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La Déesse Aux Pieds d'Argile

Chapitre 2

Esther et Matteo, il y a 12 ans

SM / Fétichisme
12 ans auparavant
Comme tous les jours, Matteo se regarde nu dans le miroir de la salle de bains. Il a toujours eu un corps sculpté sans avoir à consentir d’efforts. Il caresse de sa main ses pectoraux, descend à ses abdominaux puis empoigne son sexe. Dans les vestiaires quand il était au lycée, les garçons ne pouvaient s’empêcher de fixer sa verge d’une longueur largement supérieure à la moyenne. Lui-même ne réalisait pas à quel point il était hors-norme jusqu’à cette période. Il avait d’abord été un peu irrité des regards et des commentaires, avant de prendre conscience que cet attribut physique l’élevait dans l’estime de ses camarades jaloux. Sa confiance en lui, déjà grande, avait alors atteint des sommets.
Matteo est un jeune homme d’origine croate dont l’attractivité tient plus à son charme provocateur et à l’originalité de ses traits slaves qu’à une beauté exceptionnelle. Son sourire narquois et ses yeux moqueurs opèrent une séduction naturelle ravageuse. Grand, physiquement précoce – son corps ressemblait déjà à celui d’un adulte à l’adolescence - il a enchaîné les conquêtes avec des filles de quelques années son aîné à un âge où les autres garçons s’éveillaient tout juste à leur sexualité.
Matteo a connu sa première fellation par Dolce, sa première petite amie. Il n’a rien réclamé : c’est elle qui, fascinée par son sexe, lui a demandé si elle pouvait le sucer. Il se souvient qu’elle a eu du mal à le prendre entièrement en bouche. Il avait été surpris de voir à quel point lécher sa verge avait excité Dolce sans qu’il n’ait rien à faire.
Matteo n’imaginait alors pas qu’une telle jouissance était possible, et cette expérience avait pour lui été une révélation. Après Dolce, de nombreuses filles l’ont sucé, toutes avec le même enthousiasme que Dolce. Ce fantasme pour beaucoup de ses amis lui était très vite apparu tout à fait banal et normal.
Aujourd’hui, Matteo a 22 ans et il est à l’apogée de sa virilité. Devant la glace, son sexe est maintenant dressé. Il se sent très excité. Sans cesser de se toucher, il sort de la salle de bains et marche jusqu’à la chambre.
Sa copine dort étendue sur le côté du lit. Il se branle tout en regardant ses seins rebondis qui dépassent de la couverture. Il s’approche tout doucement d’elle sans la réveiller jusqu’à ce que ses boules soient à quelques centimètres de son visage.
Soudain, il lui pince le nez, et quand elle ouvre la bouche par réflexe, il y enfonce son sexe qu’il conduit de l’autre main. Elle tousse en le repoussant et se réveille. Elle ne comprend pas tout de suite ce qui se passe et Matteo lit un peu de frayeur dans ses yeux.
— Matteo, mais qu’est-ce...
Matteo est trop excité pour lui laisser le temps de parler et il introduit de nouveau sa verge dans sa bouche. Il lui maintient fermement la tête et effectue un mouvement de va-et-vient. A peine sortie des bras de Morphée, elle a du mal à tenir le rythme. Mais il ne s’inquiète pas, elle est habituée.
Esther a 18 ans et Matteo est sa première relation sexuelle. Esther l’a fasciné dès sa première rencontre. En termes de beauté pure, elle est dans le top 10 des femmes qu’il a connues alors qu’il a fréquenté pas mal de canons. Pourtant ce n’est même pas ça qui l’a attiré. Esther a l’air abîmée. Matteo n’arrive pas à la cerner. C’est un électron libre qui virevolte d’un rêve à un autre. Elle ne prend jamais rien au sérieux, comme si tout était un jeu et qu’elle n’était là que pour expérimenter. Elle synthétise les opposés. Elle a beau être innocente et novice aux jeux de l’amour, Matteo sent qu’elle devine ses fantasmes et ses envies les plus profondes. Ses yeux verts d’une intensité rare luisent de tendresse et de noirceur.
Matteo a rencontré Esther à une soirée étudiante il y a un mois. Il a très vite vu qu’il lui plaisait. Ils se sont tournés autour et ont dansé sans interruption plusieurs heures durant. Au petit matin, il l’a embrassée sur un morceau de LCD Soundsystem. Il l’a emmenée dans une chambre et ils se sont allongés sur le lit. Il a embrassé ses lèvres puis son corps sur toute sa surface. Il a joué de sa langue sur ses seins. Il l’a caressée et l’a stimulée jusqu’à ce qu’elle halète de plaisir. Cela ne lui ressemblait pas : habituellement, il se laissait aller aux petites attentions de ses conquêtes.
Quand il a fait mine de la pénétrer, elle a refusé. Elle ne voulait pas aller plus loin parce que c’était la première fois. Cela l’a contrarié et elle a semblé s’en apercevoir. Il s’est relevé comme pour partir. Elle lui a demandé de rester. Il s’est retourné, a saisi son sexe dressé entre ses mains en se branlant doucement. Elle a compris et s’est mise à genoux. Elle a longuement regardé son sexe, comme si elle n’osait pas y toucher.

Elle a timidement léché le bout de son gland puis a relevé ses yeux vers lui pour savoir si elle devait continuer. Matteo l’a encouragée d’une caresse sur les cheveux et l’a guidée. Esther a très vite volé de ses propres ailes. Sans avoir plus besoin de ses directives, elle a essayé d’elle-même de passer sa langue çà et là pour voir comment il réagissait, ou bien de le mordiller doucement. Matteo était devenu très excité.
Elle avait commencé à téter son sexe et avait progressivement augmenté la pression de ses lèvres. Matteo n’en pouvait plus. Sans la prévenir, il avait éjaculé entre ses lèvres. Le flot ne finissait pas, cela faisait longtemps qu’il n’avait pas autant joui. Esther n’avait pas protesté, mais il avait remarqué qu’elle avait laissé s’échapper le sperme de sa bouche. Cela lui avait déplu.
Au cours des semaines qui avaient suivi, Matteo avait progressivement modelé Esther pour la soumettre à son bon vouloir. Cela n’avait pas été difficile : il était plus expérimenté qu’elle, il était désirable et admiré de tous.
Et maintenant, elle fait tout ce que je veux, songe-t-il en continuant son mouvement dans sa bouche.
— Mets-toi sur le dos au bout du lit.

Esther s’exécute, la tête à l’envers dépassant légèrement du matelas. Matteo se positionne en face d’elle puis commence à la pénétrer par la bouche.
La vue de la gorge d’Esther se gonflant pour accueillir profondément son sexe à chaque mouvement de va-et-vient l’excite. N’y tenant plus, il déverse son sperme profondément en elle en plusieurs jets épais et abondants.
Il savoure le contact chaud de sa bouche contre son gland. Puis il se retire et lui ordonne :
— Retourne-toi.

Esther se place sur le ventre face à sa verge. Matteo comprime son sexe entre ses mains pour en faire sortir le reste de son nectar. Il n’a pas besoin de le lui ordonner pour qu’Esther avale les dernières gouttes. Matteo sourit. Il l’a bien éduquée.

Retour au présent
Esther contemple médusée le nom qui s’affiche sur le site. Elle n’a pas revu Matteo depuis 12 ans.
Il a été sa première relation sexuelle. Tout juste sortie du lycée, elle avait été complètement subjuguée par son style bad boy et sa confiance inébranlable. Ses amies étaient jalouses de sa relation. Elle était devenue son jouet, même si elle ne l’avait même pas réalisé à l’époque. Matteo avait très vite exigé qu’elle soit disponible pour lui à toute heure. Il se déversait en elle plusieurs fois par jour, le plus souvent par la bouche. Elle avait eu beaucoup de mal à prendre son sexe entièrement, mais Matteo lui avait montré comment inhiber son réflexe pharyngé. Il avait une obsession pour les fellations.
Elle a mis fin à leur histoire après deux mois quand elle a appris qu’il la trompait. Ce n’est que plus tard qu’elle a réalisé la dissymétrie inhabituelle de leur relation.
Curieusement, Esther ne se sent pas souillée ni traumatisée et estime que cela a été une expérience intéressante. Elle a même apprécié ce côté de soumission et a connu d’autres copains qui aiment la dominer.
En même temps, cela a éveillé chez elle l’envie de soumettre à son tour, une inclination à laquelle elle n’a pas donné suite à cette époque, à l’exception d’un autre étudiant qui venait d’arriver dans la région et avec lequel elle a joué à la fac. Elle trouve fascinant qu’un être puisse, de gré ou de force, se dévouer totalement à un autre. Elle désire elle aussi ressentir cette sensation de toute puissance et tester les limites de l’obéissance d’un sujet.
Esther s’entraîne à dominer des hommes depuis des mois afin de se préparer à postuler à la Déesse Aux Pieds d’Argile. Sur des sites de petites annonces, elle a commencé par cibler des hommes soumis pour se faire la main. Il y a eu Jean, Nicolas, Maxime et Alex.
A chaque fois, elle s’est fixée pour objectif de leur faire faire quelque chose qui allait au-delà des limites dont ils avaient convenu.
Par exemple, Alex était prêt à lui lécher les pieds à la condition qu’ils soient propres. Au terme d’une semaine de dressage intensif, il l’avait suppliée en pleurant de récurer ses orteils sales après une marche au bord de la plage.
— Non Alex, c’est trop tard pour revenir sur notre contrat, avait-elle répondu.— J’ai changé d’avis, s’il te plaît...
A genoux devant elle, il avait alors approché sa langue de ses pieds, mais Esther avait aussitôt réagi en le frappant de son pied puis en lui enfonçant la tête dans le sable et en l’y maintenant fermement de ses deux pieds. Après une dizaine de secondes, elle l’avait laissé relever la tête.
— Bon. Je veux bien qu’on change les termes de notre contrat à une seule condition : dorénavant, je fais ce que je veux de toi. Il n’y a plus de limite qui tienne. C’est d’accord ?
Alex avait accepté. Esther l’avait violemment saisi par les cheveux pour conduire sa tête vers ses pieds. Alex l’avait remerciée et s’était mis au travail. Après quelques minutes, sa langue était noire et il ne restait plus une trace de saleté.
Esther sent confusément qu’au-delà de sa capacité à lire les désirs les plus profonds de ses sujets, elle a une facilité innée à les soumettre. Ils veulent instinctivement lui faire plaisir. Son autre esclave Nicolas lui a dit quelque chose d’étrange : « En te voyant la première fois, j’ai eu du mal à croire que tu étais une dominatrice. Tu étais belle, mais classique. Mais quand nous avons commencé à parler et à jouer, tu as complètement changé. Tes yeux étaient impératifs et doux en même temps. Je me suis retrouvé à faire des choses pour toi que je n’avais jamais faites avant. Et après coup mes souvenirs étaient comme brouillés, tu vois ? Un peu comme si j’avais été sous hypnose. »
Après Jean, Nicolas, Maxime et Alex, elle s’est occupée de son nouveau petit copain. Elle voulait quelqu’un qui n’avait jamais exprimé d’envie particulière d’être dominé. Pourtant, cela a été facile. Alfred est complètement accro à elle et il est devenu son jouet en un rien de temps. Hier soir, elle l’a fait passer tout un épisode sur Netflix à lui masser les pieds puis à lui faire un cunnilingus.
— A quel point ont-ils enquêté sur ma vie ? songe Esther en revenant au présent. Évidemment, une entreprise aussi fortunée n’a pas dû avoir beaucoup de difficulté à mettre son passé à découvert. Mais quelqu’un a-t-il vraiment soumis le nom de Matteo ? Étant donné ses penchants pour la domination et sa capacité à séduire n’importe quel type de femme, ce n’était pas exclu.

Esther décide de mettre ces considérations de côté. Elle doit se préparer. Elle ne met que quelques minutes à retrouver la trace de Matteo sur Facebook et Instagram. Sa dernière photo publique remonte à un an auparavant. Son cœur bat plus fort dans sa poitrine. Ses traits ont gagné en maturité, il est encore plus attirant qu’auparavant. Elle est contente que ce soit lui. Parce que, malgré tout, il a profité de son inexpérience. Parce que soumettre quelqu’un qui ne l’a probablement jamais été l’excite énormément. Parce qu’elle a hâte d’inverser les rôles.
Un plan commence à émerger dans sa tête. Elle a hâte de revoir Matteo.
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