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Fleurs du Mâle

Chapitre 2

Une coloc envahissante

Hétéro
Carole a un an de moins que moi. C’est une petite boulotte rigolote. Quand je dis boulotte, ça ne veut pas dire « grosse ». Elle vit bien et mon Dieu chacun apprécie son corps comme il l’entend. Il est sept heures du matin lorsque je rentre à ce qui est notre « chez-nous ». Évidemment la miss est déjà debout et mon retour à une pareille heure la fait réagir.
— Eh ben ! Dis donc ! Madame Claude se dévergonde… tu as découché… j’espère que tu as également couché. Juste pour te remettre en forme. Raconte-moi, ma belle.— Raconter quoi ? Il n’y a rien de spécial à dire.— Allons ! Ne me raconte pas de salades. Une femme qui part danser à vingt heures et qui rentre à sept plombes du matin, elle a rencontré au moins un mec…— Toujours l’esprit aussi mal tourné ! Je n’ai pas couché… et puis ça ne te regarde pas d’abord, petite curieuse. Est-ce que moi je te demande si tu as un amant de temps en temps ?— Tu devrais… bien que je t’assure que pour moi, c’est « Waterloo morne plaine ». Il va falloir un jour que je tente un vrai régime… je dois être trop « enveloppée » pour plaire aux mecs.— Pff ! Tu racontes n’importe quoi…— C’est à toi plutôt de me dire… allez ne sois pas vache… il était comment ?— Qui… ?— Celui avec qui tu as passé la nuit… la boite ferme ses portes à trois heures… il t’en restait quatre au moins à tuer… ne me dis pas que tu as attendu dans ta bagnole que le jour se lève.— C’est exactement ça… je ne voulais pas te réveiller.— Menteuse… soit gentille, raconte… il est blond ? Brun ou roux, grand ou petit et surtout… il t’a fait du bien… S’il te plait… dis-le-moi.— Il est brun, plus âgé que moi et ma foi, plaisant à voir. Mais il ne m’a pas touché… sauf un ou deux baisers…— Des baisers ? Il a dû t’en faire tout un bouquet pendant ces quatre plombes… et puis d’ailleurs vous les avez passées où ces heures ? Pas dans une voiture tout de même ?— Pourquoi ? Ça ne t’est jamais arrivé à toi de faire ça sur les sièges arrière d’une bagnole ?— Si, mais j’ai passé l’âge de me faire des courbatures. Il n’a pas essayé de te tripoter… ?— Mais non ! Enfin pour qui tu me prends ?— Mon Dieu, tu te poses là comme cul béni, ma parole.— Hein ? — Tu rencontres un beau mâle et tu ne fais rien avec lui… c’est toi tout craché… timide pour ne pas dire timorée…— Je t’ai dit qu’il ne m’avait rien fait… c’est tout…— Ah, ah… ah ! C’est toi qui l’as caressé ? De mieux en mieux. Sois sympa, raconte-moi…— Je suis crevée, je veux aller me coucher…— Tu me veux dans ton lit ?
— Quoi ?— En attendant que tu dormes… tu me raconteras… et puis ce n’est pas la première fois que je couche avec toi… ça ne signifie pas que nous devons faire des trucs toutes les deux… — Bon d’accord… allons au lit.
Et voilà une autre erreur de ma part. Parce que je ne songe pas, mais alors plus du tout, à ce boxer que je porte. Avec un peu de chance, Carole ne verra rien. C’est ce que je veux croire. Et nous voici dans ma chambre. C’est vrai que de temps à autre, nous nous allongeons toutes les deux, dans un lit d’une des deux chambres qui constituent notre appartement. Rien de mal à ce genre de procédé qui nous permet de dialoguer, d’échanger souvent aussi. Et je me désape lentement en espérant qu’elle regarde ailleurs. Jusqu’au moment où bien entendu, ma jupe quitte mon corps. Et là… elle ricane depuis mon lit où elle s’est déjà allongée.
Elle est en chemise de nuit, donc elle n’a pas autre chose à faire qu’à me chouffer. Et sa voix remplit ma chambre, lorsque se calment ses éclats de rire.
— Et dire que tu me jures les grands Dieux que vous n’avez rien fait… tu me racontes des bêtises, n’est-ce pas ?— Quoi ? Qu’est-ce que tu baragouines donc ? — Tu vas me raconter que tu es sortie en slip… masculin ?— Bon ça va ! Viens, on va parler.
Et je suis prise à la gorge. Je dois lui raconter en gros, sans entrer dans les détails… mais elle est rusée mon amie Carole, et je ne me fais plus aucune illusion. Elle sait si bien me tirer les vers du nez. Et je craque… au bout d’une heure de parlotte, je la vois qui a les traits crispés, et sur son visage une drôle de grimace. Elle est sous le drap jusqu’au menton et d’un coup, je réalise. Elle n’a mal nulle part, ce serait plutôt le contraire. Au niveau de son ventre, je vois le drap qui remue d’une manière explicite. Elle se masturbe en écoutant ma narration de cette nuit. Du coup, ça me ramène à une chaleur inaccoutumée. Et de mon côté, sans vraiment le vouloir, je fais exactement les mêmes gestes.
Seul le coton qui nous couvre fait des vagues. Carole a des yeux pleins d’envie et je suppose qu’elle jouit sans vouloir m’en faire part. Et c’est à mon tour de ressentir les affres d’une masturbation qui ne se montre pas. Moi aussi, je sens les picotements qui agitent le bas de mes reins. Et je présume qu’elle jouit, les yeux révulsés, ce qui ne manque pas d’accélérer mes propres mouvements. Finalement, je suis pantelante alors qu’elle ne bronche plus depuis quelque temps.
— Pff ! On a l’air de deux salopes en rut… Claude. Incroyable que tu aies pu faire un truc pareil… Il est sympa ce Marc ?— Oui… et un peu spécial aussi… il n’a jamais cherché à me faire l’amour. Pas une fois hormis lors de la douche, il n’a fait le moindre mouvement déplacé sur moi…— Et ça te manque ? Oui… tu n’as pas été comblée, dis-moi !— Curieusement si… parce que je t’avoue que j’ai mouillé et jouis sans aucun attouchement. C’était génial. Baiser c’est parfois accessoire, qu’en dis-tu ?— Ben que si tu n’en fais rien de ton « vieux », je veux bien de mon côté en faire mon quatre heures. Tu me le prêterais ? Parce que tu vas le revoir, je suppose. Sinon, tu serais une belle idiote.— Nous avons seulement échangé nos numéros de téléphone sans rien nous préciser…— Alors… pourquoi ne pas l’inviter chez nous ? Je serais heureuse de faire sa connaissance. Tu ne peux pas être jalouse d’un type que tu ne connais que depuis… hier soir. — Tu es folle ! Pourquoi veux-tu que je sois jalouse ? Personne n’appartient à personne. Mais de là à coucher avec toi et lui… il y a surement tout un monde.— Je n’avais pas imaginé ça de cette manière, mais si toi tu en parles c’est que ça t’est venu à l’esprit… et j’aimerais bien essayer moi aussi…— Essayer quoi Carole ?— Mais les caresses dont tu viens de me raconter que ça t’a donné chaud aux miches. Tu crois qu’il serait d’accord pour… que moi aussi… ?— Je n’en sais fichtrement rien et ne vais surement pas lui demander.— Zut alors… tu n’es pas une bonne amie sur ce coup-là !— Tu t’en remettras ma belle… je ne m’imagine pas lui demander tout de go : « tu veux baiser ma copine ? ».— Et pourquoi pas ? Après tout, c’est toi qui me dis qu’il a des gouts bizarres en matière de sexe… et puis d’abord, la normalité des uns n’est pas celle des autres, pour le cul… aussi !—… ?
Carole me surprendra toujours. Dans sa manière d’appréhender les choses, de les vivre parfois également. J’en reste comme deux ronds de flan. Le pire c’est bien qu’elle a l’air sérieuse dans sa démarche. Merde ! J’aurais mieux fait de la boucler, je ne tiens pas à avoir des ennuis avec ma coloc… on s’entend si bien elle et moi. J’en suis là lorsque le sommeil me rattrape et je m’endors avec les images de ma première feuille de rose. Et me voici une fois encore bouillante. Mais cette fois, je sombre dans un sommeil agité. Des dizaines de paires de fesses sans visage qui viennent se frotter à ma langue… et c’est l’oubli intégral, un grand saut dans les bras de Morphée.
Lorsque je sors de ma torpeur, il est quatorze heures bien tassées. La première chose en ouvrant les quinquets, c’est d’apercevoir ma coloc qui est toujours là. Elle joue avec son smartphone.
— Je ne te dis pas comment tu t’es agitée… ce type doit être très spécial et je ne sais pas à quoi tu rêvassais, mais entre tes soupirs profonds et tes petits cris, un moment j’ai cru que tu baisais en dormant.— Et ? Ça t’a empêché de demeurer dans mon pieu ?— Non ! Mais tu es belle quand tu jouis… du coup c’est moi qui jalouse ce mec qui te rend si heureuse.— Qu’en sais-tu ? Et puis nous n’allons pas encore remettre ça… — Ça te gêne à ce point ? Tu sais moi aussi j’aimerais passer toute une soirée à sucer et lécher un beau mâle.— Tu peux t’en dégoter un toute seule, il me semble.— Mais ce serait surement plus amusant et jouissif que nous partagions ce genre de moment rare…—… ? Je me suis souvent dit que tu avais un grain. J’en ai désormais la certitude. Tu es… une vicieuse qui cache bien son jeu…— Mais oui… comment t’as deviné ? Et si tu ne marches pas dans ma combine, je te chatouille jusqu’à ce que mort s’ensuive.— Mais… c’est qu’elle mordrait notre Carole si elle avait des dents de louve…— Ben oui… tiens d’abord !
Elle se rue sur moi et ses doigts me chatouillent vraiment sur les flancs. Je la repousse en riant et les draps s’envolent. Je n’en crois pas mes yeux. Elle a gardé sa culotte à mi-cuisse et sa touffe est là qui me nargue. De la même couleur que sa tignasse, d’un brun aux reflets roux, elle est bien proprement taillée en forme de cœur. Elle sent que mon regard se porte sur son buisson et elle stoppe son fou rire. Ses pupilles se rétrécissent, je la sens d’un coup très embêtée. C’est bizarre comme la jeune femme qui est là fait preuve soudain d’une fébrilité insoupçonnée. Le rire qui s’efface se meurt dans une larme qui pointe aux coins de ses yeux.
C’est instinctif chez moi ! Je la serre contre moi et lui parle gentiment.
— Eh ben ? C’est quoi ce gros chagrin ? Tu ne vas pas être triste parce que j’ai passé une partie de la nuit avec Marc. Allons qu’est-ce qui t’arrive Carole… je suis là, tu peux aussi te confier.
Après quelques reniflements et s’être séché les quinquets dans le drap, merci du cadeau, elle se serre contre mon sein et me débite une tirade que j’ai peine à entendre.
— Je suis grosse, moche. Comment tu veux qu’un type puisse aimer mes formes ? Soyons lucides ! Jamais je n’attirerai un garçon avec mes bourrelets. Je t’envie de manger ce que tu veux et de ne pas prendre un gramme. Ce n’est pas juste. On a pas toutes les mêmes chances dans la vie.— Tu dérailles là ! Je te préfère encore en quémandeuse de mâle. Si je peux faire quoi que ce soit pour t’aider, n’hésite pas ! — C’est vrai ? Alors tu veux bien me prouver que j’ai tort ?— Quoi ? Et comment je peux faire ça ?— En invitant ton copain et en le partageant avec moi, c’est aussi simple qu’un bonjour.—…
Pourquoi est-ce que j’ai la nette impression de m’être fait berner ? Un vague sentiment de ne pas avoir le choix, de ne plus pouvoir revenir sur ma parole. Et la garce dont le visage s’éclaire de nouveau plein d’une malice étourdissante. Sa main se crispe dans la mienne et toujours par jeu, sa bouche qui vient effleurer le coin de mes lippes. Un bisou à la limite de l’ironie. Elle s’écrie en sautant sur ses pieds.
— Allez, ma vieille, tu as assez dormi. Maintenant tu dois t’occuper d’inviter notre ami.— Notre ami ? Comme tu y vas et tu crois que je vais lui présenter comment cette affaire ? Hein ? Tu as vraiment pensé à ce genre de détail ? Peut-être que lui ne voudra pas de ton plan pourrave.— Qui ne tente rien n’a rien… tu l’appelles, tu lui expliques et je suis là pour te guider dans tes réponses… allez sois sympa ma belle.— Pff ! Tu vas me rendre chèvre toi, un jour… — Mais non ! Je suis certaine que nous y trouverons toutes les deux notre compte. Allez… je vais chercher ton téléphone. On peut même faire ça depuis ton plumard.— Franchement, c’est du grand n’importe quoi… comment peux-tu être aussi… — Ouais ? Aussi quoi ? Emmerdante, c’est ce que tu veux dire ?— Un peu, je l’avoue !— À force d’avouer, tu vas te sentir coupable. En amour comme en sexe, il ne doit pas y avoir de considérations pareilles. On en a envie et bien on le fait, un point c’est tout. Le reste c’est de la flûte.
Elle fonce vers le coin où je range mon sac à main et me ramène ma pochette dans la chambre. Elle est tout excitée, agitée et comme sa culotte n’est toujours pas remise en place correctement, les poils pubiens se montrent par intermittence. Elle rigole de voir que mes yeux se fixent sur cette broussaille. Et je parierais bien ma chemise qu’elle fait exprès. C’est bien dans son style de faire voir, elle est sans gêne. Mon Android est maintenant dans mes pattes. Carole guette chacun de mes gestes alors que je compose le numéro. Pourvu que Marc ne réponde pas ! Comment vais-je pouvoir lui expliquer le truc ?
Merde, la troisième sonnerie est la bonne. La voix pâteuse qui fait écho à mon « allo », c’est bien celle de Marc.
— Allo ? Qui est à l’appareil ?— Ça va Marc ! C’est Claude là ! — Claude ?... Ah oui ! J’y suis ! Je te manque déjà tant que ça ?— Euh… je te réveille visiblement ? Je peux te rappeler plus tard si tu le désires.— Non ! J’aime ta voix… et puis bon ! C’est encore dommage que tu ne sois pas chez moi !— Dommage ? Pourquoi ?— Ben… au réveil je suis en grande forme souvent et là… à la pensée de notre petit numéro nocturne, imagine la trique.— Euh… ma copine Carole est là dans ma chambre.— Elle écoute notre conversation ? Non ? Salut alors Carole… Votre copine Claude, c’est une femme qui a du gout et qui sait y faire avec les hommes.
Je suis rouge de honte, mais la sagouine dans son coin a le sourire aux lèvres. La petite cochonne réussit parfaitement son coup et me voilà au pied du mur. Et surtout dans mes petits souliers. Parce qu’il va falloir qu’à un moment ou l’autre je lui raconte les délires de ma coloc. J’en bafouille tellement, que je m’étrangle et la peste s’empare de mon appareil. C’est le bouquet ! C’est elle qui fait la conversation avec Marc. Comme si elle le connaissait depuis toujours quoi ! Comme j’aimerais avoir les oreilles bouchées, parce que je suis certaine qu’elle va lui faire son numéro. Mais elle est plus posée depuis une minute ou deux.
— Bonjour Marc… je suis Carole. J’ai repris le dialogue. Claude a avalé sa salive de travers.— Ah bon ? Elle est malade ?— Non ! Elle s’étrangle surement à cause de la demande que je vais vous faire…— Une demande ? C’est quoi ce cirque ? Enfin dites toujours…— On peut se dire « tu » aussi… ce sera plus facile pour moi de parler après ceci.— D’accord. Vas-y alors, je suis tout ouïe.— Eh bien… je me trouve moche, grosse et Claude me jure que non ! Alors je lui ai demandé de partager avec toi… une soirée.— Partager une soirée avec moi ? Tu veux dire une sortie pour danser ou aller au restaurant ?— Non… ce que j’aimerais pour me rassurer, c’est te partager toi avec elle.— Comment ça, je ne pige pas du coup !— Ben… refaire avec elle et toi, ce que vous avez fait cette nuit ensemble.— Tu… non ? Tu veux coucher avec elle et moi ? C’est une plaisanterie ? Tu te fiches de moi ?— Non ! C’est tout ce qu’il y a de plus sérieux. Mais elle n’aura jamais le courage de te le demander… et moi, j’ai besoin de faire un truc pareil pour me sentir femme… tu es un bon amant si j’ai bien compris et quand il y en a pour une, il y en a pour deux non ? Tu ne veux pas essayer, dis ? Juste une fois, juste un soir.— Mais… repasse-moi Claude.— Oui… oui tout de suite. Je t’embrasse et vous laisses-en discuter tous les deux… salut Marc et qui sait, peut-être à très vite.
La petite peste me refile mon appareil et s’éclipse en silence. Je suis tétanisée par la voix de Marc qui a des intonations plutôt moqueuses. Je dois être rouge de honte, mais au bout du fil, lui ne peut pas s’en apercevoir et c’est heureux.
— Eh bien ma chère Claude… tu peux dire à ton amie que je veux bien adhérer à votre projet si toi tu es d’accord.— C’est elle qui… espère cela, je crois qu’elle m’a eu un peu aux sentiments… tu sais.— L’essentiel n’est-il pas que vous soyez raccord toutes les deux ? Je suis libre ce soir… alors si le cœur vous en dit… par contre, j’ai besoin de votre adresse.— Ce soir ? Mais c’est dimanche… et nous n’avons pas de quoi préparer une dinette entre copains.— Oh ! Claude… une pizza me conviendra… et j’apporte le vin. Et quelques autres babioles pour… Carole, c’est bien ça ?— Oui… mais tu es conscient de ce qu’elle désire ?— Bien sûr ! C’est seulement à toi de décider… tu comprends ? Sans ton aval, pas question que je mette un pied dans cet engrenage. La seule qui est importante à mes yeux c’est toi, Claude. Pour un tas de raisons qui sont trop longues à expliquer au téléphone.— Attends une seconde…—… ?
Il se tait et j’appelle à la cantonade, l’auteure de tout ce micmac, parce que je suis consciente qu’elle doit trainer dans les parages.
— Carole ! Carole, viens ici !
Pas un signe de sa présence… et je réitère mon appel.
— Carole, où te caches-tu ?— Pas la peine de crier… j’étais aux toilettes. Alors qu’est-ce qui t’arrive Claude ?— Marc propose une soirée pizza, vin et jeux… Tu es toujours partante ?— Quand ?— Ben, il est libre ce soir… tu en penses quoi ?— Oui… oui, dis-lui que c’est d’accord. Mais ça ne va pas te chagriner trop ? C’est ton ami… demande-lui aussi comment on doit être habillées !
Il est bien temps de songer à ce que ça peut me faire cette histoire. Un dernier sursaut de la part de ma coloc ? Une peur rétrospective d’être allée trop loin dans cette affaire ? Je ne le saurais jamais puisque malgré mes hésitations, je reprends Marc qui fait le pied de grue en attente au bout du fil.
— Je suppose que tu as tout entendu, Marc.— Oui… et pour répondre à sa question très précise, toutes les deux en petites nuisettes, un peu aériennes, voire transparentes ne serait pas pour me déplaire.— J’ai compris le message… on dit dix-neuf heures trente, vingt heures ?— Ça me plait bien… une dernière chose, elle… c’est-à-dire Carole doit être notre obligée…— En clair ? Parce que je t’avoue que je ne saisis pas tout là.— Elle devra être bien obéissante et pas seulement à moi… ça fait partie de mes doléances pour venir.
Je fais une seconde pause pour mettre au courant Carole qui est toujours debout à demi à poil au bord de ma couche.
— Marc met comme condition pour dire « oui », un préalable gênant pour toi ma belle !— Ah ! Dit toujours !— Il exige ton obéissance sans faille…
Là c’est elle qui marque un temps d’arrêt. Elle semble réfléchir un court instant puis d’une voix un peu rauque, chargée en émotions elle laisse tomber dans le silence qui s’instaure dans la pièce.
— D’accord ! Dis-lui que c’est oui… mais pas de violence…
Reprise de ma conversation avec Marc qui bien sûr est au courant puisqu’il n’est pas sourd.
— Tu as capté Marc ?— C’est bon ! Donne-moi votre adresse… et j’arrive dans le créneau horaire que nous nous sommes fixé… pour la pizza… une quatre fromages pour moi. Je t’embrasse Claude et bonne fin de journée. — À tout à l’heure donc ? — Bise ma toute belle.
Le vide qui me surprend alors que le téléphone est de nouveau aphone se charge d’émotions diverses. La petite tête de fouine de Carole est là qui me fixe de ses prunelles brillantes, comme fiévreuses. Elle s’assoit sur le bord de mon lit et ses bras encerclent mes épaules. Un accès de tendresse ? Ou une peur rétrospective de ce qu’elle vient d’accomplir ? En tout cas, je n’ai pas besoin de contrôler pour savoir que ses larmes coulent. Mon épaule est toute trempée alors que ma main relève la pointe de son menton…
— Bon ! C’est pas tout ça ma chipie… tu vas te débrouiller pour nous dégoter trois pizzas à livrer. Une devra être « quatre fromages » pour notre hôte. Plus possible de faire marche arrière, tu t’en doutes bien. — Oh… j’ai sacrément la trouille, mais je veux aller jusqu’au bout de ce qui me fait tellement plaisir… l’idée d’une soirée où je serai une femme « normale ».— Mais c’est quoi une femme « normale » ? Ça n’existe pas cette différence ou alors seulement dans ta tête. Nous sommes toutes, toujours belles pour quelqu’un. Il suffit de rencontrer le bon.— Tu crois vraiment en ce que tu me racontes ? Tu penses sincèrement que ce Marc est celui que tu attends depuis si longtemps ?— L’avenir va me le dire, Carole ! Qui sait… c’est aussi un peu pour moi qu’il veut te rencontrer, tu sais.—… quelle chance tu as !— Un dernier point et pour ta gouverne… il nous désire en nuisette… comment dire… assez olé — olé… tu as ça dans ton armoire ?— Je trouverai, ne t’inquiète pas. Tu es une chic fille et la meilleure copine que je puisse avoir. Tu es une belle personne Claude… merci.— Allons… il ne nous reste plus beaucoup de temps pour être fraiches et désirables ma cocote. Tu t’occupes de la mangeaille et puis nous nous douchons ?— Ça roule ma poule !
Le ton guilleret de sa dernière phrase dénote avec les traits soucieux de son visage. Au fond de nous, surement que nous sommes dans le même état d’esprit. De plus je rumine que Marc n’est toujours qu’un quasi étranger pour moi et un total pour Carole. Mais les dés sont jetés et je dois reconnaitre qu’au fond de moi… ça m’excite plus que la moyenne cette incroyable affaire. Pendant que je saute de mon lit, l’instigatrice de tout ce chantier retourne dans la cuisine. Elle me crie au bout de quelques secondes un truc sympa.
— J’ai fait du café Claude… on le boit ensemble ?— J’arrive Carole… le temps de faire pipi…
— xxXxx —

À suivre…
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