Le site de l'histoire érotique
  • Histoire érotique écrite par
  • Fantasme
  • Publié le
  • Lue {{{NB_VUES}}} fois
  • 81 J'aime
  • 0 Commentaire

Formation/déformation

Chapitre unique

Erotique
Je garai ma voiture sur le parking vide à côté du bâtiment qui allait m’accueillir pendant cette semaine de formation. Il s’agissait d’un centre de vacances déserté de ses occupants pour cause d’école. En face, de l’autre côté de la route, un lac aux eaux grises qui n’avait rien à envier aux plus belles étendues d’eau Canadiennes s’étalait sur plusieurs centaines de mètres. Sur les berges bordées de sapins, l’onde clapotait au rythme du vent dans une mélodie des plus apaisantes. Je devais être le premier. J’avais pas mal bataillé pour obtenir cette formation, si loin de chez moi, mais qui m’apporterait tant par la suite. Je humai l’air des lieux en admirant un ciel rose et bleu lavande qui embellissait le tableau du lac et de sa forêt. Je savais que je me lançais dans une semaine éprouvante pendant laquelle j’allais devoir apprendre à détruire tout ce que je connaissais de ma profession pour bâtir des connaissances nouvelles sur des fondations plus solides.
Les formateurs étaient, semblait-il, impitoyables et nombreux étaient ceux qui abandonnaient en cours de route. Au moins, je pourrais me ressourcer devant cette vaste étendue d’eau qui reflétait maintenant les lueurs flamboyantes du coucher de soleil.
Une autre voiture se gara alors que je sortais ma valise de mon coffre. A peine eu-je salué le nouvel arrivant, un certain Pierre, qu’un autre véhicule fit son apparition, bientôt suivi par le cortège des quinze participants à cette formation. Un homme trapu au crâne dégarni fit son apparition sur le perron de l’entrée principale en compagnie d’une femme blonde d’une quarantaine d’années. Nos formateurs.
Après un accueil des plus chaleureux, entre petits fours, jus de fruits et bières fraîches, nous nous installâmes dans les chambres d’ordinaire réservées aux animateurs du centre de vacances. Pièces austères et minuscules dotées de quatre lits superposés, deux armoires et un bureau. Je rangeai mes affaires et rejoignais mes compagnons de fortune dans la grande salle de réunion que nous occuperions dix heures par jour minimum pendant la semaine qui allait s’écouler.
Je vous passe ici les détails d’un programme de travail intensif pour m’attarder plus en profondeur sur mon état d’esprit. Agé de quarante ans, fort de vingt ans d’expérience dans mon domaine d’activité, j’étais avant tout venu ici pour déconstruire des techniques de management, pour faire un point sur ma carrière et remettre de l’ordre et de la perspective sur ce qu’elle allait devenir. D’un naturel sérieux au travail, j’étais plutôt quelqu’un de détendu, à l’humour tranchant et au rire facile. En couple depuis plus de quinze ans et père de deux enfants, j’avais, depuis de nombreuses années, cessé de courir le cotillon et ne me préoccupais guerre du regard que les autres pouvaient porter sur moi. J’avais déjà trompé ma femme, elle aussi, mais l’envie de nouvelles conquêtes m’avait abandonné depuis longtemps, même si je savais que de temps en temps, ma femme ne disait pas non à une petite aventure d’un soir. Mais c’était moi qu’elle aimait. Je dirais même qu’elle était folle de moi. Cet équilibre me convenait.
Sur les quinze participants à cette formation, seulement quatre femmes, sans compter la magnifique formatrice aux traits fins et élégants, répondant au prénom d’Hélène. C’était le genre de personne qui m’impressionnait et que j’admirais. Sûre d’elle, posée, calme et douce en apparence, elle pouvait vous asséner des vérités qui vous remuaient de la tête aux pieds sans se départir de son tempérament de femme délicate et innocente. Elle était d’une rare élégance et je soupçonnais d’anciennes origines aristocratiques, par son maintien, son allure et sa posture. Quand elle nous annonça avoir cinquante quatre ans, les hommes de l’assistance s’échangèrent tous un regard discret. Elle en faisait quinze de moins. Sûrement son sourire permanent y était-il pour quelque chose. J’ai toujours trouvé que les hommes et les femmes avenants et souriants paraissaient plus jeunes qu’ils ne l’étaient réellement.
Le programme allait être chargé : quatre heures de travail le matin, quatre l’après-midi et deux le soir après le repas. A cela s’ajoutait un travail personnel à remettre chaque matin. Peu de temps pour la détente, mais je n’étais pas là pour ça. Des groupes furent constitués selon les attentes et les ambitions de chacun. Je me retrouvai dans un groupe de trois personnes, dont Pierre, un homme d’une cinquantaine d’années en quête de reconversion professionnelle. La troisième se nommait Marine, une femme aux cheveux châtains, aux yeux verts, qui devait avoir à peu près mon âge. Elle travaillait dans le domaine hospitalier et ses vêtements simples laissaient deviner des formes plus que généreuses.
Si les autres groupes avaient des attentes différentes, le fond du travail restait le même : réfléchir à l’engagement réel qui nous liait à notre profession. Lors du temps de parole qui nous permit à tous de nous présenter, je compris que je n’avais pas affaire ici à des idiots. Il s’agissait de personnes passionnées, désireuses d’acquérir des connaissances nouvelles. Lors de ce moment d’échange, je fus particulièrement marqué par la benjamine du groupe. Elle était née à Hanoï au Viêt Nam, mais sa famille avait immigré en France quand elle était bébé. A trente et un ans, elle était PDG d’une PME de plus de cinquante personnes dans le domaine du développement durable et avait un parcours scolaire des plus brillant. Lucie-Chánh avait les traits typés des asiatiques, des yeux bleus déroutants et un visage rond très fermé, contrastant grandement avec son corps fluet. D’assez petite taille, on sentait que cette jeune patronne savait mener une équipe et qu’elle était dotée d’une capacité de réflexion et d’analyse plutôt aiguisée.  Malgré des nuits atroces dans un lit inconfortable au possible avec un compagnon de chambre qui ronflait comme un tracteur, les deux premiers jours se déroulèrent sans trop de difficultés même si la fatigue s’installa rapidement. Le troisième jour fut plus compliqué. Des doutes, des remises en question, des angoisses m’assaillaient tout au long de nos échanges. Et je n’étais pas le seul. Marine n’était pas loin de lâcher l’affaire. Elle avait dû quitter la salle plusieurs fois avant de revenir, les yeux rougis. Il n’était pas facile de réaliser qu’on avait fait fausse route, que nos attentes profondes ne correspondaient pas au chemin que l’on avait emprunté. Hélène, patiente, conciliante restait tout de même imperturbable face au désarroi que l’on pouvait afficher. Cette femme était en béton armé. Et ce n’était pas la seule. Lucie-Chánh répondait toujours du tac au tac aux sollicitations et semblait inébranlable.

Ce troisième soir, je décidai de partager mon repas en compagnie de Marine qui semblait avoir repris du poil de la bête. La fatigue commençait à me tirailler et ma concentration en pâtissait. J’ai honte de l’avouer, mais je n’arrivais pas à détacher mon regard de ces seins qui formaient deux sphères parfaites sous son chemisier. Je crois qu’elle s’en était rendu compte, mais elle ne m’en a pas tenu rigueur. Son visage aussi était marqué par la lassitude.
Le quatrième jour, les cours furent plus rapides qu’à l’accoutumée et, exceptionnellement exemptés de travail du soir, nos deux formateurs nous proposèrent une balade digestive le long des berges du lac, ce que tout le monde accepta avec plaisir. Marine marcha à mes côtés, en silence, tandis que je contemplai les lueurs du couchant sur l’eau paisible. Je sentis que j’avais envie d’elle. Terriblement envie. D’elle ou de quelqu’un d’autre d’ailleurs. C’était quasiment animal. Comme si mon cerveau, après avoir été torturé, réapprenait à vouloir quelque chose de simplement physique. Du plaisir, rien que du plaisir. Tandis que mes pensées s’égaraient, je me demandai si tout le monde était dans le même état que moi. Le silence régnait sur le groupe et je remarquai alors l’absence de Lucie-Chánh. Peut-être avait-elle rejoint le groupe de tête avec Hélène ?
Après cet intermède ludique, je décidai de prendre une douche avant de rejoindre mes compagnons de chambrée. En longeant le couloir, je me languissais de toutes ces chambres vides alors que nous nous entassions à quatre dans une pièce misérable. Assurément, les enfants étaient mieux considérés que leurs encadrants ici. Heureusement, il ne restait que deux nuits.

La douche me fit un bien salvateur. En sortant de la cabine, encore ruisselant, j’entendis un bruit, comme un chuintement, qui me surprit à cette heure tardive. Immobile, j’attendais que cela se reproduise, mais rien. Je m’essuyai et entourai la serviette autour de ma taille, quand le son, semblable à un murmure, se fit à nouveau entendre, au niveau du plafond. Je constatai alors que le mur de cloison entre les vestiaires hommes et femmes ne montait pas jusqu’au plafond. Le son venait d’à côté. Et il se reproduisit. C’était difficilement reconnaissable, mais j’avais le sentiment que quelqu’un avait du mal à respirer.
— Ça va ? Y a quelqu’un ? m’écriai-je.
Un moment de silence, puis à nouveau, ce son étouffé. Je sortis dans le couloir, noir. Aucune lumière sous les portes des chambres que nous occupions. Je décidai de jeter un œil dans le vestiaire des femmes. Après tout, quelqu’un était peut-être en difficulté.
Je poussai doucement la porte et aperçus Lucie-Chánh, vêtu de son éternel jean noir. Au-dessus, elle ne portait qu’un soutien-gorge, noir également. Face au miroir, elle était en train de se recoiffer.
Pendant une fraction de seconde, je lus la surprise dans son regard reflété dans le miroir. Elle se retourna vers moi, le visage impassible. Je bredouillai de vagues excuses et m’apprêtai à refermer la porte, lorsqu’elle retira ses écouteurs que je n’avais pas remarqués et me demanda ce qu’il y avait. Je ne pouvais empêcher mes yeux de se promener sur sa peau blanche et sur les deux petits seins recouverts de leur tissu de dentelle tout en comprenant que le son étouffé que j’avais entendu était le bruit des écouteurs et Lucie qui fredonnait.
— Excuse-moi, j’avais entendu un bruit et je ne voulais pas...
Le corps encore humide, la main sur la serviette qui ceignait mes hanches, j’étais pétrifié. Je crois que j’avais peur. Ça aurait été n’importe quelle autre stagiaire, même Hélène, j’aurais refermé la porte en m’excusant platement, mais là, devant cette femme à la personnalité si forte, je n’arrivais ni à articuler une phrase correcte ni à bouger un orteil.
Il me sembla percevoir un rictus à la commissure de ses lèvres et elle s’avança vers moi. J’imaginais déjà la gifle qu’elle m’assenerait et me disait qu’elle serait bien méritée, mais au lieu de ça, elle me tira dans la pièce et colla son corps frêle au mien. La douceur de sa peau me fit comme un électrochoc et je sentis une impression de chaleur monter en moi. Un instant, elle me regarda, me perçant de ses yeux bleu outre-mer, avant de se dresser sur la pointe des pieds pour poser un baiser sur mes lèvres. Stupéfait, je me laissai faire et elle éloigna sa bouche de la mienne pour me perforer à nouveau de son regard de glace. Elle se rapprocha, ma main libre enserra sa taille et nos bouches se rencontrèrent à nouveau, fougueuses. Je sentis sa main droite se poser sur ma nuque avant de se perdre dans mes cheveux et sa main gauche se caler sur mes omoplates. Serrée dans mes bras, je la trouvais encore plus petite, plus fragile qu’un oiseau tombé du nid.
Nos souffles s’accélérèrent et nos mains glissèrent sur nos peaux avec plus de vigueur. Rapidement, ma serviette se retrouva par terre et elle entreprit de saisir mon sexe gonflé. Ses doigts roulèrent sur ma verge pour s’en saisir fermement dans un langoureux mouvement de va-et-vient. Je dévorai son cou, la mordillai, m’enivrai du parfum de ses cheveux raides tout en faisant glisser son pantalon au sol. Passant mes doigts sous sa culotte, je découvrai les contours fermes de ses fesses alors qu’elle se pendait à mon cou, m’embrassant et me masturbant avec fermeté. Nos corps roulèrent vers le sol et je fis glisser sa culotte le long de ses cuisses. Ses mains saisirent mes épaules et elle écarta les jambes en relevant le bassin. D’un mouvement de hanche, j’entrai en elle, les bras tendus contre le sol. Ses lèvres formèrent un « O » sans qu’aucun son ne s’en échappe et son regard se fixa dans le mien. Je sentis tressaillir mon sexe au contact de la délicieuse chaleur de son antre.
Elle saisit mon bassin d’une main, l’autre toujours planté sur mon épaule et sa respiration s’accéléra au rythme de mes assauts. Je regardais son corps pâle se mouvoir en un rythme lancinant et sa vision se perdre dans une tendre agonie. De petits râles étouffés s’échappaient de ses lèvres fines et ses doigts glissèrent sur mon torse, mon ventre, pour venir se blottir entre nos deux sexes imbriqués. Je me sentis emporté dans un tourbillon de sensations enivrantes. L’odeur de sa bouche, le murmure de son souffle, la caresse de sa peau ; tout en elle me donnait envie de l’aimer profondément, de l’aimer fort, de lui faire du bien. Rapidement, mon pubis cogna sur le sien avec plus de vigueur. Mes coups de hanches répétés s’accompagnaient des gémissements qu’elle tentait de contrôler, mais qu’elle n’arrivait pas à retenir. Je haletai de plaisir et sentis son corps entier se contracter quand elle engloba mes fesses de ses deux mains.
Comme tétanisée, elle s’accrochait à moi, les yeux mi-clos, le souffle rauque. Alors je sentis le feu se libérer de mon ventre et je l’accompagnai dans un autre ailleurs. Nos corps en sueur, collés l’un à l’autre dans une agonie pétrifiée s’affaissèrent quand il nous fallut respirer à nouveau. Vidés, épuisés, heureux, nous nous embrassâmes en souriant alors qu’elle posait ses mains sur mes joues râpeuses.
En ramassant ma serviette pour couvrir ma nudité, je ne réalisai pas encore ce qu’il venait de se passer. Elle se rhabilla et je vis qu’elle n’avait pas ôté son soutien-gorge. Sans un mot, nous nous embrassâmes encore. Son corps semblait si fin, si léger entre mes mains. La fatigue se fit rapidement sentir et nous rîmes en nous voyant bâiller l’un l’autre. Nous nous souhaitâmes bonne nuit et je ne pus m’empêcher de la retenir par le bras pour l’embrasser une dernière fois. Ce qu’elle ne refusa pas.
Le lendemain matin quand le réveil sonna, je flottais dans une conscience brumeuse. A cheval entre deux mondes, je ne savais plus très bien ce qui était réel et ce qui ne l’était pas. Quand je fus totalement réveillé, je compris que je n’avais pas rêvé. Tout cela s’était réellement passé et cela avait été un moment dingue. Seulement je ne savais pas comment réagir. Faire comme si rien ne s’était passé ? Mon cœur se serra à cette pensée. Je ne suis pas homme à pouvoir faire l’amour, même avec une inconnue, sans éprouver de sentiments. Je décidai donc de voir comment elle allait se comporter elle, avant de faire quoi que ce soit.
Heureusement, le travail qu’on nous demanda ce matin-là me fit penser à autre chose, car quand je regardais Lucie-Chánh, j’avais le cœur lourd. Elle faisait comme si rien ne s’était passé. Ce n’était pas qu’elle m’ignorait, mais elle faisait exactement comme les autres jours. Ce jour de stage était le dernier, le bilan serait pour le lendemain matin et après le repas du midi, nous rentrerions tous chez nous. Je me sentais toujours un peu bête dans ces moments-là. J’avais l’impression d’être un petit garçon triste. Je me concentrai tant bien que mal sur mes cours le reste de la journée et m’installai à sa table pour dîner, en compagnie de Marine et Pierre. Après tout, nous avions mangé à la même table plusieurs fois pendant ce séjour. Je cachai mon désarroi entre deux bouchées d’un excellent confit de canard quand une phrase me remit le cœur à l’endroit.
— J’ai envie que d’un truc : prendre une bonne douche !
Lucie-Chánh avait lancé ça au milieu d’une conversation sur le bilan de stage en me lançant un regard fugace. Devant l’incrédulité de nos compagnons de table, toute la machinerie de mon corps et de mon âme se mit en branle d’un seul coup. Mon cœur, devenu léger, se mit à danser dans ma cage thoracique et mon humeur revint au beau fixe. Rendez-vous était donc pris.
Plus tard, à l’heure où mes compagnons de chambres éteignaient leurs lumières, je me faufilais dans le couloir armé de ma serviette et de mon savon. Je fis une pause en entrant et j’entendis ce que la veille j’avais pris pour un souffle : le bourdonnement des écouteurs de Lucie-Chánh et le murmure chantonnant de sa voix. Une fois ma besogne accomplie, j’ouvris la porte de ma douche et elle était là, en face de moi. Nous nous approchâmes l’un de l’autre et nous embrassâmes avec fougue.
— Tu m’as manqué, me souffla-t-elle.— Toi aussi, lui dis-je entre deux baisers.
Sa main caressait tendrement mes cheveux. Elle était si belle, son petit sourire au coin des lèvres. Ses yeux venus du ciel m’irradiaient de la tête au pied. Je l’attirai à moi pour sentir la chaleur de son petit corps sur le mien. Elle frotta sa jambe contre ma cuisse en s’accrochant à mon cou. Si le désir était plus que palpable sur moi, elle aussi débordait de fougue. Elle s’agrippa à ma nuque et je la soulevai, si légère qu’elle était, pour l’asseoir sur le rebord du lavabo. J’entrepris d’embrasser son cou tandis que mes mains retiraient son haut et dégrafaient doucement son soutien-gorge. Une fois ses petits seins à l’air libre, j’en dévorais les tétons, guidé par le son de ses soupirs. Ses mains glissèrent sur mes hanches, firent tomber la serviette pour trouver mon sexe dressé. Elle me masturba d’une main et englobait mes testicules de l’autre. Je l’embrassais à nouveau et fis tomber son jean et sa culotte au sol.

Je saisis ses cuisses et pendant qu’elle attrapait mon dos et mes fesses, nous ne fîmes qu’un. Ses soupirs s’intensifièrent et je m’enfonçai lentement en elle, profondément, pour sentir chaque parcelle de chaleur de son ventre. « Vas-y plus fort », me glissa-t-elle tendrement après quelques minutes de douceur. Je passai mes bras sous ses genoux, l’attrapai par les hanches et la soulevai du lavabo. Accrochée à mon cou, je vis son regard fiévreux bouillonner tandis qu’elle gémissait en reprenant son souffle.
Ses cheveux ondulaient à chacun de mes coups de reins, de nos bouches ne sortaient plus que des soupirs étouffés et la pièce s’emplit du son de son corps qui s’entrechoquait sur le mien, de plus en plus fort, de plus en plus intensément. Je sentais l’humidité de son sexe chaud couler sur moi et l’intensité de ce moment, la dureté de mon membre, la chaleur de son corps, la fièvre dans ses yeux me submergèrent lentement. Quand l’orgasme m’atteignit, nous étions dans une telle frénésie que nos deux corps étaient recouverts de sueur. Je me sentis m’abandonner en plusieurs soubresauts puissants, les dents serrées, les yeux clos.
Essoufflés, je la reposai sur le bord du lavabo et l’embrassai à nouveau. Puis, elle colla sa tête contre mon torse et je la serrai dans mes bras. Nous étions bien. Loin de tout. Je profitai de ce moment d’accalmie pour admirer les courbes de son corps. Loin des Maillol des Tuileries tout en rondeur, elle était d’une finesse athlétique. L’arrondi ferme de ses seins surplombait un ventre plat, un sexe aux longs poils noirs, presque raides et des cuisses aux courbes fines. Ses fesses étaient rebondies et son dos gracile, image d’une parfaite harmonie. Elle prenait visiblement soin de son corps sans que cela n’en soit une obsession. Les traits de son visage, aux arrondis asiatiques, étaient sublimés par ses yeux bleus profonds qui me transperçaient le cœur.
Je ne sais combien de temps nous restâmes enlacés ainsi, à discuter, nous embrasser, nous sourire, nus au milieu de cette salle de bain collective. Après un long moment, l’excitation commença à remonter.
— Tu connais l’huile d’Hanoï ? me demanda-t-elle entre deux baisers.— Hanoï ? Au Viet-nam ? Heu, non.
Elle se tourna alors vers sa trousse de toilette et en sortit une petite fiole sur laquelle un dragon était dessiné. Elle fit couler un liquide visqueux et translucide en quantité sur ses seins et son ventre avant de venir se coller à moi. Elle se frotta et l’huile chauffa immédiatement jusqu’à la limite de la douleur. Elle me retint par les épaules pour que je ne me décolle pas et fit des mouvements de haut en bas, sa peau semblait couler contre la mienne. Je sentais mon sexe déjà dur, chauffé à bloc, glisser sur son ventre, passer sur son nombril et remonter jusqu’à sa poitrine avant qu’elle ne refasse le chemin en sens inverse. C’était infiniment bon et d’une sensualité rare. Ses mains enduites du liquide se frottèrent sur le bas de mon dos et descendaient jusqu’à mes fesses à chacun de ses mouvements. Doucement, elle souffla sur mon torse et la chaleur s’intensifia. Elle descendit, et ses soupirs sur mon corps me semblèrent former des striures de feu.
Elle s’agenouilla, le visage face à mon sexe et souffla lentement de la base de mon pénis jusqu’à son extrémité. La chaleur qui m’embrasa me fit pousser des gémissements, je fermai les yeux tandis que ses mains, restées sur mon torse descendirent en zigzaguant jusqu’à mon entrejambe. Elle posa ses doigts à l’extrémité de mon membre et les fit glisser langoureusement, jouant à passer de la pulpe de ses doigts à la dureté de ses ongles longs. Je commençai à me perdre au milieu des sensations, quand lentement elle déposa ses lèvres sur l’extrémité de mon sexe. Simplement posées, sans mouvement, la fraîcheur de ses lèvres offrit un contraste saisissant. Elle faisait tout cela avec une douceur extrême, comme si elle tenait entre ses mains et sa bouche la chose la plus précieuse qu’elle eut jamais eue. Avec une infinie douceur, elle absorba l’extrémité de ma verge, laissant la chaleur de ses doigts danser sur le reste de mon sexe.
Sa langue se mit à tourbillonner et je me sentis gonflé à bloc, mon bas-ventre se contractait, les muscles de mes cuisses se tendirent et, avant qu’il ne soit trop tard, je la relevai délicatement pour l’embrasser. La fraîcheur dans nos bouches, le feu sur nos corps, elle poussa un soupir lorsque je glissai mes doigts en elle. Très doucement, je la caressai et elle pivota lentement, pour que ses fesses se collent à moi. Délicatement, je l’invitai à se cambrer, elle prit appui sur le lavabo et dans le miroir, son regard se planta dans le mien. Mes doigts glissèrent sur ses flancs que je saisis à pleine main et je m’introduisis en elle. Je la vis fermer les yeux en aspirant l’air. Délicatement, je collai mon ventre à ses fesses pour la pénétrer pleinement et me retirai en pliant légèrement les jambes. Et je recommençai. A chaque fois que je me collai à elle, le contact de sa peau m’enflammait le bas-ventre.
Elle s’accrocha au robinet du lavabo en hoquetant quand mes mouvements s’accélérèrent. Des « oui », des « vas-y » fleurissaient dans son souffle devenu lancinant et je me collai plus fort, plus longuement, une main entourant son ventre, l’autre sur sa fesse. Elle poussa alors un râle de plaisir un peu trop aigu, un peu trop long, qui me fit exploser en elle. Je me tendais, crispé, la collant à moi, la soulevant presque du sol. Mon souffle se coupa et je serrai les dents. Mon orgasme décolla de mon bas-ventre, m’envahit les hanches et se projeta avec virulence en dehors de mon sexe. Sans contrôle, je la serrai fort, mon esprit impuissant à contrôler mon corps, avant de sentir la plénitude me gagner. Les coudes sur le lavabo, toujours penchée, elle peinait à reprendre son souffle. D’entre ses jambes tremblantes, je vis ruisseler un mélange d’huile, de transpiration et de plaisir.
Pour le reste de la nuit, nous décidâmes d’emprunter une des nombreuses chambres vides et de nous y blottir l’un contre l’autre.
La matinée du lendemain passa comme un coup de vent. Nous partageâmes tous un dernier repas et il était l’heure de plier bagage. Les adieux des uns et des autres furent longs, mais chaleureux. Tout le monde avait apprécié la qualité de cette formation et ce qu’elle nous avait apporté. Peut-être moi plus que les autres. Rapidement, il ne resta plus que nous sur le parking désert, chacun trop pressé, trop heureux de retrouver les siens. Nous décidâmes de nous offrir un dernier moment ensemble en cheminant le long du lac aux eaux grises. Ce n’était pas un lieu très fréquenté, c’est vrai que durant cette semaine je ne m’étais pas trop attardé à compter les promeneurs autour du lac, mais il ne me semblait pas y avoir vu une seule personne.
Le soleil commençait à cogner doucement quand nous décidâmes de nous arrêter sur une petite étendue d’herbe à quelques pas des flots tranquilles. Je sortis de mon sac à dos la serviette sur laquelle nous avions déjà fait l’amour et je l’étendais au sol. Nous passâmes un long moment à nous embrasser comme deux adolescents. Le simple contact de ses lèvres sur les miennes, de sa langue chaude et gracile me procurait des sensations extraordinaires que je croyais enfouies dans mes souvenirs d’adolescent.
Elle se mit à califourchon sur ma taille et entreprit de faire jouer sa langue sur la mienne, sur mes lèvres, contre mon visage avec une sensualité féline. Son haleine de menthe et l’humidité de sa bouche m’envahissaient, m’annihilaient, j’étais comme prisonnier de son emprise. Je crois que mes mains se promenaient sur son corps, mais je n’en suis plus sûr. Elle retira son t-shirt, dévoilant ses petits seins à l’abri du tissu qui les encerclaient. Je saisis ce moment pour lui baiser le torse, poser mes lèvres sur sa peau pâle, promener ma langue à la frontière de la naissance de sa poitrine. Mon sexe dur contre les parois de mon jean se frottait au sien, ma main sur sa hanche. Ses soupirs s’intensifiaient, elle planta ses griffes dans mon torse, à la limite de la douleur et descendit le long de mon ventre pour déboutonner ma ceinture et me libérer d’un même mouvement de mon pantalon et de mon caleçon.
Toujours sur moi, sans le saisir, ses ongles glissaient sur mon sexe. Je retirai à mon tour sa ceinture et elle fut nue aussi rapidement que je l’avais été. Mes doigts se perdaient dans son sexe. Je sentais sa chaude humidité, ses poils mouillés, son antre bouillonnant. Sa bouche revint à l’assaut de la mienne et elle me mordit la lèvre. D’un mouvement de hanche, son sexe glissa sur le mien et je m’enfonçai en elle. Les bras tendus sur mon torse, les yeux fermés, la bouche déformée entrouverte, elle se frottait à moi dans un rythme lancinant. Je saisissais ses fesses, si douces, si petites que chacune logeait dans une de mes mains. Ses doigts glissèrent plus bas vers mon ventre quand elle se redressa, elle saisit mes hanches et je sentis son orgasme arriver dans des mouvements de plus en plus rapides et exaltés.
J’étais contracté à l’extrême et je la sentais vibrer sur moi. Quand elle s’apaisa, quand son corps se détendit, elle me glissa un sourire et tendit la main vers son sac. Elle en sortit le petit flacon d’huile d’Hanoï. Elle dévissa le bouchon, m’en enduit le ventre, se recouvrit les seins et en versa sur ses fesses. Je sentis aussitôt d’une part le feu se répandre sur mes abdominaux, embrasant mon bas-ventre, mais aussi les gouttes qui coulaient du bas de son dos pour tomber sur mes cuisses. Elle étalait le liquide, faisant glisser ses ongles sur moi et s’arrêtant juste devant nos sexes imbriqués l’un dans l’autre. Elle se positionna alors accroupie sur moi. Je pus admirer le rose de ses lèvres palpitant sur ma verge entre ses poils noirs. La vue de son sexe humide, de son corps fluet recouvert d’huile fit chavirer mon cœur. Je voulais que l’éternité s’installe en cet instant, que tout se fige et qu’elle reste ainsi sur moi, accroupie dans un plaisir sans fin.
Mais j’étais ailleurs, emporté par un flot de sensations contradictoires. La fraîcheur sur mon buste, la brûlure sur mon ventre, l’humidité sur mon membre, le vent sur ma peau, le cri de ses ongles griffant mon corps...
Alors qu’elle entreprenait à nouveau des mouvements de va-et-vient sur mon sexe, elle glissa ses mains sur ses propres fesses en soupirant. Je ne saisis pas tout de suite ce qu’elle allait faire, j’étais comme annihilé, elle me contrôlait totalement. Au début, j’avais simplement cru que la chaleur de l’huile sur le bas de son dos lui procurait de grandes sensations. C’était d’ailleurs sûrement le cas, mais je compris plus tard qu’elle passait et enfonçait ses doigts entre ses fesses blanches pour les préparer à m’y accueillir. Quand elle se retira de moi et saisit mon sexe, j’entraperçus le désir interdit qui la parcourait. Elle tint mon membre droit d’une main, posa l’autre sur ma cuisse, se cambra en arrière, posa son fessier sur mon gland et me fit pénétrer dans son autre côté. Elle me fit entrer lentement en elle. Les parois de son anus glissaient doucement, mais sans discontinuer, sur mon membre devenu centre de son plaisir.
Ses yeux se fermèrent et ses traits se raidirent quand je fus totalement en elle. Sous mes yeux, son corps laiteux, ses seins frêles, son sexe béant et ma verge complètement enfoncée dans son anus. Elle laissa échapper des plaintes qu’elle tentait pourtant de retenir, le visage déformé par une félicité décadente. J’étais paralysé, emporté par sa fougue, sa passion et sa folie. Elle reposa ses mains sur moi, toujours accroupie et me baisa. Littéralement. Cela ne dura pas longtemps. Bien vite, à l’étroit contre les parois de son intimité, je sentis mon sexe au bord de l’explosion se contracter en un fatal point de non-retour. Les soubresauts de ma libération tendirent mes muscles jusqu’à la douleur. Pendant que je me déversais en elle, son visage se contracta, ses yeux papillonnèrent, ses ongles pénétraient ma chair et dans un souffle à peine audible, un « je jouis » glissa entre ses lèvres.
Dans une immobile agonie, nos cœurs semblèrent s’arrêter à l’unisson, nous étions figés dans une délicieuse petite mort et, comme une horloge dont on étouffe le tic-tac car quelqu’un s’est enfui, le silence s’installa pendant une seconde d’éternité.
Mes souvenirs de l’après sont flous. J’étais groggy. K.-O comme un boxeur qui aurait pris une volée. A un moment ou un autre, nous sommes repartis, serrés l’un contre l’autre pour rejoindre le parking. Le ciel s’obscurcissait et nous nous sommes dit au revoir. Une larme roula sur sa joue quand elle glissa :
— Ça aurait pu marcher entre nous.
Je lui répondis que c’était certain. Mais ma vie m’attendait.
Si nous ne nous sommes jamais revus, j’ai eu, il y a quelques années des nouvelles d’elle. Au détour d’un article scientifique dans le magazine Science et Avenir, je vis son nom apparaître. « Lucie-Chánh, directrice biophysique du secteur science orbital, NASA ». Il y avait une photo d’elle. Elle n’avait pas changé.
Diffuse en direct !
Regarder son live