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Faux-semblant

Chapitre 4

Hétéro
Aurore regarde une dernière fois son portable pour lire le SMS : « Ne réponds pas à ce message. Rends-toi à l’hôtel Pressman ce soir à 18h. Chambre 208. Tu m’y attendras. Franck. »Elle avait vérifié sur le portable de Lucas : c’était bien le numéro de son père. Aurore est nerveuse mais heureuse : elle le tient. Visiblement, ce dernier veut jouer la carte de la prudence en la baisant dans un hôtel plutôt qu’ailleurs. Mais ce n’est pas grave ; Aurore trouvera bien une façon de l’avoir au domicile familial quand Lucas l’invitera de nouveau. Elle allumera Franck jusqu’à ce qu’il craque et la baise là-bas, et elle s’arrangera pour se faire surprendre. Et hop, la jolie famille sera brisée !Elle pénètre donc dans le bâtiment et se rend à l’accueil.
— Bonjour, il doit y avoir une chambre réservée au nom de monsieur Trivet. Chambre 208.— Oui, en effet, déclare l’hôtesse. Il nous a prévenus de votre arrivée. Voici les clés.
Aurore s’en empare et monte jusqu’au second étage pour enfin entrer dans la chambre 208. Personne n’est à l’intérieur. Il fait sombre, les rideaux sont baissés. Un lit pour deux personnes siège au milieu de la pièce. Elle s’avance, repère un mot et un ruban sur le lit : « Déshabille-toi et cache-toi les yeux. » Quelle curieuse idée ! Elle ne connaissait pas Franck comme cela. Mais pourquoi pas ?
Elle obéit. La voilà donc nue et dans l’obscurité la plus totale. Il n’y a plus qu’à attendre l’arrivée de Franck qui a lieu quelques minutes plus tard. Elle entend parfaitement des pas lourds sur le sol. Quelque chose est posé sur la table de nuit, et la présence s’approche d’elle. Il la fait s’allonger sur le lit puis lui soulève ses mains au-dessus de sa tête. Elle sent quelque chose de froid autour de ses poignets puis entend un cliquetis métallique, et la voilà entravée. Des menottes ? La voilà donc à la merci de cet homme. La situation l’excite de plus en plus. L’homme se lève, et bientôt elle entend une ceinture se défaire et des vêtements tomber à terre.
Franck remonte sur le lit et lui empoigne les seins. Il mordille les tétons, ce qui la fait gémir. Les mains de l’homme la caressent partout sur le corps. Aucune zone n’est épargnée. Aurore a l’impression que, privée de sa vue, ses autres sens – et notamment celui du toucher – sont nettement plus sensibles. Les caresses paraissent bien plus intenses. Elle comprend mieux maintenant l’intérêt du ruban qui lui obstrue la vue.
Voilà que maintenant l’homme se concentre plus sur l’intimité d’Aurore. Il caresse sa vulve et stimule le clitoris. Aurore mouille abondamment. L’homme se décide à goûter à ce fruit offert. Oh oui ! Il y a bien longtemps qu’elle n’avait pas eu droit à un tel traitement. Fabien ne lui a offert que peu de cunnilingus quand ils étaient ensemble. Aucun depuis qu’ils sont séparés. Aurore ondule sous les assauts de la langue. Le plaisir lui traverse tout le corps par vagues successives de plus en plus fortes. Sentir cette langue qui s’occupe de sa féminité, prendre du plaisir avec cette homme qu’elle n’hésitera pas à briser la rend complètement folle. Elle gémit de plaisir bruyamment.
Franck met cependant fin à ce contact alors qu’Aurore est sur le point de jouir. Elle sent le corps de l’homme se positionner au-dessus du sien. Quelque chose pointe à l’entrée de sa grotte. Elle écarte les cuisses pour faciliter le passage. L’homme la pénètre d’un coup qui la remplit de joie. Et voilà qu’il commence à la pilonner, d’abord doucement, pour faire remonter la plaisir d’Aurore peu à peu. Il sait prendre son temps. Il déguste. Il n’a pas l’air pressé d’en finir. Mais très vite Aurore en veut plus. Alors elle l’encourage, le supplie presque :
— Vas-y, baise-moi fort. Défonce-moi, gémit-elle.
L’homme obéit et son rythme augmente. La puissance de ses coups de boutoir aussi. Aurore est heureuse. Elle se sent bientôt décoller. Elle ne regrette pas d’avoir dû se taper Franck pour accomplir sa vengeance. Il se révèle bon amant. Les émotions se bousculent en elle. Bientôt Aurore ne résiste plus à ce raz-de-marée. Elle est emportée et crie sa jouissance. L’homme se retire alors. Lui n’a pas encore joui.
Il défait les menottes et installe Aurore dans une nouvelle position : à genoux, cul tendu, et la tête posée sur l’oreiller. Les mains sont de nouveau attachées dans le dos. Elle doit offrir une vue des plus excitantes. L’homme semble donc vouloir la prendre en levrette, mais il s’attarde à redonner quelques coups de langue sur sa chatte dégoulinante, puis sur son anus. Il écarte bien les deux globes fessiers pour faciliter le passage de sa langue. Aurore apprécie cette nouvelle caresse. Bientôt un doigt lui fouille le cul. Elle a un mouvement de rejet mais se souvient qu’il est préférable de se détendre. Mieux vaut lui donner ce qu’il veut si elle veut se le mettre dans la poche. Et puis, ça n’a pas été si désagréable avec Fabien, même si son cul l’a brûlée pendant plusieurs jours.
Quand il la sent prête, l’homme investit ce cul offert d’un coup de bite. Aurore sent glisser ce membre de plus en plus profond à chaque aller-retour. Elle a moins mal que la dernière fois, mais c’est encore loin d’être sans douleur. Elle essaie de se détendre et d’apprécier cette queue qui coulisse dans son fondement. Ce n’est pas désagréable. Un plaisir se mêle à la douleur.
L’homme s’enhardit, bien décidé à en profiter, et commence à lui défoncer l’anus. Aurore gémit de plus en plus. La douleur augmente sous ces assauts, mais le plaisir aussi. Elle se fait maintenant pilonner le cul à fond. Elle prend vraiment plaisir à s’offrir à cet homme. Elle ne retient plus ses cris, heureusement étouffés par l’oreiller. Bien agrippé aux hanches d’Aurore, l’homme lui perfore le fondement avec vigueur. Il n’est plus très loin d’exploser. Ça y est ; il ne résiste plus à ce divin cul et éclate dans les entrailles d’Aurore.

***

Depuis qu’elle est arrivée au lycée ce matin, Aurore a une étrange impression. Elle semble attirer tous les regards. Pas des regards admiratifs comme d’habitude, mais des regards moqueurs ou de mépris. Elle ne sait pas ce qu’il se passe, et elle n’aime pas ça. Se fait-elle des idées ? Même ici en cours, elle a l’impression d’entendre ricaner dans son dos.
— C’est de nous qu’ils se marrent derrière, ou quoi ? s’inquiète-t-elle auprès de Lucas, son voisin de table.— Mais non. Tu es parano, la rassure-t-il en souriant.
Pourtant elle est sûre que c’est le cas. Qu’est-ce qui ne va pas ? Vivement que cette journée se termine. Voilà déjà que la sonnerie retentit. Deux heures de passées, c’est toujours ça de pris.
— Pars devant, lui dit Lucas, j’ai quelque chose à demander au prof.
Elle range ses affaires et sort de la salle. Chacun de ses pas réveille le feu qui lui brûle le cul depuis la sodomie de la veille ; alors elle fait attention à ne pas faire de trop grands mouvements. Elle croise un groupe de garçons d’une autre classe qui se marrent en la voyant.
— Dis donc, Aurore, t’as l’air de marcher bizarrement. Tu t’es encore pris une bite dans le cul hier soir ? lui lance le premier.— Quoi ? réagit-elle à cette question déplacée.— Je vois que tu n’as pas mis de fond de teint ce matin, poursuit un autre mec. Si tu veux, on peut arranger ça : j’ai les couilles pleines.
Aurore comprend ; Fabien l’a balancée. Furieuse, elle bondit à sa recherche, ignorant les quolibets. Elle le croise dans un couloir plus bas.
— Putain, t’as foutu quoi ? Tu m’as balancée, enflure !— Ha-ha-ha, se marre-t-il.— Putain, mais ce n’est pas drôle. J’ai fait tout ce que tu voulais. Tu avais promis de garder toutes les vidéos pour toi.— Ouais, j’ai promis… et j’ai menti. Je n’ai jamais eu l’intention de garder tout ça pour moi. Au contraire, j’ai accumulé toutes ces preuves dans l’unique but de montrer à tous ton vrai visage de débauchée. Je dois dire que tu as été particulièrement coopérative. Je suis particulièrement friand de tes photos, le visage maculé de sperme.— Quoi ? Mais pourquoi ? T’es qu’un fumier, Fabien !— Pourquoi ? Mais par vengeance, tout simplement. Tu m’as fait passer pour un salaud quand tu m’as largué. Tu as raconté à tout le monde que je t’avais trompée avec ta meilleure amie alors que tu été parfaitement au courant et d’accord avant que cela n’arrive.— Qui est au courant ? s’inquiète-t-elle.— Alors déjà, tous tes contacts mail ainsi que tes contacts sur les réseaux sociaux. Mais bientôt tout le monde sera au courant. Ce genre de nouvelle se répand comme une traînée de poudre. Tu es foutue, ma vieille.— Tout le monde ? Même mes parents ?— Exactement ! Comment crois-tu qu’ils vont réagir ? Vont-ils t’enfermer dans un couvent, d’après toi ?— Putain, t’es qu’un salaud ! pleure-t-elle. Je te faisais confiance...— Le plus drôle, c’est que c’était finalement très simple de pirater ton adresse mail pour choper tous tes contacts. Même pas eu besoin de ton mot de passe. La question mystère a suffi pour en créer un autre.
Aurore réfléchit rapidement pour savoir de quoi il parle. Avec son mail, quand on oublie son mot de passe, on peut toujours en récupérer un autre en répondant à une question mystère dont on a préalablement enregistré la réponse. Quelle question avait-elle choisi ? Il lui faut quelques secondes avant qu’elle s’en souvienne : « Quel est votre plat préféré ? »
— Comment as-tu su ? Tu ne t’es jamais intéressé à ce que j’aime.— Lui non, mais moi si, répond une voix derrière elle, celle de Lucas. D’ailleurs, tout ça c’était mon plan.— Quoi ? fait Aurore, abasourdie par la découverte de cette nouvelle trahison. Mais pourquoi ? Je croyais que tu m’aimais.— T’aimer ? grimace-t-il. Tu arrives à mentir aux autres en prétendant les aimer, mais tu n’imagines même pas qu’on puisse te faire la même chose. J’ai joué la comédie tout le long, comme toi. Tu as voulu te servir de moi pour détruire ma famille ; alors, avec Fabien, nous t’avons nous aussi manipulée.— Vous deux ensemble ? Je ne comprends pas, ce n’est pas logique.— C’est parce qu’il te manque un élément, explique Fabien. Lucas et moi étions de super potes avant, mais on s’est brouillé à cause d’une fille dont on était tous les deux amoureux et que j’ai fini par baiser. Quand j’ai vu que tu sortais avec lui, j’ai trouvé ça louche. Il me fallait le mettre en garde, en l’honneur de notre ancienne amitié et pour me racheter. Mais il me fallait une preuve de ta duplicité, preuve que tu m’as fournie de toi-même en me proposant de te filmer. Je l’ai montrée aussitôt à Lucas, et il a mis au point son plan afin de montrer à tous ton vrai visage.— Pendant que moi je jouais mon rôle, poursuit Lucas, Fabien était chargé de rassembler d’autres vidéos et photos compromettantes ainsi que de percer à jour tes objectifs. Et en attendant, nous avons tous les deux bien pris notre pied à te baiser.— Me baiser ? Mais je n’ai fait que te sucer. Tu délires !— Ah oui ? En es-tu si sûre ? Crois-tu vraiment que tu as eu affaire à mon père, hier, à l’hôtel ? J’ai tout filmé, si tu as un doute.— Putain ! s’énerve-t-elle. Vous n’êtes que des salauds ! Vous me dégoutez !— Tu as voulu jouer, tu as perdu. Il ne fallait pas t’en prendre à ma famille.— Mais ton père le méritait ! rage-t-elle. Il fallait qu’il paye pour ce qu’il a fait. Sa démission n’était pas suffisante. Il faut qu’il paye vraiment. Si le directeur n’avait pas voulu étouffer le scandale, ça aurait été le cas.— Que crois-tu qu’il s’est passé entre ta sœur et mon père ?— Il a abusé d’elle. Il l’a détruite.— Abusé ? Ne te fous pas de notre gueule. Quand je lui ai demandé ce qu’il s’était passé avec ta sœur, il ne m’a pas du tout donné cette version. Selon lui, c’est ta sœur Sophie qui lui a fait du rentre-dedans. Il reconnaît avoir cédé à la tentation et avoir eu une relation avec elle. Jusqu’au moment où les remords étaient trop forts et qu’il a voulu mettre fin à cette liaison. Sophie, n’admettant pas d’être repoussée, est allée l’accuser d’abus auprès du directeur. Prenant cette histoire au sérieux, ce dernier a tout de même voulu mener une enquête interne avant d’appeler la police. Après l’enquête, le directeur s’est aperçu qu’il y avait certaines contradictions dans la version de ta sœur ; il a donc compris qu’elle mentait. Du coup, c’est pour la protéger qu’il a décidé d’étouffer l’affaire et a demandé la démission de mon père.— Ce… ce n’est pas possible. Je ne te crois pas.— Comme tu veux, mais tu peux toujours aller voir le directeur si tu as un doute. C’est ce que nous avons fait avec Fabien, et il a confirmé la version de mon père.

***

La journée a été horrible pour Aurore. Partout on l’a montrée du doigt, partout on s’est moqué d’elle. Elle est passée en une journée de l’image d’une fille sage et bien élevée à celle d’une immonde garce. Elle n’a personne pour la soutenir. Même ses copines l’ont rejetée. Et par-dessus ça, ses parents n’arrêtent pas d’appeler. Elle a peur de leur répondre, alors elle ne décroche pas. Elle a voulu fuir toute la journée mais a refusé d’offrir cette victoire à tous ces misérables. Elle se doit de garder la tête haute, même si au fond d’elle, elle est effondrée. Et le cauchemar est encore loin d’être fini puisqu’il reste encore la confrontation avec ses parents. Elle n’ose même pas y penser.
Sophie est venue chercher Aurore au lycée aujourd’hui. Aurore marche à contrecœur vers son aînée. Elle voit déjà le visage sombre que sa sœur arbore.
— Putain, mais qu’est-ce que t’as foutu, bon sang ? Les parents sont dans une rage folle !
Aurore explique toute l’histoire à sa sœur. Comment Lucas et Fabien l’ont manipulée. Sophie écoute tout attentivement dans les moindres détails. Mine de rien, Aurore apprécie de pouvoir se confier à quelqu’un. Elle en a bien besoin après cette journée infernale.
— Purée, mais t’es trop conne ! la coupe finalement Sophie. T’avais besoin de retourner avec ton ex et de te faire filmer en plus ? Qu’est-ce qu’il t’a pris ?— Il me manquait trop, pleure-t-elle. Je l’aimais, je te rappelle. Je n’avais aucune envie de le larguer. C’est toi qui as insisté pour que je le fasse quand tu as su que Lucas Trivet était dans ma classe. J’ai fait tout ce que tu m’as demandé. J’ai fait tout ça pour toi, pour te venger de son père.— Mais moi je ne t’ai jamais demandé de te taper ton ex. Non, ça tu l’as fait toute seule. Ne compte pas sur moi pour te sortir de ce pétrin. Allez, grimpe dans la voiture ! ordonne-t-elle sèchement.
Aurore, abattue, obéit. Elle s’installe côté passager tandis que Sophie insère la clé dans le contact.
— Attends, coupe Aurore. C’est vrai ce qu’ils ont dit ? Que monsieur Trivet n’a en fait jamais abusé de toi ?— Mais merde, Aurore ! s’emporte Sophie. Qu’est-ce que ça change maintenant ? Qu’il ait ou non abusé de moi, Franck devait payer.
Aurore comprend ; Sophie n’a pas nié : c’est donc vrai. La version que lui a donnée Lucas est la bonne. Putain, son monde s’effondre ! Sa sœur s’est servie d’elle, l’a forcée à quitter le mec qu’elle aimait pour aller avec un autre qui la dégoûtait, mais qu’elle avait fini par apprécier ; et tout ça pour détruire la famille d’un homme qui avait seulement fait l’erreur de repousser des avances. Tout ça par orgueil !
— Qu’est-ce que ça change ? s’énerve Aurore. J’ai fait tout ça pour une cause que je pensais juste, mais tu m’as menti tout ce temps, et…
La claque est violente et surprenante. Sophie lance un regard noir à sa sœur.
— Calme-toi, jeune fille ! crache-t-elle. Quand les parents t’interrogeront, je ne veux rien entendre me concernant, ou je te jure que tu me le payeras au centuple. Maintenant, nous allons rentrer ; alors réfléchis bien à ce que tu vas leur dire.

FIN
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