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Fantastique Bretagne

Chapitre 2

Erotique
Le lendemain matin, Anne Morg marchait tranquillement dans la forêt, tenant en laisse un superbe boxer bringé.
C’était pour moi une curieuse sensation de marcher aussi naturellement à quatre pattes à ses côtés. Lorsque nous passions dans des herbes hautes, celles-ci me caressaient le poitrail, le ventre, et plus malicieusement mon sexe tendu et douloureux. Parfois une brindille, vicieusement, m’infligeait une brève piqûre, m’arrachant quelques courts glapissements.
La vision basse que j’avais maintenant de l’environnement était également bizarre : tout me paraissait démesuré ; les blocs de rochers me semblaient être d’infranchissables montagnes, et les arbres si grands que je me serais cru dans une forêt équatoriale.
Parfois, Anne s’arrêtait pour me parler, mais curieusement elle m’appelait Pierre. Et même si je comprenais parfaitement ses paroles, il m’était toutefois impossible de lui répondre.
Sur le chemin du retour, nous fîmes un petit crochet pour passer à mon penty. Cela me fit une drôle d’impression de voir ma maison sous un angle aussi différent… Elle me paraissait beaucoup plus haute ; même ma voiture garée devant me semblait démesurée. Anne referma les volets de la maison et mit la voiture dans le garage. C’était un peu comme si j’étais de nouveau reparti pour effectuer un long voyage.
Lorsque nous arrivâmes chez elle, elle retira la laisse. Je tournais autour de la table, me dressant de temps en temps sur mes pattes arrière pour voir ce qu’il y avait de bon à manger. Malheureusement, mon couvert était par terre : une gamelle de pâtée, des croquettes, une cuvette d’eau. Je fis la tête devant ce repas, et j’eus bien du mal à essayer d’avaler quelque chose ; alors elle me donna quelques galettes bretonnes que je dévorai avidement.
Après ce festin, oubliant sans doute un instant que je n’étais plus qu’un chien, je sautai sur son lit et m’allongeai pour dormir en m’étirant. Anne me fit rapidement comprendre, à l’aide de quelques coups de martinet bien sentis, que la place où je devais dormir se situait désormais sur le tapis devant la cheminée.
À l’issue d’une bonne sieste, elle me conduisit en laisse dans le petit verger situé à l’arrière de son habitation pour que je fasse mes besoins. Cela me gênait horriblement de devoir faire cela devant elle, car au fond de mes pensées humaines il devait rester ce je ne sais quoi de pudeur qui me bloquait totalement. Je voyais bien Anne s’impatienter, s’énerver de voir que cela traînait en longueur.Exaspérée, ne sachant que faire, Anne finit par me dire :
— Pierre, si tu continues à faire des simagrées pour satisfaire un besoin naturel, je te promets que je vais te conduire dans la forêt, où je connais un gnome qui adore sodomiser les chiens. Ainsi, après plusieurs séances, tu seras sans doute plus souple de ce côté !
J’en frémis de peur, mais cette menace eut le don de me forcer à me dépasser, et c’est mort de honte que je finis par faire mes besoins au pied d’un petit buisson.
Il n’y eut pas de retour dans la maison, car en rentrant elle m’enferma dans le chenil au fond du jardin qu’elle cadenassa, de peur que je ne m’en échappe.
Ce chenil, auquel je n’avais guère prêté attention jusque là, était assez vaste et possédait de solides grilles sur trois côtés ; le dessus était lui aussi fermé par des grilles. Le quatrième côté était constitué d’un mur en parpaings soutenant une sorte de grande marquise permettant de garder un endroit sec. Le sol de cet édifice était cimenté et propre ; sous la marquise, de la paille fraîche semblait avoir été disposée là à mon intention. J’allais devoir vivre reclus en ce lieu, ne pouvant désormais en sortir que selon son bon vouloir.
Les premières nuits furent particulièrement pénibles ; je n’arrivais pas à dormir, je passais mon temps à regarder la lune qui semblait ne pas vouloir décroître. Je pouvais aboyer, hurler, cela ne la dérangeait pas, le chenil étant assez éloigné de la maison.
Lorsqu’Anne travaillait, je restais enfermé dans le chenil , toute la journée. J’avais seulement droit à une courte sortie le matin et une autre en soirée pour me soulager. J’avais pris l’habitude de ne pas trop faire traîner les choses, la menace du gnome de la forêt restant bien présente dans mon esprit.
Dans la journée, je regardais depuis ma cage les animaux qui peuplaient sa vie. Qu’avaient-ils donc fait pour être chats, lapins, poules, canards, chèvre, ou même poney ? J’étais convaincu qu’ils étaient, tout comme moi, des humains qu’Anne avait transformés.
Comme il ne m’était pas possible de communiquer avec eux, je restai sur cette idée ; car la grenouille, je ne l’avais pas rêvée, et le chien, je savais bien que c’était moi !
Finalement, au bout de quelques jours, je commençais peu à peu à m’adapter à cette vie de chien, malgré quelques réticences. Mon esprit se trouvait prisonnier de cette enveloppe de boxer bringé ; et même si je conservais mes pensées et mes raisonnements humains, je n’en avais ni l’apparence ni les gestes.
Un soir, alors que la lune arrivait vers son dernier quartier, Anne introduisit un petit caniche abricot femelle dans le chenil en précisant :
— Puisque tu ne penses qu’à ça, tu vas pouvoir te soulager et la saillir car cette chienne a ses chaleurs.
Nous nous sommes longuement observés ; elle avait quelque chose dans le regard qui me rappelait quelqu’un, mais je ne voyais pas de qui il s’agissait.
J’eus quelques hésitations avant de m’approcher de ce petit caniche, me disant que je ne pouvais pas faire une chose pareille. Petit à petit, le désir aidant et compte tenu de l’abstinence forcée, je me dis qu’après tout, moi aussi j’étais un chien – certes pas de la même race – et que je pouvais bien copuler avec elle.
C’est ainsi que m’approchant de ma dulcinée à quatre pattes, je posai mes membres supérieurs sur son dos, approchant de son orifice mon sexe toujours érigé, poussant pour la pénétrer. Bon sang, que c’était serré ! J’avais l’impression que j’allais la déchirer ; mais elle se détendait et je m’enfonçais encore plus profondément. Tandis que je m’activais en elle, j’avais le sentiment d’avoir déjà sexuellement visité cet endroit. Anne n’aurait quand même pas transformé la patronne de la taverne pour satisfaire sa vengeance ?
Perdu dans mes pensées je m’étais totalement vidé en elle, sans plaisir, de façon quasiment mécanique. J’essayai bien de me retirer, mais impossible : nous étions restés collés l’un à l’autre et tirions chacun de notre côté. Toute la nuit, nous avons essayé de nous séparer, mais nos efforts furent vains. Nos hurlements déchirants durent réveiller Anne, car au petit matin elle vint à notre secours en nous balançant plusieurs seaux d’eau et réussit ainsi à nous libérer. Elle emmena la petite chienne avec elle, me laissant sécher sous les rayons du soleil levant.
Lorsqu’elle disposait de plus temps, et si le ciel était clément, après sa journée de travail, Anne venait me sortir du chenil le soir pour faire parfois de longues balades dans la campagne, à l’orée de la forêt. Elle retirait alors la laisse et je courais à toute vitesse dans les champs et les taillis, débusquant parfois un lapin qui s’enfuyait à toutes jambes. Parfois elle me lançait un morceau de bois ; j’allais le chercher et le lui rapportais pour qu’elle le relance, tandis qu’elle cueillait quelques plantes aromatiques. Petit à petit, la laisse devint inutile car maintenant je marchais bien sagement à ses côtés.
C’est ainsi qu’elle m’emmena à la taverne lorsqu’elle s’y produisit. On la félicita pour la beauté de son gros chien ; elle expliqua qu’elle avait ce boxer en garde pour une courte période, restant mystérieuse sur sa provenance.
Souvent, tandis qu’elle déversait ses mélodies, je restais allongé près du bar. C’est incroyable ce qu’un regard au ras du sol peut vous faire entrevoir. J’en ai vu des dessous féminins, de toutes sortes, de toutes les couleurs. Les filles ne se doutaient certainement pas de la vision qu’elles m’offraient. Certaines, aux apparences les plus sages et aux robes un peu strictes ne portaient pas de culotte, découvrant tout un éventail d’abricots plus où moins velus et charnus que j’aurais bien volontiers léchés.
Au cours d’une de ces soirées, la patronne de la taverne me donna dans une cuvette un peu de bière ; j’en ai bu avec délice, un peu trop peut-être, en tout cas assez pour me sentir ivre et un peu malade.En rentrant, Anne, me croyant malade, ne me conduisit pas au chenil mais préféra me garder dans la maison où je dormis sur un tapis.

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Profitant d’une journée de repos, Anne me fit monter dans le coffre de sa voiture pour aller en ville. Je n’étais pas très rassuré, car plusieurs fois elle avait évoqué un passage chez le vétérinaire, surtout depuis que je m’étais enivré avec la bière de la taverne.
Quand elle me fit descendre, nous étions arrivés sur le parking du supermarché où elle travaillait. Nous nous dirigeâmes tranquillement vers l’entrée du magasin.
Je ne sais pas ce qui me prit, mais d’un seul coup je démarrai en trombe, fonçant à toute vitesse en direction du vigile du magasin, une de mes vieilles connaissances… Je l’avais aperçu au loin, se pavanant avec beaucoup de suffisance devant deux jeunes touristes belges qui trimballaient des bouteilles de cidre dans leur chariot.
Celui-ci, me voyant débouler à toute allure et surpris par cette attaque inattendue, n’osa esquisser le moindre geste tandis que mes crocs acérés attrapaient un morceau de son fin pantalon de toile bleue. Sous la puissance de l’impact, le pantalon tomba en morceaux à ses pieds. Je le pris dans ma gueule et me mis à courir comme un fou sur l’espace goudronné, exhibant en secouant la tête le tissu déchiré, tel un fabuleux trophée.
Sur le coup, je n’avais rien remarqué. Je courais parce que cet idiot de vigile essayait de m’attraper pour récupérer ce qu’il restait de son pantalon. J’entendais Anne qui m’appelait, mais j’étais parvenu à l’autre bout du parking. Je m’arrêtais de temps en temps pour reprendre mon souffle, posant par instants la guenille par terre, puis je la reprenais et repartais en courant un peu plus loin.
Finalement, revenant vers le magasin, je déposai fièrement les lambeaux du pantalon aux pieds d’Anne. Je me demandais pourquoi tout le monde riait, et quelle pouvait bien être la cause de cette hilarité générale. Je me retournai, et j’en compris immédiatement la raison en voyant ce pauvre vigile essoufflé, rouge comme une tomate, confus, penaud, essuyer les quolibets plus ou moins graveleux des femmes assez nombreuses en cette fin de matinée.
Il faut dire qu’il y avait de quoi rire : lorsque je lui avais arraché son pantalon, je ne savais pas qu’il portait des dessous féminins. Imaginez la scène, un homme portant une paire de bas et un porte-jarretelles noirs, courant après un chien qui le narguait ; mais le plus risible était l’espèce de mini-string en tulle blanc transparent qui dévoilait un sexe si ridicule que l’on pouvait facilement comprendre l’objet des moqueries féminines !
L’homme, essoufflé, s’approcha pour ramasser sa guenille ; pour ce faire, il dut s’accroupir. Les railleries des commères et des deux touristes belges hilares qui s’étaient jointes à cette joyeuse pagaille redoublèrent d’intensité car un plug de taille modeste, s’échappant de son fondement, tomba sur le bitume avec un petit bruit mat, la ficelle de son string n’ayant pu le retenir. Il se releva en maugréant, laissant sur le sol l’objet de cette ultime honte, d’autant que beaucoup avaient cru bon d’immortaliser la scène avec leur portable.
Il n’osa pas lever la main sur moi et préféra courir en direction de son local pour s’y réfugier, tout en contenant sa rage.
De nombreuses femmes nous entourèrent ; certaines félicitaient Anne d’avoir un chien aussi beau et si intelligent. Je reçus mille et une caresses et fus plusieurs fois pris en photo. Grâce à ce malicieux coup de croc, j’étais devenu le héros du jour, une sorte de Guillaume Tell du supermarché.
Profitant de leur pause méridienne, plusieurs hôtesses de caisse vinrent également voir Anne, et surtout ce fameux chien qui avait rabaissé le caquet à ce vigile qu’elles détestaient. Certaines me flattaient le poitrail, d’autres me caressaient gentiment. Les caresses faites par les mains douces de ces jeunes femmes ne me laissaient pas indifférent, et je sentais mon sexe pourtant en érection grossir encore plus. Quelques-unes s’en aperçurent : elles regardèrent mon sexe érigé en gloussant, et les propos qu’elles échangèrent avec Anne auraient sans doute fait rougir toute une cohorte de légionnaires.
Lorsque nous sommes rentrés après cette folle journée, j’ai quasiment lapé une cuvette d’eau tant j’avais soif ; et après avoir englouti sans rechigner une gamelle de pâtée, je me suis allongé sur un tapis devant la cheminée, regardant Anne, également fatiguée, se dévêtir. Rapidement, elle se coucha et s’endormit ; je fis de même, rêvant que je faisais courir encore et encore ce pauvre vigile.

[ à suivre ]
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