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Géhenne en idylle

Chapitre unique

Erotique
Ce texte a été écrit en proposition au concours sur le thème de la Saint-Valentin organisé par Donatien A.F. de Sade.Un grand merci à lui pour cet évènement, et bonne lecture à tous !

C’est empli d’amour et de désir que le souverain des enfers regarda sa proie, sa conquête qui lui était destinée pour l’éternité.Elle, dont la grâce et la sérénité entraient en complet désaccord avec l’obscénité de ses courbes, l’avait conquis au premier regard.
Cet aigre endroit, aussi glacial que le regard de son bourreau, mettait les nerfs de Perséphone à rude épreuve. Elle haïssait ce lieu auquel elle était attachée six lunes par année solaire contre son gré. Après tout, elle préférait amplement les moments de bonheur et d’accalmie en compagnie de sa mère ou de celle de ses amies nymphes qui constituaient son unique cercle amical. Ensemble, elles pouvaient profiter de la nature des vivants et de ce qu’elle pouvait leur offrir de plus magnifique, apaisant.
Il l’avait enlevée là-haut lors d’une cueillette, puis enfermée égoïstement dans ce royaume infâme dont il était le maître. À la suite de cela, un accord avait été passé entre Hadès et Déméter pour permettre à la déesse de retourner auprès de sa mère la moitié de chaque année qui s’écoulait.
En ces murs, nul réconfort ne lui était permis, pas âme qui vive à qui parler pour passer le temps. Entourée des morts, elle ne pouvait y sentir que tristesse, mélancolie et aliénation.Néanmoins, elle ne pouvait nier apprécier inexplicablement la proximité de cet homme qui pourtant la révulsait au plus haut point. Il savait enflammer ses sens, perturber son équilibre, la faire sentir femme. Troublant, au vu du dédain qu’elle lui renvoyait sans cesse.
De la fierté, une envie de rébellion envers son tortionnaire ? Ou peut-être un déni ancré dans l’orgueil de celle qui se voulait indépendante ?Etendue au milieu des draps souillés par leurs récents ébats, le souffle de la dame était court. Les yeux dans le vague, les interrogations s’enchaînaient dans la tête de cette dernière.
    - Je vois que l’on prend beaucoup de plaisir ensemble, chère épouse, lui dit-il chaleureusement, sûr de lui.
La voix rauque réveilla son esprit embrumé et ramena brusquement ladite épouse à la réalité de cette prison infernale.
    - Je n’ai que faire du vôtre, mon époux. Je prends mon plaisir, avec ou sans vous ! Rétorque la contradictrice incisivement.
Le regard de la belle se planta durement dans celui de son interlocuteur. Un rictus naquit sur le visage de ce dernier, s’opposant avec le regard sévère qu’il lui jeta.
Nom de Zeus, ce qu’il aimait cette créature ! Elle éveillait ses instincts primaux depuis le premier coup d’œil. Son hippocampe marqué au fer rouge d’Héphaïstos, elle n’avait quitté ses rêves éveillés et n’avait cessé de se dessiner dans ses pensées.
Aujourd’hui il vivait heureux à ses côtés. Elle était la première, mais également la dernière, pièce du puzzle dans le jeu du bonheur de cette vie éternelle dont il jouissait.Qu’il était insoutenable d’attendre sa bien-aimée pour deux longues saisons lors de ses retours à la surface…
Les plis du front d’Hadès se ridèrent à l’évocation de ce fortuit arrachement, ce dont s’aperçut la maligne. Le malaise de l’homme la mit en état de confiance, de domination. Le visage s’illumina malicieusement, arborant une moue innocemment provocatrice.
    - Vous vous souvenez que la date approche, mon cher amant ? Nous sommes bientôt aux anthestéries
Fête célébrant la fin de l’hiver en Grèce antique, dont la date de notre Saint-Valentin fait partie
, et le jour de mon départ arrive, le taquina-t-elle, mutine.
    - Je le sais. Je me souviens toujours des termes de notre accord, répondit-il froidement.    - Quel dommage que l’on ne puisse profiter ensemble plus longtemps, n’est-ce pas ? Demanda-t-elle, faussement minaude.
Il savait qu’il ne pouvait voler son cœur libre et faire d’elle une dévouée à son culte, soumise à sa personne. Qu’importait ! C’est ainsi qu’il l’affectionnait. Et elle était à lui quoiqu’il puisse arriver. C’était une narcissique consolation, mais elle le satisfaisait.Il était le seul à l’honorer, à accéder à sa féminité et à se délecter de sa beauté aphrodisiaque. C’était énigmatique. Il n’avait de preuves de sa possession, et pourtant était plein de persuasion.Était-elle secrètement frustrée de leur éloignement, lui manquait-elle ? A cette idée, notre souverain la toisa narquoisement la tête haute, gonfla son torse mettant en avant son autolâtre caractère.
    - Vous savez, Coré
Lors de ses retours sur Terre six mois par an, Perséphone revient sous ce nom
, c’est bien pour cette raison que l’on se doit de profiter de nos derniers moments avant la date butoir, n’est-ce pas…? Provoqua la divinité d’un ton acerbe.

Lorsqu’elle ouït le nom, le sang de la femme ne fit qu’un tour.
    - Comment osait-il ! Fulmina-t-elle intérieurement.
Seules les nymphes l’appelaient ainsi. C’était une des dernières choses qu’elle avait pu garder de sa vie d’antan qu’il n’avait pu lui prendre. Et elle l’avait désormais perdu. Asseyant son ascendance et marquant son territoire, il la privait petit à petit de son jardin secret, démontrant son intérêt le plus profond.La langue du fourbe se découvrit au même rythme que les joues se parenthésèrent, humidifiant ses lèvres par de fugaces effleurements. Impulsivement, le corps d’albâtre se mût, caressa la gracieuse silhouette qui l’attirait. Les mains se posèrent sur la paire légèrement ouverte, et en dégustèrent la moindre parcelle de chair.
Si soudain ! À ce contact, elle crut défaillir. Elle se voulait réfractaire à cette attention. Mais l’ivresse dionysiaque qui l’envahissait bloquait à présent toute rationalité, et inhibait chaque pensée d’insubordination.
Sentant son aimée prise au piège de l’envie qui l’enflammait petit à petit, de sa bouche avide il s’empara de celle mi-close. Les deux se trouvèrent, se dévorèrent, s’entrechoquèrent et firent le lien des deux corps pour un début d’étreinte extatique.
Les plaintes parvinrent crescendo au maître des lieux à chaque baiser accordé, faisant naître sur la peau un frisson réprouvé et pourtant, exalté.Le contact se brisa à contrecœur, laissa la jeune femme haletante. Doucement, il se dirigea vers l’intimité tant convoitée et entama un long chemin tracé à la muqueuse buccale sur l’épiderme à présent fervent.
Ce fut niché entre les cuisses pantelantes qu’il arriva enfin au Jardin des Hespérides
Jardin mythique merveilleux réservé aux Dieux, où un arbre fabuleux fait pousser des pommes d’or
, agitant délicatement sa pointe autour du lieu sacré. Impatiente après quelques secondes de ce traitement, la maltraitée planta subitement ses ongles dans le cuir chevelu prostré face à elle, réclamant implicitement qu’il s’occupât du fruit défendu.

    - Un peu d’audace, que diable ! Qu’attendez-vo… Ooooooh…
Sans attendre, le malin lapa les plis détrempés de son adorable, transformant les complaintes en un long râle de surprise et de plaisir mêlés.
Alternant douces morsures sur le haut des cuisses et taquinerie sur le bouton de chair, il la sentit s’épancher dans son gosier vorace. Chaque goutte était dégustée, recueillie comme un unique présent, apportant une saveur nouvelle à cette appréciation.Avec agitation, il grogna impunément. Avec délectation, elle gémit ardemment. En association, ils s’adjoignirent maintenant.
D’une entente muette et spontanée naquit l’enlace de leurs mains. Les dernières barrières volèrent en éclat, laissant libre cours à un plaisir harmonieux et sincère entre les deux tourtereaux.Enhardie à la suite de ce geste consenti, la langue pénétra le puits de plaisir, laissant des marques indélébiles passionnées sur les brûlantes parois.
    - Continuez, je vous en prie… Pitié… Souffla-t-elle, se mordant la lèvre inférieure.
Proche du point culminant, la torturée se cambra, se tendit jusqu’au bout des orteils levés au ciel. La poigne se referma sur les draps à ses côtés, les tirèrent dans des gestes désordonnés.
D’un ultime affect, le suçoir s’empara du bouton gorgé de sang. La succion prodiguée associée aux caresses linguales acheva Perséphone et se libérant de cette agréable torture, elle exulta et explosa en un orgasme comme jamais ressenti auparavant. Les fluides qui s’écrasèrent sur la figure de l’instigateur ne furent pas sans rappeler les vagues d’Okeanos qui s’échouaient avec violence sur la roche Crétoise.
Le corps assouvi retomba sur le lit, essayant de reprendre son souffle et laissant la pression retomber au bout de quelques interminables minutes. L’homme comblé se régala de la vision offerte, observa les moindres frissons disséminés sur la radieuse et vit la poitrine se gonfler doucement à chaque expiration.
Le damné venait de lui faire le plus beau des cadeaux ; un périple au milieu des nuages d’Ouranos, plus haut encore que le sommet de l’Olympe, loin de la froideur de ce bas monde.Malgré son ressentiment, pouvait-elle aimer ce monstre, mêler ce sentiment si profond à son contraire ?Sans nul doute, l’amour lui était permis, sans contrepartie.
Le cœur léger et les yeux embués, elle lui offrit pour la première fois un sourire authentique, amoureux.Délicatement les bras désireux se tendirent à l’encontre de son amant, l’invitant à réchauffer son corps contre le sien.
    - Venez, profitons de nos derniers moments… Lui dit-elle enfin.
Radieux et épanché, le couple s’enlaça finalement, s’engageant dans un étonnant tourbillon sentimental dont même Cupidon n’aurait pu prévoir la finalité. Leur amour mutuel naissant laissa libre cours à toutes leurs envies, déclarant leur heureuse attraction pour toute leur éternité.
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