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L'étalon aiguille

Chapitre 7

Tome 1 : L'objectif et la Fée Tiff'

Travesti / Trans
"Man, I feel like a woman"

Tiffanny nous réveilla au petit matin en prenant en main nos deux sexes encore endormis. Ses deux mains allaient et venaient parallèlement au même rythme tranquille. Philippe trouva comme moi qu’il y avait des manières plus désagréables d’être réveillé !

Comme tous les jours depuis le début de la semaine, j’emmenai Tiffanny au travail tandis que Philippe partit de son côté.
Elle avait choisi ce matin des cavalières noires avec des talons d’une dizaine de centimètres sous un pantalon satiné blanc qui s’arrêtait à mi- mollets et se terminait par un ourlet de dentelle. Un chemisier en soie vert souligné par une large ceinture en cuir noir faisait ressortir ses hanches. Une veste en daim à franges parachevait sa tenue.
En garant la voiture sur le parking, elle fut prise d’un doute.
— Tu ne trouves pas que c’est trop provoquant, hein? Il ne faudrait quand même pas que je leur donne l’habitude de m’habiller tout le temps comme ça… J’aimerais vraiment pas que par derrière, on dise de moi que je m’habille comme une pute !
— Tu as trop de classe pour que ça soit provoquant, ne t’inquiète pas !

Philippe l’appela dans la matinée pour nous fixer rendez-vous à midi au restaurant d’entreprise de la société où il travaillait. Il lui avoua carrément qu’il avait envie de l’exhiber et d’être vu avec elle.
Son désir fut comblé, car Tiffanny attira nombre de regards envieux durant le repas.
Nous nous rendîmes à pied au bar voisin où il avait ses habitudes pour prendre le café. Les talons à bout métallique des bottes de Tiffanny émettaient à chacun de ses pas un cliquetis tout aussi sonore qu’érotique, surtout pour des fétichistes comme Philippe et moi. J’en fis la remarque à voix haute.
— Fétichistes, peut-être, mais putain, qu’est-ce que c’est sympa… !— Tout à fait d’accord avec toi, Phil, les talons hauts devraient être obligatoires !

— Eh, les garçons, on se calme… A ce rythme-là, vous n’allez pas finir l’après-midi.
Elle finit sa phrase dans un grand éclat de rire et nous prit chacun par un bras.

Après la pause-café de l’après-midi, j’attendis le moment fatidique où nos collègues quitteraient un à un les locaux … J’avais beau me dire que traverser le hall avec des talons aussi peu discrets me ferait prendre un risque majeur, je savais déjà que je le ferai…
Je m’efforçai malgré tout de mettre ces pensées de côté, car mon contrat se terminait le lendemain et il nous restait un certain nombre de points à régler avec Tiffanny pour parachever le transfert de compétences sur le projet. Elle rappela Philippe au téléphone pour lui dire que nous risquions fort de rester un peu plus tard que d’habitude. Avant qu’elle ne raccroche, je lui demandai de me passer le combiné.
— Phil? C’est Sam. J’ai un truc à vous proposer à tous les deux.
— Je t’écoute.
— Bon, alors voilà. A moins que Marie-Thérèse n’ait déjà mis un soufflé au four, je vous invite au resto Tiffanny et toi. Ça te dit?
— Ben, moi, je n’ai rien contre, mais pourquoi tu fais ça? Il n’y a rien qui t’y oblige, tu sais.
— Si, si, je tiens absolument à vous remercier tous les deux.
— Bon, ben pour moi, c’est OK, qu’en dit Tiff’?

Je l’interrogeai du regard.
— Elle est d’accord aussi.
— Alors, ça marche. Vous repassez par la maison ou on se donne rendez-vous quelque part?
— On repasse… Je te laisse réserver où tu veux.
— OK, ça marche…

Je raccrochai et me tournai vers Tiffanny. Elle me sourit avec tendresse et déposa un baiser sur mes lèvres.
— Merci, Sam. Tu es vraiment gentil.
— De rien, Tiff’. De rien…

Nous travaillâmes ensemble jusqu’à vingt heures.
— Je crois qu’on peut s’arrêter là, Sam. Je viens de lancer le dernier test de non-régression. On gravera le CD demain matin quand on aura vérifié les résultats.
— Dis, toi qui connais mieux que moi l’appli, tu penses qu’il nous reste combien de temps de boulot?
— A mon avis, en deux ou trois heures, on aura tout bouclé !
— Et bien tant mieux si tout peut être terminé avant midi, comme ça, j’aurai l’esprit complètement tranquille pour mon pot de départ.
— OK, alors, "on plie les gaules", c’est comme ça que tu dis?
— Yeap ! C’est comme ça que je dis….— Bon, alors, dernier détail….— Alors quoi?
— Sam…...
J’avais parfaitement compris où elle voulait en venir, mais ma fausse réticence aussi faisait partie du jeu.
Nous échangeâmes nos vêtements. Au milieu du "transfert", je ne résistai pas au plaisir de me coller tout contre elle et de caresser son corps dénudé, tout en lui faisant part de mes craintes.
— Ce coup-ci, s’il y a du monde dans le hall, je te jure que je remonte me cacher et que j’attends pour ressortir que tu me dises que la voie est libre.
— T’inquiètes pas, il n’y a plus personne.
— Et le concierge?
— A cette heure-là, il regarde les infos à la télé, je connais ses habitudes.
— Mais, et le bruit?
— Il a l’habitude que je sois en talons aiguilles, donc, même s’il l’entend, il croira que c’est moi.
— J’espère que tu as raison ma vieille !

Elle avait (une fois de plus)  raison, et nous atteignîmes la voiture sans encombre pour moi.
Philippe nous accueillit sur le perron, mais, sur le moment, il ne put dissimuler sa contrariété en constatant que comme la veille, je portais les vêtements que sa femme avait mis sur elle le matin. Elle réussit malgré tout à effacer l’ombre qui venait de passer sur son visage.
— Allons, Phil ! Je te l’ai dit hier, c’est un jeu entre Sam et moi, c’est comme ça. Enfin, ne sois pas stupide, c’est pas la mort.
— C’est peut-être pas la mort comme tu dis, mais n’empêche que ça me fout les boules d’imaginer ce que vous faites au bureau.
— Non, Phil, pas aujourd’hui… Je te promets qu’on n’a fait que travailler ! Mais quoi, j’y peux rien, ça m’excite de voir Sam porter mes vêtements. Et d’habitude, tu aimes bien ce qui m’excite, hein, mon gros roudoudou d’amour…
— Ah non, recommence pas ça, hein !
— Quoi, mon sucre d’orge, tu ne veux pas que je révèle à Sam les petits noms qu’on se donne?
— Tu sais mon amour, il s’est déjà rendu compte que quand tu jouis vraiment, tu oublies ton français, alors, c’est pas la peine d’essayer de lui faire croire qu’on se donne des surnoms aussi ringards !
— Really, Sam, tu l’avais remarqué?
— Yes, honey, I did !
— Bon, OK Phil, un point pour toi sur ce coup-là. N’empêche que ce n’est pas ma faute si tu ne peux pas mettre mes jupes et mes bottes ! … Et puis, de toute façon, tu m’as toujours dit que tu ne voulais pas porter de jupe ou de bottes à talons en public.
— Ben, ça c’est sûr ! De toute façon, t’as vu comment je suis bâti. Ce n’est pas vraiment hyper féminin comme silhouette !
— Et bien Sam a, sur ce point-là du moins, plus de chance que toi. Ceci dit, tu sais quoi, il était mort de trouille à l’idée de croiser quelqu’un en allant au parking.
— Ça, je veux bien le croire. Honnêtement, Sam, moi, j’aurais pas osé.
— Tu sais, en fait, ça fait une sensation dingue. C’est un mélange de la peur d’être surpris, d’être vu, et en même temps une excitation extraordinaire. Tu sais quoi, en fait, je me demande finalement si quelque part, je ne voudrais pas être surpris !

Depuis le coup des surnoms, il avait retrouvé son sourire. Il faut dire qu’il était en fait quelqu’un de beaucoup trop équilibré et "bon vivant" pour se prendre longtemps la tête avec un problème somme toute assez mineur. Et puis, comme il me l’avait dit, il était follement amoureux de sa femme, mais ce n’était pas un amour possessif, égoïste, au contraire. Ils avaient compris tous les deux que c’est le bonheur de l’un qui était à l’origine du bonheur de l’autre et ils s’efforçaient de mettre cette idée en pratique.
Il se tourna vers elle et lui dit avec un sourire malicieux :
— Il vient bien de dire qu’il aurait voulu être surpris, hein chérie?
— Oui pourquoi?

Il regarda sa montre.
— Bon, on en a pour dix minutes pas plus pour aller au resto, ça nous fait donc… juste le temps.
— Pour quoi faire?
— Eh bien, moi, je ne me sens pas de sortir en jupe, par contre, ça me dirait bien de sortir avec deux jolis petits lots. Tu me donnes un coup de main?
— Eh, oh, je peux donner mon avis? Il y a une différence entre mettre ses bottes pour traverser le hall de la boite et sortir au restaurant comme ça.
— Tu peux dire tout ce que tu veux, Sam ! De toute façon, c’est décidé, c’est Samantha qui nous invite ce soir. Allez, Tiffanny, tu n’as qu’à l’aider à se maquiller et à lui mettre la perruque brune, je vais commencer à fouiller dans la penderie, on se change tous les trois et on y va….

Elle éclata de rire tandis que j’étais pris d’un tremblement nerveux.
— Super idée ! Allez, viens avec moi, Samantha ! Tu as de la chance, on n’a pas le temps de t’épiler les jambes, on fera avec…
— Tu parles d’une chance !
— Par contre, il faudrait quand même que tu essaies d’affiner un tout petit peu ses sourcils, tu sais comme tu m’avais fait la fois où l’on a fait les premières photos de Marie-Thérèse…
— Au secours ! Je voudrais rester présentable pour mon dernier jour de boulot demain, moi !
— Ne t’inquiète pas. C’est une experte. Le but n’est pas de t’épiler les sourcils comme à une nana, en l’occurrence, ce qu’il faut, c’est les affiner juste un peu sur les extrémités.
— Fais-moi confiance, Sam.
"Comme je te l’ai fait hier !" ajouta t’elle en me faisant un clin d’œil.

Après que je me sois rasé de près, elle n’eut besoin que de dix minutes pour m’épiler "juste un peu" les sourcils, me maquiller et me vernir les ongles. Beau joueur, Philippe la félicita pour le résultat obtenu. Nous passâmes tous les trois dans la chambre pour nous changer.
Là, ils me demandèrent de me déchausser et de me déshabiller puis de fermer les yeux.
— Est-ce que tu as un souhait particulier?
— Cuir et bottes !
— Oui, bien sûr, mais à part ça?
— Euh… rien… Ah si : pas ta combine, car je l’adore, mais je ne peux pas sortir avec, elle me moule beaucoup trop et j’ai comme l’impression que Popaul va se retrouver au garde à vous pour un bout de temps ! Et puis, ah oui, tiens, j’aimerais bien, si c’est possible, un porte-jarretelles.
— Bien. Non, non, ne rouvre pas les yeux avant qu’on te l’ait dit.

Je sentis deux mains faire glisser sur mes cuisses la petite culotte que Tiffanny m’avait offert de porter le matin. Je crus reconnaître ses mains à elle au frôlement d’un ongle, mais honnêtement, je n’en ai jamais eu la certitude absolue…
Je me sentais totalement à leur merci, et bien qu’ayant complètement confiance en eux, mon corps tout entier était parcouru de légers tremblements nerveux. Ma cécité forcée décuplait toutes mes sensations. J’entendais parfois un rire étouffé, le crissement caractéristique d’un vêtement en cuir, un "Non, ça n’irait pas" ou au contraire un "Oh, on va essayer ça"… Je sentais différents vêtements frôler ma peau ou se coller contre elle, provoquant à chaque fois un nouveau frisson de plaisir.
Je reconnus le corps de Tiffanny se coller dans mon dos pour plaquer sur mon pubis ce que je devinais être une jupe de cuir. J’en déduisis que c’était Philippe qui posa contre ma jambe une cuissarde pour en tester, du moins c’est ce que je supposai, la longueur par rapport à la jupe. J’entendis alors sa voix grave.
— OK, ça l’ fera, là. De toute façon, on n’a pas le temps de continuer ce petit jeu maintenant, car il faut qu’on se grouille si on ne veut pas être en trop en retard. C’est bon, tu peux rouvrir les yeux, Sam, ça sera moins casse-gueule pour t’habiller !

Tiffanny me tendait en souriant une jupe asymétrique et le blouson sans col que j’avais porté la veille au soir. Lui tenait dans ses mains deux faux seins en silicone et un body/porte-jarretelles gris foncé ainsi qu’une paire de bas noirs brillants -et opaques, heureusement pour moi !
Tout en se changeant à leur tour, ils ne me quittèrent des yeux ni l’un ni l’autre pendant la phase finale de mon travestissement.
— Philippe voulait te faire mettre ces cuissardes, mais personnellement, je trouve que ce qui ferait le mieux, ce sont les bottes que tu avais tout à l’heure.
— Celles à talons métalliques? Ah ben d’accord, vous voulez vraiment que je passe inaperçue !

Il rigola.
— Ce midi, tu étais plutôt pour ce genre de talons, non?
— Ouais, mais ce midi, c’était pas pareil…

La jupe était, comme tous ses autres vêtements d’ailleurs, très souple et très douce. Elle descendait à gauche sous le genou et découvrait le tiers inférieur de ma cuisse droite. Le blouson tombait juste sur la ceinture et glissait sans efforts sur le satin du body.
— Tiens regarde-toi. Qu’est ce que tu en penses?
— Je… Je sais pas… Et vous, qu’est-ce que vous en dites?
— Super, je te jure qu’en rajoutant ça sur ta tête pour jeter un peu d’ombre et de mystère sur ton visage, tous les mecs vont tomber raides. N’est-ce pas, Phil?
— Oh ça, je n’en demande pas tant, au contraire !
— Moi, je te trouve sexy, Sam. Vraiment très sexy… à tel point que je veux en garder une trace !

Il saisit alors l’appareil photo et nous shoota toutes les deux à plusieurs reprises.
Tiffanny paracheva ma tenue en posant sur ma perruque un chapeau en feutre noir dont le rebord ombrait effectivement mon front et le haut de ma figure. Je me regardais à nouveau dans la glace : hautes bottes à bout effilé, blouson et jupe sexy en cuir, le chapeau qui me donnait une certaine "touch of class", finalement, "je me plaisais pas mal" !

Pour ce qui est de faire énormément d’effet sur n’importe quel individu, à fortiori du sexe mâle, Tiffanny était loin d’être en reste, bien au contraire. Elle avait mis la fameuse combinaison en cuir et chaussé par-dessus une paire de cuissardes "de ville" marrons très clair, presque beiges; les talons mesuraient huit centimètres, mais ils étaient moins fins que des talons aiguilles, plus carrés aussi. La douzaine de centimètres qui constituaient le sommet de la tige permettait de faire un revers, les transformant ainsi en genouillères, mais Philippe insista à nouveau :
— Non, non, Tiff’, ne fais pas de revers, cela allonge encore plus tes jambes comme ça. C’est top !
— Tu sais, je crois que là, ça fait plus que "top". Ça fait allumeuse, non? Je devrais peut-être juste mettre des bottes, tu ne crois pas?
— Fais-moi plaisir, reste comme ça, tu es superbe.
— Il a raison, Tiff’, tu es vraiment canon ! Et souviens-toi de ce que je t’ai dit ce matin, toi, tu n’es jamais vulgaire, tu as bien trop de classe. Tu es le genre de fille qui sera toujours sexy, quelle que soit la manière dont elle est sapée, jogging ou cuir, jean ou smoking…
— Bon, ça va, ça va, vous avez gagné, je reste comme ça.
— Merci !
— Je dirais même plus, merci et bravo !!!

Il refit quelques clichés, comme pour prouver ce qu’il venait de dire. Il avait choisi de porter ses cuissardes noires à talons plats, suffisamment fines et souples pour se glisser sous son pantalon en toile blanc qui tranchait volontairement avec sa chemise en soie noire. J’avais déjà remarqué qu’il associait fréquemment un élément "décontracté" avec un élément "habillé".
Pendant qu’il enfilait un blouson en agneau, noir lui aussi, Tiffanny sortit de la penderie une veste en fourrure claire et me la tendit.

— Si je me souviens bien, elle doit tomber pile-poil où il faut ! Essaye…

Elle choisit pour elle un manteau en lapin qui lui descendait aux chevilles. Philippe commençait à s’impatienter et le fit savoir.
— Bon, alors, vous vous magnez, les filles !
— On arrive, on arrive.
— Un seconde, s’il te plaît ! Tiffanny, please, tu peux me donner un sac à main que je puisse ranger mes clopes et mon portefeuille? Oh, et puis j’aimerais bien mettre des gants aussi, tu as ça?
— Tu rigoles? On en a presque autant que de bottes ! Enfin, non, j’exagère un peu, mais je dois bien en avoir une dizaine de paires et Phil pareil. Ça dépend de la taille de tes mains…
— Histoire de jouer jusqu’au bout à être toi, fais voir les tiens d’abord, va…

La chance continuait à me sourire et je lui empruntai des gants noirs en chevreau très fin qui me couvraient largement les poignets. Elle mit dans sa poche une paire beige assortie à son manteau, tandis que Philippe quittait l’embrasure de la porte pour se servir à son tour. Nous continuâmes à discuter tout en quittant la maison.
— Ça a beau être des gants de femme, ça pourra quand même passer sur moi, non? J’aime trop ça !
— Tu as raison mon pauvre chéri, mais tu sais quoi, quand je vois Sam comme ça, je me dis qu’il faudrait qu’un jour, toi aussi, tu ailles jusqu’au bout.
— Je te l’ai dit, non, je préfère l’intimité pour ça. On prend quelle voiture?
— On n’a qu’à prendre la mienne, comme ça, en plus, ça te donnera l’occasion de l’essayer si tu veux….— OK, je veux bien. Allez, montez les gazelles…
— A propos de gazelles… Revenons à nos moutons, Phil. Tu l’as bien fait au réveillon il y a deux ans.
— Ce n’était pas du tout pareil, c’était une soirée costumée.
— N’empêche qu’il y en a plusieurs qui ne t’ont pas reconnu tout de suite…
— C’est pas pareil, je te dis…
— Moi, je voudrais que tu le fasses un jour. Pour moi… Et puis, tu sais l’effet que ça me fait, hein?

Moins d’un quart d’heure plus tard, nous remontions la rue piétonne qui menait au restaurant. Philippe nous tenait chacune par un bras, ravi des regards de convoitise qu’il voyait s’allumer dans les yeux des hommes qui nous croisaient.
Lorsque nous pénétrâmes dans la salle, tous les regards convergèrent vers nous : il était aux anges.
Le serveur s’approcha de lui pour lui dire que, du fait que nous étions en retard, il avait donné notre table. Il lui promit qu’une place se libérerait "dans vingt minutes maximum" et nous proposa d’attendre au bar en buvant un apéritif "offert par la maison". Passant ses mains autour de nos tailles, il nous entraîna vers les hauts tabourets alignés le long du comptoir en vrai zinc.
— Super !  En entrant il y a deux secondes, je me suis dit que ça serait cool de prendre un verre là. Tiff’ le sait déjà, mais toi peut-être pas : je trouve ça très sexy, une femme en bottes perchée sur un tabouret de bar…
— Comme quoi nous avons eu raison d’être en retard…

Imitant Tiffanny, je laissai ma jambe tendue sur le côté et posai la partie de ma botte délimitée par le haut talon et par le creux de la voûte plantaire sur la barre inférieure du tabouret.
Phil s’était installé entre "ses deux femmes" comme il l’avait dit en éclatant de rire, et il ne se gênait pas pour laisser -par inattention, bien sûr-, sa main traîner sur ma cuisse aussi facilement que sur celle de sa légitime. Celle-ci lui chuchota :
— Alors, ça te fait quel effet d’être avec nous?
— Tu veux savoir, chérie, je bande, grave de chez grave. Tu es un véritable appel au sexe, et je dois dire que Sam fait vraiment illusion !

De mon côté, l’excitation intense qui s’était emparée de moi une heure auparavant ne m’avait pas quittée. Pendant le repas, je m’en ouvris à mes invités. Je leur exposai les sensations incomparables que je ressentais là, à être "habillée" comme ça, en public.
— Vous savez quoi, c’est fou. J’ai un mal de chien à ne pas trembler comme une feuille tellement je suis excité. J’ai envie de me caresser sans arrêt.
— Tu ne vas te branler en public, quand même?
— Non, rassure-toi, Phil. Je parle juste de faire courir mes mains sur le cuir pour sentir encore et encore cette caresse. Je vais te dire un truc, moi aussi, je bande comme un taureau sous ma jupe ! Je n’arrête pas de me dire que je porte un porte-jarretelles et des bas, que ce sont les talons de mes bottes qui font ce cliquetis sur le carrelage… J’ai l’impression d’être une femme, une vraie, enfin presque, et ça, ça me met dans un état indescriptible.
— Et toi, chérie, tu en es où au milieu de tout ça?
— Et bien, moi aussi, je suis très excitée. Je vois Sam habillée sexy comme ça, elle est hyper féminine. Et puis je repense à ce qu’on fait ensemble, je… Tu sais, ça me fait exactement pareil que quand je vois Marie-Thérèse avant qu’on fasse l’amour! Là, tu vois, je suis partagée entre le désir d’exhiber Samantha en ville en sortant et celui de rentrer à la maison vite fait pour avoir le temps d’une petite séance… privée !

Pendant l’heure que nous passâmes à table, la conversation tourna toujours autour des mêmes thèmes : ils me racontèrent leur rencontre, la découverte et la mise en place progressive des fantasmes qu’ils se découvraient avoir en commun, je leur livrai mes expériences, mes emprunts plus ou moins "officiels" de bottes ou de vêtements féminins. Ils me dirent leurs voyages en Italie chez des bottiers renommés, je leur rétorquai mes visites chez les grands chausseurs de Paris ou de Genève…
Lorsque, après le café, le serveur déposa l’addition devant Philippe, j’interceptai la coupelle.
— Non, non, pour son anniversaire, c’est nous qui invitons Monsieur ce soir !
— Laisse, Sam, je fais une carte bleue et tu me feras un chèque, OK?
— Si tu veux.
— Merci, ça m’arrange.

Il prit la carte de crédit de Tiffanny et déclara à Philippe sur un ton qui en disait long :
— Alors, je me permets de souhaiter à Monsieur de bien profiter de sa soirée d’anniversaire.
— Monsieur va essayer, il vous le promet !

Il éclata de rire et nous embrassa dans le cou toutes les deux, sous le regard envieux du garçon.
Voyant que Philippe m’aidait à enfiler ma veste en fourrure, celui-ci se précipita pour aider Tiffanny à passer son manteau. Sous le regard amusé (mais malgré tout très attentif de Philippe), il profita de la trop belle occasion qui lui était donnée pour frôler de la main les cheveux blonds et l’épaule gainée de cuir souple de la jeune femme. En nous tenant la porte, il nous souhaita une bonne fin de soirée en espérant "nous revoir bientôt".

Nous décidâmes de faire un tour dans le quartier piéton avant de rejoindre la voiture. Mes talons claquaient à l’unisson de ceux de Tiffanny. Comme à l’aller, Philippe nous tenait chacune par un bras.
— Oh Sam, ton coup de l’anniversaire, c’était vraiment très fort !
— Merci, Phil. Mais je dois dire que Tiff’ a rajouté la cerise sur le gâteau… d’anniversaire, bien sûr !
— Je t’ai carrément sauvé la vie, oui ! Je ne sais pas si tu as remarqué, mais il a pris le temps de lire le nom sur la carte.
— C’est vrai, une fois de plus, je te dois un grand merci.

Nous marchâmes silencieusement quelques temps, je sentais la main gantée de Philippe caresser la fourrure de ma manche. Cela me mit un peu mal à l’aise. En me penchant pour regarder, je constatai avec soulagement qu’il en faisait autant à sa voisine de droite.
Comme s’il avait lu dans mes pensées, il reprit la parole.
— Je suis bluffé, oui, c’est le mot. Je ne sais pas si ce sont des prédispositions naturelles, le maquillage que t’a fait Tiff’, mais franchement, même moi, je finis par m’y laisser prendre ! Sam, je me demande si toi aussi, tu ne me fais pas bander !
— Pourquoi "aussi"?
— Parce que, d’habitude ma chérie, il n’y a que toi qui aies un tel effet vasodilatateur sur mes corps caverneux, si tu vois ce que je veux dire…
— Ben voyons donc ! Tu veux me faire croire que Chantal, Françoise, Catherine and Co te laissent de marbre?
— Non, enfin, si. Et puis merde ! De toute façon, vous avez très bien compris ce que je veux dire… C’est juste que j’aurais jamais imaginé que Sam puisse me faire de l’effet.
— Ce n’est pas Sam qui te fait de l’effet, c’est Samantha. …et ses fringues… Enfin, les miennes !

Elle l’embrassa sur la bouche puis s’approcha de moi pour m’en faire autant.
Nous arrivions à la voiture. Philippe lui demanda :
— Tu veux bien conduire, Tiff’?
— Pourquoi, tu es crevé ou tu as peur d’avoir trop bu?
— Ni l’un, ni l’autre, ne t’inquiète pas, je suis assez en forme pour "profiter de ma soirée d’anniversaire". Je sais qu’il fait nuit, j’ai remarqué, merci, mais j’ai envie de voir, au moins par instants, tes jolis pieds bottés manœuvrer les pédales.

Nous rentrâmes sans encombre et entamâmes la nuit par une "petite séance privée"…
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