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Fauna, je suis à toi

Chapitre 2

La grande roue

Lesbienne
Je n’étais toujours pas rassasiée. Il m’en fallait davantage. Au terme de cette journée folle, de cette journée magnifique, imprévisible, où j’avais retrouvé Fauna, mon amie d’enfance, et où nos sentiments exacerbés avaient été à deux doigts de nous amener à nous embrasser, j’avais foncé, surexcitée, dans mon appartement pour y retrouver mon mec, Théo. Là, je m’étais pratiquement jetée sur lui pour qu’il me permette de sublimer la frustration née de toute cette excitation et de ce baiser qui n’avait pas eu lieu entre mon amie et moi. Je m’étais offerte à lui avec un abandon qui ne me ressemblait pas du tout, et, au terme d’un accouplement bref et intense, j’avais fini par connaître le tout premier orgasme de ma vie - même si, pour cela, j’avais été obligée de finir le boulot moi-même.Enfin bref. J’avais joui, j’avais encore des étoiles dans les yeux et du sperme sur les fesses, et malgré tout, ça n’avait pas suffi à me retirer l’image de Fauna qui ne voulait pas quitter ma tête. Très jolie image, au passage... Et malgré le plaisir ressenti, j’étais encore très excitée, et ma soif de baise n’était pas étanchée...

Même une douche rapide ne suffit pas à me dégriser. Sous le filet d’eau brûlante, je ne pensais qu’à effacer l’écho obsessionnel de Fauna, à l’ensevelir sous une montagne de plaisir hétérosexuel. Et en même temps, de manière complètement contradictoire, j’avais envie de conserver ce souvenir vivace, consciente qu’il venait de me mener à la première expérience sexuelle vraiment satisfaisante de ma vie.J’intellectualise tout ça, mais en réalité, j’étais surtout une pelote d’excitation, de contradiction et de culpabilité. Franchement, j’étais méconnaissable. Bref, en émergeant de la douche, j’avais encore très besoin de me faire prendre. Il faut saisir à quel point tout cela était atypique pour moi, l’oie blanche innocente, pas trop branchée sexe d’ordinaire. 
Théo, sur le lit, était en train de d’assoupir, mais il ne dormait pas tout à fait. Je saisis l’occasion pour m’agenouiller auprès de lui, pour saisir sa queue et pour la prendre en bouche afin de la ressusciter. J’étais abasourdie de mon audace. Il poussa un grognement d’approbation et, sur ma langue, je le sentis gonfler peu à peu, léchant, pompant son dard pour qu’il soit à nouveau bien dur, et tentant de ne pas me soucier du fait qu’en le suçant, c’était à des yeux clairs une silhouette féminine et de longs cheveux acajou que je pensais…Lorsqu’il banda suffisamment, je m’assis sur lui et me pénétrai moi-même en l’accueillant en moi. J’étais bien excitée et en quelques va-et-vient je renouai avec le plaisir. Monsieur ne faisait pas trop d’efforts mais ça n’avait pas d’importance. Cette nuit, sa queue jouait le rôle de support à mes fantasmes…
Alors que les bonnes sensations montaient en moi, que la température grimpait, je fus à nouveau envahie d’images, toujours les mêmes, en boucle. Celle des lèvres de Fauna qui s’approchaient des miennes, et moi qui, par timidité ou par peur, refusait de les embrasser. Le mélange de frustration, de colère et de honte qui marinait en moi me propulsa rapidement vers un second orgasme, plus modeste que le premier, et qui me laissa moins comblée que je ne l’avais espérée…J’avais besoin de quelque chose. Soit de trouver un moyen d’arrêter de penser à tout ça, soit de renouveler mon stock d’images… Je m’endormis en suçant mon pouce, pour m’empêcher de prononcer le prénom féminin qui m’obsédait…

Le lendemain au réveil, je tentai de manœuvrer pour que Théo me prenne à nouveau, dans la cuisine, mais il ne vit pas mes signaux, ou fit mine de ne pas les voir. Il n’évoqua pas mon attitude de la veille et eut l’air plus gêné qu’autre chose. Mouais. Lorsqu’il quitta l’appartement, je me retrouvai seule avec mes désirs frustrés, les pensées dans une telle bouillabaisse que j’étais incapable de me concentrer sur quoi que ce soit. Me rendre en cours me semblait au-dessus de mes forces. Comme une conne, je passai les deux heures suivantes telle une zombie, à boire du mauvais café et à me masturber en espérant que mon téléphone sonne et que ça soit elle qui appelle...
C’est exactement ce qui finit par arriver, mais quand je vis le prénom « Fauna » s’inscrire sur mon portable, je fus tellement remuée que l’appareil m’échappa des mains et que je m’étalai par terre en tentant de le rattraper. Un point en moins pour la dignité. — Tu as l’air d’être essoufflée, me dit-elle quand je finis par prendre l’appel. Qu’est-ce que tu étais en train de faire ?Le sous-entendu sexuel était clair, et d’autant plus pertinent que, quelques instants auparavant, j’étais effectivement en train de me palucher… Je le niai avec la plus grande vigueur, mais l’émotion me faisait perdre mes moyens et j’apparus encore plus suspecte que je ne l’étais...— Ma poupée… reprit-elle d’une voix suave qui eut sur moi un immédiat effet érogène. Qu’est-ce que tu as fait hier en rentrant chez toi ?- Je…
— Est-ce que tu t’es faite baiser par ton mec en pensant à moi ?
Quoi ? Je… je n’arrivais pas à croire qu’elle ait prononcé ces mots... Déjà, c’était d’une impudeur absolue. En plus, cela revenait à reconnaître sans aucun détour que son manège d’hier était bel et bien une tentative de séduction. Enfin, elle m’accusait d’un comportement odieux vis-à-vis de mon petit ami, et me prêtait des désirs saphiques pour elle, ce qui était révoltant, et l’était encore davantage lorsqu’on considérait que tout était vrai et que j’avais bel et bien fait ce dont elle m’accusait. Comment pouvait-elle le savoir ? Cela dépassait l’entendement. Je rougis et perdit définitivement mes moyens, incapable d’articuler une explication. Fauna stoppa net ma tentative :
- Je ne te jugerai jamais, Marie… Avec moi, tu peux être qui tu es vraiment, tu te rappelles?C’est vrai que c’est bien ainsi que cela fonctionnait lorsque nous étions gamines. Fauna m’entraînait dans des bêtises incroyables mais elle était toujours de mon côté et m’encourageait à faire ce dont j’avais vraiment envie… Tout cela était bien plus compliqué, cependant, à présent que ce que je voulais faire, c’était…
— On se voit cet après-midi, dit-elle, interrompant mes pensées. Rendez-vous à 13h, au parc d’attraction - tu sais lequel. Porte une robe. — Ah non, p… pas possible, dis-je en bredouillant. J’ai des cours, j’ai une…— Allons. Je sais que tu viendras, répondit-elle avant de raccrocher. 
Comme la veille, elle avait formulé ses exigences sans douter que j’allais obéir, et quelque chose en moi me confirmait que me montrer obéissante était bien mon plus profond désir… L’entendre s’adresser ainsi sur un ton autoritaire me faisait fondre, lui passer ses caprices sans discuter me rendait folle… J’avais le souffle court, le rouge aux joues, la chatte chicanée...Était-ce vraiment moi, cette fille soumise, à deux doigts de m’agenouiller devant une de ses plus vieilles amies ? Pourquoi le fait qu’elle me dise comment je devais m’habiller m’excitait à ce point, alors qu’auparavant, jamais dans ma vie je n’avais ne serait-ce que songé que je pourrais être émue érotiquement par une femme ? Pourquoi je ne montrais aucune hésitation à exécuter sa volonté, quitte à mentir et même presque à trahir mon mec, qu’il n’y avait encore pas si longtemps, j’aurais déclaré chérir d’un amour inconditionnel ?
Pour obtenir les réponses à ces questions, il n’y avait qu’une solution : aller jusqu’au bout. J’ouvris ma toute petite armoire à vêtements, dans laquelle se trouvaient, je le savais, très peu de robes, et celles qui y étaient n’avaient que rarement été portées. Je savais exactement ce qu’il me fallait. Une petite robe d’été fleurie, achetée sur un coup de folie l’année dernière en Grèce, et que je n’avais jamais eu l’audace d’enfiler. Oh, elle n’avait rien de scandaleux, mais elle se terminait bien au-dessus du genou et elle dévoilait complètement mes épaules. Cela m’avait semblé bien trop impudique, et trop "fille" pour que j’ose me montrer en public accoutrée de cette manière. C’est justement cela qui en faisait la tenue parfaite pour aujourd’hui, juste au-delà de ce que je considérais comme acceptable hier encore.Je me préparai comme pour un rendez-vous - c’était un rendez-vous, en fait... Je me suis douchée, parfumée, coiffée, maquillée, j’ai sélectionné des dessous et des accessoires. Sans même réfléchir, je me suis même complètement rasé le pubis. Je crois que c’était mon inconscient qui était aux commandes et qu’il fomentait des projets dont il ne préférait pas m’informer…Quoi qu’il en soit, tout ce rituel de préparation me permit de chasser un peu l’effervescence érotique qui me troublait depuis hier, et d’y voir plus clair dans mes désirs. Est-ce que j’avais envie d’embrasser Fauna ? La réponse était très clairement oui, même si ce verdict me filait la frousse. Par contre, j’avais désormais la conviction qu’il me suffirait de l’embrasser une seule fois pour assouvir ma curiosité et nourrir ma sexualité avec Théo de nouvelles perspectives fantasmatiques. Ensuite, elle redeviendrait mon amie et on ne se toucherait plus. C’était certain. 

Donc, à treize heures, comme prévu, je me rendis au point de rendez-vous. Oui, je savais très bien de quel parc d’attraction elle parlait. Quand nous étions des petites filles, elle et moi, dans cette autre vie où nous étions des amies inséparables, nous avions, sous l’influence de Fauna, réussi un jour à échapper à la vigilance de nos parents et à nous échapper dans le parc, passant la journée toutes les deux pendant que nos proches se faisaient un sang d’encre. Oui, cette escapade nous avait valu de nous faire salement gronder une fois le soir venu, mais la joie partagée pendant cette journée était restée en moi comme un souvenir indélébile.Le parc était toujours en place. Pas grand mais beaucoup moins miteux que ce que j’attendais à trouver: visiblement, des travaux d’entretien d’envergure avaient été menés récemment, et l’endroit était charmant et accueillant.
Fauna m’attendait sur le parking, rayonnante. Elle portait des leggings brillants et un top court - pas une robe. Visiblement, la consigne vestimentaire ne s’appliquait qu’à moi. Peu importe, en un sens : cette tenue mettait sa silhouette à son avantage et je ne me privai pas de l’admirer, même si, en moi, j’avais le ventre noué, consciente que si j’avais accepté ce rendez-vous, c’était avec la volonté de laisser mon amie m’embrasser…Mais il n’en était pas question dans l’immédiat. On se sauta dans les bras, heureuses de se retrouver, et presque incapables de croire que nous venions à peine de renouer le contact après toutes ces années de séparation. — Poupée !— Mon soleil !— C’est pour moi que tu t’es faite belle ?La question - et la manière dont elle me déshabilla du regard - provoqua en moi un mélange explosif d’embarras et de fierté. Mais on n’avait pas le temps de s’arrêter sur mes états d’âme…
Curieusement, mon amie ne prit pas la direction de l’entrée du parc, mais m’emmena à l’écart, à travers une vaste étendue de gazon plantée de platanes, l’endroit qui avait franchement l’air d’être nulle part. Elle s’amusa de mes sourcils froncés:— Tu vas voir. On ne rentre pas par la porte principale.Je fus vite fixée: Fauna avait déniché un moyen de pénétrer l’enceinte du parc sans payer. Oh, on aurait facilement pu débourser les quelques euros du ticket d’entrée, mais je savais très bien qu’elle préférait épicer son existence de toutes les manières possibles, quitte à m’embarquer dans des histoires carrément douteuses. Je fis mine d’être effarouchée par son audace, mais en vrai, j’adorais ça. Juste après elle, je me lançai donc dans l’escalade plus ou moins périlleuse d’un arbre, puis d’un pan de clôture, qui menait, de l’autre côté, à un petit bâtiment de collecte des eaux. Il ne nous restait plus qu’à sauter d’une courte distance, et ni vu ni connu, nous étions à l’intérieur.— Tu es complètement folle ! lui dis-je- Oh ? C’est une mauvaise chose ?- C’est une très bonne chose.
Nous y étions. Nous venions d’entrer dans le parc sans nous faire attraper, rigolant comme des collégiennes de notre propre effronterie. C’était grisant. Je me sentais vivante...Toujours en riant, Fauna m’emmena dans un coin et me poussa contre un mur. Petit moment de panique. Allait-elle m’embrasser ? Déjà ? Je n’étais pas prête. Pas du tout. Mais elle avait autre chose en tête:— Marie, j’espère que tu sais à quel point tu es belle, me dit-elle. Il te manque juste un petit quelque chose de scandaleux. Sur ce, elle sortit de son sac à main un tube de rouge à lèvres couleur rubis. Celui qu’elle portait. Du vrai maquillage de star. Rien à voir avec le rose fillette dont je colorais ma bouche, les rares fois où je faisais l’effort de me maquiller. Elle avait décidé de me relooker et, comme toujours, je me pliai à sa volonté sans broncher. Obéissante, je mis mon visage à sa disposition pendant qu’elle appliquait le rouge avec une minutie infinie. La proximité entre nous, sa volonté de me modeler à son image, son autorité, l’intimité du geste, tout cela agita en moi des émotions chaudes et profondes sur lesquelles je préférais, pour le moment, ne pas mettre de mots. J’avais les genoux qui tremblaient lorsqu’elle termina :— Tu es parfaite ! dit-elle. Nous avons la même bouche, à présent.Un soupir. Une œillade de sa part, pleine de malice. Là, je crois que j’étais prête pour un baiser…
Elle prit ma main dans la sienne et je ne la repoussai pas, alors que nous rejoignions la foule des visiteurs. J’aimais bien que nous soyons main dans la main - on avait l’air d’être un petit couple. Moi qui étais si soucieuse de bien faire, d’ordinaire, et de ne jamais décevoir personne, là, j’avais l’impression que Théo et ma relation avec lui étaient très éloignés de moi, dans un autre univers. Cette après-midi-là, on fit ce que deux copines un peu timbrées font dans une fête foraine : hurler comme des folles sur les montagnes russes, nous empiffrer de barbe-à-papa, tirer à côté des cibles et tenter de charmer le forain pour qu’il nous fasse gagner des peluches, se faire photographier, hilares, aux côtés d’une mascotte costumée, se taper des barres de rire…Au passage, Fauna ne manqua aucune occasion de me faire des bisous sur les joues, les épaules, le cou, la nuque - partout sauf sur la bouche - et pour me frôler les bras, les cheveux, les jambes, la poitrine, sans oublier mes fesses, sur lesquelles elle s’attarda de manière de plus en plus décomplexée au fil de la visite. À ma grande surprise, rien de tout cela ne me dérangeait, même si j’étais intimidée. Au contraire, ses attentions m’excitaient de plus en plus. Notre vieille amitié s’érotisait à grande vitesse… Il était temps de passer aux aveux :- J’ai bien réfléchi, lui dis-je. Je suis d’accord… pour qu’on s’embrasse. J’en ai envie.. Mais juste une fois. Une seule fois pour savoir ce que ça fait…Elle rit et son rire était le son le plus charmant du monde. Elle écarta une mèche de mes cheveux pour bien voir mon visage, avant de me répondre, avec ce regard si intense qu’elle avait :— Oh ma poupée… Quand je t’aurai embrassée une fois, tu ne pourras plus jamais t’en passer...
Me tirant par la main avec son sourire de louve, elle m’entraîna en direction de la grande roue. Elle réserva des tickets pour qu’on puisse s’installer une éternité rien que toutes les deux dans une cabine. Je pris place et elle s’assit juste à côté de moi, posant immédiatement sa main sur mon genou, avant d’en caresser la peau jusqu’au haut de la cuisse. La chair de poule couvrait toute la zone. Fauna ne faisait même plus semblant que tout cela n’était pas sexuel...C’est là que j’en pris conscience. Nous y étions. C’était là, maintenant. Ici, sur cette grande roue, que tout allait changer, que j’allais embrasser une fille pour la première fois, que ma meilleure amie, que je venais de retrouver, allait devenir pour moi quelque chose de plus qu’une copine, que j’allais m’autoriser un pas de côté dans ma relation avec Théo.Alors que la machine se mettait en marche, j’avais le trac. Un gros. Même si la grande roue ne s’était pas mise en marche, j’aurais eu le tournis, je crois. 
Fauna s’en rendit compte et fit tout pour me mettre à l’aise. Comme elle l’avait fait la veille, elle gomma toute distance entre nous et rapprocha son visage tout près du mien. D’une voix toute en tendresse, elle me susurra des mots doux, me confia son bonheur de m’avoir retrouvée, me dit qu’elle me trouvait belle, admirable, désirable et plein d’autres compliments qui me faisaient fondre. J’avais des frissons partout… Les crépitements de sa voix, le désir que je lisais dans ses yeux me faisaient me sentir spéciale, privilégiée. Tout en me parlant, elle me caressait les cheveux, le menton, les joues, le cou, avec délicatesse. Comme elle l’avait fait la veille, elle balada son pouce contre mes lèvres, s’en servant pour les écarter, avant de l’enfoncer dans ma bouche. J’étais tellement excitée que j’en devenais folle. Je suçai son pouce, gourmande et appliquée, comme s’il s’agissait d’un sexe. — Hmmm…C’était fou, c’était génial. Mon rouge laissa des traces sur sa peau. 
Sortant son doigt de ma bouche, Fauna me sourit. C’était le moment. Elle pencha la tête sur le côté. Mon cœur battait follement. Lentement, elle s’approcha de moi. J’en avais très envie. Puis, le geste irréversible. Sa bouche se posa sur la mienne. Sa bouche de fille et ma bouche de fille. J’avais le souffle coupé, la tête et le corps en surchauffe.
Elle ne resta pas longtemps passive. Ses lèvres happèrent les miennes, furetèrent entre elles et me firent don d’une offrande de salive et de souffle chaud. C’était moite, tiède, exquis. Sa gueule pris possession de la mienne comme si elle avait tous les droits sur moi. De ses dents, elle vint harponner ma lèvre inférieure et la mordiller en laissant échapper un murmure de délectation…D’abord trop submergée d’émotions pour penser, je parvins ensuite à prendre conscience que tout cela était bon, beau, bien meilleur qu’aucun baiser auparavant. J’avais des papillons dans le ventre, dans le cœur, dans la petite culotte… Mais le moment ne se prêta pas longtemps à l’introspection. 
Fauna, sans prévenir, enfonça sa langue dans ma bouche dans un bruit de succion et d’espièglerie. Telle un dragon, celle-ci chemina dans les vallées de ma gueule, s’y installa, m’inocula son venin qui me rendait dingue. Alors que na petite langue toute timide tentait délicatement d’aller à la rencontre de cette force d’invasion, je réalisai que, curieusement, je me sentais plus pénétrée que je ne l’avais jamais été. Les souffles s’accéléraient, le mien comme le sien. Les gestes se faisaient hachés. Les peaux étaient chaudes. L’excitation s’installait, doux délire. Je voulais tout ce qui était en train de se passer. Mon corps criait son enthousiasme, dans son langage moite et profond. Complètement oubliés, les autres occupants de la grande roue qui pouvaient peut-être nous apercevoir. Complètement effacé, le fait que c’était mon amie d’enfance qui prenait ma bouche...
Dans cet agréable tourment, je ne remarquai même pas quand les mains de Fauna se posèrent sur mon corps. Tout à coup, elle me donnait l’impression d’être partout. Une paume flattait ma cuisse nue. L’autre, beaucoup plus entreprenante, venait chercher un de mes seins, puis l’autre, à travers la fine étoffe de ma robe. Oh la la. Mais ça ne faisait pas du tout partie du contrat initial, ça ! Malgré tout, je fus incapable de formuler la moindre objection alors que les doigts de mon amie me cajolaient avec frénésie, avec mon petit soutien-gorge sans bretelles et un peu de tissu fleuri comme seuls barrages entre ma peau et le trouble de ses mains. Émoustillés, mes petits seins devinrent des cônes de chair ferme, surmontés de tétons durs comme des billes de verre. Le plaisir me gagnait, inexorablement, et il n’y avait désormais plus rien que je pouvais - ou que  je voulais - faire pour lui résister. 
Tout ça, entre elle et moi, ça faisait presque trop. J’avais la cervelle en surcharge. Notre  long baiser passionné, ses caresses sur mes seins… Et désormais, la manière dont sa main serpentait sur ma cuisse… Elle remonta lentement, franchit la limite où le geste devenait intime, s’insinua sous ma robe, puis continua, sans jamais s’arrêter ni ralentir, jusqu’à toucher ma culotte. — Tu es trempée, ma poupée… Je t’excite…C’était tellement vrai que je n’arrivais même pas à articuler une réponse. Le contact de sa main sur ma lingerie me fit prendre conscience d’à quel point j’étais ouverte, offerte, en transe… Infime, un court gémissement m’échappa. Désormais, j’étais prête à tout pour aller encore plus loin…— Retire ta petite culotte et donne-la moi, ordonna-t-elle. 
Surprise, je rougis mais je fis exactement ce qu’elle me demandait. Rien ne m’excitait davantage, je le savais désormais, que de lui obéir. Je fis coulisser l’élastique sous mes fesses, et le sous-vêtement trempé dégringola jusqu’à mes chevilles. Comme elle l’avait demandé, je lui en fis cadeau. Elle porta ma culotte à son visage pour la respirer, puis me la tendit pour que je fasse de même. Ça sentait la femelle et le désir. Un puissant aphrodisiaque.Rangeant son trophée dans son sac, Fauna replaça sa main exactement là où elle était quelques instants auparavant, sur mon pubis glabre, et, désormais, dénudé. Dans ses yeux, je lisais l’envie et comme un air de défi. Ça n’était pas compliqué à deviner, ce qu’elle avait l’intention de faire…
Elle m’embrassa à nouveau, et, en parallèle, enfonça son index dans ma chatte. Dans moi. Je l’engloutis passivement, la respiration bloquée. Un brin épouvantée. Ça y était, elle avait franchi la barrière de mouille. J’étais empalée par une autre fille. Assaillie. Chahutée. Un peu honteuse, aussi. Mon cœur égara le tempo. Je n’avais rien envisagé dans ce genre-là, jamais. 

Il y eut vite deux, puis trois doigts enfoncés dans mon antre. Fauna l’insensée entama une chorégraphie de luxure, sans rien négliger : aucun repli de chair, aucun entrelacs, pas non plus les profondeurs rougeoyantes de mon sexe et certainement pas mon petit clitoris, qui, au garde-à-vous, n’en croyait pas sa bonne fortune que l’on s’occupe aussi bien de lui. Je voulais qu’elle m’envahisse, qu’elle entre en moi toute entière. Entre la bouche de Fauna et ce qu’elle était en train de déclencher sous ma robe, je respirais tant bien que mal. J’étais devenue moiteur, fièvre, tremblements. De force, je clôturais mes lèvres afin d’empêcher les cris de jaillir, puis les ouvrais à nouveau pour m’offrir aux baisers de mon amie. Ma respiration s’agita. Mon abdomen se contractait. Je me tortillai sur mon fauteuil, incapable de rester immobile en raison des décharges électriques qui se multipliaient dans mes cuisses et mon ventre. J’allais céder... Oh... Je voulais céder... La cavalcade dans mon sexe était sur le point de m’envoyer...Au septième ciel...
Le plaisir en moi résonna comme un furieux accord de guitare électrique. Je sais, c’est ridicule comme comparaison, mais c’est ce qui se rapproche le plus de ce que je vécus à ce moment-là. Un truc assourdissant, puissant, pas propre, électrique, qui balaye tout sur son passage… Les sensations fortes qui s’emparèrent de mon corps s’y réverbèrent en un instant, s’y propagèrent, me laissèrent sonnée, abasourdie. C’était trop, c’était tout. Sauvage, aussi. Chaque nerf hurlait avec l’accord principal, en reprenait la distorsion en l’amplifiant encore et encore. Lorsque l’orgasme se dissipa, il laissa en moi des échos, du reverb, des petits pics de plaisir qui prolongèrent le choc initial. J’étais essoufflée, crevée, la peau si sensible que les courants d’air sur mes jambes et mes bras me faisaient presque mal. Je n’avais jamais vécu une telle expérience…Presque par instinct, je retrouvai les lèvres de Fauna, comme pour la remercier de ce que nous venions de partager. Cette fois, il s’agissait d’un baiser moins ouvertement sexuel, plus tendre, plus complice. Il était temps de quitter la grande roue et nous le fîmes main dans la main, légères et épanouies. 
Seulement voilà, la griserie de nos cajoleries était en train de s’effacer, celle qui avait tenu en respect mes inhibitions. À présent, la partie la plus raisonnable de ma personnalité se réveillait, et c’était comme si elle découvrait un cauchemar éveillé...Qu’est-ce que je venais de faire ? C’était épouvantable. Pour la première fois, il s’était passé… quelque chose de sexuel avec une autre fille, alors que ce n’était à priori pas du tout mon truc. Franchement, j’avais honte de ce que je l’avais laissé me faire… En plus, la nana en question était ma meilleure amie, Fauna, que je venais de retrouver après des années de séparation, et avec laquelle j’avais l’impression d’avoir irrémédiablement tout gâché. Ensuite, ce qui s’était passé entre nous m’avait révélé une facette de moi, soumise, avec laquelle j’étais extrêmement inconfortable. Enfin, j’avais trompé mon mec, et ça, ça me dégoûtait plus que tout.  Mais surtout, ce qui me faisait paniquer, c’était que je ne comprenais rien : pourquoi avais-je fait toutes ces choses si éloignées de ma morale et de mes préférences ? Est-ce que je perdais la raison ? Ou est-ce que l’idée que je me faisais de moi était complètement en porte-à-faux avec la réalité ? Qui était cette étrangère qui portait mon visage ?
Fauna, bien sûr, avait tout vu venir et semblait lire en moi :— Tu es à moi, me dit-elle calmement alors que je m’éloignais d’elle. Je ne voulais rien entendre. Je hâtai le pas. J’avais hâte de la fuir, de quitter ce parc d’attraction, espérant sans trop y croire y laisser mon embarras. — Retourne vers ton mec et pense à moi, poupée. Tu auras honte mais tu reviendras…Alors que mes talons claquaient sur le bitume, je priais le ciel de toutes mes forces pour qu’elle ait tort…
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