Jérôme s’avança vers sa fille toujours nue, l’invita à se lever, et la prit dans ses bras. Dans sa colère, elle avait calé un autre verre de vin et commençait à tituber. « Papa, je ne suis pas attirée par les hommes, mais au moins dis-moi que je peux tout de même leur plaire? dit-elle dans un sanglot. - Absolument, ma belle, répondit l’homme en lui frottant le dos et lui tapotant une fesse. Tu es très séduisante malgré l’impression que je t’ai donnée. C’est une mauvaise blague de ma part. Je vais tout t’expliquer mais avant, calme-toi. » Sophie reniflait. Elle cherchait à comprendre : pourquoi son père avait-il semblé si stoïque malgré ses gestes aguichants? Jasmine demeurait silencieuse, assise sur le lit conjugal, uniquement revêtue de son slip de bikini. « J’ai une confession à te faire, reprit-il : je dois t’avouer que je t’épiais hier soir, au sortir de ta douche. Tu étais si mignonne, toute à poil, retournant à ta chambre. Tes épaules, ton dos, tes fesses, tes cuisses, tout en toi me rappelait ta mère. De fait, ce n’est pas toi que je voyais hier, c’était ta mère à 18 ans. Tu es son portrait tout craché. Tu te déhanchais légèrement exactement comme le fait Jasmine quand elle a passé une bonne soirée. » À ces mots, cette dernière ne put s’empêcher de sourire. « Hier soir, en te voyant, mon érection était si dure que si ta mère, qui venait de passer la soirée avec toi, ne m’avait fait une fellation, j’en serais encore là aujourd’hui. » Tous les deux se rassirent et Jérôme commença son histoire. « Lorsque nous nous sommes adonnés à la sodomie, ta mère et moi, j’ai voulu éviter de tomber dans une routine qui aurait pu miner nos relations. Un jour, alors que je visitais une boutique d’antiquités asiatiques, mes yeux tombèrent sur un petit livre tout à fait bizarre. Sur la couverture molle et travaillée par le temps on voyait des symboles sanskrits mais aussi des mots anglais. Des pages semblaient manquantes. En le feuilletant, je découvris des illustrations représentant un couple faisant l’amour. Le texte semblait en anglais ancien mais encore compréhensible. L’ouvrage proposait des méthodes pour améliorer les performances sexuelles. En fait il s’agissait d’un recueil traitant d’une discipline orientale aujourd’hui disparue mais dont le Kâma-Sûtra s’inspira par la suite. « Le vieil antiquaire, un chinois aux longues et fines moustaches grises, m’ayant vu, s’était approché de moi. Il me disait avec un fort accent: ‘FANE – FANE – FAR – HIER – WOIF!’ J’ai compris beaucoup plus tard qu’il voulait me dire : ‘Fun fun for your wife!’ Du plaisir pour votre femme! « Pour quelques pièces, j’ai acquis l’ouvrage et je me suis mis à l’étude. C’est là que j’ai appris comment interpréter les odeurs dégagées par la femme. Mais encore plus intéressant, j’y ai découvert des exercices qui, par la méditation et la concentration, permettent de contrôler toutes les étapes de l’activité sexuelle chez l’homme : le moment et la grosseur de l’érection, la durée de l’éjaculation, la philosophie du sexe anal, etc. « Pour la femme, on y enseigne la notion de soumission totale à l’homme, de don de soi et de perte complète des inhibitions afin d’arriver à une délivrance complète des tabous empêchant l’accès aux plus grands plaisirs du sexe. Le bouquin insiste aussi en affirmant que ces techniques valent pour tous les types de relations : sexes différents ou mêmes sexes.
- Donc, reprit Sophie qui était tout oreilles, c’est volontairement que tu as retenu ton érection pendant que je dansais comme une fille de bar devant toi? - Par la concentration et la volonté, effectivement. Je t’ai faussement donné l’impression que tu ne m’excitais pas alors que j’ai dû user d’énormément de ressources intérieures pour conserver le contrôle de mes pulsions. Ce fut tout un effort pour moi, mais je dois constater que ma blague a été poussée un peu trop loin. » D’un air moins sévère, elle regarda son père et sourit timidement. Jérôme reprit : « Tu as un corps de déesse, Sophie. Je te dois des excuses. Tu me pardonnes? » La fille, rassurée, soupira de soulagement. « Tu m’as fait toute une frousse. Oui, je te pardonne, mais ne me refais plus jamais ce coup, répondit-elle en appliquant un baiser sur la joue de son père. » « Alicia aussi aurait été furieuse de recevoir un tel affront, ajouta-t-elle en se rassoyant. - Puisqu’on parle d’Alicia, intervint Jasmine, Sonia m’a parlé aujourd’hui, et me dit que sa fille a refusé d’être approchée par elle pour son initiation anale. Ta compagne a exprimé le vœu que ce soit toi qui le fasses, ce qu’elle trouve plus régulier. » « Enfin en voilà une qui a su tenir son bout, se dit tout bas Sophie. Si au moins j’avais le dixième de l’esprit combatif de mon Ali… » Jasmine réprimanda à son tour son mari, en s’adressant toujours à Sophie : « Nous savions Alicia espiègle, mais laisse-moi te dire qu’à l’occasion ton père ne donne pas sa place! Considérant l’incident clos, Jérôme reprit ses explications : « Donc, avec de la concentration et un bon état d’esprit, je suis en mesure non seulement de décider quand je banderai, mais aussi de contrôler la grosseur de mon érection. Le bouquin donne finalement des trucs alimentaires permettant de produire un liquide spermatique beaucoup plus abondant et plus consistant, avec une petite saveur… - Sucrée, compléta Jasmine qui ne manquait pas un mot de la conversation. - Oui, sucrée, approuva l’homme. Ta mère en raffole tellement que je crois qu’elle va bientôt en tartiner ses toasts du matin. - Oh là tu exagères un peu, mon gros matou! dit sa femme. Je le préfère chaud et tu le sais bien. » Et se tournant vers sa fille, chuchotant sur un ton de confidence : « Papa peut bander et éjaculer comme un cheval, s’il ne se tient pas en bride! » Sophie ne savait pas trop si elle devait se réjouir ou s’effrayer de tout ce qu’elle venait d’entendre. Ce qui lui importait maintenant était de terminer cette séance qu’elle trouvait de plus en plus bizarre. « Demain sera une grosse journée, fit-elle entendre. C’est l’anniversaire d’Alicia et nous officialiserons notre union. - Bien, répondit sa mère. Tu es prêt, Jérôme? Nous allons procéder. » Et s’adressant à sa fille : « Fille, ce que tu vas expérimenter te libérera définitivement de tous tes tabous et de toutes tes inhibitions. Mais tu devras faire preuve de beaucoup d’ouverture d’esprit et d’abandon de toi. Es-tu toujours partante? » Sophie décida de mettre fin au préambule : « Nous avons assez bavardé. Allons-y avant que je change d’idée. »
