué les quelques tâches ménagères qui en découlaient, Gaëlle s’apprêtait à rejoindre son bureau quand la sonnerie du téléphone retentit. Elle se dit que c’était probablement encore du démarchage téléphonique, à moins que ce ne soit Morgane.
— Oui, bonjour, qu’est-ce qui me vaut le plaisir..., il me semble que nous devions en parler dans le courant de la semaine prochaine ?— ...— Non, bien sûr, cela ne me dérange pas du tout, je suis disponible, je vais passer vous voir d’ici une petite demi-heure.— ... — Mais non, je vous assure que non, les petits détails de la maquette seront finalisés immédiatement. Merci de votre appel, à très bientôt.
En soupirant, reposant le combiné sur son support, elle trouvait son éditeur quelquefois barbant et trop tatillon. En riant, elle se dit qu’elle devait faire un petit effort, ne s’agissait-il pas de la publication de son dernier livre ? Il faisait beau, le temps était chaud, elle se dit que cela serait l’occasion d’en profiter. Avant de sortir, elle décida de remplacer le tailleur droit et plutôt sévère par la robe bleu pervenche bras nus et cintrée. Elle opta pour un genre de ballerines s’accordant avec la robe. Après avoir vérifié dans le miroir son apparence, elle se fit une grimace en se tirant la langue. D’agir de cette manière l’avait fait rire, elle ne savait pourquoi, mais elle se sentait d’humeur joyeuse. En sortant de la maison en ressentant la chaleur de l’air elle se dit qu’elle avait choisi la bonne tenue. Le soleil au zénith dardait ses rayons, en s’engageant dans les ruelles elle se dit qu’il valait mieux utiliser les trottoirs se trouvant à l’ombre. Elle marchait d’un pas rapide vers son lieu de rendez-vous. Après avoir croisé quelques passants souriants, elle commença par se dire qu’ils semblaient contents. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que ces sourires n’étaient qu’une réponse au sien. Cela la fit rire de voir que ces gens ignorant les raisons de sa gaîté lui adressaient le même signal. Le trajet lui avait paru court, en poussant la porte de la maison d’édition elle appréciait de retrouver un air plus frais dans l’allée carrossable. Elle frissonna, elle sentait un courant d’air se glisser sous sa robe ample. C’était comme si des doigts malicieux s’étaient promenés le long de ses jambes parcourant toutes les zones nues jusqu’à son ventre. Gaëlle fut surprise de s’entendre émettre un petit cri qui résonna de manière étrange dans cet endroit clos. Son visage était devenu écarlate, cela ne lui ressemblait pas, de se laisser aller à ce genre d’écart dans un lieu ouvert au public. De voir qu’elle était seule la rassura, lui permettant de reprendre contenance et de retrouver une attitude normale. Cela la fit rire, ce n’était pas la première fois qu’elle portait ce genre de robe ni qu’elle sentait l’air sous le tissu. « la journée d’hier y est certainement pour quelque chose. » Toujours souriante, elle appuya sur le bec de cane pour ouvrir la porte vitrée donnant sur l’escalier menant aux bureaux. Depuis toujours, elle aimait venir dans cette grande bâtisse qui avait dû être la maison d’un personnage important. L’endroit était cossu et à moins d’obtenir un grand succès littéraire, jamais elle n’aurait les moyens de s’offrir cette demeure. Elle secoua la tête tout en gravissant les dernières marches, de toute manière elle préférait sa maison. Après avoir franchi la dernière porte, elle adressa un sourire à la secrétaire qui lui fit un petit signe de la main pour lui dire qu’elle était attendue.
— Bonjour madame, monsieur Bouillon vous attend dans son bureau.— Bonjour, merci, ne vous dérangez pas, je connais le chemin et la patience dont votre patron fait preuve.
La secrétaire qui avait déjà esquissé le mouvement pour se lever, en souriant la remerciait acquiesçant de la tête. Après avoir franchi les quelques mètres la séparant du bureau, Gaëlle toqua à la porte, puis sans attendre fit jouer la poignée. Elle poussa le lourd battant en chêne. La première chose qu’elle vit ce fut la tête renfrognée de l’éditeur. Elle sentit que l’homme était prêt à malmener verbalement l’intrus qui se permettait de profaner ce lieu saint. Gaëlle, imperturbable, souriante s’avançait vers lui. Son sourire s’amplifia quand elle le vit rapidement changer d’attitude. Oui, bien sûr, aucun des employés qu’elle avait rencontrés ne s’était permis d’émettre une plainte à l’encontre du patron. Pourtant certains détails lui avaient indiqué qu’il n’était tendre avec personne et qu’il était dur en affaire.
— Ha ! Voici mon auteure préférée. Je vois que vous êtes de parole, pile à l’heure.— Préférée, à la rigueur peut-être ! Une auteure ? Certainement pas ! J’abhorre cette langue inclusive que vous pensez pouvoir imposer. Je suis un auteur ou un écrivain au choix, mais pas du tout ce que vous dites. Je vais peut-être devoir changer de crèmerie.
Le ton et les mots qu’elle venait de lui adresser avaient effacé le sourire mielleux et le ton qui se voulait affable. Elle se dit que cette fois son message venait de traverser l’épaisse couche entourant son cerveau. À l’idée de cette couche qu’elle n’avait pas qualifiée, Gaëlle sourit plus franchement. Puis elle finit par émettre un petit gloussement en observant l’attitude de l’homme. Elle le sentait déstabilisé et c’était bien la première fois.
— Bon, bon, je ne vois pas l’intérêt de nous fâcher. Puis-je me permettre ? Vous me semblez différente..., plus joyeuse que lors de notre dernière rencontre. Votre robe est jolie, elle vous va bien et vous met en valeur. Avec vos chaussures, vous ressemblez à une étudiante.
Elle le regardait d’un air dubitatif, se demandant pour quelle raison l’éditeur voulait absolument la voir aussi rapidement. En même temps, elle était surprise qu’il prenne la peine de s’intéresser à sa tenue vestimentaire. S’entendre traiter d’étudiante à quarante-trois ans faillit la faire éclater de rire. Ce barbon cacochyme ne s’intéressant qu’à ses rentrées d’argent, elle ne pouvait l’imaginer une seconde faisant un compliment.
— Une étudiante ? Vraiment ? Je veux bien, même si l’on retire les années de nourrice, le compte n’y est pas. Et si vous me disiez de quoi il s’agit vraiment. À partir de ce moment, nous pourrions en discuter. Qu’en pensez-vous, monsieur Bouillon ?— Heu..., c’est-à-dire que..., justement..., il faudrait apporter certaines modifications dans la rédaction pour être dans l’air du temps.— Ha ha ha ! Même pas en rêve. Comment pouvez-vous imaginer une seconde que je suis d’accord ?— Pourtant... hem, je vois que cette petite idiote ne s’est pas trompée.
Elle avait le sentiment que cette réponse ressemblait à un aveu. Gaëlle était contente de le voir se débattre pour trouver une solution qui ne ressemblerait pas à une reculade. Elle sourit franchement à l’idée qu’une de ses secrétaires se soit permis de lui dire que cela ne fonctionnerait pas.
— Ma chère Gaëlle, vous pourriez prendre quelques minutes pour jeter un œil sur la petite modification apportée au contrat.— Bien sûr que non, celui qui nous lie me va très bien.— S’il vous plaît, lisez-le...
Elle prit le temps de regarder sa montre pour indiquer à son interlocuteur que son emploi du temps était malgré tout bien chargé. Elle savait déjà quel sort elle allait réserver à la liasse de feuilles dactylographiées.
— Après tout, je peux prendre quelques instants pour lire cette proposition.— Ha ha ! Je savais que vous pouviez vous montrer raisonnable.
Gaëlle se retint pour ne pas lui répondre vertement. Elle vit l’éditeur presser un bouton sur le téléphone.
— Mademoiselle Morgane, apportez-moi la proposition de contrat de madame Gaëlle Dubois.— Oui monsieur
En entendant le prénom, Gaëlle se dit qu’il s’agissait d’une coïncidence, il ne pouvait en être autrement. Le ton utilisé lui indiquait que le document allait être rapidement remis entre les mains de l’éditeur. L’absence de réaction contraignit l’homme à solliciter son employée par l’intermédiaire de l’interphone.
— Alors ? Qu’attendez-vous ? Madame Dubois s’impatiente et je n’ai pas que ça à faire moi aussi !— Excusez-nous, il y a eu un petit incident. Je suis en train de réimprimer la liasse en double exemplaire.— Attendez-vous à en subir les conséquences !
Gaëlle vérifiait ce qu’elle avait pressenti, ce type était imbuvable. Il n’était pas besoin d’être devin pour comprendre le sens réel de la dernière phrase, la pauvre fille allait être virée dès que l’entretien serait terminé. À présent, elle ne souriait plus et elle dévisageait l’homme assis en face d’elle, il essayait de faire bonne figure. La porte venait de s’ouvrir, avec le contre-jour elle ne pouvait qu’essayer de deviner qui pénétrait dans la pièce. Ce ne fut qu’au moment où la jeune femme se pencha vers le bureau qu’elle sut qu’il s’agissait de la Morgane qu’elle connaissait. Gaëlle faillit réagir, mais la secrétaire lui adressa un regard suppliant. D’un geste brusque, l’éditeur venait de récupérer la chemise contenant le fameux contrat. Après avoir adressé un clin d’œil à la jeune femme, elle tourna son regard vers le monsieur Bouillon qui semblait fulminer en raison du contretemps et de l’attente. Elle faillit éclater de rire quand elle le vit mesurer ses gestes et faire son possible pour avoir l’air aimable.
— Tenez ma chère, pardon pour cette attente, j’espère que vous comprenez, il y a quelquefois des contretemps. Avec le petit personnel, on n’est jamais à l’abri de dysfonctionnement. Prenez votre temps, je vous en prie.
Que répondre à ça ? Ce vieux débris dégoulinant le dégoûtait, elle l’estimait bon pour l’hospice. Elle se dit pourtant qu’elle devait essayer de faire quelque chose pour limiter les dégâts.
— Merci, concernant cette jeune femme, j’ose espérer que vous allez faire preuve d’indulgence. Une bévue dans le travail peut arriver à tout le monde.— Heu..., oui bien sûr.
Elle le regardait, visiblement il essayait d’avoir l’air sincère, elle grimaça en se disant qu’il avait l’air aussi franc qu’un âne qui recule. Puis baissant la tête elle commença à parcourir les documents. En lisant les pages, elle découvrait sans surprise qu’il s’agissait de conditions identiques aux précédentes. Le meilleur serait donc à venir et bientôt elle mit le doigt dessus et elle émit un ricanement. Gaëlle se dit qu’il était temps, il n’était pas utile d’aller plus loin, posément après avoir réuni les feuilles le déchira en regardant l’éditeur.
— Cela me désole que vous me preniez pour une gourde. Le diable est dans le détail, vous avez oublié que c’est mon travail. Donc, voici comment je vois les choses. Je vous dirais bien de vous en torcher l’endroit approprié avec, mais ce papier... Ha ! J’ai failli oublier, ne sanctionner pas cette secrétaire, je pourrais tout aussi bien révoquer nos accords.— Mais, je vous ai dit que...— Oui, oui, vous avez dit... Au revoir, monsieur Bouillon, essayez de ne pas bouillonner, c’est mauvais pour le cœur.
Gaëlle quitta la pièce en riant, elle se disait qu’elle n’aurait pas dû, mais l’occasion était trop belle pour la rater. Elle sortit presque en courant de l’immeuble. En se retrouvant à l’extérieur, elle était un peu essoufflée d’avoir tellement ri. « Je me demande ce qui m’a pris, mais c’était tellement bon. Allez ! Je m’offre une bonne bière brune fraîche. » Elle avait chaud et sur le trajet choisi il n’y avait pas le moindre petit coin d’ombre. Cette chaleur ne l’empêcha pas d’avancer d’un pas rapide, elle anticipait la fraîcheur de la taverne et le goût amer du malt. Quelques minutes plus tard, c’est avec un soupir de satisfaction qu’elle prenait place dans cet établissement séculaire. Elle frissonna en y pénétrant, saisie par la différence de température. En s’asseyant sur un banc, par jeu elle fit en sorte que le tissu de sa robe se soulève. Le contact du bois sur ses cuisses la surprit. Elle secoua la tête en se disant qu’elle devait avoir un petit défaut dans sa cervelle de moineau. Elle rit au souvenir de la tête qu’avait fait l’éditeur au moment de son départ. Dès qu’elle se fut installée, le garçon était venu lui demander ce qu’elle voulait boire. Quelques instants plus tard, il lui avait apporté cette bière brune qu’il avait recommandée. En dégustant cette boisson, elle se disait que cet endroit lui plaisait vraiment, la pénombre, les murs épais, la décoration tout l’incitait au rêve. Gaëlle fit durer cette pause médiévale plus d’une demi-heure avant qu’elle se décide à regagner son domicile. Après avoir réglé, en se levant elle se rendit compte que la bibine était beaucoup plus alcoolisée qu’elle ne l’avait pensé. « Pétard ! Il m’a pourtant averti. Il m’a dit qu’elle était spéciale. Heureusement que je n’en ai bu qu’une. » En se dirigeant vers la sortie, Gaëlle se dit que par chance la taverne était presque vide. Elle fut contente de sortir de l’établissement sans encombre.
Les premières minutes du trajet lui avaient paru longues et incertaines. Non, bien sûr elle n’était même pas pompette, mais elle se jura qu’elle ne se laisserait plus jamais piéger. Il lui fallut malgré tout près d’une heure pour rejoindre sa maison. Elle s’évertua à rester dans l’ombre des maisons ce qui lui évita certainement quelques petits inconvénients supplémentaires. Si bien sûr on faisait abstraction du moment périlleux où elle avait été contrainte de faire pipi dans un renfoncement et entre deux automobiles. Il était évident que cet épisode ne figurerait pas dans un de ses livres. L’envie pressante l’avait contrainte à chercher le bon endroit le plus vite possible. Dans son malheur, elle était contente d’avoir mis une robe ample. Le pantalon habituel aurait certainement provoqué un désastre. Et pourtant, cela avait tout de même dégénéré, le temps de soulever le tissu, le coincer et descendre la culotte, l’irréparable s’était produit. Le sous-vêtement avait été trempé, un problème supplémentaire qui s’était ajouté à l’angoisse d’être surprise, aperçue, vue accroupie en train d’uriner sur la voie publique. Il lui avait fallu se relever, se baisser, se déhancher tout en regardant autour d’elle pour ôter le vêtement souillé. Elle avait donc circulé pendant près d’une demi-heure les fesses à l’air sous sa robe. Une situation qui lui avait fait découvrir des sensations inconnues ou oubliées de son enfance. À un moment, elle avait ri en sentant l’air passer sur des zones habituellement protégées. Comme à l’allée elle avait souri pratiquement tout au long du trajet. Parfois, elle avait carrément ri en se demandant comment réagiraient les personnes croisées si elles avaient su. Ce fut pourtant avec soulagement qu’elle fit jouer les verrous de sa maison. Elle émit un petit rire, les aventures pour cette journée venaient de se terminer. Elle avait envie de prendre une bonne douche, puis de se détendre.
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